Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
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Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
En 1781, on ne désespérait pas encore d'un possible retour de Choiseul aux affaires.
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
26 janvier 1781 :
Les rumeurs courent, courent...
Les rumeurs courent, courent...
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
28 mars 1782 :
C'est fou d'y croire à ce point désespérement !
C'est fou d'y croire à ce point désespérement !
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Longue oraison funèbre pour Choiseul (qui se termine dans les rires ! : ) :
Ce n'est pas possible !!! Imaginez en plein salon de la Paix !
Ce n'est pas possible !!! Imaginez en plein salon de la Paix !
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Malgré sa mort, son parti existe toujours.
12 mai 1785 :
12 mai 1785 :
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Le site Cour de France signale la parution en google books des Mémoires de M. le Duc de Choiseul;
C'est ici =
Extrait de l’ouvrage
M. le Duc de Choifeul a écrit dans sa retraite différens Mémoires dont voici le recueil. Les ayant fait imprimer pour son amusement dans son Cabinet à Chanteloup, l’unique exemplaire complet de ces Mémoires est tombé dans nos mains & dans un tems ou tout ce qui a rapport au Gouvernement, à la Politique, à l administration des Finances de l’Empire François intéresse vivement (...)
TOME 1
TOME 2
C'est ici =
Extrait de l’ouvrage
M. le Duc de Choifeul a écrit dans sa retraite différens Mémoires dont voici le recueil. Les ayant fait imprimer pour son amusement dans son Cabinet à Chanteloup, l’unique exemplaire complet de ces Mémoires est tombé dans nos mains & dans un tems ou tout ce qui a rapport au Gouvernement, à la Politique, à l administration des Finances de l’Empire François intéresse vivement (...)
TOME 1
TOME 2
Invité- Invité
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
La version complète de ce qui est appelé les "Mémoires du duc de Choiseul" a été publiée récemment au Mercure de France.
Ici l'illustration de la version au format poche :
Il s'agit d'une compilation de différentes sources écrites, publiée pour la première fois en 1904, dont :
- Un manuscrit de la main de Choiseul composé de 20 lettres de Mémoires
- Un ensemble d'opuscules intitulé Mémoires de M. le duc de Choiseul publié 5 ans après sa mort par son secrétaire Soulavie (les textes mis en ligne sur Google books)
- Un recueil copié à la main, intitulé Manuscrit de Choiseul, reproduisant la plupart des textes précédents, ainsi qu'un certain nombre de morceaux inédits provenant des papiers de Choiseul
Afin de pallier l'inachèvement de certains de ces fragments, lettres ou pièces justificatives, et de mieux les relier entre eux, des textes de liaisons ont été également ajoutés par les différents éditeurs.
Ici l'illustration de la version au format poche :
Il s'agit d'une compilation de différentes sources écrites, publiée pour la première fois en 1904, dont :
- Un manuscrit de la main de Choiseul composé de 20 lettres de Mémoires
- Un ensemble d'opuscules intitulé Mémoires de M. le duc de Choiseul publié 5 ans après sa mort par son secrétaire Soulavie (les textes mis en ligne sur Google books)
- Un recueil copié à la main, intitulé Manuscrit de Choiseul, reproduisant la plupart des textes précédents, ainsi qu'un certain nombre de morceaux inédits provenant des papiers de Choiseul
Afin de pallier l'inachèvement de certains de ces fragments, lettres ou pièces justificatives, et de mieux les relier entre eux, des textes de liaisons ont été également ajoutés par les différents éditeurs.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
C'est pas de chance !
Le duc de Choiseul, à qui l’on parlait de son étoile, qu’on regardait comme sans exemple, répondit : « Elle l’est pour le mal autant que pour le bien. — Comment ? — Le voici: j’ai toujours très bien traité les filles: il y en a une que je néglige; elle devient reine de France, ou à peu près. J’ai traité à merveille tous les inspecteurs, je leur ai prodigué l’or et les honneurs : Il y en a un extrêmement méprisé que je traite légèrement, il devient ministre de la guerre, c’est M. de Monteynard. Les ambassadeurs, on sait ce que j’ai fait pour eux sans exception, hormis un seul : mais il y en a un qui a le travail lent et lourd, que tous les autres méprisent, qu’ils ne veulent plus voir à cause d’un ridicule mariage : c’est M. de Vergennes ; et il devient ministre des affaires étran- gères. Convenez que j’ai des raisons de dire que mon étoile est aussi extraordinaire en mal qu’en bien. »
( Chamfort )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Si le sujet vous intéresse, l'émission de radio Au coeur de l'Histoire, diffusée hier, était consacrée au duc de Choiseul.
Etienne-François, duc de Choiseul-Stainville (1719-1785)
Pastel, anonyme français
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Présentation de l'émission :
C’est l’un des grands ministres du roi Louis XV que Franck Ferrand nous propose de redécouvrir, cet après-midi : le duc de Choiseul, esprit fertile et fin politique, néanmoins victime d’une cabale qui va le faire chuter – à moins qu’il n’ait été victime de ses propres excès – comme nous allons le voir dans un instant.
La récente biographe de Choiseul, Monique Cottret, est l’invitée de Franck Ferrand.
Et à la fin de l’émission, nous suivrons Lorena Martin à Chanteloup, lieu de l’exil de Choiseul…
En écoute libre, ici :http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/lintegrale-choiseul-grand-ministre-de-louis-xv-040418-3617780
L'invitée de Franck Ferrand est donc l'auteure de cette biographie que nous avions présentée dans ce sujet-ci : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3755-choiseul-l-obsession-du-pouvoir-de-monique-cottret?highlight=choiseul
Etienne-François, duc de Choiseul-Stainville (1719-1785)
Pastel, anonyme français
Photo : RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot
Présentation de l'émission :
C’est l’un des grands ministres du roi Louis XV que Franck Ferrand nous propose de redécouvrir, cet après-midi : le duc de Choiseul, esprit fertile et fin politique, néanmoins victime d’une cabale qui va le faire chuter – à moins qu’il n’ait été victime de ses propres excès – comme nous allons le voir dans un instant.
La récente biographe de Choiseul, Monique Cottret, est l’invitée de Franck Ferrand.
Et à la fin de l’émission, nous suivrons Lorena Martin à Chanteloup, lieu de l’exil de Choiseul…
En écoute libre, ici :http://www.europe1.fr/emissions/au-coeur-de-l-histoire/lintegrale-choiseul-grand-ministre-de-louis-xv-040418-3617780
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L'invitée de Franck Ferrand est donc l'auteure de cette biographie que nous avions présentée dans ce sujet-ci : https://marie-antoinette.forumactif.org/t3755-choiseul-l-obsession-du-pouvoir-de-monique-cottret?highlight=choiseul
Dernière édition par La nuit, la neige le Dim 30 Déc 2018, 13:01, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Le 24 décembre 1770, Choiseul recevait cet ordre d'exil de Louis XV :
( Joyeux Noël ! )
« Mon cousin, le mécontentement que me causent vos services me force à vous exiler à Chanteloup, où vous vous rendrez dans vingt-quatre heures. Je vous aurais envoyé beaucoup plus loin, si ce n’était l’estime particulière que j’ai pour Mme la duchesse de Choiseul, dont la santé m’est fort intéressante. Prenez garde que votre conduite ne me fasse prendre un autre parti ; sur ce, je prie Dieu, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde. »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Selon Hervé Hasquin
la faveur et le succès montaient un peu à la tête de Choiseul ...
Il avait gagné en insolence . Il méprisait de plus en plus ouvertement le roi dans ses conversations. Il ne cachait pas davantage son irritation quant à l'environnement du dauphin au point de s'en ouvrir au souverain en termes peu mesurés. Si l'on en croit Mercy, Choiseul " a parlé très fortement au roi sur l'éducation de M. le Dauphin et à sa manière d'être, disant que si ce prince ne changeait pas, il deviendrait l'horreur de la nation " . ( lettre à Kaunitz, 26 mai 1770 )
Ces propos étaient tenus exactement dix jours après la célébration du mariage de Louis et de Marie-Antoinette, l'aboutissement du virage diplomatique auquel il avait tant oeuvré .
la faveur et le succès montaient un peu à la tête de Choiseul ...
Il avait gagné en insolence . Il méprisait de plus en plus ouvertement le roi dans ses conversations. Il ne cachait pas davantage son irritation quant à l'environnement du dauphin au point de s'en ouvrir au souverain en termes peu mesurés. Si l'on en croit Mercy, Choiseul " a parlé très fortement au roi sur l'éducation de M. le Dauphin et à sa manière d'être, disant que si ce prince ne changeait pas, il deviendrait l'horreur de la nation " . ( lettre à Kaunitz, 26 mai 1770 )
Ces propos étaient tenus exactement dix jours après la célébration du mariage de Louis et de Marie-Antoinette, l'aboutissement du virage diplomatique auquel il avait tant oeuvré .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Même si Choiseul était, en somme, la clef de voûte de l'alliance franco-autrichienne, Mercy commençait à s'en méfier un peu. Il écrit à Kaunitz : " ses imprudences dans les propos particuliers, la mauvaise tête de sa soeur et l'esprit un peu romanesque de sa femme sont autant d'écueils contre lesquels il est sans cesse en danger d'échouer . " ( Juin 1769 )
Mercy s'inquiétait de " la réalité Choiseul " : un homme obsédé par l'idée d'en découdre avec les Anglais.
Mercy s'inquiétait de " la réalité Choiseul " : un homme obsédé par l'idée d'en découdre avec les Anglais.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Mme de Sabran a écrit:Mercy s'inquiétait de " la réalité Choiseul " : un homme obsédé par l'idée d'en découdre avec les Anglais.
Normal : pour les anglais, Choiseul était celui qui avait dû ravaler sa fierté et signer l'humiliant traité de Paris. On peut même s'étonner qu'il ait conservé son poste après une telle débâcle.
Il semble bien qu'il ait un peu trop songé à être calife à la place du calife et qu'il n'ait pas compris que si Louis XV se laissait diriger parfois, il ne fallait pas pour autant le prendre pour un imbécile…
Et en dehors de la politique, il avait des inimitiés dangereuses… Le dauphin tout d'abord (" j'aurais peut-être le malheur d'être votre sujet, pas celui de vous servir ", même si le mot est sujet à caution, il en dit long) et la du Barry ensuite (qu'il considéra à tort comme une passade). Sans oublier le dépit de n'avoir pas réussi à caser sa sœur, la comtesse de Gramont, dans le lit du roi soit dit en passant…
Il finira dans un long exil doré, devant quand-même vendre au fur et à mesure une partie de ses collections pour maintenir son train de vie. Perso, je lui prèfère largement quelqu'un comme Vergennes, moins intriguant, moins pédant et plus sûr.
Calonne- Messages : 1125
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Journal de Bourgeois de Boynes
21 avril 1766
J'ai appris par M. le contrôleur général qu'on a écrit il y a quelques jours avec un diamant sur un des carreaux de vitre de la chambre du roi ces mots : " Vive le roi ! Crève Choiseul ! ", et on avait eu soin de choisir la croisée en face de là où l'on place la toilette du roi, de manière qu'il pût remarquer ces mots, lorsqu'il se mettrait à sa toilette. Mais quelqu'un de la chambre s'en étant aperçu, on eut soin d'ôter ce carreau et d'en remettre un autre. Le lendemain se sont trouvés sur le carreau qu'on avait ainsi replacé ces mots : " Crève Choiseul ! " On s'en est encore aperçu avant le roi , et on a replacé un autre carreau, de manière que le roi ne l'a pas su, et M. le contrôleur général m'a assuré que M. de Choiseul n'en savait rien .
( Monique Cottret, Choiseul, l'obsession du pouvoir )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Chronique scandaleuse, ragots de Cour, et mythologie à toutes les sauces:
Il court des vers qu’on peut regarder comme une énigme, et qui n’ont quelque sens que par leur malignité. Ils roulent sur des anecdotes scandaleuses, vraies ou fausses, mais connues à la cour, où l’on croit tout, parce qu’on s’y sent capable de tout.
Voici de quelle manière la malignité des courtisans interprétait cette énigme : Venus désignait la marquise de Pompadour, morte depuis peu ; Jupiter, le duc de Choiseul, et Junon, la duchesse de Grammont, sa sœur, avec laquelle il vivait, s’il en faut croire la chronique scandaleuse du temps, dans une intimité plus que fraternelle. Quant au Ganymède dont Vénus-Pompadour aurait détruit l’autel, nous n’avons découvert dans la vie privée dé Louis XV, à laquelle, sans aucun doute, l’auteur de l’épigramme a voulu faire allusion, rien qui puisse donner lieu à d’odieux soupçons. Toutefois il est juste de remarquer qu’à l’époque où ce monarque sortait à peine de l’enfance, quelques jeunes seigneurs libertins tentèrent de jouer près de lui le rôle que Mazarin, au dire de La Porte, avait essayé près de Louis XIV. « Si vous me promettez, écrivait Voltaire à la présidente de Bernières, de m’envoyer bien exactement les Nouvelles à la main que vous recevez toutes les semaines, je vous dirai pourquoi M. de La Trimouille est exilé de la cour. C’est pour avoir mis très-souvent la main dans la braguette de Sa Majesté très-chrétienne. ( comprenne qui pourra ... ) Il avait fait un petit complot avec M. le comte de Clermont de se rendre tous les deux les maîtres des chausses de Louis XV, et de ne pas souffrir qu’un autre partageât leur bonne fortune. M. de La Trimouille, outre cela, rendait au roi des lettres de mademoiselle de Charolais… Tout cela me fait très-bien augurer de M. de La Trimouille, et je ne saurais m’empêcher d’estimer quelqu’un qui, à seize ans, veut besogner son roi et le gouverner. Je suis presque sûr que cela fera un très-bon sujet. » — R.
( Bachaumont, Mémoires secrets )
Il court des vers qu’on peut regarder comme une énigme, et qui n’ont quelque sens que par leur malignité. Ils roulent sur des anecdotes scandaleuses, vraies ou fausses, mais connues à la cour, où l’on croit tout, parce qu’on s’y sent capable de tout.
Apres avoir détruit l’autel de Ganymède,
Vénus a quitté l’horizon :
À tes malheurs encor, France, il faut un remède :
Chasse Jupiter et Junon.
Vénus a quitté l’horizon :
À tes malheurs encor, France, il faut un remède :
Chasse Jupiter et Junon.
Voici de quelle manière la malignité des courtisans interprétait cette énigme : Venus désignait la marquise de Pompadour, morte depuis peu ; Jupiter, le duc de Choiseul, et Junon, la duchesse de Grammont, sa sœur, avec laquelle il vivait, s’il en faut croire la chronique scandaleuse du temps, dans une intimité plus que fraternelle. Quant au Ganymède dont Vénus-Pompadour aurait détruit l’autel, nous n’avons découvert dans la vie privée dé Louis XV, à laquelle, sans aucun doute, l’auteur de l’épigramme a voulu faire allusion, rien qui puisse donner lieu à d’odieux soupçons. Toutefois il est juste de remarquer qu’à l’époque où ce monarque sortait à peine de l’enfance, quelques jeunes seigneurs libertins tentèrent de jouer près de lui le rôle que Mazarin, au dire de La Porte, avait essayé près de Louis XIV. « Si vous me promettez, écrivait Voltaire à la présidente de Bernières, de m’envoyer bien exactement les Nouvelles à la main que vous recevez toutes les semaines, je vous dirai pourquoi M. de La Trimouille est exilé de la cour. C’est pour avoir mis très-souvent la main dans la braguette de Sa Majesté très-chrétienne. ( comprenne qui pourra ... ) Il avait fait un petit complot avec M. le comte de Clermont de se rendre tous les deux les maîtres des chausses de Louis XV, et de ne pas souffrir qu’un autre partageât leur bonne fortune. M. de La Trimouille, outre cela, rendait au roi des lettres de mademoiselle de Charolais… Tout cela me fait très-bien augurer de M. de La Trimouille, et je ne saurais m’empêcher d’estimer quelqu’un qui, à seize ans, veut besogner son roi et le gouverner. Je suis presque sûr que cela fera un très-bon sujet. » — R.
( Bachaumont, Mémoires secrets )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Louis XV à Choiseul a écrit:
« Mon cousin, le mécontentement que me causent vos services me force à vous exiler à Chanteloup, où vous vous rendrez dans vingt-quatre heures. Je vous aurais envoyé beaucoup plus loin, si ce n’était l’estime particulière que j’ai pour Mme la duchesse de Choiseul, dont la santé m’est fort intéressante. Prenez garde que votre conduite ne me fasse prendre un autre parti ; sur ce, je prie Dieu, mon cousin, qu’il vous ait en sa sainte garde. »
Dans une lettre à Walpole datant du lendemain du départ de Choiseul, madame du Deffand raconte que Nicolas ( le chevalier de l'Isle ) , cavalier confirmé, a galopé à bride abattue durant plus d'une heure pour atteindre Longjumeau, le premier relais de poste desservant la route de la Touraine. Il s'y est rendu malgré un froid glacial en compagnie de ses amis, le comte Esterhazy, le marquis de Conflans et le duc de Liancourt. ( ... ) Lorsque son carrosse arrive à cette poste, Choiseul en descend et manifeste sa surprise de les voir, leur demandant ce qu'ils font là. Au lieu de lui répondre, ces jeunes officiers fondent en larmes, ce qui émeut le ministre déchu au point d'être incapable de leur dire un mot pour leur témoigner sa reconnaissance avant de remonter en voiture .
( Benoît Florin, Quand l'esprit était français . Nicolas de l'Isle, chevalier des Lumières )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Sans vouloir en minimiser la portée, réflexions assez faciles a posteriori.
Monsieur de la Pérouse- Messages : 504
Date d'inscription : 31/01/2019
Localisation : Enfin à bon port !
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Sera prochainement présentée en vente aux enchères, cette paire de...
Portraits d'Étienne François de Choiseul-Stainville (1719-1785), duc de Choiseul et de Louise-Honorine Crozat du Châtel (1735-1801), duchesse de Choiseul
Johann Heinrich SCHMIDT (Hildburghausen, 1749 - Dresde, 1829)
Paire de pastels
Porte le numéro '161' sur le montage au verso pour le portrait du duc
Hauteur : 22,50 Largeur : 16,50 cm
Provenance : Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Me Delvaux, 13 décembre 2013, n° 96 (comme Ecole française du XVIIIe siècle) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 53, fig. 1 et p. 74-76, n° 31 et 32
Bibliographie : Laurent Hugues, " En marge de l'Académie royale. Artistes étrangers et peintres non académiciens au service de la famille royale sous Louis XVI ", in cat. exp. 'Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette, de Prangins à Versailles', Lausanne, musée national suisse-château de Prangins, 2016, p.71, repr. p. 68-69, fig. 60 et 61
Neil Jeffares, 'Dictionnary of pastellists before 1800', version en ligne, n° J.662.1181 et J.662.1182
Commentaire de la maison de vente :
Ces deux délicats petits portraits au pastel sont caractéristiques de la production de Johann Heinrich Schmidt, dont les talents furent appréciés tant à la cour de Saxe qu'à Paris, ou encore à Turin et en Russie. L'artiste privilégiait les portraits en buste, exempts de mains, se concentrant ainsi sur les visages, avec une grande habileté à rendre avec beaucoup de ressemblance les traits de ses modèles qui fit son succès.
Une autre version du portrait du duc de Choiseul-Stainville appartenant aux collections du Louvre est en dépôt au château de Versailles.
* Source et informations complémentaires : Artcurial, Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
Nous présentons une seconde "version du portrait du duc de Choiseul-Stainville appartenant aux collections du Louvre est en dépôt au château de Versailles", quelques messages précédents. Le peintre n'est pas identifié.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur ce peintre et quelques-uns de ses portraits, dont ceux du couple Choiseul (-Stainville), je vous recommande la lecture du sujet :
Johann Heinrich Schmidt, peintre de la dauphine vers 1772-73
Portraits d'Étienne François de Choiseul-Stainville (1719-1785), duc de Choiseul et de Louise-Honorine Crozat du Châtel (1735-1801), duchesse de Choiseul
Johann Heinrich SCHMIDT (Hildburghausen, 1749 - Dresde, 1829)
Paire de pastels
Porte le numéro '161' sur le montage au verso pour le portrait du duc
Hauteur : 22,50 Largeur : 16,50 cm
Provenance : Vente anonyme ; Paris, Hôtel Drouot, Me Delvaux, 13 décembre 2013, n° 96 (comme Ecole française du XVIIIe siècle) ; Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 53, fig. 1 et p. 74-76, n° 31 et 32
Bibliographie : Laurent Hugues, " En marge de l'Académie royale. Artistes étrangers et peintres non académiciens au service de la famille royale sous Louis XVI ", in cat. exp. 'Louis-Auguste Brun, peintre de Marie-Antoinette, de Prangins à Versailles', Lausanne, musée national suisse-château de Prangins, 2016, p.71, repr. p. 68-69, fig. 60 et 61
Neil Jeffares, 'Dictionnary of pastellists before 1800', version en ligne, n° J.662.1181 et J.662.1182
Commentaire de la maison de vente :
Ces deux délicats petits portraits au pastel sont caractéristiques de la production de Johann Heinrich Schmidt, dont les talents furent appréciés tant à la cour de Saxe qu'à Paris, ou encore à Turin et en Russie. L'artiste privilégiait les portraits en buste, exempts de mains, se concentrant ainsi sur les visages, avec une grande habileté à rendre avec beaucoup de ressemblance les traits de ses modèles qui fit son succès.
Une autre version du portrait du duc de Choiseul-Stainville appartenant aux collections du Louvre est en dépôt au château de Versailles.
* Source et informations complémentaires : Artcurial, Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
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Nous présentons une seconde "version du portrait du duc de Choiseul-Stainville appartenant aux collections du Louvre est en dépôt au château de Versailles", quelques messages précédents. Le peintre n'est pas identifié.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur ce peintre et quelques-uns de ses portraits, dont ceux du couple Choiseul (-Stainville), je vous recommande la lecture du sujet :
Johann Heinrich Schmidt, peintre de la dauphine vers 1772-73
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Louise-Honorine de Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul
Dans la même vente, sera proposé aux enchères cet autre portrait de la duchesse de Choiseul :
Anna Dorothea THERBUSCH, née Liesiewska, diteMadame Therbouche Berlin, 1721 - 1782
Portrait de Louise Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul (1735-1801)
Huile sur toile
Une étiquette imprimée 'PORTRAIT DE LA DUCHESSE DE CHOISEUL / née Louise-Honorine Crozat du Châtel (1735-1802)' sur le châssis au verso
Hauteur : 65 Largeur : 54 cm
Provenance : Acquis sur le marché de l'art à Paris en octobre 1990 ;
Collection particulière, Paris
Expositions : 'Créer au féminin. Femmes artistes au siècle de Madame Vigée Le Brun', Tokyo, Mitsubishi Ichigokan Museum, 1er mars - 8 mai 2011, p. 60-61, p. 231-232, n° 14 (notice par J.-Ph. Bareil et X. Salmon)
'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 76-78, n° 33
Commentaire de la maison de vente :
Artiste au " pinceau large, facile et hardi joint à un moelleux agréable ", selon les mots de Cochin, la berlinoise Anna Dorothea Therbusch jouissait déjà d'une solide notoriété et d'un parcours prestigieux lors de son arrivée à Paris en 1765. C'est avec la grande liberté qui caractérise sa manière qu'elle a peint ici les traits de la duchesse de Choiseul, nièce du banquier et collectionneur Pierre Crozat et héritière de son immense fortune, qui avait épousé en 1750 le comte Etienne-François de Choiseul-Stainville, cousin du roi et protégé de Madame de Pompadour.
Images : Artcurial
* Source et infos complémentaires : Artcurial, Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
Louise-Honorine de Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul (-Stainville) (1734-1801)
Louise-Honorine de Crozat du Châtel est née en 1734. Elle est la petite-fille d’Antoine Crozat, fondateur de la Compagnie de la Louisiane et une des premières fortunes de France sous Louis XIV.
Portrait d'Antoine Crozat, marquis du Châtel
Attribué à Alexis-Simon Belle
Huile sur toile, c. 1701-1725
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Voir notre sujet : Antoine Crozat, l'homme qui possédait l'Amérique
Dans une lettre envoyée à Mme du Deffand, Louise Honorine évoque une éducation peu satisfaisante qu’elle ne doit ni aux livres ni aux préceptes. C’est à l’école du malheur, «la meilleure de toutes», qu’elle doit sa grandeur d’âme.
Louise-Honorine de Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul
Attr. François Boucher (?)
Collection privée
Image : Pinterest
Sa sœur aînée Antoinette-Eustachie épouse en 1744 le duc de Gontaut ; elle prend pour amant le comte Etienne-François de Choiseul-Stainville, futur duc de Choiseul et décède en 1747 trois jours après avoir donné naissance au futur duc de Lauzun. Le 22 décembre 1750, Louise Honorine respecte la promesse qu’elle a faite à sa sœur sur son lit de mort en épousant Etienne-François, sans fortune, à qui elle apporte une dot de plus de cent vingt mille livres de rente. Elle fait une fausse couche un an après son mariage.
Louise-Honorine accompagne son époux nommé ambassadeur à Rome en 1753 où les rejoint l’abbé Barthélémy en 1755. Elle côtoie alors savants, artistes et mène une vie de réceptions et de distractions. Après un séjour à Vienne, le couple revient à Paris en 1758.
Départ du duc de Choiseul de la place Saint-Pierre,
huile sur toile de Giovanni Paolo Panini, 1754
Image : Gemäldegalerie / Commons Wikimedia
Le duc de Choiseul obtient les secrétariats d’Etat aux Affaires étrangères de 1758 à 1761, à la Guerre de 1761 à 1771 puis à la Marine de 1761 à 1766. Il devient ainsi de fait " Premier Ministre " de Louis XV.
L’entourage de Mme de Choiseul s’attache à souligner la patience, la modération et la prudence d’une femme dont l’époux est un séducteur volage qui la trompe publiquement. La duchesse trouve dans l’amitié avec Mme du Deffand et l’abbé Barthélémy une consolation aux maux de la vie.
Louise-Honorine de Crozat, duchesse de Choiseul
Attr. Jean-Baptiste Greuze (?)
Image : Pinterest
La fin de l’année 1770 est marquée par la disgrâce du duc de Choiseul exilé, par Louis XV, dans sa propriété de Chanteloup, en Touraine.
Mme de Choiseul, que rejoignent le duc de Lauzun et Mme de Grammont, découvre à Chanteloup les joies d’une vie simple, loin des artifices de la cour. Elle administre parfaitement le domaine, s’intéresse à l’élevage et à la culture. Elle lit les Mémoires de Mme de Maintenon et joue la comédie avec ses amis tandis qu’elle reçoit la visite de hautes personnalités qui bravent ainsi l’autorité royale. Mme de Choiseul fait preuve de dignité et de fierté dans l’exil.
Le duc et la duchesse de Choiseul à Chanteloup, avec madame de Gramont
Attribué à Johann Heinrich Tischbein the Elder (1722 - 1789)
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Khan & Associés
Notre sujet : Le domaine de Chanteloup, chez le duc de Choiseul
En juillet 1771, elle se querelle avec Mme du Deffand à propos de Mme d’Aiguillon, mère du duc d’Aiguillon dont la nomination aux Affaires étrangères est imminente. Louise Honorine reproche à son amie d’avoir rapporté des propos élogieux à Mme d’Aiguillon, donnant l’impression de quémander sa bienveillance. L’amitié que Mme du Deffand entretient avec Voltaire est source d’une seconde querelle; dans sa correspondance, Mme de Choiseul affirme n’éprouver que dégoût et pitié pour celui qui «souffle le froid et le chaud». Pourtant, elle aide Voltaire en 1770 dans la commercialisation des montres fabriquées à Ferney. Elle n’est pas plus indulgente pour Rousseau dont elle critique, dans une lettre écrite en 1766, le masque de vertu.
La duchesse de Choiseul et la marquise du Deffand
Estampe, d'après Louis Carrogis, dit Carmontelle
"From the original formerly at Strawberry Hill"
Image : Campuspress Yale
A partir de 1771, la santé de la duchesse s’altère. La demeure de Chanteloup est froide l’hiver et vétuste. Mais dans la correspondance échangée avec Mme du Deffand de 1761 à 1780, la duchesse exprime une philosophie de la vie fondée sur la tempérance et la raison. Elle ne trouve nul réconfort dans la religion et affirme sa méfiance à l’égard du conformisme.
The Choiseul Box. View of the Château from the Entrance Screen, top of snuffbox with views at the château of Chanteloup
Miniatures by Louis Nicolas van Blarenberghe
Gold, glass, velum
1748/49, miniatures 1767
Image : The Metropolitan Museum of Art
En 1774, le roi Louis XV meurt de la petite vérole. Les Choiseul reviennent à Paris et font édifier à Chanteloup, en 1778, la Pagode qui témoigne de la fidélité de tous ceux qui leur ont rendu visite pendant leur exil. A la fin de sa vie, la duchesse s’occupe beaucoup de ses nièces et de ses neveux.
Après la mort de son époux qui ne lui laisse que des dettes en 1785, elle se retire au couvent des Récolettes, rue du Bac, à Paris. Alors que la Révolution supprime les couvents, elle s’installe définitivement rue Saint-Dominique. Mme de Choiseul est arrêtée en 1794 sur l’ordre du Comité de sûreté générale. Elle reste six mois dans la prison des Oiseaux mais elle échappe à la guillotine.
Un comité révolutionnaire sous la Terreur
D'après un dessin d'Alexandre-Evariste Fragonard, gravure de Malapeau terminée par Berthault.
Eau-forte, 1797
Image : Centre historique des Archives nationales
Elle intervient auprès de Bonaparte pour que son neveu le comte de Choiseul-Stainville soit radié de la liste des émigrés. Elle meurt le 3 décembre 1801 dans le plus grand dénuement.
La postérité retient la figure d’une femme exemplaire, qui n’a pas sacrifié à la mode de la sensibilité, ainsi que la qualité de sa correspondance échangée avec Mme du Deffand et l’abbé Barthélemy.
* Source texte : Mélinda Caron et Marianne Charrier-Vozel / Siefar - Honorine Crozat du Châtel
Anna Dorothea THERBUSCH, née Liesiewska, diteMadame Therbouche Berlin, 1721 - 1782
Portrait de Louise Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul (1735-1801)
Huile sur toile
Une étiquette imprimée 'PORTRAIT DE LA DUCHESSE DE CHOISEUL / née Louise-Honorine Crozat du Châtel (1735-1802)' sur le châssis au verso
Hauteur : 65 Largeur : 54 cm
Provenance : Acquis sur le marché de l'art à Paris en octobre 1990 ;
Collection particulière, Paris
Expositions : 'Créer au féminin. Femmes artistes au siècle de Madame Vigée Le Brun', Tokyo, Mitsubishi Ichigokan Museum, 1er mars - 8 mai 2011, p. 60-61, p. 231-232, n° 14 (notice par J.-Ph. Bareil et X. Salmon)
'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 76-78, n° 33
Commentaire de la maison de vente :
Artiste au " pinceau large, facile et hardi joint à un moelleux agréable ", selon les mots de Cochin, la berlinoise Anna Dorothea Therbusch jouissait déjà d'une solide notoriété et d'un parcours prestigieux lors de son arrivée à Paris en 1765. C'est avec la grande liberté qui caractérise sa manière qu'elle a peint ici les traits de la duchesse de Choiseul, nièce du banquier et collectionneur Pierre Crozat et héritière de son immense fortune, qui avait épousé en 1750 le comte Etienne-François de Choiseul-Stainville, cousin du roi et protégé de Madame de Pompadour.
Images : Artcurial
* Source et infos complémentaires : Artcurial, Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)
________________________
Louise-Honorine de Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul (-Stainville) (1734-1801)
Louise-Honorine de Crozat du Châtel est née en 1734. Elle est la petite-fille d’Antoine Crozat, fondateur de la Compagnie de la Louisiane et une des premières fortunes de France sous Louis XIV.
Portrait d'Antoine Crozat, marquis du Châtel
Attribué à Alexis-Simon Belle
Huile sur toile, c. 1701-1725
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Voir notre sujet : Antoine Crozat, l'homme qui possédait l'Amérique
Dans une lettre envoyée à Mme du Deffand, Louise Honorine évoque une éducation peu satisfaisante qu’elle ne doit ni aux livres ni aux préceptes. C’est à l’école du malheur, «la meilleure de toutes», qu’elle doit sa grandeur d’âme.
Louise-Honorine de Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul
Attr. François Boucher (?)
Collection privée
Image : Pinterest
Sa sœur aînée Antoinette-Eustachie épouse en 1744 le duc de Gontaut ; elle prend pour amant le comte Etienne-François de Choiseul-Stainville, futur duc de Choiseul et décède en 1747 trois jours après avoir donné naissance au futur duc de Lauzun. Le 22 décembre 1750, Louise Honorine respecte la promesse qu’elle a faite à sa sœur sur son lit de mort en épousant Etienne-François, sans fortune, à qui elle apporte une dot de plus de cent vingt mille livres de rente. Elle fait une fausse couche un an après son mariage.
Louise-Honorine accompagne son époux nommé ambassadeur à Rome en 1753 où les rejoint l’abbé Barthélémy en 1755. Elle côtoie alors savants, artistes et mène une vie de réceptions et de distractions. Après un séjour à Vienne, le couple revient à Paris en 1758.
Départ du duc de Choiseul de la place Saint-Pierre,
huile sur toile de Giovanni Paolo Panini, 1754
Image : Gemäldegalerie / Commons Wikimedia
Le duc de Choiseul obtient les secrétariats d’Etat aux Affaires étrangères de 1758 à 1761, à la Guerre de 1761 à 1771 puis à la Marine de 1761 à 1766. Il devient ainsi de fait " Premier Ministre " de Louis XV.
L’entourage de Mme de Choiseul s’attache à souligner la patience, la modération et la prudence d’une femme dont l’époux est un séducteur volage qui la trompe publiquement. La duchesse trouve dans l’amitié avec Mme du Deffand et l’abbé Barthélémy une consolation aux maux de la vie.
Louise-Honorine de Crozat, duchesse de Choiseul
Attr. Jean-Baptiste Greuze (?)
Image : Pinterest
La fin de l’année 1770 est marquée par la disgrâce du duc de Choiseul exilé, par Louis XV, dans sa propriété de Chanteloup, en Touraine.
Mme de Choiseul, que rejoignent le duc de Lauzun et Mme de Grammont, découvre à Chanteloup les joies d’une vie simple, loin des artifices de la cour. Elle administre parfaitement le domaine, s’intéresse à l’élevage et à la culture. Elle lit les Mémoires de Mme de Maintenon et joue la comédie avec ses amis tandis qu’elle reçoit la visite de hautes personnalités qui bravent ainsi l’autorité royale. Mme de Choiseul fait preuve de dignité et de fierté dans l’exil.
Le duc et la duchesse de Choiseul à Chanteloup, avec madame de Gramont
Attribué à Johann Heinrich Tischbein the Elder (1722 - 1789)
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Khan & Associés
Notre sujet : Le domaine de Chanteloup, chez le duc de Choiseul
En juillet 1771, elle se querelle avec Mme du Deffand à propos de Mme d’Aiguillon, mère du duc d’Aiguillon dont la nomination aux Affaires étrangères est imminente. Louise Honorine reproche à son amie d’avoir rapporté des propos élogieux à Mme d’Aiguillon, donnant l’impression de quémander sa bienveillance. L’amitié que Mme du Deffand entretient avec Voltaire est source d’une seconde querelle; dans sa correspondance, Mme de Choiseul affirme n’éprouver que dégoût et pitié pour celui qui «souffle le froid et le chaud». Pourtant, elle aide Voltaire en 1770 dans la commercialisation des montres fabriquées à Ferney. Elle n’est pas plus indulgente pour Rousseau dont elle critique, dans une lettre écrite en 1766, le masque de vertu.
La duchesse de Choiseul et la marquise du Deffand
Estampe, d'après Louis Carrogis, dit Carmontelle
"From the original formerly at Strawberry Hill"
Image : Campuspress Yale
A partir de 1771, la santé de la duchesse s’altère. La demeure de Chanteloup est froide l’hiver et vétuste. Mais dans la correspondance échangée avec Mme du Deffand de 1761 à 1780, la duchesse exprime une philosophie de la vie fondée sur la tempérance et la raison. Elle ne trouve nul réconfort dans la religion et affirme sa méfiance à l’égard du conformisme.
The Choiseul Box. View of the Château from the Entrance Screen, top of snuffbox with views at the château of Chanteloup
Miniatures by Louis Nicolas van Blarenberghe
Gold, glass, velum
1748/49, miniatures 1767
Image : The Metropolitan Museum of Art
En 1774, le roi Louis XV meurt de la petite vérole. Les Choiseul reviennent à Paris et font édifier à Chanteloup, en 1778, la Pagode qui témoigne de la fidélité de tous ceux qui leur ont rendu visite pendant leur exil. A la fin de sa vie, la duchesse s’occupe beaucoup de ses nièces et de ses neveux.
Après la mort de son époux qui ne lui laisse que des dettes en 1785, elle se retire au couvent des Récolettes, rue du Bac, à Paris. Alors que la Révolution supprime les couvents, elle s’installe définitivement rue Saint-Dominique. Mme de Choiseul est arrêtée en 1794 sur l’ordre du Comité de sûreté générale. Elle reste six mois dans la prison des Oiseaux mais elle échappe à la guillotine.
Un comité révolutionnaire sous la Terreur
D'après un dessin d'Alexandre-Evariste Fragonard, gravure de Malapeau terminée par Berthault.
Eau-forte, 1797
Image : Centre historique des Archives nationales
Elle intervient auprès de Bonaparte pour que son neveu le comte de Choiseul-Stainville soit radié de la liste des émigrés. Elle meurt le 3 décembre 1801 dans le plus grand dénuement.
La postérité retient la figure d’une femme exemplaire, qui n’a pas sacrifié à la mode de la sensibilité, ainsi que la qualité de sa correspondance échangée avec Mme du Deffand et l’abbé Barthélemy.
* Source texte : Mélinda Caron et Marianne Charrier-Vozel / Siefar - Honorine Crozat du Châtel
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Nous parlons en ce moment de l'une de ses tabatières, présentée ici-même et encore, plus précisément, là : Le duc de Choiseul et les tabatières des Van Blarenberghe.
Voici annoncée la mise en vente aux enchères de l'un de ses portraits, en provenance de la Collection Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing :
Portrait d'Etienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul (1719-1785)
Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803)
Huile sur toile
72 x 56 cm
Note au catalogue
Oeuvre en rapport : Le portrait signé et daté 1786, ancienne collection du vicomte d'Harcourt.
Provenance : Ancienne collection de la princesse de Faucigny-Lucinge, née Choiseul-Gouffier. Sa vente, Paris, 26-30 novembre 1917, n° 55 (comme Duplessis).
Vente, Paris, 23 juin 1978, n° 27, repr.
Bibliographie : Anne-Marie Passez, Adélaïde Labille-Guiard, Catalogue raisonné, Paris, 1973, n° 67, repr. pp. 166-167
* Source et infos complémentaires : Beaussant Lefèvre & Associés - Paris Drouot, Vente du 13 décembre 2022
Ajoutons qu'il existe une autre version de ce portrait, de plus grandes dimensions, que nous présentions en page 1 de ce sujet : celle du tableau conservé à Waddesdon Manor...
Etienne-François (1719–1785), duc de Choiseul-Stainville, at His Desk
Adélaïde Labille-Guiard (1749–1803)
oil on canvas, 1786
H 146 x W 114 cm
Waddesdon Manor (Buckinghamshire), on loan from a Rothschild Family Trust, since 2008
Image : National Trust, Waddesdon Manor
Vous le retrouverez également photographié par les reporters du Forum, dans notre visite guidée de :
Waddesdon Manor et sa superbe collection Rothschild
Voici annoncée la mise en vente aux enchères de l'un de ses portraits, en provenance de la Collection Anne-Aymone et Valéry Giscard d'Estaing :
Portrait d'Etienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul (1719-1785)
Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803)
Huile sur toile
72 x 56 cm
Note au catalogue
Oeuvre en rapport : Le portrait signé et daté 1786, ancienne collection du vicomte d'Harcourt.
Provenance : Ancienne collection de la princesse de Faucigny-Lucinge, née Choiseul-Gouffier. Sa vente, Paris, 26-30 novembre 1917, n° 55 (comme Duplessis).
Vente, Paris, 23 juin 1978, n° 27, repr.
Bibliographie : Anne-Marie Passez, Adélaïde Labille-Guiard, Catalogue raisonné, Paris, 1973, n° 67, repr. pp. 166-167
* Source et infos complémentaires : Beaussant Lefèvre & Associés - Paris Drouot, Vente du 13 décembre 2022
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Ajoutons qu'il existe une autre version de ce portrait, de plus grandes dimensions, que nous présentions en page 1 de ce sujet : celle du tableau conservé à Waddesdon Manor...
Etienne-François (1719–1785), duc de Choiseul-Stainville, at His Desk
Adélaïde Labille-Guiard (1749–1803)
oil on canvas, 1786
H 146 x W 114 cm
Waddesdon Manor (Buckinghamshire), on loan from a Rothschild Family Trust, since 2008
Image : National Trust, Waddesdon Manor
Vous le retrouverez également photographié par les reporters du Forum, dans notre visite guidée de :
Waddesdon Manor et sa superbe collection Rothschild
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul
Une visite incognito ( mais démasquée ) de Choiseul à Mme du Barry, à Louveciennes...
Légende ou vérité ? Je vous laisse juges.
Le maréchal-prince de Beauvau.
Il était le frère de la marquise de Boufflers,
maîtresse en titre du duc-régnant de Lorraine Stanislas Leszczyński
et de la Maréchale de Mirepoix.
Voici lord North à qui Choiseul croit ressembler ( ce n'est pas tellement mon impression ... quoique, en fait, tout compte fait ... ... ) et de qui il aurait emprunté l'identité :
Légende ou vérité ? Je vous laisse juges.
M. de Choiseul fut dîner un jour chez le prince de Beauveau, une maison de plaisance qu'il avoit aux environs de Paris près de Luciennes qu'habitoit alors madame du Barry. Après le dîner, le prince dit au duc : Savez-vous que madame du Barry et moi parlons quel-quefois de vous ? Elle vous a toujours regretté, et m'a souvent assuré que ce n'étoit qu'à force d'importunités de la part du chancelier de Maupeou et du duc d'Aiguillon qu'elle avoit tourmenté le Roi, jusqu'à ce qu'il vous eût renvoyé. Le duc répondit qu'il s'en étoit bien douté, ajoutant qu'il ne lui en avoit jamais voulu.
Le maréchal-prince de Beauvau.
Il était le frère de la marquise de Boufflers,
maîtresse en titre du duc-régnant de Lorraine Stanislas Leszczyński
et de la Maréchale de Mirepoix.
Le prince proposa au duc d'aller lui faire une visite en se promenant. De tout mon cœur, répondit son ami, d'autant plus que je ne serai pas fâché de voir Luciennes, que l'on m'a tant loué comme un séjour unique pour le goût et les richesses mais faisons ainsi, on sait que madame du Barry a toujours témoigné un grand désir de connoïtre lord North, et l'on dit que je lui ressemble de visage. Envoyez-lui dire que vous avez eu lord North à dîner, et que vous lui demandez la permission de le lui présenter. Il y a treize ans qu'elle ne m'a vu; et si elle me reconnoît, ce ne sera après tout qu'une plaisanterie dont nous rirons.
La visite fut sur-le-champ résolue on envoya prévenir madame du Barry, qui les reçut avec beaucoup de grâce et de politesse, sans faire paroitre qu'elle reconnût M. de Choiseul, l'appelant toujours My Lord et lui faisant voir les beautés de Luciennes dans le plus grand détail. Lorsque l'on fut arrivé au boudoir, qui faisoit la dernière pièce de l'appartement, elle leur dit en riant : A présent trêve de plaisanterie, M. le duc.. Je suis très flattée, je vous assure, de l'honneur que vous me faites en venant me voir; asseyons-nous s'il vous plaît, et causons. Vous êtes bien bon de n'avoir pas gardé de rancune contre moi. Je n'en ai jamais eu dit le duc, et vous devez vous rappeler que le matin que je quittai Versailles, vous ayant aperçue à la fenêtre, je vous saluai en baisant la main.
Je le sais y reprit-elle, mais ce n'étoit pas moi. J'étois au lit alors, et ma belle-sœur qui étoit à la fenêtre, me dit Voilà le duc de Choiseul qui part, et qui me prend pour vous en me saluant. Sur quoi je répondis Ah s'in voulait seulement monter mon escalier, il ne partiroit pas. Quoiqu'il en soit, reprit le duc, vous voyez que j'ai tenu ma parole car vous n'aurez pas oublié que quelques jours avant mon renvoi, vous ayant rencontrée dans la galerie, je vous approchai, et vous dis Je sais tout ce que vous tramez contre moi; vous êtes mal conseillée vous êtes entourée de gens qui ne songent qu'à leurs intérêts et nullement aux vôtres. Ils vous feront servir d'instrument à leurs desseins mais un jour viendra que n'ayant plus besoin de vous, ils vous abandonneront, et ce sera alors que vous me verrez venir vers vous. Cela n'est que trop vrai, dit elle; sur quoi elle raconta tout ce qu'elle avoit éprouvé d'ingratitude de la part de ceux qu'elle avoit le plus servis. Cette conversation dura trois heures M. de Choiseul nous en rendit la plus grande partie; mais je la passe sous silence, ne la jugeant pas assez intéressante pour la rapporter.
Louis Dutens Je le sais y reprit-elle, mais ce n'étoit pas moi. J'étois au lit alors, et ma belle-sœur qui étoit à la fenêtre, me dit Voilà le duc de Choiseul qui part, et qui me prend pour vous en me saluant. Sur quoi je répondis Ah s'in voulait seulement monter mon escalier, il ne partiroit pas. Quoiqu'il en soit, reprit le duc, vous voyez que j'ai tenu ma parole car vous n'aurez pas oublié que quelques jours avant mon renvoi, vous ayant rencontrée dans la galerie, je vous approchai, et vous dis Je sais tout ce que vous tramez contre moi; vous êtes mal conseillée vous êtes entourée de gens qui ne songent qu'à leurs intérêts et nullement aux vôtres. Ils vous feront servir d'instrument à leurs desseins mais un jour viendra que n'ayant plus besoin de vous, ils vous abandonneront, et ce sera alors que vous me verrez venir vers vous. Cela n'est que trop vrai, dit elle; sur quoi elle raconta tout ce qu'elle avoit éprouvé d'ingratitude de la part de ceux qu'elle avoit le plus servis. Cette conversation dura trois heures M. de Choiseul nous en rendit la plus grande partie; mais je la passe sous silence, ne la jugeant pas assez intéressante pour la rapporter.
_________________
Voici lord North à qui Choiseul croit ressembler ( ce n'est pas tellement mon impression ... quoique, en fait, tout compte fait ... ... ) et de qui il aurait emprunté l'identité :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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