Les femmes de la Révolution française
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Re: Les femmes de la Révolution française
Ah ! j'ai le numéro du Point où Michel Onfray traite de Théroigne de Méricourt .
Cette femme est pour moi un mystère ( pourtant j'ai lu une bio ) . Peut-être y verrai-je plus clair après avoir lu l'article .
J'ai manqué Manon Roland !
Cette femme est pour moi un mystère ( pourtant j'ai lu une bio ) . Peut-être y verrai-je plus clair après avoir lu l'article .
J'ai manqué Manon Roland !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Si c'est la bio à laquelle je pense, je conçois que tu n'aies en rien avancé dans ta compréhension du personnage .Mme de Sabran a écrit:Ah ! j'ai le numéro du Point où Michel Onfray traite de Théroigne de Méricourt .
Cette femme est pour moi un mystère ( pourtant j'ai lu une bio ) .
Même la chronologie n'était pas respectée dans le livre de Christiane Marciano-Jacob, Théroigne de Méricourt ou la Femme écrasée... j'ai rarement lu un ouvrage aussi brouillon
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les femmes de la Révolution française
J'ai également lu cet article consacré à Théroigne.
Je l'ai trouvé plus intéressant que les autres : davantage concentré sur son action durant la Révolution.
Hier est sorti le numéro du Point dédié à Mme de Staël !
Il ne faut pas que je le loupe : je l'aime bien... :\\\\\\\\:
Je l'ai trouvé plus intéressant que les autres : davantage concentré sur son action durant la Révolution.
Hier est sorti le numéro du Point dédié à Mme de Staël !
Il ne faut pas que je le loupe : je l'aime bien... :\\\\\\\\:
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Moi aussi, je l'aime bien !
Je n'ai pas encore lu l'article sur Théroigne, et je vais sauter sur cette bonne et excellente Germaine !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
J'ai donc lu le dernier article de cette série. Il était consacré à Mme de Staël.
Michel Onfray replace à nouveau son sujet d'étude dans la chronologie des évènements, ce qui me lasse ; mais je suppose que c'est nécessaire à une meilleure compréhension par tous les lecteurs.
Il s'attarde cependant, et c'est tant mieux, sur ses "Considérations sur la révolution française" (je citerai quelques extraits), de même que sur ses "Réflexions sur le procès de la reine".
De là se dégagent sa pensée politique ainsi que son engagement "féministe", si l'on veut.
C'est intéressant.
Enfin, Michel Onfray en profite, à nouveau, pour dézinguer Robespierre and Co : décidément, il ne l'aura loupé dans aucun de ces articles !! :
Michel Onfray replace à nouveau son sujet d'étude dans la chronologie des évènements, ce qui me lasse ; mais je suppose que c'est nécessaire à une meilleure compréhension par tous les lecteurs.
Il s'attarde cependant, et c'est tant mieux, sur ses "Considérations sur la révolution française" (je citerai quelques extraits), de même que sur ses "Réflexions sur le procès de la reine".
De là se dégagent sa pensée politique ainsi que son engagement "féministe", si l'on veut.
C'est intéressant.
Enfin, Michel Onfray en profite, à nouveau, pour dézinguer Robespierre and Co : décidément, il ne l'aura loupé dans aucun de ces articles !! :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Un bel article, ne le manquez pas !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Un nouveau numéro inédit de Secrets d'histoire
le mardi 12 juillet 2016 à 20h55 sur France 2 nous propose de découvrir que ...
la Révolution française n’a pas été qu’une affaire d’hommes !
Les Femmes de la Révolution
Dès 1789, des femmes sont aussi dans les tumultes qui ont embrasé le pays. Présentes au premier rang de la plupart des journées cruciales, les femmes que vous raconte ce soir Stéphane Bern ont façonné cette grande histoire : nobles, demi-mondaines, bourgeoises, roturières, Françaises ou étrangères, dans l’ombre ou la lumière, elles ont usé de leur pouvoir, de leurs charmes, de leur plume ou du poignard pour faire valoir leurs droits et leurs idées souvent novatrices.
Elles s’appellent Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges, Charlotte Corday ou encore Mesdames Tallien, Roland ou de Staël. Des femmes courageuses, belles et audacieuses dont les descendants vénèrent encore aujourd’hui tendrement la mémoire, comme au château de Coppet en Suisse ou chez le prince de Chimay au cœur des Ardennes belges.
Secrets d'histoire et Stéphane Bern nous font voyager du château de Versailles aux rives du lac Léman, du palais du Louvre aux confins de la Belgique, à la rencontre de ces grandes révolutionnaires qui ont marqué l’Histoire au féminin.
http://www.newstele.com/2016/06/les-femmes-de-la-revolution-dans-secrets-d-histoire-le-12-juillet.html
le mardi 12 juillet 2016 à 20h55 sur France 2 nous propose de découvrir que ...
la Révolution française n’a pas été qu’une affaire d’hommes !
Les Femmes de la Révolution
Dès 1789, des femmes sont aussi dans les tumultes qui ont embrasé le pays. Présentes au premier rang de la plupart des journées cruciales, les femmes que vous raconte ce soir Stéphane Bern ont façonné cette grande histoire : nobles, demi-mondaines, bourgeoises, roturières, Françaises ou étrangères, dans l’ombre ou la lumière, elles ont usé de leur pouvoir, de leurs charmes, de leur plume ou du poignard pour faire valoir leurs droits et leurs idées souvent novatrices.
Elles s’appellent Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges, Charlotte Corday ou encore Mesdames Tallien, Roland ou de Staël. Des femmes courageuses, belles et audacieuses dont les descendants vénèrent encore aujourd’hui tendrement la mémoire, comme au château de Coppet en Suisse ou chez le prince de Chimay au cœur des Ardennes belges.
Secrets d'histoire et Stéphane Bern nous font voyager du château de Versailles aux rives du lac Léman, du palais du Louvre aux confins de la Belgique, à la rencontre de ces grandes révolutionnaires qui ont marqué l’Histoire au féminin.
http://www.newstele.com/2016/06/les-femmes-de-la-revolution-dans-secrets-d-histoire-le-12-juillet.html
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Merci pour cette annonce, mais Michel Onfray participera-t-il à l'émission ?
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
Cela s'imposerait, n'est ce pas !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
M'oui. Je ne sais pas.
Je ne suis pas sûr que Michel Onfray soit tout à fait dans le moule de la ligne éditoriale de cette émission, et qu'il se prête à l'exercice de l'interview enregistrée... :
Mais bon, nous verrons bien.
Tu déplaceras ces messages s'il ne participe pas à l'émission.
Je ne suis pas sûr que Michel Onfray soit tout à fait dans le moule de la ligne éditoriale de cette émission, et qu'il se prête à l'exercice de l'interview enregistrée... :
Mais bon, nous verrons bien.
Tu déplaceras ces messages s'il ne participe pas à l'émission.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les femmes de la Révolution française
.
O.K. , Chef !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Je viens de recevoir mon programme TV pour le 12 Juillet avec l'annonce de l'émission de BERN
Il s'agirait de DANTON pas de rapport avec les Dames
Nous verrons le 12 juillet qui avait raison !!!!!!!
MARIE ANTOINETTE :::!!!ùùù^^^^:
Il s'agirait de DANTON pas de rapport avec les Dames
Nous verrons le 12 juillet qui avait raison !!!!!!!
MARIE ANTOINETTE :::!!!ùùù^^^^:
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les femmes de la Révolution française
Les poissardes, à qui la monarchie permettait le franc-parler, et qui étaient la députation du peuple aux fêtes de la royauté; les poissardes qui avaient le coin de la reine aux représentations gratuites du XVIIIe siècle, qui souhaitaient la bonne année au roi, qui apportaient leur bouquet aux naissances royales, les poissardes furent de la Révolution les vestales terribles. La Révolution les honorait comme ses amazones et leur donnait la médaille patriotique.
Villette avait demandé, en 1790, que toute fille ou femme majeure fût admise aux assemblées primaires. Les femmes révolutionnaires ne tardent pas à former des clubs, la Société des Femmes républicaines et révolutionnaires, la Société des Amies de la Constitution, et elles composent la moitié du club Fraternel, qui se tient au-dessus du club des Amis de la Constitution. Elles jurent de ne jamais prendre un aristocrate pour mari. Elles veulent dépasser les hommes en ardeur civique; et, « considérant qu’ils sont assez lâches pour n’avoir point fait sanctionner le décret sur la constitution civile du clergé », elles arrêtent solennellement que, si le décret n’est pas sanctionné sous huit jours, « quatre légions de femmes de cœur se mettront en marche pour différentes expéditions ».
Club patriotique de femmes,
gouache de Jean-Baptiste Lesueur, 1791, Musée Carnavalet.
L’apôtre des exécutions populaires, Marat, prit sous sa protection ce club féminin. Il avait d’ailleurs une prédilection marquée pour l’arme des femmes, le poignard; et un député girondin raconte qu’un armurier nommé Gémard, chez qui Marat venait souvent dîner, fabriqua un millier de poignards, destinés aux clubistes femelles, au public féminin de la Convention. Huit mille femmes devaient s’enrôler chevalières du Poignard; mais, en s’exerçant, elles se blessèrent; Marat lui-même tomba sous le poignard d’une femme, et le projet en resta là.
( Jules et Edmond de Goncourt )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Ils poursuivent :
La Terreur se hâta de désavouer ces complices de la Révolution, devenues suspectes. La Convention nationale les avait exclues de ses tribunes le 21 mai 1793. Aux Jacobins, Chabot et Bazire dénoncèrent la société des Femmes révolutionnaires comme une influence usurpatrice. De toutes ses voix la Terreur rappela aux femmes qu’elles étaient faites pour l’ombre du ménage et non pour le soleil du forum; qu’il n’y avait point à motionner contre ce décret de la nature; que le foyer devait être tout leur théâtre ( ... ) Le 26 mai, la Convention nationale défendait aux femmes d’assister à aucune assemblée politique; et Chaumette renvoyait assez brusquement celles qui se présentaient en bonnets rouges à la Commune, leur disant, qu’on « n’avait besoin de Jeanne d’Arc que sous Charles VII ».
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Les clubs féminins et la Révolution française
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Comtesse Diane- Messages : 7397
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Localisation : TOURAINE
Re: Les femmes de la Révolution française
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande l'écoute de l'émission de radio "Les racines du présent" (sur RCF radio), dont le sujet était dernièrement : Les femmes et la Révolution française
Les invités sont les auteurs de deux livres, récemment parus, que nous avons déjà présentés dans notre rubrique Bibliographie.
Présentation :
Séduire au risque d'en mourir : tel fut le sort de plusieurs héroïnes de ce livre dont le rôle politique sous la Révolution s'acheva sur l'échafaud. Ainsi d'Olympe de Gouges ou de Mme Roland...
On l'a oublié ou négligé : de grandes figures féminines tentèrent d'infléchir le cours de la Révolution dans un sens ou dans un autre. La plupart s'efforcèrent d'influencer des hommes politiques du temps – de là leur nom d'" égéries " – faute de pouvoir se faire entendre à la tribune et participer aux grandes décisions. Une revendication que les révolutionnaires ne cessèrent d'étouffer. Et pourtant, n'étaient-ce pas les femmes qui avaient ramené le roi de Versailles à Paris ou contribué à la chute de la monarchie ?
Voici l'histoire de la Révolution vue sous un autre jour, expliquant, entre autres, le renoncement du duc d'Orléans à la régence après la fuite du roi ou la chute inattendue de Robespierre le 9 Thermidor.
Dans les coulisses de la scène politique, ne fallait-il pas chercher l'égérie ?
Présentation :
ll est courant d'affirmer qu'au XVllle siècle, les femmes étaient libres, les protagonistes de cette représentation utilisant à l'envi l'argument de celles tenant salon. Si quelques cas spectaculaires ne peuvent être niés, que disent-ils de la situation de la majorité des femmes, qu'elles soient paysannes, ouvrières dans l'artisanat et l'industrie, domestiques ou bien même institutrices ?
Christine Le Bozec procède donc à un état des lieux de la condition féminine à l'époque des Lumières, avant d'envisager leur implication et leur rôle pendant et après la Révolution française. Elle montre que malgré les barrières culturelles, et même si les révolutionnaires demeurèrent prisonniers du carcan de préjugés ancestraux, les années 1789-1795 furent bien synonymes de conquête de droits, chèrement et âprement acquis, puis difficilement conservés, avant que Bonaparte ne commence à les rogner et que la Restauration ne les supprime.
Si les grandes figures féminines de la Révolution (les égéries, et celles sur "le terrain") sont longuement évoquées, les "anonymes" ne sont pas oubliées et Christine Le Bozec ne manque pas de tordre le cou aux idées préconçues concernant la condition féminine au XVIIIe siècle (voir la présentation de son livre).
C'est ici : Les femmes et Révolution française
Les invités sont les auteurs de deux livres, récemment parus, que nous avons déjà présentés dans notre rubrique Bibliographie.
Présentation :
Séduire au risque d'en mourir : tel fut le sort de plusieurs héroïnes de ce livre dont le rôle politique sous la Révolution s'acheva sur l'échafaud. Ainsi d'Olympe de Gouges ou de Mme Roland...
On l'a oublié ou négligé : de grandes figures féminines tentèrent d'infléchir le cours de la Révolution dans un sens ou dans un autre. La plupart s'efforcèrent d'influencer des hommes politiques du temps – de là leur nom d'" égéries " – faute de pouvoir se faire entendre à la tribune et participer aux grandes décisions. Une revendication que les révolutionnaires ne cessèrent d'étouffer. Et pourtant, n'étaient-ce pas les femmes qui avaient ramené le roi de Versailles à Paris ou contribué à la chute de la monarchie ?
Voici l'histoire de la Révolution vue sous un autre jour, expliquant, entre autres, le renoncement du duc d'Orléans à la régence après la fuite du roi ou la chute inattendue de Robespierre le 9 Thermidor.
Dans les coulisses de la scène politique, ne fallait-il pas chercher l'égérie ?
Présentation :
ll est courant d'affirmer qu'au XVllle siècle, les femmes étaient libres, les protagonistes de cette représentation utilisant à l'envi l'argument de celles tenant salon. Si quelques cas spectaculaires ne peuvent être niés, que disent-ils de la situation de la majorité des femmes, qu'elles soient paysannes, ouvrières dans l'artisanat et l'industrie, domestiques ou bien même institutrices ?
Christine Le Bozec procède donc à un état des lieux de la condition féminine à l'époque des Lumières, avant d'envisager leur implication et leur rôle pendant et après la Révolution française. Elle montre que malgré les barrières culturelles, et même si les révolutionnaires demeurèrent prisonniers du carcan de préjugés ancestraux, les années 1789-1795 furent bien synonymes de conquête de droits, chèrement et âprement acquis, puis difficilement conservés, avant que Bonaparte ne commence à les rogner et que la Restauration ne les supprime.
Si les grandes figures féminines de la Révolution (les égéries, et celles sur "le terrain") sont longuement évoquées, les "anonymes" ne sont pas oubliées et Christine Le Bozec ne manque pas de tordre le cou aux idées préconçues concernant la condition féminine au XVIIIe siècle (voir la présentation de son livre).
C'est ici : Les femmes et Révolution française
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Les femmes et la Révolution .
La Revue des Deux Mondes
Voici une analyse d'Emmanuel de Waresquiel, inégalable auteur de Juger la reine, et qui publiera avant la fin de l'année une biographie très attendue de la comtesse du Barry :
Emmanuel de Waresquiel
Pour les révolutionnaires, Marie-Antoinette personnifie le secret, la perversion, la manipulation (donc le complot), sans compter que son sexe et son statut de reine aggravent son cas. C’est un procès à tiroirs: on juge une reine déchue, une femme et une mère. La conjonction des trois personnes en une seule fait d’elle l’accusée idéale dans le procès qu’intente la Révolution à l’Ancien Régime, l’incarnation de tout ce qui est haï dans la monarchie: l’inversion du rapport entre les hommes et les femmes.
Revue des Deux Mondes
– Les révolutionnaires haïssent l’amollissement et le pervertissement du pouvoir de la monarchie, dus, selon eux, au « règne des femmes sur les hommes »...
Emmanuel de Waresquiel
Ce « règne » des femmes sur les hommes commence au XVIIe siècle, avec les salons. La femme est la médiatrice d’une société nouvelle qui se met en place; elle y applique un principe d’égalité entre les jeunes talents et les anciennes élites. Dans les salons parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la femme atteint un niveau d’influence jamais connu : elle a l’initiative des usages, des modes et des mœurs; elle acquiert un rôle politique. Il faut lire Talleyrand sur ce sujet: le pouvoir grandissant de la femme est perçu comme insupportable par les révolutionnaires. Dans l’ombre portée de modèles plus romains qu’athéniens, ceux-ci réservent à la femme une place bien définie qui n’est pas celle de l’influence; son physique et sa psychologie ne lui permettent pas d’exercer une quelconque forme de responsabilité: le principe d’égalité qu’ils prônent n’est pas celui d’une égalité entre homme et femme, cette dernière devant revenir à ses occupations « naturelles »
– s’occuper des enfants et de son ménage. Même si les débuts de la Révolution tolèrent la voix féminine dans la sphère politique, le Comité de sûreté générale fait voter la suppression des clubs féminins par la Convention nationale, quelques jours seulement après le procès de Marie-Antoinette. On sait que Marie-Antoinette n’est pas la seule accusée de ces grands procès de femmes conduits par le Tribunal révolutionnaire: il y a Mme Roland, Olympe de Gouges, Mme du Barry et beaucoup d’autres, grandes courtisanes ou révolutionnaires; le dénominateur commun est l’accusation faite à la femme d’abuser de son rôle et de son pouvoir de séduction.
Revue des Deux Mondes
– À quelles femmes de l’histoire pensent-ils ?
Emmanuel de Waresquiel
Ils pensent à la longue série des maîtresses royales, à Mme de Pompadour, à Mme du Barry… Le procès de Mme du Barry est d’ailleurs un écho affaibli du procès de Marie-Antoinette – le comportement de Mme du Barry sur l’échafaud fut très différent de celui de la reine; Élisabeth Vigée-Le Brun l’écrit dans ses mémoires: si tous les condamnés avaient crié de la même manière, peut-être y aurait-il eu moins d’exécutions…
Article de la Revue des Deux Mondes à lire en entier ici :
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2017/06/Emmanuel-de-Waresquiel.pdf
La Revue des Deux Mondes
Voici une analyse d'Emmanuel de Waresquiel, inégalable auteur de Juger la reine, et qui publiera avant la fin de l'année une biographie très attendue de la comtesse du Barry :
Emmanuel de Waresquiel
Pour les révolutionnaires, Marie-Antoinette personnifie le secret, la perversion, la manipulation (donc le complot), sans compter que son sexe et son statut de reine aggravent son cas. C’est un procès à tiroirs: on juge une reine déchue, une femme et une mère. La conjonction des trois personnes en une seule fait d’elle l’accusée idéale dans le procès qu’intente la Révolution à l’Ancien Régime, l’incarnation de tout ce qui est haï dans la monarchie: l’inversion du rapport entre les hommes et les femmes.
Revue des Deux Mondes
– Les révolutionnaires haïssent l’amollissement et le pervertissement du pouvoir de la monarchie, dus, selon eux, au « règne des femmes sur les hommes »...
Emmanuel de Waresquiel
Ce « règne » des femmes sur les hommes commence au XVIIe siècle, avec les salons. La femme est la médiatrice d’une société nouvelle qui se met en place; elle y applique un principe d’égalité entre les jeunes talents et les anciennes élites. Dans les salons parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle, la femme atteint un niveau d’influence jamais connu : elle a l’initiative des usages, des modes et des mœurs; elle acquiert un rôle politique. Il faut lire Talleyrand sur ce sujet: le pouvoir grandissant de la femme est perçu comme insupportable par les révolutionnaires. Dans l’ombre portée de modèles plus romains qu’athéniens, ceux-ci réservent à la femme une place bien définie qui n’est pas celle de l’influence; son physique et sa psychologie ne lui permettent pas d’exercer une quelconque forme de responsabilité: le principe d’égalité qu’ils prônent n’est pas celui d’une égalité entre homme et femme, cette dernière devant revenir à ses occupations « naturelles »
– s’occuper des enfants et de son ménage. Même si les débuts de la Révolution tolèrent la voix féminine dans la sphère politique, le Comité de sûreté générale fait voter la suppression des clubs féminins par la Convention nationale, quelques jours seulement après le procès de Marie-Antoinette. On sait que Marie-Antoinette n’est pas la seule accusée de ces grands procès de femmes conduits par le Tribunal révolutionnaire: il y a Mme Roland, Olympe de Gouges, Mme du Barry et beaucoup d’autres, grandes courtisanes ou révolutionnaires; le dénominateur commun est l’accusation faite à la femme d’abuser de son rôle et de son pouvoir de séduction.
Revue des Deux Mondes
– À quelles femmes de l’histoire pensent-ils ?
Emmanuel de Waresquiel
Ils pensent à la longue série des maîtresses royales, à Mme de Pompadour, à Mme du Barry… Le procès de Mme du Barry est d’ailleurs un écho affaibli du procès de Marie-Antoinette – le comportement de Mme du Barry sur l’échafaud fut très différent de celui de la reine; Élisabeth Vigée-Le Brun l’écrit dans ses mémoires: si tous les condamnés avaient crié de la même manière, peut-être y aurait-il eu moins d’exécutions…
Article de la Revue des Deux Mondes à lire en entier ici :
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2017/06/Emmanuel-de-Waresquiel.pdf
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Je crois que nous n'avions pas encore mentionné Charpentier, Marie, femme Haucerne, blanchisseuse de son état. (connue également sous le nom de Hauzert )
Des femmes coururent aux drapeaux dans les troupes réglées de la Révolution, dans les volontaires nationaux. Il y eut même une femme gendarme, cette Marie Charpentier donc, épouse de Joseph Haucerne, puis de Jacques-François Fallet.
C'était une "Vainqueur de la Bastille", qui s'était distinguée et avait été estropiée dans la journée du 14 juillet 1789.
Le 19 décembre 1790, Marie a officiellement acquis le titre d'héroïne donné par la Constituante qui l'incorpore dans les Vainqueurs de La Bastille, avec 200 livres de rente car elle a été blessée.
C'est la seule femme à bénéficier de ce brevet de civisme !
LOI du 25 décembre 1791
relative aux récompenses pécuniaires dues aux Vainqueurs de la Bastille,
ou à leurs veuves
Recueil de lois relatives aux Vainqueurs de la Bastille
- Imprimerie du dépôt des Lois -
L'Assemblée Nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des pensions ;
Délibérant sur l'exécution de son décret du 19 juin 1790, par lequel elle s'est réservée de prendre en considération l'état de ceux des Vainqueurs de la Bastille, auxquels la Nation doit des récompenses pécuniaires, décrète ce qui suit :
Art. 3. — Marie Charpentier, femme Hancerne, qui s'est distinguée au siège de la Bastille, y combattant avec les hommes, y signalant un grand courage, et laquelle a été estropiée en cette occasion, recevra chaque année, pendant sa vie, à compter du 14 juillet 1789, deux cents livres de pension.
Lorsque l'on forma de ces "Vainqueurs" au mois d'août 1792, la 35e division de gendarmerie, Marie Charpentier s'y fit admettre, c'était de droit ; placée dans la compagnie du fameux Rossignol, elle prêta le serment de gendarme et fit son service à Paris jusqu'en 1796. Quel zèle républicain !
Marie Charpentier, née à Paris en 1751, y mourut en 1833.
http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/02/12/29192686.html
Dans le lien que je donne ci-dessus, les femmes soldats de la Révolution sont légion, fichtre !
Je suppose que peu d'entre elles ont pu être oubliées par la Maraichine Normande. Elles accompagnent souvent au combat leurs époux ou frères ; elles sont parfois travesties en hommes; elles commandent parfois à des bataillons...
Des femmes coururent aux drapeaux dans les troupes réglées de la Révolution, dans les volontaires nationaux. Il y eut même une femme gendarme, cette Marie Charpentier donc, épouse de Joseph Haucerne, puis de Jacques-François Fallet.
C'était une "Vainqueur de la Bastille", qui s'était distinguée et avait été estropiée dans la journée du 14 juillet 1789.
Le 19 décembre 1790, Marie a officiellement acquis le titre d'héroïne donné par la Constituante qui l'incorpore dans les Vainqueurs de La Bastille, avec 200 livres de rente car elle a été blessée.
C'est la seule femme à bénéficier de ce brevet de civisme !
LOI du 25 décembre 1791
relative aux récompenses pécuniaires dues aux Vainqueurs de la Bastille,
ou à leurs veuves
Recueil de lois relatives aux Vainqueurs de la Bastille
- Imprimerie du dépôt des Lois -
L'Assemblée Nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des pensions ;
Délibérant sur l'exécution de son décret du 19 juin 1790, par lequel elle s'est réservée de prendre en considération l'état de ceux des Vainqueurs de la Bastille, auxquels la Nation doit des récompenses pécuniaires, décrète ce qui suit :
Art. 3. — Marie Charpentier, femme Hancerne, qui s'est distinguée au siège de la Bastille, y combattant avec les hommes, y signalant un grand courage, et laquelle a été estropiée en cette occasion, recevra chaque année, pendant sa vie, à compter du 14 juillet 1789, deux cents livres de pension.
Décret sur les pensions des vainqueurs de la Bastille, lors de la séance du 19 décembre 1790
[décrets, lois et arrêtés]
Guillaume François Goupil de Préfeln
[décrets, lois et arrêtés]
Guillaume François Goupil de Préfeln
Lorsque l'on forma de ces "Vainqueurs" au mois d'août 1792, la 35e division de gendarmerie, Marie Charpentier s'y fit admettre, c'était de droit ; placée dans la compagnie du fameux Rossignol, elle prêta le serment de gendarme et fit son service à Paris jusqu'en 1796. Quel zèle républicain !
Marie Charpentier, née à Paris en 1751, y mourut en 1833.
http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2014/02/12/29192686.html
Dans le lien que je donne ci-dessus, les femmes soldats de la Révolution sont légion, fichtre !
Je suppose que peu d'entre elles ont pu être oubliées par la Maraichine Normande. Elles accompagnent souvent au combat leurs époux ou frères ; elles sont parfois travesties en hommes; elles commandent parfois à des bataillons...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Il y a deux jours, dans La guerre des trônes, la véritable histoire de l'Europe, nous découvrions Pauline Léon, jeune chocolatière parisienne, inconnue au bataillon.
Qui était-elle ?!
Jeune, célibataire sans enfant, fille d’artisans, Pauline Léon est représentative des femmes de la sans-culotterie parisienne qui s’identifient, dès ses premiers jours, à la Révolution : « J’éprouvais le plus vif enthousiasme et quoique femme je ne demeurai pas oisive ; l’on me vit du matin au soir animer les citoyens contre les artisans de la tyrannie […], barricader les rues et exciter les lâches à sortir de leurs maisons ». Agissant partout où elle le peut, des émeutes aux sociétés populaires qui acceptent les femmes, elle est de celles qui vont tenter de faire reconnaître la place des militantes non seulement dans l’action révolutionnaire mais dans le nouvel ordre social.
Pauline Léon affirme dans son Précis que c’est très tôt, vers février 1791, qu’elle fut introduite dans plusieurs sociétés ; elle cite les Cordeliers, qu’elle fréquentera jusqu’en 1794, la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe et celle de Mucius Scaevola.
À la Société fraternelle, Pauline côtoie des militants assidus, comme Varlet ou Louise Robert. Nous possédons peu de documents émanant directement de cette Société qui attestent de l’activité de Pauline. Cependant, plusieurs articles du Créole patriote rapportent ses interventions dans les assemblées générales. Par ailleurs, il est intéressant de noter la continuité entre certains thèmes d’intervention de la Société fraternelle et ceux des Citoyennes républicaines. Ainsi, au début février 1791, les sœurs de la Société fraternelle font serment de ne jamais épouser d’aristocrate, tandis que les Républicaines vont promettre en 1793 de peupler la France de petits Marat.
Extraits de l'article Pauline Léon, une républicaine révolutionnaire
de Claude Guillon
Vous désirez le lire en entier ?
Mais comment donc ! C'est ici :
https://journals.openedition.org/ahrf/6213
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les femmes de la Révolution française
Mme de Sabran a écrit:
Il y a deux jours, dans La guerre des trônes, la véritable histoire de l'Europe, nous découvrions Pauline Léon, jeune chocolatière parisienne, inconnue au bataillon.
Qui était-elle ?!
A ne surtout pas confondre avec Pauline Léon de Bruxelles, harengère de son état
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
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