Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
4 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Posté dans le sujet dédié Georges Jacob (1739-1841), menuisier en sièges
C'est un fauteuil que nous avions également présenté dans cet autre sujet consacré à l'exposition :
18e, aux sources du design. Chefs-d'oeuvres du mobilier, 1650-1790
Source image : http://www.spectacles-selection.com/archives/expositions/fiche_expo_0_9/18e-aux-sources/18e-aux-sources-du-design.htm
Source image : http://www.spectacles-selection.com/archives/expositions/fiche_expo_0_9/18e-aux-sources/18e-aux-sources-du-design.htm
J'aurais bien aimé voir l'allure de toute la chambre...
Cela m'a donné l'idée de rechercher quelques informations au sujet de la commanditaire d'un fauteuil aussi original !
Je me suis dit qu'elle devait être au moins un peu rock'n roll.
Je ne suis pas trompé...
Anne-Henriette-Françoise Michel est née le 18 octobre 1738. Sa famille d’abord établie à Nantes, est devenue fort riche.
Elle était la fille de Gabriel Michel (1702-1765), directeur de la Compagnie des Indes.
En 1757, elle épouse Jacques Auger, Marquis de Marboeuf (mort en 1789), colonel des dragons, fils du général Marbeuf, second gouverneur de la Corse, de qui elle se séparera "de biens et d'habitation" en 1763.
A la mort de son père, la marquise Marbeuf hérite du château de Champs, à Champs-sur-Marne, au nord-est de Paris.
Elle possédait aussi la ferme de Gournay. Elle en convertit le domaine en herbe, sur plus de cent hectares, pour produire des laitages destinés aux crémeries parisiennes.
Pendant la Révolution, ses voisins agriculteurs, jaloux de son activité, l’accusèrent d’affamer le peuple en abandonnant la culture des céréales.
Traduite devant le tribunal révolutionnaire, elle fut condamnée à mort en même temps que le régisseur de son domaine, Jean-Joseph Payen.
Le sieur Payen était à la fois son locataire, son homme de confiance et il deviendra une forme d'intendant ou de régisseur. Il est fortement question qu’il ait été son amant.
Il continua, après l’acquisition du Chesnay, de vivre avec la marquise au château de Champs et dans l'hôtel particulier familial de celle-ci, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. On le nomma jusqu’à sa mort « l’homme d’affaires de madame de Marbeuf ».
Tous deux périrent sur l’échafaud le 6 février 1794.
Arrestation de Mme. de Marboeuf et de sa fille
Jean-Baptiste Lesueur (Musée Carnavalet)
* Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1715p25-les-gouaches-revolutionnaires-de-lesueur
L’arrêté d’exécution mentionnait :
« Henriette Françoise Michelle, veuve de Jacques Auger, ci devant marquis de Marbœuf, maréchal de camp, native de Nantes, demeurant à Champs, département de Seine et Marne, âgée de cinquante cinq ans, convaincue d’être auteur ou complice d’une conspiration contre la sûreté du peuple français, en dénaturant le produit d’un très grand nombre d’arpents de terre dans la commune de Champs et en faisant semer à cet effet de la luzerne au lieu de blé, en suscitant des troubles dans sa commune et en désirant l’arrivée des Prussiens et des Autrichiens, pour lesquels elle conservait des provisions considérables dans sa maison de Champs.
Et Jean Joseph Payen, natif d’Avignon, âgé de quarante neuf ans, cultivateur habitant avec la femme Marbœuf dans sa maison de Champs et à Paris rue du Faubourg Saint Honoré, en la maison Marbœuf, et jouissant de toute la confiance de la femme Marbœuf, aussi convaincu de cette conspiration en ordonnant et dirigeant les semences de luzerne et en exerçant des vexations envers les patriotes de la même commune, ont été condamnés à la peine de mort. »
Dans le livre, Sept générations d'exécuteurs 1688-1847: Mémoires des Sanson mis en ordre, de Henri Sanson, Charles Henri Sanson, :
''Marbœuf, Henriette Francoise Michel, convaincue d’avoir accaparé des subsistances, et avec elle, Jean Joseph Payen, fermier de la citoyenne Marbœuf et son complice et deux falsificateurs d’assignats : Nicolas Armand et Jean Renaud.
Dans le chemin comme la citoyenne Marbœuf exhortait Payen à mourir avec courage ; elle lui disait :
- Après tout mon pauvre garçon mourir aujourd’hui ou mourir dans vingt ans c’est tout un. Celui ci qui n était pas à beaucoup près aussi résolu qu’elle, a répondu :
- Si c’est tout un madame, j’aimerais bien mieux dans vingt ans.''
Le domaine est saisi comme bien national et vendu par adjudication en 1801 au neveu de la marquise de Marbeuf, Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764-1830), l'un des favoris de Louis XVIII, que nous connaissons bien...
Portrait du duc de Lévis
Voir notamment notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t915-le-duc-de-levis
De nos jours le domaine de Champs appartient à l’Etat.
Les membres du Forum l'avions visité à l'occasion de l'une de nos sorties !
La marquise possédait donc également hôtel particulier à Paris rue du Faubourg-Saint-Honoré à l'emplacement de l'actuel n°31, ainsi qu'une propriété sur le côté gauche des Champs-Elysées, en montant sur l’Etoile : la Folie Marbeuf
A partir de 1780 la marquise de Marbeuf y aménage un jardin paysager planté d’espèces rares et d’arbres exotiques qui seront transplantés au Muséum après la mort sur l’échafaud de la marquise.
En 1797, la Folie Marbeuf devient le Bal d'Idalie où l'on donne des fêtes d'été, avec bals, illuminations, feux d'artifice dirigés par les frères Ruggieri.
Le domaine est loti après 1820.
Sources compilées (extraits) :
- http://www.afes.fr/portfolio-item/marboeuf-marquise-de-nee-michel-anne-henriette-francoise-1738-1794/
- http://blog.gagny-abbesses.info/post/2008/07/14/L-histoire-du-domaine-du-Chesnay
- https://marie-antoinette.forumactif.org/t811-le-chateau-de-champs-sur-marne?highlight=champs
- http://paris-atlas-historique.fr/33.html
C'est un fauteuil que nous avions également présenté dans cet autre sujet consacré à l'exposition :
18e, aux sources du design. Chefs-d'oeuvres du mobilier, 1650-1790
Source image : http://www.spectacles-selection.com/archives/expositions/fiche_expo_0_9/18e-aux-sources/18e-aux-sources-du-design.htm
Source image : http://www.spectacles-selection.com/archives/expositions/fiche_expo_0_9/18e-aux-sources/18e-aux-sources-du-design.htm
J'aurais bien aimé voir l'allure de toute la chambre...
Cela m'a donné l'idée de rechercher quelques informations au sujet de la commanditaire d'un fauteuil aussi original !
Je me suis dit qu'elle devait être au moins un peu rock'n roll.
Je ne suis pas trompé...
_______________
Qui était la marquise de Marboeuf, née Anne-Henriette-Françoise Michel (1738-1794) ?
Anne-Henriette-Françoise Michel est née le 18 octobre 1738. Sa famille d’abord établie à Nantes, est devenue fort riche.
Elle était la fille de Gabriel Michel (1702-1765), directeur de la Compagnie des Indes.
En 1757, elle épouse Jacques Auger, Marquis de Marboeuf (mort en 1789), colonel des dragons, fils du général Marbeuf, second gouverneur de la Corse, de qui elle se séparera "de biens et d'habitation" en 1763.
A la mort de son père, la marquise Marbeuf hérite du château de Champs, à Champs-sur-Marne, au nord-est de Paris.
Elle possédait aussi la ferme de Gournay. Elle en convertit le domaine en herbe, sur plus de cent hectares, pour produire des laitages destinés aux crémeries parisiennes.
Pendant la Révolution, ses voisins agriculteurs, jaloux de son activité, l’accusèrent d’affamer le peuple en abandonnant la culture des céréales.
Traduite devant le tribunal révolutionnaire, elle fut condamnée à mort en même temps que le régisseur de son domaine, Jean-Joseph Payen.
Le sieur Payen était à la fois son locataire, son homme de confiance et il deviendra une forme d'intendant ou de régisseur. Il est fortement question qu’il ait été son amant.
Il continua, après l’acquisition du Chesnay, de vivre avec la marquise au château de Champs et dans l'hôtel particulier familial de celle-ci, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. On le nomma jusqu’à sa mort « l’homme d’affaires de madame de Marbeuf ».
Tous deux périrent sur l’échafaud le 6 février 1794.
Arrestation de Mme. de Marboeuf et de sa fille
Jean-Baptiste Lesueur (Musée Carnavalet)
* Notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t1715p25-les-gouaches-revolutionnaires-de-lesueur
L’arrêté d’exécution mentionnait :
« Henriette Françoise Michelle, veuve de Jacques Auger, ci devant marquis de Marbœuf, maréchal de camp, native de Nantes, demeurant à Champs, département de Seine et Marne, âgée de cinquante cinq ans, convaincue d’être auteur ou complice d’une conspiration contre la sûreté du peuple français, en dénaturant le produit d’un très grand nombre d’arpents de terre dans la commune de Champs et en faisant semer à cet effet de la luzerne au lieu de blé, en suscitant des troubles dans sa commune et en désirant l’arrivée des Prussiens et des Autrichiens, pour lesquels elle conservait des provisions considérables dans sa maison de Champs.
Et Jean Joseph Payen, natif d’Avignon, âgé de quarante neuf ans, cultivateur habitant avec la femme Marbœuf dans sa maison de Champs et à Paris rue du Faubourg Saint Honoré, en la maison Marbœuf, et jouissant de toute la confiance de la femme Marbœuf, aussi convaincu de cette conspiration en ordonnant et dirigeant les semences de luzerne et en exerçant des vexations envers les patriotes de la même commune, ont été condamnés à la peine de mort. »
Dans le livre, Sept générations d'exécuteurs 1688-1847: Mémoires des Sanson mis en ordre, de Henri Sanson, Charles Henri Sanson, :
''Marbœuf, Henriette Francoise Michel, convaincue d’avoir accaparé des subsistances, et avec elle, Jean Joseph Payen, fermier de la citoyenne Marbœuf et son complice et deux falsificateurs d’assignats : Nicolas Armand et Jean Renaud.
Dans le chemin comme la citoyenne Marbœuf exhortait Payen à mourir avec courage ; elle lui disait :
- Après tout mon pauvre garçon mourir aujourd’hui ou mourir dans vingt ans c’est tout un. Celui ci qui n était pas à beaucoup près aussi résolu qu’elle, a répondu :
- Si c’est tout un madame, j’aimerais bien mieux dans vingt ans.''
Le domaine est saisi comme bien national et vendu par adjudication en 1801 au neveu de la marquise de Marbeuf, Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764-1830), l'un des favoris de Louis XVIII, que nous connaissons bien...
Portrait du duc de Lévis
Voir notamment notre sujet : https://marie-antoinette.forumactif.org/t915-le-duc-de-levis
De nos jours le domaine de Champs appartient à l’Etat.
Les membres du Forum l'avions visité à l'occasion de l'une de nos sorties !
La marquise possédait donc également hôtel particulier à Paris rue du Faubourg-Saint-Honoré à l'emplacement de l'actuel n°31, ainsi qu'une propriété sur le côté gauche des Champs-Elysées, en montant sur l’Etoile : la Folie Marbeuf
A partir de 1780 la marquise de Marbeuf y aménage un jardin paysager planté d’espèces rares et d’arbres exotiques qui seront transplantés au Muséum après la mort sur l’échafaud de la marquise.
En 1797, la Folie Marbeuf devient le Bal d'Idalie où l'on donne des fêtes d'été, avec bals, illuminations, feux d'artifice dirigés par les frères Ruggieri.
Le domaine est loti après 1820.
Sources compilées (extraits) :
- http://www.afes.fr/portfolio-item/marboeuf-marquise-de-nee-michel-anne-henriette-francoise-1738-1794/
- http://blog.gagny-abbesses.info/post/2008/07/14/L-histoire-du-domaine-du-Chesnay
- https://marie-antoinette.forumactif.org/t811-le-chateau-de-champs-sur-marne?highlight=champs
- http://paris-atlas-historique.fr/33.html
Dernière édition par La nuit, la neige le Lun 05 Sep 2022, 19:09, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Merci cher LNLN pour ces précisions biographiques !
On parle également du formidable mobilier de la marquise ici :
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2014/treasures-princely-taste-l14303/lot.54.html
Rappelons également qu’il se dit que le pauvre marquis, séparé de bien et de corps mais toujours gouverneur de Corse, se consola dans les bras de Laëtitia Ramolino, épouse Bonaparte, au point au point que certains historiens ont voulu lui attribuer la paternité de certains napoléonides :
http://www.napoleonicsociety.com/french/pdf/meredenapoleon.pdf
Les époux Marboeufs nous auraient ainsi procuré, quoique séparés, pour l’un l’homme et l’autre son style
On parle également du formidable mobilier de la marquise ici :
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2014/treasures-princely-taste-l14303/lot.54.html
Rappelons également qu’il se dit que le pauvre marquis, séparé de bien et de corps mais toujours gouverneur de Corse, se consola dans les bras de Laëtitia Ramolino, épouse Bonaparte, au point au point que certains historiens ont voulu lui attribuer la paternité de certains napoléonides :
http://www.napoleonicsociety.com/french/pdf/meredenapoleon.pdf
Les époux Marboeufs nous auraient ainsi procuré, quoique séparés, pour l’un l’homme et l’autre son style
Gouverneur Morris- Messages : 11804
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Ah ! Merci...Gouverneur Morris a écrit:
On parle également du formidable mobilier de la marquise ici :
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2014/treasures-princely-taste-l14303/lot.54.html
Je vais y jeter un oeil !
Tu te trompes de Marb(o)euf !Gouverneur Morris a écrit:Rappelons également qu’il se dit que le pauvre marquis, séparé de bien et de corps mais toujours gouverneur de Corse, se consola dans les bras de Laëtitia Ramolino, épouse Bonaparte, au point au point que certains historiens ont voulu lui attribuer la paternité de certains napoléonides :
http://www.napoleonicsociety.com/french/pdf/meredenapoleon.pdf
Les époux Marboeufs nous auraient ainsi procuré, quoique séparés, pour l’un l’homme et l’autre son style
Le comte de Marbeuf (Gouverneur de Corse) était l'oncle de l'époux de notre marquise nous dit Wiki :
La rue Marbeuf à Paris doit son nom à Henriette-Françoise Michel, fille de l'armateur nantais Gabriel Michel, veuve de Jacques Ange, marquis de Marbeuf, neveu du gouverneur de la Corse. Elle possédait des jardins sur les Champs-Élysées (jardins Marbeuf) et des terres à Champs-sur-Marne. Elle a été condamnée à mort et exécutée le 5 février 1794, « comme convaincue d'avoir désiré l'arrivée des Prussiens », selon le tribunal révolutionnaire.
* Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Louis_de_Marbeuf#cite_note-5
Et s'il fut en effet, et très probablement, l'amant de Letizia Buonaparte (qui avait une vingtaine d'années de moins que lui), la plupart des historiens de l'Empire rejettent l'hypothèse de la paternité de son plus illustre fils (notamment pour une question de dates).
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
La nuit, la neige a écrit:Tu te trompes de Marb(o)euf !
Merci LNLN
J'aurais dû doublement vérifier et au lieu de ça, je me suis encore trompé de pièce de marboeuf
Gouverneur Morris- Messages : 11804
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
La nuit, la neige a écrit:
Le domaine est saisi comme bien national et vendu par adjudication en 1801 au neveu de la marquise de Marbeuf, Pierre-Marc-Gaston de Lévis (1764-1830), l'un des favoris de Louis XVIII, que nous connaissons bien...
Comme sa mère habitait le château voisin, Gaston partagea son enfance entre les deux propriétés .
Merci, pour cet exposé !
Comme Félix, ce fauteuil chinoisant me laisse un peu perplexe ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55525
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Il faut imaginer ce fauteuil chinoisant dans un décor particulier avec lequel il devait s'accorder.
Au XVIIIème siècle, le meuble est "meublant" et non pas seulement "volant" comme aujourd'hui .
Au XVIIIème siècle, le meuble est "meublant" et non pas seulement "volant" comme aujourd'hui .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Ah, tant mieux ! Cela me fait plaisir ... C'est moins dur de mourir.La nuit, la neige a écrit:Le sieur Payen était à la fois son locataire, son homme de confiance et il deviendra une forme d'intendant ou de régisseur. Il est fortement question qu’il ait été son amant.
La marquise habitait donc le bien joli château de Noisiel, voisin ( les jardins n'étaient pas séparés alors ) de celui de Champ occupé par sa soeur.
https://la-saga-menier.pagesperso-orange.fr/chateau%20de%20noisiel.htm
Le château de Noisiel côté parc, en 1936
Cliché L. Logre
en 1854, côté Marne
Cliché L. Logre
en 1854, côté parc
Cliché L. Logre
L'orangerie et les serres, en 1936
Cliché L. Logre
La grille d'honneur du parc de Noisiel
Cliché L. Logre
La rivière anglaise
Cliché L. Logre
Le petit Château
Saga Menier
Les écuries du grand château de Noisiel
Saga Menier
Il y eut même des ours blancs, à Noisiel .
Mme de Marbeuf était morte depuis belle lurette. Ils furent rapportés des mers polaires en 1889 par Henri Menier .
Ils s'appelaient Johansen et Freya. L'histoire ne dit pas qu'ils eurent des petits .
Cliché L. Logre
en 1854, côté Marne
Cliché L. Logre
en 1854, côté parc
Cliché L. Logre
L'orangerie et les serres, en 1936
Cliché L. Logre
La grille d'honneur du parc de Noisiel
Cliché L. Logre
La rivière anglaise
Cliché L. Logre
Le petit Château
Saga Menier
Les écuries du grand château de Noisiel
Saga Menier
Il y eut même des ours blancs, à Noisiel .
Mme de Marbeuf était morte depuis belle lurette. Ils furent rapportés des mers polaires en 1889 par Henri Menier .
Ils s'appelaient Johansen et Freya. L'histoire ne dit pas qu'ils eurent des petits .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55525
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Cette belle grille est malheureusement tout ce qu'il reste du château aujourd’hui - nous étions d'ailleurs passés devant lors de notre sortie à Champs avec toi, LNLN, Lucius, le chevalier de Talaru et quelques autres en 2014 .
Gouverneur Morris- Messages : 11804
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Voici encore un fauteuil original ayant appartenu, semble-t-il, non pas à la marquise mais à son homme de confiance et amant. Voir nos messages ci-dessus pour leur histoire.
Il sera prochainement présenté en vente aux enchères par Christie's Londres. J'aurais bien aimé visiter l'hôtel particulier à l'époque de cette décoration d'avant-garde.
A late Louis XVI parcel-gilt, ebonised and polychrome-painted Fauteuil
Attributed to Georges Jacob, circa 1790
The toprail with tablet decorated en grisaille depicting a lion on a floral swag held by two eagles, the pierced splat above arms modelled as dolphins on gadrooned tapering supports, above the shaped seat on foliate-carved turned tapering legs on castors and sabre back legs, the padded arms, seat and cushion upholstered in leopard velvet by Le Manach, with label inscribed 'Monsieur Payen Salon'
36 in. (92 cm.) high; 22 1/2 in. (57 cm.) wide; 21 in. (53 cm.) deep
Provenance
Jean-Joseph Payen (1745-1794), his salon at the hôtel de Marbeuf, rue de Faubourg Saint-Honoré, Paris.
Lot Essay
This fauteuil is a striking example of seat furniture executed in the most avant-garde taste late in the reign of Louis XVI. It was delivered circa 1790 to Jean-Joseph Payen at the hôtel de Marbeuf, the residence of one of Paris’s wealthiest and most discerning patrons, the Marquise de Marbeuf.
Jean-Joseph Payen was commissaire de guerre du Roi d’Espagne and the confidant, steward and perhaps lover of Henriette Françoise, Marquise de Marbeuf (1738-1794) daughter of the Director of the Compagnie des Indes. The intimacy between Payen and the Marquise is shown by the order for their arrest : 'Et Jean Joseph Payen, natif d’Avignon, âgé de quarante neuf ans, cultivateur habitant avec la femme Marbœuf dans sa maison de Champs et à Paris rue du Faubourg Saint Honoré, en la maison Marbœuf, et jouissant de toute la confiance de la femme Marbœuf.'
The Marquise inherited the hôtel de Marbeuf on the rue de Faubourg Saint-Honoré in 1788 and initiated a vast renovation, employing the greatest artisans of Paris. Payen rented the ground floor of the hôtel and was in charge of the works : “En 1789 et 1790, époque pendant laquelle tous les travaux étaient suspendus (…) le citoyen Payen (…) se chargea de diriger et de faire exécuter les plans de décorations qui existent dans la maison de la citoyenne Marbeuf et de faire pour son compte particulier celles qui existent dans l'appartement qu'il loue d'elle. Tous les artistes de Paris, dans tous les genres, ont été employés à ces travaux, sans interruption, pendant ces deux années mémorables (…) La plupart des ouvriers ne quittèrent leur atelier que pour aller, par intervalle, attaquer et prendre la Bastille ou donner telle autre preuve de civisme de ce genre”.
Payen's improvements for the Marquise extended also to his own apartment and as the label affixed to the seat-rail attests, this fauteuil was commissioned for the salon.
The famous menuisier Georges Jacob was charged with providing the furniture, much of which has survived to the present day, including a suite of Egyptian revival seat furniture with sphinx arm supports offered Christie's, Paris, 21 November 2021, lot 514 and a suite of seat furniture with lioness-head arm supports, some of which was sold from the collection of Hubert de Givenchy, Christie’s, Paris, 15-17 June, lot 185.
The present fauteuil is related to a number of Jacob’s works in the 1790s and is typical of the Marquise’s contemporary tastes. A related fauteuil in the Musée Marmottan stamped G JACOB and circa 1792 has a similar ‘antique’ painted toprail, dolphin arm supports and foliate-wrapped legs to this fauteuil. The label on this is also similar to other chairs executed by Jacob’s workshop.
Both Jean-Joseph Payen and the marquise were sent to the guillotine within a day of each other in 1794 for treason and the bogus charge of misappropriating harvest for the benefit of the enemies of France at the Marquise’s château de Champs in Champs-sur-Marne. The hôtel de Marbeuf was later purchased by Joseph Bonaparte in 1803.
* Source et infos complémentaires : Christie's Londres - Provenance Revealed: Galerie Steinitz (21 septembre 2022)
Il sera prochainement présenté en vente aux enchères par Christie's Londres. J'aurais bien aimé visiter l'hôtel particulier à l'époque de cette décoration d'avant-garde.
A late Louis XVI parcel-gilt, ebonised and polychrome-painted Fauteuil
Attributed to Georges Jacob, circa 1790
The toprail with tablet decorated en grisaille depicting a lion on a floral swag held by two eagles, the pierced splat above arms modelled as dolphins on gadrooned tapering supports, above the shaped seat on foliate-carved turned tapering legs on castors and sabre back legs, the padded arms, seat and cushion upholstered in leopard velvet by Le Manach, with label inscribed 'Monsieur Payen Salon'
36 in. (92 cm.) high; 22 1/2 in. (57 cm.) wide; 21 in. (53 cm.) deep
Provenance
Jean-Joseph Payen (1745-1794), his salon at the hôtel de Marbeuf, rue de Faubourg Saint-Honoré, Paris.
Lot Essay
This fauteuil is a striking example of seat furniture executed in the most avant-garde taste late in the reign of Louis XVI. It was delivered circa 1790 to Jean-Joseph Payen at the hôtel de Marbeuf, the residence of one of Paris’s wealthiest and most discerning patrons, the Marquise de Marbeuf.
Jean-Joseph Payen was commissaire de guerre du Roi d’Espagne and the confidant, steward and perhaps lover of Henriette Françoise, Marquise de Marbeuf (1738-1794) daughter of the Director of the Compagnie des Indes. The intimacy between Payen and the Marquise is shown by the order for their arrest : 'Et Jean Joseph Payen, natif d’Avignon, âgé de quarante neuf ans, cultivateur habitant avec la femme Marbœuf dans sa maison de Champs et à Paris rue du Faubourg Saint Honoré, en la maison Marbœuf, et jouissant de toute la confiance de la femme Marbœuf.'
The Marquise inherited the hôtel de Marbeuf on the rue de Faubourg Saint-Honoré in 1788 and initiated a vast renovation, employing the greatest artisans of Paris. Payen rented the ground floor of the hôtel and was in charge of the works : “En 1789 et 1790, époque pendant laquelle tous les travaux étaient suspendus (…) le citoyen Payen (…) se chargea de diriger et de faire exécuter les plans de décorations qui existent dans la maison de la citoyenne Marbeuf et de faire pour son compte particulier celles qui existent dans l'appartement qu'il loue d'elle. Tous les artistes de Paris, dans tous les genres, ont été employés à ces travaux, sans interruption, pendant ces deux années mémorables (…) La plupart des ouvriers ne quittèrent leur atelier que pour aller, par intervalle, attaquer et prendre la Bastille ou donner telle autre preuve de civisme de ce genre”.
Payen's improvements for the Marquise extended also to his own apartment and as the label affixed to the seat-rail attests, this fauteuil was commissioned for the salon.
The famous menuisier Georges Jacob was charged with providing the furniture, much of which has survived to the present day, including a suite of Egyptian revival seat furniture with sphinx arm supports offered Christie's, Paris, 21 November 2021, lot 514 and a suite of seat furniture with lioness-head arm supports, some of which was sold from the collection of Hubert de Givenchy, Christie’s, Paris, 15-17 June, lot 185.
The present fauteuil is related to a number of Jacob’s works in the 1790s and is typical of the Marquise’s contemporary tastes. A related fauteuil in the Musée Marmottan stamped G JACOB and circa 1792 has a similar ‘antique’ painted toprail, dolphin arm supports and foliate-wrapped legs to this fauteuil. The label on this is also similar to other chairs executed by Jacob’s workshop.
Both Jean-Joseph Payen and the marquise were sent to the guillotine within a day of each other in 1794 for treason and the bogus charge of misappropriating harvest for the benefit of the enemies of France at the Marquise’s château de Champs in Champs-sur-Marne. The hôtel de Marbeuf was later purchased by Joseph Bonaparte in 1803.
* Source et infos complémentaires : Christie's Londres - Provenance Revealed: Galerie Steinitz (21 septembre 2022)
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Splendide, merci LNLN !
Gouverneur Morris- Messages : 11804
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
La nuit, la neige a écrit:
The famous menuisier Georges Jacob was charged with providing the furniture, much of which has survived to the present day, including a suite of Egyptian revival seat furniture with sphinx arm supports offered Christie's, Paris, 21 November 2021, lot 514 and a suite of seat furniture with lioness-head arm supports, some of which was sold from the collection of Hubert de Givenchy, Christie’s, Paris, 15-17 June, lot 185.
Je reviens sur ces informations concernant l'ameublement de l'ancien hôtel de Marbeuf (détruit, devenu Hôtel Pillet-Will, lui même en partie détruit et aujourd'hui résidence de l'ambassadeur du Japon en France).
Une fois n'est pas coutume, je cite quelques extraits des descriptifs de précédentes ventes aux enchères :
Paire de canapés à dossier réalisés entre 1788 et 1790 par Georges Jacob pour le Grand Salon de l'hôtel de la marquise de Marbeuf :
Paire de canapés à dossier rectangulaire légèrement renversé en bois partiellement redoré sculpté de rosaces dans des losanges sur fond de plaques brettées ; les accoudoirs en forme de sphinges ailées, les ceintures légèrement cintrées, ils reposent sur trois pieds antérieurs en griffes de lion et trois pieds postérieurs arqués.
L'un porte une ancienne étiquette manuscrite à l'encre “Madame la Marquise de Marbeuf grand salon”
Par Georges JACOB (non signés)
Vers 1789-1790
Dimensions : 104 x 170 x 62 cm
Image : Artcurial
Provenance : Grand Salon de l'Hôtel de la Marquise de Marbeuf à Paris
Description :
(...)
Henriette-Françoise Michel, fille du Directeur de la Compagnie des Indes, épouse le marquis de Marbeuf, Colonel de dragons, en 1757. La marquise met fin à cette union en 1763 et s'installe dans l'hôtel particulier familial, rue du Faubourg Saint-Honoré, bâti en 1718 par Jacques-Ange Gabriel pour le Gouverneur de Versailles Louis Brouin.
A la mort de ses parents (en 1769 et 1788), elle hérite de l'hôtel en indivision avec sa sœur la duchesse de Lévis. La marquise de Marbeuf entreprend alors d'importants travaux, qu'elle confie aux architectes Legrand et Molinos.
Le rez-de-chaussée “ à la révolutionnaire ” est loué à Jean-Joseph Payen.
Cet individu est à la fois son locataire, son homme de confiance et devient une forme d'intendant. Il est en ses périodes troublées obligé de se défendre comme en témoigne le mémoire qu'il publia :
“En 1789 et 1790, époque pendant laquelle tous les travaux étaient suspendus (…) le citoyen Payen (…) se chargea de diriger et de faire exécuter les plans de décorations qui existent dans la maison de la citoyenne Marbeuf et de faire faire pour son compte particulier celles qui existent dans l'appartement qu'il loue d'elle. Tous les artistes de Paris, dans tous les genres, ont été employés à ces travaux, sans interruption, pendant ces deux années mémorables (…) La plupart des ouvriers ne quittèrent leur atelier que pour aller, par intervalle, attaquer et prendre la Bastille ou donner telle autre preuve de civisme de ce genre” (2).
Le premier étage “à l'antique” est habité par la marquise.
Le menuisier Georges Jacob réalise pour le Grand Salon un mobilier composé de douze sièges meublants comprenant ces deux grands canapés, six petits canapés et six grands fauteuils ; et des sièges en cabriolet soient : douze fauteuils et douze chaises. Le mobilier meublant dit à la reine (à dossier plat) est décrit en 1794 dans l'inventaire après décès de la marquise (3) en “(…) bois de forme antique à fond bretté et doré, les bras figurant des sirènes peintes en blanc et dorées (…) prisé ensemble 3.600 Livres”. Il est garni en “tapisserie de Beauvais à sujets sur les dossiers de figures d'histoire & fables en tableaux avec encadrements de fleurs, et sur les fonds des paysages en camaïeux sujets d'animaux & aussi encadrés de fleurs”.
Un fauteuil, passé en vente à Monaco en 1977, conserve toujours sa tapisserie d'origine. (4)
Cet ensemble est l'une des rares commandes influencées par le “goût grec” et le “goût égyptien” qui se retrouvent dans les dossiers arqués, les pieds postérieurs en sabre, venant directement des klimos grecs. Les pieds antérieurs en jarret de lion, le décor de feuilles de lotus et les accoudoirs en forme de sphinges coiffées de Némès royal agrémenté de bouclettes caractéristiques de la mode ptolémaïque témoignent du goût égyptien mis à la mode dès 1769 par Piranèse, bien avant les campagnes égyptiennes de Bonaparte en 1798, et posent les bases de ce que sera le mobilier Empire. C'est très vraisemblablement à l'ornemaniste Jean-Démosthène Dugourc que l'on doit attribuer le dessin de ces sièges.
- Spoiler:
- Jean Démosthène Dugourc (1749-1825) aurait été formé par le graveur Gabriel de Saint-Aubin. Un séjour en Italie et sa rencontre avec Winckelmann, théoricien du mouvement néoclassique, influenceront définitivement son goût pour l'antiquité. Il devient dessinateur du Cabinet de Monsieur le duc d'Orléans en 1780, puis dessinateur du Garde-Meubles de la Couronne en 1784. Dans les années 1780-90, Dugourc travaille pour toute l'Europe et en particulier en Espagne, comme architecte royal pour l'Escurial, le Prado, et le Palais d'Albe. Il revient en France à l'avènement de Louis XVIII en 1815 et reprend ses anciennes fonctions au Garde-Meubles jusqu'à sa mort en 1825.
Le décor des appartements de la marquise de Marbeuf
La marquise de Marbeuf décide de s'installer au premier étage de l'hôtel et de louer le rez-de-chaussée à Payen. Ses appartements de réception, composés de deux antichambres, deux salons et une salle à manger occupent la totalité du corps de logis entre cour et jardin, alors que ses appartements privés se trouvent dans l'aile en retour sur la cour d'honneur.
Après avoir traversé le vestibule, le visiteur accède à l'étage par un grand escalier en acajou recouvert d'un tapis d'Aubusson à petits bouquets sur fond vert. Puis il traverse deux antichambres donnant sur la cour pour arriver au salon qui est flanqué à droite d'une salle à manger, et à gauche d'un second salon, ces trois pièces occupant toute la façade sur jardin.
Situé au centre de la façade, le Grand Salon est décoré à l'antique comme le reste de l'hôtel. Ses croisées sont garnies de draperies à l'italienne en tapisserie de soie des Gobelins à mosaïque de fleurs sur fond bleu agrémentées d'une passementerie de couleur “puce” et doublées de satin blanc. Le motif des rideaux est repris sur le tapis d'Aubusson qui recouvre le sol. La cheminée en marbre blanc est ornée par deux pilastres en bronze doré en forme de trépied à sphinx, griffes de lion et chutes de ruban. Le salon est éclairé par un lustre à quatre lumières et par des candélabres placés aux quatre angles de la pièce. Ceux-ci reposent sur un piédestal triangulaire en forme d'autel antique orné de sphinx et de têtes de bélier, alors qu'au sommet ils sont couronnés par une lampe en cuivre doré représentant un ananas. Le Grand Salon ne comprenait que deux tables de jeux en acajou et deux ensembles de sièges recouverts de tapisserie de
Beauvais (5)
On retrouve ce décor antiquisant dans les boiseries du salon publié en 1801 par Krafft et Ransonnette (6) dont les analogies : plaques brettées, sphinges, laissent supposer qu'il s'agit de la même pièce.
Un ensemble comprenant quatre fauteuils et deux causeuses fut exposé à Paris à la Biennale des Antiquaires en 1996 (7).
En 1794, la marquise, dénoncée au Comité de Salut Public comme “traître” et “accapareuse”, est guillotinée, et sa sœur le sera aussi quelques mois plus tard. L'hôtel est alors mis sous séquestre avant d'être restitué aux héritiers puis vendu à Joseph Bonaparte et rasé en 1887.
Notes :
(1) Le Mobilier de la marquise de Marbeuf bénéficie d'une étude précise et détaillée réalisée par Bill G.B. Pallot et Catherine Faraggi in “Les sièges à l'Antique de la marquise de Marbeuf” L'Estampille-l'Objet d'Art n° 306, octobre 1996
(2) “De Dugourc à Pernon” Dossier du Musée Historique des tissus de Lyon,
par Charles Baulez 1990 p. 23.
(3) Archives Nationales, Minutier central Etude LXVIII/674
(4) Vente Monaco le 3 mai 1977 n° 70.
(5) Archives Nationales, Minutier central Etude LXVIII/674
(6) Krafft & Ransonnette, “Plans, coupes, élévations des plus belles maisons et des hôtels construits à Paris et dans les environs”, Paris 1801-1802, planche 81.
(7) Galerie Aveline.
* Source texte : Artcurial - Succession Ledoux-Lebard (20 juin 2006)
Paire de fauteuils en cabriolet très probablement livrée à Henriette-Françoise, marquise de Marbeuf (1738-1794), pour le Grand salon de son hôtel particulier, rue du Faubourg Saint-Honoré
Paire de fauteuils en cabriolet de la fin de l'époque Louis XVI
Georges Jacob, reçu maître en 1765
Estampille de Georges Jacob, vers 1789-90
En noyer et hêtre moulurés, sculptés, laqués gris et rechampis vert à l'imitation de l'antique, le dossier légèrement en pelle, les accotoirs munis de manchettes reposant sur des consoles appliquées de têtes de panthère, la ceinture à ressaut central reposant sur des pieds antérieurs en griffe et postérieurs en sabre, chacun des fauteuils estampillé sur la traverse arrière G.IACOB, l'un avec un reste d'étiquette, couverture de velours de soie vert de Decour
H.: 92 cm. (36 1⁄4 in.) ; L.: 61,5 cm. (24 in.)
Image : Christie's
Provenance :
Très probablement livrée à Henriette-Françoise, marquise de Marbeuf (1738-1794), pour le Grand salon de son hôtel particulier, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, vers 1788-1790 ; puis très probablement Charles-François Lebrun, consul de France (1739-1824) ; puis très probablement Joseph Bonaparte, Roi d'Espagne (1768-1844), de 1803 à 1810 ; puis très probablement vente Sotheby’s, New York, 3 mai 1986, lot 79.
Description :
Cette élégante paire de fauteuils fait très probablement partie de la livraison effectuée par Georges Jacob à la marquise de Marbeuf entre 1788 et 1790. Novateur, le répertoire ornemental et le dessin de ce mobilier préfigure avec près de quinze ans d’avance l’avènement du style Empire.
Ce mobilier est décrit ainsi « Douze fauteuils et douze chaises en tapisserie de Beauvais fond bleu à dessin de mosaïque et bouquets en fleurs à bordures fond vert foncé en crin et montés sur bois, de forme antique doré et peint en fond vert, les bras des fauteuils à sujets de têtes de lion » (Archives Nationales : MNC Etude LXVIII/674 ; inventaire après décès de la marquise de Marbeuf du 4 floréal an IV). En plus de la présente paire de fauteuils (très probablement vente Sotheby’s, New York, 3 mai 1986, lot 79), ont pu être tracés à travers les années un ensemble comprenant quatre chaises et quatre fauteuils (vente Christie’s, Paris, 27 novembre 2018, lot 513).
La marquise de Marbeuf (1739-1794) après s’être séparée de son époux Ange-Jacques, marquis de Marbeuf, s’installe à la mort de sa mère en 1788 dans l’hôtel familial au 47 rue du faubourg Saint-Honoré.
Construit par Jacques V Gabriel et transformé par Contant d’Ivry, il devient en pleine Révolution, le chantier privé le plus actif de Paris. La marquise dirige les travaux, assistée de son intendant et locataire Jean-Joseph Payen.
On trouvait au rez-de-chaussée un décor à la Révolutionnaire et au premier étage, un décor à l’antique qui comportait des appartements privés et de réception. Le Grand salon abritait l’ensemble auquel appartenait très probablement le présent lot. Donnant sur le jardin, ouvert par trois croisées, on y trouvait entre autres (Inventaire après décès de la marquise de Marbeuf du 4 floréal an IV, Archives Nationales, MNC Etudes LXVIII/674) une cheminée en marbre blanc dont les jambages prenaient la forme d’un trépied en bronze doré orné de sphynx et de griffes de lion, un lustre en cristal anglais et bronze doré de forme arabesque à quatre lumières orné de quatre pyramides égyptiennes ; quatre candélabres en plâtre moulé de forme antique à base triangulaire ornée de sphynx et têtes de béliers égyptiens.
Cet inventaire non exhaustif du Grand salon donne une idée précise du goût néoclassique affirmé par la marquise. Cet engouement pour l’Antiquité, ses formes et ses décors, insufflé par les redécouvertes archéologiques et les publications des artistes du Grand Tour, trouve ici une très belle illustration.
A qui revient la paternité du dessin de ce mobilier ? Plusieurs hypothèses ont été proposées.
Le nom de Jean-Démosthène Dugourc, dessinateur du Garde-Meuble Royal et ornemaniste célèbre est le nom le plus souvent avancé. Pierre Verlet notamment rapproche les sièges du grand salon Marbeuf d’un album de dessins de Dugourc daté de 1790 et conservé à la bibliothèque des Arts Décoratifs, qui contient les projets des meubles destinés à Madame Elizabeth et au comte de Provence (Les ébénistes du XVIIIe siècle français, Paris, 1963, p.241).
Le nom de François-Joseph Bélanger a également été suggéré, sans doute en raison du dessin très architecturé de nos sièges. Pour la même raison et parce qu’ils œuvraient au même moment pour la marquise, les deux architectes Legrand et Molinos pourraient également avoir contribué à cette réalisation.
Notons que c’est sans doute ce même donneur de modèles qui est à l’origine d’une autre réalisation de Georges Jacob pour la marquise de Marbeuf. Non moins étonnante mais d’un esprit fort différent, il s’agit des sièges de forme et dessin chinois que la marquise commanda pour sa chambre à coucher. En noyer et polychromes, leur forme et leur décor extravagants confirment l’audace de ses choix et son implication dans la naissance d’un goût nouveau à Paris (The Bowes Museum, Barnard Castle, Durham). Voir mon premier message de ce sujet.
Jugée comme « traître » et condamnée pour n’avoir pas fait planter du blé pour le peuple dans ses jardins, la marquise de Marbeuf est guillotinée le 6 février 1794. Sa sœur et unique héritière, la duchesse de Lévis, subit le même sort quelques mois plus tard. Le Comité de Salut Public met alors sous séquestre l’hôtel de Marbeuf et envoie une partie du mobilier dans le dépôt révolutionnaire de Nesle, au croisement de la rue de Beaune et du quai Voltaire (Archives Nationales : Instruction publique F17/23).
Le mobilier néanmoins semble être resté sur place et sera transmis avec l’hôtel en avril 1796 aux neveux et petits neveux de la marquise, avant d’être loué, pour la somme de 11.000 livres par an à Charles-François Lebrun, l’un des trois consuls qui dirigent la France au 1er janvier 1800, avec Cambacérès et Bonaparte. C’est d’ailleurs dans l’hôtel de Marbeuf que Bonaparte signe le Concordat le 16 juillet 1801.
Le 7 août suivant, son frère Joseph achète l’hôtel de Marbeuf et son mobilier (Archives départementales 75 : Registre des Hypothèques, volume 54, n°22). Nos sièges font partie de la cession. Près de vingt ans après leur livraison, ils se trouvent être parfaitement au goût du jour et sont prisés par les tapissiers Chapelus et Boulard 32.137 livres (Inventaire après décès de la duchesse de Lévis du 02⁄11/1819, Archives Nationales : MNC Etudes LXVIII/805). Nommé roi d’Espagne en 1806, Joseph Bonaparte quitte Paris et laisse le « palais du roi d’Espagne » à la disposition des souverains étrangers en visite à Paris.
C’est en 1810 que le destin de ces sièges devient plus mystérieux. Cette année-là en effet, une partie du mobilier de Marbeuf sert au Garde-Meuble impérial pour remeubler Bagatelle tandis que l’hôtel lui-même est vendu à la duchesse de San Germano. Qu’advint-il alors du mobilier ? Suit-il Joseph en Espagne, fut-il cédé avec l’hôtel ou garnit-ils Bagatelle ? La question reste ouverte.
* Source et infos complémentaires : Christie's - Vente Hubert de Givenchy (juin 2022)
Et déjà signalé par l'ami Gouverneur, en amont de ce sujet :
A suite of carved giltwood seat furniture by Georges Jacob late Louis XVI, circa 1789-90
Suite of Carved giltwood seat furniture by Georges Jacob late Louis XVI, circa 1789-90
comprising four armchairs and four chairs, each armchair with a rectangular padded back above padded downscrolled arms terminating in a lioness head with a diagonally carved collar on acanthus leaf carved supports above a bowed padded seat, each block carved with a rosette on lotus leaf carved front legs terminating in paw feet and lotus leaf carved rear sabre legs, together with similarly carved side chairs with a loose cushion seat, three armchairs with an ink inscribed labels on the underside of the seat-rails, one `Madame la Marquise de Marbeuf..'., another `Madame la Marquise de Marbeuf meuble courant à careau ' ' and `Madame la Marquise de Marbeuf meuble courant du Salon'...; regilt
Image : Sotheby's
Provenance
Supplied to Henriette-Françoise, the marquise de Marbeuf (1738-1794), for the Grand Salon on the first Floor of the hôtel Marbeuf, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, in around 1789-90 ; Probably the Consul Charles-François Lebrun (1739-1824), who was the tenant of the hôtel Marbeuf until 1801 ;
Joseph Bonaparte, King of Spain (1768–1844), elder brother of Napoleon I, who purchased the hôtel Marbeuf on 7th August 1803, together with its contents from the Marquise’s heirs until its sale by him in 1810 (...)
Description :
This suite of seat furniture of supremely elegant proportions and sophisticated design in the `à l’Antique’ style with lioness head terminals was originally part of a much larger set of twelve armchairs and twelve chairs delivered by the illustrious ébéniste Georges Jacob around 1789-90, to the marquise de Marbeuf for the Grand Salon at the hôtel Marbeuf, in the rue du faubourg Saint-Honoré, Paris. This group included furniture meublant i.e. pieces meant to stand against the walls and "courant", which would have been placed in the centre of the room from which our armchairs derive and in fact are referred to as such on the handwritten labels on two armchairs (see ante).
The first floor which was occupied by the marquise was in the `Antique' style and the chairs were originally painted in` Antique' green probably imitating bronze and gilt and covered in Beauvais tapestry upholstery. At the time of Pallot's article in 1996, op. cit., the whereabouts of only two armchairs and four chairs were known. The Grand Salon meant to house the Jacob furniture displayed all the features of a new precursory style, well before the Egyptian campaigns of Bonaparte. This seat furniture corresponds to an evolution of the Louis XVI style already à l’antique and was very innovative, because from 1788, it formed the basis of a style which would become Empire fifteen years later. It is precisely in Empire style before its time, which makes this group a crucial element in the history of the furniture at the end of the 18th century and more specifically for armchair joinery.
The execution of the group has to be dated between 1789 and 1790, the same period in which the renovation works of the Hôtel Marbeuf were carried out (Archives Départementales de la Seine (A.D. 75); 4 AZ 1393; Mémoire de J.J. Payen, décorateur des appartements de la citoyenne Marbeuf), `En 1789 et 1790, époque pendant laquelle tous les travaux étoient suspendus, le citoyen Payen, loge chez la citoyenne Marbeuf, avec laquelle il n’a jamais eu d’autres rapports que ceux que donnent l’estime et l’amitié , se chargera de diriger et de faire exécuter les plans de décorations qui existent dans la maison de la citoyenne Marbeuf (…). Tout les artistes de Paris, dans tout les genres, ont été employés à ces travaux, sans interruption, pendant ces deux années mémorables, à tel point que la plupart des ouvriers ne quittoient leurs ateliers, que pour aller, par intervalle, attaquer et prendre la Bastille, ou donner tel autre preuve de civisme de ce genre.”
Georges Jacob maître menuisier in 1765.
According to the inventory drawn up after the death of the marquise de Marbeuf in 1794, in the Grand Salon, there was a fireplace in white marble from which the jambs took the shape of a gilt- bronze tripod decorated with sphinx and lion claws; a four light gilt-bronze English crystal chandelier in arabesque form the lights of which were decorated with four Egyptian pyramids; four candelabras in moulded plaster in the antique manner each with a triangular base and decorated with sphinx and Egyptian rams' heads supporting a pineapple-shaped copper gilt lamp. The works were co-ordinated by two architects: Legrand and Molinos and the sculptors Roland and Maizières participated in the `Antique' style decoration that was reproduced on the two engravings of Krafft and Ransonnette published in their work of 1801. The décor had the desired effect and astonished the contemporaries of the marquise by its modernity.
One must also consider another set of seat furniture made for the Grand Salon at the hôtel Marbeuf. There is fauteuil meublant richly carved in giltwood and painted white stamped Georges Jacob, part of a suite comprising two canapés and four fauteuils dating from 1788-90, one of which had its conserved two tone decoration and original Beauvais tapestry upholstery, was sold Sotheby’s, Monaco, 3rd March 1977, lot 70.. They are striking for their winged Egyptian sphinx supports extending all the way up to join the back. The designer of the suite is unknown but what is known is the name of the menuisier Georges Jacob. Although Pallot, op. cit.,states that probably Legrand and Molinos or François Grognard or even François-Joseph Bélanger may have been responsible for their design, as they are the architects who contributed to the development of the Egyptian style in France in the late 1780's.
L’hôtel Marbeuf:
The hôtel Marbeuf built in 1718 and was transformed in 1753 by the architect Constant d'Yvry for Gabriel-Michel de Tharon a rich financier and one of the directors of the Compagnie des Indes. A wealthy commoner, he successfully managed to wed his two daughters into the aristocracy, the eldest Henriette-Françoise (1738-1794) to the marquis de Marbeuf and the youngest, Gabrielle Augustine to François, duc de Lévis and maréchal de France.
After six years of married life and without descendants, the marquise de Marbeuf ended her marriage. In 1788, upon the death of her mother, she lived in the family townhouse, the hôtel Marbeuf on rue du Faubourg Saint-Honoré in Paris. Although the building was in joint ownership with her sister, the duchesse de Lévis, she was certain to become the owner and started therefore from 1789 onwards an important renovation, which was, to say the least, avant-garde.
During the Terror in 1794, the marquise suffered the fate of the guillotine and although the hôtel and its contents were restituted to the Marquis's heirs in 1801, the hôtel was subsequently rented by Lebrun, probably Charles-François Lebrun, who became one of three Consuls alongside Napoleon and Cambacérès.
In 1801, hôtel Marbeuf, was the setting for the signing of the historic Concordat between France and the Holy See. The hôtel and its contents were bought shortly thereafter by Joseph Bonaparte, (1768–1844), brother of Napoleon, who was subsequently to be made king of Spain in 1808. He extensively refurbished it in the fully developed Empire manner inspired by the Antique style of Percier and Fontaine, cabinet-work was commissioned from Jacob-Desmalter and Baudoin, Bailly for clocks and gilt-bronzes from Claude Galle.
In 1806, Joseph left Paris for Naples and later Spain, and the hôtel was used for visiting sovereigns and other noble personages such as the kings of Wurttemberg and Westphalia, the Elector of Bavaria in 1809, Eugène de Beauharnais and the grand Duchesss of Tuscany. Joseph shortly after sold the hôtel and it was later acquired by the duc d'Albuféra.
- Spoiler:
- Charles-François Lebrun (1739-1824):
He was the 4th son of Paul Lebrun, a minor landowner and Louise le Cronier. Charles studied at the College of Coutances, then the College of Grassin, part of the old University of Paris. Lebrun was appointed official censor for the King in 1765, a position that rewarded him well and three years later, he became Inspector General of the Domains of the Crown. Lebrun married Anne Delagoutte and had a son called Anne Charles Lebrun (1775-1859). He held many political positions from 1789-1795.
Napoleon appointed him Arch-Treasurer of the French Empire in 1804 and gave him the Great Eagle (the highest rank) of the Legion of Honour on February 2nd 1805 and Lebrun also received the title of Duc of Plaisance in 1806. In 1807, Lebrun participated in the creation of the Cour des Comptes (general auditing office). After the Empire, Louis XVIII made him a Peer of France but during the subsequent Hundred Days he accepted from Napoleon the post of grand maître de l'Université. As a consequence, he was suspended from the peerage when the Bourbons returned again in 1815. He then retreated to his residence in Sainte-Mesme and died at the age of 85 and was buried at the Père Lachaise Cemetery.
Joseph Bonaparte (1768 – 1844):
He was the elder brother of Napoleon Bonaparte, who made him King of Naples and Sicily (1806–1808), and later King of Spain (1808–1813, as Joseph I). After the fall of Napoleon, Joseph styled himself Comte de Survilliers. Joseph was born Giuseppe Buonaparte in 1768 to Carlo Buonaparte and Maria Letizia Ramolino at Corte, the capital of the Corsican Republic. As a lawyer, politician, and diplomat, Joseph served in the Cinq-Cents and was the French ambassador to Rome. On 30th September 1800, as Minister Plenipotentiary, he signed a treaty of friendship and commerce between France and the United States at Morfontaine. He married Marie Julie Clary in 1794 and they had three daughters. In 1795, Joseph was a member of the Council of Ancients, where he used his position to help his brother overthrow the Directory four years later. In 1806, Joseph was given military command of Naples, and shortly thereafter was made king by Napoleon, to be replaced two years later by his sister's husband, Joachim Murat. Joseph was then made King of Spain in August 1808, soon after the French invasion hwoever, his arrival sparked the Spanish revolt against French rule, and the beginning of the Peninsular War. Joseph temporarily retreated with much of the French Army to northern Spain. Despite the easy recapture of Madrid, and nominal control by Joseph's government over many cities and provinces, Joseph's reign over Spain was always tenuous at best. King Joseph abdicated and returned to France after defeat of the main French forces to the British at the Battle of Vitoria in 1813.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Londres - Vente Treasures du 9 juillet 2014
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11804
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Décidément, la marquise semblait apprécier les sièges originaux (voir nos précédents messages)...
Seront prochainement présentés en vente aux enchères :
A PAIR OF LATE LOUIS XVI WHITE-PAINTED AND GILTWOOD FAUTEUILS
BY GEORGES JACOB, POSSIBLY AFTER A DESIGN BY JEAN-DEMOSTHENE DUGOURC, CIRCA 1788-90
Each with diamond-carved frame supporting sphinx-form armrests raised on lion's paw feet and upholstered in a gold damask, stamped 'G. IACOB', originally upholstered à châssis
40 ½ in. (103 cm.) high
Provenance :
Henriette-Françoise, marquise de Marbeuf (1738-1794), delivered for the Grand salon in her hôtel particulier, rue du Faubourg Saint- Honoré, Paris, circa 1788-1790 ; Hôtel Marbeuf, most probably Charles-François Lebrun, consul of France (1739-1824) ; Joseph Bonaparte, King of Spain (1768-1844), reigned 1803-1810 (...)
Lot Essay
GEORGES JACOB, MAÎTRE IN 1765
With their majestic winged sphinxes and contrasting gold and white decoration, these fauteuils are the first manifestation of the new taste for ancient Egypt in French decorative arts. Delivered as part of a suite by Georges Jacob to the Marquise de Marbeuf between 1788 and 1790, this design combines Greek and Egyptian influences to form a milestone in the history of European decorative arts and are an extraordinary example of the diversity and expertise of menuisiers during the reign of Louis XVI.
The suite was recorded and described in the grand salon of the hôtel de Marbeuf as 'un meuble de fond composé de deux grands canapés, six autres petits en forme de causeuses, six grands fauteuils de fond en tapisserie de Beauvais à sujets sur les dossiers de figures d’histoire et fables en tableaux avec encadrements de fleurs, et sur les fonds des paysages en camaïeu sujets d’animaux et aussi encadrés de fleurs; le tout foncé en crin et monté sur bois de forme antique à fond bretté et doré, les bras figurant des sirènes peintes en blanc et dorées' (see Archives Nationales, MNC Etude LXVIII/674 : inventaire après décès de la marquise de Marbeuf du 4 floréal an IV).
Two other surviving fauteuils from this suite are recorded: one retaining its original tapestry upholstery and sold Sotheby’s Monaco, 3 May 1977, lot 70, and another formerly with Galerie Gismondi, Paris.
According to the above inventory, the grand salon of the hôtel de Marbeuf was heated with a white marble mantelpiece whose uprights took the form of a tripod adorned with sphinxes and lion's claws and was furnished, in addition to the suite, with a crystal chandelier decorated with four Egyptian pyramids, and four plaster candelabra after the antique molded with sphinxes and Egyptian rams' heads. Although not exhaustive, this inventory gives a precise idea of the avant-garde taste asserted by the Marquise de Marbeuf, well before the Egyptomania orchestrated by Vivant-Denon following Napoleon's campaigns in north Africa.
In the mid-1790s the Comité de Salut Public sequestered the hôtel de Marbeuf and sent some of the furniture to the revolutionary depot at Nesle, at the junction of Rue de Beaune and Quai Voltaire (see Archives Nationales: Instruction publique F17⁄23); however, the suite remained in the hôtel and was used by Napoleon's brother, Joseph Bonaparte.
DUGOURC: A POSSIBLE DESIGNER
A possible designer for these strikingly avant garde chairs could be the influential dessinateur Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825), who was a leading promoter of the goût étrusque and the related taste for Egypt.
The son of an important member of the Orléans household, Dugourc was appointed architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur the duc d'Orléans, brother of Louis XVI, in 1780. It was in 1784, with his promotion as Intendant des bâtiments to the duc, that he finally became attached as dessinateur to the Garde Meuble de la Couronne. Dugourc supplied a number of designs in 1784 for projects in Russia which include chairs with similarly fully sculpted sphinxes (illustrated here).
Following the Revolution, Dugourc moved in 1799 to Spain, where he was appointed as Principal Dessinateur et Fournisseur du Roi,supplying extensive designs for textiles and bronzes d'ameublement, and remained there until finally returning to France with the restoration of the Bourbon monarchy in 1815.
THE MARQUISE DE MARBEUF AND THE HÔTEL DE MARBEUF
Henriette-Françoise Michel (1739-1794) was born the daughter of Gabriel Michel, Conseiller du Roi, Trésorier général de l’Artillerie and Directeur de Compagnie des Indes; she married Ange-Jacques, Marquis de Marbeuf in Paris on 12 June 1757. In his memoirs, the Duc de Luynes describes the significance of this event, detailing the contract between a colonel of dragoons and the daughter of a wealthy merchant (see Luynes, Duc de: Journal, Paris, 1864, T.XVI, p. 72).
In 1788, after separating from her husband, the now Marquise de Marbeuf inherited her family’s hôtel on rue du Faubourg-Saint-Honoré. Immediately, the marquise began remodeling the building in the neoclassical fashion after the plans of Contant d'Ivry. It was the largest private building project at the time and it continued well into the Revolution. The interior of the building was to be decorated in the latest fashion with the ground floor furnished in the style 'à la Révolutionnaire' and the second floor 'à l’antique.'
In 1794, the marquise was declared a traitor and enemy of the people and was sent to the guillotine on February 6 of the same year. Her home was inherited by her sister, the Duchesse de Lévis, who met the same fate a few months later. The building and part of its contents, whatever had not been transferred to the Nesle depot, were eventually acquired by Joseph Bonaparte (see Archives Départementales 75: Registre des Hypothèques, volume 54, n. 22). When Joseph left France upon his appointment as King of Naples and Sicily in 1806, and later King of Spain in 1808, the building was used to house foreign dignitaries visiting Paris.
JOSEPH BONAPARTE, KING OF SPAIN
Born in 1768 in Corte, capital of the Corsican Republic, Joseph Bonaparte was the elder brother of Emperor Napoleon. A lawyer and diplomat, Joseph was a member of the Conseil des Cinq-Cents during the Directoire and served as ambassador to Rome. Appointed Minister Plenipotentiary on 30 September 1800, he signed a treaty for trade and friendship between France and the United States at Mortefontaine. Joseph married Marie Julie Clary in 1794 and together the couple had three daughters. After using his power to install his brother in power, Joseph was decommissioned in 1806 and entrusted with the military government of Naples. Later, he was made King of Naples and Sicily, and remained at the head of his kingdom for two years. In 1808, he took the name of Joseph I when he was crowned King of Spain after the French invasion. Tired of the Iberian revolt, Joseph abdicated in 1813 and returned to France after losing to the British at the Battle of Vitoria.
* Source et infos complémentaires : Christie's - New York, vente du 1er fév. 2024
Seront prochainement présentés en vente aux enchères :
A PAIR OF LATE LOUIS XVI WHITE-PAINTED AND GILTWOOD FAUTEUILS
BY GEORGES JACOB, POSSIBLY AFTER A DESIGN BY JEAN-DEMOSTHENE DUGOURC, CIRCA 1788-90
Each with diamond-carved frame supporting sphinx-form armrests raised on lion's paw feet and upholstered in a gold damask, stamped 'G. IACOB', originally upholstered à châssis
40 ½ in. (103 cm.) high
Provenance :
Henriette-Françoise, marquise de Marbeuf (1738-1794), delivered for the Grand salon in her hôtel particulier, rue du Faubourg Saint- Honoré, Paris, circa 1788-1790 ; Hôtel Marbeuf, most probably Charles-François Lebrun, consul of France (1739-1824) ; Joseph Bonaparte, King of Spain (1768-1844), reigned 1803-1810 (...)
Lot Essay
GEORGES JACOB, MAÎTRE IN 1765
With their majestic winged sphinxes and contrasting gold and white decoration, these fauteuils are the first manifestation of the new taste for ancient Egypt in French decorative arts. Delivered as part of a suite by Georges Jacob to the Marquise de Marbeuf between 1788 and 1790, this design combines Greek and Egyptian influences to form a milestone in the history of European decorative arts and are an extraordinary example of the diversity and expertise of menuisiers during the reign of Louis XVI.
The suite was recorded and described in the grand salon of the hôtel de Marbeuf as 'un meuble de fond composé de deux grands canapés, six autres petits en forme de causeuses, six grands fauteuils de fond en tapisserie de Beauvais à sujets sur les dossiers de figures d’histoire et fables en tableaux avec encadrements de fleurs, et sur les fonds des paysages en camaïeu sujets d’animaux et aussi encadrés de fleurs; le tout foncé en crin et monté sur bois de forme antique à fond bretté et doré, les bras figurant des sirènes peintes en blanc et dorées' (see Archives Nationales, MNC Etude LXVIII/674 : inventaire après décès de la marquise de Marbeuf du 4 floréal an IV).
Two other surviving fauteuils from this suite are recorded: one retaining its original tapestry upholstery and sold Sotheby’s Monaco, 3 May 1977, lot 70, and another formerly with Galerie Gismondi, Paris.
According to the above inventory, the grand salon of the hôtel de Marbeuf was heated with a white marble mantelpiece whose uprights took the form of a tripod adorned with sphinxes and lion's claws and was furnished, in addition to the suite, with a crystal chandelier decorated with four Egyptian pyramids, and four plaster candelabra after the antique molded with sphinxes and Egyptian rams' heads. Although not exhaustive, this inventory gives a precise idea of the avant-garde taste asserted by the Marquise de Marbeuf, well before the Egyptomania orchestrated by Vivant-Denon following Napoleon's campaigns in north Africa.
In the mid-1790s the Comité de Salut Public sequestered the hôtel de Marbeuf and sent some of the furniture to the revolutionary depot at Nesle, at the junction of Rue de Beaune and Quai Voltaire (see Archives Nationales: Instruction publique F17⁄23); however, the suite remained in the hôtel and was used by Napoleon's brother, Joseph Bonaparte.
DUGOURC: A POSSIBLE DESIGNER
A possible designer for these strikingly avant garde chairs could be the influential dessinateur Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825), who was a leading promoter of the goût étrusque and the related taste for Egypt.
The son of an important member of the Orléans household, Dugourc was appointed architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur the duc d'Orléans, brother of Louis XVI, in 1780. It was in 1784, with his promotion as Intendant des bâtiments to the duc, that he finally became attached as dessinateur to the Garde Meuble de la Couronne. Dugourc supplied a number of designs in 1784 for projects in Russia which include chairs with similarly fully sculpted sphinxes (illustrated here).
Following the Revolution, Dugourc moved in 1799 to Spain, where he was appointed as Principal Dessinateur et Fournisseur du Roi,supplying extensive designs for textiles and bronzes d'ameublement, and remained there until finally returning to France with the restoration of the Bourbon monarchy in 1815.
THE MARQUISE DE MARBEUF AND THE HÔTEL DE MARBEUF
Henriette-Françoise Michel (1739-1794) was born the daughter of Gabriel Michel, Conseiller du Roi, Trésorier général de l’Artillerie and Directeur de Compagnie des Indes; she married Ange-Jacques, Marquis de Marbeuf in Paris on 12 June 1757. In his memoirs, the Duc de Luynes describes the significance of this event, detailing the contract between a colonel of dragoons and the daughter of a wealthy merchant (see Luynes, Duc de: Journal, Paris, 1864, T.XVI, p. 72).
In 1788, after separating from her husband, the now Marquise de Marbeuf inherited her family’s hôtel on rue du Faubourg-Saint-Honoré. Immediately, the marquise began remodeling the building in the neoclassical fashion after the plans of Contant d'Ivry. It was the largest private building project at the time and it continued well into the Revolution. The interior of the building was to be decorated in the latest fashion with the ground floor furnished in the style 'à la Révolutionnaire' and the second floor 'à l’antique.'
In 1794, the marquise was declared a traitor and enemy of the people and was sent to the guillotine on February 6 of the same year. Her home was inherited by her sister, the Duchesse de Lévis, who met the same fate a few months later. The building and part of its contents, whatever had not been transferred to the Nesle depot, were eventually acquired by Joseph Bonaparte (see Archives Départementales 75: Registre des Hypothèques, volume 54, n. 22). When Joseph left France upon his appointment as King of Naples and Sicily in 1806, and later King of Spain in 1808, the building was used to house foreign dignitaries visiting Paris.
JOSEPH BONAPARTE, KING OF SPAIN
Born in 1768 in Corte, capital of the Corsican Republic, Joseph Bonaparte was the elder brother of Emperor Napoleon. A lawyer and diplomat, Joseph was a member of the Conseil des Cinq-Cents during the Directoire and served as ambassador to Rome. Appointed Minister Plenipotentiary on 30 September 1800, he signed a treaty for trade and friendship between France and the United States at Mortefontaine. Joseph married Marie Julie Clary in 1794 and together the couple had three daughters. After using his power to install his brother in power, Joseph was decommissioned in 1806 and entrusted with the military government of Naples. Later, he was made King of Naples and Sicily, and remained at the head of his kingdom for two years. In 1808, he took the name of Joseph I when he was crowned King of Spain after the French invasion. Tired of the Iberian revolt, Joseph abdicated in 1813 and returned to France after losing to the British at the Battle of Vitoria.
* Source et infos complémentaires : Christie's - New York, vente du 1er fév. 2024
La nuit, la neige- Messages : 18143
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Anne-Henriette-Françoise Michel (1738 - 1794), marquise de Marboeuf (ou Marbeuf)
Voici une paire de fauteuils un brin bizarroïdes.
Je ne suis pas sûre d'être très fan ...
Je ne suis pas sûre d'être très fan ...
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55525
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Sujets similaires
» Eléonore-Françoise de Mandeville, comtesse de Sabran
» Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
» L'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche (1738-1789)
» Emmanuel-Marie-Michel-Philippe Fréteau de Saint-Just (1745-1794)
» Henriette Campan
» Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet (1752 - 1794)
» L'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche (1738-1789)
» Emmanuel-Marie-Michel-Philippe Fréteau de Saint-Just (1745-1794)
» Henriette Campan
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum