Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Mais oui, ne désespérez pas, vous aurez bien une ( ou plusieurs ) réponse !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Oui, il faut attendre les commentaires de nos spécialistes s'ils lisent ce sujet...
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
capin a écrit:Bonjour,
Une paire de fauteuil similaire mais avec des demi-dès arrière striés est passée en vente chez Sotheby's le 14 septembre avec pour provenance le duc de Grammont. A noter qu'il existe aussi des chaises sur le même modèle que celles du Duc de Grammont.
Sinon auriez vous connaissance de livraisons de JACOB pour SEGAUX, valet de chambre tapissier de Madame VICTOIRE à Versailles (plutôt autour de 1785);. La livraison directe au valet de chambre tapissier sans passer par le garde meuble de la couronne signifie plus une commande privée comme c'est devenu le cas notamment pour Bellevue via SOMMERSON valet de chambre tapissier de Mesdames à Bellevue.
L'ouvrage de Lefuel ne mentionne pas de livraisons de Georges Jacob pour Madame Victoire . Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'a pas travaillé pour elle (il a travaillé pour quasiment tout le monde) mais en tout cas, Lefuel n'en parle pas.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
J'ai parcouru le Lefuel de même que le Kjellberg mais rien. Le Lefuel est une superbe source pour les livraisons au comte de Provence. Concernant les inventaires de Versailles et notamment celui de Madame Victoire ; l'inventaire du 8 octobre 1789 de son appartement est beaucoup trop succinct; pas de description détaillée des objets. Les inventaires précédent doivent être plus détaillés.
capin- Messages : 67
Date d'inscription : 28/01/2018
Mme de Sabran- Messages : 55509
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Ouf, c'est du lourd ça... kitchissime à mort
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
N'est-ce pas ! Nous le verrions bien dans le boudoir d'une cocotte .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Il faut naturellement avoir en tête qu'un bois n'était, en tout cas dans ce que j'en ai vu dans les inventaires, pas peint et doré (peindre ou dorer, il faut choisir). D'autant que cette peinture est assez épaisse et luisante, caractéristique d'une peinture industrielle.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Si la peinture et la dorure de ce fauteuil semblent récentes , je ne suis pas d'accord avec vous : il existe des meubles de menuiserie à la fois peint et doré au XVIIIe siècle : dans la bibliothèque du dauphin à Versailles est conservé un ensemble de sièges rechampis bleu vif et aux reliefs et arrêtes dorés . Et dans ce cas là peinture bleue , dorure (et couverture de tissu) n'ont jamais été retouchés.
De même dans la chambre de la marquise de Pompadour à l'attique Nord sont exposés des sièges rechampis vert et dorés tout comme le lit : ils ont été restaurés mais il s'agit bien de leur apprêt d'origine.
Ces exemples dorure+couleur n'étaient pas rares au XVIIIe siècle rocaille , mais beaucoup moins courant (voire inexistant) pour les styles Transition et Louis XVI .
Mais je le concède ce siège teinte framboise écrasée et doré parait être repeint et doré à neuf . et je pense comme la comtesse Diane
Même la sculpture parait neuve mais si ce n'est pas le cas c'est un sacrilège de lèse-menuiserie que d'avoir ainsi travesti un siège de Jacob !
De même dans la chambre de la marquise de Pompadour à l'attique Nord sont exposés des sièges rechampis vert et dorés tout comme le lit : ils ont été restaurés mais il s'agit bien de leur apprêt d'origine.
Ces exemples dorure+couleur n'étaient pas rares au XVIIIe siècle rocaille , mais beaucoup moins courant (voire inexistant) pour les styles Transition et Louis XVI .
Mais je le concède ce siège teinte framboise écrasée et doré parait être repeint et doré à neuf . et je pense comme la comtesse Diane
Même la sculpture parait neuve mais si ce n'est pas le cas c'est un sacrilège de lèse-menuiserie que d'avoir ainsi travesti un siège de Jacob !
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Vous avez raison, je ne me souvenais que des lambris, et avais oublié les exemples de meubles que vous citez. J'avais surtout en tête des inventaires.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Mme de Sabran a écrit:
Fauteuil cabriolet bout de table "Georges-Jacob"
C'est bien un siège Jacob ... je le trouve très space ... ce rose presque criard !
en tout cas, Transition .
Les pieds "en coups de fouet" de ce genre-là sont effectivement caractéristiques d'un certain nombre de sièges fabriqués par Jacob, notamment celui-ci ( d'une suite de 8 fauteuils et 1 canapé) offert par Louis XVI au frère de Marie-Antoinette, l'archiduc Ferdinand duc de Modène lors de sa venue en France en 1786 :
Les sièges tournants de Marie-Antoinette à Trianon et à Versailles possèdent également des pieds en coup de fouet (cf ci-dessus dans le sujet).
Mais la sculpture du siège dont tu as posté la photo, ma chère Eleonore, est un peu trop "sèche" pour que ce siège soit véritablement de Jacob et du XVIIIème. Je pencherais plutôt pour une copie XIXème.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Il est caractéristique de la recherche foisonnante des années 1770.
Voyez le retour à une ceinture ronde, un dés de raccordement déjà en place, mais qui ne raccorde rien, puisque l’accotoir n'est pas encore au droit du pied.
Cet accotoir repose sur une balustre déjà très néo-classique, alors que le dossier garde le chantourné des productions des années 1740-60.
Voyez le retour à une ceinture ronde, un dés de raccordement déjà en place, mais qui ne raccorde rien, puisque l’accotoir n'est pas encore au droit du pied.
Cet accotoir repose sur une balustre déjà très néo-classique, alors que le dossier garde le chantourné des productions des années 1740-60.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Merci, cher Hastur, pour votre très intéressante démonstration .
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
hastur a écrit:
et je pense comme la comtesse Diane
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Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Lucius a écrit:Je n'ai jamais compris pourquoi le ciel de ce superbe lit n'était pas dans l'axe.
Je crois avoir compris pourquoi cher Lucius : il semblerait que le lit de Vaudreuil ait été scié au niveau des montants pour en réduire la hauteur.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Gouverneur Morris a écrit:La nuit, la neige a écrit:Hum ?Gouverneur Morris a écrit:Ne faudrait-il pas comprendre l'expression comme "à ressort [mécanique]", s’entendant ainsi d'un fauteuil au dossier inclinable par exemple ?
Connais-tu des exemplaires du XVIIIe siècle ainsi équipés ?
Au-delà de la bergère de Voltaire à Carnavalet, pas particulièrement . Mais il me semble qu'au XVIIIème siècle, l'expression "à ressort" s'entend plus d'un mécanisme ingénieux que d'une tige métallique en spirale, non ?
Jacob mentionne, dans un mémoire d'ouvrages faits et fournis pour Marie-Antoinette à Trianon, une bergère commode "dont le dossier se renverse à volonté par des mécaniques" .
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Quelques réalisations de Georges Jacob, reproduites dans l'ouvrage "French Interiors of the 18th century" de John Whitehead :
Fauteuil d'angle de Georges Jacob,
probablement l'un des huit réalisés pour le salon octogonal du pavillon de musique de la comtesse de Provence à Versailles (vers 1784)
Voyeuses à genoux estampillées Jacob, vers 1775-1780,
réalisées pour le salon de musique de Monsieur de Septeuil, fermier-général et premier valet de chambre du Roi
Fauteuil "à chinoiserie" de Georges Jacob,
réalisé pour la chambre de la marquise de Marbeuf, vers 1790
Fauteuil d'angle de Georges Jacob,
probablement l'un des huit réalisés pour le salon octogonal du pavillon de musique de la comtesse de Provence à Versailles (vers 1784)
Voyeuses à genoux estampillées Jacob, vers 1775-1780,
réalisées pour le salon de musique de Monsieur de Septeuil, fermier-général et premier valet de chambre du Roi
Fauteuil "à chinoiserie" de Georges Jacob,
réalisé pour la chambre de la marquise de Marbeuf, vers 1790
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
J'aime sauf pour le fauteuil de la marquise de Marbeuf ...
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
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Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Ah oui ?Comte d'Hézècques a écrit:J'aime sauf pour le fauteuil de la marquise de Marbeuf ...
Personnellement, je le trouve génial !
Nous parlons brièvement de sa commanditaire, ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3745-la-marquise-de-marboeuf#117720
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
La nuit, la neige a écrit:Ah oui ?Comte d'Hézècques a écrit:J'aime sauf pour le fauteuil de la marquise de Marbeuf ...
Personnellement, je le trouve génial !
Moi aussi !
J'imagine en voyant ce siège très exotique que la chambre de la marquise de Marbeuf devait être de style chinois .
hastur- Messages : 541
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
J'aime toute la production de Georges Jacob pour ma part.
Ce que je trouve extraordinaire, c'est sa capacité à créer des sièges aussi divers : les fauteuils à la turque du comte d'Artois, le mobilier au treillage de Trianon, le siège chinois de la marquise de Marboeuf, les sièges en acajou de la laiterie de Rambouillet etc...
Mais il est vrai que ce que j'aime le plus, ce sont les sièges d'apparat qu'il a pu réaliser, très néoclassiques, magnifiquement sculptés et dorés, avec des ornements champêtres (piastres, feuilles d'acanthe, graines etc...).
Le mobilier Vaudreuil est sans doute celui que je préfère.
Mme Vigée Lebrun a réalisé un portait du comte de Vaudreuil assis sur l'un des fauteuils Jacob qu'il vendra à la Couronne en 1787 . Voici :
Ce que je trouve extraordinaire, c'est sa capacité à créer des sièges aussi divers : les fauteuils à la turque du comte d'Artois, le mobilier au treillage de Trianon, le siège chinois de la marquise de Marboeuf, les sièges en acajou de la laiterie de Rambouillet etc...
Mais il est vrai que ce que j'aime le plus, ce sont les sièges d'apparat qu'il a pu réaliser, très néoclassiques, magnifiquement sculptés et dorés, avec des ornements champêtres (piastres, feuilles d'acanthe, graines etc...).
Le mobilier Vaudreuil est sans doute celui que je préfère.
Mme Vigée Lebrun a réalisé un portait du comte de Vaudreuil assis sur l'un des fauteuils Jacob qu'il vendra à la Couronne en 1787 . Voici :
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Je copie / colle ici des extraits de la note de l'expert concernant des objets qui seront prochainement proposés en vente aux enchères (le 19 mars 2018, Drouot Paris, chez Kohn) :
PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES « AUX SIRÈNES »
Attribué à Georges JACOB (1739-1814)
Reçu Maître Menuisier en sièges en 1769
Paris, époque Louis XVI, vers 1780
Bois redoré - H. 161 cm, L. 52 cm
Note de la maison de vente (extraits) :
Ce rare modèle de porte-torchères, en bois sculpté et doré, se distingue par l’extrême finesse du traitement de son décor et l’inventivité de son iconographie permettant de l’attribuer au grand menuisier Georges Jacob.
Le support de torchère, de forme circulaire, est ceint d’une frise de rais-de-coeur.
Le fût balustre est rythmé de cannelures rudentées de feuilles de laurier et de chêne. Il repose sur un hexagone sculpté de rinceaux.
La base triangulaire est agrémentée de trois sirènes soutenant un vase d’où émerge le fût.
Au centre apparaît dans une cavité circulaire une fleurette épanouie. L’ensemble de la composition est assis sur trois pieds en boule aplatie ornés de feuillages.
Au regard de l’élégance de notre modèle, de la délicatesse des détails et de l’originalité de l’iconographie, il convient d’attribuer notre oeuvre au travail de Georges Jacob qui oeuvra à cette période pour les plus grands personnages du Royaume.
Les sirènes figurant en partie basse répondent à l’engouement de l’époque pour les turqueries, lancé par le Comte d’Artois pour la réalisation de son premier Boudoir Turc au Temple en 1776.
En 1781, ce dernier passe commande à Georges Jacob, pour son Second Cabinet Turc au Château de Versailles, d’une console en bois doré, sculptée sur les montants de sirènes adossées.
La sirène semble un motif récurrent dans l’Oeuvre de Jacob comme on peut le voir par exemple dans la duchesse brisée estampillée par le Maître, réalisée entre 1780 et 1785 et conservée au Musée Jacquemard-André.
Le visage des jeunes femmes est traité de façon similaire dans les sphinges ornant une suite de sièges réalisée pour le Cabinet de la Méridienne de Marie-Antoinette commandée au Maître vers 1785.
Il convient d’indiquer qu’un modèle de sirène, très proche de celle de notre oeuvre, apparaît sur les consoles d’accotoirs d’un fauteuil d’une maquette en cire exécutée vers 1780 et attribuée à Gilles-François Martin, modeleur du Garde-Meuble de la Couronne sous la direction de l’architecte Jacques Gondoin (1737-1818) et destiné au pavillon du Belvédère de Marie-Antoinette à Versailles.
Il est hautement probable que nos porte-torchères, compte tenu de leur décor, soit le produit de l’imagination d’un ornemaniste et marchand-mercier comme Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825), nommé en 1780 Dessinateur du Cabinet de Monsieur, frère du Roi.
Il est à l’origine notamment du goût « arabesque » qui désigne le style développé dans les arts décoratifs de ces années 1780 où se multiplient les figures féminines terminées en enroulement d’acanthes, adossées ou affrontés de part et d’autre d’un vase.
(...)
Les porte-torchères sous le règne de Louis XVI demeurent relativement rares. Dans sa forme et sa composition, notre oeuvre peut être rapprochée de celle conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
La Residenz de Munich conserve une paire de guéridons porte-torchères estampillée du Maître et datée vers 1781, attestant ainsi que Georges Jacob réalisa dans sa carrière ce type de mobilier.
* Source et infos complémentaires : https://www.auction.fr/_fr/lot/paire-de-porte-torcheres-laquo-aux-sirenes-raquo-attribue-a-georges-jacob-13653223#.WqDxz5POUnU
PAIRE DE PORTE-TORCHÈRES « AUX SIRÈNES »
Attribué à Georges JACOB (1739-1814)
Reçu Maître Menuisier en sièges en 1769
Paris, époque Louis XVI, vers 1780
Bois redoré - H. 161 cm, L. 52 cm
Note de la maison de vente (extraits) :
Ce rare modèle de porte-torchères, en bois sculpté et doré, se distingue par l’extrême finesse du traitement de son décor et l’inventivité de son iconographie permettant de l’attribuer au grand menuisier Georges Jacob.
Le support de torchère, de forme circulaire, est ceint d’une frise de rais-de-coeur.
Le fût balustre est rythmé de cannelures rudentées de feuilles de laurier et de chêne. Il repose sur un hexagone sculpté de rinceaux.
La base triangulaire est agrémentée de trois sirènes soutenant un vase d’où émerge le fût.
Au centre apparaît dans une cavité circulaire une fleurette épanouie. L’ensemble de la composition est assis sur trois pieds en boule aplatie ornés de feuillages.
Au regard de l’élégance de notre modèle, de la délicatesse des détails et de l’originalité de l’iconographie, il convient d’attribuer notre oeuvre au travail de Georges Jacob qui oeuvra à cette période pour les plus grands personnages du Royaume.
Les sirènes figurant en partie basse répondent à l’engouement de l’époque pour les turqueries, lancé par le Comte d’Artois pour la réalisation de son premier Boudoir Turc au Temple en 1776.
En 1781, ce dernier passe commande à Georges Jacob, pour son Second Cabinet Turc au Château de Versailles, d’une console en bois doré, sculptée sur les montants de sirènes adossées.
La sirène semble un motif récurrent dans l’Oeuvre de Jacob comme on peut le voir par exemple dans la duchesse brisée estampillée par le Maître, réalisée entre 1780 et 1785 et conservée au Musée Jacquemard-André.
Le visage des jeunes femmes est traité de façon similaire dans les sphinges ornant une suite de sièges réalisée pour le Cabinet de la Méridienne de Marie-Antoinette commandée au Maître vers 1785.
Il convient d’indiquer qu’un modèle de sirène, très proche de celle de notre oeuvre, apparaît sur les consoles d’accotoirs d’un fauteuil d’une maquette en cire exécutée vers 1780 et attribuée à Gilles-François Martin, modeleur du Garde-Meuble de la Couronne sous la direction de l’architecte Jacques Gondoin (1737-1818) et destiné au pavillon du Belvédère de Marie-Antoinette à Versailles.
Il est hautement probable que nos porte-torchères, compte tenu de leur décor, soit le produit de l’imagination d’un ornemaniste et marchand-mercier comme Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825), nommé en 1780 Dessinateur du Cabinet de Monsieur, frère du Roi.
Il est à l’origine notamment du goût « arabesque » qui désigne le style développé dans les arts décoratifs de ces années 1780 où se multiplient les figures féminines terminées en enroulement d’acanthes, adossées ou affrontés de part et d’autre d’un vase.
(...)
Les porte-torchères sous le règne de Louis XVI demeurent relativement rares. Dans sa forme et sa composition, notre oeuvre peut être rapprochée de celle conservée au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
La Residenz de Munich conserve une paire de guéridons porte-torchères estampillée du Maître et datée vers 1781, attestant ainsi que Georges Jacob réalisa dans sa carrière ce type de mobilier.
* Source et infos complémentaires : https://www.auction.fr/_fr/lot/paire-de-porte-torcheres-laquo-aux-sirenes-raquo-attribue-a-georges-jacob-13653223#.WqDxz5POUnU
La nuit, la neige- Messages : 18137
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Comtesse Diane a écrit:
Je cède au chant des sirènes !
Moi aussi, ces porte-torchères sont magnifiques . A qui ont-elles bien pu appartenir ?...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
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