Mémoires de Mme Campan
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La nuit, la neige
Lucius
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Mme de Sabran
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Re: Mémoires de Mme Campan
Majesté a écrit:Henriette Genet était-elle alors en service? Elle n'était alors pas encore née...
Cela me choque donc moins que des affirmations qu'elle fait à propos de faits historiques de son époque et auxquels elle n'a pas assisté... mais qu'elle commente comme témoin malgré tout ...
Ses parents n'étaient probablement même pas encore mariés ! Mais elle a assez fréquenté Mesdames pour tout de même savoir ce genre de chose ...... ça continue de jeter le discrédit sur les informations qu'elle apporte.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mémoires de Mme Campan
Surtout que Mesdames cadettes reçurent une excellente éducation. C'est incontestable.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Elle attribue cette éducation à leur retour à Versailles.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mémoires de Mme Campan
Lucius a écrit:Elle attribue cette éducation à leur retour à Versailles.
Evidemment, pour ce qui concerne la vie de cour, elles ne purent l'apprendre que sur place. Tout ce qui concerne l'étiquette devait complètement leur échapper. Ou du moins ses subtilités car les religieuses étaient le plus souvent issues de grandes familles de la noblesse. Les généalogies, l'Histoire pouvaient ainsi aisément leur être enseignées.
Mais concernant la religion qui a une grande place dans l'éducation des princes et princesses français, elles étaient forcément largement au point. De même que le latin.
Elles aimeront lire toute leur vie. C'est sans conteste un apprentissage non négligé dans un couvent, même reculé. Les abbesses de ce monastère étaient célèbres pour le haut niveau intellectuel.
Pour les sciences et les mathématiques où elles excellaient, je ne sais pas si c'est au cours de leur éducation ou ensuite à la cour qu'elles y ont accédé. L'influence de leur père très scientifique peut être pris en compte.
De même évidemment pour l'équitation et la chasse où c'est seulement à leur retour à la cour qu'elles ont pu s'y mettre. Et Louis XV y tenait.
Pour la musique, je m'interroge. Nous savons que toutes, cadettes comme aînées, étaient extrêmement douées en ce domaine. Les cadettes sont arrivées à Versailles à 15 ans pour madame Victoire en 1748, l'année suivante pour madame Sophie qui avait également 15 ans et 13 ans pour madame Louise. L'ont-elles appris à Fontevraud ou ont-elles tout découvert à leur retour ? Est-il possible de devenir aussi douées en maîtrisant un tel apprentissage si tardivement ?
Quel que soit le cas, nous pouvons être sûrs que leur éducation fut réussie : car si elles étaient revenues complètement abruties par une éducation négligée, elles n'auraient pu arriver à si haut niveau en quelques années.
Le petit Mozart ne s'est pas trompé : de toute la famille, c'est à madame Victoire qu'il dédiera ses premières sonates. S'il avait voulu être platement courtisan, il aurait choisi la reine ou l'aînée des Filles du roi. Non, tout jeune, il jugeait déjà parfaitement les gens selon leur niveau musical. C'est d'une importance capitale pour lui.
Les dames de Fontevraud leur ont enseigné l'envie d'apprendre pour le long de leur vie : c'est l'essentiel.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Je vous invite à lire les quelques pages du premier chapitre qu'elle y consacre. Elle dit qu'elle revinrent ignares de l'abbaye.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Mémoires de Mme Campan
( Marie-Antoinette, André Castelot )
https://books.google.fr/books?id=eXcdBQAAQBAJ&pg=PT206&lpg=PT206&dq=fran%C3%A7ois+barri%C3%A8re+marie-antoinette&source=bl&ots=BmIBqLZqBR&sig=8teoN8-fRY9br_E_bFubyAoV0go&hl=fr&sa=X&ved=0CCIQ6AEwAGoVChMIzY6Y_5v-xgIVAW4UCh0_NAT8#v=onepage&q=fran%C3%A7ois%20barri%C3%A8re%20marie-antoinette&f=false
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Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Je viens d'achever hier soir les Mémoires de Madame Campan;
J'ai été fort déçue;
Je m'attendais à bien mieux;
Les réflexions opinions, sont guindées, très dignes, et "coincées" je dirais; Madame Campan écrit avec dignité de façon "feutrée" et en ménageant, y compris dans ses "ennemis" la chèvre et le chou; certes, ce ne doit pas être faux ? on le suppose, tant c'est frileux, bien pensant; et chose surprenante, chez cette femme dont on a tant dit qu'elle faisait l'apologie, voire l'hagiographie de Marie-Antoinette et de Louis XVI, un certain nombre de remarques, de détails sont à verser dans le champ des critiques;
Par exemple, les agissements de la jeune Reine, sont dénombrés de façon suivie et bien sûr, cette "fidèle" Campan souligne avec persévérance que ce sont peu de choses et que les pamphlets et libelles révoltants les soulignent avec cruauté; cependant, cette liste de légèretés, cette volonté d'amusement, malgré soi, incitent le lecteur à penser "eh bien, au fond, pas étonnant qu'on ait tant critiqué Marie-Antoinette"; l'exemple des "traîneaux" en est un bon exemple; d'autres, auraient souligné que le couple royal avait participé à l'aide pour le peuple durant cet hiver rigoureux; Madame Campan elle, énumère et décrit les joies de la Reine, le fait que l'on ait construit des traîneaux exprès à sa demande, la liste des favoris qui participent à ces courses;
De même, il y a toute une longue page sur le nécessaire de toilette que la Reine veut absolument emporter dans sa fuite, les délais de fabrication, et les moyens pour le lui faire parvenir;
Maladresses ? subtiles critiques ? difficile à dire, il ne suffit pas de s'exclamer toutes les deux lignes "cette infortunée Princesse" pour redresser une légende défavorable;
En ce qui concerne Louis XVI, elle fait parler la Reine elle-même pour condamner son inertie et ses blocages; là encore, on peut rester perplexe;
Donc, au final, je ne crois pas avoir besoin de la relire; d'autant qu'elle interrompt son récit à la condamnation du Roi, passant ainsi l'essentiel de la tragédie sous silence;
Beaucoup de bruit autour de ces écrits pour peu de choses......
J'ai été fort déçue;
Je m'attendais à bien mieux;
Les réflexions opinions, sont guindées, très dignes, et "coincées" je dirais; Madame Campan écrit avec dignité de façon "feutrée" et en ménageant, y compris dans ses "ennemis" la chèvre et le chou; certes, ce ne doit pas être faux ? on le suppose, tant c'est frileux, bien pensant; et chose surprenante, chez cette femme dont on a tant dit qu'elle faisait l'apologie, voire l'hagiographie de Marie-Antoinette et de Louis XVI, un certain nombre de remarques, de détails sont à verser dans le champ des critiques;
Par exemple, les agissements de la jeune Reine, sont dénombrés de façon suivie et bien sûr, cette "fidèle" Campan souligne avec persévérance que ce sont peu de choses et que les pamphlets et libelles révoltants les soulignent avec cruauté; cependant, cette liste de légèretés, cette volonté d'amusement, malgré soi, incitent le lecteur à penser "eh bien, au fond, pas étonnant qu'on ait tant critiqué Marie-Antoinette"; l'exemple des "traîneaux" en est un bon exemple; d'autres, auraient souligné que le couple royal avait participé à l'aide pour le peuple durant cet hiver rigoureux; Madame Campan elle, énumère et décrit les joies de la Reine, le fait que l'on ait construit des traîneaux exprès à sa demande, la liste des favoris qui participent à ces courses;
De même, il y a toute une longue page sur le nécessaire de toilette que la Reine veut absolument emporter dans sa fuite, les délais de fabrication, et les moyens pour le lui faire parvenir;
Maladresses ? subtiles critiques ? difficile à dire, il ne suffit pas de s'exclamer toutes les deux lignes "cette infortunée Princesse" pour redresser une légende défavorable;
En ce qui concerne Louis XVI, elle fait parler la Reine elle-même pour condamner son inertie et ses blocages; là encore, on peut rester perplexe;
Donc, au final, je ne crois pas avoir besoin de la relire; d'autant qu'elle interrompt son récit à la condamnation du Roi, passant ainsi l'essentiel de la tragédie sous silence;
Beaucoup de bruit autour de ces écrits pour peu de choses......
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Messages déplacés dans ce sujet.
Merci pour cette compte-rendu de lecture...
Merci pour cette compte-rendu de lecture...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Ah, oui, cher LNLN, c'est ce que je craignais ! que certains compte-rendus fassent double emploi.......Merci et pardon......
Chère Reinette, merci, c'est gentil comme tout !
Chère Reinette, merci, c'est gentil comme tout !
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Aucun souci...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Je viens donc de relire soigneusement ce qui précède, qui est plein d'intérêt.......
A mon pauvre avis, les commentaires des contemporains et de leurs successeurs sur Campan, sont inutilement bavards......On y sent la crainte, voire la peur panique que.......et que........
Or, les écrits de "mémère" Campan sont remarquablement inoffensifs ! elle s'y emploie à valoriser sa position privilégiée, son bon sens, sa vertu, et son exceptionnelle qualité de "confidente"......
Bien mal aspectée, la confidente, qui critique Louis XV, ses mœurs ( détaille les enfants remarquées dans la foule, soigneusement récupérées et éduquées pour servir à son bon plaisir lorsqu'elles auront l'âge..... ) évoque Mesdames de façon assez critique, et n'en loupe pas une pour évoquer le Dauphin et la Dauphine; en égratignant au passage sous couleur de véracité historique;
Chafouine, la "mémère"......
Certes, il n'est jamais question de Fersen ! je m'y attendais bien, ceci faisant sans doute la "preuve" de la légendaire discrétion de la dame;
Comme il est dit plus haut, en définitive, ce qui est à retenir est plutôt de l'ordre de ce qu'elle ne dit pas = à savoir que les vrais dévouements furent, hélas, payés très cher de la vie de leurs auteurs et qu'il y eut beaucoup d'inconnus hélas trop loin placés ou trop peu influents pour être efficaces;
Le refus réitéré de Pétion à ce qu'elle soit admise au Temple pour servir Marie-Antoinette me semble faire sens; elle était "inutile";
A mon pauvre avis, les commentaires des contemporains et de leurs successeurs sur Campan, sont inutilement bavards......On y sent la crainte, voire la peur panique que.......et que........
Or, les écrits de "mémère" Campan sont remarquablement inoffensifs ! elle s'y emploie à valoriser sa position privilégiée, son bon sens, sa vertu, et son exceptionnelle qualité de "confidente"......
Bien mal aspectée, la confidente, qui critique Louis XV, ses mœurs ( détaille les enfants remarquées dans la foule, soigneusement récupérées et éduquées pour servir à son bon plaisir lorsqu'elles auront l'âge..... ) évoque Mesdames de façon assez critique, et n'en loupe pas une pour évoquer le Dauphin et la Dauphine; en égratignant au passage sous couleur de véracité historique;
Chafouine, la "mémère"......
Certes, il n'est jamais question de Fersen ! je m'y attendais bien, ceci faisant sans doute la "preuve" de la légendaire discrétion de la dame;
Comme il est dit plus haut, en définitive, ce qui est à retenir est plutôt de l'ordre de ce qu'elle ne dit pas = à savoir que les vrais dévouements furent, hélas, payés très cher de la vie de leurs auteurs et qu'il y eut beaucoup d'inconnus hélas trop loin placés ou trop peu influents pour être efficaces;
Le refus réitéré de Pétion à ce qu'elle soit admise au Temple pour servir Marie-Antoinette me semble faire sens; elle était "inutile";
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
On pense là à Madame Auguié, sa propre sœur , qui,e 26 Juillet 1794, alors qu'elle allait être arrêtée, La Lionne se jeta du sixième étage.Louise-Adélaïde a écrit: les vrais dévouements furent, hélas, payés très cher de la vie de leurs auteurs et qu'il y eut beaucoup d'inconnus hélas trop loin placés ou trop peu influents pour être efficaces
Cela est à prendre à tous les sens... si elle était inutile pour la Reine, elle l'était aussi pour la révolution... quand on connaît les positions révolutionnaires de son frère, c'est rassurant quand mêmeLouise-Adélaïde a écrit:Le refus réitéré de Pétion à ce qu'elle soit admise au Temple pour servir Marie-Antoinette me semble faire sens; elle était "inutile";
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Oui, oui !! tout à fait à tes deux remarques......J'ai un "ressenti" négatif et perplexe à l'égard de cette femme !
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
Ce n'est sans doute pas l'inédit de l'année , mais enfin sachez que les éditions Mercure de France, dans la collection Le temps retrouvé, viennent de publier à nouveau ce mois-ci les :
Mémoires de Mme Campan
Première femme de chambre de Marie-Antoinette
Édition présentée par Jean Chalon
Notes établies par Carlos de Angulo
Mercure de France (Sept. 17)
Présentation :
Née à Paris en 1752 d’un père roturier, Madame Campan entre à la Cour à quinze ans et devient lectrice des filles cadettes de Louis XV. Dotée d’un tempérament vif et déterminé, elle est nommée en 1774 première femme de chambre de Marie-Antoinette qu’elle servira jusqu’en 1792.
Attentive, observatrice, intelligente, Madame Campan partage non seulement l’intimité de la reine, mais aussi de nombreux secrets d’État. Des fastes de Versailles à la fuite à Varennes, elle se trouve aux premières loges d’événements qui s’apprêtent à bouleverser la France et l’Histoire.
Sur un ton inimitable, bienveillant ou virulent, Madame Campan raconte ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, ce qu’elle sait : un trésor inépuisable de vérités et de détails, grâce auquel ses Mémoires demeurent un témoignage unique sur l’Ancien Régime, la Révolution, la vie quotidienne et la personnalité de Marie-Antoinette.
Mémoires de Mme Campan
Première femme de chambre de Marie-Antoinette
Édition présentée par Jean Chalon
Notes établies par Carlos de Angulo
Mercure de France (Sept. 17)
Présentation :
Née à Paris en 1752 d’un père roturier, Madame Campan entre à la Cour à quinze ans et devient lectrice des filles cadettes de Louis XV. Dotée d’un tempérament vif et déterminé, elle est nommée en 1774 première femme de chambre de Marie-Antoinette qu’elle servira jusqu’en 1792.
Attentive, observatrice, intelligente, Madame Campan partage non seulement l’intimité de la reine, mais aussi de nombreux secrets d’État. Des fastes de Versailles à la fuite à Varennes, elle se trouve aux premières loges d’événements qui s’apprêtent à bouleverser la France et l’Histoire.
Sur un ton inimitable, bienveillant ou virulent, Madame Campan raconte ce qu’elle voit, ce qu’elle entend, ce qu’elle sait : un trésor inépuisable de vérités et de détails, grâce auquel ses Mémoires demeurent un témoignage unique sur l’Ancien Régime, la Révolution, la vie quotidienne et la personnalité de Marie-Antoinette.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Mme Lever était l'invitée de l'émission Au coeur de l'Histoire, consacrée dernièrement à Mme Campan.
Durant un long moment, l'historienne a tenu à présenter et commenter les fameux Mémoires que nous connaissons bien.
Mme Lever a donc précisé que la version connue des Mémoires est celle la plus "édulcorée", voire inexacte concernant le récit de certaines anecdotes.
Avec, notamment, un souci de les rendre plus favorables à l'image de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ou d'exalter ses sentiments pour la reine.
(Re)écrits après la nouvelle Restauration de 1815, Mme Campan avait à coeur de défendre l'ancienne cour, alors qu'on lui reprochait justement ses liaisons avec les proches de Napoléon durant l'Empire.
Nous le savions...
Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques sur les règnes de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI.
Paris, Baudouin frères, 1822.
Selon Mme Lever, ces Mémoires pêchent également par omission volontaire de souvenirs, que la mémorialiste aurait donc jugé préférable de ne pas mettre en forme et d'en faire le récit.
Par la même, existerait encore, en mains familiales, une pochette à documents au sujet de la relation entre Marie-Antoinette et Fersen.
Mais elle serait aujourd'hui vide de ses notes. C'est con...
Bref, les Mémoires que nous connaissons sont ceux, édulcorés ou filtrés, loin donc des notes originales, lues par Madame Campan à quelques-unes de ses élèves, ou encore à Stendhal.
Stendhal qui gardait le souvenir de ses lectures ou entretiens avec Mme Campan, jugera donc les Mémoires publiés comme étant une "homélie niaise et larmoyante".
Mme Campan lettre autographe à une « chère et bonne élève »
Mantes sur Seine 19 juillet 1816
* Source
« Après une vie fort laborieuse et que j’ai cherché à rendre utile, tourmentée par les événements, fatiguée comme on ne peut manquer de l’être, d’avoir à rencontrer ici bas tant d’injustes procédés, je vis tranquile dans une jolie petite ville à 15 lieues de Paris, là les affections de l’âme viennent se représenter plus doucement et tout aussi profondément à la mémoire ; […]
je jette mes regards sur mes deux carrières terminées, sur ces premiers vingt ans de Lectrice et de première femme auprès des vertueuses Princesse filles de Louis XV, et de la belle, et de la bonne, et de la touchante et infortunée Reine Marie-Antoinette, comblée par ces augustes Princesses, leurs bienfaits qui s’étendirent sur les miens »
Si vous souhaitez à nouveau écouter l'émission, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-madame-campan-12102017-3462443
Durant un long moment, l'historienne a tenu à présenter et commenter les fameux Mémoires que nous connaissons bien.
Mme Lever a donc précisé que la version connue des Mémoires est celle la plus "édulcorée", voire inexacte concernant le récit de certaines anecdotes.
Avec, notamment, un souci de les rendre plus favorables à l'image de Louis XVI et de Marie-Antoinette, ou d'exalter ses sentiments pour la reine.
(Re)écrits après la nouvelle Restauration de 1815, Mme Campan avait à coeur de défendre l'ancienne cour, alors qu'on lui reprochait justement ses liaisons avec les proches de Napoléon durant l'Empire.
Nous le savions...
Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre, suivis de souvenirs et anecdotes historiques sur les règnes de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI.
Paris, Baudouin frères, 1822.
Selon Mme Lever, ces Mémoires pêchent également par omission volontaire de souvenirs, que la mémorialiste aurait donc jugé préférable de ne pas mettre en forme et d'en faire le récit.
Par la même, existerait encore, en mains familiales, une pochette à documents au sujet de la relation entre Marie-Antoinette et Fersen.
Mais elle serait aujourd'hui vide de ses notes. C'est con...
Bref, les Mémoires que nous connaissons sont ceux, édulcorés ou filtrés, loin donc des notes originales, lues par Madame Campan à quelques-unes de ses élèves, ou encore à Stendhal.
Stendhal qui gardait le souvenir de ses lectures ou entretiens avec Mme Campan, jugera donc les Mémoires publiés comme étant une "homélie niaise et larmoyante".
Mme Campan lettre autographe à une « chère et bonne élève »
Mantes sur Seine 19 juillet 1816
* Source
« Après une vie fort laborieuse et que j’ai cherché à rendre utile, tourmentée par les événements, fatiguée comme on ne peut manquer de l’être, d’avoir à rencontrer ici bas tant d’injustes procédés, je vis tranquile dans une jolie petite ville à 15 lieues de Paris, là les affections de l’âme viennent se représenter plus doucement et tout aussi profondément à la mémoire ; […]
je jette mes regards sur mes deux carrières terminées, sur ces premiers vingt ans de Lectrice et de première femme auprès des vertueuses Princesse filles de Louis XV, et de la belle, et de la bonne, et de la touchante et infortunée Reine Marie-Antoinette, comblée par ces augustes Princesses, leurs bienfaits qui s’étendirent sur les miens »
Si vous souhaitez à nouveau écouter l'émission, c'est ici : http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/au-coeur-de-lhistoire-madame-campan-12102017-3462443
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
Je ne suis pas surprise de la réaction de Stendhal, à deux titres;
Sa famille paternelle était favorable au Roi et à la Reine, et Stendhal naît assez tôt pour traverser, enfant, la Révolution quoique bien "paisible" à Grenoble;
Or, Stendhal haïssait son père, la soeur de celui-ci et son précepteur, l'odieux abbé Raillane; bourgeois snobs, étriqués, mesquins, bornés, cupides, ils étaient l'inverse exact de la famille Gagnon, d'où venait sa mère qu'il adorait et qui mourut prématurément; une enfance très malheureuse où les seuls moments de bonheur se passaient en compagnie de son grand père maternel, homme des Lumières, favorable aux idées révolutionnaires;
Stendhal avait donc de solides haines qui lui durèrent toute sa vie, et toutes les raisons, si j'en crois la personnalité de Madame Campan, pour la détester cordialement, et juger sans pitié son "oeuvre"; j'avoue que le refrain ( reprise à la "coda") de "cette infortunée Princesse" suivi de solides critiques de la Reine au moindre propos, habilement dissimulées sous le masque de "On crut" "On dit désormais" est assez nauséeux;
J'ai lu ce fourbi une fois, je n'y reviendrai pas; Aucun intérêt, ni historique, ni littéraire;
Sa famille paternelle était favorable au Roi et à la Reine, et Stendhal naît assez tôt pour traverser, enfant, la Révolution quoique bien "paisible" à Grenoble;
Or, Stendhal haïssait son père, la soeur de celui-ci et son précepteur, l'odieux abbé Raillane; bourgeois snobs, étriqués, mesquins, bornés, cupides, ils étaient l'inverse exact de la famille Gagnon, d'où venait sa mère qu'il adorait et qui mourut prématurément; une enfance très malheureuse où les seuls moments de bonheur se passaient en compagnie de son grand père maternel, homme des Lumières, favorable aux idées révolutionnaires;
Stendhal avait donc de solides haines qui lui durèrent toute sa vie, et toutes les raisons, si j'en crois la personnalité de Madame Campan, pour la détester cordialement, et juger sans pitié son "oeuvre"; j'avoue que le refrain ( reprise à la "coda") de "cette infortunée Princesse" suivi de solides critiques de la Reine au moindre propos, habilement dissimulées sous le masque de "On crut" "On dit désormais" est assez nauséeux;
J'ai lu ce fourbi une fois, je n'y reviendrai pas; Aucun intérêt, ni historique, ni littéraire;
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
dans la foulée je vous conseille de lire le livre récent de Madame HAROCHE BOUZINAC que je viens de terminer et j'avoue que mon avis sur MADAME CAMPAN a complètement changé !!!!
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Mémoires de Mme Campan
La nuit, la neige a écrit:
Selon Mme Lever, ces Mémoires pêchent également par omission volontaire de souvenirs, que la mémorialiste aurait donc jugé préférable de ne pas mettre en forme et d'en faire le récit.
Par la même, existerait encore, en mains familiales, une pochette à documents au sujet de la relation entre Marie-Antoinette et Fersen.
Mais elle serait aujourd'hui vide de ses notes. C'est con...
Bref, les Mémoires que nous connaissons sont ceux, édulcorés ou filtrés, loin donc des notes originales, lues par Madame Campan à quelques-unes de ses élèves, ou encore à Stendhal.
Voilà !
Ce qui est intéressant, ce n'est pas tant ce que Mme Campan rapporte de mièvrounet et hagiographique que ce qu'elle tait scrupuleusement .
En effet comment interpréter son silence absolu sur Fersen ? Et comment ne pas faire le rapprochement avec celui, non moins absolu, de Mercy ? Se seraient-ils passé le mot ( ) , ou bien leurs éditeurs ?
Point n'est besoin, pour le vérifier, de relire les trois tomes d'Arneth et Geoffroy de la correspondance de Mercy avec Marie-Thérèse . Il suffit de se rendre à la fin du troisième, à l'index alphabétique de l'ensemble des trois volumes , pour constater que l'ambassadeur ne pipe mot sur l'officier suédois .
Pas un mot. Rien.
Par la même, existerait encore, en mains familiales, dis-tu,une pochette à documents au sujet de la relation entre Marie-Antoinette et Fersen. Mais elle serait aujourd'hui vide de ses notes.
Comment ne pas aussitôt penser à la destruction d'archives de Fersen par le baron de Klinckowström ?
Pour un sujet sur lequel il n'y a rien à cacher, je trouve ces omissions bien surprenantes.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
C'est possible, je ne sais pas. Je ne connais pas suffisamment Stendhal.Louise-Adélaïde a écrit:
Stendhal avait donc de solides haines qui lui durèrent toute sa vie, et toutes les raisons, si j'en crois la personnalité de Madame Campan, pour la détester cordialement, et juger sans pitié son "oeuvre"
Cependant, Mme Lever ne parlait pas de raisons psychologiques ou historiques.
Elle évoquait le contraste entre les notes originales de Mme Campan, et les Mémoires qu'elle remania, à la sauce édulcorée, à l'époque de la Restauration.
Stendhal, qui avait eu connaissance des souvenirs disons non filtrés, puis qui avait lu l'édition finalement publiée, dénonçait donc ce contraste.
Je suppose qu'il faut lire le livre de Geneviève Haroche-Bouzinac pour savoir dans quelles circonstances le jeune Stendhal s'est retrouvé auprès d'une Mme Campan, disposée à lui faire des confidences ou lui lire quelques-unes de ses notes ?
Si quelqu'un à la réponse ? Merci...
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Mémoires de Mme Campan
MARIE ANTOINETTE a écrit:dans la foulée je vous conseille de lire le livre récent de Madame HAROCHE BOUZINAC que je viens de terminer et j'avoue que mon avis sur MADAME CAMPAN a complètement changé !!!!
Oui ! C'est un livre qui semble intéressant.
Car j'avoue que cette émission de Franck Ferrand a éveillé ma curiosité au sujet de Mme Campan, dont je me faisais aussi une fausse idée, me semble-t-il.
Le sujet dédié à ce livre, c'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3452-la-vie-mouvementee-d-henriette-campan-de-genevieve-haroche-bouzinac#107993
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Mme de Sabran- Messages : 55515
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Mémoires de Mme Campan
Ah, très bien ! je vous remercie vivement de cette précision, je n'ai pas encore vu cette émission;La nuit, la neige a écrit:Elle évoquait le contraste entre les notes originales de Mme Campan, et les Mémoires qu'elle remania, à la sauce édulcorée, à l'époque de la Restauration.
Stendhal, qui avait eu connaissance des souvenirs disons non filtrés, puis qui avait lu l'édition finalement publiée, dénonçait donc ce contraste.
Marie-Antoinette a écrit:j'avoue que mon avis sur MADAME CAMPAN a complètement changé !!!!
Votre avis était-il "positif" ? chère Marie-Antoinette ?
La nuit, la neige a écrit:cette émission de Franck Ferrand a éveillé ma curiosité au sujet de Mme Campan, dont je me faisais aussi une fausse idée, me semble-t-il.
Ah, je repose ma question ! quelle idée vous faisiez-vous de Mme Campan et de ses Mémoires ??
Décidément, ce livre est à lire;
Cette discussion est très intéressante = elle pose la question des "sources" , non de leur authenticité qui est relativement aisée à prouver, ( analyse du papier, etc) mais de leur fiabilité = les témoins sont-ils dignes de foi ?
C'est ( lorsque le travail d'édition est bien fait) souvent vérifié dans les notes, mais parfois insuffisamment;
Invité- Invité
Re: Mémoires de Mme Campan
J'ai relu dernièrement les Mémoires de Madame Campan et franchement avec du recul (j'avais quinze ans la dernière fois), c'est à relire.
Invité- Invité
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