La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
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Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Merci à toi d'avoir pris cette peine ! 3196910
Bien à toi
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Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Facsimilé d'une lettre sans lieu ni date de Marie-Antoinette au comte de Mercy-Argenteau :
"Je sais, M. le comte, que mon frère doit venir demain matin voir plusieurs choses ici et nommément le grand Trianon. Si ils pouvaient finir par là, je leur donnerais tout de suite à dîner au mien; je me charge d'y faire donner à dîner aux valets (de) chambre et femmes de chambre, pour qu'ils puissent faire leur toilette après dîner pendant que je ferai la mienne. J'ai demandé pour tout leurs monde les mêmes places qu'au dernier spectacle. Il faut prévenir Mme de Cusani que je ne lui donnerai pas à dîner, mais qu'elle aura une loge comme la dernière fois, ainsi que M. Scotty. Voyez, je vous prie, si cet arrangement leur convient et mandez-le-moi ce soir. Adieu, Monsieur, vous connaissez mes sentiments pour vous. Comment trouvez-vous le jugement"
Cette lettre n'est pas retranscrite dans la Correspondance de Mme Lever, semble-t-il. S'agit-il d'une lettre authentique ?
"Je sais, M. le comte, que mon frère doit venir demain matin voir plusieurs choses ici et nommément le grand Trianon. Si ils pouvaient finir par là, je leur donnerais tout de suite à dîner au mien; je me charge d'y faire donner à dîner aux valets (de) chambre et femmes de chambre, pour qu'ils puissent faire leur toilette après dîner pendant que je ferai la mienne. J'ai demandé pour tout leurs monde les mêmes places qu'au dernier spectacle. Il faut prévenir Mme de Cusani que je ne lui donnerai pas à dîner, mais qu'elle aura une loge comme la dernière fois, ainsi que M. Scotty. Voyez, je vous prie, si cet arrangement leur convient et mandez-le-moi ce soir. Adieu, Monsieur, vous connaissez mes sentiments pour vous. Comment trouvez-vous le jugement"
Cette lettre n'est pas retranscrite dans la Correspondance de Mme Lever, semble-t-il. S'agit-il d'une lettre authentique ?
Dernière édition par Cosmo le Lun 10 Nov 2014, 19:38, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Voici le facsimilé d'une lettre inédite de Marie-Antoinette (authentique ou fausse ?), sans lieu ni date (avril 1777), adressée semble-t-il au comte de Mercy-Argenteau :
Cette lettre n'est pas retranscrite dans la Correspondance publiée par Mme Lever. S'agit-il d'une fausse lettre ?
Cette histoire de "querelle" paraît bien curieuse, je dois dire. Mais l'écriture paraît bonne. Je suis perplexe.
Cette lettre n'est pas retranscrite dans la Correspondance publiée par Mme Lever. S'agit-il d'une fausse lettre ?
Cette histoire de "querelle" paraît bien curieuse, je dois dire. Mais l'écriture paraît bonne. Je suis perplexe.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Billet inédit de Marie-Antoinette, alors Dauphine, au comte de Mercy (3 avril 1774) :
Transcription :
Madame la Dauphine a appris que Mr de lascy est à Paris. S'il doit venir à Versailles Mardy, elle prie Mr de Mercy de l'amener de bonne heure pour qu'elle puisse les voir avant le lever du Roy.
ce 3 du mois
Lettre non retranscrite dans la Correspondance publiée par Mme Lever.
François Maurice, maréchal comte de Lacy (1725-1801) avait combattu pendant la Guerre de Sept Ans et gagné plusieurs fois contre Frédéric II. Plus proche politiquement de Joseph II que de Marie-Thérèse il s'était installé dans le midi de la France. Il revint en Autriche après la mort de Marie-Thérèse.
Transcription :
Madame la Dauphine a appris que Mr de lascy est à Paris. S'il doit venir à Versailles Mardy, elle prie Mr de Mercy de l'amener de bonne heure pour qu'elle puisse les voir avant le lever du Roy.
ce 3 du mois
Lettre non retranscrite dans la Correspondance publiée par Mme Lever.
François Maurice, maréchal comte de Lacy (1725-1801) avait combattu pendant la Guerre de Sept Ans et gagné plusieurs fois contre Frédéric II. Plus proche politiquement de Joseph II que de Marie-Thérèse il s'était installé dans le midi de la France. Il revint en Autriche après la mort de Marie-Thérèse.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
La signature est inédite !
"M Antoinette"...ça ressemble à une signature moderne !
Bien à vous.
"M Antoinette"...ça ressemble à une signature moderne !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Je crois qu'elle a signé "Antoinette".
Je dois dire que j'ai du mal à comprendre son écriture dans cette lettre.
Je dois dire que j'ai du mal à comprendre son écriture dans cette lettre.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Tu as raison... Mais le pont du "A" mal barré plus ceux du "n" donnent lieu d'y voir trois ponts ...et suggèrent un "M"...
C'est donc une signature plus régulière que j'ai pu croire
Bien à vous.
C'est donc une signature plus régulière que j'ai pu croire
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Il faudrait savoir de quand date ce billet. Dauphine, c'est sûr, mais quand précisément ? Après décembre 1770 puisque le duc d'Aiguillon est en poste.
N'oublions pas qu'avant son arrivée en France, Marie-Antoinette ne s'appellait pas Marie-Antoinette ! Et n'a donc pas encore l'habitude de son prénom. Sans compter ses difficultés pour écrire en général que nous constatons encore en 1773 avec une lettre postée récemment ici.
Pour cette lettre, nous remarquons qu'elle se fatigue sur la fin, avec nouvelles. Alors elle se retrouve à réduire la signature...Flegme ? Impossible d'y arriver sans l'aide de Vermond ?
C'est certainement un billet écrit dans l'urgence quand elle a su la nouvelle.
N'oublions pas qu'avant son arrivée en France, Marie-Antoinette ne s'appellait pas Marie-Antoinette ! Et n'a donc pas encore l'habitude de son prénom. Sans compter ses difficultés pour écrire en général que nous constatons encore en 1773 avec une lettre postée récemment ici.
Pour cette lettre, nous remarquons qu'elle se fatigue sur la fin, avec nouvelles. Alors elle se retrouve à réduire la signature...Flegme ? Impossible d'y arriver sans l'aide de Vermond ?
C'est certainement un billet écrit dans l'urgence quand elle a su la nouvelle.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Ce billet est truffé de fautes d'orthographe et de syntaxe.
On décèle une fois encore un léger accent allemand avec ce "toute de suite" au lieu de "tout de suite" :
"A Monsieur le comte de Mercy
Mr d'Aiguillon vien de m'apprendre que l'Impératrice a été saignez deux fois.
Je vous prie de rien dire toute de suite des nouvelles
Antoinette"
A noter également qu'elle appelle sa mère "l'Impératrice".
On décèle une fois encore un léger accent allemand avec ce "toute de suite" au lieu de "tout de suite" :
"A Monsieur le comte de Mercy
Mr d'Aiguillon vien de m'apprendre que l'Impératrice a été saignez deux fois.
Je vous prie de rien dire toute de suite des nouvelles
Antoinette"
A noter également qu'elle appelle sa mère "l'Impératrice".
Invité- Invité
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
La nuit, la neige a écrit:
Il s’agit peut-être d’un faux ? Je l’ignore...
Euh oui, c'est à se demander .
Transcription anyway :
il est bien important pour vous de savoir l'étendue exacte des engagements de l'empereur et des autres puissances avec les frères du roi, la mesure de leurs bonne volonté et le tems ou ils pourront l'effectuer. Quand à ce dernier article, il me paroit par toutes vos lettres et par ce que dicte la raisson qu'au moins le terme en est encore éloignée, c'est aussi ce qui nous a décidés a prendre dans ce moment cy le parti que nous avons adopté en tout état de cause il falloit avoir l'air de se réunir de bonne foi au peuple. Si l'esprit public ne change pas, aucune force humaine ne peu gouverner dans un sens conttraire ce raisonnement est plus détaillé dans un mémoire que le roi vient d'envoyer aux princes et dont et dont je vous envoye copie s'il faut donc suivre le système actuel au moins pour un tems car il ne se détruira pas lui même dieu le sait, il est essentiel que nous soyons réunis à cette grande majorités qui est le peuple et que nous lui inspirions assez de confiance pour resister aux menées des républicains qui cherchent a se reproduire sous toutes les formes et qui fondent leur espoir sur la législation prochaine.
il y a un autre avantage en ayant l'air d'adopter franchement les idées nouvelles, c'est le moyen le plus sure de les déjouer promptement quant les ...
Si c'est du Feuillet de Conche, on peut dire qu'il s'est ingénié à multiplier les fautes d'aurtograffe !
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Mme de Sabran a écrit:Si c'est du Feuillet de Conche, on peut dire qu'il s'est ingénié à multiplier les fautes d'aurtograffe ! .
On y entend l'accent allemand... ce serait fort habilement mené :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Majesté a écrit:
On y entend l'accent allemand...
Oui ! ... ce que dicte la raisson ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Il me semble avoir déjà lu cette lettre dans des bios de Marie-Antoinette. En tout cas ces mots ne me sont pas inconnus.
Invité- Invité
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Un mot codé, conservé aux Archives nationales de Vienne, dont les images proviennent d'un documentaire diffusé sur la chaine Arte, Sur les traces de l'Histoire : Marie-Antoinette, victime ou coupable idéale ?
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3471-marie-antoinette-une-victime-ou-une-coupable-ideale#104728
L'un des principaux chefs d'accusation du procès de Marie-Antoinette était sa supposée "intelligence" constante avec les puissances étrangères et les ennemis de la République et, notamment, d'avoir donc conspiré contre la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat.
Accusation restée sans preuve, l'accusateur public ne disposant d'aucun document l'attestant.
Ce documentaire nous montrait un mot, conservé à Vienne, connu seulement bien après le procès, et susceptible, depuis, de donner du "grain à moudre" à cette accusation...
Nous le connaissions, mais ne l'avions pas encore illustré ici.
Daté du 26 mars 1792, à l'attention du comte de Mercy-Argenteau, écrit en lettres chiffrées, dans lequel Marie-Antoinette communique :
M. Dumouriez, ne doutant plus de l'accord des puissances par la marche des troupes, a le projet de commencer ici, le premier, par une attaque de Savoye et une autre par le pays de Liège.
C'est l'armée de La Fayette qui doit servir à cette dernière attaque. Voilà le résultat du Conseil d'hier.
Il est bon de connaître ce projet pour se tenir sur ses gardes et prendre toutes les mesures convenables. Selon les apparences, cela (se) fera promptement.
* Source : copié depuis le livre "Marie-Antoinette, Correspondance (1770-1793), Evelyne Lever, Tallandier.
Le texte, tel que décodé alors :
Voir notre sujet ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3471-marie-antoinette-une-victime-ou-une-coupable-ideale#104728
L'un des principaux chefs d'accusation du procès de Marie-Antoinette était sa supposée "intelligence" constante avec les puissances étrangères et les ennemis de la République et, notamment, d'avoir donc conspiré contre la sûreté intérieure et extérieure de l'Etat.
Accusation restée sans preuve, l'accusateur public ne disposant d'aucun document l'attestant.
Ce documentaire nous montrait un mot, conservé à Vienne, connu seulement bien après le procès, et susceptible, depuis, de donner du "grain à moudre" à cette accusation...
Nous le connaissions, mais ne l'avions pas encore illustré ici.
Daté du 26 mars 1792, à l'attention du comte de Mercy-Argenteau, écrit en lettres chiffrées, dans lequel Marie-Antoinette communique :
M. Dumouriez, ne doutant plus de l'accord des puissances par la marche des troupes, a le projet de commencer ici, le premier, par une attaque de Savoye et une autre par le pays de Liège.
C'est l'armée de La Fayette qui doit servir à cette dernière attaque. Voilà le résultat du Conseil d'hier.
Il est bon de connaître ce projet pour se tenir sur ses gardes et prendre toutes les mesures convenables. Selon les apparences, cela (se) fera promptement.
* Source : copié depuis le livre "Marie-Antoinette, Correspondance (1770-1793), Evelyne Lever, Tallandier.
Le texte, tel que décodé alors :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
J'ai retrouvé la transcription complète de cette lettre.
Elle est publiée dans Lettres de Marie-Antoinette, de Maxime de la Rocheterie & Marquis de Beaucourt, eds., (Paris: Alphonse Picard, 1896), v. 2, p. 312-6.
Nous nous posions des questions quant à l'authenticité de cette lettre ?
Or la note en bas de texte est intéressante, puisqu'elle précise :
Lettre en chiffres, Archives impériales d'Autriche, Ed. Feuillet de Conches (...), reconnue pour authentique par M. d'Arneth (...).
Cette longue lettre, conservée aujourd'hui au Morgan Library & Museum, fut acquise en 1904, à Londres, par Pierpont Morgan.
Force est de constater que cette lettre n'est pas chiffrée !
C'eût été bien la moindre des choses, vu son contenu...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Ce passage peut être rapproché de celui d'une lettre que Marie-Antoinette écrit au même moment à Fersen : "... plus nous avancerons et plus ces gens-ci sentiront leurs malheurs et peut-être en viendront-ils à désirer eux-mêmes les étrangers..." (lettre de Marie-Antoinette à Fersen du 26 septembre 1791, citée par E. Farr in "Marie-Antoinette et le comte de Fersen, la correspondance secrète").
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Vaudreuil écrit la même chose, en d'autres mots, au comte d'Artois .
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
A l'occasion de la diffusion de l'émission de radio De vive(s) voix (RFI), notre sujet...
Marie-Antoinette, lettres inédites. De Catriona Seth
.... L'historienne a lu à l'antenne un extrait d'une lettre de Marie-Antoinette au comte de Mercy Argenteau.
Il s'agit de la fin de cette lettre. Aussi je la crois inédite et intéressante.
Si l'un d'entre-nous a déjà ce recueil de lettres en sa possession, qu'il se signale : j'aimerais connaître tout le contenu de cette lettre.
Merci...
Je cite :
16 août 1791
Marie-Antoinette au comte de Mercy-Argenteau
(...) Vous voyez mon âme toute entière dans cette lettre. Je peux me tromper mais c'est le seul moyen que je vois encore pour pouvoir aller ; j'ai écouté autant que je l'ai pu des gens des deux côtés et c'est de tous leurs avis que je me suis formé le mien, je ne sais pas s'il sera suivi.
Vous connaissez la personne à laquelle j'ai affaire, au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu'elle sans doute. C'est aussi pour cela que mille choses ne sont point à entreprendre.
Enfin, quoiqu'il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement, j'en ai bien besoin. Et croyez que quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances mais jamais je ne consentirai à rien d'indigne de moi.
C'est dans le malheur qu'on sent davantage ce qu'on est, mon sang coule dans les veines de mon fils, et j'espère qu'un jour il se montrera digne petit-fils de Marie-Thérèse.
Adieu.
Si vous pouvez me garder cette lettre, je serais bien aise de la ravoir, un jour.
Marie-Antoinette, lettres inédites. De Catriona Seth
.... L'historienne a lu à l'antenne un extrait d'une lettre de Marie-Antoinette au comte de Mercy Argenteau.
Il s'agit de la fin de cette lettre. Aussi je la crois inédite et intéressante.
Si l'un d'entre-nous a déjà ce recueil de lettres en sa possession, qu'il se signale : j'aimerais connaître tout le contenu de cette lettre.
Merci...
Je cite :
16 août 1791
Marie-Antoinette au comte de Mercy-Argenteau
(...) Vous voyez mon âme toute entière dans cette lettre. Je peux me tromper mais c'est le seul moyen que je vois encore pour pouvoir aller ; j'ai écouté autant que je l'ai pu des gens des deux côtés et c'est de tous leurs avis que je me suis formé le mien, je ne sais pas s'il sera suivi.
Vous connaissez la personne à laquelle j'ai affaire, au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu'elle sans doute. C'est aussi pour cela que mille choses ne sont point à entreprendre.
Enfin, quoiqu'il arrive, conservez-moi votre amitié et votre attachement, j'en ai bien besoin. Et croyez que quel que soit le malheur qui me poursuit, je peux céder aux circonstances mais jamais je ne consentirai à rien d'indigne de moi.
C'est dans le malheur qu'on sent davantage ce qu'on est, mon sang coule dans les veines de mon fils, et j'espère qu'un jour il se montrera digne petit-fils de Marie-Thérèse.
Adieu.
Si vous pouvez me garder cette lettre, je serais bien aise de la ravoir, un jour.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Duc d'Ostrogothie a écrit:Je suis allé faire un petit tour cet après-midi au musée des lettres et manuscrits (222 boulevard Saint-Germain à Paris), où j'ai découvert de véritables trésors . :n,,;::::!!!:
Pour commencer, voici une lettre de Marie-Antoinette en date du 27 janvier 1789 adressée à Mercy-Argenteau. Elle a été publiée par Mme Lever en page 477 de son ouvrage.
Cette lettre, que nous présentions au tout début de ce sujet, sera prochainement mise en vente aux enchères, mais présentée comme apocryphe !
Je cite :
MARIE-ANTOINETTE.
Copie manuscrite en imitation de son écriture, du XIXe siècle, d’une lettre à l’ambassadeur d’Autriche en France, le comte Florimond de Mercy-Argenteau. [Paris]
« ce mardy 27 » [janvier 1789]. 2 pp. 1/4 in-12.
Présentation au catalogue :
UN FAUX D’ADMIRABLE FACTURE. LE TEXTE EN EST CELUI D’UNE VRAIE LETTRE DE MARIE-ANTOINETTE, CONCERNANT UN PROJET D’ALLIANCE ENTRE LA FRANCE ET LA RUSSIE.
Elle figure bien, sans mention de localisation, dans l’édition de référence de la Correspondance de Marie-Antoinette procurée en 2005 par Evelyne Lever (Paris, Tallandier, 2005, p. 477).
En revanche, le papier semble postérieur, trop fin, avec morsures d’encre, tandis que l’enveloppe semble faite artisanalement et porte un cachet de cire inhabituellement taché de suie.
Cette lettre fut publiée pour la première fois en 1864 par Félix-Sébastien Feuillet de Conches (connu pour ses faux), qui indiquait en avoir pris copie aux Archives impériales d’Autriche et la datait de mai 1789 dans son ouvrage Louis XVI, Marie-Antoinette et Madame Élisabeth, lettres et documents inédits (Paris, Henri Plon, t. I, pp. 221-222, n° cxxxvi).
Elle fut rééditée en 1891 par Alfred von Arneth (directeur des archives de l’État autrichien) et Jules Flammermont, qui, toujours sans mention de localisation, en donnèrent une description qui n’est pas conforme au présent document (Correspondance secrète du comte de Mercy-Argenteau avec l’empereur Joseph II et le prince de Kaunitz, Paris, Imprimerie nationale, t. II, p. 225).
Cette description mentionne une apostille autographe de Mercy-Argenteau ici absente et, à l’inverse, ne signale pas l’apostille imitant la main de la reine, « copie de ma lettre ... 2 may 1789 », qui fut ensuite grattée.
Source et infos complémentaires : Osenat - Vente La royauté à Versailles (18 avril 2021)
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Authentique ? Fausse ? Les lettres de Marie-Antoinette à Mercy présentent parfois des surprises (voir juste ci-dessus).
Voici un "nouveau" texte autographe, qui sera prochainement présenté en vente aux enchères.
Il n'y a aucun commentaire sur la provenance , et la maison de vente affiche au catalogue en ligne deux photos du verso de la lettre, mais pas une du recto !! Bonne idée...
Je cite :
Marie-Antoinette (1755-1793)
L.A.
à un comte [de MERCY-ARGENTEAU ?]
1 page et demie in-8
Curieuse lettre.
«Arretéz, arretez, monsieur le comte, dans la demarche de Mr J. la suitte du projet de Mr de Gil. Je reconnoit a premiere vue, si les foux se perdent il ne faut pas que les gens sages se perdent avec eux, j'en reviens a votre premier avis»... Elle lui donne sa lettre «pour le roi de
Naples, elle n'est pas bien longue, mais je crois qu'elle en dit assez, car enfin le com. ne ne peu pas être recommandé comme le chevalier d'Assas. J'oubliois de vous dire qu'il est a propos que le com. ne me fasse pas de remerciements, cela excite la curiosité et puis les demandes».
* Source et et infos complémentaires : Aguttes - Vente Neuilly sur Seine, le 22 février 2023
Menons l'enquête...
Voici un "nouveau" texte autographe, qui sera prochainement présenté en vente aux enchères.
Il n'y a aucun commentaire sur la provenance , et la maison de vente affiche au catalogue en ligne deux photos du verso de la lettre, mais pas une du recto !! Bonne idée...
Je cite :
Marie-Antoinette (1755-1793)
L.A.
à un comte [de MERCY-ARGENTEAU ?]
1 page et demie in-8
Curieuse lettre.
«Arretéz, arretez, monsieur le comte, dans la demarche de Mr J. la suitte du projet de Mr de Gil. Je reconnoit a premiere vue, si les foux se perdent il ne faut pas que les gens sages se perdent avec eux, j'en reviens a votre premier avis»... Elle lui donne sa lettre «pour le roi de
Naples, elle n'est pas bien longue, mais je crois qu'elle en dit assez, car enfin le com. ne ne peu pas être recommandé comme le chevalier d'Assas. J'oubliois de vous dire qu'il est a propos que le com. ne me fasse pas de remerciements, cela excite la curiosité et puis les demandes».
* Source et et infos complémentaires : Aguttes - Vente Neuilly sur Seine, le 22 février 2023
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Menons l'enquête...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
... un faux " d'admirable facture " crois-tu ?La nuit, la neige a écrit:Authentique ? Fausse ? Les lettres de Marie-Antoinette à Mercy présentent parfois des surprises (voir juste ci-dessus).
Je ne sais pas, mais le côté décousu et expéditif pourrait bien plaider pour l'authenticité. Les faux sont souvent très structurés et détaillés, trop léchés.
Je crois entendre Emily Aubry : " Sortons nos cartes. "La nuit, la neige a écrit:
Menons l'enquête...
Et d'abord, qui est ce chevalier d'Assas ? Je ne trouve ce monsieur dans les index des noms propres des biographies de Marie-Antoinette ni de Simone Bertière, ni d'Evelyne Lever ...
Heureusement WIKI vient à notre secours :
Jean François d'Assas de Lavit, dit le « chevalier d'Assas », né le 14 janvier 1760 au Vigan (province du Languedoc), décédé le 17 juin 1850, est un gentilhomme et officier de marine français des XVIIIe et XIXe siècles. Il termine sa carrière avec le grade de contre-amiral de France et pensionnaire héréditaire du Roy.
En 1777, le roi Louis XVI avait accordé aux aînés de la famille une pension perpétuelle de 1000 francs en reconnaissance du dévouement de Louis d'Assas du Mercou. Cette pension sera confirmée en 1790.
Issu de la famille d'Assas, une famille de la noblesse cévenole dont l'origine remonte au XIIIe siècle, il est le neveu du chevalier d'Assas qui meurt héroïquement à la bataille de Kloster Kampen pendant la guerre de Sept Ans.
.
La mort du chevalier d'Assas en 1760, gravé par Devisse d'après Francesco Casanova.
Francesco Casanova — Collection personnelle - photographie par A;Auzas
La mort du chevalier d'Assas en 1760, gravé par Devisse d'après Francesco Casanova.
Francesco Casanova — Collection personnelle - photographie par A;Auzas
Page de la chambre du roi en 1772, garde de la Marine en 1775, Jean François d'Assas de Lavit est donc doté d'une pension en 1777. Promu au grade d'enseigne de vaisseau en 1778, il participe la même année au combat d'Ouessant. Promu lieutenant de vaisseau en 1786, puis major des vaisseaux en 1791, il est fait chevalier de Saint-Louis le 11 février 1792.
Il émigre en 1793 et passe en Russie avec le duc de Richelieu. Revenu en France, il se marie le 18 mai 1806 au Vigan, Gard, avec Anne Françoise de Faventines de Montredon (1783-1821). Ils ont deux enfants: Louise-Charlotte-Gabrielle et Fulcrand.
Par contre, je me demande bien pourquoi cette lettre est supposée être destinée à Mercy, s'il n'y en a aucune mention ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy-Argenteau
Je n'en sais rien. Je pose justement la question.Mme de Sabran a écrit:... un faux " d'admirable facture " crois-tu ?
Pour le prix demandé (estimation entre 5 et 6000 euros), la maison de vente pourrait, notamment, se fendre d'une provenance !! Dommage aussi que nous ne puissions voir le verso.
Mme de Sabran a écrit:Et d'abord, qui est ce chevalier d'Assas
Quelques pistes de réflexion pour ce texte tout à fait incompréhensible :
On ne comprend guère ce que contre-amiral de France vient faire dans ce texte, si ce n'est qu'il est le seul dont le nom soit entièrement cité et non tenu secret (comme ceux des trois autres personnages). A mon avis, c'est donc qu'il n'est pas important.
Le mot n'est pas daté, ce qui est plutôt rare de la part de Marie-Antoinette. Cela me fait penser que ce ne serait peut-être pas un courrier envoyé à un (lointain) correspondant, mais remis le jour même : comme si la date n'avait du coup aucune importance.
S'il est bien le destinataire, Mercy quitte la France en 1789.
Il n'y a pas cinq hommes à qui Marie-Antoinette écrit ce genre de mot, c'est à dire sur un ton aussi familier et avec des tournures et autres abréviations réservés à son tout petit, petit, cercle d'intimes. A ma connaissance, il n'y en a que deux : Fersen et Mercy. Et Marie-Antoinette ne donnait du "Mr le comte" à Fersen. Si ?
Je n'ai pas mes bouquins de la correspondance de Marie-Antoinette sous la main, mais peut-être faudrait-il tenter de retrouver les lettres qu'elle aurait adressé au roi de Naples. Il ne doit pas y en avoir beaucoup, et celle qu'elle évoque ici est supposée être courte.
Je vous renvoie à nos sujets (illustrés de mots réputés ou supposés autographes) :
La correspondance de Marie-Antoinette avec le comte de Mercy Argenteau
Lettres de Marie-Antoinette à Ferdinand Ier des Deux Siciles
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
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