Louis-René, prince de Rohan (1734-1803), dit le cardinal de Rohan

Cosmo a écrit:

 : Sait-on pourquoi Breteuil détestait Rohan à ce point? Rivalité? ou tout simplement, en raison de l'inimitié de Marie-Antoinette ?  

Ambassadeur en Suède, il sut se faire apprécier de Gustave III et défendre les intérêts de la France dans un grave conflit qui opposait deux factions de la Diète. Mais il demanda son rappel en 1766.

Il fut ensuite envoyé à Vienne, puis à Naples, puis de nouveau à Vienne. Il fut, au nom de Louis XVI, médiateur durant la guerre pour la succession au trône de Bavière qui, après la mort de l'électeur palatin Charles-Théodore, décédé sans postérité, opposait la Prusse et l'Autriche et fut l'acteur principal de la négociation du Traité de Teschen, signé le 13 mai 1779, qui permit de résoudre ce différend. Mais, en 1780, il fut remplacé à Vienne par le cardinal de Rohan, ce qui marqua le début d'une hostilité entre les deux hommes qui allait se révéler de grande conséquence.
Il accepte alors d’être grand viguier d’Andorre.
En prenant ce poste que toutes les personnalités refusaient, il évite alors à cette principauté d’être rattachée à Pampelune et sauve ainsi son indépendance ...  te répond WIKI  .

.

Merci, Eléo.   Voici ce cher Breteuil.



Brave homme, mais pas forcément de très bon conseil lors du déclenchement de l'affaire du collier. Sa haine pour Rohan l'a aveuglé ... Il voulait une humiliation publique pour Rohan, mais le retour de boomerang pour le roi et la reine fût fatal.

Cosmo a écrit:

Brave homme, mais pas forcément de très bon conseil lors du déclenchement de l'affaire du collier. Sa haine pour Rohan l'a aveuglé ... Il voulait une humiliation publique pour Rohan, mais le retour de boomerang pour le roi et la reine fût fatal.

C'est lui qui fit arrêter son ennemi le cardinal de Rohan impliqué dans l'Affaire du collier de la reine. Sa loyauté à la reine dans un moment difficile lui valut la reconnaissance de Louis XVI, mais il sous-estima l'antipathie de l'opinion à l'égard de Marie-Antoinette, que la brutale partialité avec laquelle il traita le cardinal de Rohan ne fit que renforcer, acquiesce WIKI !

.

Le grand aumônier de France doit célébrer un office solennel dans la chapelle du palais. Il a déjà revêtu son habit pontifical lorsqu'il est sommé de se présenter incontinent dans le cabinet du roi. Louis XVI le reçoit en présence de la reine, du garde des sceaux et du ministre de la maison du roi, le baron de Breteuil. On lui présente la traite signée au profit de Böhmer & Bassenge, et le malheureux cardinal en reste sans voix. Décontenancé, il signe des aveux complets sous la dictée du roi et sort sous les quolibets des courtisans.

«Qu'on mette le cardinal aux arrêts !» s'écrie Breteuil, ...

www.chateauxetjardins.com/chateauxPhoto/Breteuil/pageCollier.html‎

La lettre de cachet expédiant le cardinal à la Bastille :

Mme de Sabran a écrit:

La lettre de cachet expédiant le cardinal à la Bastille :

... ça ressemble à s'y méprendre à un bon vieux formulaire CERFA !   

Voici un article au ton décalé du Point sur l'affaire du collier, où il est indiqué que le collier comprenait 540 diamants et faisait 2840 carats (j'ai calculé, cela fait une valeur d'environ 80 millions d'euros au prix actuel du carat !...)

http://www.lepoint.fr/c-est-arrive-aujourd-hui/11-aout-1784-le-cardinal-de-rohan-croit-rencontrer-la-reine-dans-un-bosquet-c-est-une-putain-11-08-2012-1494957_494.php

11 août 1784. Affaire du collier de la reine : le cardinal de Rohan confond une putain avec Marie-Antoinette !
Le Point.fr - Publié le 11/08/2012 à 00:00 - Modifié le 10/08/2013 à 23:59
Avant de se porter caution pour la reine, le vieux cardinal lubrique veut la rencontrer. Les escrocs lui montent une mascarade.

Par FRÉDÉRIC LEWINO ET GWENDOLINE DOS SANTOS
À la une du Point.fr

Le parc de Versailles baigne dans le noir. La lune n'est pas encore levée. Deux ombres se glissent dans le bosquet de Vénus. Un homme et une femme. Lui, c'est le cardinal de Rohan, 49 ans, un Grand du royaume. Elle, c'est la comtesse de La Motte-Valois, une aventurière. Elle lui a organisé un rendez-vous galant. Nous sommes le 11 août 1784. Dissimulé dans l'obscurité, le couple attend. L'homme est impatient de rencontrer l'objet de ses désirs. Autant que Johnny lors de son premier rendez-vous avec Adeline, 14 ans... La comtesse sait trouver les mots apaisants pour calmer le cardinal. Les minutes s'égrènent, interminables. Chuuut ! Quelqu'un approche. Fausse alerte, c'est Nafissatou Diallo... Enfin, à la lueur de la lune, ils voient approcher une jeune femme vêtue d'une magnifique robe de mousseline à pois. Elle cache timidement son visage derrière une gaze légère comme la brume du matin. Pourtant, il n'y a pas à s'y tromper. C'est la reine. Marie-Antoinette !

Le cardinal est sur le point de défaillir. L'émotion est trop forte. Depuis le temps qu'il attend de lui déclarer sa flamme. La jeune femme s'approche, une rose à la main. C'est un ange, l'incarnation de la grâce sur terre. Le cardinal est dans tous ses états. C'est Giscard accueillant Lady Diana à l'Élysée... Il défaille de bonheur, il en perd son latin et le reste. Son goupillon a une furieuse envie de bénir l'assemblée... La reine lui adresse quelques mots, les premiers depuis plus de dix ans : "Vous savez ce que cela signifie. Vous pouvez compter que le passé sera oublié." Il n'en peut plus, le Rohan. Dans sa tête, le loup de Tex Avery hurle de tous ses poumons. Il voudrait la saisir dans ses bras et plus, mais un homme sort d'un fourré. Il porte la livrée de la reine. Il chuchote que les deux belles-soeurs de la reine sont sur le point d'arriver. Déjà, Marie-Antoinette a disparu, laissant le cardinal désespéré. L'idiot y a cru ! Celle qui se fait appeler la comtesse de Valois cache sa joie : le cardinal a cru être en présence de la reine alors qu'il ne s'agissait que d'une vulgaire prostituée du Palais-Royal, une certaine Nicole Leguay, engagée pour 15 000 livres. Il faut avouer qu'elle lui ressemble.

Putes ou comtesses

Cette scène est le point culminant d'une des plus grandes arnaques de l'histoire de France, celle de l'affaire du collier de la reine. Une escroquerie montée par un quatuor qui abuse de la crédulité du cardinal de Rohan. Ce prélat, grand séducteur devant l'éternel, est tombé éperdument amoureux de la reine de France. Appartenant à l'une des plus grandes familles du royaume, Louis de Rohan-Guéméné est philosophe, ami de D'Alembert et de Buffon, membre de l'Académie française. En 1773, à l'âge de 38 ans, il est ambassadeur à Vienne où il défraie la chronique avec des liaisons scandaleuses. C'est alors qu'il s'attire la haine de Marie-Antoinette en dénigrant la mère de celle-ci, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, dans une lettre rendue publique.

En 1779, Rohan est de retour à Paris où il est couvert d'honneurs par le roi à la grande fureur de Marie-Antoinette : il devient le grand aumônier de France, abbé de l'abbaye de Saint-Vaast, cardinal, proviseur de la Sorbonne, directeur du FMI... Ce qui ne l'empêche pas d'accumuler les maîtresses. Le bougre n'est pas difficile sur la marchandise. Putes ou comtesses, il prend tout ce qui passe à portée de sa crosse. Pourtant, ce gros consommateur n'est amoureux que d'une seule femme... inaccessible. Une déesse qui le repousse. Le cardinal se consume de désir pour Marie-Antoinette. Rien que cela ! Elle qui ne lui adresse plus la parole depuis tant d'années. Cela ne l'empêche pas de cultiver un doux espoir...

En 1783, le cardinal a la mauvaise idée de confier ses sentiments à une de ses maîtresses de passage, la comtesse de La Motte-Valois. Celle-ci n'est pas plus comtesse que vous et moi, bien qu'elle descende d'un bâtard d'Henri II. Elle connaît une enfance misérable à mendier sur les chemins. À 24 ans, en 1780, Jeanne épouse un nobliau désargenté du nom d'Antoine-Nicolas de la Motte. Elle prend un amant, Rétaux de Villette. Tous trois se disent qu'il leur faut exploiter la passion imbécile du cardinal pour la reine. Jeanne prétend à son amant être intime avec la reine, ce qui lui permettrait de lui glisser quelques mots en sa faveur. Croyant à ce bobard, le cardinal paie grassement pour plaider sa cause. La Valois lui raconte que la reine est prête à lui pardonner ! Il pleure, il chante, il danse. Il se sent dans la peau de Sarkozy le jour où Carla lui a souri chez Séguéla.  : 

540 diamants, 2 840 carats

Mais, bientôt, le cardinal exige davantage. Puisque Marie-Antoinette l'aime, il veut un signe d'elle, la serrer dans ses bras, la couvrir de baisers. Bref, il veut la rencontrer. À chaque fois, la comtesse trouve un prétexte pour retarder le rendez-vous galant. Mais l'académicien s'impatiente. Que faire pour ne pas perdre la poule aux oeufs d'or ? La comtesse, le comte et l'amant se concertent. Ils se mettent en cheville avec un autre escroc notoire, le comte de Cagliostro, qui leur parle d'une prostituée opérant au Palais-Royal ressemblant à s'y méprendre à la reine. D'où l'idée de la fausse rencontre avec Marie-Antoinette dans le parc de Versailles. Le benêt de Rohan avale l'hameçon avec la canne à pêche et le pêcheur au bout. D'autant plus que la comtesse lui remet plusieurs lettres de la reine, rédigées en réalité par Villette, faussaire de génie. Pourtant, celui-ci fait une grossière erreur en signant les mots doux "Marie-Antoinette de France". Or, une reine n'ajoute jamais "de France" à son prénom ! Mais le cardinal n'y voit que du feu, ne jurant plus que par madame de la Motte, sa bienfaitrice.

C'est alors que naît dans l'esprit de nos trois lascars une idée grandiose, une escroquerie géniale. Tout le monde sait à la cour que les joailliers Boehmer et Bassenge aimeraient vendre à Marie-Antoinette un collier fabuleux commandé par Louis XV pour sa maîtresse, la Du Barry. C'est une pièce unique composée de 540 diamants pesant un total de 2 840 carats. Sa valeur est fabuleuse : 1,6 million de livres. Seulement Marie-Antoinette refuse d'acquérir un bijou réalisé pour la maîtresse du précédent roi. Les deux joailliers sont désespérés, car les voilà au bord de la faillite. Ils n'ont plus qu'un espoir : les déposer au Carlton, se les faire voler et toucher les assurances... La combine des trois escrocs consiste à faire croire aux joailliers que Marie-Antoinette est prête à acheter le collier, mais sous le couvert d'un prête-nom pour que la transaction reste secrète. Et ce prête-nom serait le cardinal de Rohan. De quoi hautement rassurer les deux artisans.

De quoi acheter trois gros châteaux

La comtesse va trouver le cardinal, à qui elle remet une lettre de Marie-Antoinette, rédigée bien entendu par Villette, dans laquelle la reine explique à son doux ami que le roi n'ayant pas actuellement les moyens d'acquérir le collier, vu les difficultés traversées par le royaume, elle le supplie de lui avancer l'argent en échange de quatre reconnaissances de dette de 400 000 livres chacune. Le cardinal hésite. C'est une grosse somme. De quoi acheter trois gros châteaux. Il demande au comte de Cagliostro, en qui il a toute confiance, d'organiser une séance de spiritisme pour interroger les esprits. Un enfant médium annonce au cardinal que s'il accepte de servir d'intermédiaire dans l'achat du collier il sera fait Premier ministre. Il n'en faut pas plus pour le décider.

Le 1er février 1785, le cardinal signe quatre reconnaissances de dette qu'il remet aux deux joailliers en échange du collier. L'amoureux transi l'apporte aussitôt à la comtesse de La Motte qui le transmet en sa présence à un valet de pied portant la livrée de la reine et qui n'est autre que Villette. Dès le lendemain, les trois escrocs démontent les pierres, se les partagent et commencent à les écouler. En France, en Angleterre. Des bijoutiers étonnés par la qualité des pierres sentent le coup fourré et refusent de les acheter. Mais comme aucun vol n'est signalé, ils finissent par les acquérir.

Condamnée à perpétuité, fouettée et marquée au fer rouge

Après quelques semaines, les deux joailliers et le cardinal s'étonnent que la reine ne porte pas le collier. La comtesse trouve des excuses, dit que Marie-Antoinette attend une grande occasion. C'est bientôt le jour de payer la première échéance aux joailliers. Rohan attend l'argent de la reine pour leur transmettre. La Motte le fait patienter en prétendant que le roi a des difficultés à rassembler la somme. Le bijoutier Boehmer, s'inquiétant, va trouver directement la première femme de chambre de la reine, madame de Campan, pour savoir quand il touchera son argent. Stupéfaite, celle-ci court apprendre l'histoire à Marie-Antoinette qui tombe, à son tour, des nues. Elle n'a jamais voulu acheter le collier ! Une enquête est ouverte par le baron de Breteuil, ministre de la Maison du roi et ennemi intime du cardinal. L'escroquerie est vite découverte.

Le 15 août, après la messe de l'Assomption célébrée à Versailles en grande pompe par le cardinal de Rohan, Louis XVI le convoque dans ses appartements. Il croise Cahuzac qui sort l'air merdeux... L'homme d'Église avoue tout au roi. Il comprend s'être fait avoir. Le souverain lui passe un savon énorme, puis le fait arrêter au sortir de chez lui, dans la galerie des Glaces, au milieu des courtisans. Le cardinal est conduit à la Bastille d'où il mettra en vente plusieurs de ses propriétés pour rembourser les joailliers. La comtesse est arrêtée, mais son mari parvient à s'enfuir à Londres. Villette, lui, trouve refuge en Suisse. Cagliostro est arrêté et emprisonné neuf mois avant d'être libéré, faute de preuve, et condamné à l'exil.

Finalement, le cardinal est jugé le 22 mai 1786 par la Grand-Chambre du Parlement de Paris qui, à la surprise générale, l'acquitte huit jours plus tard. En revanche, la comtesse est condamnée à la prison à perpétuité, à être fouettée et à être marquée au fer rouge avec deux V, signifiant voleuse. Au lendemain du jugement, un magistrat s'écrie : "Un cardinal escroc, la reine impliquée dans une affaire de faux ! Que de fange sur la crosse et le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de liberté !"

Article très intéressant !  :\\\\\\\\: 

Le Cardinal de Rohan a une perspicacité comparable à celle des internautes d'Ebay : tout ce qui porte perruque XVIIIème et panier ne peut être que la Reine de France...  : 

Bien à vous.

Qu’est-ce que c’est qu’un Cardinal ?
C’est un prêtre habillé de rouge, qui a cent mille écus du Roi, pour se moquer de lui au nom du Pape.

( Chamfort )

Rohan recevant la dauphine à Saverne :

« Vous allez être parmi nous la vivante image de cette Impératrice chérie, depuis longtemps l'admiration de l'Europe comme elle le sera de la postérité. C'est l'âme de Marie-Thérèse qui va s'unir à l'âme des Bourbons ! »



... et ta soeur ?!!

.

Ah !!! Le protocole !!! : : :

Encart de la Gazette de France de 1779

;

Merci, mon cher petit Lulu .
Le palais avant l'incendie !

cette CAMERA EXPLORE LE TEMPS est excellente et on peut encore trouver le DVD en occasion pour quelques euros -

MARIE ANTOINETTE

Ppur l'instant tout le monde est content mais cela ne durera guère ! :

30 mars 1782 :
:

Bien joué ! :\\\\\\\\:

bonjour,

où peut on voir des lettres de cachets d'embastillage et notamment celle du cardinal deROHAN ?

merci par avance

Bonjour, World 30 ! :n,,;::::!!!: Soyez le bienvenu parmi nous .

Vous trouverez la lettre de cachet qui a envoyé le cardinal de Rohan à la Bastille ici même, sur cette page :

https://marie-antoinette.forumactif.org/t37p30-le-cardinal-louis-de-rohan

Merci pour votre réponse mais où peut on voir l'originale de la lettre ? Musée ou BNF?

Merci

.
Ne serait-elle pas plutôt aux Archives nationales ?  

Tenez encore ceci :



La lithiase du Cardinal Prince de Rohan - Cour de France.fr
cour-de-france.fr › Vie quotidienne › Médecine, sciences et savoirs

Je ne connaissais pas ce terme de lithiase.

.

Par Joseph Navlet, la scène de l'interrogatoire de Rohan qui précède son arrestation .
Le cardinal, la main sur le coeur, jure son innocence .
Tiens ! Il y a deux dames debout derrière Marie-Antoinette, dans l'embrasure de la fenêtre.

Petit anachronisme, en 1785 ce grand tableau de la reine avec ses enfants n'était pas encore peint

En plus ils ont oublié d'intégrer Louis-Joseph au tableau car l'emplacement que la toile réservait à l’œuvre d’Élisabeth Le Brun ne devait pas suffire à le reproduire entièrement...


Bien à vous.