Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)

19 novembre 1782 :



Evidemment, chacun des participants de cette scène très touchante connaissait d'avance son rôle à jouer, mais c'est tout de même joli à lire. boudoi30

La marquise de la Tour du Pin dans ses mémoires :

Je ne prétends pas retracer les intrigues de la Cour que ma grande jeunesse m'empêchait de juger ou même de comprendre. J'avais déjà entendu parler de Mme de Polignac, pour qui la reine commençait à avoir du goût. Elle était très jolie, mais elle avait peu d'esprit. Sa belle-sœur, la comtesse Diane de Polignac, plus âgée, femme très intrigante, la conseillait dans les moyens de parvenir à la faveur. Le comte de Vaudreuil, leur ami, et que ses agréments faisaient rechercher de la reine, travaillait aussi à cette fortune devenue, par la suite, si grande. Je me rappelle que M. de Guéménée tâchait d'alarmer ma mère sur cette faveur naissante de Mme de Polignac. Mais ma mère se laissait aimer de la reine, tranquillement, et sans songer à profiter de cette faveur pour augmenter sa fortune ou pour faire celle de ses amis. Elle se sentait déjà attaquée du mal qui la fît périr moins de deux ans après. Tourmentée à tous les moments par ma grand'mère, elle succombait sous le poids du malheur sans avoir la force de s'y soustraire. Quant à mon père, il était en Amérique où il faisait la guerre à la tête du premier bataillon de son régiment.

Comte d'Hézècques a écrit:Merci beaucoup Majesté.

Je comprends maintenant Sophie von La Roche quand elle écrit que Yolande avait un visage angélique et un regard plein de vivacité... mais j'y reviens avec le récit que Sophie donne de la fête champêtre donnée au Petit Trianon le 24 juin 1785, où elle voit entre autres Yolande, et aussi sa fille la duchesse de Guiche.

Cher comte,

Si le passage n'est pas trop long ou bien si vous pouviez le photographier, il m' intéresserait de connaitre les propos de Sophie von la Roche sur la duchesse de Polignac.

Par avance merci. Roi-cavalerie

Avec plaisir Roi-Cavalerie. Demain je publierai le récit de la fête champêtre au Petit-Trianon où Sophie von La Roche décrit aussi la duchesse ; ce n'est que quelques mots, mais cela en dit long sur l'impression que l'apparence de la belle duchesse provoque chez les gens qui la voient

Voici, cher Roi-Cavalerie, les extraits concernant Mme de Polignac dans le récit de Sophie von La Roche
1) à propos de sa physionomie :
« J’ai donc vu la reine souvent et, je dirais, toujours à des moments caractéristiques (...) dans son cabriolet avec madame de Polignac à ses côtés, que j’ai vue près d’elle encore aujourd’hui. On ne saurait avoir un visage plus délicat ni plus de vivacité dans les yeux que ne les avait cette dame. »
2) à propos de l'affection et la confiance que les enfants royaux portent à leur gouvernante :
« Il était touchant pour la duchesse de Polignac , leur gouvernante, de les voir accourir vers elle dès qu’ils l’aperçurent, en criant « Maman Polignac », de lui saisir les mains et de se laisser conduire gentiment vers la voiture. »

Merci, cher comte, pour ces extraits de ce Journal de voyage en France. Le regard de Sophie von La Roche a noté beaucoup de vivacité dans les yeux de la duchesse de Polignac. Voilà un détail intéressant que je rencontre pour la première fois et qui nous la rend plus vivante encore.

Par ailleurs, l'affection qu'elle a cru déceler chez les enfants de la reine pour la duchesse de Polignac semble bien  contredire les propos de certains contemporains qui critiquaient  son éloignement et son peu d'attention à leur égard.

Amicalement votre. Roi-cavalerie.

Roi-cavalerie a écrit:
Par ailleurs, l'affection qu'elle a cru déceler chez les enfants de la reine pour la duchesse de Polignac semble bien  contredire les propos de certains contemporains qui critiquaient  son éloignement et son peu d'attention à leur égard.

Est-ce que, cher Roi-cavalerie, ces certains contemporains ne se résument pas à la seule Mme de Mackau ( dont Bombelles, son gendre, nous rapporte les propos ) ?
En voyez-vous d'autres ?

Nous avons les lettres de Marie-Antoinette à la duchesse qui montrent clairement le tendre attachement de madame de Polignac envers les enfants royaux. C'est même elle qui surnomme la première Louis-Charles Chou d'Amour et Marie-Antoinette reprend ce surnom pour que le petit garçon n'oublie pas celle récemment émigrée.

Exactement . C'est plutôt cet écho que je retiens : il émane de Marie-Antoinette elle-même !

Que madame de Polignac ait pu avoir des coups de blues, des moments de lassitude, des envies de liberté, compte tenu de la lourde charge qui lui est tombée dessus , n'empêche pas qu'elle ait pu avoir de l'affection pour les enfants.
Évidemment, le public ne retient en général que le négatif. C'est classique.

Roi-cavalerie a écrit:Merci, cher comte, pour ces extraits de ce Journal de voyage en France. Le regard de Sophie von La Roche a noté beaucoup de vivacité dans les yeux de la duchesse de Polignac. Voilà un détail intéressant que je rencontre pour la première fois et qui nous la rend plus vivante encore.

J'avais omis de dire que Sophie avait par erreur mentionné « Diane de Polignac » en évoquant le cabriolet (au lieu de Yolande).
La note de l'éditeur dit :
(570) Il s'agit non de Diane de Polignac (1746-1818), sœur de Jules de Polignac, première dame d'honneur de Madame Elisabeth, mais de Yolande de Polignac (voir note 467), duchesse, épouse de Jules de Polignac, confidente de la reine, que Sophie von La Roche venait de voir en compagnie des enfants royaux dont elle était la gouvernante.

Chère Eléonore,
Ma chère Eléonore

A la réflexion, il n'y a peut être que Bombelles relayant les propos de sa belle mère mais pourtant il me semble bien avoir lu autre chose.Selon le dicton, on ne prête qu'aux riches et, en matière de détracteurs, Mme de Polignac n'était pas en reste!

Amitiés. Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit:Chère Eléonore,
Ma chère Eléonore

A la réflexion, il n'y a peut être que Bombelles relayant les propos de sa belle mère  mais pourtant il me semble bien avoir lu autre chose.Selon le dicton, on ne prête qu'aux riches et, en matière de détracteurs, Mme de Polignac n'était pas en reste!

Elle surpassait même tout le monde, hormis la reine, sur ce plan-là ...

Dans l'Almanach des muses pour l'année 1775, reprenant les poésies sélectionnées en 1774, nous trouvons ces charmants vers de la main de M. Sélis, dédiés à Mme de Polignac, évoquant l'illustre cardinal Melchior de Polignac :

Si ce grand cardinal qui réfuta Lucrèce,
& qui parloit si bien latin,
eût pu voir les attraits de sa charmante nièce,
& son regard vif & malin,
& son sourire doux et fin,
& sa langueur enchanteresse ;
peut-être, abandonnant son cœur
à la pente de la nature,
il seroit, malgré sa rigueur,
plus indulgent pour Epicure.



Cela prouve que Mme de Polignac était déjà quelque peu célèbre avant que sa faveur n'éclate à la cour de Versailles deux ans plus tard.

Comme Sophie von La Roche onze ans plus tard, l'auteur nous parle de la vivacité du regard de Mme de Polignac ; il faut donc croire que cela marquait fort les gens qui avaient l'honneur de l'approcher

Elle devait marquer les gens par sa beauté et son regard angélique. boudoi30

Elle devait être non seulement ravissante mais mutine !

Autrement plus légère, charmante et angélique que l'aspect hiératique et grandiloquent des autres dames qui se revendiquaient auprès de la Reine de par la sinistre Étiquette : 


Bien à vous.

Je note qu'il s'agit d'un épigramme composé en 1774 soit, vraisemblablement,  un peu avant que la comtesse Jules ait rencontré la reine. J'en conclus que son charme et sa beauté avaient déjà attiré l'attention. Rassurez vous,  je ne pousserai pas le raisonnement plus loin, ma chère Éléonore!

Bien à vous tous. Roi-cavalerie

Roi-cavalerie a écrit: Rassurez vous,  je ne pousserai pas le raisonnement plus loin, ma chère Éléonore!

Notez que je ne pipe mot !

Chers amis,

La duchesse de Polignac couvre désormais les murs de Paris!

Amitiés Roi-cavalerie

Paris s'est donc offert la plus belle des parures ! :;\':;\':; 


Bien à vous.

Roi-cavalerie a écrit:Chers amis,

La duchesse de Polignac couvre désormais les murs de Paris!

Amitiés Roi-cavalerie

Ah bon ? Ich verstehe nicht. : Que voulez-vous dire ?

Majesté a écrit:Paris s'est donc offert la plus belle des parures ! :;\':;\':; 


Bien à vous.

Please, explain me. Je ne verstehe pas. :

Roi-cavalerie évoque l'affiche de l'exposition du Grand Palais consacrée à Élisabeth Vigée-Lebrun qui figure le portrait de Madame de Polignac et qui orne toutes les rues de Paris


Bien à vous.

Ah, d'accord. Je ne savais pas. Merci
Comme j'envie les parisiens pour la vie culturelle.