Film : Jeanne du Barry, avec Johnny Depp. De la réalisatrice Maïwenn

Présentation officielle de la comtesse du Barry.

Jeanne du Barry fera l’ouverture du 76e Festival de Cannes et sera présenté en avant-première mondiale. Le sixième long métrage de la réalisatrice sera projeté le mardi 16 mai sur l’écran du Grand Théâtre Lumière, après la cérémonie d’ouverture retransmise en direct sur France Télévisions et Brut. Jeanne du Barry sortira le même jour dans les salles françaises.

La cérémonie d’ouverture du 76e Festival de Cannes sera retransmise le mardi 16 mai en direct sur France Télévisions et Brut. La traditionnelle « Opération Ouverture » dans les salles de cinéma de France (cérémonie et film) sera reconduite le même soir avec le soutien de la Fédération Nationale des Cinémas Français et en partenariat avec France Télévisions et Brut.

https://www.festival-cannes.com/presse/communiques/jeanne-du-barry-de-maiwenn-en-ouverture-du-76e-festival-de-cannes/

Johnny Depp (Louis XV), Diego Le Fur (le Dauphin, futur Louis XVI), Maïwenn (Jeanne du Barry)

De nouveaux extraits du film, projeté en avant-première demain soir au palais des Festivals, à Cannes, et dans les salles de cinéma.

Nous apercevons ici le dauphin, futur Louis XVI, interprété par Diego Le Furl, le fils de la réalisatrice, ainsi que la jeune Marie-Antoinette, interprétée par Pauline Pollmann.





A nouveau la bande-annonce :

La dauphine est adorable, poupine à souhait.

Avant-première ce soir, ma première critique avant minuit sur le forum !

Et voici déjà pour les Inrocks...

“Jeanne du Barry” de Maïwenn, un egotrip embarrassant

par Murielle Joudet (Publié le 16 mai 2023 à 11h59 - Mis à jour le 16 mai 2023 à 12h49)

Le film de Maïwenn, actuellement en salle et qui fait l’ouverture du Festival de Cannes, déçoit par sa mise en scène ampoulée et son manque d’incarnation.

“Du barry, c’est moi.” C’est en substance le résumé de Jeanne du Barry, 6e film de Maïwenn, portrait romanesque de cette roturière et courtisane qui a dû son ascension sociale à la bienveillance de ses nobles amants, jusqu’à devenir la maîtresse favorite de Louis XV. Une “transclasse” dit-on aujourd’hui, dans laquelle l’actrice-réalisatrice se projette sans recul et poursuit, après ADN, une sorte de diptyque de ses origines : “Oui oui je suis maghrébine / Oui oui je suis transfuge.”

ADN avait un charme brouillon, travaillé par des vents contraires et irréconciliables : l’egotrip (dès lors que la réalisatrice se met en scène), et l’amour des grandes tablées d’acteurs qu’elle filme comme une hydre à plusieurs têtes et dont elle parvient toujours à tirer une énergie qui fait les meilleures moments de son cinéma. Précisément, Jeanne du Barry confirme la victoire de l’egotrip sur une toute autre ambition formelle et narrative. Cette fois-ci, le récit de soi se poursuit dans la luxuriance du film d’époque à 20 millions d’euros, où l’élément de décor le plus dispendieux s’avère être Johnny Depp grimé en Louis XV, clou du spectacle décevant, jetlagué en plein cinéma français – si le film a une référence, ce serait davantage Lost in translation que Marie-Antoinette. On a rarement vu l’acteur si absent de lui-même, comme resté mentalement dans sa loge.

L’actrice-réalisatrice dépassée

Plus que la star hollywoodienne, c’est toute l’énergie des acteurs qui se trouve asséchée sous la logistique rigide du film d’époque qui tombe ici dans ses pires travers. Corps et récit convergent uniquement vers une direction : le portrait complaisant d’une scandaleuse qui prendrait ses quartiers dans un Versailles (le cinéma français), sous le regard scrutateur de la Cour, mais avec l’assentiment du roi (Luc Besson). En s’offrant un si gros jouet, l’actrice-réalisatrice semble dépassée par sa mise en place, ne parvenant pas, sous les crinolines et les messes basses de convention, à y infiltrer un vrai regard, misant sur la picturalité factice, façon “tableaux”, que lui offre le plan d’ensemble.

On gardera en tête la prestation des deux filles du rois incarnées par le duo India Hair et Suzanne de Baecque, Javote et Anastasie aux apparitions très camp, qui tirent le film vers un territoire qui serait celui du conte de fées naïf – du film de princesses Disney même – sans doute la piste la plus intéressante à investir. La mythologie personnelle mâtinée de fantasmes (le système, c’est toujours les autres) révèle un véritable syndrome de la Schtroumpfette qui verrait Cendrillon-Maïwenn triompher de toutes ses rivales, sous le regard bienveillant d’une gent masculine saisie comme une véritable cellule anti patriarcat. En larmoyant sur son sort, tout en ayant trop de moyens pour le faire, Jeanne du Barry révèle son inconscient un peu encombrant : non pas dynamiter un milieu, mais lui offrir une pirouette qui vient renforcer son immunité. En somme, une charge anti-establishment modélisée par le système lui-même.

Jeanne du Barry de Maïwenn est présenté en ouverture du Festival de Cannes 2023. En salle.

Source : Les Inrocks

C'est bien nébuleux tout ça... Merci, mon cher Momo.  J'attends plutôt de lire tes impressions à toi.

Je sors du cinéma.

Si on passe outre les contre vérités historiques, si on fait l’impasse sur les costumes pas historiques et les fautes des services de table…..
C’ est un très grand film !!!!!
Le choix des personnages est bien rendu, la poésie du film est merveilleuse, un mélange entre Barry Lindon et le Sofia Coppola.
J’ai adoré
Révérence de Cour Madame, vous ne l’avez pas trahie.

Mr de Talaru a écrit:
J’ai adoré
Révérence de Cour Madame, vous ne l’avez pas trahie.

François !  Un grand merci pour ce partage de tes impressions.
Elles me rassurent,  après la critique alambiquée et acerbe des Inrocks...
J'ai eu l'information avant-hier que le film passerait dans le cinéma de mon petit village au mois de juin.  Je m'arme de patience.

impasse sur les costumes pas historiques et les fautes des services de table , dis-tu . 
Ah, évidemment,  on ne la fait pas au puriste que tu es...     Clio et Marie-Jeanne porteront, à n'en pas douter, le même regard que toi .

Alors le film est plutôt bien dans l’ensemble ! Johnny Depp est excellent, Maïwenn en fait un peu trop hélas, et n’est parfois pas éloignée de la Du Barry de Coppola qui rote à la Cour… ‍

Un effort certain fait sur les décors et les costumes de la Maison du Roi, par contre le budget perruque a du être oublié pour quelques uns (notamment le dauphin toujours tout en cheveux mais la mère de l’acteur doit être fière de sa crinière 🥶). Sinon la caricature très forcée de Mesdames façon Javotte et Anastasie passe plutôt bien. La réalisation est soignée. A voir plus donc pour la réalisatrice que pour l’actrice

Mention spéciale d’ailleurs à tous les seconds rôles !!!!  

Par ailleurs, la topographie des lieux reconstitués en studio est respectée, même et surtout pour l’appartement du Barry. Par contre quand on y regarde de près, les boiseries font vraiment Mako moulage , mais l’effort est louable.

Mais alors, qu’est-ce qui leur est passé par la tête pour les malles de la comtesse

A voir en tout cas !!! (sauf pour Marie-Jeanne qui ne s’en remettra pas 🥶)

J’oubliais : 20/20 à la petite Marie-Antoinette, actrice et costumes compris !

Et bien Marie-Jeanne a vu ce film projeté dans sa commune dès ce soir  

Je suis plutôt indulgente avec le cinéma d’auteur, je le serai donc autant que possible avec celui ci, bien que ne l’ayant pas vraiment adoré. Néanmoins j’ai bien ri à certains moments, et j’ai été touchée à d’autres. Dans l’ensemble je me suis quand même ennuyée.

Comme remarqué si justement par Gouverneur, la réalisation est plus soignée que l’actrice qui nous inflige une du Barry proche de la souillon. Pour différentes raisons je ne suis pas fan de la comtesse, la vraie, mais là c’est lui faire injure. Sur les costumes et les hilarantes perruques, je n’ai rien à dire, le choix de l’historicité n’étant clairement pas au programme.

Marie-Antoinette en effet très mignonne, et le dauphin mis à part sa chevelure, sont les seuls à échapper au parti pris de la caricature.

Merci Marie-Jeanne

Dans la critique du Point publiée ce jour, Maiwenn revendique cette filiation avec la Du Barry de Coppola :



Tout est dit !

Merci les amis pour vos commentaires "à chaud".
Eh bien, cela ne semble pas si mal. Je m'attendais à plus sévère, à vrai dire.

Les extraits du film ont l'air plutôt pas mal. Les images sont jolies en tout cas.
Bizarre cependant que Mme du Barry ait les cheveux lâchés et non poudrés, il faut quand même pas exagérer...
Ma première impression est plutôt pas trop mauvaise, j'espère que cela se confirmera lorsque je verrai le film. Je reste traumatisé par la série Marie-Antoinette de canal plus.

Quand vous verrez le film, prenez du recul et laissez-vous aller, sinon vous risquez un second traumatisme

La photo à cheval postée au début de cette page me pose beaucoup de question ! Outre le fait de voir une princesse chevaucher à califourchon et en cheveux, j'ai du mal à y reconnaître le dauphin et la dauphine, adolescents blonds de 16/17 ans dans ces deux acteurs bruns à la trentaine bien visible. En comparaison, Louis XV est plutôt crédible.

Marie-Jeanne a écrit:Quand vous verrez le film, prenez du recul et laissez-vous aller, sinon vous risquez un second traumatisme

Il me faudrait probablement tellement de recul que ça reviendrait à me placer hors de la salle, ce qui est finalement ce que je vais faire...

Mon petit Lulu, laisse-toi porter ...
Après tout, un film qui a trait à notre fin XVIIIème, c'est toujours intéressant à découvrir et parfois procure bien du plaisir,   cela même quand la rigueur historique laisse à désirer .


Soyons bon public !  

De toute façon, j'ai trop à faire en ce moment...

La critique de Télérama, à réserver aux… téléramistes et épileurs de mouche :  



Oui, vous avez bien entendu, Maiwenn est passée à côté d’un film sur la condition féminine au XVIIIe siècle en caricaturant les personnages de Mesdames !!!

Je viens d'aller voir le film qui est très beau avec ses décors et costumes. J'ai bien aimé les coiffures de Mesdames. En revanche, je suis un peu dubitatif quand au casting. Johnny Depp en Louis XV avec son accent et Maïwenn qui n'a pas les grâces de la comtesse. Comme je le pensais, on ne parle pas de la vie de la comtesse après Louis XV or Maïwenn aurait pu aborder "la bonne dame de Louveciennes", le duc de Brissac, le vol des bijoux, l'émigration, le procès, l'exécution.
Quel dommage de ne pas avoir tourné à Louveciennes surtout juste pour la scène où Louis XV donne les clés à la du Barry.
D'ailleurs, je me pose plusieurs questions:
Madame du Barry n'a t elle pas toujours été blonde dès son enfance?
Au générique de fin, une actrice jouant Elisabeth Vigée Lebrun est citée mais enfant. Pas souvenir de l'avoir vu?
Les scènes de la chambre du roi ont elles réellement été tournées dans le château de Versailles et même dans le lit?
La glace sans teint donnant sur la chambre du roi existait elle?

La chambre du roi a été (plutôt bien) reconstituée en studio, comme l’appartement de la comtesse.

Quant à la glace sans tain, j’en doute…

Monsieur de Coco a écrit:
Les scènes de la chambre du roi ont elles réellement été tournées dans le château de Versailles et même dans le lit?
La glace sans teint donnant sur la chambre du roi existait elle?

Non, non, de l'aveu même Maïwenn ( interview un peu en amont ) , les acteurs n'ont pas eu accès à la chambre du roi.  Encore heureux !  Vous imaginez ...     Ils ont tourné en extérieur surtout, et puis dans la Chapelle royale, le Salon d'Hercule, la Galerie des Glaces.  C'est déjà bien.

Gouverneur Morris a écrit:La chambre du roi a été (plutôt bien) reconstituée en studio, comme l’appartement de la comtesse.

Quant à la glace sans tain, j’en doute…

De toute façon, cela voudrait dire qu'une petite pièce s'interposerait entre l'oeil de boeuf et la chambre !

Dans le film, la célèbre phrase "Il y a bien du monde à Versailles" est prononcée dans l'orangerie du château de Versailles.
N'était ce pas plutôt dans la galerie des glaces ?