Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
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Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Un parjure de plus... :
La nuit, la neige- Messages : 18135
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Lettre autographe de Philippe, duc d'Orléans, signée L.P. Joseph (une page, 197 x 164 mm), avec adresse au dos A Monsieur Louis Monneron A Paris et cachet de cire, datée d'Orchies ce 11 juin L'an II.
Cette lettre fut écrite par Philippe Egalité alors qu'il servait dans l'Armée du Nord durant la Révolution, et reflétait déjà, en termes voilés, quelques inquiétudes sur son sort à venir : « J'ai parlé hier a M. de Biron, Monsieur, et lui ai montré votre lettre. Il m'a promis de me remettre la lettre que vous desirez en cas qu'il lui arrivait quelque accident, je l'enverrai aussitôt que je l'aurai a quelqu'un de sûr à Paris pour en faire usage en cas de besoin et qu'il m'arrivât aussi quelque chose à moi... » (vente Sotheby's su 17 juin 2009 : http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2009/books-and-manuscripts-pf9005/lot.34.html ).
Cette lettre fut écrite par Philippe Egalité alors qu'il servait dans l'Armée du Nord durant la Révolution, et reflétait déjà, en termes voilés, quelques inquiétudes sur son sort à venir : « J'ai parlé hier a M. de Biron, Monsieur, et lui ai montré votre lettre. Il m'a promis de me remettre la lettre que vous desirez en cas qu'il lui arrivait quelque accident, je l'enverrai aussitôt que je l'aurai a quelqu'un de sûr à Paris pour en faire usage en cas de besoin et qu'il m'arrivât aussi quelque chose à moi... » (vente Sotheby's su 17 juin 2009 : http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2009/books-and-manuscripts-pf9005/lot.34.html ).
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Quiconque a étudié avec soin l'histoire de notre première révolution a reconnu l'action néfaste que la faction d'Orléans a exercée dans tous les conflits de cette époque .
S'il y a un point historique hors de contestation, c'est que les journées des 5 et 6 octobre furent amenées par l'or et la faction d'Orléans ( voir la procédure du château ). Ces journées tuèrent la royauté, comme le 21 janvier tua le roi. Et quand la royauté fut morte, la mort du roi ne dépendait plus que d'un arrêt inique auquel Philippe-Egalité ne refusa pas même sa signature .
( Le roi Louis-Philippe et la Révolution par le rédacteur en chef de la Gazette de France )
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Cet or qui se répandait dans les bas-fonds de la grande cité, pour produire ces journées horribles où la majesté royale était traînée vivante aux gémonies de la révolution, quelle était sa source ?
Il venait des immenses apanages accordés naguère par la munificence de la grande nation au frère du grand roi, pour qu'il pût soutenir et défendre au besoin cette majesté de la couronne et les lois fondamentales de la monarchie .
C'est donc la force de l'institution monarchique qui a tourné contre elle par la défection de Philippe d'Orléans, et, pour rendre la portée de cette défection plus sensible, Dieu a permis que cette défection allât jusqu'à l'effusion du sang royal par les mains de ce prince, qui tirait de ce sang son existence et la grande prérogative politique qui l'élevait au-dessus de tous les citoyens.
Ainsi la catastrophe du 21 janvier a sa cause morale dans la défection de la branche d'Orléans. L'institution monarchique, telle qu'elle avait été établie par la sagesse de nos pères, était tellement forte qu'elle ne pouvait être détruite que par elle-même .
Je vous entends tous d'ici crier au raccourci ... : : :
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Mme de Sabran a écrit:
Je vous entends tous d'ici crier au raccourci ... : : :
.
En tout cas, il a sa petite part de responsabilité... :
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
... même très grosse, du point de vue de la logistique !
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Le 8 mai 1783, Georgiana raconte à sa mère que le duc de Chartres arbore sur son gilet des boutons surdimensionnés et ornés de scènes pornographiques, " à la vue desquelles Harriet a bien failli mourir " .
Amanda Foreman : Georgiana, duchesse de Devonshire
( pas d'images sur Google ! : )
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Eh bien !!! En voilà une idée !!! : : :
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Mme de Sabran a écrit:
Le 8 mai 1783, Georgiana raconte à sa mère que le duc de Chartres arbore sur son gilet des boutons surdimensionnés et ornés de scènes pornographiques, " à la vue desquelles Harriet a bien failli mourir " .
Amanda Foreman : Georgiana, duchesse de Devonshire
( pas d'images sur Google ! : )
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La classe à Dallas.
Philippe Egalité mais pas Philippe Subtilité.
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Si jusque-là dans la Correspondance secrète, le duc de Chartres était très proche du comte d'Artois et donc indirectement de Marie-Antoinette, la rupture semble désormais consommée...
La Correspondance secrète, 6 janvier 1778 :
La Correspondance secrète, 6 janvier 1778 :
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Qu'est-ce que c'est encore que cette nouvelle lubie ?
30 janvier 1782 :
Louis XVI réagit, 16 février 1782 :
boudoi29
30 janvier 1782 :
Louis XVI réagit, 16 février 1782 :
boudoi29
Invité- Invité
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
En 1789 la haine est à son comble
Lisons les mémoires de la marquise de la Tour du Pin :
« Vers le commencement du printemps de 1789, succédant au terrible hiver qui avait été si dur aux pauvres, le duc d'Orléans--Égalité--était très populaire à Paris. Il avait vendu, l'année précédente, une grande partie des tableaux de la belle galerie du palais, et on rapportait généralement que les 8 millions provenant de cette vente avaient été consacrés à soulager les misères du peuple pendant l'hiver rigoureux qui venait de s'écouler. Par contre, on ne disait rien, à tort ou à raison, des charités des princes de la famille royale, de celles du roi et de la reine. Cette malheureuse princesse était tout entière livrée à la famille Polignac. Elle ne venait plus au spectacle à Paris. Le peuple ne voyait jamais ni elle, ni ses enfants. Le roi, de son côté, ne se laissait jamais apercevoir. Enfermé à Versailles ou chassant dans les bois environnants, il ne soupçonnait rien, ne prévoyait rien, ne croyait à rien.
La reine détestait le duc d'Orléans, qui avait mal parlé d'elle. Il souhaitait le mariage de son fils, le duc de Chartres, avec Madame Royale. Mais le comte d'Artois, depuis Charles X, prétendait aussi à la main de cette princesse pour son fils, le duc d'Angoulême, parti que préférait la reine. La demande du duc d'Orléans fut donc écartée, et il en conçut un dépit mortel. Ses séjours à Versailles étaient peu fréquents, et je ne me rappelle pas l'avoir jamais rencontré chez la reine à l'heure où les princes y venaient, c'est-à-dire un moment avant la messe. Comme, d'un autre côté, on ne le trouvait jamais dans son appartement à Versailles, je ne lui avais pas été présentée officiellement. Aussi était-ce sa plaisanterie habituelle avec Mme d'Hénin, quand il me rencontrait avec elle chez Mme de Montesson, de lui demander mon nom. Cela ne m'empêchait pas d'assister aux soupers du Palais-Royal, qui furent assez brillants cet hiver.
J'étais à celui qui fut donné pour inaugurer la belle argenterie que le duc d'Orléans avait commandée à Arthur, le grand orfèvre de l'époque. Si je m'en rapporte à mes souvenirs, elle me parut trop légère et trop anglaise de forme, mais c'était la mode. Il fallait que tout fût copié sur nos voisins, depuis la Constitution jusqu'aux chevaux et au voitures. Certains jeunes gens même, tels que Charles de Noailles et autres affectaient l'accent anglais en parlant français et étudiaient, pour les adopter, les façons gauches, la manière de marcher, toutes les apparences extérieures d'un Anglais. Ils m'enviaient comme un bonheur de provoquer souvent, dans les lieux publics, cette exclamation: «Voilà une Anglaise!» »
Lisons les mémoires de la marquise de la Tour du Pin :
« Vers le commencement du printemps de 1789, succédant au terrible hiver qui avait été si dur aux pauvres, le duc d'Orléans--Égalité--était très populaire à Paris. Il avait vendu, l'année précédente, une grande partie des tableaux de la belle galerie du palais, et on rapportait généralement que les 8 millions provenant de cette vente avaient été consacrés à soulager les misères du peuple pendant l'hiver rigoureux qui venait de s'écouler. Par contre, on ne disait rien, à tort ou à raison, des charités des princes de la famille royale, de celles du roi et de la reine. Cette malheureuse princesse était tout entière livrée à la famille Polignac. Elle ne venait plus au spectacle à Paris. Le peuple ne voyait jamais ni elle, ni ses enfants. Le roi, de son côté, ne se laissait jamais apercevoir. Enfermé à Versailles ou chassant dans les bois environnants, il ne soupçonnait rien, ne prévoyait rien, ne croyait à rien.
La reine détestait le duc d'Orléans, qui avait mal parlé d'elle. Il souhaitait le mariage de son fils, le duc de Chartres, avec Madame Royale. Mais le comte d'Artois, depuis Charles X, prétendait aussi à la main de cette princesse pour son fils, le duc d'Angoulême, parti que préférait la reine. La demande du duc d'Orléans fut donc écartée, et il en conçut un dépit mortel. Ses séjours à Versailles étaient peu fréquents, et je ne me rappelle pas l'avoir jamais rencontré chez la reine à l'heure où les princes y venaient, c'est-à-dire un moment avant la messe. Comme, d'un autre côté, on ne le trouvait jamais dans son appartement à Versailles, je ne lui avais pas été présentée officiellement. Aussi était-ce sa plaisanterie habituelle avec Mme d'Hénin, quand il me rencontrait avec elle chez Mme de Montesson, de lui demander mon nom. Cela ne m'empêchait pas d'assister aux soupers du Palais-Royal, qui furent assez brillants cet hiver.
J'étais à celui qui fut donné pour inaugurer la belle argenterie que le duc d'Orléans avait commandée à Arthur, le grand orfèvre de l'époque. Si je m'en rapporte à mes souvenirs, elle me parut trop légère et trop anglaise de forme, mais c'était la mode. Il fallait que tout fût copié sur nos voisins, depuis la Constitution jusqu'aux chevaux et au voitures. Certains jeunes gens même, tels que Charles de Noailles et autres affectaient l'accent anglais en parlant français et étudiaient, pour les adopter, les façons gauches, la manière de marcher, toutes les apparences extérieures d'un Anglais. Ils m'enviaient comme un bonheur de provoquer souvent, dans les lieux publics, cette exclamation: «Voilà une Anglaise!» »
Dernière édition par Comte d'Hézècques le Mer 03 Juin 2015, 11:16, édité 1 fois
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Comte d'Hézècques a écrit:En 1789 la haine est à son comble
Orléans jetait le masque . Mme de Créquy ne peut pas l'encadrer non plus !
Mme de Sabran- Messages : 55506
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
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Son portrait, bien senti, par la marquise de Créquy :
J'ai vu pendant l'espace d'un siècle, ou peu s'en faut, cinq générations se succéder dans une famille ; et cette famille était, pour ainsi dire, abîmée dans l'excès des prospérités humaines. On n'y songeait qu'au plaisir et au profit ; on n'y pratiquait aucune vertu ; on y donnait l'exemple de tous les vices ; on n'y parlait jamais d'honneur et toujours d'argent.
Si parmi les hommes en évidence il s'en trouvait de si décriés qu'ils fussent repoussés et comme reniés par leur famille, celle-ci les admettait parmi ses officiers ou ses familiers.
Quand un ecclésiastique avait souillé la pureté de sa robe, il devenait l'ami de la maison.
Une femme qui s'était dégradée par les plus honteux désordres était certaine de s'y faire admettre. Elle y régnait, elle y parlait haut et ferme ; elle y faisait entendre, à l'instar des maîtres et des habitués de cette maison, des paroles de joie cynique, avec des éclats de ce rire forcé dont les honnêtes gens s'attristent toujours.
Si la débauche et la honte avaient été mises au concours, c'est à cette famille et à cette société que l'opinion publique en aurait décerné le prix.
A pareil scandale, il fallait une peine afflictive ; un enfant naquit : c'était la dégradation visible et l'opprobre manifeste ; c'était la punition du ciel incarnée ; et toutefois les parents et leurs amis s'enorgueillirent et se réjouirent autour de ce berceau.
Pendant son enfance, on essaya de cacher combien il était vicieux, malfaisant et lâche. Il mentait pour le plaisir de mentir : et savez-vous ce que faisait cet enfant qui nageait dans l'abondance ? Il dérobait ses valets ; il leur volait de petits bijoux, du linge, des pièces de monnaie, et jusqu'à des papiers, qu'on a trouvés cachés dans sa garde-robe.
Lorsqu'il eut atteint l'âge de discernement, il se mit à dire à ses précepteurs :
— Allons donc ! ma mère en a fait bien d'autres ; et vous savez bien que je ne suis pas le fils de Monseigneur....
Quand on vit qu'il allait épouser la plus pure et la plus noble fille de France, on disait chez lui : C'est très bien, ce sera la plus riche héritière du pays.... Du côté de la jeune fille, on en frémissait d'épouvante ; mais le Roi le voulut !
Cette malheureuse épouse avait un frère. Il mourut jeune et sans enfants : c'était dans l'ordre.
Il se trouva que le défunt laissait une veuve à laquelle on devait payer un gros douaire, et cette belle-sœur fut assassinée.
Un écrivain, ou pour mieux dire un observateur de ce temps-là, fit imprimer la phrase suivante : « Il y a des familles où la soif héréditaire de l'or est tellement inextinguible, que les accidents les plus tragiques et les plus imprévisibles arrivent toujours, et tout justement à propos pour les enrichir. »
Cet écrivain eut le même sort que la riche douairière. ( )
Comme ce jeune homme était naturellement cruel, il était lâche ; et dans une occasion d'éclat, où sa naissance et son ambition l'avaient forcé de se montrer, il ne s'était fait remarquer que par une suite de lâchetés inouïes.
Par un calcul d'artifice et d'ambition vaniteuse, il feignit d'éprouver un amour passionné pour la plus aimable et la plus puissante princesse de la terre. Il n'en obtint que du mépris. Mais bientôt après, il se répandit universellement un libelle affreux contre cette princesse, et c'était cet homme qui l'avait fait imprimer dans sa maison, et c'était lui qui en avait payé les deux auteurs.
Ce fut avec le souvenir de ses vertueux mépris que la chute et la mort sanglante de cette femme, et celle de tous ces plus proches parents, fut résolue.
Il avait fait de son habitation principale un lieu de prostitution, de crapule et de filouterie. — Arrêtez-vous, lui dit un de ses conseillers, l'opinion se prononce contre les moyens que vous prenez pour augmenter vos revenus.
Il répondit à cela : — Je fais plus de cas d'un petit écu que de l'estime publique.
Son père, ou le mari de sa mère (s'il est permis de s'énoncer avec autant d'abjection que la mère et le fils), son père avait ordonné qu'on l'enterrât dans l'église de Saint-Port, à côté de la Dame du lieu. En entendant lire en grande cérémonie cet article du testament de son père, il éclata de rire, et s'écria : — Je t'en souhaite !... Un des principaux officiers de sa maison fut tellement choqué de son irrévérence et de sa trivialité, qu'il envoya deux heures après la démission de sa charge.
Pour obtenir une mission d'estime et de confiance politique, il alla dans une province afin d'y jouer d'hypocrisie. Il y promit tout ce qu'il fallait, il y souscrivit, il y jura tout ce qu'on voulut. Il s'est parjuré huit fois dans l'espace de trois années.
Le nom qui lui avait été transmis allait toujours s'amoindrissant, et lui parut encore un fardeau trop pesant pour lui ; il échangea son misérable nom contre un sobriquet dérisoire ; ensuite il s'en fut déclarer, dans un lieu public, qu'il était le fils d'un cocher.
Sa femme avait quitté le domicile conjugal et s'était réfugiée sous le toit paternel où il la faisait poursuivre par des arrêts, des sentences vénales, et la faisait pourchasser par des recors. Il a dénoncé son beau-père ; il a sonné contre lui le tocsin de l'animadversion révolutionnaire ; il a torturé la digne fille de ce vertueux prince, en l'attaquant dans la juste fierté de son rang, dans sa dignité d'épouse, dans sa piété filiale et ses sentiments maternels ; dans sa tendresse de mère chrétienne et prévoyante....
Nous l'avons vu renier sa famille et la religion de ses aïeux. Nous l'avons vu participer à tous les décrets d'une impiété délirante, à tous les actes les plus effrénés du terrorisme. Il a voté pour toutes les mesures de spoliation les plus iniques, il a souscrit sans honte et sans remords à toutes ces lois de sang qui sont venues déchirer le sein de la patrie. Il a figuré servilement, il a voulu pontifier à l'autel de la Raison dans le sanctuaire de son ancienne paroisse.... Enfin, pour terminer la série de ses turpitudes et celle de ses crimes, il a eu l'affreux courage d'envoyer à l'échafaud le plus vertueux, le plus indulgent et le meilleur des humains.
Ce misérable ambitionnait un trône : il achetait l'usurpation comme il aurait fait d'un riche héritage, au poids de l'or et des crimes ; et ce fourbe osait dire au grand jour de la tribune, à la face de ces conjurés qu'il soudoyait : « Je dévoue à la mort tous ceux qui attenteraient à la souveraineté du peuple. » (Malédiction qui, du reste, s'appliqua sur lui et sur tous ses complices.)
On n'a rien vu dans l'histoire, et j'espère qu'on n'y verra jamais rien d'égal à cet excès d'opprobre.
Les années auront beau s'accumuler et s'écouler, le torrent des siècles aura beau rouler sur la fosse de ce régicide et sur tout ce qui pourra survivre de sa maison, ce sera toujours la postérité d'un cadavre enseveli dans la boue. C'était depuis long-temps une race perverse et dissolue dans la corruption : elle était déjà comme écrasée sous le poids de cinq générations infâmes ; et la voilà qui se montre à nous souillée de meurtre !... et quelle a été sa principale victime encore ? O grand Dieu ! le Roi très-Chrétien, l'Oint du Seigneur et le fils aîné de l'Église !... Mon ami, quand une famille est tachée de son propre sang, la mémoire de l'assassinat est ineffaçable ! la splendeur de son origine est dénaturée pour être enfouie dans un abîme de fange ; et vous verrez que son nom restera l'horreur du monde !
( Souvenirs )
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Son portrait, bien senti, par la marquise de Créquy :
J'ai vu pendant l'espace d'un siècle, ou peu s'en faut, cinq générations se succéder dans une famille ; et cette famille était, pour ainsi dire, abîmée dans l'excès des prospérités humaines. On n'y songeait qu'au plaisir et au profit ; on n'y pratiquait aucune vertu ; on y donnait l'exemple de tous les vices ; on n'y parlait jamais d'honneur et toujours d'argent.
Si parmi les hommes en évidence il s'en trouvait de si décriés qu'ils fussent repoussés et comme reniés par leur famille, celle-ci les admettait parmi ses officiers ou ses familiers.
Quand un ecclésiastique avait souillé la pureté de sa robe, il devenait l'ami de la maison.
Une femme qui s'était dégradée par les plus honteux désordres était certaine de s'y faire admettre. Elle y régnait, elle y parlait haut et ferme ; elle y faisait entendre, à l'instar des maîtres et des habitués de cette maison, des paroles de joie cynique, avec des éclats de ce rire forcé dont les honnêtes gens s'attristent toujours.
Si la débauche et la honte avaient été mises au concours, c'est à cette famille et à cette société que l'opinion publique en aurait décerné le prix.
A pareil scandale, il fallait une peine afflictive ; un enfant naquit : c'était la dégradation visible et l'opprobre manifeste ; c'était la punition du ciel incarnée ; et toutefois les parents et leurs amis s'enorgueillirent et se réjouirent autour de ce berceau.
Pendant son enfance, on essaya de cacher combien il était vicieux, malfaisant et lâche. Il mentait pour le plaisir de mentir : et savez-vous ce que faisait cet enfant qui nageait dans l'abondance ? Il dérobait ses valets ; il leur volait de petits bijoux, du linge, des pièces de monnaie, et jusqu'à des papiers, qu'on a trouvés cachés dans sa garde-robe.
Lorsqu'il eut atteint l'âge de discernement, il se mit à dire à ses précepteurs :
— Allons donc ! ma mère en a fait bien d'autres ; et vous savez bien que je ne suis pas le fils de Monseigneur....
Quand on vit qu'il allait épouser la plus pure et la plus noble fille de France, on disait chez lui : C'est très bien, ce sera la plus riche héritière du pays.... Du côté de la jeune fille, on en frémissait d'épouvante ; mais le Roi le voulut !
Cette malheureuse épouse avait un frère. Il mourut jeune et sans enfants : c'était dans l'ordre.
Il se trouva que le défunt laissait une veuve à laquelle on devait payer un gros douaire, et cette belle-sœur fut assassinée.
Un écrivain, ou pour mieux dire un observateur de ce temps-là, fit imprimer la phrase suivante : « Il y a des familles où la soif héréditaire de l'or est tellement inextinguible, que les accidents les plus tragiques et les plus imprévisibles arrivent toujours, et tout justement à propos pour les enrichir. »
Cet écrivain eut le même sort que la riche douairière. ( )
Comme ce jeune homme était naturellement cruel, il était lâche ; et dans une occasion d'éclat, où sa naissance et son ambition l'avaient forcé de se montrer, il ne s'était fait remarquer que par une suite de lâchetés inouïes.
Par un calcul d'artifice et d'ambition vaniteuse, il feignit d'éprouver un amour passionné pour la plus aimable et la plus puissante princesse de la terre. Il n'en obtint que du mépris. Mais bientôt après, il se répandit universellement un libelle affreux contre cette princesse, et c'était cet homme qui l'avait fait imprimer dans sa maison, et c'était lui qui en avait payé les deux auteurs.
Ce fut avec le souvenir de ses vertueux mépris que la chute et la mort sanglante de cette femme, et celle de tous ces plus proches parents, fut résolue.
Il avait fait de son habitation principale un lieu de prostitution, de crapule et de filouterie. — Arrêtez-vous, lui dit un de ses conseillers, l'opinion se prononce contre les moyens que vous prenez pour augmenter vos revenus.
Il répondit à cela : — Je fais plus de cas d'un petit écu que de l'estime publique.
Son père, ou le mari de sa mère (s'il est permis de s'énoncer avec autant d'abjection que la mère et le fils), son père avait ordonné qu'on l'enterrât dans l'église de Saint-Port, à côté de la Dame du lieu. En entendant lire en grande cérémonie cet article du testament de son père, il éclata de rire, et s'écria : — Je t'en souhaite !... Un des principaux officiers de sa maison fut tellement choqué de son irrévérence et de sa trivialité, qu'il envoya deux heures après la démission de sa charge.
Pour obtenir une mission d'estime et de confiance politique, il alla dans une province afin d'y jouer d'hypocrisie. Il y promit tout ce qu'il fallait, il y souscrivit, il y jura tout ce qu'on voulut. Il s'est parjuré huit fois dans l'espace de trois années.
Le nom qui lui avait été transmis allait toujours s'amoindrissant, et lui parut encore un fardeau trop pesant pour lui ; il échangea son misérable nom contre un sobriquet dérisoire ; ensuite il s'en fut déclarer, dans un lieu public, qu'il était le fils d'un cocher.
Sa femme avait quitté le domicile conjugal et s'était réfugiée sous le toit paternel où il la faisait poursuivre par des arrêts, des sentences vénales, et la faisait pourchasser par des recors. Il a dénoncé son beau-père ; il a sonné contre lui le tocsin de l'animadversion révolutionnaire ; il a torturé la digne fille de ce vertueux prince, en l'attaquant dans la juste fierté de son rang, dans sa dignité d'épouse, dans sa piété filiale et ses sentiments maternels ; dans sa tendresse de mère chrétienne et prévoyante....
Nous l'avons vu renier sa famille et la religion de ses aïeux. Nous l'avons vu participer à tous les décrets d'une impiété délirante, à tous les actes les plus effrénés du terrorisme. Il a voté pour toutes les mesures de spoliation les plus iniques, il a souscrit sans honte et sans remords à toutes ces lois de sang qui sont venues déchirer le sein de la patrie. Il a figuré servilement, il a voulu pontifier à l'autel de la Raison dans le sanctuaire de son ancienne paroisse.... Enfin, pour terminer la série de ses turpitudes et celle de ses crimes, il a eu l'affreux courage d'envoyer à l'échafaud le plus vertueux, le plus indulgent et le meilleur des humains.
Ce misérable ambitionnait un trône : il achetait l'usurpation comme il aurait fait d'un riche héritage, au poids de l'or et des crimes ; et ce fourbe osait dire au grand jour de la tribune, à la face de ces conjurés qu'il soudoyait : « Je dévoue à la mort tous ceux qui attenteraient à la souveraineté du peuple. » (Malédiction qui, du reste, s'appliqua sur lui et sur tous ses complices.)
On n'a rien vu dans l'histoire, et j'espère qu'on n'y verra jamais rien d'égal à cet excès d'opprobre.
Les années auront beau s'accumuler et s'écouler, le torrent des siècles aura beau rouler sur la fosse de ce régicide et sur tout ce qui pourra survivre de sa maison, ce sera toujours la postérité d'un cadavre enseveli dans la boue. C'était depuis long-temps une race perverse et dissolue dans la corruption : elle était déjà comme écrasée sous le poids de cinq générations infâmes ; et la voilà qui se montre à nous souillée de meurtre !... et quelle a été sa principale victime encore ? O grand Dieu ! le Roi très-Chrétien, l'Oint du Seigneur et le fils aîné de l'Église !... Mon ami, quand une famille est tachée de son propre sang, la mémoire de l'assassinat est ineffaçable ! la splendeur de son origine est dénaturée pour être enfouie dans un abîme de fange ; et vous verrez que son nom restera l'horreur du monde !
( Souvenirs )
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Mme de Sabran- Messages : 55506
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Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Orléans, en carte à jouer.
Légende de Jean Massin :
Philippe, duc d'Orléans, en carte à jouer révolutionnaire . Il lui aurait suffit d'un peu moins d'indécision, de lâcheté ou de sottise pour aider ses actifs et ingénieux partisans à la mettre sur le trône; mais sa ressemblance physique avec Louis XVI correspond à une identique impuissance à exister .
Légende de Jean Massin :
Philippe, duc d'Orléans, en carte à jouer révolutionnaire . Il lui aurait suffit d'un peu moins d'indécision, de lâcheté ou de sottise pour aider ses actifs et ingénieux partisans à la mettre sur le trône; mais sa ressemblance physique avec Louis XVI correspond à une identique impuissance à exister .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
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Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
... tout simplement délicieux !
Dommage que nous connaissions l'homme que cet angelot deviendra .
Dommage que nous connaissions l'homme que cet angelot deviendra .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
La dernière de nos énigmes épinglait la lâcheté du futur duc d'Orléans, alors duc de Chartres .
Dominique y répondit avec brio !
Dominique Poulin a écrit:Bref ! La marquise de Fleury avait été inscrite sur une liste de dames dites abominables par le duc de Chartres. La marquise se vengea du duc, au retour d'une campagne maritime, en clamant son incompétence en matière dite de signaux et de signalements. Le duc de Chartres fut ainsi publiquement ridiculisé.
Eh oui !
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Mme de Sabran- Messages : 55506
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Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Je propulse votre message dans le sujet du duc, cher Dominique .
Pour une fois que nous disons du bien de lui ( d'habitude nous l'éreintons ... )
Où ai-je lu aussi que toutes ces bienfaisances émanaient plutôt de la duchesse, Marie-Adélaïde qui avait été à bonne école toute sa jeunesse, en la matière, dans le sillage de son père le très charitable duc de Penthièvre . Ainsi se dévouait-elle tous azimuts ( cet hiver était terriblement rigoureux : la Seine glaçait ) et le mérite et le bénéfice de ses bonnes actions étaient attribués à son époux et, en effet, soignaient sa popularité .
Dominique Poulin a écrit:Afin de compléter la précédente énigme :
" En décembre, le duc d'Orléans, à son tour, par philanthropie, ou pour se rendre populaire - qui peut savoir ? - fit distribuer du pain et des comestibles aux pauvres, dans plusieurs paroisses de la capitale, et allumer aux jours les plus durs, de grands feux sur les places publiques. Il avait chargé son intendant d'écrire à l'abbé Poupart, curé de Saint-Eustache, pour qu'il donnât aux pauvres mille livres de pain chaque matin. D'après ses ordres, deux remises attenantes avaient été transformées en cuisine, et de grosses pièces rôties étaient journellement accordées aux passants affamés. "
Source : Histoire Musée de la République Française de Augustin Challamel. 1842.
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Le duc d'Orléans enfant avait une jolie frimousse, méfions-nous. Ne dit-on pas que Lucifer était un angelot blond aux yeux bleus ?
Ceci dit, l'homme était détestable, mais je n'avais jamais remarqué (comme dans la carte à jouer ci-dessus) qu'il ressemblait autant à Louis XVI. My dear God would say : tournons vite la page.
Ceci dit, l'homme était détestable, mais je n'avais jamais remarqué (comme dans la carte à jouer ci-dessus) qu'il ressemblait autant à Louis XVI. My dear God would say : tournons vite la page.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
Dès qu'agitation a lieu dans Paris, je prononce toujours la phrase suivante :
"Oh ! C'est encore un coup de Philippe Inégalité !"
Il m'est même arrivé une fois à l'Assemblée Nationale que ma langue fourche. Au lieu de dire Philippe Égalité, j'ai dis Philippe Inégalité en plein discours. Je vous laisse imaginer le malaise devant tout le monde. Décidément, les mauvaises habitudes ont la dent dure.
"Oh ! C'est encore un coup de Philippe Inégalité !"
Il m'est même arrivé une fois à l'Assemblée Nationale que ma langue fourche. Au lieu de dire Philippe Égalité, j'ai dis Philippe Inégalité en plein discours. Je vous laisse imaginer le malaise devant tout le monde. Décidément, les mauvaises habitudes ont la dent dure.
Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
La Fayette a écrit:
"Oh ! C'est encore un coup de Philippe Inégalité !"
Philippe Egalité se contentait de pourvoir au coût des coups ...
Il n'a jamais été l'un des cerveaux de la Révolution.
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Mme de Sabran- Messages : 55506
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis duc d’Orléans (1785-1790), dit Philippe Égalité
En même temps, son courage était limité dans un certain sens.
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" Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! "
" Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu. "
" Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! "
" Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu. "
Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
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