Jean-Etienne Liotard
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Trianon
La nuit, la neige
Lucius
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Les Arts et l'artisanat au XVIIIe siècle :: Les arts graphiques et la sculpture
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Jean-Etienne Liotard
Portrait de J.-L Buisson-Boissier (1731.1805)
Portrait de la Duchesse de Coventry
Portrait d'Anne-Germaine Larrivée de Vermenoux (1764)
Autoportrait du pastelliste J-E Liotard
Portrait de Madame Adélaïde, 1753.
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
Je n'ai jamais réussi à me convaincre qu'il s'agissait là du portrait de notre Madame Adélaïde, la superbe, l'impérieuse, l'oubliée Madame Royale !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Jean-Etienne Liotard
Moi non plus !
Ni dans la physionomie , ni dans l'attitude on ne retrouve là Madame Adélaïde...
Bien à vous.
Ni dans la physionomie , ni dans l'attitude on ne retrouve là Madame Adélaïde...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
Merci L’Amour menaçant pour l’ouverture de ce sujet ! J’aime bien les portraits « orientalistes » de Liotard (mais je n’aime guère son célèbre Marie-Antoinette, jeune fille).
.... :
Pourquoi « l’oubliée Madame Royale » ?
J’ai vu ce tableau, à la Galerie des Offices de Florence ( ).
Il n’est pas si grand, c’est ce qui m’a surpris de prime abord.
Mais il est charmant.
Je me souviens que le cartel précisait bien « Madame Adélaïde » ; je ne sais pas ce qu’il faut en penser...
En tous les cas, la National Gallery of Victoria de Melbourne est plus prudente avec ce dessin, qui semble être l’esquisse préparatoire, et titre :
Lady in turkish dress, reading. boudoi32
Voir ici : http://www.ngv.vic.gov.au/col/work/41219
Sur ce site, vous retrouverez d’autres portraits en « turqueries », et notamment celui de l'impératrice Marie-Thérèse (et l’une de ses filles ?), toujours par Liotard.
Je vous recommande ce diaporama, ici : http://jeannedepompadour.blogspot.fr/2012/03/turquerie-in-portrait-paintings.html
Nous connaissions également cet autre portrait, toujours du même :
Lucius a écrit:Je n'ai jamais réussi à me convaincre qu'il s'agissait là du portrait de notre Madame Adélaïde, la superbe, l'impérieuse, l'oubliée Madame Royale !
.... :
Pourquoi « l’oubliée Madame Royale » ?
J’ai vu ce tableau, à la Galerie des Offices de Florence ( ).
Il n’est pas si grand, c’est ce qui m’a surpris de prime abord.
Mais il est charmant.
Je me souviens que le cartel précisait bien « Madame Adélaïde » ; je ne sais pas ce qu’il faut en penser...
En tous les cas, la National Gallery of Victoria de Melbourne est plus prudente avec ce dessin, qui semble être l’esquisse préparatoire, et titre :
Lady in turkish dress, reading. boudoi32
Voir ici : http://www.ngv.vic.gov.au/col/work/41219
Sur ce site, vous retrouverez d’autres portraits en « turqueries », et notamment celui de l'impératrice Marie-Thérèse (et l’une de ses filles ?), toujours par Liotard.
Je vous recommande ce diaporama, ici : http://jeannedepompadour.blogspot.fr/2012/03/turquerie-in-portrait-paintings.html
Nous connaissions également cet autre portrait, toujours du même :
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
Le nom du site m'a surprise ! :
Merci pour cette remarquable galerie !
Merci pour cette remarquable galerie !
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
Pour le portrait de madame Adélaïde, il semble bien qu'il faille se faire une raison même s'il y de quoi ne pas en revenir.
Comment se fait-il qu'on ne voit jamais "portrait supposé être Madame Adélaïde" mais bien le nom de la princesse, sans conteste. Plus une date précise.
Liotard, comme nombre d'artistes a dû laissé des souvenirs où il note au fur et à mesure le nom de ses modèles. S'il dit avoir peint la fille aînée du roi, en sultane, dans une position, disons-le, peu protocolaire, en 1753, nous ne pouvons avoir que peu de doutes.
Pour la ressemblance, cela ne sert à rien de comparer avec d'autres portraits. Nous voyons bien que le portrait de petite fille de Marie-Antoinette du même artiste ressemble trop peu à ceux que nous connaissons. D'autant qu'à ma connaissance, nous n'avons pas d'autres profils de madame Adélaïde.
Encore que dans ce portrait de madame Adélaïde, on y retrouve un air d'autorité, malgré la pose allanguie, tout à fait caractéristique.
Et c'est peut-être moi, je n'en sais rien, mais j'y retrouve des traits de Louis XV...
Peut-être que madame Adélaïde a voulu sacrifier à la mode des turqueries, rivaliser comme elle l'a fait si souvent, avec madame de Pompadour. Si l'impératrice avait franchi le pas, elle pouvait se le permettre. Et un petit portrait tout à fait intime, dans un univers différent, en mode "repos", pouvait non seulement n'avoir aucun incident (il n'allait pas être exposé au Salon, évidemment !) mais aussi lui faire du bien. Souffler un peu...
Et puis, elle n'a en 1753 que 21 ans ! Si elle est déjà orgueilleuse et autoritaire, Fille de France jusqu'au bout des ongles, elle n'est pas encore la vieille fille garante des traditions monarchiques.
Un petit espace de liberté qui permettait à cette jeune fille de se croire une autre personne, dans un autre monde...
Comment se fait-il qu'on ne voit jamais "portrait supposé être Madame Adélaïde" mais bien le nom de la princesse, sans conteste. Plus une date précise.
Liotard, comme nombre d'artistes a dû laissé des souvenirs où il note au fur et à mesure le nom de ses modèles. S'il dit avoir peint la fille aînée du roi, en sultane, dans une position, disons-le, peu protocolaire, en 1753, nous ne pouvons avoir que peu de doutes.
Pour la ressemblance, cela ne sert à rien de comparer avec d'autres portraits. Nous voyons bien que le portrait de petite fille de Marie-Antoinette du même artiste ressemble trop peu à ceux que nous connaissons. D'autant qu'à ma connaissance, nous n'avons pas d'autres profils de madame Adélaïde.
Encore que dans ce portrait de madame Adélaïde, on y retrouve un air d'autorité, malgré la pose allanguie, tout à fait caractéristique.
Et c'est peut-être moi, je n'en sais rien, mais j'y retrouve des traits de Louis XV...
Peut-être que madame Adélaïde a voulu sacrifier à la mode des turqueries, rivaliser comme elle l'a fait si souvent, avec madame de Pompadour. Si l'impératrice avait franchi le pas, elle pouvait se le permettre. Et un petit portrait tout à fait intime, dans un univers différent, en mode "repos", pouvait non seulement n'avoir aucun incident (il n'allait pas être exposé au Salon, évidemment !) mais aussi lui faire du bien. Souffler un peu...
Et puis, elle n'a en 1753 que 21 ans ! Si elle est déjà orgueilleuse et autoritaire, Fille de France jusqu'au bout des ongles, elle n'est pas encore la vieille fille garante des traditions monarchiques.
Un petit espace de liberté qui permettait à cette jeune fille de se croire une autre personne, dans un autre monde...
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
Quelles splendeurs ! boudoi30La nuit, la neige a écrit:Je vous recommande ce diaporama, ici : http://jeannedepompadour.blogspot.fr/2012/03/turquerie-in-portrait-paintings.html
Ce site foisonne de costumes de scènes, c'est spectaculaire ! :n,,;::::!!!:
Merci
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
J'imagine que cela va te donner de remarquables idées ! :n,,;::::!!!:
Invité- Invité
Re: Jean-Etienne Liotard
Reinette a écrit: Comment se fait-il qu'on ne voit jamais "portrait supposé être Madame Adélaïde" mais bien le nom de la princesse, sans conteste. Plus une date précise.
Cela dit on ne cite jamais a source en question. J'aimerais la connaître.
Ce n'est pas la turquerie qui me gêne. Car je trouve qu'on reconnait assez bien Marie-Thérèse, et, si le portrait est inhabituel, il n'est pas "surprenant". Mais là, rien ne me rappelle la princesse, même si ma raison me répète que c'est elle, mon instinct s'y refuse !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Jean-Etienne Liotard
Si vous ouvrez le lien qui évoque l’esquisse qui semble être préparatoire, vous verrez que le musée de Melbourne annonce une période d’attribution de 1740-42 (époque où il séjourne à Costantinople).
C’est étonnant que les conservateurs ne communiquent pas d’avantage entre eux !
Ben alors, les gars...? :
Vers 1752-1753, l’on sait que Liotard, qui séjournait à Paris, avait réalisé ce portrait de Madame Sophie ou Madame Adélaide (l’attribution n’est pas certaine me semble-t-il).
C’est étonnant que les conservateurs ne communiquent pas d’avantage entre eux !
Ben alors, les gars...? :
Vers 1752-1753, l’on sait que Liotard, qui séjournait à Paris, avait réalisé ce portrait de Madame Sophie ou Madame Adélaide (l’attribution n’est pas certaine me semble-t-il).
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
La Nuit, la Neige, votre diaporama est splendide. Que de merveilleux costumes et je me serais bien vue dans plusieurs d'entre eux. :;\':;\':;
J'ai une passion pour la mode et les belles robes. Quel dommage qu'on on ne puisse plus s'habiller ainsi.
J'ai une passion pour la mode et les belles robes. Quel dommage qu'on on ne puisse plus s'habiller ainsi.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
La nuit, la neige a écrit:Si vous ouvrez le lien qui évoque l’esquisse qui semble être préparatoire, vous verrez que le musée de Melbourne annonce une période d’attribution de 1740-42 (époque où il séjourne à Costantinople).
C’est étonnant que les conservateurs ne communiquent pas d’avantage entre eux !
Ben alors, les gars...? :
Vers 1752-1753, l’on sait que Liotard, qui séjournait à Paris, avait réalisé ce portrait de Madame Sophie ou Madame Adélaide (l’attribution n’est pas certaine me semble-t-il).
Là on reconnait beaucoup plus une des sœurs. Et en même temps, ce n'est pas si éloigné du profil de la demoiselle à la turc ....
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Jean-Etienne Liotard
Trianon a écrit:Quel dommage qu'on on ne puisse plus s'habiller ainsi.
Tout dépend de l'occasion
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Jean-Etienne Liotard
Reinette a écrit:Le portrait préparatoire donne du crédit à celui en sultane.
En tout cas, il est évident que le dessin se réfère à la même oeuvre. Après, il est souvent difficile de savoir si un dessin est préparatoire, ou simplement une copie une fois fini ..... Mais je ne crois pas qu'il donne plus d'information sur la personne représentée .... si ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Jean-Etienne Liotard - Turqueries
Je reviens dans ce sujet pour évoquer plus précisément les "turqueries" de Liotard, avec quelques exemples choisis dont les fiches descriptives des musées ou maisons de ventes aux enchères sont intéressantes...
Autoportrait, peint à Vienne en 1744
Jean-Etienne Liotard
Photo : Galleria degli Uffizi
Extrait de sa fiche biographique Wikipédia :
Le peintre rencontre à Florence le chevalier William Ponsonby, devenu plus tard lord Duncannon, qui le persuade de l'accompagner depuis Naples jusqu'à Constantinople, en passant par les îles de la mer Égée.
Ce séjour, qui durera trois années de 1739 à 1742, va profondément marquer le peintre.
William Ponsonby, Viscount Duncannon
Jean-Etienne Liotard,
Photo : Stansted Park Foundation
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2016/07/06/34054939.html
Dessinant de nombreuses scènes de genre locales, il y rencontre Claude Alexandre de Bonneval, qui a pris le nom de Humbaraci Ahmed Pacha, et a ses entrée à la Cour ottomane.
Alexande de Bonneval, Humbaraci Ahmed Pacha
Jean-Etienne Liotard
Voir notre sujet, ici : Le comte Alexandre de Bonneval
Liotard étudie les coutumes, s'en impreigne, adopte les tenues vestimentaires locales et se laisse pousser la barbe.
De Constantinople, il est convoqué à Lași en Moldavie roumaine, puis de là, à Vienne le 2 septembre 1743, où on le surnommera « le peintre turc ».
M. Levett et Mlle Hélène Glavany en costume Turc
M. Levett et Mlle Hélène Glavany en costume Turc
J.E Liotard, vers 1740
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Note de la fiche internet de la base RMN :
Oeuvre sans doute exécutée à Constantinople même, et non en Europe comme c'est le cas d'autres turqueries de Liotard.
Levett, négociant anglais, proche ami du peintre, en costume turc, et mademoiselle Hélène Glavany, fille de l'ancien consul de France en Crimée de 1723 à 1734.
La juxtaposition dans une scène relativement intime de deux personnages n'ayant pas de liens familiaux empêche d'interpréter le tableau comme un véritable portrait.
Comme les rares artistes du XVIIIe siècle ayant eu un contact direct avec l'Orient, la vision de Liotard est parfaitement chaste et pudique, et tranche avec celle des peintres français qui, participant du fantasme d'un Orient voluptueux né de la lecture des Mille et une nuits récemment exhumées par Antoine Galland, ont multiplié les odalisques nues et les sultans empanachés (Boucher, Carle Vanloo, Fragonard, Leprince ...).
La figure de M. Levett en costume turc, assis sur un divan, est dessinée à l'identique sur une feuille du Victoria and Albert Museum de Londres (pierre noire et sanguine, avec traces de lavis, sur papier blanc jauni) ;
A Turk Seated
J.E Liotard, circa 1740
Photo : Victoria and Albert Museum, London
un autre portrait de M. Levett en costume tatare (avec une toque de fourrure), dans une attitude toute différente, est au Louvre ; le dessin a été gravé dans le même sens par Johann Christoph Reinsperger ;
Portrait de M. Levett, négociant anglais, en costume tartare
J.E Liotard
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot
la figure d'Hélène Glavany présente de fortes analogies (posture, costume, tamboura) avec une composition représentant une Jeune Tatare jouant du tamboura, un homme fumant, tous deux assis sur un divan, dont une contre-épreuve est au Louvre.
Jeune tatare jouant du tamboura et homme fumant assis sur un divan
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Les lois de la Sublime Porte régissait alors très strictement les rapports entre les musulmans et les autres communautés et il était impossible pour un Occidental de pénétrer dans le monde secret du sérail, a fortiori d'y portraiturer les femmes.
Le quartier cosmopolite de Galata et de Pera, où les étrangères de toutes origines, grecques, juives et européennes, vivaient au grand jour dans leurs atours orientaux, présentaient au peintre des substituts suffisants à sa quête d'exotisme.
Autoportrait, peint à Vienne en 1744
Jean-Etienne Liotard
Photo : Galleria degli Uffizi
Extrait de sa fiche biographique Wikipédia :
Le peintre rencontre à Florence le chevalier William Ponsonby, devenu plus tard lord Duncannon, qui le persuade de l'accompagner depuis Naples jusqu'à Constantinople, en passant par les îles de la mer Égée.
Ce séjour, qui durera trois années de 1739 à 1742, va profondément marquer le peintre.
William Ponsonby, Viscount Duncannon
Jean-Etienne Liotard,
Photo : Stansted Park Foundation
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2016/07/06/34054939.html
Dessinant de nombreuses scènes de genre locales, il y rencontre Claude Alexandre de Bonneval, qui a pris le nom de Humbaraci Ahmed Pacha, et a ses entrée à la Cour ottomane.
Alexande de Bonneval, Humbaraci Ahmed Pacha
Jean-Etienne Liotard
Voir notre sujet, ici : Le comte Alexandre de Bonneval
Liotard étudie les coutumes, s'en impreigne, adopte les tenues vestimentaires locales et se laisse pousser la barbe.
De Constantinople, il est convoqué à Lași en Moldavie roumaine, puis de là, à Vienne le 2 septembre 1743, où on le surnommera « le peintre turc ».
___________________
M. Levett et Mlle Hélène Glavany en costume Turc
M. Levett et Mlle Hélène Glavany en costume Turc
J.E Liotard, vers 1740
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Note de la fiche internet de la base RMN :
Oeuvre sans doute exécutée à Constantinople même, et non en Europe comme c'est le cas d'autres turqueries de Liotard.
Levett, négociant anglais, proche ami du peintre, en costume turc, et mademoiselle Hélène Glavany, fille de l'ancien consul de France en Crimée de 1723 à 1734.
La juxtaposition dans une scène relativement intime de deux personnages n'ayant pas de liens familiaux empêche d'interpréter le tableau comme un véritable portrait.
Comme les rares artistes du XVIIIe siècle ayant eu un contact direct avec l'Orient, la vision de Liotard est parfaitement chaste et pudique, et tranche avec celle des peintres français qui, participant du fantasme d'un Orient voluptueux né de la lecture des Mille et une nuits récemment exhumées par Antoine Galland, ont multiplié les odalisques nues et les sultans empanachés (Boucher, Carle Vanloo, Fragonard, Leprince ...).
La figure de M. Levett en costume turc, assis sur un divan, est dessinée à l'identique sur une feuille du Victoria and Albert Museum de Londres (pierre noire et sanguine, avec traces de lavis, sur papier blanc jauni) ;
A Turk Seated
J.E Liotard, circa 1740
Photo : Victoria and Albert Museum, London
un autre portrait de M. Levett en costume tatare (avec une toque de fourrure), dans une attitude toute différente, est au Louvre ; le dessin a été gravé dans le même sens par Johann Christoph Reinsperger ;
Portrait de M. Levett, négociant anglais, en costume tartare
J.E Liotard
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot
la figure d'Hélène Glavany présente de fortes analogies (posture, costume, tamboura) avec une composition représentant une Jeune Tatare jouant du tamboura, un homme fumant, tous deux assis sur un divan, dont une contre-épreuve est au Louvre.
Jeune tatare jouant du tamboura et homme fumant assis sur un divan
Photo : RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage
Les lois de la Sublime Porte régissait alors très strictement les rapports entre les musulmans et les autres communautés et il était impossible pour un Occidental de pénétrer dans le monde secret du sérail, a fortiori d'y portraiturer les femmes.
Le quartier cosmopolite de Galata et de Pera, où les étrangères de toutes origines, grecques, juives et européennes, vivaient au grand jour dans leurs atours orientaux, présentaient au peintre des substituts suffisants à sa quête d'exotisme.
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Les turqueries de Jean-Etienne Liotard
Autre exemple intéressant, ce sublime pastel conservé au Rijks Museum d'Amsterdam, représentant Marie Fargues, sa seconde épouse...
Marie Fargues, the Painter’s Wife
Jean-Etienne Liotard, 1756 - 1758
Source : https://www.rijksmuseum.nl/en/rijksstudio/artists/jean-etienne-liotard/objects#/SK-A-240,1
Note du musée :
Liotard was already 54 when he married the 29-yearold Marie Fargues in Amsterdam in 1756.
This extraordinary portrait – it is one of Liotard’s largest pastels and necessitated the use of two pieces of vellum – was probably done shortly following their wedding.
Liotard chose a composition he had first used in a drawing made in Constantinople and had repeated several times in different contexts: it was, indeed, one of the most famous inventions of his persona as ‘Le peintre turc’.
En effet, c'est une composition que nous retrouvons à plusieurs reprises (avec des attributions diverses quant au personnage représenté), dont celles-ci :
Jeune orientale sur un divan en costume turc
Pierre noire et sanguine
Jean-Etienne Liotard
Photo : musée du Louvre département des Arts graphiques
Portrait de Maria Gunning, comtesse de Coventry (1733-1760) ou
Portrait d'une femme pensive sur un canapé et Portrait d'une jeune femme en costume turc, assise sur un canapé.
Jean-Etienne Liotard
Photo : Musée d'Art de d'Histoire de Genève
Jeune femme pensive sur un sopha
Jean-Etienne Liotard
Photo : Christie's
As frequently happened with Liotard and also as testimony to the composition's popularity among his patrons, the artist repeated it - adding the richly coloured medallion Ushak carpet from West Anatolia and a still life including a mirror reflecting the opposite wall - after he came back from his travels.
Besides the present horizontal work, three upright pastels, all on vellum but of various sizes, are known. One, bearing the date '1749' on the backing board, is in the Musée d'Art et d'Histoire, Geneva ; another is in the Wrightsman Collection, New York ; and the third is in the Rijskmuseum, Amsterdam.
A horizontal version, described as 'Une Franque de Constantinople assise sur un sofa, miniature', was exhibited by the artist in 1771.
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2012/07/02/24627088.html
Woman in Turkish Dress, Seated on a Sofa
Jean-Etienne Liotard
Pastel over red chalk underdrawing on parchment
Photo : Wrightsman Collection
Liotard reprendra également cette jolie composition pour en faire un portrait plus précis :
A Woman in Turkish Dress
Attr. Jean Etienne Liotard
Photo : Musée de Pera, Istambul
Liotard painted various models in the same pose he used in A Woman in Turkish Dress, the same Turkish costume and similar background.
In the note behind one of these paintings, which is presently in the Musée d’Art et d’Histoire in Geneva and was done in the early 1750’s, it is written that the lady depicted is a certain Mimica, a young Greek whom Liotard met while in Istanbul.
Another of these models is Maria Gunning (1733-1760), Countess of Coventry, wife of George William Coventry 6th Earl of Coventry and society hostess.
The oldest similar version the painter is a counterproof at the Louvre Museum, based on an unlocated drawing.
Source : https://en.peramuzesi.org.tr/Artwork/A-Woman-in-Turkish-Dress/205/15
Une source d'inspirations pour d'autres peintres contemporains à Liotard, dont par exemple :
Nancy Parsons in Turkish dress
Oil in copper
By George Willison, circa 1771
Photo : Yale Center for British Art
Marie Fargues, the Painter’s Wife
Jean-Etienne Liotard, 1756 - 1758
Source : https://www.rijksmuseum.nl/en/rijksstudio/artists/jean-etienne-liotard/objects#/SK-A-240,1
Note du musée :
Liotard was already 54 when he married the 29-yearold Marie Fargues in Amsterdam in 1756.
This extraordinary portrait – it is one of Liotard’s largest pastels and necessitated the use of two pieces of vellum – was probably done shortly following their wedding.
Liotard chose a composition he had first used in a drawing made in Constantinople and had repeated several times in different contexts: it was, indeed, one of the most famous inventions of his persona as ‘Le peintre turc’.
En effet, c'est une composition que nous retrouvons à plusieurs reprises (avec des attributions diverses quant au personnage représenté), dont celles-ci :
Jeune orientale sur un divan en costume turc
Pierre noire et sanguine
Jean-Etienne Liotard
Photo : musée du Louvre département des Arts graphiques
Portrait de Maria Gunning, comtesse de Coventry (1733-1760) ou
Portrait d'une femme pensive sur un canapé et Portrait d'une jeune femme en costume turc, assise sur un canapé.
Jean-Etienne Liotard
Photo : Musée d'Art de d'Histoire de Genève
Jeune femme pensive sur un sopha
Jean-Etienne Liotard
Photo : Christie's
As frequently happened with Liotard and also as testimony to the composition's popularity among his patrons, the artist repeated it - adding the richly coloured medallion Ushak carpet from West Anatolia and a still life including a mirror reflecting the opposite wall - after he came back from his travels.
Besides the present horizontal work, three upright pastels, all on vellum but of various sizes, are known. One, bearing the date '1749' on the backing board, is in the Musée d'Art et d'Histoire, Geneva ; another is in the Wrightsman Collection, New York ; and the third is in the Rijskmuseum, Amsterdam.
A horizontal version, described as 'Une Franque de Constantinople assise sur un sofa, miniature', was exhibited by the artist in 1771.
Source : http://www.alaintruong.com/archives/2012/07/02/24627088.html
Woman in Turkish Dress, Seated on a Sofa
Jean-Etienne Liotard
Pastel over red chalk underdrawing on parchment
Photo : Wrightsman Collection
Liotard reprendra également cette jolie composition pour en faire un portrait plus précis :
A Woman in Turkish Dress
Attr. Jean Etienne Liotard
Photo : Musée de Pera, Istambul
Liotard painted various models in the same pose he used in A Woman in Turkish Dress, the same Turkish costume and similar background.
In the note behind one of these paintings, which is presently in the Musée d’Art et d’Histoire in Geneva and was done in the early 1750’s, it is written that the lady depicted is a certain Mimica, a young Greek whom Liotard met while in Istanbul.
Another of these models is Maria Gunning (1733-1760), Countess of Coventry, wife of George William Coventry 6th Earl of Coventry and society hostess.
The oldest similar version the painter is a counterproof at the Louvre Museum, based on an unlocated drawing.
Source : https://en.peramuzesi.org.tr/Artwork/A-Woman-in-Turkish-Dress/205/15
Une source d'inspirations pour d'autres peintres contemporains à Liotard, dont par exemple :
Nancy Parsons in Turkish dress
Oil in copper
By George Willison, circa 1771
Photo : Yale Center for British Art
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 08 Avr 2018, 18:42, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Les turqueries de Jean-Etienne Liotard
Autres exemples de variantes (ou plutôt là de copies), mais cette fois-ci avec de petits formats ou miniatures, que Liotard appréciait également...
Une fois encore, le modèle n'est pas clairement identifié.
Je cite le commentaire de l'expert de chez Christie's N.Y, qui présentait cette miniature en vente aux enchères en 2009.
Prix réalisé, à l'époque, 638 500 USD. Pas mal, pour une miniature...
Presumed portrait of Laura Tarsi in Turkish dress
Jean-Étienne Liotard (1702-1789)
Miniature sur ivoire 10,2 x 8,3 cm
Photo : Christie's
Source : https://www.christies.com/lotfinder/paintings/jean-etienne-liotard-presumed-portrait-of-laura-tars-5175601
Note de la maison de vente (extraits) :
The present portrait is a rare example of his work on ivory that exhibits some of the technique of Persian miniatures in its minute, highly colored details. It is a confluence of the real and imagined, the exotic and the familiar, inspired and informed by his time in the Levant.
This previously unrecorded image and three other versions of it have traditionally been considered portraits of Laura Tarsi, a Greek woman thought to be the mistress of the Marques of Granby (1721-1770) when both were living in Constantinople in the 1740s.
Perhaps the reason for this identification is related to the fact that a version of this portrait was at one point in the collection of the Marquess of Granby (now in the Fitzwilliam Museum, Cambridge)
Laura Tarsi, 'a Grecian lady', late 1740s
Jean-Etienne Liotard
Watercolour and bodycolour on ivory
Photo : The Fitzwilliam Museum, Cambridge
In addition to the Fitzwilliam portrait, the other two versions are Lady in a red dress with a black coat (Nationalmuseum, Stockholm),
Bien mal encadré !
Inconnue en costume turc
Jean-Etienne Liotard
Dimensions : 9,5 x 8 cm
Photo : Bodil Beckman / National Museum Stockholm
Source : http://collection.nationalmuseum.se/
and Lady in a pink dress with a black coat (Hermitage Museum, St. Petersburg).
Unknown Lady in Turkish Dress (Presumed of Laura Tarsi)
Watercolour and gouache on ivory
Jean-Etienne Liotard
Dimensions : 9,5 х 6,9 cm
Source : www.hermitagemuseum.org
Although the identification of the sitter cannot be confirmed definitively, this type of portrait of a Western woman in exotic dress is one at which Liotard excelled and made popular while in Constantinople and after his return to Western Europe.
(...)
One can imagine Liotard keeping these costumes in his studio for models and other sitters to wear, and the commissions could have been for specific portraits in turquerie style or of beautiful and exotic images in an Orientalist style.
Une fois encore, le modèle n'est pas clairement identifié.
Je cite le commentaire de l'expert de chez Christie's N.Y, qui présentait cette miniature en vente aux enchères en 2009.
Prix réalisé, à l'époque, 638 500 USD. Pas mal, pour une miniature...
Presumed portrait of Laura Tarsi in Turkish dress
Jean-Étienne Liotard (1702-1789)
Miniature sur ivoire 10,2 x 8,3 cm
Photo : Christie's
Source : https://www.christies.com/lotfinder/paintings/jean-etienne-liotard-presumed-portrait-of-laura-tars-5175601
Note de la maison de vente (extraits) :
The present portrait is a rare example of his work on ivory that exhibits some of the technique of Persian miniatures in its minute, highly colored details. It is a confluence of the real and imagined, the exotic and the familiar, inspired and informed by his time in the Levant.
This previously unrecorded image and three other versions of it have traditionally been considered portraits of Laura Tarsi, a Greek woman thought to be the mistress of the Marques of Granby (1721-1770) when both were living in Constantinople in the 1740s.
Perhaps the reason for this identification is related to the fact that a version of this portrait was at one point in the collection of the Marquess of Granby (now in the Fitzwilliam Museum, Cambridge)
Laura Tarsi, 'a Grecian lady', late 1740s
Jean-Etienne Liotard
Watercolour and bodycolour on ivory
Photo : The Fitzwilliam Museum, Cambridge
In addition to the Fitzwilliam portrait, the other two versions are Lady in a red dress with a black coat (Nationalmuseum, Stockholm),
Bien mal encadré !
Inconnue en costume turc
Jean-Etienne Liotard
Dimensions : 9,5 x 8 cm
Photo : Bodil Beckman / National Museum Stockholm
Source : http://collection.nationalmuseum.se/
and Lady in a pink dress with a black coat (Hermitage Museum, St. Petersburg).
Unknown Lady in Turkish Dress (Presumed of Laura Tarsi)
Watercolour and gouache on ivory
Jean-Etienne Liotard
Dimensions : 9,5 х 6,9 cm
Source : www.hermitagemuseum.org
Although the identification of the sitter cannot be confirmed definitively, this type of portrait of a Western woman in exotic dress is one at which Liotard excelled and made popular while in Constantinople and after his return to Western Europe.
(...)
One can imagine Liotard keeping these costumes in his studio for models and other sitters to wear, and the commissions could have been for specific portraits in turquerie style or of beautiful and exotic images in an Orientalist style.
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
Nous retrouvons la même posture (main sur la hanche, et l'autre tenant le manche d'un poignard ) et quasiment les mêmes atours avec cette miniature qui représente, cette fois-ci, la très impérieuse Marie-Thérése...
Portrait de l'impératrice Marie Thérèse d’Autriche en costume turc
Jean-Étienne Liotard, entre 1743 et 1745
Miniature, 7, 3 x 5, 4 cm.
Photo : Maurice Aeschimann / Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie, Genève
Mais qu'en est-il de ce dessin, que le Musée du Louvre, à l'occasion d'une exposition en 1992, titrait :
- L'impératrice Marie Thérèses d'Autriche suivie de sa fille, en costume turc ?
L'impératrice Marie Thérèses d'Autriche suivie de sa fille, en costume turc
LIOTARD Jean-Etienne
Pierre noire et sanguine
- Exposé à Genève, Musée d'Art et d'Histoire de Genève ; Exposé à Paris, Musée du Louvre
Notice 42, rédigée par DE HERDT Anne, sous le titre : L'impératrice Marie Thérèse d'Autriche suivie de sa fille Marie-Anne, toutes deux en costume turc.
Photo : RMN / Musée du Louvre
Pourquoi cette attribution ?
Nous savons que Liotard est retourné à Vienne en 1743, pour un court séjour, durant lequel, je cite Wiki :
Il réalise les portraits de François Ier et de l’impératrice Marie-Thérèse qu'on cite parmi ses chefs-d'œuvre, ainsi que d'autres membres de la cour.
De là, il se rend à Venise où son frère Michel séjournait. Le comte Francesco Algarotti se porte acquéreur de La Belle Chocolatière (Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister), un autre de ses chefs-d'œuvre.
Il exécute aussi son autoportrait en Turc pour la galerie des Offices de Florence.
Il repart ensuite pour Darmstadt, peint des membres de la cour de Hesse, et finit par revenir à Genève où il est célébré par les membres du conseils de la république. Nous sommes en 1746.
Si l'on suit la fiche descriptive de ce dessin, l'archiduchesse Marie-Anne (née en 1738) a donc, durant cette période, entre 5 et 8 ans.
Bon....
En 2008, la maison Christie's proposait en vente aux enchères :
Circle of Jean-Etienne Liotard
A European woman in Turkish costume with a girl behind her
Photo : Christie's
Note au catalogue :
Based on an engraving after Liotard by Joseph Cameratta entitled Une dame franque de Pera à Constantinople recevant visite.
The inscription on the print notes that the faces were engraved by Liotard, while the figures were executed by Cameratta.
(...)
The engraving was made after a drawing executed in 1740-42 now in Geneva, Musée d'art et d'histoire (Inv. 1931-6; Dessins de Liotard, exhib. cat. Geneva, Musée d'art et d'histoire and Paris, Musée du Louvre, 1992, no. 42) of which there is a reworked couterproof in the Louvre (RF 1392, identified as The Empress Maria Theresa of Austria and her daughter).
Voici donc la gravure et le dessin, conservaient par le Musée d'Art et d'Histoire de Genève, et qui titre ainsi les deux oeuvres :
Dame franque de Péra suivie d'une fillette
Jean-Etienne Liotard, 1738 - 1742
Sanguine et pierre noire sur papier vergé
Photo : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Une Dame Franque de Pera à Constantinople recevant visite
Jean-Etienne Liotard et Giuseppe II Camareta, 1744
Eau-forte vergéPhoto : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Enfin, en 2009, Christie's proposait également en vente aux enchères :
Dame Franque de Galata et sa servant Turque
Dame Franque de Péra et sa Fille
Jean-Etienne Liotard and Joseph Camerata, 1744
Photo : Christie's
Note au catalogue :
Engravings, 1744
fine impressions of these rare prints, the faces engraved by Liotard, the figures by Joseph Cameratta, the latter on laid paper watermark Auvergne 1742, the former on similar paper without watermark, with margins, T. 99
Ainsi donc Liotard aurait lui-même gravé les visages de ces compositions en 1744.
Sur l'estampe est bien mentionné, en sous-titre :
Une dame Franque de Péra recevant visite
Dessiné d'après nature à Constantinople par J. Etienne Liotard
Photo : Christie's
Avez-vous tout suivi ?
Portrait de l'impératrice Marie Thérèse d’Autriche en costume turc
Jean-Étienne Liotard, entre 1743 et 1745
Miniature, 7, 3 x 5, 4 cm.
Photo : Maurice Aeschimann / Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie, Genève
___________
Mais qu'en est-il de ce dessin, que le Musée du Louvre, à l'occasion d'une exposition en 1992, titrait :
- L'impératrice Marie Thérèses d'Autriche suivie de sa fille, en costume turc ?
L'impératrice Marie Thérèses d'Autriche suivie de sa fille, en costume turc
LIOTARD Jean-Etienne
Pierre noire et sanguine
- Exposé à Genève, Musée d'Art et d'Histoire de Genève ; Exposé à Paris, Musée du Louvre
Notice 42, rédigée par DE HERDT Anne, sous le titre : L'impératrice Marie Thérèse d'Autriche suivie de sa fille Marie-Anne, toutes deux en costume turc.
Photo : RMN / Musée du Louvre
Pourquoi cette attribution ?
Nous savons que Liotard est retourné à Vienne en 1743, pour un court séjour, durant lequel, je cite Wiki :
Il réalise les portraits de François Ier et de l’impératrice Marie-Thérèse qu'on cite parmi ses chefs-d'œuvre, ainsi que d'autres membres de la cour.
De là, il se rend à Venise où son frère Michel séjournait. Le comte Francesco Algarotti se porte acquéreur de La Belle Chocolatière (Dresde, Gemäldegalerie Alte Meister), un autre de ses chefs-d'œuvre.
Il exécute aussi son autoportrait en Turc pour la galerie des Offices de Florence.
Il repart ensuite pour Darmstadt, peint des membres de la cour de Hesse, et finit par revenir à Genève où il est célébré par les membres du conseils de la république. Nous sommes en 1746.
Si l'on suit la fiche descriptive de ce dessin, l'archiduchesse Marie-Anne (née en 1738) a donc, durant cette période, entre 5 et 8 ans.
Bon....
En 2008, la maison Christie's proposait en vente aux enchères :
Circle of Jean-Etienne Liotard
A European woman in Turkish costume with a girl behind her
Photo : Christie's
Note au catalogue :
Based on an engraving after Liotard by Joseph Cameratta entitled Une dame franque de Pera à Constantinople recevant visite.
The inscription on the print notes that the faces were engraved by Liotard, while the figures were executed by Cameratta.
(...)
The engraving was made after a drawing executed in 1740-42 now in Geneva, Musée d'art et d'histoire (Inv. 1931-6; Dessins de Liotard, exhib. cat. Geneva, Musée d'art et d'histoire and Paris, Musée du Louvre, 1992, no. 42) of which there is a reworked couterproof in the Louvre (RF 1392, identified as The Empress Maria Theresa of Austria and her daughter).
Voici donc la gravure et le dessin, conservaient par le Musée d'Art et d'Histoire de Genève, et qui titre ainsi les deux oeuvres :
Dame franque de Péra suivie d'une fillette
Jean-Etienne Liotard, 1738 - 1742
Sanguine et pierre noire sur papier vergé
Photo : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Une Dame Franque de Pera à Constantinople recevant visite
Jean-Etienne Liotard et Giuseppe II Camareta, 1744
Eau-forte vergéPhoto : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Enfin, en 2009, Christie's proposait également en vente aux enchères :
Dame Franque de Galata et sa servant Turque
Dame Franque de Péra et sa Fille
Jean-Etienne Liotard and Joseph Camerata, 1744
Photo : Christie's
Note au catalogue :
Engravings, 1744
fine impressions of these rare prints, the faces engraved by Liotard, the figures by Joseph Cameratta, the latter on laid paper watermark Auvergne 1742, the former on similar paper without watermark, with margins, T. 99
Ainsi donc Liotard aurait lui-même gravé les visages de ces compositions en 1744.
Sur l'estampe est bien mentionné, en sous-titre :
Une dame Franque de Péra recevant visite
Dessiné d'après nature à Constantinople par J. Etienne Liotard
Photo : Christie's
Avez-vous tout suivi ?
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
La nuit, la neige a écrit:
Avez-vous tout suivi ?
... avec un immense plaisir, cher ami, merci !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jean-Etienne Liotard
A noter que Liotard représentera également cette Dame Franque dans son même costume, mais toute seule...
Portrait d'une dame franque de Constantinople
Jean-Etienne Liotard
Photo : Musée du Louvre département des Arts graphiques
Ou plus particulièrement proche des dessins précédents, celle-ci encore :
Dame franque de Péra à Constantinople
Pastel sur papier collé sur toile
Photo : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Et pour en revenir à Marie-Thérèse, voilà qui a certainement inspiré (du moins pour la robe) Martin Van Meytens, avec son portrait de "L'impératrice au masque, en costume turc", lui aussi peint en 1744.
Maria Theresia mit Maske in einem türkischen Gewand
Martin Van Meytens, 1744
Photo : Château de Schöbrunn
Portrait d'une dame franque de Constantinople
Jean-Etienne Liotard
Photo : Musée du Louvre département des Arts graphiques
Ou plus particulièrement proche des dessins précédents, celle-ci encore :
Dame franque de Péra à Constantinople
Pastel sur papier collé sur toile
Photo : Cabinet d'arts graphiques des Musées d'art et d'histoire, Genève
Et pour en revenir à Marie-Thérèse, voilà qui a certainement inspiré (du moins pour la robe) Martin Van Meytens, avec son portrait de "L'impératrice au masque, en costume turc", lui aussi peint en 1744.
Maria Theresia mit Maske in einem türkischen Gewand
Martin Van Meytens, 1744
Photo : Château de Schöbrunn
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Jean-Etienne Liotard
La nuit, la neige a écrit:
Et pour en revenir à Marie-Thérèse, voilà qui a certainement inspiré (du moins pour la robe) Martin Van Meytens, avec son portrait de "L'impératrice au masque, en costume turc", lui aussi peint en 1744.
Oui, certainement .
J'aime bien cette expression " dame franque " . Elle fait moyenâgeux . Nous la lisions aussi cette semaine sous la plume de Calonne ( notre Calonne ) au sujet de Marie Petit, ambassadrice du Roi-Soleil en Perse... tu te souviens ?
C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t267p75-ailleurs-dans-le-monde-en-1789#119792
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Les turqueries de Jean-Etienne Liotard - Richard Pococke
Après le "tout petit", le bien plus grand !
Ils ne sont pas si communs dans l'oeuvre de Liotard...
Exhibition Review : Jean-Etienne Liotard at the Royal Academy, 2015-2016
Source : https://londonvisitors.wordpress.com/
Portrait de Richard Pococke
Portrait de Richard Pococke
Jean-Etienne Liotard, vers 1740
Huile sur toile 202 X 134 cm
Photo : Musée d'art et d'histoire, Genève. Dépôt de la Fondation Gottfried Keller
Dont le musée du Louvre conserve ce dessin ou étude préparatoire :
Portrait de l'archéologue et théologien Richard Pococke
Jean-Etienne Liotard
Pierre noire et sanguine
Photo : musée du Louvre département des Arts graphiques
Qui était Richard Pococke ?
Richard Pococke (né à Southampton en 1704 - décédé en septembre 1765) est un anthropologue et égyptologue anglais.
Pococke était un grand voyageur, particulièrement en Égypte entre 1737 et 1741, où il a visité la vallée des rois.
En 1741, il s'est rendu à la mer de Glace avec son compatriote William Windham, ce qui est souvent vu comme le tout début de l'essor touristique de la vallée de Chamonix.
Peu avant sa mort, il a été nommé évêque de Meath.
* Source Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Pococke (notre homme mérite mieux )
Cet aventurier et scientifique touche-à-tout a publié en 1743 et 1745 :
A Description of the East and Some other Countries, vol. I: Observations on Egypt
A Description of the East and Some other Countries, vol. II
- Part 1, Observations on Palæstina or the Holy Land, Syria, Mesopotamia, Cyprus, and Candia.
- Part 2, Observations on the islands of the Archipelago, Asia Minor, Thrace, Greece, and some other parts of Europe.
A découvrir, ici : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:A_description_of_the_East,_and_some_other_countries_(1743)
Avec ces quelques illustrations, par exemple :
Mais aussi...
Ils ne sont pas si communs dans l'oeuvre de Liotard...
Exhibition Review : Jean-Etienne Liotard at the Royal Academy, 2015-2016
Source : https://londonvisitors.wordpress.com/
Portrait de Richard Pococke
- Spoiler:
- Que je qualifierais volontiers de "en gaulle" ou en "Gouv', early in the morning"...
Portrait de Richard Pococke
Jean-Etienne Liotard, vers 1740
Huile sur toile 202 X 134 cm
Photo : Musée d'art et d'histoire, Genève. Dépôt de la Fondation Gottfried Keller
Dont le musée du Louvre conserve ce dessin ou étude préparatoire :
Portrait de l'archéologue et théologien Richard Pococke
Jean-Etienne Liotard
Pierre noire et sanguine
Photo : musée du Louvre département des Arts graphiques
Qui était Richard Pococke ?
Richard Pococke (né à Southampton en 1704 - décédé en septembre 1765) est un anthropologue et égyptologue anglais.
Pococke était un grand voyageur, particulièrement en Égypte entre 1737 et 1741, où il a visité la vallée des rois.
En 1741, il s'est rendu à la mer de Glace avec son compatriote William Windham, ce qui est souvent vu comme le tout début de l'essor touristique de la vallée de Chamonix.
Peu avant sa mort, il a été nommé évêque de Meath.
* Source Wiki : https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Pococke (notre homme mérite mieux )
Cet aventurier et scientifique touche-à-tout a publié en 1743 et 1745 :
A Description of the East and Some other Countries, vol. I: Observations on Egypt
A Description of the East and Some other Countries, vol. II
- Part 1, Observations on Palæstina or the Holy Land, Syria, Mesopotamia, Cyprus, and Candia.
- Part 2, Observations on the islands of the Archipelago, Asia Minor, Thrace, Greece, and some other parts of Europe.
A découvrir, ici : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:A_description_of_the_East,_and_some_other_countries_(1743)
Avec ces quelques illustrations, par exemple :
Mais aussi...
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
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