Mémoires de Mme Campan
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La nuit, la neige
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Mémoires de Mme Campan
J'ouvre cette rubrique (encore vide ! ) par ceux qui sont sans doutes les plus célèbres mémoires sur le règne de Marie Antoinette : les mémoires de Mme Campan, première femme de chambre de Marie Antoinette.
La célèbre femme de chambre raconte dans ses mémoires nombre d'anecdotes, mais sont elles authentiques ? On la surprend souvent en flagrant délit de mensonge, ce qu'elle raconte ne correspondant pas toujours à la réalité de ce que disent les archives où les correspondances.
Il faut donc prendre ses mémoires avec du recul, mais on ne peut pas les mettre entièrement de côté.
Que pensez vous des mémoires de Mme campan ?
La célèbre femme de chambre raconte dans ses mémoires nombre d'anecdotes, mais sont elles authentiques ? On la surprend souvent en flagrant délit de mensonge, ce qu'elle raconte ne correspondant pas toujours à la réalité de ce que disent les archives où les correspondances.
Il faut donc prendre ses mémoires avec du recul, mais on ne peut pas les mettre entièrement de côté.
Que pensez vous des mémoires de Mme campan ?
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Nous savons que les mémoires de Mme Campan sont parfois contestables . Leur lecture demeure néanmoins incontournable pour qui s'intéresse à Marie-Antoinette .
Elle fut d’abord nommée lectrice des filles de Louis XV en octobre 1768, puis fut attachée à la personne de Marie-Antoinette et reçut le titre de « Femme de chambre » en 1770 et de « Première femme de chambre » le 13 juillet 1786, en survivance de Madame de Misery, fille de Monsieur de Chémant, qui avait délaissé sa charge depuis longtemps, retirée la majeure partie de l'année sur ses terres de Biaches, près de Péronne.
Lors de la fuite du Roi et de la Reine à Varennes en juin 1791, elle s’éloigna de la famille royale. Madame Campan continua de servir la reine en la suivant au château des Tuileries jusqu'à la « prise des Tuileries », le 10 août 1792. Elle revit Marie-Antoinette peu après, lors de l’arrestation de celle-ci, témoignant de manière épistolaire de sa sollicitude.
Après la prise des Tuileries le 10 août 1792, la maison de Madame Campan fut pillée et brûlée, et elle dut se réfugier au château de Coubertin dans la vallée de Chevreuse, en compagnie de sa sœur Madame Auguié (ou Auguier), elle aussi femme de chambre de la reine. Sur le point d’être arrêtée et envoyée sur l’échafaud en 1794, Mme Auguié se suicida ; Mme Campan recueillit ses trois filles .
( WIKI )
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Oui, il faut savoir faire la part des choses...
Mais finalement comme pour tous les mémoires.
Ce que je reproche à Madame Campan c'est d'avoir attendu la Restauration pour les écrire comme pour se racheter une conduite pour son rôle dans la création de la Maison d'Education de la Légion d'Honneur, ce qui la rapprochait de Napoléon...
Pour ma part ce fait n'était pas une trahison, il fallait bien vivre malgré la disparition de l'ancien régime.
Mais finalement comme pour tous les mémoires.
Ce que je reproche à Madame Campan c'est d'avoir attendu la Restauration pour les écrire comme pour se racheter une conduite pour son rôle dans la création de la Maison d'Education de la Légion d'Honneur, ce qui la rapprochait de Napoléon...
Pour ma part ce fait n'était pas une trahison, il fallait bien vivre malgré la disparition de l'ancien régime.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Madame Campan est une opportuniste qui a su suivre les régimes à la manière de Talleyrand en retournant sa veste.
Mais après avoir éduqué la future Reine Hortense (entre autres jeunes filles bien placée dans la société impériale : ) , il lui a été nécessaire de se refaire une virginité royale, notamment en rappelant le rôle qu'elle a joué auprès de Marie-Antoinette...
Ceci explique ce pour quoi elle gonfle souvent l'importance de sa participation à l'Histoire...
Bien à vous.
Mais après avoir éduqué la future Reine Hortense (entre autres jeunes filles bien placée dans la société impériale : ) , il lui a été nécessaire de se refaire une virginité royale, notamment en rappelant le rôle qu'elle a joué auprès de Marie-Antoinette...
Ceci explique ce pour quoi elle gonfle souvent l'importance de sa participation à l'Histoire...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:Madame Campan est une opportuniste qui a su suivre les régime à la manière de Talleyrand en retournant sa veste.
C'est tout un art !!!
Elle aurait pu être diplomate !!!
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:Madame Campan est une opportuniste qui a su suivre les régimes
... souci bien féminin ! boudoi26
( banane, va ! )
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Mme de Sabran a écrit:Majesté a écrit:Madame Campan est une opportuniste qui a su suivre les régimes
... souci bien féminin ! boudoi26
( banane, va ! )
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Jeanne-Louise-Henriette Genet était la fille du premier commis du ministère des Affaires étrangères. A quinze ans, elle obtint la place de lectrice de Mesdames, filles de Louis XV. Remarquée par la Dauphine, elle devint l'une de ses femmes de chambre et, peu après, elle épousa M. Campan, fils du secrétaire du cabinet de la Reine. Elle resta auprès de Marie-Antoinette de 1770 jusqu'à la veille du départ pour Varennes de la famille royale, auprès de qui elle revint le 25 août 1791.
A en croire Mme Campan, elle aurait été, à cette époque, en butte aux attaques des deux partis qui se disputaient les affaires politiques. Pour les uns, elle était une aristocrate; pour d'autres, elle était une "monarchienne, une constitutionnelle, plus dangereuse aux intérêts de la Reine qu'une jacobine ". Son frère, chargé des affaires de France à Saint-Petersbourg, était un jacobin; il s'en cachait si peu que Mme Campan aurait cru devoir se retirer de la Cour.
Louis XVI et la Reine l'auraient priée de ne pas les quitter et ils lui auraient manifesté leur confiance en la chargeant de brûler bien des papiers compromettants et de conserver un volumineux portefeuille rempli de documents extraits de l'armoire de fer. Elle s'est vantée d'avoir été nommément désignée pour recevoir les communications secrètes qu'aurait à faire à Leurs Majestés Bertrand de Molleville. Celui-ci ne relate rien de tel dans ses Mémoires.
Enfin, elle prétend que Marie-Antoinette l'aurait réclamée le lendemain du 10 août 1792, qu'elle aurait passé auprès d'elle une partie de la journée du 11 août et qu'elle serait revenue aux Feuillants le soir même à neuf heures. Malheureusement, il existe aux Archives de la Préfecture de Police un procès-verbal du Comité de surveillance de la section du Mail, duquel il résulte qu'elle est bien venue se réfugier le 10 août à 9 heures du soir chez un sieur Morel, rue Saint-Pierre, mais, contrairement à ses dires, elle en partit seulement le lendemain à la chute du jour, dans une voiture de louage, pour une destination inconnue, afin d'échapper à trois individus chargés par le ministre de la Justice de procéder à son arrestation. A moins de lui supposer le don d'ubiquité, elle ne pouvait être en même temps, pendant la journée du II août, rue Saint-Pierre et auprès des Souverains.
De même, elle raconte qu'elle fit auprès de Pétion démarches sur démarches pour obtenir la faveur de partager la captivité de la famille royale au Temple; elle aurait mis tant d'insistance, prétend-elle, qu'elle fut menacée d'être incarcérée à la Force.
En réalité, elle semble s'être prudemment terrée au château de Coubertin à une date qu'elle n'indique pas, mais qui doit être proche du 10 août, le II au soir, sans doute.
Louis Hastier : La vérité sur l'affaire du collier.
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:
Lors du retour en France de Madame Royale, après son exil, Madame Campan est reçue aux Tuileries :elle s'incline ,en cachant mal son émotion. La première question qui lui est posée lui fait reprendre ses esprits :
"Qu'avez-vous fait sous Bonaparte?" demande Marie-Thérèse.
Et Madame Campan d'expliquer qu'il lui a bien fallu vivre. Elle a donc fondé son pensionnaty d'Ecouen où furent élevées les soeurs de l'"Usurpateur"...Madame Royale la coupe brutalement :
"Vous auriez mieux fait de rester chez vous."
Un petit salut sec congédie l'ancienne "confidente" de Marie-Antoinette. Pas un mot du passé !
Bien à vous.
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Charmante femme.
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
L'avis défavorable de la comtesse de Bassanville ( C'est kiki ? (*) ) sur Madame Campan à l'époque impériale :
Habituée à vivre à la cour, Madame Campan avait besoin de respirer cette atmosphère des grandeurs pour être heureuse. Elle flatta les grandes dames de l'Empire comme elle avait flatté ses royales maîtresses, et n'eût pas été plus fidèle à celles-ci qu'elle ne l'avait été aux autres, si, à la chute de Napoléon, Madame la duchesse d'Angoulême avait voulu lui accorder l'honneur de la rapprocher d'elle, comme elle l'en fit vivement solliciter. Madame royale pardonnait chrétiennement les offenses qui lui étaient personnelles, mais n'oubliait jamais les torts qu'on avait eus envers la sainte reine sa mère, et Madame Campan ne put, malgré tous ses efforts, arriver jusqu'à la princesse.
(*) Née Thérèse Anaïs Rigo en 1806, elle prit le pseudonyme de Comtesse de Bassanville comme nom de plume.
Célèbre écrivain pour les dames et pour la jeunesse, elle fut directrice et créatrice de beaucoup de journaux.
On lui doit beaucoup de journaux spéciaux, elle fut également l’auteure d’ouvrages relatifs à la mode, aux usages et habitudes du monde, sans compter beaucoup de nouvelles et de romans.
Son fameux Code du cérémonial est universellement connu. C’est même le plus beau titre de gloire de cette dame de lettres. On lui doit également : Les Salons d’autrefois, Paris 1868, Le Monde tel qu’il est,livre de jeunes filles Paris 1853, Bonne et mauvaise fortune, Paris 1872, etc.
Par mariage, elle porta le nom de Mme Lebrun.
Mme de Bassanville s’est éteinte le 5 novembre 1884.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Gouverneur Morris a écrit:Charmante femme.
... revêche, glaciale, et pète-sec ...
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
La comtesse de Boigne raconte d'ailleurs l'accueil qu'elle reçut de la part de la duchesse d'Angoulême, la première fois aux Tuileries. Celle-ci se serait exclamée de sa voix eraillée "Aglaé" en la voyant, voulant à priori lui rappeler par cette familiarité qu'elles avaient été camarades de jeux enfant.
La princesse de la Moskowa, duchesse d'Elchingen, et toute la noblesse d'Empire avec elle, a surtout pensé qu'elle voulait lui rappeler sa naissance en l'appelant ainsi devant toute la Cour...
Et ce fut le début des pleurs incessants auprès du mari.
La princesse de la Moskowa, duchesse d'Elchingen, et toute la noblesse d'Empire avec elle, a surtout pensé qu'elle voulait lui rappeler sa naissance en l'appelant ainsi devant toute la Cour...
Et ce fut le début des pleurs incessants auprès du mari.
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Je ne savais pas que Mme Campan était aussi opportuniste. Mais ce n'est pas la première fois que je l'entends dire. Je me souviens d'avoir lu un livre sur la Reine Hortense, (je ne me souviens plus de l'auteur), où elle n'était guère épargnée. Selon l'auteur de ce livre, (je crois qu'il s'agit d'une femme), Mme Campan était non seulement opportuniste, mais également traitresse envers Louis XVI et Marie Antoinette.
Toujours selon cette auteur, Le roi et la Reine se seraient méfiés d'elle, et ne l'aurait garder auprès d'eux que contraints et forcés, car elle détenait des secrets d'états, et qu'elle menaçait de s'en servir. Elle ajoute encore qu'elle n'aurait échappé à la prise des Tuileries qu'en révélant ces secrets en question.
Mais j'ai cependant beaucoup de mal à la croire aussi noire. D'abord, je n'imagine pas un seul instant que Louis XVI ait accepté de tomber dans une situation de ce genre. Il aurait renvoyé la femme de chambre comme une intrigante, quelles qu'en soient les conséquences. Et il en est de même pour la Reine ! Nous savons que Marie Antoinette était incapable de dissimuler ses sentiments, et nous savons également de quelle façon elle traitait et recevait ses ennemis, qu'elle n'hésitait pas à brusquer ouvertement devant toute la cour, et ce, quelle que soit leurs positions.
Alors, vous pensez, une femme de chambre !
Et puis, quels secrets pouvait elle donc bien détenir ? Elle avait beau être proche de la Reine, elle ne connaissait quand même pas les histoires du gouvernement et du conseil ! Elle n'aurait pas fait d'avantage de mal que tous les libellistes qui vendaient leur cochonneries sur la Reine jusque sous ses fenêtres !
Quant à la prise des Tuileries, ce fut là un véritable carnage, où la foule était déchainée et incontrôlable. La version de Mme Campan à propos de son sauvetage me semble plus crédible que les accusations que des historiens ont pu lancer sans en apporter ne serait ce que le moindre commencement de preuve ! On sait que par exemple, au moment de la prise de la bastille, des enfants qui travaillaient auprès du gouverneur et des officiers ont été sauvés de cette façon.
Si la noblesse et la cour de la restauration ont eut autant de ressentiment envers Mme Campan, c'est qu'elle a commis le crime énorme à leurs yeux d'avoir travaillé pour Napoléon, l'usurpateur qui avait fait assassiner le duc d'Enghien. Bien sur, elle ne fut pas la seule, et de nombreux généraux, officiers ou autres, tels que le vénal Talleyrand, sont passés de l'un à l'autre comme une lettre à la poste. Mais madame Campan était une femme, du peuple qui plus est, et ce qu'on pardonne à un homme est inacceptable pour un représentant du sexe faible ! Peut être aussi, n'a-t-on jamais pardonné à la femme de chambre, sa proximité avec la Reine.
On peut se demander pourquoi elle a travaillé avec Napoléon si elle n'était pas aussi opportuniste. Mais qu'avait-elle à perdre ? La famille Royale, au lendemain du 10 thermidor était, pour ainsi dire, détruite, et personne alors, n'aurait parié un sou sur un retour éventuel des Bourbons. Elle n'avait personne vers qui tourner sa fidélité, et elle savait mieux que personne ce que pouvaient valoir le comte de Provence, le comte d'Artois et les gens qui les entouraient !
Pour ce qui est de ses mémoires, elle brode beaucoup et se met assez facilement en valeur. Mme Lever, dans son ouvrage sur l'affaire du collier, nous dit qu'elle y a bien été mêlée, et que ce qui le prouve, ce sont des détails qu'elle est la seule à donner et qui correspondent à ce que disent les archives. Ce qui montre que ces fameuses mémoires ne contiennent pas seulement des anecdotes amusantes et inventées une fois sur deux....
Toujours selon cette auteur, Le roi et la Reine se seraient méfiés d'elle, et ne l'aurait garder auprès d'eux que contraints et forcés, car elle détenait des secrets d'états, et qu'elle menaçait de s'en servir. Elle ajoute encore qu'elle n'aurait échappé à la prise des Tuileries qu'en révélant ces secrets en question.
Mais j'ai cependant beaucoup de mal à la croire aussi noire. D'abord, je n'imagine pas un seul instant que Louis XVI ait accepté de tomber dans une situation de ce genre. Il aurait renvoyé la femme de chambre comme une intrigante, quelles qu'en soient les conséquences. Et il en est de même pour la Reine ! Nous savons que Marie Antoinette était incapable de dissimuler ses sentiments, et nous savons également de quelle façon elle traitait et recevait ses ennemis, qu'elle n'hésitait pas à brusquer ouvertement devant toute la cour, et ce, quelle que soit leurs positions.
Alors, vous pensez, une femme de chambre !
Et puis, quels secrets pouvait elle donc bien détenir ? Elle avait beau être proche de la Reine, elle ne connaissait quand même pas les histoires du gouvernement et du conseil ! Elle n'aurait pas fait d'avantage de mal que tous les libellistes qui vendaient leur cochonneries sur la Reine jusque sous ses fenêtres !
Quant à la prise des Tuileries, ce fut là un véritable carnage, où la foule était déchainée et incontrôlable. La version de Mme Campan à propos de son sauvetage me semble plus crédible que les accusations que des historiens ont pu lancer sans en apporter ne serait ce que le moindre commencement de preuve ! On sait que par exemple, au moment de la prise de la bastille, des enfants qui travaillaient auprès du gouverneur et des officiers ont été sauvés de cette façon.
Si la noblesse et la cour de la restauration ont eut autant de ressentiment envers Mme Campan, c'est qu'elle a commis le crime énorme à leurs yeux d'avoir travaillé pour Napoléon, l'usurpateur qui avait fait assassiner le duc d'Enghien. Bien sur, elle ne fut pas la seule, et de nombreux généraux, officiers ou autres, tels que le vénal Talleyrand, sont passés de l'un à l'autre comme une lettre à la poste. Mais madame Campan était une femme, du peuple qui plus est, et ce qu'on pardonne à un homme est inacceptable pour un représentant du sexe faible ! Peut être aussi, n'a-t-on jamais pardonné à la femme de chambre, sa proximité avec la Reine.
On peut se demander pourquoi elle a travaillé avec Napoléon si elle n'était pas aussi opportuniste. Mais qu'avait-elle à perdre ? La famille Royale, au lendemain du 10 thermidor était, pour ainsi dire, détruite, et personne alors, n'aurait parié un sou sur un retour éventuel des Bourbons. Elle n'avait personne vers qui tourner sa fidélité, et elle savait mieux que personne ce que pouvaient valoir le comte de Provence, le comte d'Artois et les gens qui les entouraient !
Pour ce qui est de ses mémoires, elle brode beaucoup et se met assez facilement en valeur. Mme Lever, dans son ouvrage sur l'affaire du collier, nous dit qu'elle y a bien été mêlée, et que ce qui le prouve, ce sont des détails qu'elle est la seule à donner et qui correspondent à ce que disent les archives. Ce qui montre que ces fameuses mémoires ne contiennent pas seulement des anecdotes amusantes et inventées une fois sur deux....
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"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Österreich a écrit:Oui, il faut savoir faire la part des choses...
Mais finalement comme pour tous les mémoires.
Ce que je reproche à Madame Campan c'est d'avoir attendu la Restauration pour les écrire comme pour se racheter une conduite pour son rôle dans la création de la Maison d'Education de la Légion d'Honneur, ce qui la rapprochait de Napoléon...
Pour ma part ce fait n'était pas une trahison, il fallait bien vivre malgré la disparition de l'ancien régime.
Madame Campan n'a pas fait publier ses mémoires de son vivant. Ils ont été publiés pour la première fois en 1822, juste après sa mort (le 16 mars 1822).
En ce qui concerne le contenu de ces mémoires, ils contiennent sans doute quelques inexactitudes, mais dans l'ensemble ils sont souvent recoupés par d'autres sources. Pour moi, il s'agit donc d'une source majeure concernant la vie de Marie-Antoinette, même si, comme tous les mémoires, ils doivent être pris avec des pincettes.
Ce qui pose problème dans les mémoires de Mme Campan, ce n'est pas tant ce qu'elle dit, que ce qu'elle ne dit pas. Je pense notamment à Fersen, dont elle ne prononce à aucun moment ne serait-ce que le nom dans ses mémoires. Je pense également à toute la période où la reine s'est étourdie dans la parure et les fêtes, que Mme Campan édulcore énormément dans ses mémoires. Des mémoires importants donc, mais loin de constituer la bible .
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
T'arrive-t-il seulement de ne pas y penser?Cosmo a écrit:Je pense notamment à Fersen, dont elle ne prononce à aucun moment ne serait-ce que le nom dans ses mémoires.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:
Mais après avoir éduqué la future Reine Hortense (entre autres jeunes filles bien placée dans la société impériale : ) , il lui a été nécessaire de se refaire une virginité royale, notamment en rappelant le rôle qu'elle a joué auprès de Marie-Antoinette...
Ben non justement, étant donné qu'elle n'a pas fait publier ses mémoires de son vivant. Ta théorie ne tient pas.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:T'arrive-t-il seulement de ne pas y penser?Cosmo a écrit:Je pense notamment à Fersen, dont elle ne prononce à aucun moment ne serait-ce que le nom dans ses mémoires.
Bien à vous.
En tout cas ça m'arrive de penser, c'est déjà ça. Tout le monde ne peut pas en dire autant.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Il n'était pas d'usage de publier de son vivant, Casanova n'est devenu célèbre qu'après sa mort...Cosmo a écrit:Ben non justement, étant donné qu'elle n'a pas fait publier ses mémoires de son vivant. Ta théorie ne tient pas.Majesté a écrit:Mais après avoir éduqué la future Reine Hortense (entre autres jeunes filles bien placée dans la société impériale : ) , il lui a été nécessaire de se refaire une virginité royale, notamment en rappelant le rôle qu'elle a joué auprès de Marie-Antoinette...
Donc c'est bien avec une intention de faire oublier qu'elle a su se faire bien voir de tous les régimes , qu'Henriette Campan a écrit ses Mémoires. Sinon comment aurait-elle eu le front de se présenter à la Duchesse d'Angoulême? Mon avis, que tu théorises, n'est donc pas abracadabrantesque...
Sinon comment expliquer certains témoignages de la dame à des dates où elle était absente de Versailles? Tu sais bien à quelle date je pense en particulier... la nuit du 5 au 6 octobre 1789, oui!
Henriette Campan se sera peut-être plu à suivre l'avis du beau-père de Hortense de Beauharnais en prétendant certaines "vérités"...
Comme tu le dis si bien, n'oublions pas de prendre les pincettes lorsqu'on la lit
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
attachboy a écrit:
Si la noblesse et la cour de la restauration ont eut autant de ressentiment envers Mme Campan, c'est qu'elle a commis le crime énorme à leurs yeux d'avoir travaillé pour Napoléon, l'usurpateur qui avait fait assassiner le duc d'Enghien....
D'accord avec toi .
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Cosmo a écrit:Österreich a écrit:Oui, il faut savoir faire la part des choses...
Mais finalement comme pour tous les mémoires.
Ce que je reproche à Madame Campan c'est d'avoir attendu la Restauration pour les écrire comme pour se racheter une conduite pour son rôle dans la création de la Maison d'Education de la Légion d'Honneur, ce qui la rapprochait de Napoléon...
Pour ma part ce fait n'était pas une trahison, il fallait bien vivre malgré la disparition de l'ancien régime.
Madame Campan n'a pas fait publier ses mémoires de son vivant. Ils ont été publiés pour la première fois en 1822, juste après sa mort (le 16 mars 1822).
En ce qui concerne le contenu de ces mémoires, ils contiennent sans doute quelques inexactitudes, mais dans l'ensemble ils sont souvent recoupés par d'autres sources. Pour moi, il s'agit donc d'une source majeure concernant la vie de Marie-Antoinette, même si, comme tous les mémoires, ils doivent être pris avec des pincettes.
Ce qui pose problème dans les mémoires de Mme Campan, ce n'est pas tant ce qu'elle dit, que ce qu'elle ne dit pas. Je pense notamment à Fersen, dont elle ne prononce à aucun moment ne serait-ce que le nom dans ses mémoires. Je pense également à toute la période où la reine s'est étourdie dans la parure et les fêtes, que Mme Campan édulcore énormément dans ses mémoires. Des mémoires importants donc, mais loin de constituer la bible .
Pour moi, elles sont majeures sans l'être complètement...
Les mémoires en ce début de XIX siècle seront pour beaucoup une justification de leur rôle pendant la Révolution et dans les régimes qui suivront.
Ils ne sont pas toujours destinés à être publiés. Bien souvent ce seront les descendants des auteurs qui le feront après la mort de ces derniers.
Ces mémoires étaient aussi une sécurité pour expliquer leur non trahison.
Bien heureux celui qui savait en cette époque ce que serait l'avenir !!!
Pensez vous !!! On part d'une monarchie pour faire une révolution, puis vient un empire pour revenir à une monarchie !!! De quoi perdre la tête dans les deux sens !!!
Je ne considère pas Madame Campan comme une traitresse, mais comme une opportuniste et je ne lui jette pas la pierre, car il fallait bien survivre dans un premier temps puis ensuite vivre !!! (Nous savons pas quelle conduite nous aurions eue à sa place, et elle n'a jamais commis de crime à ma connaissance.)
Ses mémoires sont intéressants et il faut en prendre connaissance !!!
Mais pas tout prendre pour argent comptant et sur ce point nous sommes d'accord.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Je relisais le début des mémoires, la partie sur Louis XV, et même là on trouve de grosses erreurs. Ainsi affirme-t-elle que Madame Adélaïde fut envoyée à Fontevraud comme les autres, et de citer des anecdotes à ce sujet, tout en crachant sur l'éducation des religieuses, car elle trouvait que Saint-Cyr eut été un meilleur choix (tient ça alors, le même établissement qu'elle dirigera par la suite, quelle coïncidence !!!! )
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mémoires de Mme Campan
C'est en effet gênant d'affirmer que madame Adélaïde partit pour Fontevraud...
Quant aux mérites de l'un ou l'autre établissement, je n'en ai aucune idée. Seulement le but du cardinal de Fleury était d'éloigner les petites princesses, trop nombreuses, trop coûteuses et qui donnaient trop d'importance à la reine. Donc quel aurait été l'intérêt de Saint-Cyr ? Les enfants auraient été externes du pensionnat ou du moins très/trop souvent auprès de leurs parents.
Quant aux mérites de l'un ou l'autre établissement, je n'en ai aucune idée. Seulement le but du cardinal de Fleury était d'éloigner les petites princesses, trop nombreuses, trop coûteuses et qui donnaient trop d'importance à la reine. Donc quel aurait été l'intérêt de Saint-Cyr ? Les enfants auraient été externes du pensionnat ou du moins très/trop souvent auprès de leurs parents.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Henriette Genet était-elle alors en service? Elle n'était alors pas encore née...
Cela me choque donc moins que des affirmations qu'elle fait à propos de faits historiques de son époque et auxquels elle n'a pas assisté... mais qu'elle commente comme témoin malgré tout ...
Bien à vous.
Cela me choque donc moins que des affirmations qu'elle fait à propos de faits historiques de son époque et auxquels elle n'a pas assisté... mais qu'elle commente comme témoin malgré tout ...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Reinette a écrit:C'est en effet gênant d'affirmer que madame Adélaïde partit pour Fontevraud...
Quant aux mérites de l'un ou l'autre établissement, je n'en ai aucune idée. Seulement le but du cardinal de Fleury était d'éloigner les petites princesses, trop nombreuses, trop coûteuses et qui donnaient trop d'importance à la reine. Donc quel aurait été l'intérêt de Saint-Cyr ? Les enfants auraient été externes du pensionnat ou du moins très/trop souvent auprès de leurs parents.
Elle dit simplement que Saint-Cyr c'est quand même mieux qu'une abbaye perdue dans sa campagne, avec des religieuses ignares ...... elle défend sa boutique en un mot.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
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