Les la Croix de Castries : le maréchal, la duchesse et le 1er duc de Castries
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Les la Croix de Castries : le maréchal, la duchesse et le 1er duc de Castries
C'est l'annonce d'un portrait miniature présenté en vente aux enchères qui me donne l'idée de l'ouverture de ce sujet.
Annoncé comme...
- Portrait d'Elisabeth duchesse de Castries, épouse de Patrice de Mac Mahon Président Maréchal de France
Ecole française du XIXe siècle
Miniature ovale enchâssée dans une monture en bronze gravée du nom du modèle
6.5 x 5.3 cm à vue
Provenance : Conservée dans la famille du modèle depuis l'origine
* Source et infos complémentaires : Couton Veyrac Jamault, Nantes - Vente du 4 avril 2022
Passons sur l'identification tout à fait surprenante du modèle alors que, comme pourtant précisé dans le descriptif, le nom de cette femme est gravé sur le cadre !! Même si l'image proposée au catalogue est floue, il est visiblement inscrit : de Guines (?) de Castries
Et je vous laisse juger du physique d'Élisabeth de Mac Mahon, née de La Croix de Castries, bien loin du portrait de cette miniature...
Bref, si le nom gravé sur le cadre désigne bien le sujet de cette miniature, alors il est plus vraisemblable qu'il s'agit plutôt de :
Marie-(Adrienne ?)-Louise-Philippine de Bonnières de Guînes (1759-1795), épouse Armand-Charles-Augustin de La Croix de Castries (1756-1842), comte de Sagnes et de Charlus, 1er duc de Castries
Elle est la fille de Caroline-Françoise-Philippine de Montmorency et de Adrien-Louis de Bonnières, comte de Souastre puis duc de Guînes, diplomate, ancien ambassadeur à Berlin et à Londres (de 1770 à 1776) lorsqu'éclate " l'affaire de Guînes " durant laquelle il obtient le soutien appuyé de Marie-Antoinette.
Portrait of Adrien Louis de Bonnières, then Count of Guines
Mezzotint, c. 1774
Image : The Trustees of the British Museum
Voir notre sujet : Le duc Adrien-Louis de Guînes (1735-1806)
Nous nous souvenons que c'est pour elle et son père que Mozart compose le si joli concerto pour flûte et harpe K.299 Andantino :
Voir notre sujet : Mozart, ses visites à Paris et à Versailles
Le 29 juillet 1778, à Versailles, en présence du roi et de la reine, Mademoiselle de Guînes épouse Armand-Charles-Augustin de La Croix de Castries, alors comte de Charlus.
Au moment du mariage, Louis XVI signe au contrat, fait au marié un don de 300 000 livres, et promet la réversibilité du duché-pairie de Guines sur le fief de Castries. Dans l'attente, Charles de Castries reçoit un brevet de duc de Castries, il le sera en 1784.
Le couple réside à Paris au premier étage de l'Hôtel de Castries (j'y reviendrai ), rue de Varenne, où Mozart continuera un temps de prodiguer ses cours à la jeune comtesse.
Hôtel de Castries (actuel Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Image : Twitter - Guillaume Giraudon
Les versions diffèrent au sujet de son départ de France lors de la Révolution.
Des sources précisent qu'elle quitte Paris en 1790, en compagnie de son fils Edmond-Eugène-Philippe- Hercule de La Croix de Castries (1787-1866), pour retrouver son beau-père, le maréchal de Castries, réfugié à Coppet, en Suisse, chez son ami Jacques Necker.
D'autres racontent qu'elle s'est enfuie de Paris, accompagnée de son fils et de son mari, peu après la mise à sac de l'hôtel de Castries (j'y reviendrai ) et toujours pour rejoindre la Suisse, et le château de Coppet, chez les Necker.
Pillage de l'Hôtel de Castries, faubourg Saint-Germain à Paris le 13 nobembre 1790
Jean-Louis Prieur
Dessin, c. 1790
Dessin pour le 46ème tableau du recueil des "Tableaux historiques de la Révolution française" (1791-1817)
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La duchesse de Castries voyage ensuite avec sa famille à Cologne puis s'établit à Eisenach (Thuringe, Allemagne) où elle décède le 9 Octobre 1795, à l'âge de 36 ans. Elle est inhumée dans l'église St Georges à Eisenach.
Die Georgenkirche in Eisenach
Image : Mdr Klassik
Bilingual legacy of Marie Louise Philippine Duchess de Castries to the poor people of Eisenach, and a heart-touching farewell to her family
1795
(French and German version)
Image : Flickr - Gerlinde Hofmann
Annoncé comme...
- Portrait d'Elisabeth duchesse de Castries, épouse de Patrice de Mac Mahon Président Maréchal de France
Ecole française du XIXe siècle
Miniature ovale enchâssée dans une monture en bronze gravée du nom du modèle
6.5 x 5.3 cm à vue
Provenance : Conservée dans la famille du modèle depuis l'origine
- Spoiler:
* Source et infos complémentaires : Couton Veyrac Jamault, Nantes - Vente du 4 avril 2022
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Passons sur l'identification tout à fait surprenante du modèle alors que, comme pourtant précisé dans le descriptif, le nom de cette femme est gravé sur le cadre !! Même si l'image proposée au catalogue est floue, il est visiblement inscrit : de Guines (?) de Castries
- Spoiler:
Et je vous laisse juger du physique d'Élisabeth de Mac Mahon, née de La Croix de Castries, bien loin du portrait de cette miniature...
- Spoiler:
Élisabeth de Mac Mahon, née Élisabeth Charlotte Sophie de La Croix de Castries (1834 - 1900)
Image : Wikipedia - Elisabeth de Mac-Mahon
Bref, si le nom gravé sur le cadre désigne bien le sujet de cette miniature, alors il est plus vraisemblable qu'il s'agit plutôt de :
Marie-(Adrienne ?)-Louise-Philippine de Bonnières de Guînes (1759-1795), épouse Armand-Charles-Augustin de La Croix de Castries (1756-1842), comte de Sagnes et de Charlus, 1er duc de Castries
Elle est la fille de Caroline-Françoise-Philippine de Montmorency et de Adrien-Louis de Bonnières, comte de Souastre puis duc de Guînes, diplomate, ancien ambassadeur à Berlin et à Londres (de 1770 à 1776) lorsqu'éclate " l'affaire de Guînes " durant laquelle il obtient le soutien appuyé de Marie-Antoinette.
Portrait of Adrien Louis de Bonnières, then Count of Guines
Mezzotint, c. 1774
Image : The Trustees of the British Museum
Voir notre sujet : Le duc Adrien-Louis de Guînes (1735-1806)
Nous nous souvenons que c'est pour elle et son père que Mozart compose le si joli concerto pour flûte et harpe K.299 Andantino :
La nuit, la neige a écrit:
En 1778, Mozart était alors le maître de musique de la fille du duc de Guines pour qui il composa un concerto pour flûte, harpe et orchestre.
Je cite Wiki :
Le concerto pour flûte et harpe K.299 date de mai 1778 et répond à la commande du duc de Guisnes. Celui-ci demanda à Mozart de lui composer un concerto qu'il pourrait jouer avec sa fille, harpiste. Après audition, Mozart est enthousiaste : il écrit à son père que le père joue très bien de la flûte, et que sa fille se débrouille très bien à la harpe, et commence la composition avec entrain. « Elle a beaucoup de talents et de disposition, écrit alors Wolfgang à son père, et particulièrement une mémoire sans rivale, car elle joue par coeur tout son répertoire, qui va réellement à deux cents morceaux ».
Enfin, le duc de Guines demande à Mozart des leçons de composition à sa fille. L'entrain premier du compositeur laissera vite place à la déception, le duc de Guisnes ayant à peine payé à Mozart la moitié des leçons, et pas un sou pour le concerto.
Qui plus est, au fil des leçons, Mozart se rendra compte que la jeune fille était, comme il l'écrivit à son père, « Non seulement complètement sotte, mais aussi tout à fait paresseuse ».
Voir notre sujet : Mozart, ses visites à Paris et à Versailles
Le 29 juillet 1778, à Versailles, en présence du roi et de la reine, Mademoiselle de Guînes épouse Armand-Charles-Augustin de La Croix de Castries, alors comte de Charlus.
Au moment du mariage, Louis XVI signe au contrat, fait au marié un don de 300 000 livres, et promet la réversibilité du duché-pairie de Guines sur le fief de Castries. Dans l'attente, Charles de Castries reçoit un brevet de duc de Castries, il le sera en 1784.
Le couple réside à Paris au premier étage de l'Hôtel de Castries (j'y reviendrai ), rue de Varenne, où Mozart continuera un temps de prodiguer ses cours à la jeune comtesse.
Hôtel de Castries (actuel Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
Image : Twitter - Guillaume Giraudon
Les versions diffèrent au sujet de son départ de France lors de la Révolution.
Des sources précisent qu'elle quitte Paris en 1790, en compagnie de son fils Edmond-Eugène-Philippe- Hercule de La Croix de Castries (1787-1866), pour retrouver son beau-père, le maréchal de Castries, réfugié à Coppet, en Suisse, chez son ami Jacques Necker.
D'autres racontent qu'elle s'est enfuie de Paris, accompagnée de son fils et de son mari, peu après la mise à sac de l'hôtel de Castries (j'y reviendrai ) et toujours pour rejoindre la Suisse, et le château de Coppet, chez les Necker.
Pillage de l'Hôtel de Castries, faubourg Saint-Germain à Paris le 13 nobembre 1790
Jean-Louis Prieur
Dessin, c. 1790
Dessin pour le 46ème tableau du recueil des "Tableaux historiques de la Révolution française" (1791-1817)
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
La duchesse de Castries voyage ensuite avec sa famille à Cologne puis s'établit à Eisenach (Thuringe, Allemagne) où elle décède le 9 Octobre 1795, à l'âge de 36 ans. Elle est inhumée dans l'église St Georges à Eisenach.
Die Georgenkirche in Eisenach
Image : Mdr Klassik
Bilingual legacy of Marie Louise Philippine Duchess de Castries to the poor people of Eisenach, and a heart-touching farewell to her family
1795
(French and German version)
Image : Flickr - Gerlinde Hofmann
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Marie-Louise-Philippine de Bonnière de Guines, duchesse de Castries
Voici un extrait de la biographie mise en ligne par l'Hanoverian Foundation, ici :
Mozart's Magnificent Harpist - The Duchess of Castries (Text by John Solum)
Mozart's Magnificent Harpist - The Duchess of Castries (Text by John Solum)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les la Croix de Castries : le maréchal, la duchesse et le 1er duc de Castries
Il y a de ça !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les la Croix de Castries : le maréchal, la duchesse et le 1er duc de Castries
Retour chez les Castries pour dresser les portraits du beau-père de la femme présentée ci-dessus, le célèbre maréchal de Castries, celui, notamment, qui envoya la célèbre frégate l'Hermione en Amérique, en 1781, pour aider les insurgents américains.
Charles-Eugène-Gabriel de La Croix de Castries (1727-1801)
Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, baron des États de Languedoc, comte de Charlus, baron de Castelnau et de Montjouvent, seigneur de Puylaurens et de Lézignan, est un maréchal de France né à Paris le 25 février 1727 et mort à Wolfenbüttel le 11 janvier 1801.
Portrait du maréchal de Castries
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle (après 1783)
Image : Musée national de la Marine / Patrick Dantec
Carrière militaire
Entré au régiment du Roi-Infanterie en mai 1739, il est lieutenant le 23 août 1742. Parallèlement, il est lieutenant du Roi en Languedoc et gouverneur de Montpellier et Sète (1er décembre 1743). Il fait avec éclat la guerre de Sept Ans et toutes les campagnes du règne de Louis XV. Mestre de camp du Régiment du Roi-Cavalerie le 26 mars 1744, il est maréchal de camp et commandant général de la cavalerie en 1748.
Après avoir dirigé l'expédition en Corse, il commande, en 1756, le corps expéditionnaire aux Caraïbes, en particulier à Sainte Lucie qui lui doit le nom de sa capitale. Il se distingue plus tard à la bataille de Rossbach (5 novembre 1757) où il reçoit deux blessures. Lieutenant général (28 décembre 1758), il devient maître de camp général de la cavalerie le 16 avril 1759. À la bataille de Kloster Kampen (16 octobre 1760), il sauve par son sang-froid une situation qui semblait perdue. Il est fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 30 mai 1762. Peu après la paix de 1763, il est nommé gouverneur de la Flandre et du Hainaut. Il est ensuite capitaine lieutenant de la compagnie des Gendarmes écossais et commandant de la Gendarmerie de 1770 jusqu'à sa retraite en 1788.
Secrétaire d'État à la Marine
Il est nommé secrétaire d'État à la Marine le 13 octobre 1780 sur la recommandation de son ami Jacques Necker. Il reste en poste jusqu'au 24 août 1787.
En 1783, il est élevé à la dignité de maréchal de France. Son action se déploie sur plusieurs fronts : tout d'abord, dans le cadre de la guerre d'indépendance américaine, il réorganise la flotte et fait adopter par le Conseil la nouvelle stratégie maritime qui conduit au succès durant la guerre ; les vaisseaux sont redéployés pour tenir compte de la mondialisation du conflit et les escadres sont confiées à de nouveaux chefs plus offensifs, comme de Grasse. Ces choix contribuent en partie à la victoire franco-américaine de 1781.
Charles-Eugène-Gabriel de La Croix, marquis de Castries
Joseph Boze
Huile sur toile, après 1787
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Castries est également confronté à la question de l'océan Indien. Lorsque l'Angleterre déclare la guerre aux Provinces-Unies, il envoie des vaisseaux vers la colonie du Cap pour prévenir les colons hollandais. Sous le commandement du bailli de Suffren, ces navires doivent ensuite rejoindre l'escadre de l'océan Indien. Castries espère reprendre les places françaises aux Anglais, mais ses projets échouent. Il s'intéresse néanmoins de près aux Mascareignes, dont il réorganise la défense, met en ordre l'économie et l'administration et autorise les officiers à prendre pour épouse des créoles. Après la création de la nouvelle Compagnie des Indes, il s'oppose à Calonne en essayant de soutenir les intérêts de l'Île-de-France contre celle-ci.
La paix rétablie, il conduit en outre un très important effort de législation : il simplifie la hiérarchie et réorganise l'inscription maritime (1783).
C'est sous son autorité que sont choisis, de 1782 à 1787, les plans-type des nouveaux vaisseaux « Borda-Sané » de 74, 80 et 118 canons qui équipent la marine française jusque dans les premières décennies du XIXe siècle. Dans ces fonctions, le maréchal de Castries étudie à fond ses dossiers et montre beaucoup d'ardeur au travail. On lui prête ce mot : « je voudrais dormir plus vite ».
En politique, ses vues semblent pourtant assez étroites, si l'on en juge par ses Réflexions sur l'esprit public adressées au Roi en 1785 : pour lui, les difficultés de la monarchie se résument à un problème d'autorité ; il suffit de faire preuve de fermeté afin que tout rentre dans l'ordre.
Portrait de Charles-Eugène-Gabriel de La Croix de Castries
Image : Musée d'Alès / Midi Libre
La Révolution
En 1787, il participe à l'Assemblée des notables. Le 13 juillet 1789, il refuse le ministère de la Marine que le Roi le presse d'accepter de nouveau. Il émigre le 20 octobre et profite de l'hospitalité de Jacques Necker à Coppet. En 1792, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, il commande avec le maréchal de Broglie un corps de l'armée des princes. Il sert ensuite de chef de cabinet au comte de Provence.
Il meurt à Wolfenbüttel le 11 janvier 1801, hôte de son ancien adversaire devenu son ami, le duc de Brunswick.
* Source texte : Wikipedia - Charles-Eugène-Gabriel Lacroix de Castries
Charles-Eugène-Gabriel de La Croix de Castries (1727-1801)
Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, baron des États de Languedoc, comte de Charlus, baron de Castelnau et de Montjouvent, seigneur de Puylaurens et de Lézignan, est un maréchal de France né à Paris le 25 février 1727 et mort à Wolfenbüttel le 11 janvier 1801.
Portrait du maréchal de Castries
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle (après 1783)
Image : Musée national de la Marine / Patrick Dantec
Carrière militaire
Entré au régiment du Roi-Infanterie en mai 1739, il est lieutenant le 23 août 1742. Parallèlement, il est lieutenant du Roi en Languedoc et gouverneur de Montpellier et Sète (1er décembre 1743). Il fait avec éclat la guerre de Sept Ans et toutes les campagnes du règne de Louis XV. Mestre de camp du Régiment du Roi-Cavalerie le 26 mars 1744, il est maréchal de camp et commandant général de la cavalerie en 1748.
Après avoir dirigé l'expédition en Corse, il commande, en 1756, le corps expéditionnaire aux Caraïbes, en particulier à Sainte Lucie qui lui doit le nom de sa capitale. Il se distingue plus tard à la bataille de Rossbach (5 novembre 1757) où il reçoit deux blessures. Lieutenant général (28 décembre 1758), il devient maître de camp général de la cavalerie le 16 avril 1759. À la bataille de Kloster Kampen (16 octobre 1760), il sauve par son sang-froid une situation qui semblait perdue. Il est fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le 30 mai 1762. Peu après la paix de 1763, il est nommé gouverneur de la Flandre et du Hainaut. Il est ensuite capitaine lieutenant de la compagnie des Gendarmes écossais et commandant de la Gendarmerie de 1770 jusqu'à sa retraite en 1788.
Secrétaire d'État à la Marine
Il est nommé secrétaire d'État à la Marine le 13 octobre 1780 sur la recommandation de son ami Jacques Necker. Il reste en poste jusqu'au 24 août 1787.
En 1783, il est élevé à la dignité de maréchal de France. Son action se déploie sur plusieurs fronts : tout d'abord, dans le cadre de la guerre d'indépendance américaine, il réorganise la flotte et fait adopter par le Conseil la nouvelle stratégie maritime qui conduit au succès durant la guerre ; les vaisseaux sont redéployés pour tenir compte de la mondialisation du conflit et les escadres sont confiées à de nouveaux chefs plus offensifs, comme de Grasse. Ces choix contribuent en partie à la victoire franco-américaine de 1781.
Charles-Eugène-Gabriel de La Croix, marquis de Castries
Joseph Boze
Huile sur toile, après 1787
Image : RMN-GP (Château de Versailles)
Castries est également confronté à la question de l'océan Indien. Lorsque l'Angleterre déclare la guerre aux Provinces-Unies, il envoie des vaisseaux vers la colonie du Cap pour prévenir les colons hollandais. Sous le commandement du bailli de Suffren, ces navires doivent ensuite rejoindre l'escadre de l'océan Indien. Castries espère reprendre les places françaises aux Anglais, mais ses projets échouent. Il s'intéresse néanmoins de près aux Mascareignes, dont il réorganise la défense, met en ordre l'économie et l'administration et autorise les officiers à prendre pour épouse des créoles. Après la création de la nouvelle Compagnie des Indes, il s'oppose à Calonne en essayant de soutenir les intérêts de l'Île-de-France contre celle-ci.
La paix rétablie, il conduit en outre un très important effort de législation : il simplifie la hiérarchie et réorganise l'inscription maritime (1783).
C'est sous son autorité que sont choisis, de 1782 à 1787, les plans-type des nouveaux vaisseaux « Borda-Sané » de 74, 80 et 118 canons qui équipent la marine française jusque dans les premières décennies du XIXe siècle. Dans ces fonctions, le maréchal de Castries étudie à fond ses dossiers et montre beaucoup d'ardeur au travail. On lui prête ce mot : « je voudrais dormir plus vite ».
En politique, ses vues semblent pourtant assez étroites, si l'on en juge par ses Réflexions sur l'esprit public adressées au Roi en 1785 : pour lui, les difficultés de la monarchie se résument à un problème d'autorité ; il suffit de faire preuve de fermeté afin que tout rentre dans l'ordre.
Portrait de Charles-Eugène-Gabriel de La Croix de Castries
Image : Musée d'Alès / Midi Libre
La Révolution
En 1787, il participe à l'Assemblée des notables. Le 13 juillet 1789, il refuse le ministère de la Marine que le Roi le presse d'accepter de nouveau. Il émigre le 20 octobre et profite de l'hospitalité de Jacques Necker à Coppet. En 1792, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, il commande avec le maréchal de Broglie un corps de l'armée des princes. Il sert ensuite de chef de cabinet au comte de Provence.
Il meurt à Wolfenbüttel le 11 janvier 1801, hôte de son ancien adversaire devenu son ami, le duc de Brunswick.
* Source texte : Wikipedia - Charles-Eugène-Gabriel Lacroix de Castries
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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