Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
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Monsieur de la Pérouse
Mme de Sabran
Gouverneur Morris
Duc d'Ostrogothie
Mr de Talaru
Marie
Nikko de Chissay
Vicq d Azir
Marie-Jeanne
Calonne
Comtesse Diane
La nuit, la neige
Trianon
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Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Decrès, à propos de Talleyrand :
- Comment voulez-vous que cet homme ne soit pas riche ? Il a vendu tous ceux qui l'ont acheté !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Oui, celle-là est franchement géniale !
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Talleyrand, "pauvre homme" si décrié et sûrement de juste cause. Ce n'est pas les seuls mots à faire franchement rire. Merci cher Calonne, j'adore. Rarement vulgaires (ah! tout l'art du savoir-être du 18ème) , mais pour certaines répliques, il faut avoir le sens de l'humour et ne pas s'offusquer.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Oui, à l'époque, il y avait vraiment un art de parler et qui supposait aussi une parfaite maîtrise et connaissance de la langue française. Comment descendre quelqu'un en une petite phrase définitive, le "mot" dont on ne se relève pas.
Mais il n'y avait pas que le XVIIIème siècle d'ailleurs.
Sarah Bernhardt à une comédienne lui assurant ne jamais avoir le trac avant de monter sur scène :
- Ne vous inquiétez pas, ça viendra le jour où vous aurez du talent...
Mais il n'y avait pas que le XVIIIème siècle d'ailleurs.
Sarah Bernhardt à une comédienne lui assurant ne jamais avoir le trac avant de monter sur scène :
- Ne vous inquiétez pas, ça viendra le jour où vous aurez du talent...
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Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Encore ! C'est tellement génial d'en avoir autant réunis. Merci, you make my day !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Rivarol sur l'abbé Sabatier, qui hésite devant du saucisson d'âne :
- L'abbé n'en mangera pas, il n'est pas anthropophage.
Rivarol toujours, sur le duc d'Orléans qui arbore un visage écarlate, congestionné :
- La débauche le dispense de rougir.
Le Prince de Ligne, au roi de Prusse se plaignant de ne pas avoir de belles fleurs dans son jardin :
- Sire, il y a trop de grenadiers dans ce pays, cela mange tout.
Louise Contat, sur le comte de Narbonne qui vient de devenir l'amant de Germaine de Staël, au visage un peu bourgeonné et couperosé :
- A la rose, il aura préféré le bouton…
Julie de Lespinasse sur Condorcet :
- Il est aussi triste qu'une bougie en train de s'éteindre.
Louis XV, à un familier, lui confiant à propos de Mme du Barry :
- Elle m'a donné des plaisirs que j'ignorais encore.
- Sire, c'est que votre Majesté n'est jamais allé au bordel...
- L'abbé n'en mangera pas, il n'est pas anthropophage.
Rivarol toujours, sur le duc d'Orléans qui arbore un visage écarlate, congestionné :
- La débauche le dispense de rougir.
Le Prince de Ligne, au roi de Prusse se plaignant de ne pas avoir de belles fleurs dans son jardin :
- Sire, il y a trop de grenadiers dans ce pays, cela mange tout.
Louise Contat, sur le comte de Narbonne qui vient de devenir l'amant de Germaine de Staël, au visage un peu bourgeonné et couperosé :
- A la rose, il aura préféré le bouton…
Julie de Lespinasse sur Condorcet :
- Il est aussi triste qu'une bougie en train de s'éteindre.
Louis XV, à un familier, lui confiant à propos de Mme du Barry :
- Elle m'a donné des plaisirs que j'ignorais encore.
- Sire, c'est que votre Majesté n'est jamais allé au bordel...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Talleyrand est redoutable dans le genre.
Je l'aime tellement celle-ci !
Il croit devenir sourd depuis qu'il n'entend plus parler de lui.
Attention à la célèbre injure de Napoléon à Talleyrand.
Selon les historiens (d'après les Mémoires du temps) il y a plusieurs versions, et l'on pense qu'elle est apocryphe même si elle fait désormais partie de l'Histoire.
Je l'aime tellement celle-ci !
Il croit devenir sourd depuis qu'il n'entend plus parler de lui.
Attention à la célèbre injure de Napoléon à Talleyrand.
Selon les historiens (d'après les Mémoires du temps) il y a plusieurs versions, et l'on pense qu'elle est apocryphe même si elle fait désormais partie de l'Histoire.
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Louise Contat, sur le comte de Narbonne qui vient de devenir l'amant de Germaine de Staël, au visage un peu bourgeonné et couperosé :
- A la rose, il aura préféré le bouton…
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Dans le genre redoutable de concision, comment oublier la cultissime oraison funèbre d'Henriette d'Angleterre par Bossuet :
- Madame se meurt, Madame est morte...
- Madame se meurt, Madame est morte...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Extrait d'une lettre de Voltaire à Rousseau, le 30 août 1755 :
J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas.
Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l’ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs.
On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage.
Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi.
Je ne peux non plus m’embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d’Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous.
(...)
François Marie Arouet dit Voltaire et Jean-Jacques Rousseau
François-Marie Suzanne (1750-1802)
Paire de statuettes en pied en plâtre patiné.
Signé «Suzanne» et daté «1790» sur la base.
Ont figuré à l'exposition: "Emilie du Chatelet", une femme des lumières à luneville", en 2017
Source et infos complémentaires : http://www.delon-hoebanx.com/index.jsp?setLng=fr
J’ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas.
Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l’ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs.
On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage.
Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi.
Je ne peux non plus m’embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d’Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous.
(...)
François Marie Arouet dit Voltaire et Jean-Jacques Rousseau
François-Marie Suzanne (1750-1802)
Paire de statuettes en pied en plâtre patiné.
Signé «Suzanne» et daté «1790» sur la base.
Ont figuré à l'exposition: "Emilie du Chatelet", une femme des lumières à luneville", en 2017
Source et infos complémentaires : http://www.delon-hoebanx.com/index.jsp?setLng=fr
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Du même à Jean-Jacques :
L comme luxe, dictionnaire philosophique : "Si l'on entend par luxe tout ce qui est au-delà du nécessaire, le luxe est une suite naturelle des progrès de l'espèce humaine ; et, pour raisonner conséquemment, tout ennemi du luxe doit croire avec Rousseau que l'état de bonheur et de vertu pour l'homme est celui, non de sauvage, mais d'orang-outang "
L comme luxe, dictionnaire philosophique : "Si l'on entend par luxe tout ce qui est au-delà du nécessaire, le luxe est une suite naturelle des progrès de l'espèce humaine ; et, pour raisonner conséquemment, tout ennemi du luxe doit croire avec Rousseau que l'état de bonheur et de vertu pour l'homme est celui, non de sauvage, mais d'orang-outang "
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Mme du Deffand à Voltaire :
- Vous combattez toutes les injustices. Mais que mettez-vous à leur place ?
- Vous combattez toutes les injustices. Mais que mettez-vous à leur place ?
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Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
« La justice, Madame », eut-il pu répondre, en ajoutant : « mais c’est une denrée rare à trouver »...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
La nuit, la neige a écrit:
On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage.
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Louis XV à propos des bruits sur Madame du Barry qu'il prétendait n'être que des mensonges en affirmant qu'un seul homme avait été son amant avant lui, s'entendit répondre par Philippe de Noailles :
" Oui sire, comme votre majesté à succédé à Pharamond"
" Oui sire, comme votre majesté à succédé à Pharamond"
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
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Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Marie-Jeanne a écrit:Louis XV à propos des bruits sur Madame du Barry qu'il prétendait n'être que des mensonges en affirmant qu'un seul homme avait été son amant avant lui, s'entendit répondre par Philippe de Noailles :
" Oui sire, comme votre majesté à succédé à Pharamond"
Chère Marie-Jeanne, ça y est, vous avez passé l'examen avec succès. Bienvenue au Forum de Marie-Antoinette.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Rivarol, sur les chroniques Tableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier :
- Pensées dans la rue et écrites sur la borne...
- Pensées dans la rue et écrites sur la borne...
_________________
J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1134
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Les mots qui font mal...
Célèbre et cinglante sentence de Diderot dans son encyclopédie concernant les marchands merciers : Marchands de tout et faiseurs de rien
_________________
Bientôt reviendra pirouetter dans la volière de Versailles notre petite chouette toute revigorée ! (Merci Lucius)
Nikko de Chissay- Messages : 388
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 72
Localisation : Ruel en Seine et Oise
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Oui Nikko, phrase célèbre restée dans les mémoires de chacun.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Calonne a écrit: Sur le duc de Lauraguais :
- Ses idées ressemblent à des carreaux de vitre entassés dans le panier d'un vitrier : claires une à une et obscures toutes ensemble.
Celle-ci est définitivement ma préférée! à ressortir à l'occasion!
Marie- Messages : 48
Date d'inscription : 14/04/2018
Age : 28
Mme de Sabran- Messages : 55514
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Louis XV demanda au comte de Lauraguais ce qu'il avait appris en Angleterre :
A penser, Sire - Des chevaux, lui répondit le roi en lui tournant le dos.
A penser, Sire - Des chevaux, lui répondit le roi en lui tournant le dos.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les (bons) mots du XVIIIe siècle qui font mal...
Bien répondu !
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
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