Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
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Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Notre cher Gouverneur Morris m'a envoyé un message privé pour rappeler que...
Voici donc les deux lots présentés à l'occasion de cette superbe Vente Sotheby's Paris - La collection des Dillée (2015) :
Paire d'appliques au canon et aux armes de France en bronze doré et patiné d'époque Louis XVI
bronze
Haut. 26 cm, larg. 46 cm
Height 10 1/4 in; width 18 in
à deux bras de lumière, à décor de branches de chêne avec feuilles et glands, le fût en forme de couleuvrine, l'une nommée LE REVEILE, l'autre LA MUTINE, chacun orné des armes de France, de la devise de Louis XIV NEC PLURIBUS IMPAR et de la devise de l'artillerie royale ULTIMA RATIOREGUM [le dernier argument du roi]
Image : Sotheby's
Note au catalogue :
Cette magnifique paire d'appliques aux armes de France et feuilles de chêne est un exemplaire unique qui se distingue des autres modèles connus (celle de la collection Georges Geoffroy, vente à Paris le 2 décembre 1971, lot 82 puis fondation Bemberg, Toulouse et celle de la collection Lagarfeld vendue chez Christie's à Monaco, le 24 avril 2000, lot 284).
Sur ces deux paires, les bras de lumière sont formés de feuilles de laurier grainées, le fût de canon - sans les armes de France - rehaussé de draperies et de boulets d'artillerie soutenus par des chaînettes, ce qui rappelle la composition d'un dessin de Jean-Louis Prieur, des environs de 1770, conservé au musée des Arts décoratifs à Paris.
Paire d'appliques d'époque Louis XVI
Modèle attribué à à l'architecte François-Joseph Belanger
En bronze ciselé, patiné, doré et bruni, à deux lumières en forme d'affût de canon décoré d'une frise de postes terminé par un tore de laurier, le fût centré de deux drapeaux d'où s'échappent deux boulets suspendus à une chaînette et flanqué de deux branches de laurier grainé, terminées par les binets, anciennement percées à l'électricité
Hauteur: 44,5 cm. (17½ in.)
Image : Christie's - Vente Lagerfeld (2000)
Notre sujet : Karl Lagerfeld et le XVIIIe siècle
Mais le rapprochement le plus plausible demeure le comte d'Artois, pour sa folie de Bagatelle ou la bibliothèque de l'Arsenal qu'il acquiert en 1785 avec son contenu.
- Le décor de la chambre à coucher du comte d'Artois à Bagatelle est connu par quatre aquarelles de Belanger, premier architecte du prince. L'inspiration du décor est particulièrement martial avec des chenets aux boulets, une pendule au bouclier et casques ; la cheminée est ornée de deux couleuvrines verticales en marbre bleu turquin, surmontées de faisceaux de lances sur lesquels sont disposés de part et d'autre du miroir une paire d'appliques à branches feuillagées.
Image : Bibliothèque nationale de France
- En juin 1785, le comte d'Artois rachète au marquis de Paulmy (1722-1787) sa bibliothèque, installée dans l’ancien Arsenal de Paris, résidence du grand maître de l’artillerie.
La charge du grand maître de l'artillerie avait été instaurée par Henri IV : le bénéficiaire avait juridiction, au début du XVIIe siècle, sur tous les officiers de l'artillerie des armées, ainsi que la charge de conduire les travaux des sièges et des campements, la fabrication de la poudre et des canons et la gestion des arsenaux. La charge de grand maître de l'artillerie, devenue peu à peu symbolique, est supprimée en 1755 par Louis XV. Quelques années plus tard, le comte d'Artois s'est apparement intéressé à cette charge, puisqu'à l'occasion de l'achat de la bibliothèque de l'Arsenal au marquis de Paulmy, Le Journal Politique ou Gazettte des Gazettes de la première quinzaine de juillet 1785 mentionne : " On dit que ce prince (le comte d'Artois) a l'expectative de la place de grand-maître de l'artillerie de France, qui fut supprimée en quelque sorte et, & réunie au ministère de la guerre, sera rétablie en faveur de S.A.R., qui occupera à l'arsenal le logement du célèbre Sully".
Le comte d'Artois prévoyait-il de libérer la résidence qu'il occupait au palais du Temple au profit de son fils aîné le duc d'Angoulême qui aurait récupéré à sa majorité la charge de grand prieur du Temple ?
Image : Sotheby's
Les références à l'artillerie sont nombreuses, d'une part le fût est une déclinaison d'un canon classique français du règne de Louis XIV avec des ornements à la gloire du roi Soleil, la devise de l'artillerie, le nom du canon "la Mutine" tel que l'on peut le voir au musée de l'Armée dans la cour d'honneur des Invalides à Paris.
Si le modèle du canon est connu, il convient de se demander qui aurait pu le décliner en bras de lumière. En restant dans la mouvance du comte d'Artois, on peut citer le beau frère de l'architecte Belanger, Jean-Démosthène Dugourc qui se définissait selon Davillier, (Le Cabinet du duc d'Aumont, Paris, 1870) comme "architecte, peintre décorateur, dessinateur, graveur et antiquaire" et " architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur frère du Roi" et qui pourrait très bien pu faire le lien avec un doreur comme François Rémond.
Image : Sotheby's
Paire de flambeaux au carquois en bronze doré d'époque Louis XVI
Attribuée à Etienne Martincourt
Bronze doreé
Haut. 28 cm, diam. 17 cm
Height 11 in; diam. 6 2/3 in
le fût en forme de carquois ceint d’une guirlande de feuillages, terminé par un piètement tripode orné de roses et de fleurs de tournesol, reposant sur un socle ciselé d'une frise de postes et de feuilles d'eau.
Image : Sotheby's
Provenance :
On sait que le doreur Prégermain livra en 1778 au comte d'Artois pour sa chambre de Bagatelle "deux paires de petits flambeaux carquois en trépied, très richement ciselés et dorés d'or mat".
Peut-être une de ces paires qui figurait dans la collection de sir Richard Wallace, puis de sir John Murrau-Scott et enfin de lady Sackville West. Cette paire fut acquise par la galerie Seligmann, New York et on la retrouve ensuite dans la collection de George Blumenthal, vente galerie Georges Petit, Paris, le 2 décembre 1932, lot 117.
Peut-être la paire (la même que la précédente?) vendue au Palais Galliéra, le 13 décembre 1962, lot 179 bis.
Note au catalogue :
Parmi les paires référencées pouvant correspondre à celle de la collection de Sir Richard Wallace se trouvent la paire Dillée, celle de la vente Sotheby's à Londres le 10 juin 1994, lot 133 et celle vendue chez Sotheby's à Monaco, le 24 juin 2000, lot 189. Une paire formant candélabre appartient au musée Calouste Gulbekian à Lisbonne (inv. n° 630/A/B/C). Enfin il existe une variante, avec le fût patiné comme sur la paire vendue chez Christie's à Paris, le 14 décembre 2004, lot 123.
Image : Sotheby's
Le dessin de ces flambeaux évoque de façon précise les projets de l’ornemaniste Jean-François Forty. Parmi ceux ci deux dessins conservés au cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs (notamment inv. CD 5493), repris par la gravure (P. Gélis-Didot, L’œuvre de J.Fr Forty, dessinateur et graveur, sd.), reprend l’idée d’une base structurée autour de trois consoles, le même schéma est également utilisé sur le support d’un ciboire. Une autre gravure publiée par Forty présente de grandes similitudes stylistiques, notamment l’enroulement d’une guirlande de feuilles autour d’un axe, motif décliné par ailleurs sur les montants du dossier d’une chaise qui ornait le boudoir de Marie-Antoinette à Versailles (voir ancienne collection Greffulhe, vente Binoche, hôtel Drouot, le 6 mars 2000, lot 115).
La base ajourée en trois parties rappelle également la base d’une paire de flambeaux signés Martincourt conservés à la Wallace Collection (F 166-7). Comme sculpteur, il s’était fait admettre à l’académie de Saint-Luc en 1763, un an après sa maîtrise ; cette formation se fait sentir notamment dans les motifs de bronze, rapportés et fondus à part, sur des surfaces plus ou moins unies. Cette technique est particulièrement visible sur la guirlande de feuilles qui orne le fût.
Image : Sotheby's
* Source et informations complémentaires : Sotheby's Paris - Vente Les Dillée, une dynastie d'experts et de collectionneurs (2015)
Expert Artcurial a écrit:
D'autres œuvres par leur décor martial sont parfois rapprochées de Bagatelle et du comte d'Artois.
Ce fut le cas de deux appliques en forme de fût de canon et aux armes de France vendues par Sotheby's, provenant de la collection Dillée, le 19 mars 2015, qui s'apparentent à celles représentées sur le projet de Bélanger, ou encore dans cette même vente d'une paire de flambeaux à motif de carquois qui pourraient être comparés aux "deux paires de petits flambeaux à carquois en trépied, très richement ciselés et dorés d'or mat" livrés par Prégermain.
Voici donc les deux lots présentés à l'occasion de cette superbe Vente Sotheby's Paris - La collection des Dillée (2015) :
Paire d'appliques au canon et aux armes de France en bronze doré et patiné d'époque Louis XVI
bronze
Haut. 26 cm, larg. 46 cm
Height 10 1/4 in; width 18 in
à deux bras de lumière, à décor de branches de chêne avec feuilles et glands, le fût en forme de couleuvrine, l'une nommée LE REVEILE, l'autre LA MUTINE, chacun orné des armes de France, de la devise de Louis XIV NEC PLURIBUS IMPAR et de la devise de l'artillerie royale ULTIMA RATIOREGUM [le dernier argument du roi]
Image : Sotheby's
Note au catalogue :
Cette magnifique paire d'appliques aux armes de France et feuilles de chêne est un exemplaire unique qui se distingue des autres modèles connus (celle de la collection Georges Geoffroy, vente à Paris le 2 décembre 1971, lot 82 puis fondation Bemberg, Toulouse et celle de la collection Lagarfeld vendue chez Christie's à Monaco, le 24 avril 2000, lot 284).
Sur ces deux paires, les bras de lumière sont formés de feuilles de laurier grainées, le fût de canon - sans les armes de France - rehaussé de draperies et de boulets d'artillerie soutenus par des chaînettes, ce qui rappelle la composition d'un dessin de Jean-Louis Prieur, des environs de 1770, conservé au musée des Arts décoratifs à Paris.
Paire d'appliques d'époque Louis XVI
Modèle attribué à à l'architecte François-Joseph Belanger
En bronze ciselé, patiné, doré et bruni, à deux lumières en forme d'affût de canon décoré d'une frise de postes terminé par un tore de laurier, le fût centré de deux drapeaux d'où s'échappent deux boulets suspendus à une chaînette et flanqué de deux branches de laurier grainé, terminées par les binets, anciennement percées à l'électricité
Hauteur: 44,5 cm. (17½ in.)
Image : Christie's - Vente Lagerfeld (2000)
Notre sujet : Karl Lagerfeld et le XVIIIe siècle
Mais le rapprochement le plus plausible demeure le comte d'Artois, pour sa folie de Bagatelle ou la bibliothèque de l'Arsenal qu'il acquiert en 1785 avec son contenu.
- Le décor de la chambre à coucher du comte d'Artois à Bagatelle est connu par quatre aquarelles de Belanger, premier architecte du prince. L'inspiration du décor est particulièrement martial avec des chenets aux boulets, une pendule au bouclier et casques ; la cheminée est ornée de deux couleuvrines verticales en marbre bleu turquin, surmontées de faisceaux de lances sur lesquels sont disposés de part et d'autre du miroir une paire d'appliques à branches feuillagées.
Image : Bibliothèque nationale de France
- En juin 1785, le comte d'Artois rachète au marquis de Paulmy (1722-1787) sa bibliothèque, installée dans l’ancien Arsenal de Paris, résidence du grand maître de l’artillerie.
La charge du grand maître de l'artillerie avait été instaurée par Henri IV : le bénéficiaire avait juridiction, au début du XVIIe siècle, sur tous les officiers de l'artillerie des armées, ainsi que la charge de conduire les travaux des sièges et des campements, la fabrication de la poudre et des canons et la gestion des arsenaux. La charge de grand maître de l'artillerie, devenue peu à peu symbolique, est supprimée en 1755 par Louis XV. Quelques années plus tard, le comte d'Artois s'est apparement intéressé à cette charge, puisqu'à l'occasion de l'achat de la bibliothèque de l'Arsenal au marquis de Paulmy, Le Journal Politique ou Gazettte des Gazettes de la première quinzaine de juillet 1785 mentionne : " On dit que ce prince (le comte d'Artois) a l'expectative de la place de grand-maître de l'artillerie de France, qui fut supprimée en quelque sorte et, & réunie au ministère de la guerre, sera rétablie en faveur de S.A.R., qui occupera à l'arsenal le logement du célèbre Sully".
Le comte d'Artois prévoyait-il de libérer la résidence qu'il occupait au palais du Temple au profit de son fils aîné le duc d'Angoulême qui aurait récupéré à sa majorité la charge de grand prieur du Temple ?
Image : Sotheby's
Les références à l'artillerie sont nombreuses, d'une part le fût est une déclinaison d'un canon classique français du règne de Louis XIV avec des ornements à la gloire du roi Soleil, la devise de l'artillerie, le nom du canon "la Mutine" tel que l'on peut le voir au musée de l'Armée dans la cour d'honneur des Invalides à Paris.
Si le modèle du canon est connu, il convient de se demander qui aurait pu le décliner en bras de lumière. En restant dans la mouvance du comte d'Artois, on peut citer le beau frère de l'architecte Belanger, Jean-Démosthène Dugourc qui se définissait selon Davillier, (Le Cabinet du duc d'Aumont, Paris, 1870) comme "architecte, peintre décorateur, dessinateur, graveur et antiquaire" et " architecte et dessinateur du Cabinet de Monsieur frère du Roi" et qui pourrait très bien pu faire le lien avec un doreur comme François Rémond.
Image : Sotheby's
Paire de flambeaux au carquois en bronze doré d'époque Louis XVI
Attribuée à Etienne Martincourt
Bronze doreé
Haut. 28 cm, diam. 17 cm
Height 11 in; diam. 6 2/3 in
le fût en forme de carquois ceint d’une guirlande de feuillages, terminé par un piètement tripode orné de roses et de fleurs de tournesol, reposant sur un socle ciselé d'une frise de postes et de feuilles d'eau.
Image : Sotheby's
Provenance :
On sait que le doreur Prégermain livra en 1778 au comte d'Artois pour sa chambre de Bagatelle "deux paires de petits flambeaux carquois en trépied, très richement ciselés et dorés d'or mat".
Peut-être une de ces paires qui figurait dans la collection de sir Richard Wallace, puis de sir John Murrau-Scott et enfin de lady Sackville West. Cette paire fut acquise par la galerie Seligmann, New York et on la retrouve ensuite dans la collection de George Blumenthal, vente galerie Georges Petit, Paris, le 2 décembre 1932, lot 117.
Peut-être la paire (la même que la précédente?) vendue au Palais Galliéra, le 13 décembre 1962, lot 179 bis.
Note au catalogue :
Parmi les paires référencées pouvant correspondre à celle de la collection de Sir Richard Wallace se trouvent la paire Dillée, celle de la vente Sotheby's à Londres le 10 juin 1994, lot 133 et celle vendue chez Sotheby's à Monaco, le 24 juin 2000, lot 189. Une paire formant candélabre appartient au musée Calouste Gulbekian à Lisbonne (inv. n° 630/A/B/C). Enfin il existe une variante, avec le fût patiné comme sur la paire vendue chez Christie's à Paris, le 14 décembre 2004, lot 123.
Image : Sotheby's
Le dessin de ces flambeaux évoque de façon précise les projets de l’ornemaniste Jean-François Forty. Parmi ceux ci deux dessins conservés au cabinet des dessins du musée des Arts décoratifs (notamment inv. CD 5493), repris par la gravure (P. Gélis-Didot, L’œuvre de J.Fr Forty, dessinateur et graveur, sd.), reprend l’idée d’une base structurée autour de trois consoles, le même schéma est également utilisé sur le support d’un ciboire. Une autre gravure publiée par Forty présente de grandes similitudes stylistiques, notamment l’enroulement d’une guirlande de feuilles autour d’un axe, motif décliné par ailleurs sur les montants du dossier d’une chaise qui ornait le boudoir de Marie-Antoinette à Versailles (voir ancienne collection Greffulhe, vente Binoche, hôtel Drouot, le 6 mars 2000, lot 115).
La base ajourée en trois parties rappelle également la base d’une paire de flambeaux signés Martincourt conservés à la Wallace Collection (F 166-7). Comme sculpteur, il s’était fait admettre à l’académie de Saint-Luc en 1763, un an après sa maîtrise ; cette formation se fait sentir notamment dans les motifs de bronze, rapportés et fondus à part, sur des surfaces plus ou moins unies. Cette technique est particulièrement visible sur la guirlande de feuilles qui orne le fût.
Image : Sotheby's
* Source et informations complémentaires : Sotheby's Paris - Vente Les Dillée, une dynastie d'experts et de collectionneurs (2015)
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
_________________
"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Très jolie couverture !
Merci, cher Monsieur de Coco, pour cette annonce.
Merci, cher Monsieur de Coco, pour cette annonce.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Parmi les lots prochainement dispersés aux enchères de la collection Hubert Guerrand-Hermès, vous retrouverez notamment cette...
Suite de six chaises, à dossier en éventail cintré, en noyer doré d'époque Louis XVI
La menuiserie par Georges Jacob, la sculpture par Jean-Baptiste Rode
Livrées pour le Salon du comte d'Artois au pavillon de Bagatelle en 1778
Le dossier sculpté d’une double frise de feuilles d’eau et laurier, la ceinture arrondie en léger biseau, reposant sur des pieds fuselés à cannelures surmontés de feuilles d’eau, recouverte de soie jaune (usée), estampillée G.IACOB, marque au feu de Bagatelle, B couronné et la marque au feu du comte d'Artois, AT / GM ; (reprise à la dorure et équerres de renfort)
(6) Haut. 90 cm, larg. 50 cm
Provenance :
Six des seize chaises livrées pour le salon du comte d’Artois au pavillon de Bagatelle en 1778 ; Collection du comte de la comtesse Greffuhle, Paris puis par descendance vente Me Binoche, le 6 mars 2000, lot 89 ; Galerie Maurice Segoura, Paris.
Présentation au catalogue :
Bagatelle
Né d'un pari très audacieux entre le comte d'Artois, frère du roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, celui de créer en un temps record un havre dédié à la douceur de vivre. Idéalement situé, non loin de la résidence parisienne du prince au Temple, à proximité du territoire de chasse du bois de Boulogne, de la plaine des Sablons où il s'adonne aux courses de chevaux, à distance respectable de Versailles et de ses plaisirs, l'ancienne bâtisse de Bagatelle permettra d'abriter après des travaux colossaux cette nouvelle résidence d'agrément imaginée par le comte d'Artois. Le pavillon de Bagatelle fut réalisé en moins de neuf semaines sous la supervision de l'architecte Belanger ambassadeur de l'avant garde néo-classique. Les travaux débutèrent en septembre 1777 et se terminèrent à la fin de mois de novembre de la même année. Les aménagements des jardins et de la décoration intérieure se prolongèrent jusqu'en 1781.
The Garden Façade of Bagatelle
Jean-Démosthène Dugourc
1779
Pen and black ink, watercolor, over traces of black chalk
Image : Metropolitan Museum of Art
Constitué du pavillon proprement dit et d'un autre bâtiment regroupant les communs, l'architecture imaginée par Belanger proposait des solutions pratiques et astucieuses : comme une villa palladienne aux formes de temple, encadrée par les communs, Bagatelle est composé de bâtiments et de cours qui conduisent au pavillon du prince, isolé et dominant le site.
Le plus jeune frère du roi affirma à travers cette réalisation son goût affirmé pour un style néoclassique sans austérité mêlant un répertoire guerrier et un raffinement extrême que l'on retrouve dans l'ameublement et la décoration intérieure.
Dans un Almanach Parisien en faveur des Etrangers et des Voyageurs rédigé par la veuve Duchesne et publié à Paris en 1788, la beauté des lieux est soulignée : « le sallon de forme ronde , & dont le haut est terminé en coupole. Il est décoré de glaces et arabesques. La richesse de l’ameublement répond à la magnificence du décors »
Vue du pavillon de Bagatelle, plans des rdc et premier étage
In Recueil d'architectures civiles, 181...
Image : Commons wikimedia
Des sièges de forme nouvelle
Cette suite de chaises possède les marques au feu du garde-meubles du comte d’Artois, AT/GM ainsi que le B surmonté d’une couronne pour Bagatelle, ce qui permet d’en établir la destination initiale. En effet, la multiplication des demeures du frère du roi a généré la création d’un garde-meuble et l’apposition de différentes marques permettait d’en distinguer les lieux d’origine. Comme pour le Temple (T couronné), Bagatelle reçu un B surmonté d’une couronne.
L’ensemble des sièges commandé par Mr. Jubault, l’un des premiers valets de chambre du comte d’Artois responsable du garde-meubles pour l’ameublement de Bagatelle en 1778, fut réalisé par les menuisiers attitrés du prince à savoir Jean-Baptiste Boulard et Georges Jacob. Le premier réalisa huit causeuses et un écran tandis que Jacob fournit pour le salon de Bagatelle huit fauteuils, un paravent à quatre feuilles et seize chaises, dont six constituent ce lot.
Comme pour sur le fauteuil, le dossier est mouluré et travaillé afin que la série de sièges puisse être vue de l’arrière ce qui suggère une disposition en cercle dans la pièce, la forme légèrement cintrée du dossier permettant quant à elle de suivre harmonieusement le contour circulaire des murs lorsqu’ils n’étaient pas utilisés. La publication d’Ulrich Leben (op. cit.) sur le fauteuil appartenant à cette série et conservé à Waddesdon Manor nous renseigne sur les différentes étapes de la réalisation qu’il faut étendre à celles des chaises. Les bois quittent l’atelier de Georges Jacob pour être sculpté par Jean-Baptiste-Simon Rode avant d’être dorés par Daniel Aubert puis garnis par le tapissier Nau avec un velours d’Italie vert anglais.
Fauteuil de Bagatelle commandé par le comte d'Artois à Georges Jacob, 1778
Image : Waddesdon Manor
Décrites à la suite des fauteuils dans le mémoire de Jacob, Seize chaises, de même forme que les fauteuils ci-dessus (c’est-à-dire nouvelle) ; cintré en plan et élévation ; les pieds cormiers et les dossiers débardillés ; à 30 livres celui du sculpteur Rode en précise la description avec une infime minutie.
Toujours selon Ulrich Leben, provenant de la livraison de Jacob en 1788 et aujourd’hui connus, outre le fauteuil et le paravent à quatre feuilles de Waddesdon, la série de six chaises provenant de la collection Greffuhle, il existe une autre suite de six chaises dans une collection privée.
Ce modèle de chaise d’un genre nouveau a certainement servi de modèle à la série de seize chaises appartenant à la collection Wrightsman (voir F. J. B. Watson, The Wrightsman collection, vol. 1, n°49, p. 71). L’emploi de l’acajou, la référence à la maison Jansen et l’utilisation d’un velours gaufré vieil or plaident pour une reprise du modèle des six chaises Greffuhle par cette grande maison de décoration dans les années 1950.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - Collection Hubert Guerrand Hermès, vente du 13 dec. 2023
Suite de six chaises, à dossier en éventail cintré, en noyer doré d'époque Louis XVI
La menuiserie par Georges Jacob, la sculpture par Jean-Baptiste Rode
Livrées pour le Salon du comte d'Artois au pavillon de Bagatelle en 1778
Le dossier sculpté d’une double frise de feuilles d’eau et laurier, la ceinture arrondie en léger biseau, reposant sur des pieds fuselés à cannelures surmontés de feuilles d’eau, recouverte de soie jaune (usée), estampillée G.IACOB, marque au feu de Bagatelle, B couronné et la marque au feu du comte d'Artois, AT / GM ; (reprise à la dorure et équerres de renfort)
(6) Haut. 90 cm, larg. 50 cm
Provenance :
Six des seize chaises livrées pour le salon du comte d’Artois au pavillon de Bagatelle en 1778 ; Collection du comte de la comtesse Greffuhle, Paris puis par descendance vente Me Binoche, le 6 mars 2000, lot 89 ; Galerie Maurice Segoura, Paris.
Présentation au catalogue :
Bagatelle
Né d'un pari très audacieux entre le comte d'Artois, frère du roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, celui de créer en un temps record un havre dédié à la douceur de vivre. Idéalement situé, non loin de la résidence parisienne du prince au Temple, à proximité du territoire de chasse du bois de Boulogne, de la plaine des Sablons où il s'adonne aux courses de chevaux, à distance respectable de Versailles et de ses plaisirs, l'ancienne bâtisse de Bagatelle permettra d'abriter après des travaux colossaux cette nouvelle résidence d'agrément imaginée par le comte d'Artois. Le pavillon de Bagatelle fut réalisé en moins de neuf semaines sous la supervision de l'architecte Belanger ambassadeur de l'avant garde néo-classique. Les travaux débutèrent en septembre 1777 et se terminèrent à la fin de mois de novembre de la même année. Les aménagements des jardins et de la décoration intérieure se prolongèrent jusqu'en 1781.
The Garden Façade of Bagatelle
Jean-Démosthène Dugourc
1779
Pen and black ink, watercolor, over traces of black chalk
Image : Metropolitan Museum of Art
Constitué du pavillon proprement dit et d'un autre bâtiment regroupant les communs, l'architecture imaginée par Belanger proposait des solutions pratiques et astucieuses : comme une villa palladienne aux formes de temple, encadrée par les communs, Bagatelle est composé de bâtiments et de cours qui conduisent au pavillon du prince, isolé et dominant le site.
Le plus jeune frère du roi affirma à travers cette réalisation son goût affirmé pour un style néoclassique sans austérité mêlant un répertoire guerrier et un raffinement extrême que l'on retrouve dans l'ameublement et la décoration intérieure.
Dans un Almanach Parisien en faveur des Etrangers et des Voyageurs rédigé par la veuve Duchesne et publié à Paris en 1788, la beauté des lieux est soulignée : « le sallon de forme ronde , & dont le haut est terminé en coupole. Il est décoré de glaces et arabesques. La richesse de l’ameublement répond à la magnificence du décors »
Vue du pavillon de Bagatelle, plans des rdc et premier étage
In Recueil d'architectures civiles, 181...
Image : Commons wikimedia
Des sièges de forme nouvelle
Cette suite de chaises possède les marques au feu du garde-meubles du comte d’Artois, AT/GM ainsi que le B surmonté d’une couronne pour Bagatelle, ce qui permet d’en établir la destination initiale. En effet, la multiplication des demeures du frère du roi a généré la création d’un garde-meuble et l’apposition de différentes marques permettait d’en distinguer les lieux d’origine. Comme pour le Temple (T couronné), Bagatelle reçu un B surmonté d’une couronne.
L’ensemble des sièges commandé par Mr. Jubault, l’un des premiers valets de chambre du comte d’Artois responsable du garde-meubles pour l’ameublement de Bagatelle en 1778, fut réalisé par les menuisiers attitrés du prince à savoir Jean-Baptiste Boulard et Georges Jacob. Le premier réalisa huit causeuses et un écran tandis que Jacob fournit pour le salon de Bagatelle huit fauteuils, un paravent à quatre feuilles et seize chaises, dont six constituent ce lot.
Comme pour sur le fauteuil, le dossier est mouluré et travaillé afin que la série de sièges puisse être vue de l’arrière ce qui suggère une disposition en cercle dans la pièce, la forme légèrement cintrée du dossier permettant quant à elle de suivre harmonieusement le contour circulaire des murs lorsqu’ils n’étaient pas utilisés. La publication d’Ulrich Leben (op. cit.) sur le fauteuil appartenant à cette série et conservé à Waddesdon Manor nous renseigne sur les différentes étapes de la réalisation qu’il faut étendre à celles des chaises. Les bois quittent l’atelier de Georges Jacob pour être sculpté par Jean-Baptiste-Simon Rode avant d’être dorés par Daniel Aubert puis garnis par le tapissier Nau avec un velours d’Italie vert anglais.
Fauteuil de Bagatelle commandé par le comte d'Artois à Georges Jacob, 1778
Image : Waddesdon Manor
Décrites à la suite des fauteuils dans le mémoire de Jacob, Seize chaises, de même forme que les fauteuils ci-dessus (c’est-à-dire nouvelle) ; cintré en plan et élévation ; les pieds cormiers et les dossiers débardillés ; à 30 livres celui du sculpteur Rode en précise la description avec une infime minutie.
Toujours selon Ulrich Leben, provenant de la livraison de Jacob en 1788 et aujourd’hui connus, outre le fauteuil et le paravent à quatre feuilles de Waddesdon, la série de six chaises provenant de la collection Greffuhle, il existe une autre suite de six chaises dans une collection privée.
Ce modèle de chaise d’un genre nouveau a certainement servi de modèle à la série de seize chaises appartenant à la collection Wrightsman (voir F. J. B. Watson, The Wrightsman collection, vol. 1, n°49, p. 71). L’emploi de l’acajou, la référence à la maison Jansen et l’utilisation d’un velours gaufré vieil or plaident pour une reprise du modèle des six chaises Greffuhle par cette grande maison de décoration dans les années 1950.
* Source et infos complémentaires : Sotheby's Paris - Collection Hubert Guerrand Hermès, vente du 13 dec. 2023
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Autre bonne nouvelle, toujours retransmise par Jeanne Faton, est l'acquisition du mobilier ci-dessus par la Fondation Mansart afin de remeubler les lieux :
https://www.instagram.com/lobjetdart/p/C11xgSNNjYf/?img_index=1
Il se dit que le mobilier de la chambre présentée page précédente aurait également été acquis !
https://www.instagram.com/lobjetdart/p/C11xgSNNjYf/?img_index=1
Il se dit que le mobilier de la chambre présentée page précédente aurait également été acquis !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Le château de Bagatelle, pavillon de plaisance ou "folie" du comte d'Artois
Pour les mélomanes, bientôt la 39eme édition du FESTIVAL CHOPIN À PARIS À L'ORANGERIE DU PARC DE BAGATELLE
RDV du 22 juin au 7 juillet 2024 pour six concerts aux chandelles et deux récitals en week-end, sans oublier la traditionnelle journée « Piano à Portes ouvertes ».
Jeux Olympiques obligent, le calendrier du festival est exceptionnellement raccourci cette année.
En effet, il se déroulera sur deux semaines et non trois semaines comme dans les éditions précédentes, mais toujours dans l'Orangerie du Parc de Bagatelle.
Dès le 22 juin, le ton sera donné lors du concert d’ouverture du festival Chopin à Paris avec l’éblouissant pianiste ukrainien Illia Ovcharenko. Honneur à la jeunesse et à la virtuosité qui continuera dès le lendemain avec un coup de projecteur sur sept jeunes pianistes qui joueront des œuvres de Frédéric Chopin dans une ambiance légère, avec l'entrée libre de 14h30 à 19h : Mila Gostijanovic, Hyunhee Lee, Samuel Bismut, Sacha Morin, Antonin Bonnet, Yuki Kinouchi et Théotime Gillot.
Suivront cinq concerts aux chandelles prévus à 20h45. Rendez-vous avec Gaspard Dehaene (24 juin), Arsenii Moon (1er juillet), Ingmar Lazar (2 juillet), Ismaël Margain (4 juillet) et un duo piano - violoncelle avec Sélim Mazari et Aurélien Pascal (5 juillet).
https://www.frederic-chopin.com/pages/festival-chopin-paris/39e-festival-chopin
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Jean-François Callet - Bagatelle
Prochainement présentés en vente aux enchères...
The Offering to Love ; A Bacchante playing the Tambourine before a statue of Pan
Antoine-François Callet (1741-1823)
A pair, both oil on canvas
Both signed lower right Callet f.
(I) 211,3 x 142 cm; (II) 211,4 x 141,5 cm
Provenance
Commissioned by the comte d'Artois, in 1778, directly from the artist for the boudoir of the Château de Bagatelle;
Probably sold along with the château and its contents in 1796; Sale De Serenville, Paris, Paillet, 22-24 January 1812, lot 99; Reputedly Eugénie, Empress of the French (1826-1920) (...)
Notice
The Offering to Eros and the Altar of the god Pan form part of an ensemble of six paintings commissioned from Antoine-François Callet by the Comte d'Artois in 1778 for the Château de Bagatelle, designed by the architect François-Joseph Belanger (1744-1818).
Publié dans : Maisons de campagne, plans et décorations de parcs et jardins français, anglais et allemand (...)
Jean-Charles Krafft
Image : Paris, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'Art, collection Jacques Doucet
Antoine-François Callet produced six allegories to decorate the boudoir of this pleasure pavilion. This room was twinned with the bathroom, which was decorated with a series of paintings by Hubert Robert depicting architectural views, now in the Metropolitan Museum in New York.
Hubert Robert’s six paintings of Italian landscapes installed in the bathing room, prompting their overarching theme of water.
Images : Metropolitan Museum of Art
When the Château de Bagatelle was stripped of its furniture during the Revolution, these works by Callet, as well as those by Hubert Robert, remained in place and escaped any damage. They were sold when the Château’s contents were dispersed in 1796, reappearing in the De Serenville sale on 22 January 1812. The six allegories painted by Callet have been identified by Brigitte Gallini (see M. Constans (dir.), Bagatelle dans ses jardins, Paris 1997, p. 63 and note 116).
In addition to the present Altar of the god Pan and Offering to Eros, they include an Offering to Venus, now in the Musée de Rouen (inv. 914.2), formerly attributed to Le Barbier (it reappeared in the Paul Delaroff sale, Paris, 23-24 April 1914, lot 70, as attributed to Jean-Jacques-François Le Barbier) an Offering to Flora; and two works that are currently untraceable but are assumed to be an Offering to Hymen and a Sermon to Hymen on the basis of nineteenth century engravings associated with this series.
L'Offrande à Venus
François-Antoine Callet
Huile sur toile, vers 1778
Image : Grand Palais Rmn / Musée des Beaux-Arts de Rouen / Agence Bulloz
The influence of Joseph-Marie Vien is apparent in his compositions, especially in the decorations painted in 1774 for Madame Du Barry’s Pavillon de Louveciennes, which are now in the Musée du Louvre and the Musée des Beaux-Arts in Chambéry.
Antoine-François Callet, who won the Prix de Rome in 1764, was approved by the Académie des Beaux-arts in 1779 and admitted as a member in 1781. He exhibited at the Salon from 1783. Callet was responsible for the most famous portraits of Louis XVI, notably the one that is now in the Apollo Room in the Château de Versailles. Callet was much in demand for his talents as a portrait painter – in fact he painted the portrait of the Comte d’Artois in 1779 – but also for his decorative work. In particular, he painted the centre of the ceiling of the Great Gallery in the Palais du Luxembourg as well as the Allegory of 18 Brumaire, or France saved in 1801 for the Coronation Room in the Château de Versailles.
These two spectacular paintings are typical of the anacreontic taste that preceded the Neoclassical subjects of the late eighteenth century but are also among the finest examples of Callet’s talent, demonstrating the skills that made him one of the most sought-after artists of his time.
* Source et infos complémentaires : Sothebys' - Paris, vente du 26 novembre 2024
The Offering to Love ; A Bacchante playing the Tambourine before a statue of Pan
Antoine-François Callet (1741-1823)
A pair, both oil on canvas
Both signed lower right Callet f.
(I) 211,3 x 142 cm; (II) 211,4 x 141,5 cm
Provenance
Commissioned by the comte d'Artois, in 1778, directly from the artist for the boudoir of the Château de Bagatelle;
Probably sold along with the château and its contents in 1796; Sale De Serenville, Paris, Paillet, 22-24 January 1812, lot 99; Reputedly Eugénie, Empress of the French (1826-1920) (...)
Notice
The Offering to Eros and the Altar of the god Pan form part of an ensemble of six paintings commissioned from Antoine-François Callet by the Comte d'Artois in 1778 for the Château de Bagatelle, designed by the architect François-Joseph Belanger (1744-1818).
Publié dans : Maisons de campagne, plans et décorations de parcs et jardins français, anglais et allemand (...)
Jean-Charles Krafft
Image : Paris, Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'Art, collection Jacques Doucet
Antoine-François Callet produced six allegories to decorate the boudoir of this pleasure pavilion. This room was twinned with the bathroom, which was decorated with a series of paintings by Hubert Robert depicting architectural views, now in the Metropolitan Museum in New York.
Hubert Robert’s six paintings of Italian landscapes installed in the bathing room, prompting their overarching theme of water.
Images : Metropolitan Museum of Art
When the Château de Bagatelle was stripped of its furniture during the Revolution, these works by Callet, as well as those by Hubert Robert, remained in place and escaped any damage. They were sold when the Château’s contents were dispersed in 1796, reappearing in the De Serenville sale on 22 January 1812. The six allegories painted by Callet have been identified by Brigitte Gallini (see M. Constans (dir.), Bagatelle dans ses jardins, Paris 1997, p. 63 and note 116).
In addition to the present Altar of the god Pan and Offering to Eros, they include an Offering to Venus, now in the Musée de Rouen (inv. 914.2), formerly attributed to Le Barbier (it reappeared in the Paul Delaroff sale, Paris, 23-24 April 1914, lot 70, as attributed to Jean-Jacques-François Le Barbier) an Offering to Flora; and two works that are currently untraceable but are assumed to be an Offering to Hymen and a Sermon to Hymen on the basis of nineteenth century engravings associated with this series.
L'Offrande à Venus
François-Antoine Callet
Huile sur toile, vers 1778
Image : Grand Palais Rmn / Musée des Beaux-Arts de Rouen / Agence Bulloz
The influence of Joseph-Marie Vien is apparent in his compositions, especially in the decorations painted in 1774 for Madame Du Barry’s Pavillon de Louveciennes, which are now in the Musée du Louvre and the Musée des Beaux-Arts in Chambéry.
Antoine-François Callet, who won the Prix de Rome in 1764, was approved by the Académie des Beaux-arts in 1779 and admitted as a member in 1781. He exhibited at the Salon from 1783. Callet was responsible for the most famous portraits of Louis XVI, notably the one that is now in the Apollo Room in the Château de Versailles. Callet was much in demand for his talents as a portrait painter – in fact he painted the portrait of the Comte d’Artois in 1779 – but also for his decorative work. In particular, he painted the centre of the ceiling of the Great Gallery in the Palais du Luxembourg as well as the Allegory of 18 Brumaire, or France saved in 1801 for the Coronation Room in the Château de Versailles.
These two spectacular paintings are typical of the anacreontic taste that preceded the Neoclassical subjects of the late eighteenth century but are also among the finest examples of Callet’s talent, demonstrating the skills that made him one of the most sought-after artists of his time.
* Source et infos complémentaires : Sothebys' - Paris, vente du 26 novembre 2024
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
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