Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
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Mme de Sabran
Dominique Poulin
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Dominique Poulin a écrit:Non, je ne connais pas ce Blanchiforte, Gouv ; je sais seulement que toute la famille de Manuel Godoy, dont ses frères, ont bénéficié très largement du contrecoup de la faveur du Prince de la Paix.
Voyage en Espagne, ou, Lettres philosophiques: contenant l'histoire ...
https://books.google.fr/books?id=Cw_GA_yhrYQC
Amade - 1822 - Espanya ( sic )
Le Prince des Asturies, espérant toujours s'allier à l'Empereur , et assurer ainsi ses prétentions au trône , s'était en vain refusé à partir, accusant Godoy d'être la cause de l'émigration et des inquiétudes qui agitaient l'Espagne ... La populace s'ameuta ; elle pilla et brûla les maisons des amis et des partisans du favori : celle de son frère Blanchiforte , fut la première. Mais on respecta le palais du prince de la Paix, présent qui lui avait été fait par les vieux Monarques comme pour rendre un dernier hommage à l'amitié dont ils l'avaient honoré jusque là ...
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Je pense que ce Blanchiforte, n'est pas un frère de Godoy, mais son beau-frère, le marquis de Blanchiforte, s'est marié avec la sœur de Godoy, Maria-Antonia.
Pour récapituler, Manuel Godoy avait 3 frères et deux sœurs :
- José
- Diego, duc d'Almodovar del Campo.
- Luis
- Maria-Antonia, marquise de Blanchiforte.
- Maria-Romana
Pour récapituler, Manuel Godoy avait 3 frères et deux sœurs :
- José
- Diego, duc d'Almodovar del Campo.
- Luis
- Maria-Antonia, marquise de Blanchiforte.
- Maria-Romana
Dernière édition par Dominique Poulin le Lun 08 Jan 2018, 06:00, édité 1 fois
Dominique Poulin- Messages : 7013
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Godoy a-t-il fait pleuvoir sur toute sa fratrie toutes sortes de prébendes ?
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Oui, je n'ai pas le détail de tout ce que la famille de Godoy a obtenu, mais la liste est conséquente.
Son frère, Diego, n'est pas devenu par exemple, duc d'Almodovar del Campo, par le saint esprit, nous nous en doutons...
Frères, sœurs, beaux-frères, belles-soeurs, cousins ont reçus une pluie d'or.
J'aurais plus de détails sur nombre d'aspects manquants à mon récit, par l'arrivée d'un ouvrage qui doit me parvenir sous peu.
Je vous donnerai une réponse plus explicite à votre question Eléonore.
Son frère, Diego, n'est pas devenu par exemple, duc d'Almodovar del Campo, par le saint esprit, nous nous en doutons...
Frères, sœurs, beaux-frères, belles-soeurs, cousins ont reçus une pluie d'or.
J'aurais plus de détails sur nombre d'aspects manquants à mon récit, par l'arrivée d'un ouvrage qui doit me parvenir sous peu.
Je vous donnerai une réponse plus explicite à votre question Eléonore.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Une Intrigue Autour de la Comtesse de Chinchon. Suite. Acte IV.
Le 29 septembre 1797, en présence des souverains et de toute la Cour, Manuel Godoy épouse en grande pompe une authentique descendante de Louis XIV, Marie-Therese de Vallabriga y Rosas. Le favori de Marie-Louise et de Charles IV, peut s'estimer du haut des cimes ou la Couronne l'a hissé, au fait de sa gloire. Personne n'ignore que cette combinaison matrimoniale relève de l'amour équivoque de la reine, mais si tous feignent de se réjouir, nombreux sont ceux qui grincent des dents ou s'etouffent de rage face à l'apogée inouïe du favori.
Pour l'épouse de Godoy, c'est assurément pour son statut, une consécration pour sa famille. Charles IV accorde à la descendance de son oncle Louis, les honneurs d'Altesse et le droit de porter à nouveau les armoiries des Bourbons. Marie-Thérèse n'est encore qu'une jeune fille de dix sept ans. Sa personnalité dès le départ, semble écrasée face aux enjeux de son mariage, la promotion de sa famille et l'ombre tutélaire de sa souveraine dont elle n'ignore ni la puissance ni la capacité à élever ou à nuire en un instant. Elle adresse ses remerciements avec tous les égards et la déférence protocolaire qui sied à une reine d'Espagne :
"Je sais, Madame, tout ce que je dois à mon mari ; c'est à lui, que tous les miens doivent le bonheur dont ils jouissent à présent, et moi plus que personne, car tout mon bonheur consiste à aimer ce mari et à être à lui ; c'est la plus grande raison que j'aurais à me sacrifier si c'était nécessaire, pour Vos Majestés, qui m'ont accordé un tel époux."
Manuel fait bonne figure quelques semaines. La reine en alerte reste sur le qui-vive, son instinct lui commande la prudence. La nouvelle princesse de La Paix peut se croire honorée de sa consécration, mais son époux dès le départ, ne lui procure que des gestes d'affection parcimonieuse. Godoy occupé aux affaires de l'Etat et par ses charges à la Cour, laisse trop souvent Marie-Thérèse dans l'isolement de ses appartements. Le favori en titre ne respectera pas le pacte qui le lie avec Marie-Louise de Parme ; très vite, ses espions l'informent de son infortune, Manuel a repris le chemin de ses amours naturelles avec Pepita Tudo ! Échec et mat, les calculs de la Couronne s'avèrent inopérants, la souveraine s'estime intimement vaincue, mais davantage que dans son orgueil de femme, elle est humiliée dans sa fierté de reine.
Lasse de l'inconstance de son favori, elle tend l'oreille à ses détracteurs qui sont légion à la Cour. En effet, les relations diplomatiques avec la France sont difficiles. Paris soupçonne Madrid de connivence avec les royalistes et les émigrés ; elle presse Godoy d'intervenir au Portugal qui ouvre ses ports au commerce avec l'Angleterre. Sur le plan intérieur, la situation n'est pas florissante. L'économie stagne dangereusement, la politique religieuse du ministère provoque de fortes tensions.
L'éclipse de la faveur de Manuel Godoy se manifeste aussi au sommet du trône. La reine s'eprend d'un nouveau garde du corps, Manuel Mallo, originaire de Caracas, dont elle a fait son majordome de semaine, mais Marie-Louise a pris soin cette fois ci à ce qu'il ne prenne aucune part aux affaires publiques.
L'ambassadeur Alquier écrit à ce sujet :
"Sa médiocrité convient fort bien à la reine, empressée de jouir de l'autorité qu'elle a ressaisie."
Pour sa part, Pepita Tudo règne sur le cœur de Godoy en s'arrogeant la première place au sein du ménage du prince et de la princesse de La Paix. Tout se sait à Madrid, et les diplomates s'empressent d'en divulguer les détails à leurs Cours. Celui de Russie écrit :
"Après la noce, le prince a paru vouloir se contenter de la reine et de sa femme, mais au bout de quelques semaines, il s'est remis avec sa maîtresse. Celle ci passe tout son temps chez lui ; elle occupe la première place auprès de la princesse aux repas et aux réunions ; les personnes de qualité la traitent avec beaucoup d'égards."
Naturellement, l'humiliation ostentible de Marie-Therese de Bourbon se metamorphosera rapidement en haine pour les deux complices ; elle ne pardonnera jamais l'affront de son mari qui l'a abaissé jusque dans sa maison, et la naissance d'une fille, Louise Charlotte, née le 7 octobre 1800, ne resoudera pas les liens inexistants de leur ménage fantôme.
Les nuages politiques et privés s'amoncellent dans le ciel jusqu'à présent radieux de Manuel Godoy. La reine lui bat froid, les difficultés politiques intérieures et extérieures se coalisent. Il donne sa démission en mars 1798, que Marie-Louise de Parme accepte davantage par tactique pour éprouver le favori que par conviction, mais que Charles IV qui garde toute son amitié, consent à contrecœur, en lui conservant toutes ses charges et honneurs. Mais si la passion amoureuse de la reine d'Espagne s'est émoussée, les aléas de la politique et du sentiment, auront-ils raison de cette disgrâce dorée ?
A suivre !
Le 29 septembre 1797, en présence des souverains et de toute la Cour, Manuel Godoy épouse en grande pompe une authentique descendante de Louis XIV, Marie-Therese de Vallabriga y Rosas. Le favori de Marie-Louise et de Charles IV, peut s'estimer du haut des cimes ou la Couronne l'a hissé, au fait de sa gloire. Personne n'ignore que cette combinaison matrimoniale relève de l'amour équivoque de la reine, mais si tous feignent de se réjouir, nombreux sont ceux qui grincent des dents ou s'etouffent de rage face à l'apogée inouïe du favori.
Pour l'épouse de Godoy, c'est assurément pour son statut, une consécration pour sa famille. Charles IV accorde à la descendance de son oncle Louis, les honneurs d'Altesse et le droit de porter à nouveau les armoiries des Bourbons. Marie-Thérèse n'est encore qu'une jeune fille de dix sept ans. Sa personnalité dès le départ, semble écrasée face aux enjeux de son mariage, la promotion de sa famille et l'ombre tutélaire de sa souveraine dont elle n'ignore ni la puissance ni la capacité à élever ou à nuire en un instant. Elle adresse ses remerciements avec tous les égards et la déférence protocolaire qui sied à une reine d'Espagne :
"Je sais, Madame, tout ce que je dois à mon mari ; c'est à lui, que tous les miens doivent le bonheur dont ils jouissent à présent, et moi plus que personne, car tout mon bonheur consiste à aimer ce mari et à être à lui ; c'est la plus grande raison que j'aurais à me sacrifier si c'était nécessaire, pour Vos Majestés, qui m'ont accordé un tel époux."
Manuel fait bonne figure quelques semaines. La reine en alerte reste sur le qui-vive, son instinct lui commande la prudence. La nouvelle princesse de La Paix peut se croire honorée de sa consécration, mais son époux dès le départ, ne lui procure que des gestes d'affection parcimonieuse. Godoy occupé aux affaires de l'Etat et par ses charges à la Cour, laisse trop souvent Marie-Thérèse dans l'isolement de ses appartements. Le favori en titre ne respectera pas le pacte qui le lie avec Marie-Louise de Parme ; très vite, ses espions l'informent de son infortune, Manuel a repris le chemin de ses amours naturelles avec Pepita Tudo ! Échec et mat, les calculs de la Couronne s'avèrent inopérants, la souveraine s'estime intimement vaincue, mais davantage que dans son orgueil de femme, elle est humiliée dans sa fierté de reine.
Lasse de l'inconstance de son favori, elle tend l'oreille à ses détracteurs qui sont légion à la Cour. En effet, les relations diplomatiques avec la France sont difficiles. Paris soupçonne Madrid de connivence avec les royalistes et les émigrés ; elle presse Godoy d'intervenir au Portugal qui ouvre ses ports au commerce avec l'Angleterre. Sur le plan intérieur, la situation n'est pas florissante. L'économie stagne dangereusement, la politique religieuse du ministère provoque de fortes tensions.
L'éclipse de la faveur de Manuel Godoy se manifeste aussi au sommet du trône. La reine s'eprend d'un nouveau garde du corps, Manuel Mallo, originaire de Caracas, dont elle a fait son majordome de semaine, mais Marie-Louise a pris soin cette fois ci à ce qu'il ne prenne aucune part aux affaires publiques.
L'ambassadeur Alquier écrit à ce sujet :
"Sa médiocrité convient fort bien à la reine, empressée de jouir de l'autorité qu'elle a ressaisie."
Pour sa part, Pepita Tudo règne sur le cœur de Godoy en s'arrogeant la première place au sein du ménage du prince et de la princesse de La Paix. Tout se sait à Madrid, et les diplomates s'empressent d'en divulguer les détails à leurs Cours. Celui de Russie écrit :
"Après la noce, le prince a paru vouloir se contenter de la reine et de sa femme, mais au bout de quelques semaines, il s'est remis avec sa maîtresse. Celle ci passe tout son temps chez lui ; elle occupe la première place auprès de la princesse aux repas et aux réunions ; les personnes de qualité la traitent avec beaucoup d'égards."
Naturellement, l'humiliation ostentible de Marie-Therese de Bourbon se metamorphosera rapidement en haine pour les deux complices ; elle ne pardonnera jamais l'affront de son mari qui l'a abaissé jusque dans sa maison, et la naissance d'une fille, Louise Charlotte, née le 7 octobre 1800, ne resoudera pas les liens inexistants de leur ménage fantôme.
Les nuages politiques et privés s'amoncellent dans le ciel jusqu'à présent radieux de Manuel Godoy. La reine lui bat froid, les difficultés politiques intérieures et extérieures se coalisent. Il donne sa démission en mars 1798, que Marie-Louise de Parme accepte davantage par tactique pour éprouver le favori que par conviction, mais que Charles IV qui garde toute son amitié, consent à contrecœur, en lui conservant toutes ses charges et honneurs. Mais si la passion amoureuse de la reine d'Espagne s'est émoussée, les aléas de la politique et du sentiment, auront-ils raison de cette disgrâce dorée ?
A suivre !
Dominique Poulin- Messages : 7013
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Pourquoi Godoy se résout-il à démissionner ?
N'est-ce pas perdre tous ses avantages et surtout le pouvoir ?
N'est-ce pas perdre tous ses avantages et surtout le pouvoir ?
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Godoy en 1798 est contesté pour sa politique intérieure et extérieure. Il y a un net refroidissement entre la reine et lui ; le mariage de 1797 est un échec pour la souveraine, et le favori poursuit sa relation avec Pepita Tudo. La conjonction de ces deux paramètres isolent Godoy, dont la voix ne fait plus l'unanimité, tout simplement parce que la reine ne le soutient plus ostensiblement. Par ce canal, les ennemis de Godoy, contestent ses décisions, et Godoy préfère démissionner. Cette démission n'est sans doute que stratégique, car à mon avis il sait son pouvoir d'ascendance sur les souverains, intact, et au bout de quelques années il reviendra au pouvoir. Lors de sa démission, il conserve tous ses honneurs et avantages financiers, c'est bien la preuve que son influence est toujours présente, et le roi et la reine ne cesseront pas de lui écrire et de lui demander conseil. Il n'est pas banni de la Cour, il se fait certes plus discret mais peu à peu il redeviendra le point de mire des décisions, en reprenant le poste de Premier Ministre.
Dominique Poulin- Messages : 7013
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
L'infante en haut à droite ressemble étonnement à sa mère
Le roi a un profil bourbonnien très marqué.
Le roi a un profil bourbonnien très marqué.
Lucius- Messages : 11656
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Gouverneur Morris- Messages : 11796
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Que devient notre malheureuse Chinchonnette, dans tout ça ?!!
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Elle pose pour Goya :
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Quelle bague énoooooorme à sa main droite ! ... un portrait en miniature . De kiki ? ... son infâme époux ?
Ce serait un monde !!!!
Ce serait un monde !!!!
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Je trouve que les trois premiers portraits sont tous affligeants ! Quelle horreur de peinture. Quant au modèle on fait avec ce que l'on a !
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Une blagounette de Chamfort nous ramène dans la péninsule ibérique ( ) où j'attends de retrouver Mme de Chinchon .
On disait de M. de ...., qui se créait des chimères tristes et qui voyait tout en noir : « II fait des cachots en Espagne. »
On disait de M. de ...., qui se créait des chimères tristes et qui voyait tout en noir : « II fait des cachots en Espagne. »
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Elle est en route Mme de Chinchon, enfin surtout son mari et ses illustres et très ordinaires protecteurs, car à la vérité j'ai retrouvé bien peu de renseignements sur la dite princesse de La Paix et duchesse d'Alcudia.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Suite de "Une Intrigue Autour de la Comtesse de Chinchon" :
L'inanité de son mariage éclata très vite aux yeux de la pauvre Marie-Thérèse. Traitée avec condescendance par son époux, le prince de La Paix imposa à sa femme la présence quasi quotidienne de sa maîtresse Pepita Tudo. Dans ces circonstances, il est impossible de ne pas s'apitoyer devant le drame qui fut réservé à cette toute jeune femme qui d'un coup constata la consommation d'une intrigue de cour ou à défaut de sentiments d'amour dont elle ne fut pas la dupe, il ne subsistait aucune part à l'amitié, au respect et aux convenances. La nouvelle princesse de La Paix n'ignorait pas la faveur inouïe dont jouissait son mari auprès de ses souverains, la relation charnelle qu'il avait entretenu auprès de la reine Marie-Louise, mais l'omnipotence de sa rivale Pepita Tudo qui s'ingerait jusque dans son intimité, acheva de lui rendre intolérables les deux comparses.
Seul le retour de sa famille à la Cour, les honneurs qui lui furent accordés apportèrent un peu de baume au cœur fletri d'une femme trahie par la reine, par Godoy et par Pepita Tudo.
Enceinte en février 1800, elle fut autorisée par exemple à se faire porter en chaise à travers les salons des palais royaux, un égard qui revenait en pratique uniquement aux reines d'Espagne.
De même, en donnant naissance à une petite Louise-Charlotte le 7 octobre 1800, le baptême du bébé fut digne de celui d'un prince de sang royal. L'enfant fut porté de l'hôtel de Godoy au palais royal dans les bras de la surintendante de la maison de la reine dans un carosse escorté des hallebardiers de la garde.
Mais en tout état de cause, la balance était largement inégale. Que représentaient ces distinctions aussi extraordinaires soient-elles pour le commun face au vide abyssal qui s'empara de la jeune femme ? L'isolement fut son lot pour exprimer son dépit et son humiliation. Dans une certaine mesure, sa mère et son frère, promu archevêque de Séville et de Tolède, puis cardinal, partagèrent intimement ses griefs, mais sa famille evita soigneusement d'exposer la disgrâce intime de Marie-Therese, de peur de perdre tous les avantages qu'elle avait récemment acquise.
Pendant ce temps, le retrait des affaires de Manuel Godoy ne représentait bientôt qu'un souvenir. Moins de deux ans après, il avait recouvré tout son crédit auprès du roi et de la reine d'Espagne qui décidément ne pouvaient se passer de lui, d'une part par l'estime filiale qu'ils éprouvaient pour lui, d'autre part parce qu'ils considéraient qu'il représentait l'unique personne en qui ils pouvaient avoir confiance dans les affaires politiques et diplomatiques.
Malgré les orages et les difficultés, Charles IV et Marie-Louise de Parme étaient comme habités par une sidération psychique affective envers l'irremplaçable favori. Bien que sans poste ministériel en 1800, "il est plus puissant que les ministres". Dès cette date, l'essentiel et la réalité du pouvoir sont entre ses mains, il place ses amis et ses créatures aux postes clés du gouvernement, de la Cour et de l'administration. La toute puissance de Godoy est à nouveau à l'ordre du jour en Espagne et c'est avec lui que traitent les États Européens, en particulier la France du Premier Consul puis de Napoléon 1er.
Dans cette étude, il n'est pas dans notre propos d'entrer dans le détail des combinaisons de gouvernement entre Madrid et Paris, mais il est utile de préciser que l'amitié de façade entre la Couronne espagnole et de l'empereur ne resista pas à la volonté hégémonique de la France impériale. Après s'être débarrassé des Bourbons de Naples en 1805, Napoléon en 1808 rayait de la carte les Bourbons d'Espagne. N'avait-il pas dit au chancelier autrichien Metternich : "Ce sont mes ennemis personnels ; eux et moi ne pouvons occuper en même temps des trônes."
Pour la princesse de La Paix, les dix premières années de son mariage, ne representerent qu'un long calvaire. En 1803, le règlement de l'héritage du feu comte de Chinchon, son père, qui n'avait pas été clôturé, lui revint entièrement grâce à l'entremise de son frère, le cardinal-archeveque de Tolède. Elle devint à partir de cette date, la nouvelle comtesse de Chinchon. C'est auprès de ce frère, qui semble avoir fait preuve d'une grande habileté pour naviguer au sein des factions qui agitaient la Cour, qu'elle voulut vivre à Tolède sous sa protection et son influence. Mais elle s'exposa à un refus. Sans doute craignait-il une partie plus forte que lui avec une reine vindicative et un beau-frère capable de briser sa carrière.
Ainsi Marie-Therese continua t-elle encore à se morfondre cinq ans. La chute des souverains espagnols et de Godoy en 1808 allait enfin la libérer de dix années de parodie de mariage.
A suivre.
L'inanité de son mariage éclata très vite aux yeux de la pauvre Marie-Thérèse. Traitée avec condescendance par son époux, le prince de La Paix imposa à sa femme la présence quasi quotidienne de sa maîtresse Pepita Tudo. Dans ces circonstances, il est impossible de ne pas s'apitoyer devant le drame qui fut réservé à cette toute jeune femme qui d'un coup constata la consommation d'une intrigue de cour ou à défaut de sentiments d'amour dont elle ne fut pas la dupe, il ne subsistait aucune part à l'amitié, au respect et aux convenances. La nouvelle princesse de La Paix n'ignorait pas la faveur inouïe dont jouissait son mari auprès de ses souverains, la relation charnelle qu'il avait entretenu auprès de la reine Marie-Louise, mais l'omnipotence de sa rivale Pepita Tudo qui s'ingerait jusque dans son intimité, acheva de lui rendre intolérables les deux comparses.
Seul le retour de sa famille à la Cour, les honneurs qui lui furent accordés apportèrent un peu de baume au cœur fletri d'une femme trahie par la reine, par Godoy et par Pepita Tudo.
Enceinte en février 1800, elle fut autorisée par exemple à se faire porter en chaise à travers les salons des palais royaux, un égard qui revenait en pratique uniquement aux reines d'Espagne.
De même, en donnant naissance à une petite Louise-Charlotte le 7 octobre 1800, le baptême du bébé fut digne de celui d'un prince de sang royal. L'enfant fut porté de l'hôtel de Godoy au palais royal dans les bras de la surintendante de la maison de la reine dans un carosse escorté des hallebardiers de la garde.
Mais en tout état de cause, la balance était largement inégale. Que représentaient ces distinctions aussi extraordinaires soient-elles pour le commun face au vide abyssal qui s'empara de la jeune femme ? L'isolement fut son lot pour exprimer son dépit et son humiliation. Dans une certaine mesure, sa mère et son frère, promu archevêque de Séville et de Tolède, puis cardinal, partagèrent intimement ses griefs, mais sa famille evita soigneusement d'exposer la disgrâce intime de Marie-Therese, de peur de perdre tous les avantages qu'elle avait récemment acquise.
Pendant ce temps, le retrait des affaires de Manuel Godoy ne représentait bientôt qu'un souvenir. Moins de deux ans après, il avait recouvré tout son crédit auprès du roi et de la reine d'Espagne qui décidément ne pouvaient se passer de lui, d'une part par l'estime filiale qu'ils éprouvaient pour lui, d'autre part parce qu'ils considéraient qu'il représentait l'unique personne en qui ils pouvaient avoir confiance dans les affaires politiques et diplomatiques.
Malgré les orages et les difficultés, Charles IV et Marie-Louise de Parme étaient comme habités par une sidération psychique affective envers l'irremplaçable favori. Bien que sans poste ministériel en 1800, "il est plus puissant que les ministres". Dès cette date, l'essentiel et la réalité du pouvoir sont entre ses mains, il place ses amis et ses créatures aux postes clés du gouvernement, de la Cour et de l'administration. La toute puissance de Godoy est à nouveau à l'ordre du jour en Espagne et c'est avec lui que traitent les États Européens, en particulier la France du Premier Consul puis de Napoléon 1er.
Dans cette étude, il n'est pas dans notre propos d'entrer dans le détail des combinaisons de gouvernement entre Madrid et Paris, mais il est utile de préciser que l'amitié de façade entre la Couronne espagnole et de l'empereur ne resista pas à la volonté hégémonique de la France impériale. Après s'être débarrassé des Bourbons de Naples en 1805, Napoléon en 1808 rayait de la carte les Bourbons d'Espagne. N'avait-il pas dit au chancelier autrichien Metternich : "Ce sont mes ennemis personnels ; eux et moi ne pouvons occuper en même temps des trônes."
Pour la princesse de La Paix, les dix premières années de son mariage, ne representerent qu'un long calvaire. En 1803, le règlement de l'héritage du feu comte de Chinchon, son père, qui n'avait pas été clôturé, lui revint entièrement grâce à l'entremise de son frère, le cardinal-archeveque de Tolède. Elle devint à partir de cette date, la nouvelle comtesse de Chinchon. C'est auprès de ce frère, qui semble avoir fait preuve d'une grande habileté pour naviguer au sein des factions qui agitaient la Cour, qu'elle voulut vivre à Tolède sous sa protection et son influence. Mais elle s'exposa à un refus. Sans doute craignait-il une partie plus forte que lui avec une reine vindicative et un beau-frère capable de briser sa carrière.
Ainsi Marie-Therese continua t-elle encore à se morfondre cinq ans. La chute des souverains espagnols et de Godoy en 1808 allait enfin la libérer de dix années de parodie de mariage.
A suivre.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Comme vous racontez bien, cher Dominique ! Quel plaisir de vous lire !
J'attendais cette suite, me voici comblée . Qu'est-ce donc qui va mettre fin à ce mariage inique ? Marie-Thérèse, enfin débarrassée de Godoy, va-t-elle connaître un peu de bonheur ? Peut-être par sa fille ?
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Suite " Une Intrigue autour de la Comtesse de Chinchon ".
L'occupation du Portugal décidée par Napoléon ne représentait que la première étape du dessein de l'empereur pressé de détrôner les Bourbons d'Espagne. Le passage des troupes françaises dans la péninsule ne se fit pas sans heurts et au cumul des difficultés intérieures de l'Espagne et de la haine grandissante des espagnols pour Godoy, le trône s'effondra rapidement comme un château de cartes.
Le prince de la Paix demeurait la cible de tous ses ennemis dans un contexte tendu par la présence des troupes françaises dont beaucoup le rendait responsable et le complice.
Dans la nuit du 17 au 18 mars 1808, l'hôtel de Godoy fut forcé. Le favori s'y trouvait alors ainsi que sa femme et sa fille. La curée fut générale, à l'exception de la princesse et de son enfant. Marie-Thérèse, malgré sa frayeur bien compréhensible, n'encoura nullement la vindicte populaire, au contraire. Sa naissance et ses malheurs conjugaux la protégeaient de la fureur. Le peuple la mena au palais royal avec sa petite fille de huit ans, mais son désenchantement était tel qu'elle dira peu après : " Je le hais tellement que je suis incapable d'aimer cette enfant que j'ai eue de lui."
Quant à Godoy, son sort et sa vie ne tenirent qu'à un fil. Il réussit à s'échapper de son hotel, mais dans le tumulte de l'effervescence populaire, il ne put aller bien loin en se réfugiant dans une panique dérisoire dans un grenier sous un amas de tapis et de nattes qui recouvraient un divan. Il restera dans cette position, réduit à sa plus simple expression de plus mort que vif jusque dans la matinée du 19, ou liquéfié, il abandonna sa cache. Là, presque aussitôt happrehende par les gardes en faction, il fut fait illico prisonnier, mais c'était sans compter la multitude populaire qui se ressera instantanément sur lui. Les quelques soldats qui le couvraient eurent grand peine à le couvrir ; le favori honni réduit à l'état de loque échappa à une mort affreuse, mais il n'échappa pas aux blessures. Un témoin raconte : " Il est sorti de sa maison au milieu d'un piquet de gardes du corps, encadré par deux cavaliers qui le tenaient par le col de son manteau tandis qu'il se soutenait aux brides des chevaux. Il marchait le corps incliné et tout le peuple hurlait en demandant sa tête. Il avait reçu un coup de couteau à la figure et un coup de poing sur la bouche, il commençait à saigner du nez et cracher du sang et on continuait pourtant à le maltraiter. "
Affolés, défaits, en proie à une angoisse mortelle, et sous couvert de la promesse - mais l'aurait-il tenue ? - du prince des Asturies qui s'était proclamé garant de Godoy dans l'attente de son châtiment, Charles IV et Marie-Louise n'hésitèrent pas un instant. C'était l'ultime argument décisif qui précipitait l'abdication du roi le 19 mars 1808. Le favori était plus important que la Couronne, tout était dit.
Acheminé à Madrid sur ordre de l'auto proclamé Ferdinand VII, Murat qui avait entretenu de bonnes relations avec Godoy et afin de prévenir toute réaction populaire capable de mettre en pièces le ministre déchu, fit bifurquer le convoi vers Pinto.
Quelques jours plus tard, Napoléon pressé au plus vite à régler définitivement le sort des Bourbons d'Espagne, convoqua la famille royale à Bayonne.
Dans la foulée, Marie-Louise de Parme n'avait cessé d'écrire à Murat, qui avec l'autorisation de l'empereur, décida d'acheminer aussi l'ex-favori à Bayonne où il retrouverait ses protecteurs.
À Madrid, Murat écrivait imprudemment " les affaires d'Espagne sont terminées ". Il sous-estimait le soulèvement populaire qui se préparait, entraînant une impitoyable répression le 2 et le 3 mai.
La scène de Bayonne entre les Bourbons d'Espagne et Napoléon révéla toutes les fêlures des souverains aux abois incapables de redresser la situation et déjà à la merci de la France. Charles IV avait cessé de régner et Ferdinand VII ne régnerait pas. Les descendants du petit-fils de Louis XIV s'inclinaient platement devant la volonté impériale ; ordre était donné de les transférer en France, ou l'empereur magnanime leur réservait encore un traitement enviable de princes déchus.
Godoy n'était plus rien. Napoléon s'en desinteressa complètement le laissant aux basques de ses protecteurs qui ne demandaient qu'à conserver leur ami en exil.
La princesse de La Paix respecta sa parole. Épidermique à son mari, elle déclina sèchement de le suivre, abandonnant même sa fille, que Godoy recueillit sans joie. Son aversion pour le favori s'était étendue à ses souverains qui il faut bien le reconnaître avaient eux mêmes tissé et programmé son humiliante sujétion matrimoniale. Pour l'heure, elle s'était réfugiée à Tolède auprès de son frère le cardinal, recouvrant un peu de sa dignité de femme qui lui avait tant manqué ces dix dernières années.
L'occupation du Portugal décidée par Napoléon ne représentait que la première étape du dessein de l'empereur pressé de détrôner les Bourbons d'Espagne. Le passage des troupes françaises dans la péninsule ne se fit pas sans heurts et au cumul des difficultés intérieures de l'Espagne et de la haine grandissante des espagnols pour Godoy, le trône s'effondra rapidement comme un château de cartes.
Le prince de la Paix demeurait la cible de tous ses ennemis dans un contexte tendu par la présence des troupes françaises dont beaucoup le rendait responsable et le complice.
Dans la nuit du 17 au 18 mars 1808, l'hôtel de Godoy fut forcé. Le favori s'y trouvait alors ainsi que sa femme et sa fille. La curée fut générale, à l'exception de la princesse et de son enfant. Marie-Thérèse, malgré sa frayeur bien compréhensible, n'encoura nullement la vindicte populaire, au contraire. Sa naissance et ses malheurs conjugaux la protégeaient de la fureur. Le peuple la mena au palais royal avec sa petite fille de huit ans, mais son désenchantement était tel qu'elle dira peu après : " Je le hais tellement que je suis incapable d'aimer cette enfant que j'ai eue de lui."
Quant à Godoy, son sort et sa vie ne tenirent qu'à un fil. Il réussit à s'échapper de son hotel, mais dans le tumulte de l'effervescence populaire, il ne put aller bien loin en se réfugiant dans une panique dérisoire dans un grenier sous un amas de tapis et de nattes qui recouvraient un divan. Il restera dans cette position, réduit à sa plus simple expression de plus mort que vif jusque dans la matinée du 19, ou liquéfié, il abandonna sa cache. Là, presque aussitôt happrehende par les gardes en faction, il fut fait illico prisonnier, mais c'était sans compter la multitude populaire qui se ressera instantanément sur lui. Les quelques soldats qui le couvraient eurent grand peine à le couvrir ; le favori honni réduit à l'état de loque échappa à une mort affreuse, mais il n'échappa pas aux blessures. Un témoin raconte : " Il est sorti de sa maison au milieu d'un piquet de gardes du corps, encadré par deux cavaliers qui le tenaient par le col de son manteau tandis qu'il se soutenait aux brides des chevaux. Il marchait le corps incliné et tout le peuple hurlait en demandant sa tête. Il avait reçu un coup de couteau à la figure et un coup de poing sur la bouche, il commençait à saigner du nez et cracher du sang et on continuait pourtant à le maltraiter. "
Affolés, défaits, en proie à une angoisse mortelle, et sous couvert de la promesse - mais l'aurait-il tenue ? - du prince des Asturies qui s'était proclamé garant de Godoy dans l'attente de son châtiment, Charles IV et Marie-Louise n'hésitèrent pas un instant. C'était l'ultime argument décisif qui précipitait l'abdication du roi le 19 mars 1808. Le favori était plus important que la Couronne, tout était dit.
Acheminé à Madrid sur ordre de l'auto proclamé Ferdinand VII, Murat qui avait entretenu de bonnes relations avec Godoy et afin de prévenir toute réaction populaire capable de mettre en pièces le ministre déchu, fit bifurquer le convoi vers Pinto.
Quelques jours plus tard, Napoléon pressé au plus vite à régler définitivement le sort des Bourbons d'Espagne, convoqua la famille royale à Bayonne.
Dans la foulée, Marie-Louise de Parme n'avait cessé d'écrire à Murat, qui avec l'autorisation de l'empereur, décida d'acheminer aussi l'ex-favori à Bayonne où il retrouverait ses protecteurs.
À Madrid, Murat écrivait imprudemment " les affaires d'Espagne sont terminées ". Il sous-estimait le soulèvement populaire qui se préparait, entraînant une impitoyable répression le 2 et le 3 mai.
La scène de Bayonne entre les Bourbons d'Espagne et Napoléon révéla toutes les fêlures des souverains aux abois incapables de redresser la situation et déjà à la merci de la France. Charles IV avait cessé de régner et Ferdinand VII ne régnerait pas. Les descendants du petit-fils de Louis XIV s'inclinaient platement devant la volonté impériale ; ordre était donné de les transférer en France, ou l'empereur magnanime leur réservait encore un traitement enviable de princes déchus.
Godoy n'était plus rien. Napoléon s'en desinteressa complètement le laissant aux basques de ses protecteurs qui ne demandaient qu'à conserver leur ami en exil.
La princesse de La Paix respecta sa parole. Épidermique à son mari, elle déclina sèchement de le suivre, abandonnant même sa fille, que Godoy recueillit sans joie. Son aversion pour le favori s'était étendue à ses souverains qui il faut bien le reconnaître avaient eux mêmes tissé et programmé son humiliante sujétion matrimoniale. Pour l'heure, elle s'était réfugiée à Tolède auprès de son frère le cardinal, recouvrant un peu de sa dignité de femme qui lui avait tant manqué ces dix dernières années.
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
Dominique Poulin a écrit: Le peuple la mena au palais royal avec sa petite fille de huit ans, mais son désenchantement était tel qu'elle dira peu après : " Je le hais tellement que je suis incapable d'aimer cette enfant que j'ai eue de lui."
Non vraiment, ça c'est affreux ! pauvre petite qu'est-elle devenue ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Une Intrigue autour de la comtesse de Chinchon
J'ai très peu de renseignements sur la fille de Godoy et de Marie-Thérèse, mais elle fera un bon mariage cependant. J'essaierai d'en savoir plus, mais faut-il que sa mère soit aigrie pour quasi abandonner sa fille !!
Dominique Poulin- Messages : 7013
Date d'inscription : 02/01/2014
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