Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète, d'Evelyn Farr

Trianon a écrit:Je ne comprends pas bien, Eléonore. Pourquoi  parlez-vous de ".....désordre dans le tableau de famille...." à propos de Fersen ?

Vous en avez de bonnes, Tritri !
L'amant est un électron libre qui arrive inopinément et peut susciter quelques désordres, non ?

Mais, vous avez raison, Louis XVI était résigné et prenait le parti de la bonhomie aveugle qui cadrait bien avec son habituelle apathie.

Désordre ? Et bien soit. J'espère qu'il en eût beaucoup. Les plus gênés s'en vont. Non ??????

... pas quand il y va de la cohésion de la famille royale, tiens pardi !
C'est probablement le raisonnement que s'est tenu Lous XVI et que Simone Bertière explique si bien .
Il se fait une raison, et cela ne le perturbe pas plus que cela .

Après des années de recherches dans toute l’Europe, l’historienne Evelyn Farr présente « Marie-Antoinette et le comte de Fersen la correspondance secrète » aux Editions L’archipel. Pour la première fois, voici rassemblée l’intégrale des lettres qu’ils échangèrent. Enfin décryptés, les passages raturés révèlent l’intensité de leurs sentiments. Inédites, certaines missives aux sceaux secrets et à doubles enveloppes donnent à lire une reine frondeuse, déterminée et volontaire qui a pris le risque d’aimer l’élu de son cœur…



Parce que les hommes et les femmes ont appris à s’aimer. Parce que les hommes et les femmes sont faits pour s’aimer. La rédaction de La Mode à la Française a choisi de partager avec vous sa lecture de l’été.

Loin de l’actualité de terreur qui nous assomme chaque jour un peu plus, nous avons décidé de parler d’amour. D’un amour entre une reine et un chevalier. D’une histoire vraie. Mais cachée. D’une passion entre deux êtres que l’intelligence a mis au service de subterfuges envers et contre tous les obstacles qui semblaient se dresser contre eux. Toujours, l’amour triomphe de la mort. Même si la mort arrive à un moment où on ne s’y attendait pas. Même si la mort est parfois injuste. L’amour est là, une fois allumé impossible de l’éteindre. Un lien se tisse. Infrangible. Si parfois, il s’effiloche ce petit bout de fil imaginaire est bien plus solide que n’importe quels préjugés, remontrances, hasards malencontreux, fatalités de la destinée. L’amour toujours. Plus fort et plus poignant que jamais. Ici. Là-bas. Hier. Aujourd’hui. Demain.

C’est donc des « Correspondances amoureuses entre la reine Marie-Antoinette et le Comte Axel de Fersen » dont nous voulons vous parler. En effet, l’auteure Evelyn Farr nous offre les lettres secrètes de ces deux amants aimés avec une extrême précision. Après avoir refermé ce pavé, les codes que la jeune reine utilisait sans cesse pour contourner la surveillance n’ont plus de secrets pour nous ! Ayant compris (plus ou moins) l’imbroglio qui ponctuait la moindre phrase passionnée du couple, on a été emporté par cette histoire d’amour – comme on n’en avait encore jamais lue !

La période ?

1791-1792. La reine Marie Antoinette ne sait pas encore que, deux ans plus tard, elle sera guillotinée sur l’échafaud. En attendant, tout son esprit est dévoué à sa passion pour l’homme qu’elle aime au-delà des frontières : l’officier suédois Axel de Fersen. L’amour vaut bien la sueur, la patience et un travail fastidieux pour être vécu. Ce livre nous prouve que l’homme est capable de choses extraordinaires et d’une intelligence sans pareil pour faire vivre ses nobles sentiments, les honorer, les respecter. Cet ouvrage est le témoignage qu’un homme/qu’une femme ne trouve leur raison d’être que dans l’amour : c’est par lui qu’il s’épanouit et qu’il grandit…

On retiendra notamment l’usage de l’encre sympathique dont le but était d’éloigner tout regard indiscret ainsi que le code poly-alphabétique. Curieux ? Nous vous renvoyons directement au livre, immense monument d’une richesse historique incomparable.

Les citations qui nous ont le plus émues ?

« Rien au monde ne pourra m’empêcher de vous adorer jusqu’à la mort »

« J’existe mon bien aimé et c’est pour vous adorer »

Le plus de ce livre ?

La révélation complète des tables de déchiffrement qui ouvre ce livre très riche. Ces données explorent le travail effréné de l’auteur Evelyn Farr mais aussi les conditions réelles des deux protagonistes. Un coup de maître qui nous plonge dans la peau d’un cryptographe !


https://lamodealafrancaise.com/2016/07/21/marie-antoinette-et-le-comte-fersen-12-ans-damour-et-de-secrets/

La mode à la française a écrit:
Nous vous renvoyons directement au livre, immense monument d’une richesse historique incomparable.

 

N'est-ce pas, mon cher duc.      Vraiment,  l'on ne saurait mieux dire  !  
Nous n'avons pas encore fait le tour de tous les articles publiés .
Ils font invariablement l'éloge de ce livre .



Notre avis : " un régal, un vrai bonheur " ...



L'article en entier, c'est ici :
https://www.histoire-pour-tous.fr/livres/67-essais/5320-marie-antoinette-et-le-comte-de-fersen-evelyn-farr.html

Le beau travail est toujours récompensé, et là c'est le cas avec le livre d'Eve. Beaucoup de bonnes critiques. Je me rappelle du livre (il y a déjà au moins 2 ans que je l'ai lu et malheureusement perdu depuis, mais je cherche, je cherche, avec acharnement... ).
Quelle patience et quelle passion pour en arriver à un tel livre, à de tels résultats. Je lui tire mon chapeau. De toute façon, que l'on soit d'accord ou pas, il est indéniable qu'Eve a fournit un livre magistral, et je conseille à ceux qui ne l'ont pas encore lu à se précipiter pour l'acheter. Vous ne serez pas déçus. Yes my friends.

Eh bien, Tritri, l'avez-vous retrouvé ?!

Mme de Sabran a écrit:Eh bien, Tritri, l'avez-vous retrouvé ?!

Not really.. Je vais commencer à le chercher dans une quinzaine de jours, et quelque chose me dit que je vais le retrouver.

Sans vouloir rabâcher éternellement cette histoire, ce passage page 59 du livre Le comte de Narbonne, réédité en 2018 chez Fallois dans lequel l'historien et diplomate français Emile Dard ( 1871-1947) évoque la liaison de Marie-Antoinette et du comte de Fersen pourrait servir d'introduction prémonitoire au livre de notre chère Evelyn Farr.



Bien amicalement Roi-cavalerie

Emile Dard a écrit un excellent petit livre sur Quintin Crawfurd où la liaison de Marie-Antoinette avec Fersen est évoquée de manière très fine. 

Bien qu'il ne disposât pas à l'époque de l'écriture de son livre, de tous les éléments aujourd'hui découverts par les historiens, Emile Dard ne doutait pas, déjà, que Fersen et Marie-Antoinette se soient aimés ; il avouait cependant ne pas savoir s'ils avaient été jusqu'à avoir une relation "complète".

Mais comme il le dit très justement dans l'extrait que vous postez cher Roi-cavalerie "ce qui importe encore, c'est que les contemporains ont cru à cette liaison intime" : cette idée, également reprise par Hélène Delalex dans l'un de ses ouvrages est capitale. 

Le "scandale" n'est pas que Marie-Antoinette et Fersen aient été réellement amants ou pas (à mon très humble avis ils l'ont été, mais après tout, peu importe) : le "scandale" est que Marie-Antoinette et Fersen se sont comportés comme des amants (correspondance amoureuse, logement de Fersen dans les cabinets intérieurs de la reine, etc...). 

Comment la reine a-t-elle pu écrire à un autre homme que son mari (roi qui plus est) qu'il était "le plus aimé des hommes", qu'elle l'aimait "à la folie" ?... dans le contexte de l'époque, cela suffisait à rendre la reine coupable de trahison vis-à-vis de son mari.

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Emile Dard a écrit un excellent petit livre sur Quintin Crawfurd où la liaison de Marie-Antoinette avec Fersen est évoquée de manière très fine. 

Je le cite entièrement ici, mon cher duc : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2455-un-rival-de-fersen-quintin-craufurd?highlight=FERSEN

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Le "scandale" n'est pas que Marie-Antoinette et Fersen aient été réellement amants ou pas (à mon très humble avis ils l'ont été, mais après tout, peu importe) : le "scandale" est que Marie-Antoinette et Fersen se sont comportés comme des amants (correspondance amoureuse, logement de Fersen dans les cabinets intérieurs de la reine, etc...). 
.

Oui .
C'est ce qui étonne aussi F. Kermina :

Elle ne lui cacha rien  ( à Louis XVI ) , répéta même à son mari les commentaires qu'on en faisait, et lui offrit enfin de cesser de le voir s'il le jugeait bon .   Il ne le jugea pas bon et se fit très discret : " Quand il voyait quelqu'un, il se retirait et elle n'avait à craindre de sa part aucune surprise . ", ajoute notre témoin ( Saint-Priest ) .  Louis admettait donc, si elle était innocente, qu'on la crut coupable .

Emile Dard comme Evelyn Farr ne font que relater une réalité qui n'est plus à prouver. Je n'arrive toujours pas à comprendre en quoi cette liaison "secrète" serait scandaleuse après plus de 2 siècles.

Non, ce sont Meilhac et  Halévy !!!  

Trianon a écrit:Emile Dard comme Evelyn Farr ne font que relater une réalité qui n'est plus à prouver. Je n'arrive toujours pas à comprendre en quoi cette liaison "secrète" serait scandaleuse après plus de 2 siècles.

Moi non plus, Tritri, moi non plus .
Surtout considérant que le premier intéressé, le mari, Louis XVI en l'occurrence, prenait la chose avec tellement de philosophie .

Mme de Sabran a écrit: .  Louis admettait donc, si elle était innocente, qu'on la crut coupable .

... allant ainsi à l'encontre de l'une des règles d'or de la monarchie, selon laquelle, "La femme de César ne doit pas même être soupçonnée"  ...

Les apparences de cette liaison constituaient d'ores et déjà une infraction aux règles de la monarchie.

Mme de Sabran a écrit:

Trianon a écrit:Emile Dard comme Evelyn Farr ne font que relater une réalité qui n'est plus à prouver. Je n'arrive toujours pas à comprendre en quoi cette liaison "secrète" serait scandaleuse après plus de 2 siècles.

Moi non plus, Tritri, moi non plus .
Surtout considérant que le premier intéressé, le mari, Louis XVI en l'occurrence, prenait la chose avec tellement de philosophie .

C'est un peu vrai. Louis XVI savait qu'Il était un peu fautif de cette liaison entre Marie-Antoinette et Fersen. Sa froideur et son indifférence pendant quelques années ont bien évidemment découragé une dauphine, puis une Reine, dans toute relation amoureuse qui aurait pu exister entre eux. Certains diront, oui mais le Roi, en plus, n'avait rien d'attractif. Mais, c'était le Roi !!! Il y eût d'autres rois qui par le passé se sont brillamment illustrés avec les femmes, sans avoir du "sex appeal" dirons-nous. Non, Louis XVI n'avait tout simplement pas la délicatesse que demande une épouse. Alors, quand une femme rencontre un homme comme le Comte de Fersen, vous comprendrez que tout est perdu d'avance. Fersen était le contraire de Louis XVI, je parle en qualité d'homme très délicat, très attentionné et bien sûr très beau. La Reine s'est surtout attachée aux 2 premières qualités, car Elle en avait terriblement besoin. De là à ce qu'ils deviennent amants, il n'y avait qu'un pas à faire malgré.... les surveillances et les jalousies. Pour des raisons diverses et variées, certains ont refusé et refusent encore de reconnaître cette idylle.

Trianon a écrit:
Pour des raisons diverses et variées, certains ont refusé et refusent encore de reconnaître cette idylle.

C'est vrai, chère Trianon. Il faut bien le constater .
Essayons de comprendre, nous qui ne sommes pas obtuses.

Il y a la simple indifférence, et pourquoi pas, après tout ! Elle est confortable, tranquille, pas de prise de tête. Tout le monde y trouve son compte et son content. Et puis, il y a le " un jour oui, un jour non " d'Evelyne Lever qui ressemble si fort au " p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non " normand . Pareil : pas de contrariété .
Mais il y a aussi, bien plus rare sauf dans certains milieux, le déni pur et simple, irrationnel, parfois hystérique, aux antipodes de tout raisonnement historique, qui mène à réfuter en bloc ( pas de quartiers ! ) tous les témoignages et écrits du temps, mémoires, souvenirs, journaux intimes, correspondances ... une négation même de Marie-Antoinette, de ce qu'elle fut, de ce qu'elle sentit ...
Boh, si ça leur fait plaisir ...

Mme de Sabran a écrit:
parfois hystérique

Parfois seulement .



 

HAPPY VALENTINE DAY !!!    

Voici nos tourtereaux réunis dans un seul encadrement, à Löfstad.

 

L'y as-tu vu, ma chère Lady Bess ?



Cette image est accompagnée d'un article, n'en doutons pas palpitant ...  mais en suédois !
http://k-arv.se/posts/105

Trianon a écrit:
Non, Louis XVI n'avait tout simplement pas la délicatesse que demande une épouse. Alors, quand une femme rencontre un homme comme le Comte de Fersen, vous comprendrez que tout est perdu d'avance. Fersen était le contraire de Louis XVI, je parle en qualité d'homme très délicat, très attentionné et bien sûr très beau.

Vous avez tout à fait raison, chère Trianon, Marie-Antoinette et Louis XVI étaient aussi mal assortis que possible .     Elle ne pouvait qu'avoir un sursaut de recul devant un tel époux, une impression de pitié dans le meilleur des cas, de dégoût dans le pire.

Voyez plutôt comment le décrit le pourtant très royaliste baron Fauveau de Frénilly :



Frénilly écrit également qu'en 1781   ( ...   hein !   si tôt ?!!    )  :
Les élégants de Versailles appelaient ce digne et bon roi " le gros cochon "  , et il n'y prêtait que trop par ses manières .

Malheureuse Marie-Antoinette !  
Comment ne pas être éblouie d'abord par la séduction de Fersen,  et puis chavirée ensuite, de se sentir aimée et désirée ?
 Pour ma part, je la comprends et je l'absous de tout  mon coeur  .   De quel droit la juger ?
Ceux qui osent s'effaroucher de son idylle avec Fersen sont sans doute, eux-mêmes, des saints.  

Si les courtisans de Versailles (qui n’existaient, rappelons-le que par la générosité du Roi...) s’autorisaient à appeler leur maître « le gros cochon », alors j’aurais du mal à blâmer l’homme ou la femme du peuple qui lui lancera plus tard la même insulte à travers la fenêtre de la berline...
Excusez-moi, mais ce comportement me répugne ...
Comme dans le Misanthrope, je pourrais dire à ces petits messieurs :
« Non,  je ne puis souffrir cette lâche méthode qu’affectent la plupart de vos gens à la mode, etc. »