Les éventails au XVIIIe siècle
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Re: Les éventails au XVIIIe siècle
J'appuierais mon menton sur... l'éventail fermé... Na !
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Si on vous chambre de trop, cher Majesté, faites appel à moi, vous allez voir comment je sors les griffes pour mes amis.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Vicq d Azir a écrit:J'appuierais mon menton sur... l'éventail fermé... Na !
Je saute en amont vérifier la signification ... :
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
L'éventail fût très longtemps unisexe en Asie et Extrême-Orient, Mandarins chinois et farouches seigneurs de la guerre japonais l'utilisaient autant que les dames. Au Japon, les Shogun et les empereurs en offraient comme présent à leur entourage, parfois agrémentés pour l'occasion d'une calligraphie, d'un dessin ou d'un poème. Aujourd'hui encore, au Viet Nam ou d'autres pays, les commerçants s'en servent comme carte de visite, y inscrivant leurs coordonnées ou celles de leurs magasins.
C'est un objet incontournable, chargé d'une forte symbolique. En 1701, le Shogun interdit même par décret l'achat d'éventails trop somptueux ou trop coûteux ! Mais les ouvriers et travailleurs manuels l'utilisaient également (sous sa forme ronde et rigide le plus souvent) pour se rafraîchir et les soldats l'emmenaient avec eux à la guerre. Au coeur de la bataille, un éventail ouvert était un signe de ralliement, alors que fermé, il invitait à se mettre en garde, se replier ou à suivre une direction.
Les peuples précolombiens l'utilisaient également : empereurs aztèques et prêtres mayas s'éventaient avec d'amples éventails de plumes de quetzal, l'oiseau sacré. Parmi les présents offerts par Moctezuma à Cortes, on trouvait deux éventails de plumes, ornés d'une broche en or en forme de soleil pour l'un et de lune pour l'autre.
C'est un objet incontournable, chargé d'une forte symbolique. En 1701, le Shogun interdit même par décret l'achat d'éventails trop somptueux ou trop coûteux ! Mais les ouvriers et travailleurs manuels l'utilisaient également (sous sa forme ronde et rigide le plus souvent) pour se rafraîchir et les soldats l'emmenaient avec eux à la guerre. Au coeur de la bataille, un éventail ouvert était un signe de ralliement, alors que fermé, il invitait à se mettre en garde, se replier ou à suivre une direction.
Les peuples précolombiens l'utilisaient également : empereurs aztèques et prêtres mayas s'éventaient avec d'amples éventails de plumes de quetzal, l'oiseau sacré. Parmi les présents offerts par Moctezuma à Cortes, on trouvait deux éventails de plumes, ornés d'une broche en or en forme de soleil pour l'un et de lune pour l'autre.
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1128
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Merci pour ces explications Calonne.
Une femme peut avoir chaud, mais un homme aussi. Il n'y a rien de bizarre en cela. Or, il me semble que seules les femmes (en Europe, USA, Australie) utilisent un éventail en public. Ai-je tort ? boudoi29
Il semblerait qu'il redevienne à la mode au XXIème siècle, comme cela fût au XVIIIème parmi les aristocrates surtout, car bien sûr c'était un objet luxueux.
Une femme peut avoir chaud, mais un homme aussi. Il n'y a rien de bizarre en cela. Or, il me semble que seules les femmes (en Europe, USA, Australie) utilisent un éventail en public. Ai-je tort ? boudoi29
Il semblerait qu'il redevienne à la mode au XXIème siècle, comme cela fût au XVIIIème parmi les aristocrates surtout, car bien sûr c'était un objet luxueux.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Trianon a écrit:Il semblerait qu'il redevienne à la mode au XXIème siècle, comme cela fût au XVIIIème parmi les aristocrates surtout, car bien sûr c'était un objet luxueux.
Je peux vous dire que j'en utilisais déjà au XXème siècle :
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Nous sommes nombreux ici à pouvoir confirmer ! :
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Disons qu'en Occident, sans tomber dans la psychanalyse à deux balles, nous sommes dans un schéma de pensée où les sexes sont fortement différenciés. L'éventail, comme la jupe, la robe ou le maquillage a été classé comme féminin.
C'est oublier que jusqu'au XIXème, les messieurs faisaient eux aussi assaut de coquetterie : dentelles, poudre, soieries aux couleurs vives, parfums, bijoux... Les hommes osaient une mode sensuelle et colorée, avec des matières soyeuses, brodées de motifs. C'est le XIXème "bourgeois" qui impose à l'homme la sobriété et le noir, la coquetterie revenant à la femme qui, par sa toilette, devient la vitrine de la fortune de son mari.
Remontons plus loin : dans l'Antiquité, les égyptiens se fardaient les yeux (pour se protéger des réverbérations du soleil il est vrai) et portaient des perruques nattées, sans parler des onguents pour la peau (toujours pour se protéger du soleil). Les grecs dénudaient éphèbes, dieux et athètes dans leur statuaire, les babyloniens se parfumaient, se bouclaient les cheveux, portaient robes frangées et parures... Au théâtre, les rôles de femmes étaient tenus par des hommes, comme au Japon. Là-bas, les samouraï brûlaient de l'encens dans leur casque avant le combat pour qu'en cas de défaîte (et donc de décapitation...), leur tête pût sentir bon. Et en temps de paix, ils se drapaient dans la soie de leur kimono.
Tout ça pour dire que dans bien des civilisations, la frontière entre masculin et féminin était parfois assez floue. Aujourd'hui, notre "modèle" occidental impose une stricte séparation, dans l'habillement notamment. Et celui ou celle qui la transgresse en supporte souvent les conséquences, mépris, dénigrement ou même insultes hélas. Au mieux, on dira :"c'est qui cet original ?", au pire :"C'est qui cette tafiole ?"... Pareil pour la femme qui, si elle ne s'habille qu'en pantalon, sans maquillage et bijoux, passera pour un garçon manqué, se verra refuser, nier sa féminité.
Pourtant, aujourd'hui encore, dans pas mal d'endroits sur la planète, les hommes se drapent dans des robes, des sarongs, des djellabas, des ponchos, des kimonos et s'éventent...
C'est oublier que jusqu'au XIXème, les messieurs faisaient eux aussi assaut de coquetterie : dentelles, poudre, soieries aux couleurs vives, parfums, bijoux... Les hommes osaient une mode sensuelle et colorée, avec des matières soyeuses, brodées de motifs. C'est le XIXème "bourgeois" qui impose à l'homme la sobriété et le noir, la coquetterie revenant à la femme qui, par sa toilette, devient la vitrine de la fortune de son mari.
Remontons plus loin : dans l'Antiquité, les égyptiens se fardaient les yeux (pour se protéger des réverbérations du soleil il est vrai) et portaient des perruques nattées, sans parler des onguents pour la peau (toujours pour se protéger du soleil). Les grecs dénudaient éphèbes, dieux et athètes dans leur statuaire, les babyloniens se parfumaient, se bouclaient les cheveux, portaient robes frangées et parures... Au théâtre, les rôles de femmes étaient tenus par des hommes, comme au Japon. Là-bas, les samouraï brûlaient de l'encens dans leur casque avant le combat pour qu'en cas de défaîte (et donc de décapitation...), leur tête pût sentir bon. Et en temps de paix, ils se drapaient dans la soie de leur kimono.
Tout ça pour dire que dans bien des civilisations, la frontière entre masculin et féminin était parfois assez floue. Aujourd'hui, notre "modèle" occidental impose une stricte séparation, dans l'habillement notamment. Et celui ou celle qui la transgresse en supporte souvent les conséquences, mépris, dénigrement ou même insultes hélas. Au mieux, on dira :"c'est qui cet original ?", au pire :"C'est qui cette tafiole ?"... Pareil pour la femme qui, si elle ne s'habille qu'en pantalon, sans maquillage et bijoux, passera pour un garçon manqué, se verra refuser, nier sa féminité.
Pourtant, aujourd'hui encore, dans pas mal d'endroits sur la planète, les hommes se drapent dans des robes, des sarongs, des djellabas, des ponchos, des kimonos et s'éventent...
Calonne- Messages : 1128
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
.
Intéressante démonstration, cher Calonne !
La mode du frac noir, est arrivée chez nous, avant le XIXème, avec l'anglomania . L'on se souvient de Louis XVI regardant Orléans de la tête aux pieds : " Vous êtes fait comme un diable, mon cousin . "
Intéressante démonstration, cher Calonne !
La mode du frac noir, est arrivée chez nous, avant le XIXème, avec l'anglomania . L'on se souvient de Louis XVI regardant Orléans de la tête aux pieds : " Vous êtes fait comme un diable, mon cousin . "
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
: :
Oui, c'est vrai cher Calonne, vos explications corroborent ce que j'ai constaté, en tout cas en France.
Oui, c'est vrai cher Calonne, vos explications corroborent ce que j'ai constaté, en tout cas en France.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Cher Majesté, vous êtes pour le moins très atypique et c'est tant mieux. J'aime tant les personnes qui ont une vraie personnalité, mais une personnalité respectueuse, ce qui me semble est votre cas.
Je vous imagine très bien chère Eléonore avec un éventail à la main, chère dame aristocrate. :
Je vous imagine très bien chère Eléonore avec un éventail à la main, chère dame aristocrate. :
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Cela ne s'impose pas aujourd'hui : la grosse vague de chaleur est passée !
Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Ah bon ? Et bien tant mieux. Mais c'est vrai que vous êtes dans l'Ouest de la France car les pauvres alsaciens, et n'en parlons même pas pour la région lyonnaise
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Voici un intéressant LIEN qui retrace l'histoire de l'éventail, paravent de la pudeur et évoque Gaillard, fournisseur de Marie-Antoinette en 1770...
Bien à vous. :
Bien à vous. :
Invité- Invité
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Majesté a écrit: paravent de la pudeur ... Gaillard, fournisseur de Marie-Antoinette en 1770...
... paravent de la pudeur, que c'est joliment dit !
Gaillard, en effet, fournit l’éventail de mariage de Marie-Antoinette, selon L'Histoire de l’éventail Le premier Age d’Or au XVIIIème siècle
;;;;;;;;;;;;;;;;
Ce lien est un véritable filon !!! :
http://cercledeleventail.fr/histoire-de-leventail/le-premier-age-dor-au-xviiieme-siecle/
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Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Du Marie-Antoinette, en veux-tu en voilà. Mais, merci pour ce joli éventail Majesté.
J'en ai vu de magnifiques aux "Antiquaires du Louvre", je ne sais pas si c'était des reproductions ou des originaux.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour avoir un de ces éventails, surtout pour mes nuits tropicales (environ 30°C chez moi). Au secours !
J'en ai vu de magnifiques aux "Antiquaires du Louvre", je ne sais pas si c'était des reproductions ou des originaux.
Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour avoir un de ces éventails, surtout pour mes nuits tropicales (environ 30°C chez moi). Au secours !
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
« Ce n’est pas une chose indifférente qu’un éventail qui tombe. Une pareille chute est ordinairement réfléchie,
comme servant à faire connaître l’ardeur et la célérité des soupirants. Celui qui le premier relève l’éventail
et le rend en sachant baiser la main à la dérobée et sans s’en apercevoir, remporte la victoire. »
( le marquis Caraccioli )
Source : La Gazette Esprit XVIIIème
Merci à Clotilde et Félix !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
1829 :
La Duchesse de Berry décide de tenir un bal aux Tuileries. Pour le deuxième quadrille, dédié à Marie-Antoinette, les dames étaient priées de venir avec des éventails de l’époque. Tout le monde courut chez Vanier, mais il fut vite en rupture de stock. L’on dût réaliser des éventails, copies des époques Louis XV et Louis XVI dans le goût de l’Historicisme.
( La Gazette Esprit XVIIIème )
La Duchesse de Berry décide de tenir un bal aux Tuileries. Pour le deuxième quadrille, dédié à Marie-Antoinette, les dames étaient priées de venir avec des éventails de l’époque. Tout le monde courut chez Vanier, mais il fut vite en rupture de stock. L’on dût réaliser des éventails, copies des époques Louis XV et Louis XVI dans le goût de l’Historicisme.
( La Gazette Esprit XVIIIème )
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Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Il suit bien évidemment la mode et s’adapte au costume, aussi bien par sa taille que par son décor ou les matériaux qui le composent. Mais il est bien plus qu’un accessoire. Son utilité première, «faire du vent», est en réalité secondaire. L’éventail est en effet une sorte de petit tableau portatif que l’on découvre à l’envie. Les peintures ne sont pas choisies au hasard et contribuent à faire connaître ses enthousiasmes ou son allégeance. Le mariage du Dauphin ou l’envol du ballon témoignent de cette portée exceptionnelle qui démontre le goût ou l’engagement des femmes au XVIIIe siècle.
Le mariage du Dauphin Louis-Ferdinand, 1745. Photo Martine Beck-Coppola
Très peu de sujets «échappent» à l’éventail: l’histoire du royaume, la vie politique et militaire côtoient des scènes empruntées à l’histoire antique ou à la mythologie. Le roman, le théâtre ou l’actualité offrent de multiples décors. On trouve aussi des vues familières comme les environs du Pont-Neuf, le marché aux fleurs quai de la Mégisserie ou la place des victoires. Les compositions fourmillent de détail, et constituent de véritables instantanés de la capitale...
http://next.liberation.fr/mode/2013/11/22/l-eventail-courant-d-ere_961275
Le mariage du Dauphin Louis-Ferdinand, 1745. Photo Martine Beck-Coppola
Très peu de sujets «échappent» à l’éventail: l’histoire du royaume, la vie politique et militaire côtoient des scènes empruntées à l’histoire antique ou à la mythologie. Le roman, le théâtre ou l’actualité offrent de multiples décors. On trouve aussi des vues familières comme les environs du Pont-Neuf, le marché aux fleurs quai de la Mégisserie ou la place des victoires. Les compositions fourmillent de détail, et constituent de véritables instantanés de la capitale...
http://next.liberation.fr/mode/2013/11/22/l-eventail-courant-d-ere_961275
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Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
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Mme de Sabran- Messages : 55504
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
Portrait de la famille sur un éventail à secret - suivant l'ouverture de l'objet , les portraits s'affichent
objet XIX° montrant la Reine recevant à TRIANON
- éventail révolutionnaire - annonce à la Famille royale de la mort de l'empereur LÉOPOLD en 1792
les deux autres sont sur base d'ivoire .
MARIE ANTOINETTE : : :
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les éventails au XVIIIe siècle
J'adore celui avec le portrait de Gautier d'Agoty ! boudoi30
Invité- Invité
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