Les bagues d'Axel de Fersen
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Historia-secrets et la bague dite de Fersen
HISTORIAE-SECRETS
le 8 novembre 2016
S’inspirant de l’esprit des cabinets de curiosités, en vogue en Europe du XVIe au XVIIIe siècle et ancêtres des musées d’aujourd’hui, HISTORIAE-SECRETS.com est le premier Cabinet de Curiosités au monde, dédié aux Grands Personnages de l’Histoire et à leurs lieux de mémoire.
HISTORIAE-SECRETS.com a pour vocation de célébrer, promouvoir et perpétuer la mémoire des Grands Illustres de l’Histoire, par la reconstitution et la reproduction d’objets et de produits d’Art et d’Histoire, uniques, inédits et insolites, ayant tenu une place importante dans leurs vies. A l’occasion de ce lancement, HISTORIAE SECRETS présentera la reconstitution d’une bague historique figurant parmi les plus mythiques de l’Histoire.
Le 5 septembre 1791, la reine Marie Antoinette, alors maintenue en captivité aux Tuileries, adressa une bague à son amant, le comte suédois Axel de Fersen, par l’intermédiaire d’un proche, le comte Esterhazy. Or cette bague n’est, selon toute vraisemblance, jamais parvenue à son destinataire.
Par la reconstitution de cette bague, HISTORIAE SECRETS a souhaité rendre justice à l’une des histoires d’amour les plus emblématiques de l’Histoire, en permettant que, 225 ans plus tard, elle parvienne enfin à son destinataire.
L’original numéroté 01 du facsimilé de cette bague sera en effet tout prochainement, officiellement remis au Château de Löfstad en Suède, l’un des châteaux d’Axel de Fersen, pour y être intégré dans la collection du musée et exposé au public.
Mathieu DA VINHA, historien spécialiste de Versailles, a présenté l’histoire de cette bague, dont la technique de fabrication a totalement disparu du monde de la joaillerie. La reconstitution du facsimile de la bague de Marie-Antoinette est le fruit d’un très important travail de recherche, d’expérimentation et de prototypage, en collaboration avec de nombreux artisans d’Art et du Patrimoine.
" J'existe mon bien aimé, et c'est pour vous adorer"
"Adieu, le plus aimé des hommes" "
Je vous aimerai jusqu’à la mort"
Extraits de lettres de Marie-Antoinette à Axel de Fersen
Un objet d’Histoire qui avait disparu et que l’on exhume, le savoir-faire d’un métier d’art oublié que l’on ressuscite, voilà toute la magie et toute l’ambition d’HISTORIAE SECRETS symbolisées par cette bague.
Le Cercle Suédois de Paris situé en face des Tuileries, où Marie-Antoinette fut maintenue en captivité, a permis de célébrer hier, 8 novembre 2016, cette reconstitution au plus près de l’Histoire. Nous avons fêté ce double événement historique :
la naissance d’HISTORIAE-SECRETS.com,
acteur de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine d’Art et d’Histoire de France,
et la renaissance de la Bague d’Amour de Marie-Antoinette
Mathieu da Vinha , historien et directeur scientifique du Centre de Recherche du Château de Versailles depuis 11 ans, est l'auteur de plusieurs études et articles, il travaille aujourd’hui plus spécifiquement sur les usages de la cour de France (Maison du Roi, domesticité royale et princière) et sur le fonctionnement quotidien du château de Versailles sous l’Ancien Régime, thèmes sur lesquels il a publié trois livres (Le Versailles de Louis XIV, Perrin, 2009 [rééd. Tempus en 2012], Alexandre Bontemps, premier valet de chambre de Louis XIV, Perrin, 2011 et Au service du roi : Dans les coulisses de Versailles, Tallandier, 2015).
le 8 novembre 2016
S’inspirant de l’esprit des cabinets de curiosités, en vogue en Europe du XVIe au XVIIIe siècle et ancêtres des musées d’aujourd’hui, HISTORIAE-SECRETS.com est le premier Cabinet de Curiosités au monde, dédié aux Grands Personnages de l’Histoire et à leurs lieux de mémoire.
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Le 5 septembre 1791, la reine Marie Antoinette, alors maintenue en captivité aux Tuileries, adressa une bague à son amant, le comte suédois Axel de Fersen, par l’intermédiaire d’un proche, le comte Esterhazy. Or cette bague n’est, selon toute vraisemblance, jamais parvenue à son destinataire.
Par la reconstitution de cette bague, HISTORIAE SECRETS a souhaité rendre justice à l’une des histoires d’amour les plus emblématiques de l’Histoire, en permettant que, 225 ans plus tard, elle parvienne enfin à son destinataire.
L’original numéroté 01 du facsimilé de cette bague sera en effet tout prochainement, officiellement remis au Château de Löfstad en Suède, l’un des châteaux d’Axel de Fersen, pour y être intégré dans la collection du musée et exposé au public.
Mathieu DA VINHA, historien spécialiste de Versailles, a présenté l’histoire de cette bague, dont la technique de fabrication a totalement disparu du monde de la joaillerie. La reconstitution du facsimile de la bague de Marie-Antoinette est le fruit d’un très important travail de recherche, d’expérimentation et de prototypage, en collaboration avec de nombreux artisans d’Art et du Patrimoine.
" J'existe mon bien aimé, et c'est pour vous adorer"
"Adieu, le plus aimé des hommes" "
Je vous aimerai jusqu’à la mort"
Extraits de lettres de Marie-Antoinette à Axel de Fersen
Un objet d’Histoire qui avait disparu et que l’on exhume, le savoir-faire d’un métier d’art oublié que l’on ressuscite, voilà toute la magie et toute l’ambition d’HISTORIAE SECRETS symbolisées par cette bague.
Le Cercle Suédois de Paris situé en face des Tuileries, où Marie-Antoinette fut maintenue en captivité, a permis de célébrer hier, 8 novembre 2016, cette reconstitution au plus près de l’Histoire. Nous avons fêté ce double événement historique :
la naissance d’HISTORIAE-SECRETS.com,
acteur de la sauvegarde et de la promotion du patrimoine d’Art et d’Histoire de France,
et la renaissance de la Bague d’Amour de Marie-Antoinette
Mathieu da Vinha , historien et directeur scientifique du Centre de Recherche du Château de Versailles depuis 11 ans, est l'auteur de plusieurs études et articles, il travaille aujourd’hui plus spécifiquement sur les usages de la cour de France (Maison du Roi, domesticité royale et princière) et sur le fonctionnement quotidien du château de Versailles sous l’Ancien Régime, thèmes sur lesquels il a publié trois livres (Le Versailles de Louis XIV, Perrin, 2009 [rééd. Tempus en 2012], Alexandre Bontemps, premier valet de chambre de Louis XIV, Perrin, 2011 et Au service du roi : Dans les coulisses de Versailles, Tallandier, 2015).
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Voici la bague et elle sera remise le 22 Novembre prochain au château de LOFSTAD qui appartenait à la sœur d'AXEL - SOPHIE PIPER.
Je suis de très près ce dossier ayant mis en contact la SOCIÉTÉ créatrice et mon amie, guide en français sur place, ELISABET en lui rappelant d'évoquer Llung où vécu AXEL et dans l'église se trouve le caveau de la famille.
J'ai indiqué aussi que créer pour le public une bague en or serait d'un montant trop élevé pour une excellente vente, car c'est un anneau difficile à porter pour les hommes comme pour les femmes, et j'ai suggéré d'en faire une plus modeste dans un métal , type argent ou genre pour une plus grande diffusion, même si elle reste dans une vitrine.
MARIE ANTOINETTE
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
;
C'est vrai, chère Marie-Antoinette , mais comme il est dit juste au-dessus :
La fabrication de cette bague demande des compétences très particulières, aujourd'hui disparues, qu'il a donc fallu retrouver, étudier, reproduire.
Pourquoi ?
La bague a la grande originalité d'être réversible.
L' inscription " Lâche qui les abandonne " et les trois fleurs de lys sont gravées sur sur verre églomisé .
« Qu'es aco » ? dirait Léonard .
Eh bien, la technique du verre églomisé remonte à l'Antiquité. Elle consiste à fixer une mince feuille d'or ou d'argent sous le verre ; le dessin est exécuté à la pointe sèche et est maintenu par une deuxième couche ou une plaque de verre. Cependant le procédé est fragile, d'une part parce que le support est le verre et d'autre part parce que l'or a tendance à se déliter avec le temps et en raison de la chaleur, qu'elle vienne du chauffage ou des rayons du soleil.
Cette fragilité extrême explique la disparition pure et simple de la bague dont vous nous montrez le dessin ( extrait des mémoires du comte Eterhazy ) .
Dans l'Antiquité, les artisans égyptiens savaient déjà souder au feu des feuilles d'or entre deux pellicules de verre.
Lors de la Renaissance, la technique est utilisée dans la décoration des cabinets : des panneaux ornés de rinceaux et d'arabesques sur fond doré habillent les façades des tiroirs. Dès le XVIIIème siècle, siècle des Lumières, la technique se répand en Europe sur le couvercle de bibelots, de bonbonnières, tabatières et sur des miroirs. Ce procédé était utilisé en Bohême sous le nom de Zwischengoldglasser. ( ... à vos souhaits ! : )
En France, c'est Jean-Baptiste Glomy (vers 1711-1786), encadreur parisien des rois Louis XV puis Louis XVI, qui remit ce procédé à la mode. Il utilisa notamment cette technique pour agrémenter l'encadrement de ses gravures en les entourant d'un filet d'or, donnant par la suite son nom au procédé. Il l'appliqua au passe-partout des gravures et connut un tel succès, surtout à partir des années 1780, que le verre églomisé perpétua désormais son nom.
Cet objet est d'une d'une préciosité et d'une rareté qui en font le prix, certainement exorbitant .
Il n'existe que le prototype, la première, qui sera offerte à Lösfstad fin novembre ( le château de Versailles n'a pas été intéressé ) . Il n'en sera fabriqué que 10 exemplaires numérotés, au total.
C'est vrai, chère Marie-Antoinette , mais comme il est dit juste au-dessus :
... la technique de fabrication ( de cette bague ) a totalement disparu du monde de la joaillerie. La reconstitution du facsimile de la bague de Marie-Antoinette est le fruit d’un très important travail de recherche, d’expérimentation et de prototypage, en collaboration avec de nombreux artisans d’Art et du Patrimoine.
La fabrication de cette bague demande des compétences très particulières, aujourd'hui disparues, qu'il a donc fallu retrouver, étudier, reproduire.
Pourquoi ?
La bague a la grande originalité d'être réversible.
L' inscription " Lâche qui les abandonne " et les trois fleurs de lys sont gravées sur sur verre églomisé .
« Qu'es aco » ? dirait Léonard .
Eh bien, la technique du verre églomisé remonte à l'Antiquité. Elle consiste à fixer une mince feuille d'or ou d'argent sous le verre ; le dessin est exécuté à la pointe sèche et est maintenu par une deuxième couche ou une plaque de verre. Cependant le procédé est fragile, d'une part parce que le support est le verre et d'autre part parce que l'or a tendance à se déliter avec le temps et en raison de la chaleur, qu'elle vienne du chauffage ou des rayons du soleil.
Cette fragilité extrême explique la disparition pure et simple de la bague dont vous nous montrez le dessin ( extrait des mémoires du comte Eterhazy ) .
Dans l'Antiquité, les artisans égyptiens savaient déjà souder au feu des feuilles d'or entre deux pellicules de verre.
Lors de la Renaissance, la technique est utilisée dans la décoration des cabinets : des panneaux ornés de rinceaux et d'arabesques sur fond doré habillent les façades des tiroirs. Dès le XVIIIème siècle, siècle des Lumières, la technique se répand en Europe sur le couvercle de bibelots, de bonbonnières, tabatières et sur des miroirs. Ce procédé était utilisé en Bohême sous le nom de Zwischengoldglasser. ( ... à vos souhaits ! : )
En France, c'est Jean-Baptiste Glomy (vers 1711-1786), encadreur parisien des rois Louis XV puis Louis XVI, qui remit ce procédé à la mode. Il utilisa notamment cette technique pour agrémenter l'encadrement de ses gravures en les entourant d'un filet d'or, donnant par la suite son nom au procédé. Il l'appliqua au passe-partout des gravures et connut un tel succès, surtout à partir des années 1780, que le verre églomisé perpétua désormais son nom.
Cet objet est d'une d'une préciosité et d'une rareté qui en font le prix, certainement exorbitant .
Il n'existe que le prototype, la première, qui sera offerte à Lösfstad fin novembre ( le château de Versailles n'a pas été intéressé ) . Il n'en sera fabriqué que 10 exemplaires numérotés, au total.
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
;
La bague dupliquée est bien celle dont notre Marie-Antoinette nous poste la représentation juste au-dessus ( qui figure dans les Mémoires du comte Esterhazy ), avec la devise " Lâche qui les abandonne " mais ce n'est pas l'anneau que Marie-Antoinette destine à Fersen ( si l'on en croit la description ci-après de la plume même d'Esterhazy ) ) .
Mathieu Da Vinha commence par nous expliquer l'historique de la relation de Marie-Antoinette son amitié pour Esterhazy, son amour pour Fersen, le premier qui servira d'intermédiaire avec le second après le désastre de Varennes, avant de nous lire les lettres de la reine à Esterhazy, puis d'Esterhazy à son épouse .
Sur le pont, Da Vinha ! ( boudoi26 )
( Je ne pouvais pas vous l'épargner, celle-là ! : : : )
"Si vous lui écrivez, écrit Marie-Antoinette, dites-Lui que bien des lieues et bien des pays ne peuvent jamais séparer les coeurs. Je sens cette vérité chaque jour davantage".
"Lui" avec la majuscule dans la correspondance de Marie-Antoinette désigne Fersen.
Quelques semaines plus tard, la reine envoie à Esterhazy deux anneaux royalistes :
" Je suis charmée de trouver cette occasion de vous envoyer un petit anneau qui sûrement vous fera plaisir. Il s'en vend prodigieusement ici depuis trois jours et on a toutes les peines du monde à en trouver. Celui qui est entouré de papier, est pour Lui ; faites-le Lui tenir pour moi ; il est juste à sa mesure ; je l'ai porté deux jours avant de l'emballer. Mandez-Lui que c'est de ma part. Je ne sais où il est, c'est un supplice affreux de n'avoir aucune nouvelle et de ne savoir même pas où habitent les gens qu'on aime."
Or, il ne s'agit pas de la bague que nous venons de voir .
Esterhazy décrit l'anneau destiné à Fersen dans une lettre qu'il envoie à sa femme, de Russie, le 21 octobre 1791.
Marie-Antoinette a pour nom de code "d'Avillart" et Fersen " le chou " ou " la chose " ( transcription incertaine )
Voici :
J'ai reçu une lettre d'Àvillart . que Bercheny a apportée à Coblence et qu'il a remise au courrier avec un petit anneau d écaille et d'or sur lequel il y a écrit : " Domine salvum fac regem et reginam " ( " Que Dieu protège le roi et la reine ! " ) ; tu en as peut-être vu ? Il me mande que c'est dans la lettre qui t'a été remise, qu'il m'indique le moyen de lui écrire. Je te prie donc de décacheter la lettre, de la garder, mais de m'en envoyer la copie, chiffrée de notre grand chiffre. Si, par hasard, j'étais parti d ici et qu'elle ne me parvint pas, il n'y aurait pas grand mal, puisque tu aurais gardé l'original et que le chiffre est indéchiffrable. Il m'envoie aussi un anneau pour le chou . Mais, je ne sais où le prendre. Sa lettre est touchante ; elle me recommande de ne pas croire à la calomnie et de ne jamais douter ni de la noblesse de sa façon de penser, ni de son courage.
https://archive.org/stream/lettresductevale00este/lettresductevale00este_djvu.txt
La bague dupliquée est bien celle dont notre Marie-Antoinette nous poste la représentation juste au-dessus ( qui figure dans les Mémoires du comte Esterhazy ), avec la devise " Lâche qui les abandonne " mais ce n'est pas l'anneau que Marie-Antoinette destine à Fersen ( si l'on en croit la description ci-après de la plume même d'Esterhazy ) ) .
Mathieu Da Vinha commence par nous expliquer l'historique de la relation de Marie-Antoinette son amitié pour Esterhazy, son amour pour Fersen, le premier qui servira d'intermédiaire avec le second après le désastre de Varennes, avant de nous lire les lettres de la reine à Esterhazy, puis d'Esterhazy à son épouse .
Sur le pont, Da Vinha ! ( boudoi26 )
( Je ne pouvais pas vous l'épargner, celle-là ! : : : )
"Si vous lui écrivez, écrit Marie-Antoinette, dites-Lui que bien des lieues et bien des pays ne peuvent jamais séparer les coeurs. Je sens cette vérité chaque jour davantage".
"Lui" avec la majuscule dans la correspondance de Marie-Antoinette désigne Fersen.
Quelques semaines plus tard, la reine envoie à Esterhazy deux anneaux royalistes :
" Je suis charmée de trouver cette occasion de vous envoyer un petit anneau qui sûrement vous fera plaisir. Il s'en vend prodigieusement ici depuis trois jours et on a toutes les peines du monde à en trouver. Celui qui est entouré de papier, est pour Lui ; faites-le Lui tenir pour moi ; il est juste à sa mesure ; je l'ai porté deux jours avant de l'emballer. Mandez-Lui que c'est de ma part. Je ne sais où il est, c'est un supplice affreux de n'avoir aucune nouvelle et de ne savoir même pas où habitent les gens qu'on aime."
Or, il ne s'agit pas de la bague que nous venons de voir .
Esterhazy décrit l'anneau destiné à Fersen dans une lettre qu'il envoie à sa femme, de Russie, le 21 octobre 1791.
Marie-Antoinette a pour nom de code "d'Avillart" et Fersen " le chou " ou " la chose " ( transcription incertaine )
Voici :
J'ai reçu une lettre d'Àvillart . que Bercheny a apportée à Coblence et qu'il a remise au courrier avec un petit anneau d écaille et d'or sur lequel il y a écrit : " Domine salvum fac regem et reginam " ( " Que Dieu protège le roi et la reine ! " ) ; tu en as peut-être vu ? Il me mande que c'est dans la lettre qui t'a été remise, qu'il m'indique le moyen de lui écrire. Je te prie donc de décacheter la lettre, de la garder, mais de m'en envoyer la copie, chiffrée de notre grand chiffre. Si, par hasard, j'étais parti d ici et qu'elle ne me parvint pas, il n'y aurait pas grand mal, puisque tu aurais gardé l'original et que le chiffre est indéchiffrable. Il m'envoie aussi un anneau pour le chou . Mais, je ne sais où le prendre. Sa lettre est touchante ; elle me recommande de ne pas croire à la calomnie et de ne jamais douter ni de la noblesse de sa façon de penser, ni de son courage.
https://archive.org/stream/lettresductevale00este/lettresductevale00este_djvu.txt
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Mme de Sabran a écrit:;
Sur le pont, Da Vinha ! ( boudoi26 )
:\\\\\\\\:
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Vous aurez certainement bien reconnu-là Jean-Stanislas, chère Comtesse ... : : :
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Mme de Sabran- Messages : 55509
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Localisation : l'Ouest sauvage
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
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Localisation : P A R I S
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Merci, chère Marie-Antoinette !
C'est la bague qui nous a été présentée en décembre, au Cercle Suédois .
Elle est belle, n'est-ce pas !
Tiens, vous me donnez une idée pour la prochaine énigme de notre jeu de l'hiver !!! :n,,;::::!!!: ( puisque c'est moi qui ai la main )
J'y saute !
C'est la bague qui nous a été présentée en décembre, au Cercle Suédois .
Elle est belle, n'est-ce pas !
Tiens, vous me donnez une idée pour la prochaine énigme de notre jeu de l'hiver !!! :n,,;::::!!!: ( puisque c'est moi qui ai la main )
J'y saute !
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Mme de Sabran- Messages : 55509
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Franck Ferrand nous racontait son histoire avant-hier :
https://player.pippa.io/franck-ferrand-raconte/episodes/5d934836b8ba57ae71fc97b6
https://player.pippa.io/franck-ferrand-raconte/episodes/5d934836b8ba57ae71fc97b6
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Merci Gouv' !
Mais il ne s'agit pas de cette bague...
Franck Ferrand évoque celle dite donnée par Louis XVI à Fersen lors de la fuite à Varennes, qui tombera notamment dans les mains de Naundorff, et que nous présentons ici :
Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
Je scinderai plus tard.
Mais il ne s'agit pas de cette bague...
Franck Ferrand évoque celle dite donnée par Louis XVI à Fersen lors de la fuite à Varennes, qui tombera notamment dans les mains de Naundorff, et que nous présentons ici :
Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
Je scinderai plus tard.
La nuit, la neige- Messages : 18137
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11796
Date d'inscription : 21/12/2013
Les bagues d'Axel de Fersen
Je pense qu'un petit récap' des bagues dites de Fersen ne fera pas de mal.
On s'y perd !
Et lui qui sait la vérité, s'il nous lit depuis je ne sais où, doit bien se marrer...
Ainsi, et sauf erreur de ma part :
1) La bague prétendument offerte par Louis XVI lors de la fuite à Montmédy
Nous l'évoquions avec l'annonce d'une récente émission de radio, durant laquelle Franck Ferrand nous raconte son histoire abracadabrantesque, comme disait feu Jacques Chirac.
Et pour résumer, nous en parlions ici :
Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
Passe que M. Durand (alias Louis XVI), le faux intendant habillé en simple bourgeois, se ballade avec, au doigt, une grosse bague en or surmontée d'une intaille représentant Diane chasseresse gravée sur un grenat !
Passe encore que le brave Louis XVI congédie l'amant de sa femme en lui offrant une bague...
Mais je ne comprends pas pourquoi Fersen aurait confié ce présent, de son vivant, à Brunswick ??!
Et pas davantage pourquoi Brunswick, et sa famille après sa mort, auraient préféré garder le bijou bien au chaud autant de temps, pour finalement la remettre à Naundorff plutôt qu'à n'importe quel autre survivant - légitime - de la famille de Louis XVI ??!
Et je zappe toute la suite de l'histoire...
2) La ou les bagues (présumées) confiées au comte Esterhazy.
Quelques mois après Varennes, en septembre 1791, Marie-Antoinette fait parvenir à son ami, le comte Esterhazy, deux bagues.
L'une d'elles est destinée à Fersen, comme le précise la reine dans le mot qu'elle adresse à Esterhazy :
" Je suis charmée de trouver cette occasion de vous envoyer un petit anneau qui sûrement vous fera plaisir. Il s'en vend prodigieusement ici depuis trois jours et on a toutes les peines du monde à en trouver.
Celui qui est entouré de papier, est pour Lui ; faites-le Lui tenir pour moi ; il est juste à sa mesure ; je l'ai porté deux jours avant de l'emballer.
Mandez-Lui que c'est de ma part. Je ne sais où il est, c'est un supplice affreux de n'avoir aucune nouvelle et de ne savoir même pas où habitent les gens qu'on aime."
Nous présentons une réplique (d'après l'originale conservée donc par Esterhazy), dans ce sujet :
Historia-Secrets et la bague dite de Fersen
Réplique Historia-Secrets
Mais cette bague est-elle celle que Marie-Antoinette désirait offrir à Fersen ?
Le comte Esterhazy dans une lettre, codée, et envoyée à son épouse le 21 octobre 1791, décrit un autre type d'anneau :
" J'ai reçu une lettre d'Àvillart (Marie-Antoinette) que Bercheny a apportée à Coblence et qu'il a remise au courrier avec un petit anneau d'écaille et d'or sur lequel il y a écrit : " Domine salvum fac regem et reginam " ; tu en as peut-être vu ?
Il me mande que c'est dans la lettre qui t'a été remise, qu'il m'indique le moyen de lui écrire. Je te prie donc de décacheter la lettre, de la garder, mais de m'en envoyer la copie, chiffrée de notre grand chiffre.
Si, par hasard, j'étais parti d'ici et qu'elle ne me parvint pas, il n'y aurait pas grand mal, puisque tu aurais gardé l'original et que le chiffre est indéchiffrable.
Il m'envoie aussi un anneau pour le chou (Fersen). Mais, je ne sais où le prendre. Sa lettre est touchante ; elle me recommande de ne pas croire à la calomnie et de ne jamais douter ni de la noblesse de sa façon de penser, ni de son courage ".
* Source : Lettres du comte Esterhazy à sa femme, 1784-1792
L'historien Mathieu da Vinha, directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles, explique quant à lui, je le cite (extraits) :
« Avillart » désignait Marie-Antoinette et le « chou » désignait Fersen. Le fait est donc historiquement établi : Marie-Antoinette a bien envoyé deux bagues au comte Esterhazy dont l’une à l’attention de celui dont l’absence la faisait tant souffrir.
Contrairement aux apparences, qu’elle adresse à l’un de ses fidèles une bague n’avait rien d’extraordinaire.
En effet, beaucoup de royalistes après l’échec de la fuite à Varennes se pressèrent aux Tuileries pour obtenir un « objet-souvenir » de la reine.
Marie-Antoinette remit ainsi à plusieurs personnes, les mémoires du temps en font état, des anneaux avec des inscriptions royalistes symboliques telles que Domine salvum fac regem et reginam… (Seigneur, sauvez le roi et la reine), verset d’un psaume biblique mis en motet pour servir notamment lors de la célébration de la messe durant l'Ancien Régime. On chantait ce motet dès le règne de Louis XIII à la chapelle royale et on peut encore voir aujourd’hui cette inscription au plafond, au-dessus de l'orgue, de la chapelle du château de Versailles.
En revanche, ce qui à la bougie de l’Histoire mérite notre attention, c’est que, malgré le danger, au-delà des précautions et du codage du contenu, Marie-Antoinette révèle deux secrets dans sa lettre.
D’une part, le destinataire est si cher à son cœur qu’elle a pris soin de porter la bague durant deux jours avant de l’emballer et, d’autre part, qu’elle connaissait avec exactitude la taille de ses doigts.
Par conséquent, le destinataire de la bague, un homme en l’espèce (« LUI »), avait déjà été suffisamment intime avec la reine, au-delà de toutes les conventions et de tous les usages, pour avoir déjà dans le passé, selon toute vraisemblance, soit fait essayer à la reine l’une de ses bagues ou pour avoir essayé à son doigt une bague que portait la reine.
Quelles sont ces bagues ? En 1905, lors de la publication des Mémoires d’Esterhazy, l’éditeur scientifique Ernest Daudet évoque un anneau, lequel était encore conservé par Paul Bezerédj, arrière-petit-fils du comte Esterhazy.
Il était, selon l’annotateur, « en or tout uni, à double face. D’un côté sont gravées trois fleurs de lys, de l’autre cette inscription : “Lâche qui les abandonne”. »
La devise « Lâche qui les abandonne » était largement répandue en 1791 auprès des royalistes qui l’utilisaient comme une sorte de cri de ralliement en forme d’avertissement.
Ainsi, d’après sa notice nécrologique en 1852, le marquis de Villeneuve-Arifat, alors qu’il évoquait ses souvenirs à sa famille, mentionnait que la reine lui avait offert, lors de leur dernière entrevue aux Tuileries, une « bague talisman » avec cette même inscription.
Lâche qui les abandonne
Philip Audinet
Line engraving, 1805
Image : Smithsonian American Art Museum, Gift of John Gellatly
Il est en l’état des connaissances impossible de savoir si l’anneau destiné à Axel de Fersen lui est bien parvenu et si celui offert à Esterhazy comporte bien les deux devises réunies sur une seule et même bague : l’une (Domine salvum fac regem et reginam), évoquée par la correspondance Esterhazy, qui pourrait être gravée à l’intérieur de l’anneau et l’autre, comme semble le confirmer la bague héritée par Paul Bezerédj, « Lâche qui les abandonne » figurant sur la monture.
C’est le parti que nous adoptons, le comte Esterhazy ayant sans doute refusé de mentionner la seconde devise, jugée trop royaliste et compromettante car connue et connotée.
La vérification reste toutefois impossible, la « bague Esterhazy » ayant disparu de la circulation et seule en demeure une vieille photographie…
(...)
* Source (extraits) : Historia Secrets - La bague talisman de Marie-antoinette
3) La ou les bagues dites portées par Fersen le jour de son assassinat
Le 20 juin 1810, date anniversaire de la fuite à Varennes, Fersen est massacré dans la rue par une foule enragée.
Mis à nu et dépouillé, il est dit qu'on lui aurait volé deux bagues parmi les effets qu'il portait sur lui, jamais retrouvés.
A ma connaissance, on ignore à quoi ressemblaient ces bagues.
Une troisième bague, qu'il ne portait apparement pas le jour de sa mort, fut retrouvée, il y a quelques années à peine et par hasard, parmi ses affaires personnelles conservée au château de Löfstad (Suède).
Il s'agit d'un simple anneau orné d'une serpentine taillée ; l'histoire dit qu'il aurait acquis ce bijou "porte-bonheur" lors d'un séjour en Italie.
Aujourd'hui, les amateurs peuvent acquérir une réplique de cette bague vendue au château de Löfstadt.
Voir notre sujet : Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
4) L'empreinte Tutto a te mi guida
On ignore si cette "empreinte" fut réalisée grâce à une bague ou plutôt, et ce qui est dit, grâce à un cachet.
Je l'évoque tout de même dans ce sujet.
En février ou mars 1793, Marie-Antoinette adresse ses ultimes billets au chevalier Jarjayes.
L'un d'eux comprend une carte, sur laquelle apparaît l'empreinte d'un cachet représentant un "oiseau" sous lequel est inscrite la mention : tutto a te mi guida (tout me conduit vers toi).
Marie-Antoinette. Lettre au chevalier de Jarjayes
Extrait / transcription :
T (Toulan) vous remettra les choses convenues pour ha (le comte de Provence).
L'empreinte que je joins ici est tout autre chose. Je désire que vous la remettiez à la personne que vous savez être venue me voir de Bruxelles, l'hiver dernier, et que vous lui disiez en même temps que la devise n'a jamais été plus vraie.
Ce n'est que trois mois après l'exécution de la reine que le chevalier de Jarjayes fait parvenir à Fersen ce précieux dépôt.
Le 21 janvier 1794, il note dans son journal :
Cette devise était un cachet portant un pigeon volant avec la devise Tutto a te mi guida. Son idée avait été dans le temps de prendre mes armes et on avait pris le poisson volant pour un oiseau. L'empreinte était sur un morceau de carte. Malheureusement la chaleur avait absolument effacé l'empreinte ; je le conserve malgré cela, précieusement dans ma cassette avec la copie du billet et le dessin du cachet.
La bestiole, mal réalisée, est celle figurant sur les armes de la famille Fersen que nous avons à de nombreuses occasions illustrée ici.
Par exemple, sur cette bannière :
Image : Forum de Marie-Antoinette - Exposition Fersen et Marie-Antoinette, Palais royal de Stockholm
Voir nos sujets :
Tutto a te mi guida, plus vrai que jamais
La correspondance de Marie-Antoinette avec Jarjayes
On s'y perd !
Et lui qui sait la vérité, s'il nous lit depuis je ne sais où, doit bien se marrer...
Ainsi, et sauf erreur de ma part :
1) La bague prétendument offerte par Louis XVI lors de la fuite à Montmédy
Nous l'évoquions avec l'annonce d'une récente émission de radio, durant laquelle Franck Ferrand nous raconte son histoire abracadabrantesque, comme disait feu Jacques Chirac.
Gouverneur Morris a écrit:Franck Ferrand nous racontait son histoire avant-hier :
https://player.pippa.io/franck-ferrand-raconte/episodes/5d934836b8ba57ae71fc97b6
Et pour résumer, nous en parlions ici :
Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
Passe que M. Durand (alias Louis XVI), le faux intendant habillé en simple bourgeois, se ballade avec, au doigt, une grosse bague en or surmontée d'une intaille représentant Diane chasseresse gravée sur un grenat !
Passe encore que le brave Louis XVI congédie l'amant de sa femme en lui offrant une bague...
Mais je ne comprends pas pourquoi Fersen aurait confié ce présent, de son vivant, à Brunswick ??!
Et pas davantage pourquoi Brunswick, et sa famille après sa mort, auraient préféré garder le bijou bien au chaud autant de temps, pour finalement la remettre à Naundorff plutôt qu'à n'importe quel autre survivant - légitime - de la famille de Louis XVI ??!
Et je zappe toute la suite de l'histoire...
2) La ou les bagues (présumées) confiées au comte Esterhazy.
Quelques mois après Varennes, en septembre 1791, Marie-Antoinette fait parvenir à son ami, le comte Esterhazy, deux bagues.
L'une d'elles est destinée à Fersen, comme le précise la reine dans le mot qu'elle adresse à Esterhazy :
" Je suis charmée de trouver cette occasion de vous envoyer un petit anneau qui sûrement vous fera plaisir. Il s'en vend prodigieusement ici depuis trois jours et on a toutes les peines du monde à en trouver.
Celui qui est entouré de papier, est pour Lui ; faites-le Lui tenir pour moi ; il est juste à sa mesure ; je l'ai porté deux jours avant de l'emballer.
Mandez-Lui que c'est de ma part. Je ne sais où il est, c'est un supplice affreux de n'avoir aucune nouvelle et de ne savoir même pas où habitent les gens qu'on aime."
Nous présentons une réplique (d'après l'originale conservée donc par Esterhazy), dans ce sujet :
Historia-Secrets et la bague dite de Fersen
Réplique Historia-Secrets
Mais cette bague est-elle celle que Marie-Antoinette désirait offrir à Fersen ?
Le comte Esterhazy dans une lettre, codée, et envoyée à son épouse le 21 octobre 1791, décrit un autre type d'anneau :
" J'ai reçu une lettre d'Àvillart (Marie-Antoinette) que Bercheny a apportée à Coblence et qu'il a remise au courrier avec un petit anneau d'écaille et d'or sur lequel il y a écrit : " Domine salvum fac regem et reginam " ; tu en as peut-être vu ?
Il me mande que c'est dans la lettre qui t'a été remise, qu'il m'indique le moyen de lui écrire. Je te prie donc de décacheter la lettre, de la garder, mais de m'en envoyer la copie, chiffrée de notre grand chiffre.
Si, par hasard, j'étais parti d'ici et qu'elle ne me parvint pas, il n'y aurait pas grand mal, puisque tu aurais gardé l'original et que le chiffre est indéchiffrable.
Il m'envoie aussi un anneau pour le chou (Fersen). Mais, je ne sais où le prendre. Sa lettre est touchante ; elle me recommande de ne pas croire à la calomnie et de ne jamais douter ni de la noblesse de sa façon de penser, ni de son courage ".
* Source : Lettres du comte Esterhazy à sa femme, 1784-1792
L'historien Mathieu da Vinha, directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles, explique quant à lui, je le cite (extraits) :
« Avillart » désignait Marie-Antoinette et le « chou » désignait Fersen. Le fait est donc historiquement établi : Marie-Antoinette a bien envoyé deux bagues au comte Esterhazy dont l’une à l’attention de celui dont l’absence la faisait tant souffrir.
Contrairement aux apparences, qu’elle adresse à l’un de ses fidèles une bague n’avait rien d’extraordinaire.
En effet, beaucoup de royalistes après l’échec de la fuite à Varennes se pressèrent aux Tuileries pour obtenir un « objet-souvenir » de la reine.
Marie-Antoinette remit ainsi à plusieurs personnes, les mémoires du temps en font état, des anneaux avec des inscriptions royalistes symboliques telles que Domine salvum fac regem et reginam… (Seigneur, sauvez le roi et la reine), verset d’un psaume biblique mis en motet pour servir notamment lors de la célébration de la messe durant l'Ancien Régime. On chantait ce motet dès le règne de Louis XIII à la chapelle royale et on peut encore voir aujourd’hui cette inscription au plafond, au-dessus de l'orgue, de la chapelle du château de Versailles.
En revanche, ce qui à la bougie de l’Histoire mérite notre attention, c’est que, malgré le danger, au-delà des précautions et du codage du contenu, Marie-Antoinette révèle deux secrets dans sa lettre.
D’une part, le destinataire est si cher à son cœur qu’elle a pris soin de porter la bague durant deux jours avant de l’emballer et, d’autre part, qu’elle connaissait avec exactitude la taille de ses doigts.
Par conséquent, le destinataire de la bague, un homme en l’espèce (« LUI »), avait déjà été suffisamment intime avec la reine, au-delà de toutes les conventions et de tous les usages, pour avoir déjà dans le passé, selon toute vraisemblance, soit fait essayer à la reine l’une de ses bagues ou pour avoir essayé à son doigt une bague que portait la reine.
Quelles sont ces bagues ? En 1905, lors de la publication des Mémoires d’Esterhazy, l’éditeur scientifique Ernest Daudet évoque un anneau, lequel était encore conservé par Paul Bezerédj, arrière-petit-fils du comte Esterhazy.
Il était, selon l’annotateur, « en or tout uni, à double face. D’un côté sont gravées trois fleurs de lys, de l’autre cette inscription : “Lâche qui les abandonne”. »
La devise « Lâche qui les abandonne » était largement répandue en 1791 auprès des royalistes qui l’utilisaient comme une sorte de cri de ralliement en forme d’avertissement.
Ainsi, d’après sa notice nécrologique en 1852, le marquis de Villeneuve-Arifat, alors qu’il évoquait ses souvenirs à sa famille, mentionnait que la reine lui avait offert, lors de leur dernière entrevue aux Tuileries, une « bague talisman » avec cette même inscription.
Lâche qui les abandonne
Philip Audinet
Line engraving, 1805
Image : Smithsonian American Art Museum, Gift of John Gellatly
Il est en l’état des connaissances impossible de savoir si l’anneau destiné à Axel de Fersen lui est bien parvenu et si celui offert à Esterhazy comporte bien les deux devises réunies sur une seule et même bague : l’une (Domine salvum fac regem et reginam), évoquée par la correspondance Esterhazy, qui pourrait être gravée à l’intérieur de l’anneau et l’autre, comme semble le confirmer la bague héritée par Paul Bezerédj, « Lâche qui les abandonne » figurant sur la monture.
C’est le parti que nous adoptons, le comte Esterhazy ayant sans doute refusé de mentionner la seconde devise, jugée trop royaliste et compromettante car connue et connotée.
La vérification reste toutefois impossible, la « bague Esterhazy » ayant disparu de la circulation et seule en demeure une vieille photographie…
(...)
* Source (extraits) : Historia Secrets - La bague talisman de Marie-antoinette
3) La ou les bagues dites portées par Fersen le jour de son assassinat
Le 20 juin 1810, date anniversaire de la fuite à Varennes, Fersen est massacré dans la rue par une foule enragée.
Mis à nu et dépouillé, il est dit qu'on lui aurait volé deux bagues parmi les effets qu'il portait sur lui, jamais retrouvés.
A ma connaissance, on ignore à quoi ressemblaient ces bagues.
Une troisième bague, qu'il ne portait apparement pas le jour de sa mort, fut retrouvée, il y a quelques années à peine et par hasard, parmi ses affaires personnelles conservée au château de Löfstad (Suède).
Il s'agit d'un simple anneau orné d'une serpentine taillée ; l'histoire dit qu'il aurait acquis ce bijou "porte-bonheur" lors d'un séjour en Italie.
Aujourd'hui, les amateurs peuvent acquérir une réplique de cette bague vendue au château de Löfstadt.
Voir notre sujet : Objets ayant appartenu à Axel de Fersen
4) L'empreinte Tutto a te mi guida
On ignore si cette "empreinte" fut réalisée grâce à une bague ou plutôt, et ce qui est dit, grâce à un cachet.
Je l'évoque tout de même dans ce sujet.
En février ou mars 1793, Marie-Antoinette adresse ses ultimes billets au chevalier Jarjayes.
L'un d'eux comprend une carte, sur laquelle apparaît l'empreinte d'un cachet représentant un "oiseau" sous lequel est inscrite la mention : tutto a te mi guida (tout me conduit vers toi).
Marie-Antoinette. Lettre au chevalier de Jarjayes
Extrait / transcription :
T (Toulan) vous remettra les choses convenues pour ha (le comte de Provence).
L'empreinte que je joins ici est tout autre chose. Je désire que vous la remettiez à la personne que vous savez être venue me voir de Bruxelles, l'hiver dernier, et que vous lui disiez en même temps que la devise n'a jamais été plus vraie.
Ce n'est que trois mois après l'exécution de la reine que le chevalier de Jarjayes fait parvenir à Fersen ce précieux dépôt.
Le 21 janvier 1794, il note dans son journal :
Cette devise était un cachet portant un pigeon volant avec la devise Tutto a te mi guida. Son idée avait été dans le temps de prendre mes armes et on avait pris le poisson volant pour un oiseau. L'empreinte était sur un morceau de carte. Malheureusement la chaleur avait absolument effacé l'empreinte ; je le conserve malgré cela, précieusement dans ma cassette avec la copie du billet et le dessin du cachet.
La bestiole, mal réalisée, est celle figurant sur les armes de la famille Fersen que nous avons à de nombreuses occasions illustrée ici.
Par exemple, sur cette bannière :
Image : Forum de Marie-Antoinette - Exposition Fersen et Marie-Antoinette, Palais royal de Stockholm
Voir nos sujets :
Tutto a te mi guida, plus vrai que jamais
La correspondance de Marie-Antoinette avec Jarjayes
Dernière édition par La nuit, la neige le Sam 30 Nov 2019, 19:02, édité 3 fois
La nuit, la neige- Messages : 18137
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Re: Les bagues d'Axel de Fersen
Merci pour ce petit récap'.
Marie-Antoinette envoya également une mèche de ses cheveux à Fersen afin qu'il en fasse faire une bague. Elle ajoutait que, s'il en fallait davantage, elle lui en enverrait encore .
Fersen devait offrir cette bague à sa soeur, Sophie Piper, de la part de Marie-Antoinette.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55509
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