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L'Affaire du collier de la reine

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collier - L'Affaire du collier de la reine - Page 9 Empty Re: L'Affaire du collier de la reine

Message par Eddy2000 Lun 22 Fév 2021, 23:10

Mme de Sabran a écrit:
Marie-Antoinette savait - elle l'a exprimé dans ses correspondances -, que Mme de la Motte n'était pas la vraie coupable dans l'affaire dite du collier.

Marie-Antoinette l'aurait exprimé dans ses correspondances ?
Ah oui ?!  Alors ce devrait être noir sur blanc quelque part . 


L'écrit paru sous le titre "Mémoire de Mde de La Motte" sur lequel s'appuient les admirateurs de l'ordre monarchique et du cardinal de Rohan puis la plupart des historiens anciens et modernes, est un faux, inspiré par Calonne (selon G. Lacour-Gayet), que Mme de la Motte a toujours rejeté dans son seul écrit utilisable: "Vie de Jeanne de Saint-Rémy"

Lacour-Gayet n'a jamais écrit cela .  
 Je pourrai vous retrouver ses termes exacts,  j'ai ce livre .

Grosso modo, de cet article je dirais: quelles salades !  collier - L'Affaire du collier de la reine - Page 9 3236493444

Mouais, je n'aime pas trop la salade ! Laughing Eventaille

C'est bien de pouvoir faire analyser ce genre d'articles ici ! Basketball
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collier - L'Affaire du collier de la reine - Page 9 Empty Re: L'Affaire du collier de la reine

Message par Mme de Sabran Lun 22 Fév 2021, 23:28

Eddy 2000 a écrit:L'écrit paru sous le titre "Mémoire de Mde de La Motte" sur lequel s'appuient les admirateurs de l'ordre monarchique et du cardinal de Rohan puis la plupart des historiens anciens et modernes, est un faux, inspiré par Calonne (selon G. Lacour-Gayet)

Lacour-Gayet, je le répète, n'a jamais écrit cela. 

C'est une bonne occasion pour moi de propulser dans ce sujet-ci quelques réflexions concernant la version de Lacour-Gayet, sur le rôle bien compliqué joué par Calonne, d'Angleterre où le voilà exilé,  entre le couple royal et le couple la Motte.

Je vous accorde que ce n'est pas clair mais bon.
Voici :
Roi-cavalerie a écrit:
Afin de vous éclairer voilà un extrait de ce que dit Lacour Gayet, le biographe de Calonne, au sujet du début de cette affaire, véritable cas d'école du chantage ( page 249 à  254 de son Calonne):


Mme de la Motte avait rejoint son mari en Angleterre peu avant l'arrivée de Calonne. Ils s'abouchèrent assez rapidement avec Thevenau de Morande, un libelliste en rupture de ban, qui officiait sur la place de Londres. Ce dernier avait pris langue avec Calonne afin de l'aider à trouver un imprimeur. En effet tout Paris savait que l'ancien contrôleur général profiterait de son séjour à Londres pour publier une défense de sa gestion. Constantin de Vergennes, alors à Londres, en mission officielle, lui recommanda le libelliste. Celui-ci sauta sur l'occasion ayant déjà été chargé par le directeur du Courrier de l'Europe , d'espionner Calonne pour le compte du ministre des AE Montmorin*.

Mme de la Motte, à laquelle l'arrivée du ministre déchu n'avait pas échappé lui fit porter par l'entremise du journaliste écossais Peter Stuart une première missive à laquelle il ne répondit pas. Les la Motte utilisèrent alors les services de Serre de Latour, une sorte de "barbouze", qui évoluait à Londres depuis une quinzaine d'année dans le monde de l'information et du chantage. Celui-ci obtient par l'intermédiaire de l'imprimeur qui avait été recommandé à Calonne un mot d'introduction.

Parallèlement,  le 20 décembre 1787, les la Motte firent insérer dans le Morning Post un entrefilet mystérieux  dans lequel ils annonçaient la publication prochaine d'un mémoire « qui dévoilerait des mystères intéressants pour plusieurs personnes en France» et «auquel seraient jointes plusieurs pièces importantes qu'on avait tenté de retirer de leurs mains ».
Le même jour Serre de Latour se présenta chez Calonne et lui indiqua que les la Motte détenaient , selon leurs dire, plusieurs lettre échangées entre Marie-Antoinette et le cardinal de Rohan. Calonne tomba alors dans le piège qui lui était ainsi tendu en demandant non seulement à son interlocuteur d'obtenir des informations supplémentaires ce qui peut se comprendre mais aussi en laissant entendre que, le cas échéant, il signalerait son zèle à la reine. C'était se perdre!( interprétation personnelle de l'auteur de ce post)

Serre de Latour ne tarda pas à lui emprunter 120 livres. Puis, huit jours après il revint à la charge avec deux lettres des la Motte. Dans celles- ci, on lui confirmait bien qu'on détenait plusieurs lettres échangées entre le cardinal et la reine sans lui donner plus de précisions mais en lui affirmant qu'on détruirait le mémoire et toutes les pièces à charge si on leur faisait toucher l'indemnité qu'ils avaient réclamée au baron de Breteuil.

Or, le bruit avait couru à Versailles que Breteuil était rentré en contact avec le mari de Mme de la Motte et que l'évasion de Mme de Lamotte était le résultat de cette tractation. Un versement de 4000 louis effectué par la duchesse de Polignac lors de son séjour à Bath aurait été la condition du marché.
Ainsi donc, Breteuil, l'ennemi juré de Calonne, semblait avoir échoué, donc quelle gloire pour Calonne s'il réussissait. Il n'hésita donc pas à donner suite aux ouvertures de Latour. Il fallait désormais qu'il trouve un moyen de prévenir la reine.

L'ambassadeur d'Angleterre à Versailles, le duc de Dorset, lui sembla l'intermédiaire  adéquat pour cette tâche. Il rédigea un compte-rendu et il  y joignit les deux lettres de la Motte, le tout sous pli scellé qu'il lui expédia, sans lui en dire le contenu, le 31 décembre 1787.
L'attente dura trois semaines et, le 27 janvier 1788, il reçut la réponse de Dorset qui lui expliquait que la reine avait refusé d'ouvrir le pli qu'il lui avait présenté. Elle avait ajouté qu'elle ne le ferait qu'en présence du roi qu'elle mettrait au courant de cet envoi.

Calonne adressa alors trois lettres à la duchesse de Polignac dans lesquelles il lui dévoilait toute l'affaire et la suppliait de l'arranger « comme elle voudrait »
Nous en sommes sans doute à la première de ces lettres. On comprend alors l'embarras de la duchesse dans l'état ou se trouvait ses relations avec la reine en ce début d'année 1788 ( pour mémoire Besenval dans mon poste précédent). Elle avait, pour ce que l'on en sait, pas hésité jusqu'alors à défendre devant la reine la réputation de son ancien protégé mais là, il était mêlé à une affaire d'état hautement sensible ce qui a dû la faire réfléchir quant aux suites à donner ( interprétation toute personnelle de l'auteur de ce post). 
La suite sans doute à la prochaine lettre...!   
* le Courrier de l'Europe avait déjà été utilisé par Vergennes, le prédécesseur de Montmorin, comme vecteur d'influence et dans sa poursuite des libellistes . Il n'est donc pas étonnant de trouver cet organe de presse engagé à nouveau dans de l'espionnage franco-français.
 Pour répondre à  La nuit la neige, la duchesse de Polignac s'est rendue à Bath en mai-juin 1787.

Amitiés à tous.
Roi-cavalerie
Lady Bess a écrit:

Mme de Sabran a écrit: a écrit:

Songe qu'il y aurait également à la clef son retour en France, son honneur rétabli !  Enfin bref, tous ses voeux seraient comblés .
Donc oui, je crois à sa sincérité .

Je crois dans la sincérité de Calonne. Il avait beaucoup trop à perdre pour commencer un chantage avec la reine; au contraire, lui prouver sa discrétion et sa fidélité était bien nécessaire pour sa rentrée en France, qu'il désirait ardemment. Il s'adressait à des fidèles de la reine, qui sont devenus ses amis. Je ne les crois pas capables de prendre en amitié un homme qui avait le dessin de ruiner leur amie Marie-Antoinette. Toutes leurs lettres nous prouvent le contraire. Ils aimaient et protégeaient la reine jusqu'au bout, et ils n'avaient pas de doutes sur la sincérité de Calonne dans cette affaire.

Restons à voir ce que nous révèle la suite de cette correspondance, mais je voudrais jeter un pavé dans la marre, en posant quelques questions avec mes réflexions suite à mes cherches de documents ailleurs.

1. Pourquoi un serviteur dévoué du roi, qui voulait lui prouver sa fidélité, ne voulait-il pas que ses lettres lui parviennent? L'affaire du collier n'était pas un secret pour Louis XVI, qui prit la défense de sa femme dès le début. Il n'y aurait eu rien dans des lettres de La Motte traitant de cette affaire qu'il ne pouvait voir. Il aurait été bien plus utile à Calonne de s'adresser directement au roi.

2. Marie-Antoinette, se sachant innocente, n'avait aucun souci sur des lettres traitant de l'affaire du collier, c'est pourquoi elle insistait que les lettres de Calonne fussent remises au roi. Mais il y est fortement opposé (bien qu'une telle démarche aurait pu lui servir auprès du roi), et il parle dans une de ses lettres à Mme de Polignac que le contenu des lettres touchait à l'honneur de la reine et même du trône.

3. Il est évident par la lettre de Calonne du 4 décembre 1787 que les La Motte avaient volé les lettres dont ils menaçaient de faire 'une détestable usage'. Ils n'auraient pas eu besoin de voler des lettres adressées ou à Mme de La Motte ou au Cardinal de Rohan. Mais des autres lettres, qui n'avaient rien à voir avec cette affaire…?

4. Les courriers de Calonne et ses intermédiaires sont les amis et intimes de Marie-Antoinette et de Mme de Polignac, et ils savaient tout sur la vie privée de la reine et surtout sa relation avec Fersen.

5. Le baron de Breteuil était un grand ami du père d'Axel de Fersen et d'Axel lui-même. Pourquoi aurait-il arrangé la fuite de La Motte, et pour quel prix?

6. Marie-Antoinette et Fersen commencèrent à chiffrer leur correspondance dans l'été de 1787 – juste après la fuite de La Motte. Même pendant le procès et l'affaire du collier, ils n'utilisaient pas de chiffre ni de l'encre invisible. Pourquoi ce changement à cette époque? Des lettres compromettantes perdues ou copiées par un domestique?

7. La visite de Mme de Polignac en Angleterre en 1787 était censé finir ce chantage avec les La Motte, mais cette correspondance de Calonne ne commence qu'après son retour en France. Les lettres qu'elle aurait achetées ne furent pas donc celles dont on parle ici.

8. Mme de Lamballe elle aussi est allée en Angleterre en 1787, et en 1788 c'est l'abbé de Vermond. Donc, après avoir résisté longtemps à prendre Calonne au sérieux, la reine autorisa Mme de Polignac à lui répondre, mais autant qu'elle considérait que les lettres ne traitaient que de l'affaire du collier, elle ne faisait absolument rien et désirait que toutes les lettes de l'ancien contrôleur général fussent remises au roi. Mais étant plus instruite de l'affaire, elle envoya l'abbé de Vermond à Londres. On se demande pourquoi.

9. Aurait-on vraiment pris tant de peines pour des libelles de La Motte ou des lettres contrefaites sur l'affaire du collier? On avait beaucoup lu déjà, pendant son procès. Elles n'étaient que d'anciennes calomnies, comme tant d'autres qui ne cessaient d'apparaître. Mais de véritables lettres de la main de la reine, qui ne devaient pas être lues par son mari, c'est bien autre chose.


Mme de Sabran a écrit:
En somme, oui Eve, tu as parfaitement raison : Calonne veut cacher au roi des lettres dont SEULE Marie-Antoinette peut avoir connaissance.

Effectivement, il ne s'agit pas là de l'affaire du Collier puisque Marie-Antoinette, aussitôt qu'elle en eût vent, avait voulu établir publiquement sa transparence , en premier lieu auprès de Louis XVI, et même traîner cela devant le Parlement.

Il s'agit donc bien de quelque autre chose, secrète, dont Calonne pense qu'il faut absolument la cacher au roi . Il ajoute qu'il y va de l'honneur de la reine ! collier - L'Affaire du collier de la reine - Page 9 Icon_scratch ... et que si Marie-Antoinette savait, elle comprendrait ...
Marie-Antoinette, qui est convaincue que c'est encore cette histoire de collier, méconnaît et donc sous-estime la gravité des faits et l'urgence de répondre à Calonne .
Fichtre ! Cette lettre est à multiples tiroirs . 
Il faut que je me jette sur la suite !!!

J'étais en pleine lecture de Lacour-Gayet. 


Roi-cavalerie a écrit:Chère Eve, 

Voilà les réponses  que je pourrais apporter à vos  trois premières questions tout en précisant que je suis loin de connaitre ce dossier si ce n'est par Lacour Gayet:
 
1. Pourquoi un serviteur dévoué du roi, qui voulait lui prouver sa fidélité, ne voulait-il pas que ses lettres lui parviennent? L'affaire du collier n'était pas un secret pour Louis XVI, qui prit la défense de sa femme dès le début. Il n'y aurait eu rien dans des lettres de La Motte traitant de cette affaire qu'il ne pouvait voir. Il aurait été bien plus utile à Calonne de s'adresser directement au roi.
Le but principal de Calonne était d'abord d'arranger ses affaires avec la reine. On peut donc penser qu'il privilégiait l'information de la reine avant celle du roi. Il a donc jeté son dévolu sur Dorset puis comme cela avait échoué il s'est naturellement tourné vers la duchesse de Polignac qu'il pensait pouvoir amadouer la reine.

2.Marie-Antoinette, se sachant innocente, n'avait aucun souci sur des lettres traitant de l'affaire du collier, c'est pourquoi elle insistait que les lettres de Calonne fussent remises au roi. Mais il y est fortement opposé (bien qu'une telle démarche aurait pu lui servir auprès du roi), et il parle dans une de ses lettres à Mme de Polignac que le contenu des lettres touchait à l'honneur de la reine et même du trône.

Si j'en crois Lacour Gayet, Calonne supplie la duchesse d'arranger l'affaire comme elle voudrait et peut être dans une lettre suivante il écrit être victime « d'une fatalité inconcevable », protestant de l'excellence de ses intentions et affirmant que du côté opposé on faisait des offres. Pour sa part continuait-il « il avait toujours soutenu » qu'il s'agissait « de pièces contrefaites ». Au vu de cela, il me semble donc qu'il s'agit effectivement des lettres soi disant échangées entre Rohan et la reine dont des faussaires ont peut imités les écritures. Mais ce sont de nouvelles pièces dans le dossier que le roi ne connait donc pas. C'est pourquoi Calonne, qui bien qu'il affirme le contraire, n'en est peut être pas complètement sûr, par voie de conséquence prèfère qu'elles soient vues en premier lieu par le reine avant que le roi en prenne connaissance.

3. Il est évident par la lettre de Calonne du 4 décembre 1787 que les La Motte avaient volé les lettres dont ils menaçaient de faire 'une détestable usage'. Ils n'auraient pas eu besoin de voler des lettres adressées ou à Mme de La Motte ou au Cardinal de Rohan. Mais des autres lettres, qui n'avaient rien à voir avec cette affaire…?

Que voulez vous dire par cette dernière phrase  A quelles autres lettres pensez vous ? 


 Amitiés.Roi-cavalerie

Mme de Sabran a écrit:
Calonne à Mme de Polignac, le 16 mai 1788

Londres le 16 mai

Cette lettre n'ayant pas été remise m'a été renvoyée, j'y ai substitué celle en date du 8 juin.


Ayant une occasion sûre, Madame la duchesse, je vais en profiter pour vous confier l'embarras où je me trouve et en même temps l'idée qui m'est venue sur l'objet secret dont j'ai déjà été obligé de vous entretenir il y a plus de 3 mois, et sur lequel j'avais cru que je n'aurais plus à revenir.  Vous verrez de quoi il s'agit si vous voulez bien lire attentivement la lettre ci-jointe que je viens de recevoir. Elle est de celui dont l'entremise m'avait paru pouvoir servir à prévenir un éclat scandaleux qui menaçait de compromettre la personne la plus auguste.
D'après les ordres qu'on m'avait fait passer, j'avais bien résolu de ne plus m'en occuper et je n'ai continué pendant quelques temps d'avoir encore quelque relation avec cet intermédiaire que parce qu'il me faisait espérer de dissuader les La M…. de leur horrible dessein. Dès qu'il m'a eût dit qu'il n'avait pu que gagner du temps, mais que bientôt il ne serait plus le maître de suspendre davantage la résolution désespérée dans laquelle ils persistaient, je lui ai déclaré qu'il fallait ne regarder cette menace que comme une imposture aussi méprisable que criminelle, et que je ne voulais plus en entendre parler, que je me croyais même obligé de cesser de le voir en même temps que je rendais toute justice aux bonnes intentions qui l'avaient engagé à gagner la confiance de ces gens-la.
C'est dans ces circonstances qu'après un assez long silence, il m'a écrit la lettre que je vous prie de lire. Je ne puis pas douter que ce ne soit dans de bonnes vues. J'avais d'abord eu des soupçons sur son compte, fondés sur d'ancienne imputations dont j'avais entendu parler; mais il m'a paru qu'il s'en justifiait parfaitement, et que dans toute cette affaire-ci sa conduite avait été très droite.
Il assure que le mémoire rédigé par Macmahon ferait dresser les cheveux à la tête, et que même en supprimant tout ce qu'il a d'atroce, la seule publication des 29 copies de lettres avec le détail des circonstances qui ont mis dans le cas de les avoir, ferait infailliblement une sensation très fâcheuse. Ce qu'il en rapporte et ce qu'il fait entrevoir suffisent ce me semble pour le faire penser.
Sans avoir vu tout ce qu'on a voulu me montrer et sans y ajouter foi, j'en ai aperçu assez pour être convaincu de la nécessité d'étouffer, si on le peut par des moyens indirects et incapables de nuire, cette horrible infamie.

Mais que faire pour y parvenir lorsqu'on n'y est pas autorisé, et que l'offre qu'un zèle très pur avait inspirée n'a pas été agrée? Il y a quelquefois du danger à vouloir rendre un service refusé; il y en a aussi à laisser faire un grand mal quand on peut l'empêcher; entre ces deux écueils ce qu'il y a de plus honnête en soi, ce qui peut être utile sans inconvenient, et ce qui doit procurer la satisfaction intérieure d'avoir fait le bien sans en parler, et sans aucun motif d'intérêt personnel, me paraît être le seul parti que je doive suivre.
Je considère qu'il est tout simple que Sa Majesté n'ait pas voulu qu'on pût croire qu'elle ait attaché la moindre importance à des menaces dénuées de vraisemblance; il l'est également que dans les sentiments de défiance qu'on lui a inspirés sur mon compte, elle ait rejeté ma proposition et n'ait pas voulu employer mon zèle qu'on lui a peut-être présenté sous un jour défavorable.
J'en gémis sans m'en plaindre; je suis accoutumé à me voir décrié dans mes sentiments comme dans ma conduite; le temps seul me fera rendre justice, et en attendant je veux faire pour ma propre satisfaction ce que semble digne de moi, mon respect pour la dignité du trône, mon attachement pour le Roi, ma reconnaissance ineffaçable des bontés dont j'ai été jadis honoré, et le désir de constater de plus en plus, ne fusse que devant moi-même, et à vos yeux, Madame la duchesse, combien je suis éloigné d'être à l'égard de la Reine dans la disposition qu'on m'a sans doute imputée.

En conséquence, j'ai envie sans importuner davantage Sa Majesté des menaces de ces La M…. de leur faire dire que la Reine est fort éloignée de craindre la publication de leur libelle, ni de vouloir acheter leur silence: mais que, s'ils veulent renoncer à le faire paraître, le livrer soit manuscrit, soit imprimé s'il l'est déjà, comme il est probable, avec toutes les pièces, et copies de lettres ou lettres et billets originaux qui seraient en leur possession, protester qu'il ne leur en reste rien sous peine d'être traités comme faussaires, et partir aussitôt pour se rendre en Amérique comme ils l'avaient d'abord proposé eux-mêmes, une personne qui se fera connaître quand il en sera temps leur assurera entre les mains d'un des meilleurs banquiers de Londres une pension viagère de 10 ou s'il faut, de 12 mille livres, laquelle néanmoins viendrait à cesser s'il manquaient en aucun point aux conditions de cet engagement.
Comme la Reine ne serait pour rien dans tout cela, qu'elle n'en serait pas même instruite, et que rien ne se ferait de sa part, ni ne serait censé être approuvé par elle, il n'en pourrait résulter aucune conséquence susceptible de lui déplaire.
Quant à moi, lorsqu'au dernier moment je serais obligé de signer l'acte et de me faire connaître, les La M…. trouveront sans doute étrange que je fasse ce sacrifice gratuitement pour empêcher la publication de leur mémoire. Mais tout ce qu'ils en pourront conclure, et que je leur laisserai penser, c'est que je le fais par une suite de mon attachement pour vous, qui y seriez compromise, ou peut-être dans l'espérance que quelque jour je pourrais m'en faire un mérite.
Au reste, peu importe ce qu'ils en penseraient.

Vous allez dire, madame la duchesse, que je ne suis pas en état de sacrifier douze mille livres de mon revenu, et vous avez raison; mais vous savez le proverbe, un bon mariage payera tout cela: je vous confie que je vais être dans le cas d'en faire l'application. Je crois que vous vous en doutez.
Cette incomparable amie qui m'a rendu tant de services depuis un an, et dont l'attachement m'est prouvé depuis si longtemps, après m'avoir apporté ici le compte de ma situation devenue fort désastreuse par tout ce qu'on m'a fait éprouver, veut bien que nos intérêts, déjà fort entremêlés, se confondent entièrement, et ne fassent plus qu'un comme nos sentiments.
Je l'épouse; et 230,000 livres de revenus qu'elle m'apporte en mariage me mettront en état de ne pas regretter d'en abandonner, s'il le faut, douze mille pour une bonne action. Je suis sûr qu'elle y donnera les mains très volontiers, et même je ne vous cache pas que depuis son arrivée ici tout étant convenu entre elle et moi, je lui ai communiqué, sans entrer dans aucun détail, le projet que j'avais conçu de prendre à mon  dépens, ce moyen unique d'empêcher une infamie qui ferait peine à toute âme honnête et à tout bon Français. Je n'ai pas eu besoin de lui en dire davantage; son cœur généreux et aussi incapable de fiel que le mien a été touché de me voir dans cette disposition, et elle l'a fort approuvée.

Reste à savoir, Madame la Duchesse, si vous n'y voyez aucun inconvénient et même si vous êtes d'avis que j'effectue cette idée. Je l'abandonnerai certainement si vous pensiez que la Reine, en cas qu'un jour ou l'autre elle vint a l'apprendre, ce que je ne prévois  cependant pas, pût m'en savoir mauvais gré, ce qui me paraitrait bien extraordinaire. La forme que je veux y mettre écarte tous les inconvénients où tous les sujets de défiance qui peuvent avoir fait rejeter ma première offre. Celle-ci même n'en est pas une, puisqu'elle doit être ignorée. N'est-il pas naturel qu'un serviteur du Roi qui pendant 4 ans a eu l'honneur d'approcher du trône et d'être comblé des bontés de Leurs Majestés, trouve une sorte de douceur à pouvoir au moment même qu'il est le plus maltraité, et qu'on pourrait le croire aigri par les rigueurs imméritées qu'il a souffertes, donner une preuve de la continuation de son zèle, de sa fidélité, de l'inaltérabilité de ses sentiments?

Avec l'âme que vous avez, Madame la Duchesse, et à la connaissance que vous avez de la mienne, vous n'en sauriez être étonnée. Plus je sais qu'on désire la publication de ce libelle, plus on prétend qu'il y a de démarches et d'instigations secrètes pour le faire paraître dans ce moment de trouble et de fermentation, plus il m'inspire d'horreur et plus je me sens porté à tout employer pour l'empêcher. Voilà mon unique but, voilà mes motifs, voilà mes principes; jugez-les, Madame la duchesse, et demeurez-en, à toujours, dépositaire. Un mot de réponse de vous en conjure; l'objet l'exige, et le temps presse. Mon intermédiaire, dont je ne vous ai pas caché le nom parce que je ne vous cache rien, m'ayant rencontré hier au soir m'a dit qu'il croyait qu'on imprimerait.
Le porteur fidèle dont je me sers pour cette lettre reviendra dans 16 jours et ira vous demander une réponse et des nouvelles de votre santé. La mienne est assez bonne. Je pars pour les eaux de Bath avec Madame d'Harvelai .



P. S.                                                         Le 16

La grande lettre que je vous envoie, Madame la Duchesse, est la vérité même, tant pour les faits que pour les sentiments que j'y exprime. Je suis profondément convaincu qu'il est très important pour la R… d'empêcher la publication du mémoire, que je crois sous presse. Soyez sûre que les 29 lettres, quoique ce ne soient que des copies, appuyées seulement de quelques billets d'envois originaux, sont d'un tel caractère et circonstanciées à un tel point qu'elles feraient un terrible effet, surtout dans la circonstance présente. Combien d'autres à ma place ne feraient qu'en rire, et en espérer les conséquences!

Voila un rude moment pour les affaires publiques et je ne sais pas en vérité comment on en sortira. Mais il me semble qu'on n'y est pas entré fort adroitement, voulant faire une chose aussi grande et aussi difficile que l'est l'établissement de la cour plénière. Pourquoi l'entourer d'accessoires qui ne font qu'aggraver la difficulté, et qui auraient passé bien plus aisément lorsque le 1er pas aurait été affermi? Pourquoi avoir commencé par des actes de violence qui ne peuvent que cabrer les esprits et faire prendre par point d'honneur des engagements de résistance confédérée? Comment n'avoir pas prévu le refus de la grande chambre et même des pairs qui, s'il subsiste, fait tout crouler?  Comment laisser la justice en vacance? Comment pourvoir désormais à son administration dans tout le royaume? Comment espérer des remplacements dont le passé a démontré le danger et la duperie?

Il y avait moyen de réduire et contenir sans détruire et bouleverser. Alors on aurait eu l'approbation nationale et l'exécution n'eût pas rencontré des obstacles insurmontables. Pour les aplanir on fléchira, on négociera, on modifiera, et en dernier résultat il ne restera de cette tentative que la perte absolue de l'autorité et une horrible confusion. Voila du moins ce que je crains bien sincèrement si l'embarras devient extrême. Si l'on s'en inquiète, si l'on s'afflige de l'aliénation de tous les cœurs, peut-être reviendra-t-on de bonne foi à l'amie fidèle à qui l'on a toujours confié tous ses chagrins; peut-être viendra-t-on se jeter dans ses bras et déposer toutes ses peines dans son sein. Si ce moment arrive et s'il amène celui de faire observer combien on a été trompé, notamment à mon égard, alors, alors seulement la lettre que j'envoie aujourd'hui pourra servir de preuve, elle pourra fournir un moyen de dessiller les yeux.
Je mets ce moyen entre les mains d'une amie aussi prudente que fidèle, je m'en rapporte entièrement à ses sentiment comme à sa sagesse, et je n'en dis pas davantage. Mais je ne puis cesser de lui dire que, quelque soit mon sort, dans tous les temps et dans tous les lieux, je serai toujours pour elle le serviteur le plus dévoué, le plus tendrement attaché, en même temps que le plus respectueux et le plus reconnaissant des sentiments qu'elle continue de me montrer. J'y compterai toute ma vie, et si je n'y comptais pas je me sentirais très malheureux.

Mille et mille choses pour moi, je vous prie, au comte Jules. Vaudreuil va donc être incessamment de retour? J'aurais bien voulu que ses affaires eussent été arrangées auparavant, mais je serais ravi de n'en être plus séparé par autant de centaines de lieues. Je parle souvent de vous et de lui avec la duchesse de Devonshire, qui vous est bien attachée. Elle va faire un voyage, et après ira vous voir vers juillet. Je vous prie instamment de ne parler à personne de mon mariage avant dimanche.


Roi-cavalerie a écrit:Deux ou trois petites explications pour une meilleure compréhension de ces deux lettres:

Mac Mahon: Il s'agit d'un couple ami des la Motte, le couple Perkins Mac Mahon, qui les a logés un temps et que Lacour Gayet caractérisent ainsi. "Eux aussi spécialiste en aventures, lui prêtre défroqué, mi-irlandais mi-Français qui tirait ses ressources d'activités fort douteuses dans les milieux du journalisme, elle, jeune personne d'origine rouennaise, qui avait cédé à la séduction de son confesseur et accepté de devenir sa femme; c'est elle qui était allée à la rencontre de Jeanne de la Motte à Luxembourg et l'avait escortée à Londres".

les 29 lettres: il s'agit de la soi-disant correspondance entre Rohan et la reine dont Latour vient de lui parler le 10 mai en lui disant les avoir vus chez les la Motte. Evidemment les lettres ne sont pas des originaux mais Mme de la Motte qui était chargée de les faire passer de l'un à l'autre en a pris des copies; le mémoire qui les accompagnait aurait, selon Latour, était rédigé par Mac Mahon. Calonne après en avoir discuté avec sa future épouse, envisagea alors de promettre une rente viagère aux la Motte contre la livraison de leurs papiers et la garantie de silence.

L'incomparable amie: il s'agit de Mme d'Harvelai qu'il épousera au tout début juin.

Vaudreuil: pour mémoire, il avait confié au duc de Polignac la sauvegarde de ses intérêts et il  effectuait une séjour en Italie avec le fils de la duchesse depuis l'automne 1787. Il était donc question qu'il revienne en France. ll le fera à l'automne 1788.


Si d'aventure a écrit:
Il semblerait que Calonne veuille désespérément sortir de sa disgrâce... Il s'accroche donc à cette planche de salut, croyant que la Reine y porte plus d'intérêt qu'elle ne le fait réellement (se sachant innocente, celle-ci veut absolument rester dans la transparence, toute autre attitude pouvant donner l'apparence d'une implication... D'ailleurs elle est brillante je trouve dans cette situation). On pourrait avoir l'impression que Calonne a vraiment connaissance de quelque chose de plus grave... Mais n'est-ce pas simplement qu'il n'est pas sûr que la Reine n'ait rien à se reprocher? Je m'avance mais peut-être dans un coin de son esprit il "espère" qu'il y ait un petit fond de vérité qui porte la Reine à accorder de l'importance à ces lettres et à lui être reconnaissante....
Par ailleurs, si ces lettres avaient trait à Fersen, j'ai du mal à croire que n'importe quelle tractation ait pu faire renoncer les La Motte à en parler par la suite... Le torchon publié sous le nom de Mémoires ne fait aucun cadeau à la Reine et je ne vois pas pourquoi ils auraient passé un fait de cette importance sous silence... Pourtant rien. Une preuve de plus pour accréditer l'image de Messaline aurait pourtant été trop belle. Faudrait-il imaginer qu'adoucis par un paiement ils s'en seraient tenus là bien gentiment? Je n'y crois pas du tout.

J'ai une question par rapport à celles soulevées ici: considère-t-on généralement comme admis que les différents voyages des proches de la Reine en Angleterre avaient un but La Motte centré? A-t-on la preuve que la duchesse de Polignac a été en relation avec elle?


Mme de Sabran a écrit:

Roi-cavalerie a écrit: a écrit:Chère Eve, 

Voilà les réponses  que je pourrais apporter à vos  trois premières questions tout en précisant que je suis loin de connaitre ce dossier si ce n'est par Lacour Gayet:
 
1. Pourquoi un serviteur dévoué du roi, qui voulait lui prouver sa fidélité, ne voulait-il pas que ses lettres lui parviennent? L'affaire du collier n'était pas un secret pour Louis XVI, qui prit la défense de sa femme dès le début. Il n'y aurait eu rien dans des lettres de La Motte traitant de cette affaire qu'il ne pouvait voir. Il aurait été bien plus utile à Calonne de s'adresser directement au roi.
Le but principal de Calonne était d'abord d'arranger ses affaires avec la reine. On peut donc penser qu'il privilégiait l'information de la reine avant celle du roi. Il a donc jeté son dévolu sur Dorset puis comme cela avait échoué il s'est naturellement tourné vers la duchesse de Polignac qu'il pensait pouvoir amadouer la reine.
Mais, même si Calonne avait réglé le problème avec le roi ( dans le souci de ménager Marie-Antoinette ), cela aurait tout de même signifié arranger les affaires de la reine !  Comment aurait-elle pu lui en vouloir ?

Il écrit :

Si je laisse ouvrir le paquet par autre que par la reine elle-même, elle m'en saura sûrement mauvais gré et pourrait avoir à se plaindre de ce que je ne lui en ai pas fait annoncer le contenu. Si je le retire en priant M. le duc de Dorset de me le renvoyer ainsi qu'un second envoi que je lui ai fait aujourd'hui, le mal se fera, et d'ailleurs le Roi pourra trouver mauvais que j'aie refusé de lui laisser voir ma lettre. On est bien maître d'en faire malgré moi ce qu'on voudra, mais je dois m'opposer de toutes mes forces à ce qu'elle soit vue avant que la Reine ait pu juger elle-même si elle doit l'être
.

J'avoue ne pas bien comprendre pourquoi tant de cachotteries ?  Car après tout, Louis XVI était entièrement solidaire de Marie-Antoinette . Il la savait la victime innocente de cette machination des la Motte .
Il était au parfum des détails les plus sordides du libelle sous presse .
Dès lors, pourquoi les lettres du faussaire Rétaux de Villette auraient-elles dû lui être cachées ?  C'est pourtant bien ce dont il s'agit . Calonne est plus explicite dans la lettre suivante .

Du reste, je sursaute aussi en lisant :

Quant à moi, lorsqu'au dernier moment je serais obligé de signer l'acte et de me faire connaître, les La M…. trouveront sans doute étrange que je fasse ce sacrifice gratuitement pour empêcher la publication de leur mémoire. Mais tout ce qu'ils en pourront conclure, et que je leur laisserai penser, c'est que je le fais par une suite de mon attachement pour vous, qui y seriez compromise, ou peut-être dans l'espérance que quelque jour je pourrais m'en faire un mérite .


Allons bon !
En quoi est-ce que Mme de Polignac pourrait être compromise, le savez-vous ?


La suite de ce passionnant échange, c'est ici :

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Message par La nuit, la neige Mar 23 Fév 2021, 20:04

Idea Je rappelle aussi que nous avions déjà évoqué cet article publié sur ce site Geneanet. Il demeure encore, en ce qui me concerne, quasi incompréhensible ! Suspect

On attend toujours la publication du livre de cet auteur sur ce sujet particulier, bien trop complexe pour en rester à des assertions qui ne soient pas démontrées.

Lire donc nos précédents échanges, ici :

Arrow Sommaire pour la comtesse de Valois-La Motte (Sic)
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Message par La nuit, la neige Mer 09 Juin 2021, 23:20

Si vous ne connaissez pas cette " affaire ", sait-on jamais ?  Hop! Je vous propose l'écoute des deux épisodes diffusés cette semaine dans l'émission de radio Au coeur de l'Histoire (Europe 1). Jean des Cars nous raconte...

Arrow L'Affaire du collier, un vrai scandale (Partie 1)

En 1785, une machination parvient à faire passer Marie-Antoinette pour la voleuse d’un collier extrêmement coûteux… Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire", Jean des Cars raconte comment cette manipulation et sa mauvaise gestion ont participé à déconsidérer la monarchie.


Arrow L'Affaire du collier, un vrai scandale (Partie 2)

En 1786, s’ouvre le procès exceptionnel du cardinal de Rohan, accusé d'avoir volé le collier. Au lieu de régler cette affaire discrètement, Louis XVI fait la grave erreur d'accepter qu’elle soit jugée en place publique… Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire", Jean des Cars revient sur la gestion catastrophique de l’affaire du collier et sur ses conséquences sur la monarchie.


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Assiette en faïence à bordure contournée, à décor polychrome d'un collier se référant à l'affaire du collier de la Reine.
Fin du XVIIIe siècle, période Révolutionnaire
Image et informations complémentaires : Thierry de Maigret - Vente Ceramiques anciennes (25 juin 2021)
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Message par Lucius Dim 05 Déc 2021, 18:40

Les mémoires du comte Beugnot parlent assez longuement de Mme de La Motte. Ceux qui connaissent un peu cette affaire, ont-il déjà lu cette source, et s'ils la connaissent, pourraient-ils m'indiquer la fiabilité générale de cette source ?

https://www.google.fr/books/edition/_/-8Qa1IEJtDEC?hl=fr&gbpv=0
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Message par Mme de Sabran Dim 05 Déc 2021, 19:03

...   alors là, la fiabilité de Beugnot ... ?!!  Hop!

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Message par Eddy2000 Dim 05 Déc 2021, 19:07

Lucius a écrit:Les mémoires du comte Beugnot parlent assez longuement de Mme de La Motte. Ceux qui connaissent un peu cette affaire, ont-il déjà lu cette source, et s'ils la connaissent, pourraient-ils m'indiquer la fiabilité générale de cette source ?

https://www.google.fr/books/edition/_/-8Qa1IEJtDEC?hl=fr&gbpv=0

Je connais assez bien l'affaire ! Je n'ai lu que des extraits de ces Mémoires ! La source serait relativement et partiellement fiable en ce qui concerne ses rapports avec la Comtesse de la Motte ! Selon certains avis il enjoliverait à la fois certains points (sur l'aide procurée par son père ou l'abbé de Langres à la Comtesse ou sur son rôle auprès d'elle) et réduirait son rôle sur certains points gênants par rapport à sa relation avec elle ! D'autres y voient une lecture fort intéressante et bien documentée ! Comme tout témoignage, il ne peut être tout à fait impartial ! J'espère vous avoir un peu aidé ! Smile
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Message par Lucius Dim 05 Déc 2021, 20:00

Je ne m'intéresse pas à ce qu'il dit de l'affaire, mais à des détails qu'il donne en passant. Si on ne lui fait que les mêmes reproches qu'on peut faire à tout mémorialiste, ça me suffit. Je souhaite simplement vérifier qu'il ne s'agisse pas d'un affabulateur ou d'un faux.
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Message par Eddy2000 Dim 05 Déc 2021, 20:47

Lucius a écrit:Je ne m'intéresse pas à ce qu'il dit de l'affaire, mais à des détails qu'il donne en passant. Si on ne lui fait que les mêmes reproches qu'on peut faire à tout mémorialiste, ça me suffit. Je souhaite simplement vérifier qu'il ne s'agisse pas d'un affabulateur ou d'un faux.

Faux, non, affabulateur, pas au sens premier du terme !
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Message par Gouverneur Morris Mar 03 Mai 2022, 00:57

Je comprends de différentes publications sur les réseaux sociaux que Stéphane Bern nous concocte un numéro spécial de SH sur le sujet !

Affaire à suivre Hop!
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Message par La nuit, la neige Jeu 26 Mai 2022, 16:15

Rediffusion samedi dernier de l'épisode diffusé en 2017 dans l'émission Autant en emporte l'Histoire (France Inter) :

Marie-Antoinette et l'affaire du collier de la reine
Invitée : Evelyne Lever, historienne et spécialiste du 18e siècle, auteur du livre "L'affaire du collier" (Fayard)
La fiction : Jeanne de La Motte et le Collier de la Reine, une fiction de Renaud Meyer.
Durée : 55 minutes

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Présentation :

15 août 1785 à Versailles. La scène est saisissante : un cardinal est arrêté, dans sa robe de pourpre cardinalice, au beau milieu de la Galerie des glaces...

Les courtisans n’en croient pas leurs yeux : le cardinal de Rohan, arrêté ! Lui qui, dans quelques minutes doit célébrer la messe devant le Roi, lui l’aristocrate issu d’une des plus vieilles familles de France !
Mais cette scène, aussi incroyable soit-elle, n’est qu’un des épisodes de l’affaire rocambolesque dont Versailles a été alors le théâtre et l’Europe entière, le public médusé. Tous les ingrédients d’un roman sont réunis : une jolie reine qui s’ennuie, un cardinal libertin, une jeune fille pauvre qui rêve d’être princesse, un mage italien, des rendez-vous nocturnes au bosquet de Vénus, et pour pimenter le tout : un collier de 2 800 carats !
Mais ce qui aurait pu rester une piquante mascarade va vite s’emballer et tourner au drame shakespearien pour la monarchie française ; de l’aveu même d’un contemporain, cette affaire fut « une mèche sur un baril de poudre ».

Notre invitée est Evelyne Lever, historienne et spécialiste du 18e siècle, auteur du livre "L'affaire du collier" (Fayard)

La fiction : Jeanne de La Motte et le Collier de la Reine, une fiction de Renaud Meyer.
Avec : Jeanne de la Motte : Flora Brunier
- Le Cardinal de Rohan : Matthieu Marie
- Cagliostro : Fabio Marra
- Nicole Leguay : Luna Muratti
- Marie de la Tour : Hélène Chevallier
- Titon de Villotran : Philippe Duclos
Et les voix d'Éva Niollet et Bertrand de Roffignac

Prise de son, montage et mixage : Éric Villenfin et Éric Boisset
Bruitages : Bertrand Amiel
Assistant à la réalisation : Pablo Valero
Réalisation : Michel Sidoroff


Arrow Entretien et fiction que vous pouvez écouter, ici : Autant en emporte l'Histoire (France Inter) - L'affaire du collier de la reine
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Message par charenton Sam 24 Sep 2022, 23:16

Marie-Antoinette devant le dix neuvième siècle. par Mme Simon Viennot. 1843. (Google books)Recueille encore les parfums, les mentalités et les vues de Versailles du temps de Marie -Antoinnette et note (p. 269 et suiv.) que l'Affaire de Collier n'est rien moins qu'extraordinaire à l'époque.
Car elle rapelle l'affaire de Madame Molière, deux siècles auparavant:
https://books.google.hu/books?id=pEwj0CSvqeUC&pg=PA202&lpg=PA202&dq=proc%C3%A8s+de+madame+moliere&source=bl&ots=mkUNQcMPQR&sig=ACfU3U2G4HaAUmMLww_73OB1f7IK5NKZJA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjx_JG8lq76AhUEl4sKHbJbCxMQ6AF6BAgoEAM#v=onepage&q=proc%C3%A8s%20de%20madame%20moliere&f=false

et l'affaire Goupil et Villers sous Louis XVI sera répétée à plus grande échelle dans l'affaire du Collier. queen

Mémoires de Mme Campan évoquant le policier Goupil et Madame Goupil et de Villers : p.119 et suiv.
https://books.google.hu/books?id=3-MvAAAAMAAJ&pg=PA120&lpg=PA120&dq=affaire+goupil+et+villers+marie+antoinette&source=bl&ots=lIu8wI4kXY&sig=ACfU3U3fvccl8NTuY337oCVM0xhEZ9QSCw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiTl8jBr676AhUOp4sKHdwHCEYQ6AF6BAgXEAM#v=onepage&q=affaire%20goupil%20et%20villers%20marie%20antoinette&f=false
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Message par Mme de Sabran Lun 26 Sep 2022, 17:42

Louis XIV avait été confronté à bien pire encore, avec la sinistre affaire des poisons. Seulement lui eut la sagesse d'étouffer le scandale pour éviter d'en être éclaboussé . Breteuil porte une lourde responsabilité en ayant soutenu et mal conseillé Marie-Antoinette.

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