Marie-Antoinette et Fersen : un amour secret

Duc d'Ostrogothie a écrit:

Mme de Sabran a écrit:

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Fabian Reinhold von Fersen (1762-1818), frère d'Axel Fersen :

...    qui a consolé  " la petite " de l'indifférence de Fersen  .   ( Françoise Kermina )

Ah bon ? Je ne me rappelle plus de ça .

Si si, je vais te citer l'extrait de Kermina .
Mais, tout d'abord sur l'indifférence de Fersen dont souffre toujours ( malgré Fabian ) " la Petite "  ( comme Fersen appelle Charlotte de Sudermanie ) son propre aveu à Sophie Piper, le 21 juillet 1791

Pour ce qui est des réflexions que je vous ai communiquées sur l’oubli et la négligence  ( de Fersen a son égard ), ce n'est pas de ce moment que je m'en suis aperçue. Depuis quatre ans déjà j'ai tâché de pouvoir m'y accoutumer, quelque chose que mon cœur ait souffert. Je n'y ai réussi que faiblement. Le moment présent m'en persuade de plus en plus. Ne croyez pas cependant que je sois injuste. Ce qu'il a fait dans ce moment, il a dû le faire. Ses raisons étaient dignes d'un cœur honnête et de son cœur; même si dans ce moment il peut encore travailler pour cette cause, il le doit. Des devoirs sacrés même l'y engagent, des devoirs doux dont vous et moi nous pouvons nous douter, et qui augmentent les soins qu'il doit avoir pour les sauver ; ne croyez point que je sois injuste jusqu'à ce point, mais il est cruel de savoir que l'amitié que j'ai eue n'était que l'ouvrage du moment. J'ai dû m'y préparer d'après tout ce que je savais, mais cependant mon cœur en souffre, et le temps seul pourra guérir cette blessure. Dieu veuille qu'il soit heureux, c'est mon seul et unique souhait ...

Sur quoi Françoise Kermina :

Le retour du célèbre Suédois  ( en 1794 ) fit sensation à Stockholm.  L'inconsolable amant d'une reine infortunée voyait s'ouvrir tout grands les salons et les alcôves. Les femmes s'empressaient autour de lui, rejetées au fur et à mesure :
" J'ai mis une espèce d'orgueil à ne faire la cour à aucune, j'étais d'ailleurs trop triste pour cela."
Ce n'était pas avec la reine qu'il comparait ces grosses Suédoises peu délurées, mais avec Éléonore .   Il eu cependant du mal à se débarrasser de la plus tenace, la duchesse de Sudermanie, codée " la petite " dans le dagbok.   Hedwige-Charlotte aimait son " lang Axel " depuis le premier regard.  Elle avait bien voulu s'effacer devant une rivale aussi forte que la reine de France, et elle avait même pris pour amant, faute de mieux, Fabian de Fersen.  Mais puisque le chevalier désormais était libre, elle ne se gênait pas pour lui faire du pied sous la table pendant les déjeuners officiels.   Axel feignait de ne pas s'en apercevoir.  La duchesse n'avait pour elle qu'une espèce de drôlerie garçonnière qui lui tenait lieu d'esprit.  Elle avait de grands yeux " mais qui ne disaient rien " et un gros visage sans grâce. Comme elle était de plus indiscrète et bavarde, il aurait été bien imprudent de s'afficher avec elle, pour un homme du caractère de Fersen, surtout en demi-disgrâce comme il l'était.
" Cela peut être bon pour un instant de jouissance, sans plus",  note-t-il .   Mais " la petite " en voulait de ces instants-là    , et il faillit succomber dans un de ces tête-à-tête qu'elle se ménageait sous prétexte d'audiences protocolaires. (  )  Par chance, raconte-t-il à son dagbok, il n'était pas fortement inspiré ce jour-là, et ne se livra donc qu'à de " faibles tentatives " .
Sophie, la bonne complice, se chargea de calmer l'encombrante duchesse qui finissait par faire pitié à Axel : " Elle m'aime beaucoup, et son état doit être affreux ! "
Sa propre séduction, qu'il entretenait d'ailleurs hypocritement par des raffinements d'élégance, en arrivait à l'incommoder.  Il osait à peine s'approcher des femmes, de crainte d'avoir à les satisfaire toutes, ce qui était incompatible avec sa mélancolie et son état de santé .

https://marie-antoinette.forumactif.org/t2522-fersen-et-la-petite-hedwige-charlotte-de-sudermanie?highlight=fersen

Quelle plaie d'être irrésistible !  

Axel s'est quand même livré à de "faibles tentatives" avec la duchesse de Sudermanie ! Késako ?
Peut-être est-ce à cause de cela qu'il est mort d'ailleurs : c'est bien le mari de "la Petite" qui, une fois roi, l'a laissé se faire lyncher (voire planifié son lynchage).

...   pure politesse mondaine ?    



Cette fille est trop vilaine, il me la faut !  
( Brassens )

Mme de Sabran a écrit:
...   pure politesse mondaine ?    

Sans doute. Après la mort de Marie-Antoinette, il était de toute façon trop triste pour faire la cour à qui que ce soit, comme il le confie à son Journal.

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Peut-être est-ce à cause de cela qu'il est mort d'ailleurs : c'est bien le mari de "la Petite" qui, une fois roi, l'a laissé se faire lyncher (voire planifié son lynchage).

Disons que c'était très certainement à cause de cela aussi.
Le reste était politique  ( et peut-être  " accessoire " en ce qui concernait le roi ) .
Comment Charles XIII aurait-il pu ne pas être jaloux du penchant de la reine ( la petite ) pour Fersen ?!!  

Ce pauvre Fersen était un homme brisé après la mort de Marie-Antoinette, et je doute donc fortement qu'il ait fait quoique ce soit de bien méchant avec la duchesse de Sudermanie.

Le 19 mars 1795, il reçoit une fin de billet de Marie-Antoinette, que Mme de Korff lui fait parvenir.
La reine avait écrit à son amant : "Adieu, mon coeur est tout à vous".



C'est très romantique.  

Axel écrit alors dans son Journal :
"Mme de Korff m’envoie une fin de billet de Elle à moi, que voici, et qui m’a fait bien plaisir. Il me semblait que c’était un dernier adieu et j’en fus vivement touché. Je ne sais comment cela était resté entre ses mains et je lui écris pour le savoir".

Duc d'Ostrogothie a écrit: je doute donc fortement qu'il ait fait quoique ce soit de bien méchant avec la duchesse de Sudermanie.

Tu ne comprends rien aux femmes : ce qu'elle voulait, c'était du bien gentil .  

Mme de Sabran a écrit:

Duc d'Ostrogothie a écrit: je doute donc fortement qu'il ait fait quoique ce soit de bien méchant avec la duchesse de Sudermanie.

Tu ne comprends rien aux femmes : ce qu'elle voulait, c'était du bien gentil .  

Fersen, un homme très beau amoureux d'une Reine "UNIQUE", disparue à jamais. Plus rien ne pouvait l'intéresser.
Mais oui Eléonore. Qu'est-ce que le duc s'est mis dans la tête. Mais oui, elle (la duchesse de Sudermanie) ne voulait que "du bien gentil" () avec cet apollon meurtri, éteint, déjà ailleurs. Pauvre femme, elle a été servie.

Trianon a écrit: Qu'est-ce que le duc s'est mis dans la tête. Mais oui, elle (la duchesse de Sudermanie) ne voulait que "du bien gentil" () avec cet apollon meurtri, éteint, déjà ailleurs. Pauvre femme, elle a été servie.

Mais Tritri, par " du bien gentil " ( pendant du " rien de bien méchant " du duc ) , j'entendais plus-que-très-très-gentil : tout le tremblement...

Mme de Sabran a écrit:

Trianon a écrit: Qu'est-ce que le duc s'est mis dans la tête. Mais oui, elle (la duchesse de Sudermanie) ne voulait que "du bien gentil" () avec cet apollon meurtri, éteint, déjà ailleurs. Pauvre femme, elle a été servie.

Mais Tritri, par " du bien gentil " ( pendant du " rien de bien méchant " du duc ) , j'entendais plus-que-très-très-gentil : tout le tremblement...

Nous sommes d'accord. What's wrong ?
Chère Eléonore, je suis obligée de quitter le Forum. Il fait une chaleur INSUPPORTABLE chez moi, je ne peux rester avec "Robespierre" qui ricane bêtement de mon incommodité. Je vous ferai part de notre divorce définitif qui ne saurait tarder. Je pense que je vais m'acheter un "Fersen" dans quelques temps. Mon Axel a toujours eu le don de mettre les femmes dans tous leurs états, même moi après plus de 2 siècles.
Chers amis, seule Eléonore comprendra cet intermède.
A demain.

What's wrong ? Eh bien, vous disiez qu'elle ne voulait que " du bien gentil " !
Comme s'il s'agissait d'un petit rien .

Mme de Sabran a écrit:
Eh bien, vous disiez qu'elle ne voulait que " du bien gentil " !
Comme s'il s'agissait d'un petit rien .

Vous êtes trop coquine pour moi chère amie. Je suis trop prude.....
Allez bye bye. Je fonds tant j'ai chaud.

Ce n'est pas moi qui suis coquine, ma chère Trianon, c'est la duchesse de Sudermanie !
... pardon ! la reine de Suède .  
Etait-il désiré, ce Fersen !

Trianon a écrit:Allez bye bye.

et à demain!

Emmanuel de Waresquiel  dans la revue  
Fersen, Marie-Antoinette, bon O.K. ...   mais notre Loulou, dans tout cela ?  

E. de W.  :  
Rien ne le prouve, mais il est impossible que le roi n'ait pas su ...   et admis .

Emmanuel de Waresquiel arrive à la même conclusion que Simone Bertière.

Alors nous pouvons leur faire confiance ! 

Si je puis me permettre d'intervenir dans ce débat malgré mes connaissances très limitées pour le faire, il me parait que l'avis d'E de Waresquiel est plein de bon sens. Difficile de croire qu'il n'y ait pas eu une bonne âme pour prévenir le roi. Marie-Antoinette avait trop d'ennemis à la cour pour écarter cette possibilité.
Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit: Difficile de croire qu'il n'y ait pas eu une bonne âme pour prévenir le roi. Marie-Antoinette avait trop d'ennemis à la cour pour écarter cette possibilité.
Roi-cavalerie

Mais oui bien sûr, cher Roi-cavalerie .

Nous savons par le duc de Dorset  (  il écrit en février 1786 )  que Mme de Polignac  s'inquiète de ce que quelqu'un n'insinue quelque chose au roi qui, bien que non soupconneux de caractère, pourrait être tenté d'y prêter l'oreille .

Le marquis de Bombelles, en septembre 1788, confie à son Journal une scène très pénible que tous les biographes de Louis XVI ont reprise par la suite .

André Castelot  





Cette réaction de Louis XVI est si violente et tragique qu'il semble bien qu'il découvre à ce moment précis  son infortune  ( selon l'expression consacrée ).
Elle est aussitôt suivie par la résignation qui fait le fond du caractère de cet homme si hermétique et difficile à cerner ...

...   Georges Bordonove  

Nous pouvons taxer Louis XVI d'indécision chronique, d'aboulie dans l'action mais de sottise non !
Il ne pouvait que le savoir et donc tolérer la liaison de sa femme et de Fersen. En tant que roi et que mari, il avait le pouvoir de casser cette relation, il ne l'a pas fait, c'est irréfutable.

Mme de Sabran a écrit:
Le marquis de Bombelles, en septembre 1788, confie à son Journal une scène très pénible que tous les biographes de Louis XVI ont reprise par la suite .

Je ne savais pas que cette scène, souvent reprise par les historiens, est issue du Journal du marquis de Bombelles. Si c'est le cas, on peut penser qu'elle est réelle.
As-tu retrouvé l'extrait du Journal de Bombelles qui en parle ? (Je peux également rechercher de mon côté).

Ne cherche pas : j'ai toujours mon Bombelles sous le coude .  

Mme de Sabran a écrit:Ne cherche pas : j'ai toujours mon Bombelles sous le coude .  

Tu parles comme un peintre en bâtiment.  

La cause des sanglots de Louis XVI est bien mystérieuse. Aurait-on intercepté des lettres de la reine à Fersen, que l'on aurait ensuite remis au roi ? ... s'agirait-il d'une correspondance du duc de Dorset, ou de tout autre intime de la reine, faisant état de nature réelle des relations entre Marie-Antoinette et Fersen ?...

Intuitivement, j'ai du mal à croire que Louis XVI était amoureux de sa femme au point de pleurer à l'annonce qu'elle avait un amant. M'est avis qu'il s'en fichait royalement.

J'ai reposté en plus petit , c'est mieux.