Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
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Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Lorsque le comte de Genlis découvre dans les papiers de la succession de la maréchale d'Estrées un mémoire non acquitté de 4 000 livres pour du vin blanc vendu au marquis de Conflans, comment s'y prend-il pour réclamer les sommes dues ? Il envoie le mémoire en l'accompagnant d'un couplet "sur l'air de Grégoire dans Richard Coeur de Lion" :
Que le marquis de Conflans
Achète du bon vin blanc
La chose est facile à croire,
Car on sait qu'il aime à boire;
Mais pour donner de l'argent,
Vraiment, vraiment,
Il y pense rarement :
Il veut être comme Grégoire
Sans payer boire.
Le marquis de Conflans lui répond alors par un autre couplet :
Quant au marquis de Conflans
On vend de mauvais vin blanc,
Du vin qu'il ne saurait boire :
Loin d'acquitter le mémoire,
Il le renvoie au marchand,
Pestant, jurant;
C'est trés juste assurément.
Et doit-il donc plus que Grégoire
Payer sans boire ?
Un homme du monde se doit de tourner d'agréables couplets, comme il doit savoir manier l'épée. Il doit pouvoir répondre à un défi poétique, comme celui qu'adresse le comte de Genlis au marquis de Conflans, avec la même rapidité et la même assurance que s'il répondait à un cartel.
Si les armes font la vertu militaire du gentil-homme, les vers font la réputation de l'homme du monde.
Que le marquis de Conflans
Achète du bon vin blanc
La chose est facile à croire,
Car on sait qu'il aime à boire;
Mais pour donner de l'argent,
Vraiment, vraiment,
Il y pense rarement :
Il veut être comme Grégoire
Sans payer boire.
Le marquis de Conflans lui répond alors par un autre couplet :
Quant au marquis de Conflans
On vend de mauvais vin blanc,
Du vin qu'il ne saurait boire :
Loin d'acquitter le mémoire,
Il le renvoie au marchand,
Pestant, jurant;
C'est trés juste assurément.
Et doit-il donc plus que Grégoire
Payer sans boire ?
Un homme du monde se doit de tourner d'agréables couplets, comme il doit savoir manier l'épée. Il doit pouvoir répondre à un défi poétique, comme celui qu'adresse le comte de Genlis au marquis de Conflans, avec la même rapidité et la même assurance que s'il répondait à un cartel.
Si les armes font la vertu militaire du gentil-homme, les vers font la réputation de l'homme du monde.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Ils sont top !
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
La maîtresse du Comte de Clermont, se pavanait aux vues et aux sus de tous les aristos, à Paris à bord d'une calèche miroitante.
SCANDALE !!!
La mère du prince de sang gronde son fils ( rappelons que le Comte de Clermont était abbé)
Et selon Barbier, Louis XV aurait écrit ce couplet :
Un char à ta catin,
Mon cousin,
Ce n'est pas son allure,
Le coche à Patadin,
Mon cousin,
Et un habit de bure,
Mon cousin,
Ah ! Voilà son allure.
SCANDALE !!!
La mère du prince de sang gronde son fils ( rappelons que le Comte de Clermont était abbé)
Et selon Barbier, Louis XV aurait écrit ce couplet :
Un char à ta catin,
Mon cousin,
Ce n'est pas son allure,
Le coche à Patadin,
Mon cousin,
Et un habit de bure,
Mon cousin,
Ah ! Voilà son allure.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
"La fille de Madame Geoffrin : la marquise de La Ferté Imbault a l'idée de piquer la curiosité de la princesse ( il s'agit là de Madame Elisabeth ) en lui adressant des pièces en vers qu'un voisin l'abbé de Boismont, adressait aux occupantes du château de Mauny, "la campagne" des D'Estampes. Un échange s'instaure, sur le thème de la douceur de l'amitié, dont la jeune princesse de 16 ans se plaignait de ne pouvoir jouir comme une simple particulière.
A de touchants couplets sur l'air de "Je suis Lindor" répondent à leur tour des vers qui seraient le seul essai poétique connu de Mme Elisabeth, s'ils sont réellement de sa main :" ( Madame Geoffrin, Maurice Hamon, Fayard p 412 )
Il faut aimer, disait une princesse.
Je vais plus loin, car je vous aime, Imbault,
Et je défie et critique et rivaux
De trouver rien à dire à ma tendresse.
Mais du retour d'une amitié parfaite
Je veux jouir avec paix et douceur;
J'oublie mon rang, s'il contraint votre cœur;
Voyez le mien, et soyez satisfaite.
Oui, dans le rang où le ciel m'a fait naître,
Je sens trop bien le poids de la grandeur,
Et je préfère à ses fausses douceurs
Le sentiment que tu m'as fait connaître.
Quoique à seize ans, et dans la fleur de l'âge,
J'ai la raison de connaître le prix
D'un âge mûr, du goût et de l'esprit.
Et j'en dirais fort bien les avantages.
( chanson composée par Madame Elisabeth, sept.1780- BNF,mss, NAF 47 28, fol.128 )
A de touchants couplets sur l'air de "Je suis Lindor" répondent à leur tour des vers qui seraient le seul essai poétique connu de Mme Elisabeth, s'ils sont réellement de sa main :" ( Madame Geoffrin, Maurice Hamon, Fayard p 412 )
Il faut aimer, disait une princesse.
Je vais plus loin, car je vous aime, Imbault,
Et je défie et critique et rivaux
De trouver rien à dire à ma tendresse.
Mais du retour d'une amitié parfaite
Je veux jouir avec paix et douceur;
J'oublie mon rang, s'il contraint votre cœur;
Voyez le mien, et soyez satisfaite.
Oui, dans le rang où le ciel m'a fait naître,
Je sens trop bien le poids de la grandeur,
Et je préfère à ses fausses douceurs
Le sentiment que tu m'as fait connaître.
Quoique à seize ans, et dans la fleur de l'âge,
J'ai la raison de connaître le prix
D'un âge mûr, du goût et de l'esprit.
Et j'en dirais fort bien les avantages.
( chanson composée par Madame Elisabeth, sept.1780- BNF,mss, NAF 47 28, fol.128 )
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
J'adore ! :n,,;::::!!!: Je vais la répéter et la chanter dès ce soir à ... "Albert de Monarque !!! " ... bien que je n'ai pas seize ans et lui non plus !
_________________
Comtesse Diane- Messages : 7397
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : TOURAINE
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Epître à Margot Choderlos de Laclos
Pourquoi craindrais-je de le dire ?
C'est Margot qui fixe mon goût :
Oui Margot ! Cela vous fait rire ?
Que fait le nom ? La chose est tout.
Margot n'a pas de la naissance
Les titres vains et fastueux;
Ainsi que ses humbles aïeux,
Elle est encore dans l'indigence;
Et pour l'esprit, quoique amoureux,
S'il faut dire, ce que je pense,
A ses propos les plus heureux,
Je préférerais son silence.
Mais Margot a de si beaux yeux,
Qu'un seul de ses regards vaut mieux
Que fortune, esprit et naissance.
Quoi ! Dans ce monde singulier,
Triste jouet d'une chimère,
Pour apprendre qui me doit plaire,
Irai-je consulter d'Hozier ?
Non, l'aimable enfant de Cythère
Craint peu de se mésallier :
Souvent l'amoureux mystère,
Ce dieu, dans ses goûts roturiers,
Donne le pas à la bergère
Sur la dame aux seize quartiers.
Eh ! Qui sait ce qu'à ma maîtresse
Garde l'avenir incertain ?
Margot, encore dans sa jeunesse,
N'est qu'à sa première faiblesse,
Laissez-la devenir catin,
Bientôt, peut-être, le destin
La fera Marquise ou Comtesse;
Joli minois, cœur libertin
Font bien des titres de noblesse.
Margot est pauvre, j'en conviens;
Qu'a-t-elle besoin de richesse ?
Doux appas et vive tendresse;
Ne sont-ce pas d'assez grands biens ?
Trésors d'amour ce sont les siens.
Des autres biens, qu'a-t-on à faire ?
Source de peine et d'embarras.
Qui veut en jouir, les altère.
Qui les garde, n'en jouit pas.
Ainsi malgré l'erreur commune,
Margot me prouve chaque jour,
Que sans naissance et sans fortune
On peut être heureux en amour. [...]
Pourquoi craindrais-je de le dire ?
C'est Margot qui fixe mon goût :
Oui Margot ! Cela vous fait rire ?
Que fait le nom ? La chose est tout.
Margot n'a pas de la naissance
Les titres vains et fastueux;
Ainsi que ses humbles aïeux,
Elle est encore dans l'indigence;
Et pour l'esprit, quoique amoureux,
S'il faut dire, ce que je pense,
A ses propos les plus heureux,
Je préférerais son silence.
Mais Margot a de si beaux yeux,
Qu'un seul de ses regards vaut mieux
Que fortune, esprit et naissance.
Quoi ! Dans ce monde singulier,
Triste jouet d'une chimère,
Pour apprendre qui me doit plaire,
Irai-je consulter d'Hozier ?
Non, l'aimable enfant de Cythère
Craint peu de se mésallier :
Souvent l'amoureux mystère,
Ce dieu, dans ses goûts roturiers,
Donne le pas à la bergère
Sur la dame aux seize quartiers.
Eh ! Qui sait ce qu'à ma maîtresse
Garde l'avenir incertain ?
Margot, encore dans sa jeunesse,
N'est qu'à sa première faiblesse,
Laissez-la devenir catin,
Bientôt, peut-être, le destin
La fera Marquise ou Comtesse;
Joli minois, cœur libertin
Font bien des titres de noblesse.
Margot est pauvre, j'en conviens;
Qu'a-t-elle besoin de richesse ?
Doux appas et vive tendresse;
Ne sont-ce pas d'assez grands biens ?
Trésors d'amour ce sont les siens.
Des autres biens, qu'a-t-on à faire ?
Source de peine et d'embarras.
Qui veut en jouir, les altère.
Qui les garde, n'en jouit pas.
Ainsi malgré l'erreur commune,
Margot me prouve chaque jour,
Que sans naissance et sans fortune
On peut être heureux en amour. [...]
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Buc'hoz avait publié en 1781 un premier cahier d'une collection de jacinthes, agréé par la Reine, qu'il reprend intégralement pour son ouvrage : le jardin d'Eden.
" Marie-Antoinette reine de France" (pl141) a fleuri pour la première fois à Harlem en 1780.
En 1785 : fin de la publication de la seconde édition du jardin d'Eden.
En inscrivant son ouvrage dans l'espace et dans le temps des grandes découvertes du 18é siècle,Buc'hoz illustrait en images les vers que l'abbé Delille venait d'écrire sur les jardins; ( crcv.revues.org. )
Là, des plants rassemblés des bouts de l'univers,
De la cime des monts, de la rive des mers,
Des portes du couchant, de celles de l'aurore,
Ceux que l'ardent midi, que le nord voit éclore,
Les enfants du soleil, les enfants des frimats,
Me font, en un lieu seul, parcourir cent climats.
Jacques Delille de l'académie française Paris 1782, les jardins ou l'art d'embellir les paysages
Marie-Antoinette aimait particulièrement les jacinthes très odorantes. Dans le cadre jaune, le papillon et la chenille pour illustrer la planche 147 " jacinthe, la reine des femmes" de la 1ere édition du jardin d'Eden.
Source : CRCV.revues.org.
" Marie-Antoinette reine de France" (pl141) a fleuri pour la première fois à Harlem en 1780.
En 1785 : fin de la publication de la seconde édition du jardin d'Eden.
En inscrivant son ouvrage dans l'espace et dans le temps des grandes découvertes du 18é siècle,Buc'hoz illustrait en images les vers que l'abbé Delille venait d'écrire sur les jardins; ( crcv.revues.org. )
Là, des plants rassemblés des bouts de l'univers,
De la cime des monts, de la rive des mers,
Des portes du couchant, de celles de l'aurore,
Ceux que l'ardent midi, que le nord voit éclore,
Les enfants du soleil, les enfants des frimats,
Me font, en un lieu seul, parcourir cent climats.
Jacques Delille de l'académie française Paris 1782, les jardins ou l'art d'embellir les paysages
Marie-Antoinette aimait particulièrement les jacinthes très odorantes. Dans le cadre jaune, le papillon et la chenille pour illustrer la planche 147 " jacinthe, la reine des femmes" de la 1ere édition du jardin d'Eden.
Source : CRCV.revues.org.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Les philosophes de Palissot : pièce de théâtre qui caricature et se moque des idées progressistes du clan encyclopédiste, s'en prend également aux femmes en tête des salons mondains dont une en particulier : Mme Geoffrin.
extrait de l'Acte I, sc.1 :
Toute femme est, monsieur, un animal changeant.
On pourrait calculer les jours de Cydalise
Par les différents goûts dont son âme est éprise :
Quelquefois étourdie, enjouée à l'excès,
D'autre fois sérieuse et boudant par accès,
Coquette, s'il en fut, même jusqu'au scandale;
Prude à nous étourdir de son aigre morale;
Courant le bal la nuit, et le jour le sermons;
Tantôt les directeurs, et tantôt les bouffons.
C'était là le bon temps. Mais aujourd'hui que l'âge
Fait place à d'autres mœurs, et veut un ton plus sage,
Madame a depuis peu réformé sa maison.
Nous n'extravaguons plus qu'à force de raison.
D'abord on a banni cette gaieté grossière,
Délices des traitants, aliment du vulgaire;
A nos soupers décents tout au plus on sourit.
Si l'on s'ennuie, au moins c'est avec de l'esprit.
extrait de l'Acte I, sc.1 :
Toute femme est, monsieur, un animal changeant.
On pourrait calculer les jours de Cydalise
Par les différents goûts dont son âme est éprise :
Quelquefois étourdie, enjouée à l'excès,
D'autre fois sérieuse et boudant par accès,
Coquette, s'il en fut, même jusqu'au scandale;
Prude à nous étourdir de son aigre morale;
Courant le bal la nuit, et le jour le sermons;
Tantôt les directeurs, et tantôt les bouffons.
C'était là le bon temps. Mais aujourd'hui que l'âge
Fait place à d'autres mœurs, et veut un ton plus sage,
Madame a depuis peu réformé sa maison.
Nous n'extravaguons plus qu'à force de raison.
D'abord on a banni cette gaieté grossière,
Délices des traitants, aliment du vulgaire;
A nos soupers décents tout au plus on sourit.
Si l'on s'ennuie, au moins c'est avec de l'esprit.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Et bim !!
De quoi se faire beaucoup d’ami(e)s, c’est sûr... :
Mais, au moins, la vacherie est-elle bien tournée : c’est déjà ça.
De quoi se faire beaucoup d’ami(e)s, c’est sûr... :
Mais, au moins, la vacherie est-elle bien tournée : c’est déjà ça.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Durant la guerre de sept ans, des chansons circulaient, en voici une :
Le changement du Maréchal d'Estrées, surtout après sa victoire, avait choqué tout le monde.
Sur l'air de Voilà la différence,
Nous avons deux généraux
Qui tous deux sont maréchaux,
Voilà la ressemblance;
L'un de Mars est favori,
Et l'autre c'est de Louis,
Voilà la différence.
Dans la guerre ils ont tous deux
Fait divers exploits fameux,
Voilà, la ressemblance;
A l'un Mahon s'est promis,
Par l'autre il eût été pris,
Voilà, la différence.
Cumberland les craint tous deux,
Et cherche à s'éloigner d'eux,
Voilà, la ressemblance;
De l'un il craint la valeur,
Et de l'autre il craint l'odeur,
Voilà, la différence;
Dans un beau champ de lauriers,
On aperçoit ces guerriers,
Voilà la ressemblance;
L'un a su les entasser,
L'autre vient les ramasser,
Voilà, la ressemblance;
Dans l'histoire, l'on verra
Les noms de ces héros-là,
Voilà la ressemblance;
Mais de ce qu'on y dira
De l'un, l'autre rougira,
Voilà la différence.
Nous avons deux généraux
Qui tous deux sont maréchaux,
Voilà la ressemblance;
L'un de Mars est favori,
Et l'autre c'est de Louis,
Voilà la différence.
Dans la guerre ils ont tous deux
Fait divers exploits fameux,
Voilà, la ressemblance;
A l'un Mahon s'est promis,
Par l'autre il eût été pris,
Voilà, la différence.
Cumberland les craint tous deux,
Et cherche à s'éloigner d'eux,
Voilà, la ressemblance;
De l'un il craint la valeur,
Et de l'autre il craint l'odeur,
Voilà, la différence;
Dans un beau champ de lauriers,
On aperçoit ces guerriers,
Voilà la ressemblance;
L'un a su les entasser,
L'autre vient les ramasser,
Voilà, la ressemblance;
Dans l'histoire, l'on verra
Les noms de ces héros-là,
Voilà la ressemblance;
Mais de ce qu'on y dira
De l'un, l'autre rougira,
Voilà la différence.
Le changement du Maréchal d'Estrées, surtout après sa victoire, avait choqué tout le monde.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Serait-ce le maréchal de Richelieu le maréchal brocardé ?
Dans ce cas la chanson serait injuste, car il a effectivement pris le Fort Mahon !
Dans ce cas la chanson serait injuste, car il a effectivement pris le Fort Mahon !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Il s'agit bien du Maréchal de Richelieu, je ne sais pas si la chanson est injuste, en tout cas elle est particulièrement caustique.
Edmond Jean-François Barbier nous relate que : "Si ( Richelieu ) a quelque succés, on dira que ce n'est que la suite de la déroute de l'armée de Cumberland et s'il ne fait rien de nouveau, on l'imputera à défaut d'habilité"
On a même à l'époque débuté un projet d'estampe : le Maréchal d'Estrées fouette le Duc de Cumberland avec une branche de laurier, les feuilles tombent et le Maréchal de Richelieu les ramasse.
Ce qu'on reproche à Richelieu est son attitude, on estime que c'est par esprit d'indépendance, qu'il se bat à sa propre gloire. Plus personne n'en voudra dans l'armée, il finira par devenir quasiment qu'un simple courtisan.
Mais avec le désastre de Rossbach, les chansonniers vont se déchaîner contre le prince de Soubise et composer ces vers pour les parisiens :
Soubise dit, la lanterne à la main :
J'ai beau chercher, où diable est mon armée ?
Elle était là pourtant hier matin.
Me l'a-t-on prise ou l'aurais-je égarée ?
Prodige heureux ! La voilà, la voilà !
Ô ciel ! Que mon âme est ravie !
Mais non, qu'est-ce donc que cela ?
Ma foi, c'est l'armée ennemie.
Edmond Jean-François Barbier nous relate que : "Si ( Richelieu ) a quelque succés, on dira que ce n'est que la suite de la déroute de l'armée de Cumberland et s'il ne fait rien de nouveau, on l'imputera à défaut d'habilité"
On a même à l'époque débuté un projet d'estampe : le Maréchal d'Estrées fouette le Duc de Cumberland avec une branche de laurier, les feuilles tombent et le Maréchal de Richelieu les ramasse.
Ce qu'on reproche à Richelieu est son attitude, on estime que c'est par esprit d'indépendance, qu'il se bat à sa propre gloire. Plus personne n'en voudra dans l'armée, il finira par devenir quasiment qu'un simple courtisan.
Mais avec le désastre de Rossbach, les chansonniers vont se déchaîner contre le prince de Soubise et composer ces vers pour les parisiens :
Soubise dit, la lanterne à la main :
J'ai beau chercher, où diable est mon armée ?
Elle était là pourtant hier matin.
Me l'a-t-on prise ou l'aurais-je égarée ?
Prodige heureux ! La voilà, la voilà !
Ô ciel ! Que mon âme est ravie !
Mais non, qu'est-ce donc que cela ?
Ma foi, c'est l'armée ennemie.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Il est courant de lire que la Marquise de Pompadour aurait rencontré le Roi lors du bal des Ifs, arborant un costume de bergère.
Lors des petits soupers, alors que Louis XV s'apprêtait à se retirer de ses amis, le malicieux abbé de Bernis déclama quelques vers sur les amours royales au reste des convives :
Lors des petits soupers, alors que Louis XV s'apprêtait à se retirer de ses amis, le malicieux abbé de Bernis déclama quelques vers sur les amours royales au reste des convives :
Dans de riches appartements
On a vingt meubles différents
Un seul m'est nécessaire.
Mieux qu'avec un sofa doré,
Mon petit réduit est paré
D'une simple bergère
L'étoffe en est de blanc satin,
Elle a de la fleur du matin
La fraîcheur printanière.
Le lustre en est aussi parfait
Que le jour même que j'ai fait
L'essai de ma bergère,
Dans ses contours bien arrondis,
Entre deux coussins rebondis,
Mon bonheur se resserre;
J'aime à m'y sentir à l'étroit,
Si chaudement, quand il fait froid,
Je suis dans ma bergère.
On a vingt meubles différents
Un seul m'est nécessaire.
Mieux qu'avec un sofa doré,
Mon petit réduit est paré
D'une simple bergère
L'étoffe en est de blanc satin,
Elle a de la fleur du matin
La fraîcheur printanière.
Le lustre en est aussi parfait
Que le jour même que j'ai fait
L'essai de ma bergère,
Dans ses contours bien arrondis,
Entre deux coussins rebondis,
Mon bonheur se resserre;
J'aime à m'y sentir à l'étroit,
Si chaudement, quand il fait froid,
Je suis dans ma bergère.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
...coquin, qui plus est ! :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
C'est même très osé ! : Et de la part d'un prêtre qui plus est !
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Lorsque le poète Roy posa sa candidature à l'Académie française, celle-ci lui préféra le Comte de Clermont, dont l'unique mérite était d'être le petit-fils du Grand-Condé. Il n'avait rien écrit et se révéla incapable de rédiger son propre discours de réception.
L'Académie devant se composer de quarante académiciens; le poète se vengea de son concurrent par quelques vers :
"Trente neuf joints à zéro.
Si j'entends bien mon numéro
N'ont jamais pu faire quarante.
D'où je conclus, troupe savante
Qu'ayant à vos côtés admis Clermont
Cette masse pesante, ce digne cousin de Louis
La place est toujours vacante."
( Roy, Œuvres diverses, 1727 )
L'Académie devant se composer de quarante académiciens; le poète se vengea de son concurrent par quelques vers :
"Trente neuf joints à zéro.
Si j'entends bien mon numéro
N'ont jamais pu faire quarante.
D'où je conclus, troupe savante
Qu'ayant à vos côtés admis Clermont
Cette masse pesante, ce digne cousin de Louis
La place est toujours vacante."
( Roy, Œuvres diverses, 1727 )
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Ce que les poètes ont dit de Versailles...
Sur les trois marches de marbre rose.
Depuis qu'Adam, ce cruel homme,
A perdu son fameux jardin,
Où sa femme, autour d'une pomme,
Gambadait sans vertugadin.
Je ne crois pas que sur la terre
Il soit un lieu d'arbres planté
Plus célébré, plus visité,
Mieux fait, plus joli, mieux hanté,
Mieux exercé dans l'art de plaire,
plus examiné, plus vanté,
Plus décrit, plus lu, plus chanté,
Que l'ennuyeux parc de Versailles.
O dieux! Ô bergers! Ô rocailles!
Vieux satyres, termes grognons,
Vieux petits ifs en rangs d'oignons,
O bassins, quinconces, charmilles !
Boulingrins pleins de majesté,
Où les dimanches, tout l'été,
Baîllent tant d'honnêtes familles !
Fantômes d'empereurs romains,
Pâles nymphes inanimés
Qui tendez aux passants les mains,
Par des jets d'eau tout enrhumés !
Tourniquets d'aimables buissons,
Bosquets tendus où les fauvettes
Cherchent en pleurant leurs chansons
Où les dieux font tant de façons
Pour vivre à sec dans les cuvettes !
O marronniers! n'ayez pas peur :
Que votre feuillage immobile,
Ne sachant versificateur,
N'en demeure pas moins tranquille.
Non, j'en jure par Apollon
Et par tout le sacré vallon
Par vous, Naïades ébréchées,
Sur trois cailloux si mal couchées.
Par vous, vieux maîtres de ballets,
Faunes dansant sur la verdure,
Par toi même, auguste palais,
Qu'on n'habite plus qu'en peinture.
Par Neptune, sa fourche au poing.
Je ne sais trop, ce qui vous chagrine :
De Phébus je vois les effets,
Qui vous donnent si triste mine.
Tant de sonnets, de madrigaux,
Tant de ballades, de rondeaux,
Où l'on célébrait vos merveilles,
Vous ont assourdi les oreilles.
Et l'on voit bien que vous dormez
Pour avoir été trop rimés.
Alfred de Musset
Sur les trois marches de marbre rose.
Depuis qu'Adam, ce cruel homme,
A perdu son fameux jardin,
Où sa femme, autour d'une pomme,
Gambadait sans vertugadin.
Je ne crois pas que sur la terre
Il soit un lieu d'arbres planté
Plus célébré, plus visité,
Mieux fait, plus joli, mieux hanté,
Mieux exercé dans l'art de plaire,
plus examiné, plus vanté,
Plus décrit, plus lu, plus chanté,
Que l'ennuyeux parc de Versailles.
O dieux! Ô bergers! Ô rocailles!
Vieux satyres, termes grognons,
Vieux petits ifs en rangs d'oignons,
O bassins, quinconces, charmilles !
Boulingrins pleins de majesté,
Où les dimanches, tout l'été,
Baîllent tant d'honnêtes familles !
Fantômes d'empereurs romains,
Pâles nymphes inanimés
Qui tendez aux passants les mains,
Par des jets d'eau tout enrhumés !
Tourniquets d'aimables buissons,
Bosquets tendus où les fauvettes
Cherchent en pleurant leurs chansons
Où les dieux font tant de façons
Pour vivre à sec dans les cuvettes !
O marronniers! n'ayez pas peur :
Que votre feuillage immobile,
Ne sachant versificateur,
N'en demeure pas moins tranquille.
Non, j'en jure par Apollon
Et par tout le sacré vallon
Par vous, Naïades ébréchées,
Sur trois cailloux si mal couchées.
Par vous, vieux maîtres de ballets,
Faunes dansant sur la verdure,
Par toi même, auguste palais,
Qu'on n'habite plus qu'en peinture.
Par Neptune, sa fourche au poing.
Je ne sais trop, ce qui vous chagrine :
De Phébus je vois les effets,
Qui vous donnent si triste mine.
Tant de sonnets, de madrigaux,
Tant de ballades, de rondeaux,
Où l'on célébrait vos merveilles,
Vous ont assourdi les oreilles.
Et l'on voit bien que vous dormez
Pour avoir été trop rimés.
Alfred de Musset
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Spectre de Cité
VERSAILLES, tu n'es plus qu'un spectre de cité.
Comme Venise au fond de son Adriatique,
Tu traînes lentement ton corps paralytique,
Chancelant sous le poids de ton manteau sculpté.
Quel appauvrissement ! Quelle caducité !
Tu n'es que surranée et tu n'es pas antique,
Et nulle herbe pieuse, au long de ton portique,
Ne grimpe pour voiler ta pâle nudité.
Comme une délaissée à l'écart, sous ton arbre,
Sur ton sein douloureux croisant tes bras de marbre,
Tu guettes le retour de ton royal amant.
Le rival du soleil dort sous son mouvement.
Les eaux de tes jardins à jamais se sont tues
Et tu n'auras bientôt qu'un peuple de statues !
Théophile Gautier.
Invité- Invité
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Ce sonnet avait sonné le glas du Versailles de l'époque...
Mais avec toutes ces restaurations bienheureuses le château est revenu à la vie...
Quel serait l'écrit de Théophile Gautier face aux oeuvres de Koons et autres Mc Carthy qu'on propulse à la une ? :
Si ça se trouve il aimerait beaucoup
Bien à vous.
Mais avec toutes ces restaurations bienheureuses le château est revenu à la vie...
Quel serait l'écrit de Théophile Gautier face aux oeuvres de Koons et autres Mc Carthy qu'on propulse à la une ? :
Si ça se trouve il aimerait beaucoup
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Poème sur le petit Trianon de M. Jules Claretie
Au trône on préférait l'ormeau,
Sans lequel, en claire toilette,
La Reine Marie-Antoinette,
Ayant pour sceptre une houlette,
Semblait la Reine d'un hameau,
Pour coiffure un chapeau de paille,
Pour falbalas un tablier;
On fuyait l'ennui de Versailles,
Et dans ce décor familier
Que chérissait la Cour entière (?)
La souveraine était laitière,
Caraman était jardinier.
( Le Comte de Caraman aurait fourni la première idée du jardin anglais)
C'est seulement en 1783, que M.A a pensé à un second jardin champêtre, accompagné d'un hameau. La Reine convia pour la première fois le Roi à dîner dans son nouveau domaine seulement le 21 septembre 1786.
Hier laitière, à présent actrice,
La Reine a changé de caprice.
Il faudrait intervertir les épithètes, car elle avait cessé depuis un an de jouer la comédie, quand elle a eut une laiterie à sa disposition. Mais je m'arrête : il y aurait quelque mauvais goût à ouvrir une discussion en règle contre les fantaisies ailées d'un poète, ce serait poursuivre des papillons avec une massue. Je répéterai pourtant que jamais M.A ne joua à la bergère, à la fermière, à la laitière...
G. Desjardins. A l'histoire du petit Trianon.
Au trône on préférait l'ormeau,
Sans lequel, en claire toilette,
La Reine Marie-Antoinette,
Ayant pour sceptre une houlette,
Semblait la Reine d'un hameau,
Pour coiffure un chapeau de paille,
Pour falbalas un tablier;
On fuyait l'ennui de Versailles,
Et dans ce décor familier
Que chérissait la Cour entière (?)
La souveraine était laitière,
Caraman était jardinier.
( Le Comte de Caraman aurait fourni la première idée du jardin anglais)
C'est seulement en 1783, que M.A a pensé à un second jardin champêtre, accompagné d'un hameau. La Reine convia pour la première fois le Roi à dîner dans son nouveau domaine seulement le 21 septembre 1786.
Hier laitière, à présent actrice,
La Reine a changé de caprice.
Il faudrait intervertir les épithètes, car elle avait cessé depuis un an de jouer la comédie, quand elle a eut une laiterie à sa disposition. Mais je m'arrête : il y aurait quelque mauvais goût à ouvrir une discussion en règle contre les fantaisies ailées d'un poète, ce serait poursuivre des papillons avec une massue. Je répéterai pourtant que jamais M.A ne joua à la bergère, à la fermière, à la laitière...
G. Desjardins. A l'histoire du petit Trianon.
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Là, tout faste était sans mesure...
Ah ! que Versailles était superbe
Dans ces jours purs de tout affront.
Où les prospérités en gerbe
S'épanouissaient sur son front !
Là, tout faste était sans mesure;
Là, tout arbre avait sa parure;
Là, tout homme avait sa dorure;
Tout du maître suivait la loi.
Comme au même but vont cent routes.
Là, les grandeurs abondaient toutes,
L'Olympe ne pendait aux voûtes
Que pour compléter le grand roi !
Vers le temps où naissaient nos pères,
Versailles rayonnait encore.
Les lions ont de grands repaires,
Les princes ont des palais d'or.
Chaque fois que, foule asservie,
Le peuple au cœur rongé d'envie
Contemplait du fond de sa vie
Ce fier château si radieux,
Rentrant dans sa nuit plus livide.
Il emportait dans son œil vide
Un éblouissement splendide
De rois, de femmes et de dieux...
Victor Hugo
Invité- Invité
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Extrait du jeu " des bouts rimés " de la marquise de Créquy :
" J'ai quatre-vingt-dix ans, j'arrive - d'Epidaure;
Esculape a reçu mon premier - ex-voto
On aime ses vieux jours autant que son - Aurore
Chacun sur mon voyage avait crié - haro !
L'espérance soutient et le succès - restaure;
Mon front était ridé, mon teint celui d'un - maure;
Quand je parlais, mes dents partaient - ex-abrupto,
A peine ai-je eu touché le serpent qu'on - adore,
Vieille comme Baucis et sourde comme - Lo,
Je deviens aussi leste, aussi belle que - Laure !
Remerciant le Dieu, j'ai promis - in petto
Au moins cinq ou six fois d'y retourner - encore ".
" J'ai quatre-vingt-dix ans, j'arrive - d'Epidaure;
Esculape a reçu mon premier - ex-voto
On aime ses vieux jours autant que son - Aurore
Chacun sur mon voyage avait crié - haro !
L'espérance soutient et le succès - restaure;
Mon front était ridé, mon teint celui d'un - maure;
Quand je parlais, mes dents partaient - ex-abrupto,
A peine ai-je eu touché le serpent qu'on - adore,
Vieille comme Baucis et sourde comme - Lo,
Je deviens aussi leste, aussi belle que - Laure !
Remerciant le Dieu, j'ai promis - in petto
Au moins cinq ou six fois d'y retourner - encore ".
Invité- Invité
Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Tout est dans le titre.
Liste non exhaustive.
Talleyrand, à une dame louchant de manière effroyable et lui demandant comment vont les affaires du royaume.
- Comme vous voyez Madame…
Talleyrand encore, devant Mirabeau à l'Assemblée et le menaçant de l'enfermer dans un cercle vicieux.
- Vous voulez donc m'embrasser…
Talleyrand toujours, sur Chateaubriand qu'on dît devenir sourd :
- Il croit devenir sourd depuis qu'il n'entend plus parler de lui.
Talleyrand sur le duc d'Orléans :
- C'est le vase dans lequel on a jeté toutes les ordures de la Révolution.
Talleyrand sur Barras :
- Il parfumerait même du fumier.
Decrès, à propos de Talleyrand :
- Comment voulez-vous que cet homme ne soit pas riche ? Il a vendu tous ceux qui l'ont acheté !
Voltaire à propos de La Harpe :
- C'est un four qui toujours chauffe et où rien ne cuit.
Chamfort toujours sur La Harpe :
- C'est un homme qui se sert de ses défauts pour cacher ses vices.
Rivarol sur la comtesse de Genlis :
- Je n'aime que les sexes prononcés.
Sur le duc de Lauraguais :
- Ses idées ressemblent à des carreaux de vitre entassés dans le panier d'un vitrier : claires une à une et obscures toutes ensemble.
Sur Necker :
- M. Necker est un charlatan si impudent que ses promesses finissent par persuader ceux-mêmes qui n'y croient pas.
Sur Lafayette :
- A force de sottises, il viendra à bout de ses amis et sa nullité triomphera de sa fortune.
Sur Mirabeau :
- Il est capable de tout pour de l'argent, même d'une bonne action.
Anonyme, sur le prince de Conti :
- Passant, si de Conti tu veux savoir le sort,
La moitié de son nom a mis ce prince à mort.
Une dame, sur une autre dame de l'entourage de Joséphine :
- Elle se rapelle trop qu'elle fût jolie et pas assez qu'elle ne l'est plus.
Chamfort, répondant à Marie-Antoinette qui le félicite pour ses succès à Versailles :
- La raison en est simple, ici je me résigne à apprendre beaucoup de choses que je sais déjà par des gens qui les ignorent...
Pamphlet sur Louis de Sauvigny, nommé par Louis XVI président du Conseil du roi :
- Caligula fit jadis son cheval
Consul de Rome. Est-ce grande merveille
Si notre roi, en démence pareille,
Fait Sauvigny chef de son tribunal ?
Louis XV, interpellant le duc de Lauraguais qui rentre d'Angleterre :
- Hé bien Lauraguais, qu'avez-vous appris en Angleterre ?
- Sire, j'ai appris à penser.
- Les chevaux ?
Epigramme sur l'une des trois soeur Nesle, marquise de la Tournelle, devenue maîtresse de Louis XV et obtenant un tabouret de duchesse :
- Incestueuse la Tournelle,
qui des trois êtes la plus belle,
Ce tabouret a de quoi vous rendre bien fière.
Votre mignon devant sert bien en vérité,
Votre gentil derrière.
Louis XVI, refusant de nommer Brienne archevêque de Paris :
- Il eût au moins fallu que l'archevêque de Paris crût en Dieu !
Napoléon sur Talleyrand :
- Vous êtes de la merde dans un bas de soie.
Fouché, sur Talleyrand, nouveau Vice Grand-Electeur de l'Empire :
- C'est bien le seul vice qu'il n'avait encore.
Beaumarchais, sur l'écrivain Suard :
- C'est un homme de bien à qui il n'a manqué qu'un peu d'esprit pour ne pas écrire.
Liste non exhaustive.
Talleyrand, à une dame louchant de manière effroyable et lui demandant comment vont les affaires du royaume.
- Comme vous voyez Madame…
Talleyrand encore, devant Mirabeau à l'Assemblée et le menaçant de l'enfermer dans un cercle vicieux.
- Vous voulez donc m'embrasser…
Talleyrand toujours, sur Chateaubriand qu'on dît devenir sourd :
- Il croit devenir sourd depuis qu'il n'entend plus parler de lui.
Talleyrand sur le duc d'Orléans :
- C'est le vase dans lequel on a jeté toutes les ordures de la Révolution.
Talleyrand sur Barras :
- Il parfumerait même du fumier.
Decrès, à propos de Talleyrand :
- Comment voulez-vous que cet homme ne soit pas riche ? Il a vendu tous ceux qui l'ont acheté !
Voltaire à propos de La Harpe :
- C'est un four qui toujours chauffe et où rien ne cuit.
Chamfort toujours sur La Harpe :
- C'est un homme qui se sert de ses défauts pour cacher ses vices.
Rivarol sur la comtesse de Genlis :
- Je n'aime que les sexes prononcés.
Sur le duc de Lauraguais :
- Ses idées ressemblent à des carreaux de vitre entassés dans le panier d'un vitrier : claires une à une et obscures toutes ensemble.
Sur Necker :
- M. Necker est un charlatan si impudent que ses promesses finissent par persuader ceux-mêmes qui n'y croient pas.
Sur Lafayette :
- A force de sottises, il viendra à bout de ses amis et sa nullité triomphera de sa fortune.
Sur Mirabeau :
- Il est capable de tout pour de l'argent, même d'une bonne action.
Anonyme, sur le prince de Conti :
- Passant, si de Conti tu veux savoir le sort,
La moitié de son nom a mis ce prince à mort.
Une dame, sur une autre dame de l'entourage de Joséphine :
- Elle se rapelle trop qu'elle fût jolie et pas assez qu'elle ne l'est plus.
Chamfort, répondant à Marie-Antoinette qui le félicite pour ses succès à Versailles :
- La raison en est simple, ici je me résigne à apprendre beaucoup de choses que je sais déjà par des gens qui les ignorent...
Pamphlet sur Louis de Sauvigny, nommé par Louis XVI président du Conseil du roi :
- Caligula fit jadis son cheval
Consul de Rome. Est-ce grande merveille
Si notre roi, en démence pareille,
Fait Sauvigny chef de son tribunal ?
Louis XV, interpellant le duc de Lauraguais qui rentre d'Angleterre :
- Hé bien Lauraguais, qu'avez-vous appris en Angleterre ?
- Sire, j'ai appris à penser.
- Les chevaux ?
Epigramme sur l'une des trois soeur Nesle, marquise de la Tournelle, devenue maîtresse de Louis XV et obtenant un tabouret de duchesse :
- Incestueuse la Tournelle,
qui des trois êtes la plus belle,
Ce tabouret a de quoi vous rendre bien fière.
Votre mignon devant sert bien en vérité,
Votre gentil derrière.
Louis XVI, refusant de nommer Brienne archevêque de Paris :
- Il eût au moins fallu que l'archevêque de Paris crût en Dieu !
Napoléon sur Talleyrand :
- Vous êtes de la merde dans un bas de soie.
Fouché, sur Talleyrand, nouveau Vice Grand-Electeur de l'Empire :
- C'est bien le seul vice qu'il n'avait encore.
Beaumarchais, sur l'écrivain Suard :
- C'est un homme de bien à qui il n'a manqué qu'un peu d'esprit pour ne pas écrire.
Calonne- Messages : 1134
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