Charles d'Éon de Beaumont, dit le chevalier d'Éon

La nuit, la neige a écrit:Du reste, le site de l'Ermitage précise, au sujet de l'historique du tableau : Entered the Hermitage in 1905; formerly in the Hermitage Pavilion at Peterhof.

Ne serait-ce pas tout simplement cette ancienne provenance du pavillon de l'Ermitage, l'un des lieux favoris de l'impératrice Elisabeth, qui aurait incité les historiens du XIXè à voir dans les traits de ce portrait ceux de sa pseudo-lectrice, le chevalier, quitte à faire fi du hiatus chronologique ?

https://en.peterhofmuseum.ru/objects/peterhof/pavilion_ermitazh

Gouverneur Morris a écrit:(...) quitte à faire fi du hiatus chronologique ?

Et de l'histoire ! Puisque d'Eon ne fut ni lectrice, ni habillé en femme du temps de son séjour en Russie. Mais bon, pourquoi pas...

Oui, bien sûr LNLN, c'est pour cela que j'écrivais "pseudo-lectrice" On sait qu'il ne l'a été que dans le récit romanesque de Gaillardet

Mme de Sabran a écrit:Ce portrait-ci, cadrant beaucoup mieux avec l'ambiguïté du chevalier, me semble plus plausible, en effet. Le visage pourrait s'accorder à l'un ou l'autre sexe et le personnage bien se prêter au travestissement.

Soyez la bienvenue dans le Forum de Marie-Antoinette, Jeune Parque ! Very Happy Vous avez un pseudonyme poétique, un rien mystérieux ...

Merci Mme de Sabran, c'est simplement le titre d'un poème de Paul Valéry : )

La nuit, la neige a écrit:Je n'ai pas retrouvé de base de donnée satisfaisante, si ce n'est celle du site internet du musée, mais qui, à mon avis, est loin d'être complète.
En connaissez-vous une autre ?

Pour moi, il y a bien, au moins, deux portraits. Smile

- Les photos sont mauvaises, mais il me semble distinguer quelques différences dans les détails.
- Aussi, pourquoi Calvet aurait-il cédé une oeuvre à la Russie ?  Shocked La très riche Fondation Calvet, créée il y a plus de deux siècles, accroît depuis ses collections, mais ne les ampute pas.
Du reste, le site de l'Ermitage précise, au sujet de l'historique du tableau : Entered the Hermitage in 1905; formerly in the Hermitage Pavilion at Peterhof.
- Je pense enfin que l'auteur de la photo cité dans mon lien source ne peut confondre le musée Calvet et celui de l'Ermitage. La prise de vue date de 2018.  Wink

Pour l'anecdote, voici une troisième (?) version de ce portrait. Celle-ci est conservée au musée des Augustins, à Toulouse. Cool

Merci pour ces précisions.
Productif Grimou : o
Je ne trouve pas une autre source qui attesterait la présence de ce portrait dans les collections Calvet à part cette page wikipedia... ce qui est un peu limitée :/ La photo est de mauvaise qualité et j'ai du mal à identifier les différences... Mais effectivement l'auteur de la fiche de l'oeuvre sur wiki n'a probablement pas pu se tromper. Enfin j'aurais été tout à fait convaincue avec un numéro d'inventaire ou autre mais c'est déjà bien.
Le site de l'Hermitage qui indique bien que le musée est en possession de l'oeuvre est sûrement plus précis que le site du musée Calvet, pareil pour le site du musée des Augustins qui semble bien posséder une version différente de l'oeuvre, de toute façon le touché du pinceau est clairement différent de celui la version de l'Hermitage.

Gouverneur Morris a écrit:Ne serait-ce pas tout simplement cette ancienne provenance du pavillon de l'Ermitage, l'un des lieux favoris de l'impératrice Elisabeth, qui aurait incité les historiens du XIXè à voir dans les traits de ce portrait ceux de sa pseudo-lectrice, le chevalier, quitte à faire fi du hiatus chronologique ?

C'est sûrement ce qui a poussé les éditeurs à faire cette association : O
Mais pourtant ils precisaient bien dans l'édition Saint-Clair que le portrait est exposé à Calvet / Ne faisant ainsi pas mention de la version de l'Hermitage...
En tout cas ce serait amusant qu'ils aient associé d'Eon à ce portrait pour la simple raison qu'il fut quelques temps au pavillon de l'hermitage : D

La nuit, la neige a écrit:Merci pour cette image, mais pourquoi serait-ce d'Eon plus que quelque autre militaire ?

Malheureusement ce n'est qu'une supposition, l'époque coincide, la croix aussi , les traits sont proches de ceux d'Eon sur certains dessins: mais aucune preuve formelle à donner : ' (
Et comme Artnet est ici assez avare en informations, je ne peux pas en dire beaucoup plus...
Enfin il y a toujours plus de chances que ce soit bien lui sur ce portrait que sur celui de Grimou

Gouverneur Morris a écrit:Oui, bien sûr LNLN, c'est pour cela que j'écrivais "pseudo-lectrice" On sait qu'il ne l'a été que dans le récit romanesque de Gaillardet

Et dans les rumeurs qu'il aimait faire courir sur lui-même non ? Je me souviens avoir vu (probablement dans Secret d'histoire) qu'il s'était vanté d'avoir ainsi dupé la tsarine : )
Enfin je n'ai pas lu de livres d'histoire autre que le romancé Mémoires du Chevalier d'Eon, j'ai du mal à concevoir où commence et se finit la légende, étant donné que le Chevalier aimait "enjoliver" ses aventures

La Jeune Parque a écrit:

Merci Mme de Sabran, c'est simplement le titre d'un poème de Paul Valéry : )

Ah ! je ne connais pas ce poème .

Pour moi, les Parques sont ces trois affreuses soeurs édentées, grimaçantes, qui dévident le fil de la vie ... et clac ! le tranchent sans pitié.
Mais après tout, avant d'être vieilles et laides, peut-être ont-elles été jeunes et jolies ? ( comme c'est le cas pour la Gorgone Méduse )

Présenté prochainement en vente aux enchères...

Portrait présumé du chevalier d'Eon
Ecole française du XVIIIe siècle
Huile sur toile, 53,5 x 45 cm


* Source et infos complémentaires : Beaussant Lefèvre & Associés - Vente du 31 mars 2022


Eh bien, ils ne se sont pas foulés pour les commentaires...

Nous avions déjà présenté ICI une autre version de ce portrait :


Portrait d'une dame (l'espion le Chevalier d'Éon)
Artistes des XVIIIe et XIXe siècles
Huile sur toile, 61 x 51 cm
Image : Jeschke Van Vliet Auctions, Berlin

Et de nombreuses gravures bien connues, dont celle-ci, par exemple, conservée au British Museum, et décrite ainsi sur le site internet du musée :

Carola-Genovefa-Louisa-Augusta-Andrea-Timothea-D'Eon De Beaumont
Print made by Francis Haward, after Angelica Kauffman, after Latour (Marie Latour, Marie-Elisabeth Simons)
London, 1788
Image : The British Museum


Description

False  portrait of Charles Genevieve Louis Auguste Andree Timothee D'Eon de Beaumont (called the Chevalier D'Eon), half-length, in an oval, slightly turned to the left, in a dark dress with a bow and the star of the Order of St Louis Stipple.

Curator's comments

This portrait derives from a print published in 1779 in France, one of a pair which showed d'Eon in male and female dress respectively.
The claim made in this print's lettering, that it reproduces a portrait made in d'Eon's 25th year, should not therefore be taken seriously. It is unclear whether the portrait referred to in the collection of George Keate would in fact be a copy painted by Kauffman after the French print.

Portrait of Charles Genevieve Louis Auguste Andree Timothee d'Eon de Beaumont (called the Chevalier D'Eon)
"Dessiné d'après nature en 1779 et gravé" par Jean-Baptiste Bradel
France, 1779
Image : The British Museum et National Portrait Gallery

This print does, however, emphasise the admiration felt for d'Eon as a heroine who had proven her abilities beyond the usual measure of a woman. Mary Wollstonecraft would write admiringly of d'Eon as one who had showed the scope a woman might reach with the proper education and encouragement, and there was evidently great popular interest in 'her' achievements. This may account for a print which goes to such lengths to emphasise d'Eon's femininity that it has lost any resemblance to the original sitter.
For a print which similarly celebrates youthful female beauty over an accurate resemblance.

* Source texte : British Museum


Nous comprenons que les dates, les mentions écrites ainsi que les attributs du chevalier(e) ne "fonctionnent" pas...

D'Eon est né en 1728. La première gravure (qui date de 1788) signale que le chevalier a été peint dans sa 25ème année, mais la seconde gravure (qui date de 1779) précise "dessiné d'après nature en 1779". Or, en 1779, d'Eon n'a pas 25 ans, mais 51.  

Enfin, ajoutons que d'Eon a reçu la croix de l'Ordre de Saint-Louis en 1763, à l'âge de...35 ans. 


* Source : Legiondhonneur.fr

Voici une image de meilleure qualité du portait que nous avions posté page 4 de ce sujet :



Portrait de la " chevalière d'Eon " arborant sa croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Jean-Laurent Mosnier
Huile sur toile, 1791
Collection privée
Image : Commons Wikimedia

Nous connaissons mieux la copie qui avait été peinte une année plus tard. Nous l'avions présentée lors de sa mise en vente aux enchères, il y a quelques années.
Depuis, ce tableau est conservé à la National Portrait Gallery de Londres, dont je cite un extrait de la présentation :


Charles Geneviève Louis Auguste André Timothée d'Eon de Beaumont (1728-1810), Chevalier d'Eon
by Thomas Stewart, after Jean Laurent Mosnier
oil on canvas, 1792
Image : The National Portrait Gallery, London

This portrait :

(...)When the portrait was initially offered to the National Portrait Gallery, curators were unaware that it was a contemporary copy of an original portrait painted by French artist, Jean-Laurent Mosnier (1743-1808). This came to light when the owner of the original portrait informed the Gallery of its existence.

The Mosnier painting had been exhibited at the Royal Academy in 1791 where, according to The Public Advertiser, dated 23rd March 1792, it was received with ‘general satisfaction’ by the public. An article in The European Magazine and London Review, written almost a year later, confirms that the portrait was bought by the Irish army officer and politician, Francis Hastings Rawdon, 1st Marquess of Hastings and 2nd Earl of Moira (1754-1826).

The National Portrait Gallery’s portrait of D’Éon is signed by Thomas Stewart and can also be traced to Francis Rawdon, who may have commissioned this copy of the original for a friend, Sir John Macnamara Hayes (1750?–1809). Hayes was a military physician who in November 1793 was appointed director of hospitals in the army by Francis Rawdon.(...)

* Source et infos complémentaires : NPG.org

Bonsoir très chers amis. Une nouvelle qui peut-être peut intéresser.  Dans le centre de la ville de Tonnerre en Bourgogne une source magique qui s'appelle la Fosse Dionne,  a été aménagée en 1758 en très joli lavoir par le père du célèbre chevalier d'Eon qui est né à Tonnerre d'ailleurs.  Sans doute il y a des photos.

Teresa-Cabarrus a écrit: Dans le centre de la ville de Tonnerre en Bourgogne une source magique qui s'appelle la Fosse Dionne,  a été aménagée en 1758 en très joli lavoir par le père du célèbre chevalier d'Eon

Merci, ma chère Teresa.  

En effet, Louis d’Éon de Beaumont, avocat au Parlement de Paris ayant fait fortune dans le commerce du vin en étant directeur des domaines du roi, fait aménager la source en lavoir. Un bassin de 14 mètres de diamètre est édifié. Les lavandières sont protégées des intempéries par un toit en forme de «demi-rotonde» porté par une charpente adossée à un mur en moellons. Pour éviter toute pollution, un muret sépare la source de l'auge annulaire utilisée pour le lavage. Des foyers situés sur le pourtour du lavoir permettent de produire la cendre utilisée pour le nettoyage. Le lavoir est classé Monument historique depuis 1920.  ( WIKI )

Le coup d'oeil est insolite et vaut le détour !  

Mme de Sabran a écrit: Le coup d'oeil est insolite et vaut le détour !

En effet !
Et en plus d'être un site pittoresque, cette fosse semble battre des records de profondeur...

C'est fou !

https://www.lyonne.fr/tonnerre-89700/actualites/les-portes-de-lhotel-duzes-vont-se-rouvrir_14324439/

Très bonne nouvelle

Rediffusion sur la chaîne Youtube "Secrets d'Histoire" de l'épisode diffusé, pour la première fois, il y a deux ans :



Présentation:

Diplomate, espion, officier du roi à la brillante carrière, Charles d'Eon de Beaumont est surtout resté célèbre pour son ambiguité sexuelle qui a alimenté les conversations à la cour. Le chevalier a passé près de 50 ans dans la peau d'un homme et 33 dans celle d'une femme. Louis XV, fasciné par son esprit, en fait son espion et l'envoie en Russie pour infiltrer la cour de la tsarine afin de la convaincre de s'allier avec la France. Il se rend ensuite à Londres où il contribue à la rédaction du traité de Paris. Parfaitement à l'aise au sein de la bonne société, Eon était aussi un redoutable escrimeur qui, toute sa vie, n'a laissé personne indifférent.

Chevalier d'Eon, sans contrefaçon, je suis un espion !
Présenté par : Stéphane Bern
Durée : 1h35

J'aime bien ce titre .
Merci, cher la nuit, la neige, pour ce lien . Je regarderai ce " Secrets d'Histoire " avec grand plaisir.

A réécouter si - par hasard - vous ne connaissez pas ou pas le célèbre chevalier.  
Stéphane Bern, à son micro sur la radio Europe 1 raconte...

Le chevalier d'Eon, le premier espion de l'Histoire
Au coeur de l'Histoire (Europe 1)
Présentation : Stéphane Bern
Invité : Pierre Mollier
Durée : 35 mn


Portrait présumé du chevalier d'Éon
Rosine Mathieu
Huile sur toile, 1772
Collection particulière, musée de Tonnerre
Image : Commons wikimedia

Toute cette semaine, semaine spéciale Au cœur de l'Histoire... des Espions. Pour le premier épisode, Stéphane Bern raconte le premier d'entre eux qui a œuvré dans la seconde moitié du 18e siècle, recruté par le roi Louis XV en personne : le chevalier d'Eon connu pour les rumeurs qui n’ont eu de cesse de circuler sur son genre mais qui était, avant tout, un espion hors-pair… notamment en Angleterre.

Comment le chevalier d’Eon a-t-il dessiné les contours du travail d’espion ? Qui était-il vraiment ? Quelles traces a-t-il laissé après sa mort ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Pierre Mollier, bibliothécaire, historien, directeur de la bibliothèque du Grand Orient de France et conservateur du Musée de la franc-maçonnerie.

À écouter ici : Au coeur de l'Histoire (Europe 1) - Le chevalier d'Éon, premier espion de l'Histoire

Prochainement présentée en vente aux enchères, ce document manuscrit dans lequel Éon évoque l'obligation qui lui a été faite de s'habiller en femme lors de son retour en France et ses liens avec la famille Genêt / Campan...


Charles Geneviève Louis Auguste Timothée de Beaumont, chevalier d'Éon
Manuscrit intitulé « Extrait de la lettre de Mlle d'Éon à sa mère ».
Hameau du Petit-Montreuil, 1778.
Une p. 1/2 in-4, ratures et corrections.



Présentation au catalogue :

Superbe document évoquant ses réticences à adopter en permanence l'habit féminin qu'il lui convenait de porter à son plaisir par périodes.

Le chevalier d'Éon avait en effet reçu l'ordre du pouvoir royal de s'en tenir à une tenue féminine, et y avait dérogé à plusieurs reprises. Le ministre Vergennes lui avait alors enjoint de se confiner dans la propriété d'Edme-Jacques Genêt, chef du bureau des traducteurs au ministère des Affaires étrangères. Le chevalier d'Éon, qui était un ami de ce Genêt, avait alors vécu un temps chez lui dans le village du Petit-Montreuil près de Versailles.

« Madlle Bertin, madame Genêt ses chères filles (Rose Bertin, modiste de Marie-Antoinette ; Marie-Anne-Louise Cardon, épouse d'Edme-Jacques Genet, et leurs quatre filles, toutes au service de la Maison royale, parmi lesquelles Henriette, future madame Campan, alors femme de chambre de Marie-Antoinette) et bien d'autres femmes élégantes de la cour, croient que mes chaînes sont légères parce qu'elles sont dorées, brillantes données par le roi et la reine ; mais ma servitude est complète puisqu’elles me sont aussi données par la loi, qu’il me faut les porter avec respect reconnaissance sans nullement connaître ni la douceur ni l’agrément de l’esclavage d’une femme. Tout ce que je vois, tout ce que je sens est que mon beau changement m'a fait perdre ma liberté naturelle, cette perte produit en moi un abattement si général qu’il ne me laisse plus que le courage de rester fille vertueuse.

L’état de dépendance de contrainte où me retient la décence de ma robe reprise sous les yeux de la Cour sous laquelle il me faut paraître tous les jours, m’a forcé à en reprendre l’usage l’habitude, me soumettant à toutes les mesures prises pour me faire oublier le malheur de ma vie passée m’inspirer l’amour du bonheur tranquille dont je jouis malgré moi. Cette douce violence comprime mon cœur mon esprit. Je ne puis me regarder dans la glace sans être retenue par ma coiffure, ma robe, autant que par l’exemple de madame de mesdemoiselles Genêt qui me maintiennent en douceur, patience souffrance de ma condition présente.
Pour mon propre avantage, il faut en tout me rendre aux volontés de la Cour, il me faut de concert avec madame Genêt travailler à consolider moi-même mon esclavage pour obtenir la liberté d’aller vivre sous les ailes de ma mère que j’honore chéris qu’il ne reste aucun doute de mon obéissance volontaire à exister heureuse sous les lois et le joug de mon sexe. »

Frontispiece to "An Epistle from Mademoiselle D'Eon to the Right Honorable Lord Mansfield"
Etching, 1778
Image : The Trustees of the British Museum

Le chevalier d'Éon

Travesti et diplomate de Louis XV, l'extravagant chevalier d'Éon (1728-1810), fut d'abord employé à Saint-Pétersbourg, en 1755 comme agent du Secret du roi puis en 1756 comme secrétaire auprès de l'ambassadeur, duc de Nivernais. Il suivit ce dernier à Londres en 1762, toujours comme secrétaire d'ambassade, pour le seconder dans les pourparlers de paix avec l'Angleterre, et c'est lui qui rapporta à Louis XV la ratification du traité de paix – le roi l'en récompensa du titre de ministre plénipotentiaire. La même année, le chevalier d'Éon se fâcha néanmoins avec le successeur du duc, le comte de Guerchy, à qui il refusait de remettre des papiers diplomatiques secrets pouvant compromettre la France aux yeux de l'Angleterre. D'un côté, il accusa le comte d'avoir voulu le faire assassiner, d'où un énorme scandale public, de l'autre il demanda de l'argent à Versailles pour restituer ces papiers. Dans le même temps, à partir de 1769, il commença à se signaler par une conduite excentrique, notamment à se travestir et à se faire appeler la « chevalière d'Éon ».

Après tractations avec Beaumarchais mandaté auprès de lui, il accepta en 1777 de rendre les papiers qu'il conservait, et fut autorisé à rentrer en France mais reçut l'ordre de ne se vêtir dorénavant qu'en femme – y ayant dérogé, il fut, un temps, incarcéré puis assigné à résidence. Reparti en Angleterre en 1785 pour régler ses affaires, il ne revint jamais en France. Ruiné par la Révolution, il survécut en donnant des leçons d'escrime, et finit son existence à Londres dans une grande gêne financière.
Le chevalier d'Éon servit de modèle à Beaumarchais pour le personnage de Chérubin dans Le Mariage de Figaro.

* Source et infos complémentaires : Osenat - Versailles, vente du 27 octobre 2024

La nuit, la neige a écrit:
Prochainement présentée en vente aux enchères, ce document manuscrit dans lequel Éon évoque l'obligation qui lui a été faite de s'habiller en femme lors de son retour en France et ses liens avec la famille Genêt / Campan...

Je ne sais pas si le chevalier, accoutré en femme, avait une gestuelle gracieuse et déliée, mais son écriture est étonnamment élégante et féminine.