L'affaire du collier de la reine

Oui, chère Eléonore, il n’était pas officiellement disgracié, mais paraissait-t-il a la Cour ( en dehors bien sûr des baptêmes royaux et des messes comme l’Assomption ) ?

En apprenant la nomination du prélat à la cour Marie-Thérèse écrivit à sa fille en 1777  "Cet un cruel ennemi, tant pour vous que pour ses principes, qui sont les plus pervers". Elle ne croyait pas si bien dire.

La nuit, la neige a écrit:Oui, c'est Dumas. C'est bien écrit, mais enfin on couperait volontiers dans toute cette prose qui n'en finit plus parfois...

Comme parfois chez Balzac... Le problème avec les auteurs de feuilletons payés à la page...

Et Proust ? Vous avez lu Proust avec ses descriptions qui durent trois pages ?

.... et le ventre de Paris du génial Zola ? Vous avez digéré le ventre de Paris ?!!

Tout cela me rappelle bien des souvenirs : "A la recherche du temps perdu" et bien des livres de notre ami Zola. D'abord Proust qui met non pas 3 mais 5 pages pour décrire le moment où par exemple, le soir, il attend dans son lit le baiser de sa mère avant de s'endormir. 5 pages, non j'étais épuisée..... Puis Zola, cru, très cru, sanguinaire pourrait-on dire. Zola avait le don de décrire le "sang" avec une grande précision. Mais, tous les 2 sont de si grands écrivains.
Au fait, et l'Affaire du collier ? Oui, Marie-Jeanne a raison. Le Cardinal de Rohan était détesté par Marie-Thérèse qui mettra en garde très souvent sa fille contre cet homme pas des plus intelligent, mais sûrement très ambitieux et un peu du genre "parvenu". Mais, là je m'avance un peu.

« Parvenu », non, je ne crois pas que ce soit le bon qualificatif, car issu d’une branche trop illustre...
Ambitieux, mégalo, narcissique : oui ...
Il me revient qu’il est celui qui a accueilli la jeune Marie Antoinette à Strasbourg, à son arrivée en France.
Rappelons la grande différence d’age entre eux (21ans).

Après, sur la détestation de Marie-Thérèse, il faut quand-même convenir que sur certains points, l'impératrice était un peu partie dans du délire… Devenue vieille bigote coincée qui sentait un peu le rance et même carrément coincée du c..., elle s'érigeait parfois en censeur de la morale et de la religion. Etonnant de voir comment cette femme autrefois belle, ardente, aimant les fêtes et les plaisirs, bonne cavalière, s'était transformée en vieille mamie bougon et acariâtre. Allant jusqu'à vouloir interdire le maquillage aux femmes de la noblesse, s'attirant ainsi la réplique de la comtesse Auersperg (ancienne maîtresse de l'empereur) : "Ne suis-je plus maîtresse de mon visage ? C'est Dieu qui me l'a donné et non le gouvernement !"

Du coup, elle voyait le faste, les grandes manières et le style de vie mondain et brillant de Rohan, ambassadeur à sa cour, comme la vie du Diable lui-même. Il avait des défauts certes mais aussi du goût et des moyens, on se bousculait à ses fêtes, ses soupers, il était élégant, brillant… Et la faisait passer du coup pour une vieille fille coincée et habillée comme un sac dans ses robes noires. Elle enrageait, elle lui fît demander de renoncer à ses soupers, il répliqua que les invitations pour ces derniers étaient lancées à l'année et qu'il ne pouvait pas annuler…
Insolent certes, mais de là à le peindre à sa fille comme le démon en personne et lui monter la tête, faut quand-même pas exagérer.
Marie-Thérèse vieillissait mal et c'était dommage.

A n'en pas douter Rohan était imbu de sa haute naissance. L'attitude de la reine à son égard portait un coup à son incommensurable égo.
Il avait pourtant bien commencé en affirmant depuis Vienne que la future dauphine était blonde et non rousse comme certains médisants le prétendaient !

Je pense qu'il n'était pas méchant, seulement trop imbu de lui-même effectivement, trop crédule et indiscret, brassant trop d'air, attirant trop l'attention. Avec un peu de discrétion et de mesure, son ambassade serait sans doute mieux passée auprès de l'impératrice et cette dernière n'aurait pas monté la tête de sa fille contre lui.
Mais bon, il était comme ça et comme en plus, Marie-Antoinette n'avait pas l'habitude de revenir sur ses préventions quand elle avait quelqu'un dans le nez...

Rohan était tout de même un sacré intriguant et sans doute pas très futé. N'avait-il pas gardé ses bas rouge de cardinal sous son déguisement pour s'immiscer lors d'une fête à Trianon sans y être invité ! Dixit Madame Campan.

Quelques vues de la mise en scène installée à Breteuil autour de l’affaire, avec le concours du musée Grévin :

On y retrouve ainsi le portefeuille et la malle diplomatique du baron-ambassadeur-ministre, un fac simile de l’ordre d’arrestation du cardinal qu’il délivra, ainsi qu’un joli portrait de la reine du pinceau-même d’Elisabeth Vigée-Lebrun. On voit d’ailleurs qu’il inspira les petites mains du musée Grévin pour la réalisation de la robe de son double en cire.

Nous voyons aussi le petit Louis-Charles sur ta dernière photo, à gauche.
Merci, mon cher Momo, pour cet aperçu en images d'un moment crucial de notre Histoire . Rappelons qu'à Breteuil et Marie-Antoinette s'opposaient Vergennes et Calonne qui pensaient plus prudent d'étouffer le scandale ... mais, hélas! ils n'ont pas été écoutés par le roi.

Pour moi, un procès public pour laver l’affront fait à Sa Majesté la Reine n’était pas une si mauvaise idée
Il me semblait surtout que le parlement était frondeur envers la monarchie et loyal a la haute noblesse auquel était très lié Rohan. Et même s’il n’a pas été condamné au moins pour lèse-majesté au départ. Maria Antonia a fini par obtenir son exil. Du coup, les choses sont plus ou moins rentrées dans l’ordre, si ce n’est l’usage qu’en fait les Révolutionnaires de cette affaire en déformant la vérité

Ma Majesté a écrit: Maria Antonia a fini par obtenir son exil. Du coup, les choses sont plus ou moins rentrées dans l’ordre, si ce n’est l’usage qu’en fait les Révolutionnaires de cette affaire en déformant la vérité

Vous trouvez ? Tout ne faisait que commencer, au contraire . C'était un feuilleton sans fin, bien glauque, avec remous, soubresauts, coups de théâtre, pataugeant dans la fange, avec, volant la vedette à la comtesse de la Motte, Marie-Antoinette soi-même qui recevait là le premier des coups qui allaient la précipiter dans l'abîme . .

Pour l’affaire en elle-même mais pas de ses conséquences qui ce furent , en effet , le prologue de la Révolution, dont elle en fut victime bien injustement, d’ailleurs. la haine du peuple contre elle avait trouvé un prétexte décisif avec l’affaire du collier mais il aurait pu en trouver un autre, si on les avait pas privé de ce plaisir par un jugement non public de l’affaire

Au château de Breteuil toujours, dans une vitrine sous la réplique dudit Collier de la Reine, on peut voir le dessin de Karl Lagerfeld représentant Marie-Antoinette portant le funeste bijou.

Merci Eléonore ! Incroyable tout de même que le cultivé Kaiser lui fasse porter le collier de travers, les rabats en devant de corsage et non par dessus l'épaule

Oui, n'est-ce pas ! Cette méprise est vraiment très courante .

Comme vous dites, mais c'est surtout incroyable qu'il lui fasse porter tout court

Mais non mais non chère Marie-Jeanne, relisez-bien la dédicace sur le dessin, il dit clairement qu'elle ne l'a jamais porté et que c'est juste une simulation

Je viens seulement de déchiffrer la dédicace. Comment même avoir eu l'idée d'affubler Marie-Antoinette avec ce vilain collier.  
C'est mastoc, c'est moche et ça entretient la légende noire qui lui coûta la vie.

En effet, je ne la vois pas le porter. Trop loin de sa simplicité.
Mais dessin intéressant, que je ne connaissais pas

Trouvé cet article sur la Comtesse de la Motte qui propose une approche différenciée qui désigne le cardinal de Rohan comme le principal instigateur de l'Affaire du collier !

https://gw.geneanet.org/darbroz?lang=fr&n=de+saint+remy+de+valois&oc=0&p=jeanne

Marie-Antoinette savait - elle l'a exprimé dans ses correspondances -, que Mme de la Motte n'était pas la vraie coupable dans l'affaire dite du collier.

Marie-Antoinette l'aurait exprimé dans ses correspondances ?
Ah oui ?!  Alors ce devrait être noir sur blanc quelque part . 

L'écrit paru sous le titre "Mémoire de Mde de La Motte" sur lequel s'appuient les admirateurs de l'ordre monarchique et du cardinal de Rohan puis la plupart des historiens anciens et modernes, est un faux, inspiré par Calonne (selon G. Lacour-Gayet), que Mme de la Motte a toujours rejeté dans son seul écrit utilisable: "Vie de Jeanne de Saint-Rémy"

Lacour-Gayet n'a jamais écrit cela .  
 Je pourrai vous retrouver ses termes exacts,  j'ai ce livre .

Grosso modo, de cet article je dirais: quelles salades !