A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
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La nuit, la neige
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A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
A Guernesey, Hauteville house, la maison où vécut Victor Hugo pendant ses quinze années d'exil, n'offre de la rue qu'une façade sans grand intérêt. Mais voyez, à gauche, cette entrée discrète qui mène vers le jardin derrière ! Quelle chance, en attendant l'heure de la visite, de pouvoir découvrir et explorer librement ce havre de verdure dans un site exceptionnel !
Située sur les hauteurs de Saint Peter Port, Hauteville House a abrité Victor Hugo et sa famille en exil pendant près de 15 ans, de 1856 à 1870.
Ces années déterminantes ont largement contribué à forger la figure politique de Victor Hugo et à renforcer l’image de l’écrivain républicain et engagé, opposant farouche au Second Empire.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci pour cette nouvelle visite guidée...
Effet de surprise garanti !!!Mme de Sabran a écrit:... et si nous entrions ?!!
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
La nuit, la neige a écrit:
Effet de surprise garanti !!!
N'est-ce pas !
Je devine que tu connais déjà ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Oui. J'avais vu un documentaire à la télévision. C'est extravagant, mais j'aime bien.
Sûr que nous ne sommes pas chez Monsieur et Madame tout le monde...
Sûr que nous ne sommes pas chez Monsieur et Madame tout le monde...
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Comme tu dis !
Très impliqué dans le débat public, Victor Hugo avait été parlementaire sous la monarchie de Juillet et sous la Deuxième et Troisième République. Il s'exila pendant près de vingt ans à Jersey et Guernesey sous le Second Empire, dont il fut l'un des principaux opposants. Dans son mémorable discours du 17 juillet 1851, il avait dénoncé les ambitions du prince président et lance cette phrase fameuse :
"Quoi ! après Auguste, Augustule ! Quoi ! parce que nous avons eu Napoléon le Grand, il faut que nous ayons Napoléon le Petit !"
Au printemps 1852, Hugo avait écrit d'un trait un virulent réquisitoire "Napoléon le Petit" :
" Se faire de la France une proie, grand Dieu ! ce que le lion n'eût pas osé, le singe l'a fait ! ce que l'aigle eût redouté de saisir dans ses serres, le perroquet l'a pris dans sa patte ! La civilisation, le progrès, l'intelligence, la révolution, la liberté, il a arrêté cela un beau matin, ce masque, ce nain, ce Tibère avorton, ce néant ! "
J'adore les formules à l'emporte-pièce de Totor ! Ca cingle; ça fait mouche .
La vente des Contemplations permet à Hugo d'acquérir le 16 mai 1856, cette maison sise au 38 rue de Hauteville et qui avait été construite vers 1800 par un corsaire anglais. Il la paya comptant 13 920 F et devint pour la première fois de sa vie propriétaire.
La maison de Guernesey sort toute entière des "Contemplations". Depuis la première poutre jusqu'à la dernière tuile, "Les Contemplations" paieront tout. Ce livre m'a donné un toit."
La maison a été conservée et restaurée " dans son jus ", telle que Charles Hugo, le fils du poète, l'appelle "un véritable autographe en trois étages".
Hugo continua de vivre à Hauteville House jusqu’à son retour en France en 1870, après la chute du Second Empire. C’est pendant son séjour à Hauteville House qu'il écrivit certaines de ses œuvres les plus influentes et les plus connues, telle que "Les Misérables". Son amour pour cette île et l’inspiration qu’il en tira sont évidents dans son roman "Les Travailleurs de la Mer", dédié aux habitants de Guernesey et écrit dans sa chambre à Hauteville House, donnant sur St Peter Port.
Pendant sa résidence, il passa des mois à superviser un grand projet de rénovation de l’intérieur pour y refléter ses propres gouts et sa créativité.
Il conçoit et réalise lui-même de nombreux objets et caractéristiques de la maison , comme la magnifique arche du hall d'entrée inspirée par son roman " Notre Dame de Paris ".
Le vestibule
Pièce d’entrée, le vestibule est le manifeste de la maison. Passage entre la nature et l’architecture, il se présente comme une pergola avec son papier peint panoramique recouvrant le haut des murs et le plafond. Sur les côtés, des panneaux de bois découpés ont d’abord encadré une tapisserie d’aspect médiéval qui conduisait au « portail Notre-Dame de Paris ». Supporté par une colonne, celui-ci est formé du cadre sculpté par Antoine Rivoulon pour son tableau de 1833 inspiré du roman de Victor Hugo, flanqué de deux impostes de verres bosselés placés dans des bois découpés. Vers 1863, alors que Hugo décore « Hauteville II », la nouvelle maison de Juliette Drouet, avec qui il a entretenu une relation de plus de cinquante ans, il remplace la tapisserie par des stores chinois peints et peut-être aussi par le tapa des îles Fidji. Ce couloir donne sur le second vestibule qui dessert l’escalier, la salle à manger, le couloir aux faïences et le billard.
Dans la salle du billard sont accrochés des portraits de famille, des enfants surtout, et des copies des dessins de la célèbre série des « souvenirs » de voyage de Victor Hugo. Un sofa borde le mur de part et d'autre de la cheminée. Cette pièce qui ouvre sur le salon de tapisserie était un lieu important de la vie familiale où tous se retrouvaient le soir.
Nous découvrons ensuite la serre à deux étages que Victor Hugo a fait construire en 1858, extension en ossature bois, appuyée sur la façade, occupée au rez-de-chaussée par une pièce désignée comme atelier ou fumoir, et au premier étage par un jardin d’hiver. Un très massif bahut de bois, entièrement conçu par Victor Hugo avec des éléments divers provenant d'autres meubles ( ) domine la pièce. Les colonnes, par exemple, sont des pieds de table. Hugo est le roi de la récup, nous explique notre guide !
Dans le couloir aux faïences une partie des murs est revêtu de jonc de mer, tandis que sur l'autre des vaisseliers exposent le service de porcelaine de Sèvres offert à Victor Hugo par Charles X et des services anglais imitant la porcelaine de Chine.
J'ai adoré la salle à manger avec ses murs entièrement recouverts de carreaux de Delft encadrés de boiseries. Remarquez l'énorme double « H » de faïence de la monumentale cheminée !!!
Au premier étage, deux grands salons, rouge et bleu, au décor somptueux de chinoiseries où l’écrivain et sa famille recevaient leurs invités, formaient l’espace de réception de Hauteville House, somptueusement décoré et largement ouvert sur le jardin et la mer par un balcon filant. Leurs couleurs respectives, bleu et rouge, rappelaient celles du Palais Masserano à Madrid, où Hugo séjourna enfant.
Je suis en pleine extase ......
De magnifiques et immenses tapisseries en perles de verre recouvrent les murs et le plafond. Le tème des ces tapisseries est celui des fables : « le coq et la perle » et « le geai paré des plumes de paon », le style très oriental, tant dans l’exécution que dans les motifs du décor, était très à la mode en Angleterre à cette époque où la Compagnie des Indes prenait son plein essor et où les échanges commerciaux avec l’Orient se multipliaient.
Victor Hugo avait acheté ces panneaux, à l’époque de la Restauration, chez une vieille brocanteuse auvergnate de la rue Lappe, au faubourg Saint Antoine. Le poète aimait à raconter qu’ils avaient décoré la chambre de la Reine Christine de Suède au château de Fontainebleau et avaient été en 1657 les témoins muets du meurtre de Monadelschi, mais de l’avis des experts, c’est là pure légende, et il s’agirait bien d’un travail anglais de la fin du XVIIème siècle.
La cheminée a été décorée avec une recherche particulière. Elle est surmontée d’un long dais à festons, dont les extrémités en retrait rejoignent les deux angles des murs. Ce dais est fait de la même soie de Chine brodée que celle des lambrequins de la porte d’entrée. Ces soieries faisaient partie, à l’origine, de l’ameublement du Palais d’été de l’Empereur de Chine. Palais mis à sac par les troupes anglaises. Hugo note dans son agenda :
« acheté tout le lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais qui était de l’expédition et qui l’a pris au palais d’été de l’Empereur de Chine ».
Bien que séparés par une cloison, les deux salons sont indissociables : le principe de leur décoration est le même, et leur porte n’étant jamais fernée, les miroirs de leurs cheminées, en les réfléchissant, les confondent. Le tout formant un magnifique ensemble de 12 mètres de long sur 5 mètres de large.
la décoration, d'où le sombre chêne sculpté a été banni, est d’une richesse éclatante. Damas de l’Inde, soieries de Chine, panneaux de perles étincelantes, meubles dorés, lustres de Venise et, à l’extrémité de chaque salon, les deux glaces en vis à vis et reflétant à l’infini les objets placés entre elles.
Cet étrange brûle-parfum chinois en bronze retient notre attention. Il a très certainement appartenu à Alexandre Dumas, nous dit notre guide.
Il est en forme de pêche sortant d'une branche noueuse. En Chine, ce fruit symbolise l'immortalité et exprime le souhait d'une vie longue et saine. La poignée et les pieds sont formés par une longue tige qui s'étend autour du corps avec deux autres pêches, dont une sur le couvercle ajouré. Sur le dessus du corps du brûle-parfum figurent des feuilles lancéolées et une chauve-souris, un autre motif de bon augure et porte-bonheur. L'ensemble repose sur un socle en bois sculpté à motifs végétaux et animaux mêlés. Les brûle-parfums de cette taille moulés en forme de fruits ont probablement été réalisés à partir du début de la dynastie Ming (1368-1644). Ils étaient fabriqués selon le procédé de la cire perdue, coulée en une seule pièce.
Le 25 juin 1860, Victor Hugo annote dans ses agendas personnels que Madame Adèle Hugo organise une vente aux enchères dans le but de créer un "établissement d'une crêche destinée aux enfants pauvres de l'île". Le poète annote ensuite qu'il y achète à cette occasion "le bronze de Dumas" pour la somme de 100 francs (Sources: BNF. NAf. 13449. Folio 117r).
Il est fort probable que le "bronze" soit précisément ce brûle-parfum.
Une grande baie ouvre sur le jardin d’hiver, véritable salon avec ses canapés recouverts de motifs fleuris.
Nous allons grimper encore et même, sur le palier bibliothèque, croiser un fantôme ...
A SUIVRE ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Très intéressant tout ça, pour dire le moins ! Au passage j'ai noté le grand clin d'oeil à Charles X....n'oubliant pas que l'un fut présent au sacre de l'autre ! Qui est l'un... mais qui aurait pu être l'autre ?! Et qui croiserons-nous sur le palier bibliothèque : peut-être le fantôme (de) Badinguet ?! C'est le moment ou jamais de nous rappeler le proverbe : "on ne frappe pas un homme à terre "
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci beaucoup pour cette visite. J'adore cette décoration, tout à fait fantasque !!
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Charles X a offert des cadeaux à Victor Hugo ? Permettez-moi d'éclater de rire ! Et Hugo a accepté ?(pauvre Napoléon III).
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"Comme les feuilles tombent tôt cette année !" Louis XVI - 10/8/1792
pilayrou- Messages : 674
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 63
Localisation : Guilers (Brest)
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
pilayrou a écrit:
Charles X a offert des cadeaux à Victor Hugo ? Permettez-moi d'éclater de rire ! Et Hugo a accepté ?(pauvre Napoléon III).
Mais comment donc, permettez-vous, cher Pilayrou, permettez-vous !
Plus on s’élève dans la maison, plus on semble s’approcher de l’esprit du maître. Le palier du deuxième étage est occupé par une bibliothèque qui conserve de nombreux livres, dont beaucoup d’ouvrages politiques, des ouvrages que le poète a choisi de laisser dans sa demeure d'exil.
Ce palier-bibliothèque dessert la galerie de chêne. Assemblage de boiseries, de tapisseries anciennes et de cuirs ornés de clous de cuivre, cette galerie déploie tout un symbolisme opposant le jour et la nuit, la lumière et l’ombre, le travail et le rêve, la vie et la mort.
Hou ! tant mieux : elle est d'un gothisme lugubrissime ...
« Le mauvais goût chez Victor Hugo touche au génie »
« On avait perdu tous les décors d'origine. Les sofas étaient recouverts d'un tissu moderne », et l'on s'était plongé dans les carnets du poète, la correspondance familiale, pour retrouver les tissus et couleurs d'origine. « Car Victor Hugo est un écrivain, un dessinateur mais aussi un décorateur exceptionnel ».
Coin bureau, table et fauteuils devant la cheminée ...
... séparé du lit par ce grand chandelier de bois appelé L'arbre de feu
Le lit, sinistre lui aussi, est dit " de Garibaldi " en référence à l'invitation faite par Victor Hugo à Giuseppe Garibaldi de venir séjourner à Hauteville House, ce qui n'arriva pas.
Le petit point point blanc qu'à peine vous devinez tout en haut de la tête de lit est le pommeau d'une canne qui fut offerte à Victor Hugo au moment de la mort de sa fille Léopoldine. Il représente une tête à deux visages ( à la Janus ) dont l'une est un crâne de mort. C'est à Jersey et non à Guernesey que Hugo a fait tourner les tables pour entrer en contact avec Léopoldine.
On ne sait plus où regarder, on entre dans un terrier imaginaire digne d'Alice au pays des merveilles ou des ténèbres. Car la maison est baroque et noire, excentrique, folle, amoncellement de décors, tapisseries, tentures, tableaux, miroirs, horloges, céramiques qui forment des bas-reliefs improbables, aux antipodes d'une demeure bourgeoise : « Certains trouvaient la maison d'un parfait mauvais goût. Le mauvais goût chez Victor Hugo touche au génie. Il est capable d'associer sur la cheminée des torchères classiques et des sortes de nains de jardin, l'alliance du sublime et du grotesque », ajoute l'expert. On comprend mieux, dans ces salons-grottes recouverts de tapis de toutes les couleurs et d'un tableau de pendu signé Hugo lui-même, de quel cerveau sont nés Esmeralda et Quasimodo dans « Notre Dame de Paris ».
Amis d'enfance dès 1809 , Victor Hugo et Adèle s'étaient mariés le 12 octobre 1822, en l'église Saint-Sulpice, trois ans et demi après leurs fiançailles, au grand dam du frère aîné de Victor, Eugène très épris d'Adèle, qui en perdit la raison.
Bientôt délaissée par son mari bourreau de travail, Adèle entama en 1830 une relation amoureuse avec Sainte-Beuve, ami de Victor, tandis que ce dernier devint l'amant de Juliette Drouet en 1833, une relation de 50 ans.
Sa femme mourrait d'ennui à Hauteville House, sa maîtresse était à côté.
Ses proches désespéraient dans cette demeure hantée au moins par ses tourments. Lui dormait dans son petit lit près de son écritoire, ou partait retrouver Juliette qu'il avait installée dans un autre logement à quelques mètres… Romantique et pratique. Madame Hugo, elle, aurait préféré un exil à Londres. Ses enfants partent l'un après l'autre. Ou fuient, presque.
La maison d'un grand écrivain c'est ça : égoïste, inclassable, énorme, inquiétante, hypnotique comme son œuvre elle-même. Des pièges ou des énigmes dans chaque recoin. Un bric-à-brac. Une folie. Un coup de génie. Un abri pour la vie, quand Hugo, écœuré par les turpitudes du Second Empire, cherche une solitude meublée de ses héros immortels. Comme Hauteville House, qui s'offre une nouvelle vie. Pas une « jolie » maison d'écrivain, non. Un torrent de décors à l'image de ce magicien. Même son immense « Sainte Bible » d'époque, rangée dans sa bibliothèque à côté d'Homère et Voltaire, fait figure de grimoire sorti de Harry Potter.
A SUIVRE ( car nous avons encore à explorer le troisième étage ! )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Mme de Sabran a écrit:
Le petit point point blanc qu'à peine vous devinez tout en haut de la tête de lit est le pommeau d'une canne qui fut offerte à Victor Hugo au moment de la mort de sa fille Léopoldine. Il représente une tête à deux visages ( à la Janus ) dont l'une est un crâne de mort. C'est à Jersey et non à Guernesey que Hugo a fait tourner les tables pour entrer en contact avec Léopoldine.
Ce bifront en ivoire fut offert par le sculpteur James Pradier, en 1843, à Victor Hugo qui le fit installer en 1859 au-dessus de la tête de son lit " de Garibaldi ". Cette petite tête est une sorte de vanité, elle montre un visage humain coupé en deux verticalement représentant la mort sur son côté gauche (squelette) et la vie par son côté droit. Sa symbolique pourrait se résumer par "VIVRE" et "MOURIR", devises si chères au maître des lieux.
Par Marius Fouque, James Pradier.
Huile, 1877. Genève, Musée d'art et d'histoire
(copie réalisée par l'artiste pour Genève d'après
son tableau original exposé au Salon de 1848)
Né à Genève d’une famille de protestants français, James ( Jean-Jacques ) Pradier, apprenti graveur, s’installe à Paris chez son frère, lui-même graveur, rue Jacob en 1807. Il entre dans l’atelier de sculpture de François Lemot à l’École des beaux-arts, obtient le premier prix de Rome. En 1814, il termine sa formation à l’Académie de France à Rome. Rentré à Paris, il se fixe dans le VIe, 4 bis rue des Beaux-Arts, son atelier est 3 rue Neuve-de-l’Abbaye.
Il acquiert rapidement une grande notoriété. Il succède à Lemot à l’École des beaux-arts. En 1827, il est élu à l’Académie des beaux-arts. Parmi ses nombreuses œuvres, on peut admirer l’ensemble sculpté du fronton du palais du Luxembourg, les Renommées de l’Arc de triomphe, parmi les huit statues colossales représentant les « principales » villes de France sur la place de la Concorde, Strasbourg et Lille, dans la crypte du Tombeau de Napoléon aux Invalides les figures adossées aux piliers entourant le sarcophage ... etc ... etc ...
Juliette Drouet posa pour lui et fut sa maîtresse .
Il fut le père naturel de la petite Claire que Victor Hugo aima et éleva comme son propre enfant, et dont il croqua ce ravissant portrait :
James Pradier habillé pour l'hiver par Marcel Fabre, membre résident de l'Académie, Extrait des Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1933-34-35,
c'est ici :
http://www.nemausensis.com/Nimes/JemsPradier.htm
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci beaucoup Eléonore pour, en ce qui me concerne, cette magnifique découverte !
Gouverneur Morris- Messages : 11794
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Hugo avait pourtant très violemment condamné le sac du Palais d'été.Mme de Sabran a écrit:Ces soieries faisaient partie, à l’origine, de l’ameublement du Palais d’été de l’Empereur de Chine. Palais mis à sac par les troupes anglaises. Hugo note dans son agenda :
« acheté tout le lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais qui était de l’expédition et qui l’a pris au palais d’été de l’Empereur de Chine ».
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
A peine croyable ! Si l'information est véridique, ce serait vraiment minable de sa part.
Nous citons cette lettre dans notre sujet :
La destruction et le sac du Palais d'été de Pékin (1860)
La lettre est écrite au capitaine Butler, et justement depuis Hauteville House !
Hauteville House, 25 novembre 1861
Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.
Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations.
Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? Pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle.
On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe. Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon.
Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine.
L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.
En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
Victor Hugo
Nous citons cette lettre dans notre sujet :
La destruction et le sac du Palais d'été de Pékin (1860)
La lettre est écrite au capitaine Butler, et justement depuis Hauteville House !
Hauteville House, 25 novembre 1861
Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’était pas, comme le Parthénon, une œuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle.
Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été. Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations.
Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? Pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle.
On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe. Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon.
Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine.
L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie.
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée.
En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.
Victor Hugo
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Ah, les esthètes ne sont pas à une contradiction près…
Peut-être était-ce pour lui un geste de préservation, face à un état de fait sur lequel on ne pouvait de toute façon revenir ?
Dans le même genre, le comte de Camondo avait écrit une longue lettre aux Soviets, très sincère et frappée au coin du bon sens, pour les dissuader de disperser une partie des collections des palais impériaux et de l’Hermitage.
Lettre qu’il ne put s’empêcher de terminer en expliquant que s’ils ne devaient pas changer d’avis malgré tous ses arguments… c’était alors à lui qu’il fallait vendre en priorité
Ce qui fut fait (et explique la présence d’une partie du service Orloff au musée qu’il a créé).
Peut-être était-ce pour lui un geste de préservation, face à un état de fait sur lequel on ne pouvait de toute façon revenir ?
Dans le même genre, le comte de Camondo avait écrit une longue lettre aux Soviets, très sincère et frappée au coin du bon sens, pour les dissuader de disperser une partie des collections des palais impériaux et de l’Hermitage.
Lettre qu’il ne put s’empêcher de terminer en expliquant que s’ils ne devaient pas changer d’avis malgré tous ses arguments… c’était alors à lui qu’il fallait vendre en priorité
Ce qui fut fait (et explique la présence d’une partie du service Orloff au musée qu’il a créé).
Gouverneur Morris- Messages : 11794
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette lettre au capitaine Butler .
Au capitaine Butler est un texte de deux pages, caché dans Actes et Paroles, épais recueil de mille pages environ. Cette lettre, à part l’auteur lui-même, et son destinataire le capitaine Butler, n’a été connu du public que lors de la publication d’Actes et Paroles II, Pendant l’exil, quinze ans après le désastre du Palais d’Été.
Trois auteurs majeurs, tous trois membres de l’Académie française, émus par le sac du Palais d’Eté, ont a consacré à cet épisode des pages émouvantes : Victor Hugo, Pierre Loti et Pierre-Jean Rémy.
https://www.canalacademies.com/emissions/focus-sur/trois-auteurs-de-lacademie-francaise-evoquent-le-sac-du-palais-dete
Gouverneur Morris a écrit:
Ah, les esthètes ne sont pas à une contradiction près…
Peut-être était-ce pour lui un geste de préservation, face à un état de fait sur lequel on ne pouvait de toute façon revenir ?
Ce n'est pas clair tout ça ...
Hugo rédige le 25 novembre 1861 sa lettre au capitaine Butler, et note quatre ans plus tard, le 23 mars 1865, dans son agenda :
« lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais qui était de l’expédition et qui l’a pris au palais d’été de l’empereur de Chine »
Au sujet des chinoiseries qui ornent les salons bleu et rouge du premier étage de Hauteville House :
( ... ) mais surtout dans les salons rouge et bleu du premier étage, où, avec les papiers peints chinois aux murs, les cabinets de laque et les soieries, elles contribuent à créer une atmosphère excentrique et gaie adaptée à ces pièces qui servaient aux réceptions et aux fêtes. Une paire de vases de la famille rose à médaillon, actuellement exposés dans le salon bleu, offre un exemple parfait des pièces exportées de Chine au xixe siècle que Hugo collectionnait. Une autre paire de vases de la famille rose, également dans le salon bleu, est ornée de dragons et de motifs propitiatoires. Ces vases étaient souvent fabriqués nus à Jingdezhen (King te-Tching), puis transportés à Canton, où on leur adjoignait un décor selon le goût de la clientèle étrangère, d’où leur autre dénomination, Guangcai, ou « couleur de Canton ».
Sont aussi à Hauteville House un certain nombre de pièces japonaises Imari (c’était de ce port qu’elles embarquaient vers l’Europe), dont un grand plat rond dans la salle à manger. Ces porcelaines, fabriquées depuis la fin du xviie siècle à Arita, furent exportées en grand nombre dans la première moitié du xviiie siècle, lorsque les troubles politiques interrompirent presque le trafic en provenance de Chine. Peintes en bleu sous glaçure et rehaussées d’émaux et d’or sur la couverte, les porcelaines d’Imari connurent un tel succès que les potiers de Jingdezhen eux-mêmes les copièrent lorsqu’ils eurent repris leur fabrication. Parmi les pièces inspirées du travail chinois réalisées en Europe à la fin du xixe siècle, on trouve quelques assiettes à motifs de saules, créées par des potiers anglais, qui imprimaient par transfert les bleus sous glaçure (J. Portanova, s. d.). Un ensemble de vaisselle en ironstone (« terre de fer » – une faïence fine de grand feu) de la maison Mason du début du xixe siècle (G. Roberts, 1996, passim), dont deux soupières (dans le billard) et des assiettes (dans le couloir aux faïences), offre un autre exemple de chinoiseries. Ce sont des copies de porcelaines de la famille rose à décor mandarin destinées à l’exportation ; créées à la fin du xviiie siècle, elles dépeignent une heureuse vie domestique chinoise où figure souvent un homme en costume officiel de mandarin de la dynastie Quing (1644-1911), accompagné de son épouse et, parfois, de ses enfants. L’ensemble de la collection Hugo ne provient pas, d’évidence, de Chine, à en juger par les visages aux traits européens, par la représentation erronée des costumes et par le rendu en perspective de la balustrade en arrière-plan. Outre les vases et la vaisselle, Hauteville House est riche de nombreuses figurines en porcelaine ou en céramique, comme la paire de chiens Fo du salon rouge, les quatre femmes tenant un vase au-dessus de la porte de la salle à manger et la statuette de Guanyin en porcelaine « blanc de Chine » tenant un enfant mâle, indiquant qu’on prie la déesse pour la naissance d’un garçon, dans le billard.
Une photographie d’époque montre que la figure de Guanyin se tenait originellement (comme aujourd’hui) entre les deux soupières Mason (voir plus haut) décorées de scènes quotidiennes et une paire de vases de la famille rose représentant la divinité taoïste Magu apportant une offrande à la Longévité (Guide Hauteville House, 2019, p. 28). Cet arrangement n’est pas sans résonance visuelle avec la culture chinoise, dans laquelle la famille, les enfants mâles et une vie longue sont hautement désirables. Il laisse entendre que Hugo ne s’intéressait pas seulement aux aspects décoratifs des objets qu’il collectionnait, mais aussi à leur signification culturelle. Le laque était un autre produit en vogue de l’Asie orientale. La collection de laques de Hugo comprend un ensemble de portes rouges, ramenées de son appartement de la rue de la Tour-d’Auvergne, à Paris (Guide Hauteville House, 2019, p. 35), plusieurs cabinets de différentes tailles, une table pliante, des boîtes, et une version en laque d’un ancien bronze Fang (une cruche à vin). Pour la plupart, ces laques semblent avoir été fabriqués en Chine, quoique certains puissent provenir du Japon. Ces pièces font montre de plusieurs techniques en usage dans les laques : peintures, gravures et incrustations.
Du côté du salon rouge, les doubles portes donnant sur le salon bleu sont lambrissées avec deux panneaux d’un paravent de laque rouge délicatement peint d’or et d’argent. L’une des pièces les plus élaborées de Hauteville House est un cabinet en laque de Coromandel, dans le billard. Comme de nombreux cabinets de cette sorte, il est possible qu’il ait été fabriqué en Europe à partir de panneaux laqués de paravent originellement fabriqués, pour l’exportation via la côte de Coromandel, à Yangzhou ou à Canton. Le laque de Coromandel se caractérise par l’usage de nombreuses couches, qui peuvent être gravées, peintes et/ou incrustées d’autres matériaux. On trouve dans la maison différents types de peintures chinoises. Des stores de bambou peints sont fixés au mur, près de l’entrée, en décoration, tandis que des papiers peints à la main (encre et aquarelle) de fleurs et d’oiseaux ornent les plafonds. Dans l’atelier-fumoir, ce sont des panneaux de soie peints translucides, utilisées pour filtrer la lumière des fenêtres. Au premier étage, d’autres papiers chinois, peints à la main, tapissent les murs, représentant des figures dans des paysages ou des jardins aux couleurs saturées, témoignant un intérêt évident pour la perspective occidentale. Ces papiers comptaient parmi les éléments indispensables des « salons chinois » du xviiie siècle. Les artistes qui les ornaient peignaient aussi sur soie, sur panneau ou sur toile. Du côté du salon bleu, les doubles portes par où l’on rejoint l’autre salon sont ornées d’huiles sur panneaux dont le style rappelle le papier peint. De larges pans de tapisseries couvrent les salons rouge et bleu, dans un style flamboyant, notamment les damas (restaurés), probablement européens, aux murs, et les tapisseries brodées de perles, de confection européenne, qui garnissent murs et plafonds. Dans le salon rouge sont deux pièces de soierie brodée de Chine : d’une part le baldaquin qui surmonte la cheminée, d’autre part, une couverture de portes qui fait également lambrequin. La seconde pièce est brodée de petites figures vagabondant parmi les saules et les arbres en fleurs. On n’a jusqu’à présent retrouvé aucune trace, à Hauteville House ou ailleurs, du « lot de soieries de Chine vendu par un officier anglais qui était de l’expédition et qui l’a pris au palais d’été de l’empereur de Chine », mentionné par Hugo dans ses carnets à la date du 23 mars 1865
(v. Hugo, Œuvres complètes, vol. 12, 1969).
https://agorha.inha.fr/detail/525
Eh bien alors?!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
M'ouais...va comprendre.
La note du carnet est-elle fantaisiste ? Car enfin, je ne peux m'empêcher de trouver tout à fait amoral que Victor Hugo dénonce les "voleurs" avec force mais ne serait pas honteux d'être le receleur.
Ben voyons !
Merci pour nouvelle anecdote.
La note du carnet est-elle fantaisiste ? Car enfin, je ne peux m'empêcher de trouver tout à fait amoral que Victor Hugo dénonce les "voleurs" avec force mais ne serait pas honteux d'être le receleur.
Gouverneur Morris a écrit:
Dans le même genre, le comte de Camondo avait écrit une longue lettre aux Soviets, très sincère et frappée au coin du bon sens, pour les dissuader de disperser une partie des collections des palais impériaux et de l’Hermitage.
Lettre qu’il ne put s’empêcher de terminer en expliquant que s’ils ne devaient pas changer d’avis malgré tous ses arguments… c’était alors à lui qu’il fallait vendre en priorité
Ce qui fut fait (et explique la présence d’une partie du service Orloff au musée qu’il a créé).
Ben voyons !
Merci pour nouvelle anecdote.
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Cela me chiffonne comme toi ...La nuit, la neige a écrit:
La note du carnet est-elle fantaisiste ? Car enfin, je ne peux m'empêcher de trouver tout à fait amoral que Victor Hugo dénonce les "voleurs" avec force mais ne serait pas honteux d'être le receleur.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
"J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée". Merci du moins à Hugo pour avoir remis à sa place une ministresse hexagonale de la "culture" (? ) qui, il y a quelques années, avait complètement et publiquement atomisé le verbe "spolier".
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Que ces questions sans réponse ne coupent pas notre élan, les amis, nous avons encore à grimper jusqu'au troisième étage, là où le génie de l’écrivain s’est exprimé, où Hugo rédigea notamment la première partie de La Légende des siècles et des Misérables.
Par le puits de lumière nous devinons le poêle de faience du " Look out ", pièce emblématique de Hauteville House.
Dans l'antichambre les parois mansardées et les divans qui courent à leurs pieds sont recouverts d’un feutre imprimé à motif de treillage de bois et de fleurs et le plafond tendu d’une brocatelle jaune d’or.
Face à l’endroit où il travaillait est accroché le dessin « Ecce Lex » (Le Pendu).
Alors qu’il était en exil à Jersey, Victor Hugo avait été vivement ému par la condamnation à mort, sur l’île voisine de Guernesey, de John Charles Tapner, contre laquelle il avait protesté et demandé une grâce qu’il n’obtint pas. Le condamné avait été exécuté par pendaison le 10 février 1854.
Hugo réalisa alors quatre dessins d’un pendu décharné, à sa potence. Celui-ci, « Ecce Lex » a été conservé par Hugo qui l’a toujours accroché près de lui : dans sa chambre de Marine Terrace à Jersey, puis dans son cabinet de travail sous les combles de Hauteville House. Il a gardé le cadre et le montage que lui a donnés Victor Hugo.
En 1860, après la pendaison, en Virginie, de l’anti-esclavagiste John Brown, une des quatre versions sera donnée à graver à Paul Chenay, donnant une vocation publiquement militante à cette image qui reste le dessin le plus emblématique de l’inlassable combat de Victor Hugo contre la peine de mort.
Aménagée sous les toits comme une cabine de navire, ouvrant sur la colline et la mer par une fenêtre en encorbellement, une petite chambre monacale fut utilisée par Hugo jusqu’en 1865. Elle était à l’origine presque sans meuble : un lit escamotable, une chaise, un cabinet de laque sur une étagère, une table à écrire placée à l’occasion.
En 1864, il ajoute des panneaux de bois gravés et peints comme ceux qu’il réalise pour « Hauteville II », la maison de Juliette Drouet, sur les portes triangulaires dissimulant sa toilette et un placard, ainsi qu’au bas des fenêtres.
Dans le prolongement de son bureau, Hugo fit construire, entre 1861 et 1862, son illustre look-out, une magnifique pièce entièrement vitrée et inondée de lumière. Véritable espace dédié à l’écriture, c’est ici, face à la mer et aux côtes françaises, qu’il poursuivit son immense travail littéraire et son combat politique.
Victor Hugo dans le look-out d’Hauteville House.
Andre/Maisons de Victor Hugo/Roger-Viollet DR Jean-Christophe Godet
A partir de mars 1862, Victor Hugo accueille à Hauteville House des enfants démunis:
"Tous les mardis, je donne à dîner à quinze petits enfants pauvres, choisis parmi les plus indigents de l'île, et ma famille et moi nous les servons, je tâche par là de faire comprendre l'égalité et la fraternité à ce pays féodal."
Bientôt, une quarantaine d'enfant viennent dîner par moitié chaque semaine. L'initiative sera imitée en Angleterre.
L' équilibre familial se modifie. Les séjours de Mme Hugo à Paris s'allongent. En juin 1863, en l'absence de sa mère, Adèle s'enfuit au Canada, à Halifax, à la poursuite du lieutenant Albert Pinson, rencontré à Jersey.
Elle ne reviendra jamais à Guernesey et ne reverra ni sa mère, ni Charles. Voulant échapper à son père, ce dernier s'est fixé à Paris en 1861, puis à Bruxelles, où Mme Hugo et François Victor s'installent en 1865. En octobre, Charles s'y marie avec Alice Lehaene.
Victor Hugo demeure à Hauteville House avec sa belle soeur. Entre 1862 et 1865, il séjourne chaque année avec Juliette en Belgique, au Luxembourg et sur les bords du Rhin.
https://www.expedia.fr/Hauteville-House-St-Peter-Port.d6244546.Sites-d-Interet
https://www.maisonsvictorhugo.paris.fr/guernesey/la-maison/visitez-hauteville-house-aujourdhui
https://www.bontourincoming.com/fr/attractions/guernesey-sercq-and-herm/hauteville-house
Par le puits de lumière nous devinons le poêle de faience du " Look out ", pièce emblématique de Hauteville House.
Dans l'antichambre les parois mansardées et les divans qui courent à leurs pieds sont recouverts d’un feutre imprimé à motif de treillage de bois et de fleurs et le plafond tendu d’une brocatelle jaune d’or.
Face à l’endroit où il travaillait est accroché le dessin « Ecce Lex » (Le Pendu).
Alors qu’il était en exil à Jersey, Victor Hugo avait été vivement ému par la condamnation à mort, sur l’île voisine de Guernesey, de John Charles Tapner, contre laquelle il avait protesté et demandé une grâce qu’il n’obtint pas. Le condamné avait été exécuté par pendaison le 10 février 1854.
Hugo réalisa alors quatre dessins d’un pendu décharné, à sa potence. Celui-ci, « Ecce Lex » a été conservé par Hugo qui l’a toujours accroché près de lui : dans sa chambre de Marine Terrace à Jersey, puis dans son cabinet de travail sous les combles de Hauteville House. Il a gardé le cadre et le montage que lui a donnés Victor Hugo.
En 1860, après la pendaison, en Virginie, de l’anti-esclavagiste John Brown, une des quatre versions sera donnée à graver à Paul Chenay, donnant une vocation publiquement militante à cette image qui reste le dessin le plus emblématique de l’inlassable combat de Victor Hugo contre la peine de mort.
Aménagée sous les toits comme une cabine de navire, ouvrant sur la colline et la mer par une fenêtre en encorbellement, une petite chambre monacale fut utilisée par Hugo jusqu’en 1865. Elle était à l’origine presque sans meuble : un lit escamotable, une chaise, un cabinet de laque sur une étagère, une table à écrire placée à l’occasion.
En 1864, il ajoute des panneaux de bois gravés et peints comme ceux qu’il réalise pour « Hauteville II », la maison de Juliette Drouet, sur les portes triangulaires dissimulant sa toilette et un placard, ainsi qu’au bas des fenêtres.
Dans le prolongement de son bureau, Hugo fit construire, entre 1861 et 1862, son illustre look-out, une magnifique pièce entièrement vitrée et inondée de lumière. Véritable espace dédié à l’écriture, c’est ici, face à la mer et aux côtes françaises, qu’il poursuivit son immense travail littéraire et son combat politique.
Victor Hugo dans le look-out d’Hauteville House.
Andre/Maisons de Victor Hugo/Roger-Viollet DR Jean-Christophe Godet
A partir de mars 1862, Victor Hugo accueille à Hauteville House des enfants démunis:
"Tous les mardis, je donne à dîner à quinze petits enfants pauvres, choisis parmi les plus indigents de l'île, et ma famille et moi nous les servons, je tâche par là de faire comprendre l'égalité et la fraternité à ce pays féodal."
Bientôt, une quarantaine d'enfant viennent dîner par moitié chaque semaine. L'initiative sera imitée en Angleterre.
L' équilibre familial se modifie. Les séjours de Mme Hugo à Paris s'allongent. En juin 1863, en l'absence de sa mère, Adèle s'enfuit au Canada, à Halifax, à la poursuite du lieutenant Albert Pinson, rencontré à Jersey.
Elle ne reviendra jamais à Guernesey et ne reverra ni sa mère, ni Charles. Voulant échapper à son père, ce dernier s'est fixé à Paris en 1861, puis à Bruxelles, où Mme Hugo et François Victor s'installent en 1865. En octobre, Charles s'y marie avec Alice Lehaene.
Victor Hugo demeure à Hauteville House avec sa belle soeur. Entre 1862 et 1865, il séjourne chaque année avec Juliette en Belgique, au Luxembourg et sur les bords du Rhin.
https://www.expedia.fr/Hauteville-House-St-Peter-Port.d6244546.Sites-d-Interet
https://www.maisonsvictorhugo.paris.fr/guernesey/la-maison/visitez-hauteville-house-aujourdhui
https://www.bontourincoming.com/fr/attractions/guernesey-sercq-and-herm/hauteville-house
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci pour cette visite illustrée. Quelle extravagance, tout de même !
Qui s'attend à ce que le lieu de travail de Victor Hugo ressemble à un salon de jardin avec balancelle des années 70 ?
Image : Visit Guernsey - Hauteville House
Image : courtesy of Visit Guernsey
Une photo complémentaire de la "petite chambre" avec sa jolie vue :
Image : courtesy of Visit Guernsey
Vous pouvez également entreprendre une visite virtuelle de la maison grâce à ce lien :
Maisons Victor Hugo - Visite virtuelle Hauteville House
Qui s'attend à ce que le lieu de travail de Victor Hugo ressemble à un salon de jardin avec balancelle des années 70 ?
- Spoiler:
Image : Visit Guernsey - Hauteville House
Image : courtesy of Visit Guernsey
Une photo complémentaire de la "petite chambre" avec sa jolie vue :
Image : courtesy of Visit Guernsey
Vous pouvez également entreprendre une visite virtuelle de la maison grâce à ce lien :
Maisons Victor Hugo - Visite virtuelle Hauteville House
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Merci, cher la nuit, la neige, pour ces nouvelles photos et ce lien d'une manipulation bluffante !!!
Vrai, qu'est-ce que la technique n'invente pas !!!
La salle à manger, des plinthes au plafond, quel plaisir !
... avec au plafond ( comme dans beaucoup d'autres pièces ) les patchworks que Totor concoctait en découpant sans états d'âme des tapisseries des Gobelins ... il fallait oser !
Et cette vue extraordinaire de laquelle Hugo se régalait, de son balcon ...
Vrai, qu'est-ce que la technique n'invente pas !!!
La nuit, la neige a écrit:
Merci pour cette visite illustrée. Quelle extravagance, tout de même !
Qui s'attend à ce que le lieu de travail de Victor Hugo ressemble à un salon de jardin avec balancelle des années 70 ?
La salle à manger, des plinthes au plafond, quel plaisir !
... avec au plafond ( comme dans beaucoup d'autres pièces ) les patchworks que Totor concoctait en découpant sans états d'âme des tapisseries des Gobelins ... il fallait oser !
Et cette vue extraordinaire de laquelle Hugo se régalait, de son balcon ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
Il a bien fait !Mme de Sabran a écrit:
La salle à manger, des plinthes au plafond, quel plaisir !
... avec au plafond ( comme dans beaucoup d'autres pièces ) les patchworks que Totor concoctait en découpant sans états d'âme des tapisseries des Gobelins ... il fallait oser !
La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
A quelques kilomètres de Hauteville house ( une bonne petite trotte tout de même mais qui se fait bien ) , nous découvrons la plus petite chapelle du monde. Du moins passe-t-elle pour telle. Little Chapel .
Pour mon mari une parfaite horreur. Moi je l'aime bien, je la trouve attendrissante ...
Et puis nous y attendent beaucoup plus de rois et reines que de petits Jesus et vierges Marie .
Le frère Déodat, venu à Guernesey en 1904, construisit la chapelle. Sa France natale avait récemment interdit les écoles religieuses dans le cadre de ses nouvelles lois antireligieuses. Déodat a donc déménagé à Guernesey pour pratiquer sa foi à l'abri d'éventuelles persécutions.
Ayant acheté un terrain aux Vauxbelets, Déodat remarque un bois en pente où il souhaite construire une petite chapelle rappelant celle de Lourdes. La première chapelle qu'il a construite ne mesurait que 9 pieds de long et 4,5 pieds de large, mais elle a reçu tellement de critiques que Déodat l'a démolie du jour au lendemain et a commencé à en construire une nouvelle.
Quatre mois plus tard, la deuxième version de la chapelle est terminée et celle-ci reçoit un bien meilleur accueil de la part des pairs de Déodat. Cependant, cela n'a duré que 9 ans, car l'évêque de Portsmouth n'a pas pu passer la porte lors de sa visite sur l'île en 1923. Encore une fois, il a démoli et reconstruit la petite grotte pour avoir une plus grande ouverture.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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La nuit, la neige- Messages : 18130
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: A Guernesey, Hauteville House, le refuge de Victor Hugo ...
La nuit, la neige a écrit:
Le maître-d'oeuvre...
Bonjour, Monsieur, enchantée !
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