Un mois en Colombie avec Calonne
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Re: Un mois en Colombie avec Calonne
C'est qu'il y avait, chez les Egyptiens, tout un cérémonial de rites très codifiés et compliqués d'embaumement et "emmaillotage" ( si j'ose dire ) des momies. L'idée de les entourer de tout ce dont elles avaient besoin pour l'au-delà est bien la même .Calonne a écrit:Hé oui chère Eléonore : la Doncella dort de son dernier sommeil depuis plus de 500 ans... Les incas ont fait bien plus fort que les égyptiens : ils ont amené les enfants jusqu'à ce lieu et ont laissé faire la Nature.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Finca de cacao
La Colombie évoque principalement le café. Mais les plantations de café sont majoritairement implantées dans la région de Medellin. Ici, dans la zone Caraïbes, le climat favorise surtout la culture de la banane et du cacao.
La banane est partout en Colombie, vous n'y échapperez pas. Dès le petit-déjeuner, elle sera présente dans votre bol avec d'autres fruits :
La banane a fait la fortune, au XIXème siècle, de familles propriétaires d'immenses plantations où travaillaient des milliers d'employés. Des familles qui se faisaient construire en ville de somptueuses demeures pour afficher leur richesse, comme ici à Carthagène :
Aujourd'hui encore, vous longerez parfois sur la route d'immenses plantations de bananiers déployés sur des centaines d'hectares, à perte de vue :
Mais la culture reine ici, c'est celle du cacao, si importante que certains commencent même à y voir une possible alternative à la culture de la coca. Déjà, à l'époque des peuples préhispaniques, les fèves de cacao servaient de monnaie d'échange et le chocolat était considéré comme "le nectar des dieux", boisson presque sacrée.
En route donc pour une finca (ferme) de cacao traditionnelle où nous passerons quelques jours.
Pour cela, il nous faut rejoindre le fleuve, le suivre un moment et le traverser.
Amis cinéphiles, sachez que c'est ici qu'ont été tournées certaines scènes du film d'aventure La cité perdue de Z :
allocine.fr
Comment ? Oui, c'est ici que nous allons traverser :
Mais non, n'ayez pas peur, ça ne craint rien.
Attention, il y en a un deuxième, construit par les indiens :
Nous voilà arrivés :
Après notre installation et le déjeuner, nous partons à la découverte de la plantation et de ses cacaoyers :
Ces derniers ploient déjà sous le poids des "cabosses", lourdes de fèves.
Les cabosses sont en général récoltées au sécateur ou à la machette mais vous pouvez en choisir une et la détacher à la main. Allez-y, ouvrez-là :
Les précieuses fèves sont là, recouvertes d'une fine pellicule protectrice blanchâtre que vous allez ôter. La cabosse, une fois vide, pourra servir de combustible.
Vous allez ensuite déposer les fèves dans de grandes caisses où elles seront brassées à la main tous les jours, entre trois et huit jours, afin d'exalter leur arôme. Puis vous les mettrez à sécher sur des feuilles de bananier que vous aurez chauffées auparavant. Hé oui : la feuille de bananier, une fois chauffée, devient quasiment "stérile". C'est d'ailleurs dans cette feuille que votre tablette de chocolat finale sera soigneusement enveloppée : si elle est hermétiquement fermée, votre tablette se conservera intacte plusieurs semaines et même plus d'un mois ! Une alternative naturelle au plastique et c'est d'ailleurs ainsi que le chocolat était emballé et transporté autrefois. Et vous avez sûrement vu des images de gens, en Asie surtout, manger sur des feuilles de bananier ou s'en servir pour transporter les aliments. Voici ma tablette, soigneusement enveloppée depuis mon retour :
Mais revenons à nos fèves.
Une fois séchées le temps voulu, elles vont être torréfiées. Comme nous sommes ici dans une finca traditionnelle, à vous la cuillère !
Attention, c'est chaud !
C'est fait ? Bien, maintenant, il nous faut un homme fort pour la dernière étape. Monsieur de la Pérouse ? Cher Leos ? Venez... Versez les fèves dans la partie supérieure de la presse et... tournez fort !
Voilà, vous n'avez qu'à récupérer votre pâte, devenue chocolat, la verser dans un moule en forme de tablette et la mettre au frigo. Et vous aurez fabriqué votre propre tablette de chocolat (aidés par nos hôtes bien sûr). Si vous voulez le boire, récupérez la pâte au sortir de la presse, versez-là dans la casserole et faites chauffer. Attention, le chocolat ainsi obtenu est fort, noir et amer. Le goût est authentique, brut, bien loin du chocolat que nous connaissons en Europe et ça peut surprendre. Mais vous pourrez fièrement dire : "C'est moi qui l'ai fait !"
Je vous laisse préparer votre chocolat.
Nous allons ensuite rejoindre notre dernière étape, Carthagène, "le joyau des Caraïbes".
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Ah, je reprendrais bien volontiers un petit bol de cette délicieuse salade de fruits !
La banane, puisque tu nous en parles, cher Calonne, est maintenant partout chez nous en Europe aussi grâce à ... William Cavendish, le fils de Georgiana de Devonshire ! Ce lord, botaniste à ses heures, a importé, travaillé, et mis au point sa culture dans la propriété familiale de Chatsworth.
Amusant, n'est-ce pas ?!!
Notre sujet :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t1255p100-chatsworth-house-home-sweet-home-de-georgiana
- Spoiler:
Savez-vous, les amis, que la banane que nous mangeons tous de temps en temps, celle que nous rencontrons le plus facilement dans notre supermarché, s'appelle Cavendish ?! Comment se fait-ce ?! Eh bien, le berceau de sa culture et sa commercialisation mondiales n'est autre que Chatsworth. Cette variété est pourtant originaire du Vietnam et de la Chine.
Notre banane est nommée d’après William Cavendish, le fils de Georgiana de Devonshire, qui se trouvait être le président de la Société Royale d’Horticulture britannique. Il est en effet à l’origine de son exploitation commerciale dans le monde entier, ayant fait pousser en 1836 un spécimen de cette variété de banane dans la grande serre de Chatsworth.
Le duc de Devonshire, portrait de Thomas Lawrence (1811)
( Photo WIKI )
Outre le Régent, futur Georges IV William Cavendish compta parmi ses amis Canova, Dickens et l'empereur Pierre Ier du Brésil.. Il sympathisa avec Joesph Praxton, alors employé par la Royal Horticultural Society, aux jardins de Chiswick, non loin de Chiswick House, la résidence londonienne du duc. Celui-ci le nomma en 1826 chef jardinier de Chatsworth, bien que Praxton n'eût guère plus de vingt ans. Le jeune homme étendit considérablement le jardin de Chatsworth, l'un des plus beaux jardins paysagers de l'époque. Praxton y mit en œuvre de nombreux projets : il redessina le jardin autour de l'aile nord de la demeure, créa le plus grand jardin de rocaille du pays ainsi qu'un pinetum (arboretum de conifères) de 16 ha, et dessina les plans du nouveau village d'Edensor.En 1844, il conçut la Fontaine de l'Empereur, construite en l'honneur du tsar Nicolas 1er qui avait annoncé sa venue à Chatsworth. Cette fontaine projetant un jet d'eau à 90 m de haut nécessita la création d'un lac sur les collines dominant les jardins.
Joseph Praxton.
Le Great Conservatory ; surnommée « l'Étuve » du fait de son important système de chauffage, immense serre de 69 m de long et 37 m de large était alors la plus grande du monde (elle fut d'ailleurs parcourue en calèche par la reine Victoria en 1843). C'est dans cette serre que Paxton cultiva cette variété de banane, la plus consommée en Occident, appelée « Cavendish » d'après le nom du propriétaire de Chatsworth.La serre immense, où exultaient plantes tropicales et exotiques, avec des étangs pour des plantes aquatiques, des rochers portant des mousses, des fougères et cachant des escaliers permettant d'accéder aux plus hautes branches des arbres, avait été conçue également par le génial Joseph Praxton. Il inventa des méthodes de production en éléments préfabriqués avec la mise en œuvre d'une standardisation des pièces pour faciliter l'assemblage sur le chantier. Le duc de Devonshire avait demandé l'avis de Decimus Burton sur ce projet.Le bâtiment faisait 84 m de long sur 37 m de large. Il comprenait une nef centrale de 19 m de haut flanquée de deux nefs latérales plus basses. La toiture était en bois et en verre. Le vitrage était plissé, fait de panneaux de verre de 1,20 m de long, soutenu par des nervures faites par un assemblage de lamelles en bois. Les nervures étaient soutenues par des poutres en fer portées par des colonnes en fonte. Une galerie faisait le tour de la nef centrale au niveau supérieur des nefs latérales. La grande serre fut construite entre 1836 et 1840. Son projet annonçait le Crystal Palace.Huit chaudières à charbon permettaient de chauffer la grande serre et de créer un climat tropical. Ces chaudières alimentaient en eau chaude un réseau de plus de 11,3 km de long fait de tuyaux de 15,2 cm de diamètre. Ces chaudières consommaient 300 tonnes de charbon chaque hiver.
Beaucoup de plantes de la grande serre sont mortes pendant la première guerre mondiale par manque de charbon pour assurer la température nécessaire. Le coût excessif de la remise en état et de l'entretien de la grande serre conduisit à sa démolition en 1920.
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Mais comment donc! Allez Leos, on y va.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 513
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Et moi, je goûte !
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Carthagène
Le gros morceau. L'incontournable, celle qui attire les foules du monde entier.
Carthagena de las Indias a été fondée en 1533, au creux d'une baie bien abritée, facile à défendre. Pour ces raisons, la ville est rapidement devenue le "coffre-fort" de l'Amérique espagnole : tout l'or du pays, pillé, extrait des mines, était rapatrié à Carthagène où il était stocké avant d'être transféré sur les navires en partance pour l'Espagne. Escortés de vaisseaux de guerre, les galions remplis à ras-bord prenaient le large pour rejoindre le Vieux Continent, tout en veillant à éviter pirates, corsaires et boucaniers en embuscade. Dans l'autre sens, la ville était la porte d'entrée des possessions espagnoles, notamment pour le trafic d'esclaves en provenance de l'Afrique. Tout cela engendra une prospérité certaine qui fît de Carthagène "la perle ou le joyau des Caraïbes".
Pourtant, à notre arrivée, vous allez être surpris par votre première vue sur la ville :
Alors Carthagène aujourd'hui, c'est une grande ville moderne, animée et bruyante et c'est là aussi que les inégalités sociales sont les plus visibles, les plus criantes. Les tours futuristes et les centres commerciaux climatisés côtoient les bidonvilles en périphérie de la ville et vous croiserez SDF et mendiants, quasiment absents dans les autres villes que nous avons visitées.
La Carthagène qui attire des millions de touristes chaque année, c'est en fait la vieille ville, qui a gardé son aspect d'autrefois, avec son style "colonial-caraïbes".
Sauf que l'endroit est devenu une formidable machine à fric, submergé de touristes. Ne cherchez pas des habitants, des locaux, dans la vieille ville : les gens que vous y croiserez y travaillent, dans les innombrables hôtels, restaurants, boutiques mais n'y habitent pas. La vieille ville est devenue un décor de cinéma, un musée en plein air, bondé, saturé, et où vous ne pourrez pas faire un pas sans être sollicité par un rabatteur d'hôtel, de restaurant, d'excursion ou par un vendeur à la sauvette de tout et n'importe quoi. Vous entendrez parler ici plus anglais, allemand et français qu'espagnol, au milieu de "boutiques-hôtels" tendance et de restaurants "fusion". Vous l'aurez compris : la vieille ville est tout sauf authentique...
Ceci étant, puisque nous sommes là, autant en profiter. En partant de bon matin, nous parviendrons à éviter la foule pour découvrir quelques endroits sympas.
A Carthagène, vous trouverez beaucoup d'artistes peintres, exposant à même la rue. Leur thème principal : la femme noire, caribéenne.
Avant d'arriver à la vieille ville, vous pouvez flâner un moment dans un joli parc municipal où vous pourrez voir des iguanes, des papillons et, en levant la tête, observer des paresseux perchés dans les branchages :
Voilà, nous arrivons à l'entrée de la vieille ville. Une muraille d'un jaune vif, percée de trois portes et surmontée de la tour de l'horloge :
Une fois les portes franchies, vous vous retrouvez sur la plaza de los coches. C'est ici que se tenait autrefois le marché aux esclaves.
Louvoyez entre touristes, rabatteurs et solliciteurs de toutes sortes et partez sur votre gauche pour découvrir le paradis des gourmands : el portal de los dolces, "le portique des douceurs" :
C'est sous ces arcades que se sont installés tous les confiseurs de la ville. Bonbons, sucettes, gâteaux traditionnels de toutes sortes vous attendent ici, croulant sur les étals. Vous aurez beau essayer de résister, vous cèderez...
En poursuivant sur votre gauche, en direction de la mer, vous découvrirez l'église de San Pedro Claver :
Ce dernier est un jésuite du XVIIIème siècle. Arrivé à Carthagène, il fût horrifié par les conditions de vie des esclaves noirs, déportés d'Afrique, surtout les malades, totalement abandonnés. Il dédia alors sa vie à ces malheureux, les recueillant et les soignant, bâtissant hôpitaux et hospices à leur intention, intervenant inlassablement auprès des autorités et lutta contre l'Inquisition. Il se préoccupa aussi des indiens, guère mieux traités et fût l'un des premiers à apprendre leur langue pour pouvoir communiquer avec eux. San Pedro Claver est depuis particulièrement vénéré par la population noire. Sur décision du Congrès colombien, le 09 septembre est devenu le jour national des Droits Humains en son honneur. Un peu plus loin se trouve une statue de lui, représenté aux côtés d'une esclave, celle qui lui apprît la langue des indiens. Ne soyez pas étonnés de voir la main de la statue usée et ternie : de très nombreux fidèles ont pour habitude de baiser la main de la statue en passant, en signe de respect.
Notre visite se poursuit :
Une petite pause ? La plaza Bolivar vous attend (ses vendeurs ambulants aussi...) :
Le seul endroit où vous trouverez vraiment un peu de calme reste la Cathedral de Santa Catalina de Alejandria, toute proche et dont le clocher est un point de repère incontournable :
A l'intérieur, vous pourrez admirer, en hauteur et de chaque côté, de superbes panneaux de bois gravés qui représentent des épisodes de la vie de Jésus :
Fatigués de la foule, du bruit, de toute cette agitation ?
Prenons le large à Getsemani.
Getsemani est un petit quartier tout proche, bien plus authentique que le décor de film de la vieille ville. Ici, il y a moins de touristes, il y a encore des habitants, l'ambiance y est populaire, authentique, avec des bars et des petits restaurants de quartier. Un secteur plus pauvre, moins "léché" que la vieille ville mais dix fois plus authentique. Profitez-en vite car l'endroit commence à attirer du monde et s'embourgeoise rapidement hélas...
Les artistes sont là aussi :
Et vous vous amuserez à suivre la rue la plus étroite de la ville, c'est d'ailleurs son nom, la calle angosta :
Envie de prendre le large ?
Direction les remparts de la ville. Carthagène fût pillée une fois, par le corsaire anglais Francis Drake, en 1586. Afin de prévenir une récidive, la ville fût entourée d'une enceinte fortifiée, ornée de tours de guet et de canons. Elle existe toujours et la suivre vous permettra de vous éloigner (un peu) de la foule du centre-ville :
A l'extrémité des remparts, vous découvrirez une petite place autour de laquelle se trouvent le musée Gabriel Garcia Marquez, auteur de Cents ans de solitude et prix Nobel de littérature, le théâtre de la ville et le musée naval :
De là, vous pourrez rejoindre l'entrée de la vieille ville par des rues un peu plus calmes, moins fréquentées :
Mais vous pouvez aussi pousser jusqu'à la forteresse de la ville, el castillo de San Felipe de Barajas :
Construit sur la colline de San Lazaro en 1657, c'est la plus importante forteresse jamais bâtie par les espagnols dans leurs possessions du Nouveau Monde. La vue à 360 ° depuis les remparts est impressionnante. Pour info, tout le monde s'y retrouve en fin de journée pour admirer le coucher du soleil.
Voilà, vous avez fait, en gros, le tour de Carthagène.
Je vous laisse vous reposer avant de revenir vers vous pour quelques endroits supplémentaires, dont le musée de l'or de la ville, petit mais riche de trésors.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
J'aime beaucoup la Plaza de los Coches et ses arcades multicolores !
Tu ne nous surprends pas en déplorant son invasion par les touristes . Comment pourrait-il en être autrement ?
Dès qu'un endroit est joliment typique, nous nous précipitons tous.
Le chocolat est-il l'ingrédient dominant dans las dulces proposées aux passants ? Je me le demande, vois-tu, à cause de la chaleur ...
Tu ne nous surprends pas en déplorant son invasion par les touristes . Comment pourrait-il en être autrement ?
Dès qu'un endroit est joliment typique, nous nous précipitons tous.
Le chocolat est-il l'ingrédient dominant dans las dulces proposées aux passants ? Je me le demande, vois-tu, à cause de la chaleur ...
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Sous le fameux portique, c'est surtout le sucre qui est roi... Tu y trouveras principalement de petits gâteaux à base de noix de coco, des caramels et des gâteaux traditionnels ou des bonbons.
Je conseille de prendre son temps pour choisir car les prix sont quand-même élevés. Mais en cherchant bien, on peut encore tomber sur un vendeur qui te tendra spontanément un petit gâteau à ton passage et te fera découvrir des douceurs sucrées inconnues.
Sinon oui, Carthagène est touristique à mort et ne vit que du tourisme (et de son activité portuaire également). C'est blindé de touristes, rabatteurs et vendeurs sont partout. Comme je l'ai dit plus haut, ils ne sont pas collants ni insistants et encore moins agressifs, un simple "No gracias" et ils te laissent tranquille. Mais quand tu es sollicité sans arrêt, c'est vraiment fatigant... Et contrairement aux autres endroits du pays que j'ai visité, ici, si tu prends quelqu'un ou un commerce ou une vitrine en photo, tu peux être sûre de te voir demander un petit billet...
En certains endroits, attention à la prostitution (discrète mais présente) et dans certains quartiers, à la nuit tombée, aux fêtes débridées et alcoolisées pour touristes qui se lâchent...
Attention avec le climat aussi : outre la chaleur tropicale, lourde, poisseuse, il pleut bien plus souvent qu'on ne le croit à Carthagène. Et ce sont alors des trombes d'eau qui s'abattent sans discontinuer pendant la journée entière parfois, transformant les ruelles en torrents. Et quand il s'arrête enfin de pleuvoir, la terre fume, l'air est saturé de vapeur d'eau et d'humidité, suffocant, donnant l'impression d'être dans un hammam.
Je conseille de prendre son temps pour choisir car les prix sont quand-même élevés. Mais en cherchant bien, on peut encore tomber sur un vendeur qui te tendra spontanément un petit gâteau à ton passage et te fera découvrir des douceurs sucrées inconnues.
Sinon oui, Carthagène est touristique à mort et ne vit que du tourisme (et de son activité portuaire également). C'est blindé de touristes, rabatteurs et vendeurs sont partout. Comme je l'ai dit plus haut, ils ne sont pas collants ni insistants et encore moins agressifs, un simple "No gracias" et ils te laissent tranquille. Mais quand tu es sollicité sans arrêt, c'est vraiment fatigant... Et contrairement aux autres endroits du pays que j'ai visité, ici, si tu prends quelqu'un ou un commerce ou une vitrine en photo, tu peux être sûre de te voir demander un petit billet...
En certains endroits, attention à la prostitution (discrète mais présente) et dans certains quartiers, à la nuit tombée, aux fêtes débridées et alcoolisées pour touristes qui se lâchent...
Attention avec le climat aussi : outre la chaleur tropicale, lourde, poisseuse, il pleut bien plus souvent qu'on ne le croit à Carthagène. Et ce sont alors des trombes d'eau qui s'abattent sans discontinuer pendant la journée entière parfois, transformant les ruelles en torrents. Et quand il s'arrête enfin de pleuvoir, la terre fume, l'air est saturé de vapeur d'eau et d'humidité, suffocant, donnant l'impression d'être dans un hammam.
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Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Quelle est donc la meilleure saison pour aller découvrir ce pays ?
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Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors en Colombie, tu as en gros deux saisons : saison sèche (hiver, de novembre à mai) et saison des pluies (été, de juin à octobre). La saison sèche est bien sûr à privilégier.
Se rappeler qu'à Bogota et en altitude, il pleut souvent, que le thermomètre ne dépasse guère les 20/22° et que les nuits peuvent être fraîches. Côté Caraïbes, la chaleur peut vraiment se révéler étouffante, oppressante, l'humidité infernale et quand il pleut, les pluies sont diluviennes. Sans parler des tempêtes tropicales.
Terminons avec :
Tout petit, il recèle néanmoins quelques belles pièces et surtout, il est logé dans une maison coloniale jolie comme tout, bâtie autour d'un patio avec son arbre unique. Et il est gratuit. Une petite halte sympa, ne serait-ce que pour profiter de la clim.
Sur le panneau explicatif, un agrandissement vous permet de mieux réaliser l'incroyable finesse du travail :
Pour info, devant l'entrée, de nombreux indiens vous proposent leur artisanat, notamment leurs fameuses besaces tressées en bandoulière, utilisées par tous les colombiens, hommes et femmes. Un chouette souvenir et pratique en plus.
Côté statues, vous n'échapperez pas à Simon Bolivar :
C'est à Santa Martha, plus au nord, près du parc Tayrona que nous avons visité que mourût "El Libertador", amer et désabusé. "J'ai voulu labourer la mer" dira-t-il. Usé par une vie de combats et par son rêve grandiose, peut-être trop lourd à porter, il mourût à 47 ans. Ceux qui assistèrent à ses derniers instants rapportèrent qu'âgé de 47 ans, il en paraissait 70 au moment de sa mort.
Au pied de la forteresse, vous ne pourrez manquer la statue de l'amiral Blas de Lezo, un sacré bonhomme :
Né en 1689, il est considéré comme un des plus grands amiraux espagnols.
Un guerrier comme on n'en fait plus qui, à 25 ans, avait déjà perdu un bras, une jambe et un œil au combat. Sa carrière culmine lors de la Bataille de Carthagène en 1741, lorsque la perle des Caraïbes est assiégée par la flotte anglaise. 186 navires, 2000 canons et 23600 hommes. En face, notre amiral n'aligne que 3000 hommes, 600 archers indiens et six navires...
Le chef des troupes britanniques, l'amiral Edward Vernon, est si certain de sa victoire face à une telle disproportion de forces qu'il annonce sa victoire à Londres avant même la bataille. On frappe même des pièces de monnaie et des médailles pour célébrer cette victoire...
Mais on ne la fait pas au vieux guerrier : après une bataille d'enfer qui dure 67 jours, l'attaque est repoussée, les anglais, humiliés, lèvent le siège.
Blas de Lezo ne profitera pas de sa victoire : il meurt peu après, victime d'une épidémie déclenchée par les monceaux de cadavres non enterrés, dont la décomposition s'est accélérée sous la chaleur tropicale. Aujourd'hui encore, on ne sait où il fût inhumé. Ultime outrage : le gouverneur de Carthagène s'attribue le mérite de la victoire, vantant auprès de Madrid ses plans ingénieux et ses décisions avisées qui ont permis de l'emporter, occultant totalement l'œuvre et le sacrifice de Blas. Ce n'est que plus tard, en réglant ses affaires, que des amis découvrent ses lettres envoyées au gouverneur pour lui expliquer quoi faire et comment procéder. Afin de réhabiliter sa mémoire, les amis en question transmettent les lettres à Madrid et les rendent publiques.
Enfin, si la chaleur étouffante et la foule de Carthagène vous fatiguent, vous pouvez vous échapper vers Islas del Rosario, un petit archipel de carte postale, tout proche, avec de magnifiques paysages, de superbes plages, pas de voitures et des petits lodges aux paillotes tranquilles. L'île la plus proche est à 15 minutes de bateau à peine et les amateurs de plongée se régaleront au milieu des récifs coraliens.
Sur celle d'Isla Grande, ne manquez pas d'allez vous baigner, à la nuit tombée, à la Laguna Encantada, éclairée de façon féérique par son plancton luminescent :
Vous en voulez encore ?
Si vous êtes prêts à affronter environ huit heures de minibus et de route parfois cabossée :
vous pourrez rejoindre la frontière panaméenne et les villages de Capurgana et Sapzurro et vous aurez là-aussi, la carte postale des Caraïbes. Pas de voitures, pas de routes goudronnées, les habitants se déplacent en carriole uniquement au milieu de villages fleuris et colorés. Inoubliable, la douceur de vivre caribéenne là où le temps s'est arrêté.
Et en marchant un peu, vous pourrez même vous baigner de l'autre côté, au Panama. Il vous faudra monter au sommet d'une colline où se trouve un poste-frontière (n'oubliez pas votre passeport !) et, en redescendant, vous atteindrez le village de La Miel avant d'arriver sur une plage et donc de vous baigner au Panama.
Voyage éreintant mais ça vaut le coup !
Vous pourrez aussi prendre un vol pour San Andrès : un archipel de trois petites îles (San Andrès, Providencia et Santa Catalina) implantées très loin des côtes colombiennes et situées juste en face du Nicaragua. Trois îlots perdus et baignés par "la mer aux sept couleurs", tout un programme.
Voilà chers amis, notre voyage en Colombie, "El païs de la belleza" s'achève. J'espère qu'il vous aura plu ? Merci pour votre compagnie et à très bientôt !
Se rappeler qu'à Bogota et en altitude, il pleut souvent, que le thermomètre ne dépasse guère les 20/22° et que les nuits peuvent être fraîches. Côté Caraïbes, la chaleur peut vraiment se révéler étouffante, oppressante, l'humidité infernale et quand il pleut, les pluies sont diluviennes. Sans parler des tempêtes tropicales.
Terminons avec :
Le musée de l'or de Carthagène
Tout petit, il recèle néanmoins quelques belles pièces et surtout, il est logé dans une maison coloniale jolie comme tout, bâtie autour d'un patio avec son arbre unique. Et il est gratuit. Une petite halte sympa, ne serait-ce que pour profiter de la clim.
Pommeaux de cannes
Impressionnante collection de boucles d'oreilles
Sur le panneau explicatif, un agrandissement vous permet de mieux réaliser l'incroyable finesse du travail :
De nombreuses poteries également
Pour info, devant l'entrée, de nombreux indiens vous proposent leur artisanat, notamment leurs fameuses besaces tressées en bandoulière, utilisées par tous les colombiens, hommes et femmes. Un chouette souvenir et pratique en plus.
Côté statues, vous n'échapperez pas à Simon Bolivar :
C'est à Santa Martha, plus au nord, près du parc Tayrona que nous avons visité que mourût "El Libertador", amer et désabusé. "J'ai voulu labourer la mer" dira-t-il. Usé par une vie de combats et par son rêve grandiose, peut-être trop lourd à porter, il mourût à 47 ans. Ceux qui assistèrent à ses derniers instants rapportèrent qu'âgé de 47 ans, il en paraissait 70 au moment de sa mort.
Au pied de la forteresse, vous ne pourrez manquer la statue de l'amiral Blas de Lezo, un sacré bonhomme :
Né en 1689, il est considéré comme un des plus grands amiraux espagnols.
Un guerrier comme on n'en fait plus qui, à 25 ans, avait déjà perdu un bras, une jambe et un œil au combat. Sa carrière culmine lors de la Bataille de Carthagène en 1741, lorsque la perle des Caraïbes est assiégée par la flotte anglaise. 186 navires, 2000 canons et 23600 hommes. En face, notre amiral n'aligne que 3000 hommes, 600 archers indiens et six navires...
Le chef des troupes britanniques, l'amiral Edward Vernon, est si certain de sa victoire face à une telle disproportion de forces qu'il annonce sa victoire à Londres avant même la bataille. On frappe même des pièces de monnaie et des médailles pour célébrer cette victoire...
Mais on ne la fait pas au vieux guerrier : après une bataille d'enfer qui dure 67 jours, l'attaque est repoussée, les anglais, humiliés, lèvent le siège.
Blas de Lezo ne profitera pas de sa victoire : il meurt peu après, victime d'une épidémie déclenchée par les monceaux de cadavres non enterrés, dont la décomposition s'est accélérée sous la chaleur tropicale. Aujourd'hui encore, on ne sait où il fût inhumé. Ultime outrage : le gouverneur de Carthagène s'attribue le mérite de la victoire, vantant auprès de Madrid ses plans ingénieux et ses décisions avisées qui ont permis de l'emporter, occultant totalement l'œuvre et le sacrifice de Blas. Ce n'est que plus tard, en réglant ses affaires, que des amis découvrent ses lettres envoyées au gouverneur pour lui expliquer quoi faire et comment procéder. Afin de réhabiliter sa mémoire, les amis en question transmettent les lettres à Madrid et les rendent publiques.
Enfin, si la chaleur étouffante et la foule de Carthagène vous fatiguent, vous pouvez vous échapper vers Islas del Rosario, un petit archipel de carte postale, tout proche, avec de magnifiques paysages, de superbes plages, pas de voitures et des petits lodges aux paillotes tranquilles. L'île la plus proche est à 15 minutes de bateau à peine et les amateurs de plongée se régaleront au milieu des récifs coraliens.
geckoroutes.com
Sur celle d'Isla Grande, ne manquez pas d'allez vous baigner, à la nuit tombée, à la Laguna Encantada, éclairée de façon féérique par son plancton luminescent :
Vous en voulez encore ?
Si vous êtes prêts à affronter environ huit heures de minibus et de route parfois cabossée :
vous pourrez rejoindre la frontière panaméenne et les villages de Capurgana et Sapzurro et vous aurez là-aussi, la carte postale des Caraïbes. Pas de voitures, pas de routes goudronnées, les habitants se déplacent en carriole uniquement au milieu de villages fleuris et colorés. Inoubliable, la douceur de vivre caribéenne là où le temps s'est arrêté.
Et en marchant un peu, vous pourrez même vous baigner de l'autre côté, au Panama. Il vous faudra monter au sommet d'une colline où se trouve un poste-frontière (n'oubliez pas votre passeport !) et, en redescendant, vous atteindrez le village de La Miel avant d'arriver sur une plage et donc de vous baigner au Panama.
Voyage éreintant mais ça vaut le coup !
Vous pourrez aussi prendre un vol pour San Andrès : un archipel de trois petites îles (San Andrès, Providencia et Santa Catalina) implantées très loin des côtes colombiennes et situées juste en face du Nicaragua. Trois îlots perdus et baignés par "la mer aux sept couleurs", tout un programme.
home.yulair.com
Voilà chers amis, notre voyage en Colombie, "El païs de la belleza" s'achève. J'espère qu'il vous aura plu ? Merci pour votre compagnie et à très bientôt !
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Notre voyage finit en beauté avec cette expérience magique, dans la Laguna Encantada. Barbotons encore un peu dans le plancton luminescent avant de partir ! C'est encore plus fort que les adorables vers luisants qui enchantent nos soirées d'été.
C'est le même principe physique, cette luminescence, je suppose ?
Merci, mon cher Calonne, cette escapade en Colombie m'a énormément plu et appris.
C'est le même principe physique, cette luminescence, je suppose ?
Merci, mon cher Calonne, cette escapade en Colombie m'a énormément plu et appris.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Alors pour le plancton, tu me poses une colle...
- Tatie Wikie ? Tu peux venir voir s'il te plaît ?
La bioluminescence est un phénomène de production de lumière par des organismes vivants. Ce processus amène l’oxydation de la luciférine par la luciférase (une enzyme) et libère de la lumière grâce à l’énergie produite. C’est de l’énergie chimique qui est transformée en énergie lumineuse.
Le plancton lumineux est à l'origine du phénomène de bioluminescence. Il doit se trouver en quantité assez élevée dans l'eau pour éclairer (de l'ordre de la centaine de millions, voire du milliard). L'énergie d'une vague qui s'écrase ou se soulève suffit à stimuler le plancton pour qu'il se mette à luire.
- Tatie Wikie ? Tu peux venir voir s'il te plaît ?
La bioluminescence est un phénomène de production de lumière par des organismes vivants. Ce processus amène l’oxydation de la luciférine par la luciférase (une enzyme) et libère de la lumière grâce à l’énergie produite. C’est de l’énergie chimique qui est transformée en énergie lumineuse.
Le plancton lumineux est à l'origine du phénomène de bioluminescence. Il doit se trouver en quantité assez élevée dans l'eau pour éclairer (de l'ordre de la centaine de millions, voire du milliard). L'énergie d'une vague qui s'écrase ou se soulève suffit à stimuler le plancton pour qu'il se mette à luire.
andyhutchinson.com.au
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
J'y pige couic, mais je fais confiance à Tatie, merci !
Cette dernière photo semble irréelle ...
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci beaucoup, cher Calonne, pour ce grand reportage illustré et plaisamment commenté.Calonne a écrit:
Voilà chers amis, notre voyage en Colombie, "El païs de la belleza" s'achève. J'espère qu'il vous aura plu ? Merci pour votre compagnie et à très bientôt !
Demandez aux représentant de l'office du tourisme colombien en France de vous remboursez une partie de votre voyage : tout ceci nous donne envie de visiter ce pays.
La nuit, la neige- Messages : 18162
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
La Colombie me faisait de l'œil depuis un moment déjà, j'en entendais parler en bien par des voyageurs de retour et je voulais retourner en Amérique du Sud, donc...
Bien sûr, quand j'en ai parlé autour de moi, tout le monde m'a mis en garde : la drogue, la violence, la pauvreté... Les clichés ont la vie dure. Comme quand je suis allé en Namibie l'année dernière : "C'est où ?", "Pourquoi tu vas là-bas ?", "Houlà, mais c'est dangereux non ?"
- Alors oui, il y a encore beaucoup de pauvreté et de problèmes sociaux en Colombie, le pays a connu une histoire mouvementée et violente depuis son indépendance. Oui, il y a encore des endroits où il ne faut pas mettre les pieds. Mais franchement, comme je l'ai dit à Monsieur de la Pérouse qui me posait la question, je ne me suis pas senti plus en insécurité qu'ici, il faut juste faire attention sans être parano, comme partout.
J'ai trouvé les colombiens gentils, accueillants. Ils reprennent souffle depuis la fin des barons de la drogue avec la chute d'Escobar et le traité de paix avec les FARCS. Ils sont curieux de savoir comment ça se passe ailleurs, surtout en Europe qui, pour eux, est très loin. C'est un pays où la débrouille et la solidarité restent très importants, surtout à la campagne. Les personnes âgées et les mamans sont très respectées, les colombiens sont très "famille" et apprécient les enfants.
- Un impératif : maîtriser suffisamment l'espagnol ou avoir un guide francophone, l'anglais est loin d'être fréquent (c'est normal quelque part, tout le continent autour d'eux parle espagnol, excepté le Brésil).
- Impossible de tout voir en une fois, le pays fait quasiment deux fois la France. J'y suis resté un mois et j'ai fait la course pour voir tout ça. Manquent à mon palmarès Medellin et la région du café ainsi que la côte Pacifique et la partie amazonienne.
- En tant qu'européens, avec notre niveau de vie et nos euros, on est gagnants. C'est un pays plutôt bon marché pour nous, bien plus que le Brésil ou l'Argentine. La nourriture est peu chère, avec des produits majoritairement frais et savoureux mais elle reste peu variée et assez répétitive. Sachez que beaucoup de choses sont gérées par des sociétés privées, à l'américaine. Si vous voulez réserver une place de bus pour un trajet par exemple, vous aurez un choix immense, du bus de campagne coloré et brinquebalant au bus ultramoderne, climatisé, avec toilettes et couchettes, tout dépend du prix que vous y mettez. Même chose pour la Poste, inexistante. Vous ne verrez aucune boîte aux lettres ni bureau de poste en Colombie, il n'y a pas de Poste publique, tout se fait par des sociétés de messageries privées, de recevoir son courrier à envoyer un colis.
- Il faut quand-même être en bonne forme physique : le changement de climat, d'altitude et le décalage horaire les premiers jours peuvent vous donner un sérieux coup de fatigue par moments. Sur la côte Caraïbes, la chaleur étouffante et l'humidité élevée peuvent vraiment être une gêne. Attention avec l'eau et les jus de fruits (malgré mon expérience et ma prudence, j'ai quand-même eu droit à la visite de Tata Tourista), aux moustiques (des bombardiers lourds). Une petite pharmacie de voyage et une assurance restent indispensables.
- Les colombiens sont très croyants mais j'ai été surpris de leur tolérance : on peut photographier ou filmer dans les églises, même en pleine cérémonie, sans que ça dérange à partir du moment où on reste discret et silencieux. Ne pas oublier cependant de se découvrir (je me suis fait gentiment mais fermement rappeler à l'ordre une fois par un passant, alors que j'allais entrer et ayant oublié d'enlever ma casquette).
- Si vous partez avec une agence, vous n'échapperez pas à Carthagène, incontournable, présente dans tous les programmes. Perso, c'est l'endroit que j'ai le moins aimé. Mais sans doute parce que je revenais de mon séjour magique avec les indiens, en pleine nature et du coup, tout ce bruit, cette foule, cette agitation m'ont perturbés. Je pense que j'aurais dû faire Carthagène en premier en fait.
Pour terminer, en vrac, quelques photos auxquelles vous aviez échappé :
Bien sûr, quand j'en ai parlé autour de moi, tout le monde m'a mis en garde : la drogue, la violence, la pauvreté... Les clichés ont la vie dure. Comme quand je suis allé en Namibie l'année dernière : "C'est où ?", "Pourquoi tu vas là-bas ?", "Houlà, mais c'est dangereux non ?"
- Alors oui, il y a encore beaucoup de pauvreté et de problèmes sociaux en Colombie, le pays a connu une histoire mouvementée et violente depuis son indépendance. Oui, il y a encore des endroits où il ne faut pas mettre les pieds. Mais franchement, comme je l'ai dit à Monsieur de la Pérouse qui me posait la question, je ne me suis pas senti plus en insécurité qu'ici, il faut juste faire attention sans être parano, comme partout.
J'ai trouvé les colombiens gentils, accueillants. Ils reprennent souffle depuis la fin des barons de la drogue avec la chute d'Escobar et le traité de paix avec les FARCS. Ils sont curieux de savoir comment ça se passe ailleurs, surtout en Europe qui, pour eux, est très loin. C'est un pays où la débrouille et la solidarité restent très importants, surtout à la campagne. Les personnes âgées et les mamans sont très respectées, les colombiens sont très "famille" et apprécient les enfants.
- Un impératif : maîtriser suffisamment l'espagnol ou avoir un guide francophone, l'anglais est loin d'être fréquent (c'est normal quelque part, tout le continent autour d'eux parle espagnol, excepté le Brésil).
- Impossible de tout voir en une fois, le pays fait quasiment deux fois la France. J'y suis resté un mois et j'ai fait la course pour voir tout ça. Manquent à mon palmarès Medellin et la région du café ainsi que la côte Pacifique et la partie amazonienne.
- En tant qu'européens, avec notre niveau de vie et nos euros, on est gagnants. C'est un pays plutôt bon marché pour nous, bien plus que le Brésil ou l'Argentine. La nourriture est peu chère, avec des produits majoritairement frais et savoureux mais elle reste peu variée et assez répétitive. Sachez que beaucoup de choses sont gérées par des sociétés privées, à l'américaine. Si vous voulez réserver une place de bus pour un trajet par exemple, vous aurez un choix immense, du bus de campagne coloré et brinquebalant au bus ultramoderne, climatisé, avec toilettes et couchettes, tout dépend du prix que vous y mettez. Même chose pour la Poste, inexistante. Vous ne verrez aucune boîte aux lettres ni bureau de poste en Colombie, il n'y a pas de Poste publique, tout se fait par des sociétés de messageries privées, de recevoir son courrier à envoyer un colis.
- Il faut quand-même être en bonne forme physique : le changement de climat, d'altitude et le décalage horaire les premiers jours peuvent vous donner un sérieux coup de fatigue par moments. Sur la côte Caraïbes, la chaleur étouffante et l'humidité élevée peuvent vraiment être une gêne. Attention avec l'eau et les jus de fruits (malgré mon expérience et ma prudence, j'ai quand-même eu droit à la visite de Tata Tourista), aux moustiques (des bombardiers lourds). Une petite pharmacie de voyage et une assurance restent indispensables.
- Les colombiens sont très croyants mais j'ai été surpris de leur tolérance : on peut photographier ou filmer dans les églises, même en pleine cérémonie, sans que ça dérange à partir du moment où on reste discret et silencieux. Ne pas oublier cependant de se découvrir (je me suis fait gentiment mais fermement rappeler à l'ordre une fois par un passant, alors que j'allais entrer et ayant oublié d'enlever ma casquette).
- Si vous partez avec une agence, vous n'échapperez pas à Carthagène, incontournable, présente dans tous les programmes. Perso, c'est l'endroit que j'ai le moins aimé. Mais sans doute parce que je revenais de mon séjour magique avec les indiens, en pleine nature et du coup, tout ce bruit, cette foule, cette agitation m'ont perturbés. Je pense que j'aurais dû faire Carthagène en premier en fait.
Pour terminer, en vrac, quelques photos auxquelles vous aviez échappé :
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Merci, cher Calonne, pour ce petit complément !
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55609
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Déjà fini ? Merci Calonne. L'image négative que je me faisais de la Colombie c'était la pauvreté, la violence, les narcotrafiquants pourrissant la société. Vous me faites revenir sur beaucoup de préjugés.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 513
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Un mois en Colombie avec Calonne
Il y a encore de ça, il y a encore des endroits "interdits" ou déconseillés et la drogue reste un problème. S'y sont ajoutés ces dernières années le trafic du patrimoine culturel et celui d'espèces protégées ou rares qui ont pris de l'ampleur. Mais la mort d'Escobar et le traité de paix avec les FARCS ont vraiment changé les choses.
Par contre, il faut éviter les zones frontalières où beaucoup de trafiquants et de guérilleros se sont repliés. Ces derniers temps, avec la crise économique qui a frappé le Venezuela voisin, beaucoup de heurts ont eu lieu à la frontière vénézuélienne, avec réfugiés, clandestins et passeurs.
Après, on reste sur un pays "en voie de développement" et ce sont les inégalités sociales qui m'ont plus choqué qu'autre chose et les discriminations encore persistantes envers les indiens. Comme vous l'aviez signalé vous-même au sujet des fresques et graffitis, la majorité expriment des revendications sociales, économiques. Le salaire mensuel moyen tourne autour de 500/600 euros. On comprend que le système D, les petits boulots et la solidarité jouent à plein. Par contre, excepté à Carthagène, je n'ai quasiment pas vu de SDF ou de mendiants dans les rues, même dans les quartiers populaires. Je pense que l'entraide y est pour beaucoup.
Pour autant, il ne faut pas avoir peur d'y aller, il y a beaucoup à voir et les gens sont sympas.
Je déconseille quand-même fortement de partir seul et d'arriver dans le pays par voie terrestre, depuis les pays voisins. Passez par une agence ou comme moi, prenez un guide une fois sur place. Et comme je l'ai signalé, de bonnes notions d'espagnol sont quand-même nécessaires, l'anglais est loin d'être courant, même dans les zones touristiques.
Par contre, il faut éviter les zones frontalières où beaucoup de trafiquants et de guérilleros se sont repliés. Ces derniers temps, avec la crise économique qui a frappé le Venezuela voisin, beaucoup de heurts ont eu lieu à la frontière vénézuélienne, avec réfugiés, clandestins et passeurs.
Après, on reste sur un pays "en voie de développement" et ce sont les inégalités sociales qui m'ont plus choqué qu'autre chose et les discriminations encore persistantes envers les indiens. Comme vous l'aviez signalé vous-même au sujet des fresques et graffitis, la majorité expriment des revendications sociales, économiques. Le salaire mensuel moyen tourne autour de 500/600 euros. On comprend que le système D, les petits boulots et la solidarité jouent à plein. Par contre, excepté à Carthagène, je n'ai quasiment pas vu de SDF ou de mendiants dans les rues, même dans les quartiers populaires. Je pense que l'entraide y est pour beaucoup.
Pour autant, il ne faut pas avoir peur d'y aller, il y a beaucoup à voir et les gens sont sympas.
Je déconseille quand-même fortement de partir seul et d'arriver dans le pays par voie terrestre, depuis les pays voisins. Passez par une agence ou comme moi, prenez un guide une fois sur place. Et comme je l'ai signalé, de bonnes notions d'espagnol sont quand-même nécessaires, l'anglais est loin d'être courant, même dans les zones touristiques.
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Calonne- Messages : 1147
Date d'inscription : 01/01/2014
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