Jacques Necker
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Re: Jacques Necker
Miche a écrit :
Je ne connaissais pas cette anecdote non plus. Il me semble que les biographes de la reine ne la mentionnent pas, ce qui pourrait mettre en doute sa véracité, mais il faudrait vérifier. Honnêtement, je ne sais pas et je n'ai pas le temps pour le moment. Mais le sujet m'interpelle...
Si l'anecdote est vraie, elle témoignerait d'une certaine indélicatesse de la part de Necker. Comment aurait-il osé proposé à la reine de payer une dépense sur sa fortune personnelle ?
D'autre part, comment admettre que la reine se serait contentée d'empocher la somme sans broncher ? Et qu'elle aurait chanté les louanges de Necker pour ce fait ?
C'est très curieux, comme réaction, ne trouvez-vous pas ?
Mme de Sabran:
Si si ! C'est un peu traiter la Reine comme madame-tout-le-monde.
Par ailleurs, cela doit-il nous surprendre vraiment de la part d'un homme aussi plein d'ambiguité que Necker ? Il est toujours fuyant, en demi-teinte, peut-être sournois ... Pourquoi freine t-il le Roi dans son autorité, quand on lui dénonce les menées de l'Ordure ? N'est-ce pas jouer un double-jeu ?
Jean-Christian Petitfils se demande comment et pourquoi la marge de manoeuvre dont disposait Louis XVI à l'ouverture des Etats Généraux s'est amenuisée et réduite comme une peau de chagrin ... Il y trouve trois explications :
1 ) La première c'est la division entre le Conseil et la Cour. Par la Cour, il entend plus précisément la faction Polignac regroupant des partisans de l'absolutisme autour du comte d'Artois et de la Reine, rejoint par une large partie de la Cour. La mouvance Polignac était favorable pourtant, au début, à la modernistion de la monarchie administrative et aux réformes drastiques visant à l'égalité fiscale, rien de moins, que leur protégé Calonne avait essayé de mener à bien avec l'assentiment et le soutien chaleureux de Louis XVI. Cela aurait été une révolution royale librement consentie.
Mais la réduction du pouvoir royal par la fermentation des esprits et le désordre social leur paraissait insupportable. Il fallait y mettre "un coup d'arrêt " sur-le-champ.
Artois dit à son frère que " sa couronne était en danger, que Necker était un second Cromwell " .
2 ) " Le second facteur fut le refus de Necker, à qui incombait la conduite des affaires intérieures, de proposer aux Etats Généraux un programme détaillé de réformes. L'assemblée des députés, forte de 1154 membres, réunie à l'hôtel des Menus Plaisirs, se trouva ainsi livrée à elle-même, après une séance d'ouverture le 5 mai, magnifique quant au déploiement du faste monarchique, mais atone sur le plan politique et qui laissait sur leur faim les éléments les plus réformateurs.
Le discours de Necker, en particulier, faisait étalage de chiffres, de technique financière, au milieu d'un flot de lieux communs, évoquait longuement la dette et le déficit, sans proposer le moindre remède. Personne ne comprit où il voulait en venir. Et ce fut tout. ( ..... ) L 'inaction engendra l'exaspération.
3 ) Enfin, le couple royal fut accablé, anihilé, par la mort du petit Dauphin.
L'autisme du pouvoir et l'attentisme de Necker " créèrent un climat de malaise, d'incertitude et d'incompréhension qui allait vite dégénérer."
( Le Livre Noir de la Révolution Française)
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Je ne connaissais pas cette anecdote non plus. Il me semble que les biographes de la reine ne la mentionnent pas, ce qui pourrait mettre en doute sa véracité, mais il faudrait vérifier. Honnêtement, je ne sais pas et je n'ai pas le temps pour le moment. Mais le sujet m'interpelle...
Si l'anecdote est vraie, elle témoignerait d'une certaine indélicatesse de la part de Necker. Comment aurait-il osé proposé à la reine de payer une dépense sur sa fortune personnelle ?
D'autre part, comment admettre que la reine se serait contentée d'empocher la somme sans broncher ? Et qu'elle aurait chanté les louanges de Necker pour ce fait ?
C'est très curieux, comme réaction, ne trouvez-vous pas ?
Mme de Sabran:
Si si ! C'est un peu traiter la Reine comme madame-tout-le-monde.
Par ailleurs, cela doit-il nous surprendre vraiment de la part d'un homme aussi plein d'ambiguité que Necker ? Il est toujours fuyant, en demi-teinte, peut-être sournois ... Pourquoi freine t-il le Roi dans son autorité, quand on lui dénonce les menées de l'Ordure ? N'est-ce pas jouer un double-jeu ?
Jean-Christian Petitfils se demande comment et pourquoi la marge de manoeuvre dont disposait Louis XVI à l'ouverture des Etats Généraux s'est amenuisée et réduite comme une peau de chagrin ... Il y trouve trois explications :
1 ) La première c'est la division entre le Conseil et la Cour. Par la Cour, il entend plus précisément la faction Polignac regroupant des partisans de l'absolutisme autour du comte d'Artois et de la Reine, rejoint par une large partie de la Cour. La mouvance Polignac était favorable pourtant, au début, à la modernistion de la monarchie administrative et aux réformes drastiques visant à l'égalité fiscale, rien de moins, que leur protégé Calonne avait essayé de mener à bien avec l'assentiment et le soutien chaleureux de Louis XVI. Cela aurait été une révolution royale librement consentie.
Mais la réduction du pouvoir royal par la fermentation des esprits et le désordre social leur paraissait insupportable. Il fallait y mettre "un coup d'arrêt " sur-le-champ.
Artois dit à son frère que " sa couronne était en danger, que Necker était un second Cromwell " .
2 ) " Le second facteur fut le refus de Necker, à qui incombait la conduite des affaires intérieures, de proposer aux Etats Généraux un programme détaillé de réformes. L'assemblée des députés, forte de 1154 membres, réunie à l'hôtel des Menus Plaisirs, se trouva ainsi livrée à elle-même, après une séance d'ouverture le 5 mai, magnifique quant au déploiement du faste monarchique, mais atone sur le plan politique et qui laissait sur leur faim les éléments les plus réformateurs.
Le discours de Necker, en particulier, faisait étalage de chiffres, de technique financière, au milieu d'un flot de lieux communs, évoquait longuement la dette et le déficit, sans proposer le moindre remède. Personne ne comprit où il voulait en venir. Et ce fut tout. ( ..... ) L 'inaction engendra l'exaspération.
3 ) Enfin, le couple royal fut accablé, anihilé, par la mort du petit Dauphin.
L'autisme du pouvoir et l'attentisme de Necker " créèrent un climat de malaise, d'incertitude et d'incompréhension qui allait vite dégénérer."
( Le Livre Noir de la Révolution Française)
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
La Nuit, la neige a écrit :
Madame de Chimay a écrit: Oui, c'est choquant . Mais si cette anecdote est vraie cela prouve que j'avais raison en disant que Necker exerçait un chantage d'argent sur les souverains, qu'il avait prise sur eux via l'argent, que ceux-ci dépendaient financièrement de lui.
Est-ce que quelqu'un de ce forum peut nous dire si cette anecdote est vraie ou pas ?
Je ne me souviens pas de cette anecdote, quoiqu'elle soit dans le style de Necker qui rabrouait beaucoup de solliciteurs, mais la reine...hum, j'sais pas.
Pour autant, Necker s'était notamment donné comme mission (et avait officiellement la charge, mais comme d'autres ont tenté de le faire), celle de réduire les dépenses de la Maison du roi et de la reine, avec leur foisonnement de charges pour certaines inutiles, ou même fictives.
Aussi, à l'époque, le budget de Versailles représente à lui seul la moitié du budget global de toutes les cours d'Europe.
Les Maisons civile et militaire du roi de France sont trois fois plus coûteuses que celles de Vienne et Saint-Petersbourg.
En 1780, il supprimera 450 emplois dans le seul service de la Bouche et des Communs.
Necker voulait absolument réduire les grâces et diverses les pensions de la Cour, et notait à ce sujet : "Lorsqu'on voit ces faveurs accordées à de faibles services, ou à de petits talents, on croit au pouvoir du crédit et de l'intrigue, et chacun s'exerçant alors dans cette voie, on donne à la poursuite des grâces le temps qu'on devrait employer à les mériter".
De même, ils souhaitaient contrôler l'ensemble des budgets ministériels.
Pour sûr, voilà de quoi se faire des amis !
J'imagine donc que les souverains, peut-être sensibles à quelques-unes de ses vues, devaient en prendre plein les oreilles ! boudoi29
miche a écrit:
Il manquait visiblement un leader.
Pou a écrit:
Non je ne pense pas, l'Assemblée avait un président et chaque ordre avait son "chef de file". Seulement cette Assemblée était toute fraiche, et je pense qu'il était effectivement nécessaire de bien clarifier sa propre structure avant de commencer à voter des lois, car sinon il y aurait eu des vices de formes, des rejets, des pertes de temps etc....
Le problème majeure selon moi était le fait que tout était à faire...et donc à débattre et à voter...et comme ils étaient nombreux...il fallait du temps.
Necker a, a priori, soûlé tout le monde avec son discours car il a duré trop longtemps et il se perdait dans les chiffres boudoi32
J'ai écrit :
Dans Les Années Lumières, Louis XVI et surtout Marie-Antoinette tombent de sommeil pendant le discours du ministre boudoi32 :
Bien à vous.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
La nuit, la neige a écrit :
A noter qu'il s'est lui même épuisé de son discours, puisqu'il en abandonne la lecture au bout de quelques pages et laisse un député le terminer à sa place.
Au milieu d'un catalogue de chiffres certainement ennuyeux pour l'ensemble de l'auditoire, il affirme en gros que le roi peut résoudre lui même, avec ses ministres, la crise financière du Trésor. Les mesures préconisaient sont connues et pas vraiment imaginatives.
Ainsi, pourquoi avoir convoqué les Etats Généraux ?!
Au sujet du système fiscal, il prône une réforme dans le sens de l'égalité de tous (abolition des privilèges pécuniaires de la noblesse) et la création d'Etats provinciaux en charge des intérêts locaux.
En revanche, pour ce qui est du vote, il est favorable au vote par ordre, et rappelle le rôle historique de la noblesse ainsi que le sage dévouement au bien public du clergé.
Bref, il mécontente ou déçoit à peu près tous les protagonistes !
M'est avis que, de toutes les manières, les dés étaient jetés et que beaucoup avaient l'envie d'en découdre, individuellement ou au nom d'intérêts collectifs divers et variés.
Raison pour laquelle je ne crois pas, à cette période du moins, qu'un homme providentiel ait pu être LE cuisiner en chef d'un bouillon politique, social, économique et culturel devenu trop indigeste.
Momo a écrit :
Ce que vous nous rapportez là, la nuit, la neige, se sont les chiffres falsifiés du fameux compte-rendu de Necker lui-même qui accuse les dépenses de la Cour du déficit. Que les Maisons civile et militaire du Roi soient trois fois plus coûteuses que celles de Vienne et Saint-Petersbourg , à la rigueur cela se conçoit ..... encore que , sont-ce " Vienne ET Saint-Petersbourg " ou bien " Vienne OU Saint-Petersbourg" ???
Mais que le budget de Versailles king queen à lui seul représente la moitié du budjet global de toutes les Cours d'Europes, est-ce vraisemblable ??? ..... ...... Le budget de la Cour représentait à peu près 6% du budget de l'Etat, alors vous l'imaginez ce budget total si 6% équivalait la moitié du budget global de toutes les Cours européennes !!!!!!!
Je sais bien que les chiffres et moi, ça fait deux, mais tout de même, il y a là quelquechose qui me chiffonne.
Eléonore a écrit :
Vous êtes sûr de cela ? C'était reprendre le flambeau de Calonne !la nuit, la neige a écrit:Au sujet du système fiscal, il prône une réforme dans le sens de l'égalité de tous (abolition des privilèges pécuniaires de la noblesse)
Necker représente l'un des premiers " phénomènes d'opinion " que l'on puisse oberserver, affirme le Livre noir de la Révolution : " Le Paris de juillet 1789 se trouva submergé d'une marée de dessins, de gravures, de ce que nous appellerions des tracts de propagande. Les titres en sont tout un programme : "Monsieur Necker redemandé par le Tiers-État et porté dans les bras du peuple jusque chez lui l'an 1789 ", ou bien "France ! le plus beau jour éclaire ton empoire, l'Univers étonné t'applaudit et t'admire. Tous tes fers sont brisés et Necker t'est rendu."
Peut-on croire à l'honnêteté de Necker ? M. de Melan ( "Causes de la Révolution ") affirme que la fortune de Necker est le résultat d'un abus de confiance. M.L. Revelière ( "Les Ruines de la monarchie française " ) avance que "son ouvrage sur la législation des grains est une atteinte au droit de propriété et son compte-rendu une délation contre le gouvernement royal lui-même, une forfaiture."
S'appuyant sur Rivarol, Albert Mathiez avance que les nantis persuadés que le départ de Necker entraînerait la banqueroute et leur ruine soudoyèrent l'émeute de la mi-juillet. Rivarol accuse les banquiers Laborde de Méréville, Boscary et Dufreynoy, entre autres.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Miche a écrit :
Le roi était encore le roi pleinement et entièrement, à cette époque. Il lui aurait suffi de prendre la direction des opérations. De s'imposer sans contestation possible.
Madame de Chimay a écrit :
Oui, mais c'était oublier que le roi et la reine étaient dans la douleur d'avoir perdu leur fils aîné.
Quand on vit un deuil, on est abîmé dans sa douleur et on oublie un peu la réalité extérieure. D'ailleurs , Louis XVI n'a t-il pas eu une réaction d'exaspération lorsque des députés de l'Assemblée sont venus le trouver et il aurait dit : " Mais que me veut-on encore ? Pourquoi ces gens ne comprennent-ils pas mon chagrin". J'ai lu cela quelque part mais où impossible de me rappeler.
Chère Madame de Sabran, vous me donnez de plus en plus envie de lire ce livre noir de la Révolution française.
Pour en revenir à Necker , cela lui allait bien de faire faire des économis aux autres mais pour lui, certainement pas. Qu'on en juge . Très vite un conflit s'établit entre Taboureau et Necker, celui-ci étant de plus en plus furieux de voir que les affaires se traitaient sans lui et passaient au-dessus de sa tête. Alors, il sortit son arme redoutable , celle du chantage et grâce à cela gagna.Comme le dit Jolly, " une pension de 20 000 livres lui est accordée dont la moitié résersible sur la tête de sa femme.
La place de Contrôleur général est non pas supprimée mais suspendue. Necker est ministre sans en avoir le titre. Il sait patienter...Maintenant directeur général , il veut être le maître absolu. Aussi voit-il d'un mauvais oeil l'adjonction en sa qualité d'étranger et de protestant , d'un " comité ou petit conseil des finances ". Mais le roi auquel il voulait faire craindre que " par ce comité les projets conçus ou à concevoir ne fussent éventés " le rassure" en lui promettant que MM du Comité n'auraient connaissance des affaires mystérieuses qu'au moment de signer".
Donc austérité pour les autres mais pas pour lui !
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
... bouturage palpitant, mon cher Majesté ! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55531
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Jacques Necker
Reinette a écrit :
Madame de Chimay a écrit: Oui, mais c'était oublier que le roi et la reine étaient dans la douleur d'avoir perdu leur fils aîné.
Quand on vit un deuil, on est abîmé dans sa douleur et on oublie un peu la réalité extérieure. D'ailleurs , Louis XVI n'a t-il pas eu une réaction d'exaspération lorsque des députés de l'Assemblée sont venus le trouver et il aurait dit : " Mais que me veut-on encore ? Pourquoi ces gens ne comprennent-ils pas mon chagrin".
Louis s'est exclamé douloureusement : " Il n'y a donc pas de pères dans cette chambre du Tiers ! "
La députation fut introduite jusqu'à lui. Le marquis de Paroy, entre autres mémorialistes, relate cet épisode de Juin 89.
Bernard Vincent a écrit :
"Et ce qui est terrible , c'est que l'étiquette interdisait en effet aux souverains d'assister au décès de leur enfant. Elle leur interdisait aussi, terrible règlement , de les accompagner à leur dernière demeure. C'est le Prince de Condé qui, tandis que Louis XVI et son épouse se consumaient de chagrin, conduisit le petit cercueil blanc de Louis-Joseph à la cathédrale de St Denis. Le roi mit la Cour en deuil pour une durée de deux mois et commanda mille messes à l'archevêque de Paris, payables ( rigueur oblige )" sur les dépenses de l'argenterie".
source : Louis XVI par Bernard Vincent , folio
Madame de Chimay a écrit :
Eh oui, à cause de l'étiquette, ils n'ont pu être aux côtés de leur enfant. Bref, cela a quelque chose d'assez inhumain cette étiquette !
Necker était fou de joie d'être parvenu au poste qu'il voulait. Voici ce que dit Jolly à ce sujet : " Pour l'instant, Necker est tout plein de gratitude pour la confiance dont Sa Majesté l'honore. Qu'elle continue à lui accorder sa confiance en lui , Necker s'obligera à lui fournir non seulement toutes les sommes nécessaires aux charges ordinaires de l'État , mais encore à subvenir aux dépenses de la guerre " et tout cela sans charger les peuples d'aucune nouvelle imposition". Il ne met à tant de " bienfaits " qu'une seule condition, c'est que le roi le soutienne de toute son autorité dans l'exécution des projets qu'il lui soumettra incessamment."
Bref, Necker y tenait à cette image d'homme providentiel, de sauveur.
Mme de Sabran a écrit :
Il y tenait, c'est sûr . Avait-il la présomption d'y croire, vraiment ?
Parmi les ennemis politiques de Necker, on note l'abbé Jean-Charles François Legros qui écrit un " Examen du système politique de M. Necker : mémoire joint à la lettre écrite par M. Calonne, le 9 février 1789 " ainsi que "La Neckriade provinciale " , par " un vieux citoyen d'une province très éloignée de la capitale, qui l'a déposée dans ses archives, pour apprendre à ses descendants qu'il n'avait jamais été la dupe ... de la charlatanique éloquence de M. Necker ".
" La personnalité de Necker ne fait pourtant pas de lui un conspirateur de premier ordre : il paraît plutôt à la croisée des factions, comme le révèle encore cette estampe : M. le duc d'Orléans et M. le marquis de la Fayette soutiennent M. Necker qui foule aux pieds les instruments de l'esclavage et qui d'une main soutient la couronne de France et de l'autre porte en triomphe le bonnet de la liberté ."
( Le Livre Noir de la Révolution Française )
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Orléans n'a pas d'idées, mais de l'ambition. Il est , si l'on en croit ses biographes, un homme très médiocrement intelligent . Tenez, au hasard :
" Bien qu'il ait tenté de secouer cavalièrement le joug des usages et des obligations de son rang, sa personnalité propre reste plutôt mince, inconsistante, une fois dépouillée de sa dignité sociale. Il eût compté parmi ces grands seigneurs aimables qui ne laissent derrière eux qu'une ou deux anecdotes, s'il n'avait incarné la Maison d'Orléans, à l'heure tragique de son destin .
Ces princes, fils de vieille monarchie, valent rarement par le caractère ... "
Amédée Britsch : La jeunesse de Philippe Égalité ...
J'ai écrit :
La seule qualité que j'aurais daigné reconnaître à Orléans eut été son esprit...qui était donc vide?
L'ordure n'a donc plus rien de rien...
Bien à vous.
Mme de Sabran a écrit :
Necker avait déjà Mirabeau dans le colimateur dès Mai 89 . La presse stipendiée par Necker faisait traiter Mirabeau de "député de l'Enfer ", par un libelliste qui concluait : " Quel honnête homme orserait s'asseoir à côté de M. de Mirabeau ? Il n'a qu'un système, celui de la constance dans le vice."
( "Mirabeau " : duc de Castries )
Qu'il n'ait pas voulu s'associer Mirabeau aux Finances va de soi. D'ailleurs Mirabeau le lui rendait bien : " Si M. Necker eût l'ombre d'un talent, il avait sous huit jours 60 millions d'impôts, 150 d'emprunts, et le neuvième nous étions dissous ( ??? ) ; si M. Necker avait l'ombre de caractère, il deviendrait cardinal de Richelieu sur la Cour et nous régénérerait ...... "
" régénérerait .... " !!!!!!!! Tu nous sens la Franc-Maçonnerie à plein nez, Honoré !!!!!!
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Pou a écrit :
Oui Mirabeau faisait aussi tout de son côté pour contrer Necker, ne serait-ce déjà en s'opposant à ses idées. Mais en 1789 ,selon Bailly, Mirabeau n'avait pas encore la totale influence qu'il a eue par la suite même s'il en avait le potentiel, et il devait donc s'incliner, comme lors de cette proposition d'emprunt par exemple
Attention pour le "régénérer", car il me semble bien avoir ce terme qui restait d'époque sans forcément de lien maçonnique boudoi32
Mme de Sabran a écrit :
Si si, typique, presque un mot clef, de propagande maçonnique. Je l'ai expliqué ailleurs (peut-être dans le sujet Saint-Just ). Mot que l'on retrouvait opportunément dans le dialogue apocryphe de Necker et Mme de Polignac à Bâle ...... Point de hasard, Chou, tout se tient ! Ils sont partout !!!
Retournez-vous doucement ... il y en a un derrière votre chaise ...... :
Madame de Chimay a écrit :
Pour en revenir à Necker, Jolly nous révèle un peu son comportement politique. Voici ce qu'il en dit : "Tout au long de ses fonctions ministérielles, il ne sera à tout prendre qu'un amateur de petites réformes. Il y a comme une opposition entre ses discours et ses réalisations qui est un des traits à retenir de son comportement politique;
Necker qui a des principes tient à sa réputation de vertueux. Il veut qu'on le sache désinteressé et que cela soit de notoriété publique.
Turgot n'avait accepté que des appointements réduits. Necker se devait de faire plus que Turgot . Il eut l'orgueil de refuser les émoluments de sa place mais il n'aura pas l'offrande modeste. Ses détracteurs en dirent que ce n'était pas un grand sacrifice puisque M. Necker était riche et jouissait de rentes confortables et que l'effort n'était pas bien grand.
Arrivé au pouvoir, Necker ne cherchera pas à caser ses amis et à payer en nature ceux auxquels le lie une dette de reconnaissance, à l'exception du marquis de Pezay ( j'ai déjà parlé de cet homme, le protégé de Maurepas ).
Il ne semble pas qu'il puisse être reproché au directeur général des finances d'avoir profité des facilités de pouvoir s'enrichir. L'homme est orgueilleux. C'est un fait certain. Il a l'assurance de son ambition et l'ambition de son assurance.
Mais son jeu manque de naturel. On le sent sur le qui vive. Il est tout le temps aux aguets. Qu'en pensera l'opinion ?
Il tient à sa place et fait preuve d'une certaine constance pour s'y accrocher de toutes ses forces tel un mollusque. Mme Necker fait de son mieux pour le seconder. Quoi de mieux que les bonnes oeuvres ( visite de quartiers pauvres et d'hôpitaux ) pour asseoir une réputation ?
Un an s'est à peine écoulé depuis son entrée en fonction que déjà des rumeurs circulent sur une très prochaine " révolution ministérielle".
Mis à part le clientélisme et le népotisme, cette manie de la communication , ce souci constant de son image, cela n'est pas sans rappeler notre époque. C'est l'image du miroir de la marâtre de Blanche Neige : "miroir, mon cher miroir, dis-moi que je suis le plus beau, le plus ci, le plus çà..."
Necker ou l'obsession jusqu'à la folie de son image...
Qu'est-ce que cela vous inspire ?
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Oui Mirabeau faisait aussi tout de son côté pour contrer Necker, ne serait-ce déjà en s'opposant à ses idées. Mais en 1789 ,selon Bailly, Mirabeau n'avait pas encore la totale influence qu'il a eue par la suite même s'il en avait le potentiel, et il devait donc s'incliner, comme lors de cette proposition d'emprunt par exemple
Attention pour le "régénérer", car il me semble bien avoir ce terme qui restait d'époque sans forcément de lien maçonnique boudoi32
Mme de Sabran a écrit :
Si si, typique, presque un mot clef, de propagande maçonnique. Je l'ai expliqué ailleurs (peut-être dans le sujet Saint-Just ). Mot que l'on retrouvait opportunément dans le dialogue apocryphe de Necker et Mme de Polignac à Bâle ...... Point de hasard, Chou, tout se tient ! Ils sont partout !!!
Retournez-vous doucement ... il y en a un derrière votre chaise ...... :
Madame de Chimay a écrit :
Pour en revenir à Necker, Jolly nous révèle un peu son comportement politique. Voici ce qu'il en dit : "Tout au long de ses fonctions ministérielles, il ne sera à tout prendre qu'un amateur de petites réformes. Il y a comme une opposition entre ses discours et ses réalisations qui est un des traits à retenir de son comportement politique;
Necker qui a des principes tient à sa réputation de vertueux. Il veut qu'on le sache désinteressé et que cela soit de notoriété publique.
Turgot n'avait accepté que des appointements réduits. Necker se devait de faire plus que Turgot . Il eut l'orgueil de refuser les émoluments de sa place mais il n'aura pas l'offrande modeste. Ses détracteurs en dirent que ce n'était pas un grand sacrifice puisque M. Necker était riche et jouissait de rentes confortables et que l'effort n'était pas bien grand.
Arrivé au pouvoir, Necker ne cherchera pas à caser ses amis et à payer en nature ceux auxquels le lie une dette de reconnaissance, à l'exception du marquis de Pezay ( j'ai déjà parlé de cet homme, le protégé de Maurepas ).
Il ne semble pas qu'il puisse être reproché au directeur général des finances d'avoir profité des facilités de pouvoir s'enrichir. L'homme est orgueilleux. C'est un fait certain. Il a l'assurance de son ambition et l'ambition de son assurance.
Mais son jeu manque de naturel. On le sent sur le qui vive. Il est tout le temps aux aguets. Qu'en pensera l'opinion ?
Il tient à sa place et fait preuve d'une certaine constance pour s'y accrocher de toutes ses forces tel un mollusque. Mme Necker fait de son mieux pour le seconder. Quoi de mieux que les bonnes oeuvres ( visite de quartiers pauvres et d'hôpitaux ) pour asseoir une réputation ?
Un an s'est à peine écoulé depuis son entrée en fonction que déjà des rumeurs circulent sur une très prochaine " révolution ministérielle".
Mis à part le clientélisme et le népotisme, cette manie de la communication , ce souci constant de son image, cela n'est pas sans rappeler notre époque. C'est l'image du miroir de la marâtre de Blanche Neige : "miroir, mon cher miroir, dis-moi que je suis le plus beau, le plus ci, le plus çà..."
Necker ou l'obsession jusqu'à la folie de son image...
Qu'est-ce que cela vous inspire ?
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Absolument. C'est ce que dit Jolly. Il ne faut pas perdre de vue que Necker a épousé une femme pauvre et sans dot. De cela, Suzanne lui sera toujours reconnaissante. Elle lui devait tant , elle lui devait tout en fait. Donc le but de Suzanne Necker était de tout faire pour faire parvenir son mari au sommet. C'est dans cette intention qu'elle ouvrira son salon et visitera les quartiers pauvres et hôpitaux.pou a écrit:Vous voulez dire que c'est Mme Necker qui faisait ces visites de bonnes œuvres?
Elle s'intéressait réellement aux hôpitaux. D'ailleurs, en observant le cas de personnes enterrées vivantes, elle avait la trouille de se retrouver dans ce cas. D'ailleurs sait-on mieux définir aujourd'hui les signes cliniques de la mort ? Je n'en suis pas si sûre. Madame Sophie nous le dira peut-être...
D'ailleurs, je pense que ce serait intéressant aussi de se pencher sur la genèse et l'historique de l'hôpital Necker à Paris . Donner son nom à un hôpital, ce n'est pas banal. Cela vous assure une certaine immortalité puisque l'on se souvient de votre nom des siècles après.
Je n'ai trouvé qu'un seul livre sur l'histoire de l'hôpital Necker :
Histoire de l'hôpital Necker 1778-1885 par Raymond Gervais
1885
De fait, c'est bien Suzanne Necker qui a fondé l'hôpital Necker. En cela, elle s'inscrit bien dans le mouvement des Lumières.
Cela a l'air assez complexe. Suzanne Necker n'était pas sans avoir vu des cas pratiques de personnes étant déclarées mortes et qui en fait ne l'étaient pas. On pouvait s'apercevoir de ce genre de cas lors de relevage de caveaux par exemple. On retrouvait le cercueil de la personne tout griffé. Il paraît d'après ce que j'ai lu ( mais je ne sais plus où je l'ai lu ) que Napoléon Ier a été un exemple célèbre d'enterré vivant. Peut-être BRH pourra t-il confirmer ?
Suzanne Necker avait la trouille de se retrouver dans cette situation là. C'était à tel point qu'elle a écrit un ouvrage sur cette question. Elle parlait d'inhumations précipitées.
En tout cas, je pense, Chou ,que leur mariage a été un mariage d'amour. Necker a complètement craqué pour elle jusqu'à l'épouser sans dot, ce qui pour l'époque et ce genre de milieu était remarquable.
Et de cela, Suzanne Necker lui a toujours été reconnaissante. Elle fera tout pour aider son mari et contribuer à rendre le nom de son mari immortel. Elle avait une sorte de culte de dévotion pour son mari. Elle faisait tout tourner autour de lui.
Des Inhumations précipitées par Suzanne Necker
Impr. royale (1790), 22 p.
Et pour cette question des enterrés vivants :
-Les Enterrés vivants par Jean-Yves Peron-Autret
France loisirs, 1980, 192 p .
Je crois que c'est ce livre que j'avais lu mais pas dans cette édition. Je me souviens avoir lu un livre sur ce sujet en édition Press Pocket.Cela semble correspondre à l'époque où j'avais lu ce livre.
Et si nous étions enterrés vivants ? par Martine Kaiser
Benevent, 2004, 43 p : 7,13 euros
C'est assez effrayant d'y penser !
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Necker était passé maître dans l'art d'exercer cette formule : "L'art de cacher aux hommes ce qui leur déplaît n'est pas un art à dédaigner."
Comme le dit P. Jolly : " il recourut aux emprunts loteries . Le rendement de telles opérations était voué à la faiblesse. Necker condamnait de la sorte, le Trésor à supporter de lourdes charges. L'emprunt contracté en décembre 1777 lui procura 25 millions de livres au regard de près de 32 millions qu'il lui fallut rembourser en sept ans. Celui d'un montant de 36 millions de livres émis en octobre 1780 l'obligea à décaisser 50 millions en neuf années.
Si Necker innova vraiment , c'est dans l'art de séduire la clientèle. Il déclara les rentes viagères " exemptes à toujours de toute imposition généralement quelconque qui pourrait avoir lieu par la suite", ce qui ne l'empêcha pas d'en soumettre ultérieurement les arrérages à une retenue du dixième.
Souvent les emprunts-viagers s'assortirent de stipulations imprudentes de la part d'un financier aussi réputé. L'âge des rentiers n'entrait pas en ligne de compte. Dans le cas de l'emprunt , émis le 30 novembre 1779, les rentes étaient payables sur une , deux, trois ou quatre têtes moyennant un intérêt de 10, 9 , 8,5 et 8% , le tout sans distinction d'âge et au choix des acquéreurs. Le succès fut tel que, le 9 décembre , il fallut " envoyer une garde de douze soldats dans la cour du Trésor royal pour écarter la foule de ceux qui faisaient instance pour qu'on leur prît leur argent.
Les souscripteurs, remarque Bailly , n'étaient pas sots : " En faisant leurs placements en viager sur la tête d'individus jeunes , sains et délivrés de maladies dangereuses pour l'enfance, ils diminuèrent les chances de mortalité en raison desquelles le taux de l'intérêt était calculé ; et, prolongeant ainsi la durée des rentes viagères , les rendirent dès lors plus profitables pour eux , mais ruineuses pour l'Etat".
Si Necker aimait tant les emprunts , c'est qu'il avait au fond un tempérament de spéculateur . Cela tient aussi au désir qu'il avait de plaire à une clientèle chez laquelle le système de Law avait développé le goût du jeu. Necker n'offrait pas à n'importe qui la possibilité de jouer : il pratiquait la politique des grosses coupures. "
Necker avait en somme le tempérament d'un joueur.
[...]
Plus j'avance dans le livre de P. Jolly, plus Necker me fait penser de par son comportement ,aux comportements actuels des traders. Il y a un côté éminemment joueur en lui. C'en est même assez incroyable pour l'époque !
Eléonore a écrit :
Bordonove aussi lui trouve ce côté " joueur " plutôt dangereux .
J'ai répondu :
Mais Bordonove est-il une référence? boudoi29
Bien à vous.
Eléonore a écrit :
Oui, il y a tout un côté manipulateur chez Necker. En cela, il est rompu aux techniques du parfait courtisan. Il aurait pu écrire un traité sur l'art de manipuler les autres.
Il n'y a pas de doute. Il devait avoir un mental très fort...
.
Necker était passé maître dans l'art d'exercer cette formule : "L'art de cacher aux hommes ce qui leur déplaît n'est pas un art à dédaigner."
Comme le dit P. Jolly : " il recourut aux emprunts loteries . Le rendement de telles opérations était voué à la faiblesse. Necker condamnait de la sorte, le Trésor à supporter de lourdes charges. L'emprunt contracté en décembre 1777 lui procura 25 millions de livres au regard de près de 32 millions qu'il lui fallut rembourser en sept ans. Celui d'un montant de 36 millions de livres émis en octobre 1780 l'obligea à décaisser 50 millions en neuf années.
Si Necker innova vraiment , c'est dans l'art de séduire la clientèle. Il déclara les rentes viagères " exemptes à toujours de toute imposition généralement quelconque qui pourrait avoir lieu par la suite", ce qui ne l'empêcha pas d'en soumettre ultérieurement les arrérages à une retenue du dixième.
Souvent les emprunts-viagers s'assortirent de stipulations imprudentes de la part d'un financier aussi réputé. L'âge des rentiers n'entrait pas en ligne de compte. Dans le cas de l'emprunt , émis le 30 novembre 1779, les rentes étaient payables sur une , deux, trois ou quatre têtes moyennant un intérêt de 10, 9 , 8,5 et 8% , le tout sans distinction d'âge et au choix des acquéreurs. Le succès fut tel que, le 9 décembre , il fallut " envoyer une garde de douze soldats dans la cour du Trésor royal pour écarter la foule de ceux qui faisaient instance pour qu'on leur prît leur argent.
Les souscripteurs, remarque Bailly , n'étaient pas sots : " En faisant leurs placements en viager sur la tête d'individus jeunes , sains et délivrés de maladies dangereuses pour l'enfance, ils diminuèrent les chances de mortalité en raison desquelles le taux de l'intérêt était calculé ; et, prolongeant ainsi la durée des rentes viagères , les rendirent dès lors plus profitables pour eux , mais ruineuses pour l'Etat".
Si Necker aimait tant les emprunts , c'est qu'il avait au fond un tempérament de spéculateur . Cela tient aussi au désir qu'il avait de plaire à une clientèle chez laquelle le système de Law avait développé le goût du jeu. Necker n'offrait pas à n'importe qui la possibilité de jouer : il pratiquait la politique des grosses coupures. "
Necker avait en somme le tempérament d'un joueur.
[...]
Plus j'avance dans le livre de P. Jolly, plus Necker me fait penser de par son comportement ,aux comportements actuels des traders. Il y a un côté éminemment joueur en lui. C'en est même assez incroyable pour l'époque !
Eléonore a écrit :
Bordonove aussi lui trouve ce côté " joueur " plutôt dangereux .
J'ai répondu :
Mais Bordonove est-il une référence? boudoi29
Bien à vous.
Eléonore a écrit :
Oui, il y a tout un côté manipulateur chez Necker. En cela, il est rompu aux techniques du parfait courtisan. Il aurait pu écrire un traité sur l'art de manipuler les autres.
Il n'y a pas de doute. Il devait avoir un mental très fort...
.
Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Mme de Sabran a écrit :
Ce peuple auquel il suffisait de monter le bourrichon en lui disant c'est Necker que tu désires !
" France ! le plus beau jour éclaire ton empire. L'univers étonné t'applaudit et t'admire. Tous tes fers sont brisés et Necker t'est rendu ."
Certes Necker eut aussi des détracteurs, mais politiques et dès lors discrédités ( Calonne ) ou fort discrets. La ville "appartenait" bien au ministre, mais elle ne savait pas pourquoi. Parmi les gens avisés, en effet nombreux étaient ceux qui dénonçaient le caractère artificiel de la popularité du Genevois ..... "
( Le livre noir de la Révolution Française )
Angeblack a écrit :
Ce qui m'étonne c'est qu'avant la révolution on le réclamait à corps et a cris et qu'après on l'a complètement mis aux oubliettes.
Madame de Chimay a écrit :
C'était souvent un sort enviable que de tomber dans l'indifférence ou l'oubli du public, dans ces temps troublés où l'on guillotinait pour un oui pour un non ! Il ne faisait pas bon être sous les feux des projecteurs (si je puis me permettre ce petit anachronisme ) .
Necker, après être revenu de Bâle fier comme Artaban, est reparti au bout de quelques mois, sans tambours ni trompettes, sans même que l'on s'étonne de son absence .....
[...]
Absolument. La révolution a été l'époque des réputations faites et défaites. Je pense que c'est à cette époque que les Français se sont mis à aimer puis détester tout aussi vite le monde politique. Il y avait ce sentiment de vide ( de par la mort du roi ). Ce vide, les hommes politiques ont essayé de le combler et ils n'y sont toujours pas parvenus.
Le roi avait une place éminente au sein du peuple français. il jouait le rôle d'un père. On ne remplace pas un père...
C'est une figure essentielle de la famille. Il incarne la stabilité, la fiabilité.
Interrogez-vous sur la nostalgie des Français à propos de la royauté ! Celle-ci fait rêver. Il n'y a qu'à regarder combien achètent Point de Vue, Gala ou autres magazines de la presse people.
A mon avis, la France ne s'est toujours pas remise de la mort de Louis XVI.
Pour en revenir à Necker, comme je disais à la page 2 de ce fil :
En tout cas, Necker s'est adressé au directoire pour obtenir le remboursement de son prêt au Trésor Royal.
Ce serait intéressant de connaître la réponse du directoire.
Il s'est donc payé le culot de réclamer son fric ...
Quel homme vénal et quel amour de l'argent l'animait donc !
La Nuit , la neige a écrit :
..... Un banquier, vous pensez ! boudoi32
Madame de Chimay a écrit :
Je pense que les Français sont partagés à ce sujet.
Pour en revenir à Necker , je vous indique un livre qu'il aurait pu écrire. Je pense que ce livre va vous intéresser :
Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens par Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
Presses Universitaires de Grenoble, 2004, 286 p : 20 euros
Un bref commentaire d'Amazone ( avant de vous donner le mien quand je l'aurai lu ) :
« Comment amène-t-on autrui à faire ce qu'on voudrait le voir faire ? La solution se trouve dans cette introduction aux techniques de la manipulation... » - LE MONDE.
En attendant, Necker avait mis au point ses méthodes. Comme le dit Jolly : " Quoi qu'il en soit, ses emprunts eurent du succès. La publicité en était remarquablement organisée ( ainsi donc rien n'était laissé au hasard ). "
Dès ce midi - est-il consigné à la date du 9 janvier 1777, dans la Correspondance Secrète, il n'y avait plus un seul billet à acheter ; ils ont tous été enlevés dans les 24 h..., mais , outre que le préambule de l'édit de création est fort captieux , il faut dire que cet enlèvement subit de tant de mille billets est ici une spéculation de certains banquiers et agents de change , laquelle augmentant le désir du public , met ces messieurs à portée de recéder ces billets avec de grands bénéfices . Cela n'est ni honnête ni juste , mais comme l'objet du gouvernement de palper les millions comptant est rempli , qu'importe ?
.
Ce peuple auquel il suffisait de monter le bourrichon en lui disant c'est Necker que tu désires !
" France ! le plus beau jour éclaire ton empire. L'univers étonné t'applaudit et t'admire. Tous tes fers sont brisés et Necker t'est rendu ."
Certes Necker eut aussi des détracteurs, mais politiques et dès lors discrédités ( Calonne ) ou fort discrets. La ville "appartenait" bien au ministre, mais elle ne savait pas pourquoi. Parmi les gens avisés, en effet nombreux étaient ceux qui dénonçaient le caractère artificiel de la popularité du Genevois ..... "
( Le livre noir de la Révolution Française )
Angeblack a écrit :
Ce qui m'étonne c'est qu'avant la révolution on le réclamait à corps et a cris et qu'après on l'a complètement mis aux oubliettes.
Madame de Chimay a écrit :
C'était souvent un sort enviable que de tomber dans l'indifférence ou l'oubli du public, dans ces temps troublés où l'on guillotinait pour un oui pour un non ! Il ne faisait pas bon être sous les feux des projecteurs (si je puis me permettre ce petit anachronisme ) .
Necker, après être revenu de Bâle fier comme Artaban, est reparti au bout de quelques mois, sans tambours ni trompettes, sans même que l'on s'étonne de son absence .....
[...]
Absolument. La révolution a été l'époque des réputations faites et défaites. Je pense que c'est à cette époque que les Français se sont mis à aimer puis détester tout aussi vite le monde politique. Il y avait ce sentiment de vide ( de par la mort du roi ). Ce vide, les hommes politiques ont essayé de le combler et ils n'y sont toujours pas parvenus.
Le roi avait une place éminente au sein du peuple français. il jouait le rôle d'un père. On ne remplace pas un père...
C'est une figure essentielle de la famille. Il incarne la stabilité, la fiabilité.
Interrogez-vous sur la nostalgie des Français à propos de la royauté ! Celle-ci fait rêver. Il n'y a qu'à regarder combien achètent Point de Vue, Gala ou autres magazines de la presse people.
A mon avis, la France ne s'est toujours pas remise de la mort de Louis XVI.
Pour en revenir à Necker, comme je disais à la page 2 de ce fil :
En tout cas, Necker s'est adressé au directoire pour obtenir le remboursement de son prêt au Trésor Royal.
Ce serait intéressant de connaître la réponse du directoire.
Il s'est donc payé le culot de réclamer son fric ...
Quel homme vénal et quel amour de l'argent l'animait donc !
La Nuit , la neige a écrit :
..... Un banquier, vous pensez ! boudoi32
Madame de Chimay a écrit :
Je pense que les Français sont partagés à ce sujet.
Pour en revenir à Necker , je vous indique un livre qu'il aurait pu écrire. Je pense que ce livre va vous intéresser :
Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens par Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois
Presses Universitaires de Grenoble, 2004, 286 p : 20 euros
Un bref commentaire d'Amazone ( avant de vous donner le mien quand je l'aurai lu ) :
« Comment amène-t-on autrui à faire ce qu'on voudrait le voir faire ? La solution se trouve dans cette introduction aux techniques de la manipulation... » - LE MONDE.
En attendant, Necker avait mis au point ses méthodes. Comme le dit Jolly : " Quoi qu'il en soit, ses emprunts eurent du succès. La publicité en était remarquablement organisée ( ainsi donc rien n'était laissé au hasard ). "
Dès ce midi - est-il consigné à la date du 9 janvier 1777, dans la Correspondance Secrète, il n'y avait plus un seul billet à acheter ; ils ont tous été enlevés dans les 24 h..., mais , outre que le préambule de l'édit de création est fort captieux , il faut dire que cet enlèvement subit de tant de mille billets est ici une spéculation de certains banquiers et agents de change , laquelle augmentant le désir du public , met ces messieurs à portée de recéder ces billets avec de grands bénéfices . Cela n'est ni honnête ni juste , mais comme l'objet du gouvernement de palper les millions comptant est rempli , qu'importe ?
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Mme de Sabran a écrit :
Je continue de citer Jolly : " Il n'y a point que les banquiers , les agents de change et les souscripteurs qui se déclarent satisfaits. Des " têtes couronnées " ne cachent pas leur admiration. Le 4 mars 1780 , l'empereur Joseph II écrit au Comte de Mercy : " M. Necker m'a laissé l'idée la plus avantageuse de son esprit, et conforme à celle de son caractère , au sujet duquel il n'y a qu'une voix. Voudriez-vous bien , si vous en avez l'occasion , lui rappeler de ma part l'instant que je l'ai vu et l'assurer du cas que je fais d'hommes et de génies comme le sien , dont malheureusement on trouve et on emploie si peu de par le monde".
Le même Comte de Mercy est chargé d'une agréable commission par Marie-Thérèse : " Comme vous vous trouvez quelquefois avec les Necker , et que j'ai très bonne opinion des talents de M. Necker , je vous autorise à le lui faire connaître, en ajoutant que c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis des nouvelles de ses opérations de finance, et que je suis même persuadée que nous pourrions tirer bon parti pour nos finances".
Il y aura , néanmoins des pamphlétaires dont le nombre ira grandissant pour lui reprocher la dangereuse facilité de son système financier."Sans douleur, messieurs, sans douleur !"Maurepas déchantera : " C'est un faiseur d'or, il a fondé le gouvernement de la pierre philosophale...Je crains que la France ne soit tombée de la Turgomanie dans la Neckeromanie".
Mirabeau disait quant à lui : " Les emprunts qu'a faits M. Necker doivent être considérés au nombre des plus chers, des plus mal organisés et des plus ruineux que la France ait été contrainte de payer". Son père, le Marquis de Mirabeau avait déjà reproché à Necker , au nom des " économistes" d'avoir " hâté de beaucoup l'agonie et la subversion de l'Europe par l'abus énorme qu'il a fait des viagers, qu'il a rompu partout les liens de famille et par conséquent les liens sociaux.
Talleyrand , quant à lui , ajoutait que les emprunts Necker étaient mal faits, chers et nuisibles à la morale publique : mal faits , parce qu'ils ne portaient points avec eux de principe d'extinction ; chers parce que le taux des effets publics n'exigeait pas un prix aussi élevé que celui auquel il empruntait, nuisibles à la morale publique , parce que ses emprunts viagers créaient une espèce d'égoïsme qu'on ne trouve que depuis M. Necker dans la généralité des mœurs françaises". ( et c'est Talleyrand qui dit cela ! )
Marie-Thérèse et Joseph II admiratifs de Necker ! C'est dire jusqu'à quel niveau, l'homme avait su séduire !
C'en est presque incroyable !
Madame de Chimay a écrit :
Necker avait su séduire parce qu'il inspirait la confiance . Le crédit s'attachait à son nom. Son nom même inspirait la confiance. Comme le dit Jolly : " Il excelle dans l'art d'appâter les prêteurs . pour cela , il soigne ses textes publicitaires. "
Ainsi , rien n'est laissé au hasard. tout est orchestré avec minutie. Nous dirions aujourd'hui, qu'il a le sens du détail et de la démesure. Dans un sens, c'est un perfectionniste !
Mme de Sabran a écrit :
Voici une page manuscrite de la main de Necker (en fait, j'ai la suite : plusieurs feuillets), extraite de la collection d'autographes du comte de la Bédoyère. Les experts en graphologie du Boudoir pourront peut-être en tirer des généralités sur le caractère du Controleur général ? En tout cas, la voici :
Allez, zou ! j'envoie la suite :
Ouf, c'est la dernière page !
.
Je continue de citer Jolly : " Il n'y a point que les banquiers , les agents de change et les souscripteurs qui se déclarent satisfaits. Des " têtes couronnées " ne cachent pas leur admiration. Le 4 mars 1780 , l'empereur Joseph II écrit au Comte de Mercy : " M. Necker m'a laissé l'idée la plus avantageuse de son esprit, et conforme à celle de son caractère , au sujet duquel il n'y a qu'une voix. Voudriez-vous bien , si vous en avez l'occasion , lui rappeler de ma part l'instant que je l'ai vu et l'assurer du cas que je fais d'hommes et de génies comme le sien , dont malheureusement on trouve et on emploie si peu de par le monde".
Le même Comte de Mercy est chargé d'une agréable commission par Marie-Thérèse : " Comme vous vous trouvez quelquefois avec les Necker , et que j'ai très bonne opinion des talents de M. Necker , je vous autorise à le lui faire connaître, en ajoutant que c'est toujours avec beaucoup de plaisir que je lis des nouvelles de ses opérations de finance, et que je suis même persuadée que nous pourrions tirer bon parti pour nos finances".
Il y aura , néanmoins des pamphlétaires dont le nombre ira grandissant pour lui reprocher la dangereuse facilité de son système financier."Sans douleur, messieurs, sans douleur !"Maurepas déchantera : " C'est un faiseur d'or, il a fondé le gouvernement de la pierre philosophale...Je crains que la France ne soit tombée de la Turgomanie dans la Neckeromanie".
Mirabeau disait quant à lui : " Les emprunts qu'a faits M. Necker doivent être considérés au nombre des plus chers, des plus mal organisés et des plus ruineux que la France ait été contrainte de payer". Son père, le Marquis de Mirabeau avait déjà reproché à Necker , au nom des " économistes" d'avoir " hâté de beaucoup l'agonie et la subversion de l'Europe par l'abus énorme qu'il a fait des viagers, qu'il a rompu partout les liens de famille et par conséquent les liens sociaux.
Talleyrand , quant à lui , ajoutait que les emprunts Necker étaient mal faits, chers et nuisibles à la morale publique : mal faits , parce qu'ils ne portaient points avec eux de principe d'extinction ; chers parce que le taux des effets publics n'exigeait pas un prix aussi élevé que celui auquel il empruntait, nuisibles à la morale publique , parce que ses emprunts viagers créaient une espèce d'égoïsme qu'on ne trouve que depuis M. Necker dans la généralité des mœurs françaises". ( et c'est Talleyrand qui dit cela ! )
Marie-Thérèse et Joseph II admiratifs de Necker ! C'est dire jusqu'à quel niveau, l'homme avait su séduire !
C'en est presque incroyable !
Madame de Chimay a écrit :
Necker avait su séduire parce qu'il inspirait la confiance . Le crédit s'attachait à son nom. Son nom même inspirait la confiance. Comme le dit Jolly : " Il excelle dans l'art d'appâter les prêteurs . pour cela , il soigne ses textes publicitaires. "
Ainsi , rien n'est laissé au hasard. tout est orchestré avec minutie. Nous dirions aujourd'hui, qu'il a le sens du détail et de la démesure. Dans un sens, c'est un perfectionniste !
Mme de Sabran a écrit :
Voici une page manuscrite de la main de Necker (en fait, j'ai la suite : plusieurs feuillets), extraite de la collection d'autographes du comte de la Bédoyère. Les experts en graphologie du Boudoir pourront peut-être en tirer des généralités sur le caractère du Controleur général ? En tout cas, la voici :
Allez, zou ! j'envoie la suite :
Ouf, c'est la dernière page !
.
Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Miche a écrit :
Il faut aussi garder présent à l'esprit qu'Antoinette a une toute petite écriture. Sur les agrandissements, c'est trompeur, on finit par se faire une fausse idée, mais, en réalité, quand on observe les originaux, son écriture ressemble à de la dentelle.
Les GDC et Philippe Delorme rendent compte de certaines réflexions intéressantes : Marie Antoinette a appris à écrire très tard, l'écriture lui est longtemps restée étrangère, peu familière, ça se sent. Elle paraît manier la plume avec quelques difficultés. C'est particulièrement visible dans ses premières lettres à Marie Thérèse.
Sa graphie y est liée, mais poussive et malhabile comme celle d'un enfant qui apprend encore à écrire... ce qui est parfaitement le cas.
Puis, changement. A force de se faire engueuler, peut-être, ou par snobisme adolescent, Antoinette se met à modifier son écriture. Elle semble imiter celle de Vermond, ce qui serait normal, vu leur proximité. Les GDC sont très assertifs sur ce point. Je le serais moins, parce que l'écriture d'Antoinette reste personnelle. Elle garde des traits de sa graphie d'avant, tout en en adoptant d'autres, notamment cette disjonction des caractères.
Son écriture présente aussi des traits communs avec celle de sa mère. C'est pourquoi je pense que les GDC s'avancent trop radicalement... comme d'habitude... Wink Surtout quand ils y voient une volonté de dissimulation. Non, faut pas chercher si loin, à mon avis. Antoinette a fait comme beaucoup d'ados, elle s'est inspirée d'écritures qu'elle connaissait pour s'en trouver une qui lui corresponde, à elle.
Cette graphie disjointe et appliquée va évoluer au fil des années, pour gagner en maîtrise et en organisation. Elle sera progressivement plus liée et groupée, même, par moment. Et c'est bien normal... Notre reine se familiarisait de plus en plus avec l'exercice d'écrire, par la force des choses, et elle prenait de la l'assurance, puisqu'elle s'était affirmée dans les affaires. Son assassinat par la révolution est venu mettre un terme à cette évolution
Eléonore a écrit :
Oui, l'évolution entre l'écriture des lettres de la Dauphine et celles de la Reine est frappante. Avant l'incarcération au Temple, pendant la période de "résidence surveillée" aux Tuileries, Marie-Antoinette passe des heures par jour à écrire. Son style aussi se transforme, forcément, s'affirme. Elle va toujours droit à l'essentiel quand elle parle des affaires, mais s'attarde toujours longuement pour s'inquiéter des uns et des autres. Son altruisme éclate dans sa très belle correspondance.
Madame de Chimay a écrit :
Pour en revenir à Necker , voici un livre sur la compagnie des Indes. N'oublions pas que c'est cette compagnie qui a permis à Necker de s'enrichir.
La compagnie française des Indes au XVIIIe siècle : deux volumes par P. Haudrere
Les Indes Savantes, 2005, 1072 p : 75 euros
Voici un lien intéressant sur la fortune de Necker
http://www.persee.fr/.../ahess_0395-2649_1960_num_15_5_420657 -
.
Il faut aussi garder présent à l'esprit qu'Antoinette a une toute petite écriture. Sur les agrandissements, c'est trompeur, on finit par se faire une fausse idée, mais, en réalité, quand on observe les originaux, son écriture ressemble à de la dentelle.
Les GDC et Philippe Delorme rendent compte de certaines réflexions intéressantes : Marie Antoinette a appris à écrire très tard, l'écriture lui est longtemps restée étrangère, peu familière, ça se sent. Elle paraît manier la plume avec quelques difficultés. C'est particulièrement visible dans ses premières lettres à Marie Thérèse.
Sa graphie y est liée, mais poussive et malhabile comme celle d'un enfant qui apprend encore à écrire... ce qui est parfaitement le cas.
Puis, changement. A force de se faire engueuler, peut-être, ou par snobisme adolescent, Antoinette se met à modifier son écriture. Elle semble imiter celle de Vermond, ce qui serait normal, vu leur proximité. Les GDC sont très assertifs sur ce point. Je le serais moins, parce que l'écriture d'Antoinette reste personnelle. Elle garde des traits de sa graphie d'avant, tout en en adoptant d'autres, notamment cette disjonction des caractères.
Son écriture présente aussi des traits communs avec celle de sa mère. C'est pourquoi je pense que les GDC s'avancent trop radicalement... comme d'habitude... Wink Surtout quand ils y voient une volonté de dissimulation. Non, faut pas chercher si loin, à mon avis. Antoinette a fait comme beaucoup d'ados, elle s'est inspirée d'écritures qu'elle connaissait pour s'en trouver une qui lui corresponde, à elle.
Cette graphie disjointe et appliquée va évoluer au fil des années, pour gagner en maîtrise et en organisation. Elle sera progressivement plus liée et groupée, même, par moment. Et c'est bien normal... Notre reine se familiarisait de plus en plus avec l'exercice d'écrire, par la force des choses, et elle prenait de la l'assurance, puisqu'elle s'était affirmée dans les affaires. Son assassinat par la révolution est venu mettre un terme à cette évolution
Eléonore a écrit :
Oui, l'évolution entre l'écriture des lettres de la Dauphine et celles de la Reine est frappante. Avant l'incarcération au Temple, pendant la période de "résidence surveillée" aux Tuileries, Marie-Antoinette passe des heures par jour à écrire. Son style aussi se transforme, forcément, s'affirme. Elle va toujours droit à l'essentiel quand elle parle des affaires, mais s'attarde toujours longuement pour s'inquiéter des uns et des autres. Son altruisme éclate dans sa très belle correspondance.
Madame de Chimay a écrit :
Pour en revenir à Necker , voici un livre sur la compagnie des Indes. N'oublions pas que c'est cette compagnie qui a permis à Necker de s'enrichir.
La compagnie française des Indes au XVIIIe siècle : deux volumes par P. Haudrere
Les Indes Savantes, 2005, 1072 p : 75 euros
Voici un lien intéressant sur la fortune de Necker
http://www.persee.fr/.../ahess_0395-2649_1960_num_15_5_420657 -
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
« N’est-ce parce qu’il dut financer la guerre que Necker fut contraint d’emprunter ? Candidat ministre, il soutenait, dans l’éloge de Colbert, que « pour des besoins modérés , il faut toujours préférer l’impôt , tant pour simplifier les opérations et faire plus facilement l’équilibre l’équilibre des finances, que pour ménager le crédit public et le prix de l’intérêt ». Devenu ministre , il expliquera que « la guerre contraignant à rechercher des secours extraordinaires, il faut trouver des capitaux pour y suffire « et que » comme les circonstances sont impérieuses », ces capitaux ne pourront être demandés qu’au crédit.
« Il s’agissait de payer les frais d’une guerre …Eh bien ! –s’exclame Mme de Staël –aucun peuple ne fait la guerre avec son revenu habituel…Il fallait donc faire partager aux générations futures le poids d’une guerre qui avait leur prospérité pour objet. «
Un des titres de gloire de Necker sera donc que, grâce à lui , la France aura pu faire la guerre sans impôts. C’est ce que lui reproche Mirabeau : « Il a fait la guerre sans impôts ! C’est un Dieu ! Voilà le cri universel . Mais il s’élève un impie qui dit : ce que vous lui imputez à sa gloire est son crime. Ce que vous regardez comme un bienfait est l’aggravation de vos maux. Emprunter sans imposer , c’est livrer une nation aux usuriers, car eux seuls prêtent sans gage : c’est tromper tout un peuple sur sa véritable situation …C’est rejeter sur les générations à venir le poids des iniquités d’un ministre qui ne voit que sa gloire personnelle et ses succès présents…L’emprunt n’a de vrais gages que l’impôt : ces deux fléaux doivent toujours marcher ensemble. »
Evitant de créer des impositions extraordinaires , Necker eut recours à des emprunts à intérêts élevés . »C’est peut-être –concluait Cambon , dans son rapport du 3 Germinal an II –à l’existence de ces emprunts que nous devons le commencement de la Révolution. Le gouvernement , embarrassé pour acquitter les engagements qu’il avait contractés , convoqua les Etats Généraux pour y pourvoir. »
Il est inexact , enfin, que Necker n’ait emprunté que pour financer la cause de l’Indépendance américaine. Le crédit lui servit également pour boucler le budget des dépenses ordinaires.
Lorsqu’ils tenteront de vider à coups de brochures leurs lourdes querelles d’administrateurs des finances, Calonne reprochera à Necker d’avoir emprunté pour un montant de 439 millions de livres. Non ! répliquera Necker : pour 530 millions. Et il disait vrai…
Necker qui fut également contraint d’emprunter par l’entremise de la Ville de Paris et des pays d’état , c'est-à-dire du Languedoc, de la Provence, de la Bourgogne et de la Bretagne , obtint du clergé que « le subside appelé don gratuit « fût porté de 16 à 30 millions, étant précisé , toutefois , que 14 millions furent , en réalité , prêtés et remboursés par annuité d’un million. Depuis longtemps , l’imposition des biens écclésiastiques était réclamée par des pamphlétaires au nombre desquels se rangeait Voltaire.
« Cela serait fort raisonnable, mais c’est une affaire bien délicate… » constate , en mars 1780, la Correspondance Métra qui, quelques mois plus tard , amplifiera : « Deux seules sources s’offrent à M. Necker pour faire face au vide et aux engagements de son administration : le clergé et les domaines. Des deux côtés , il y a bien des gens à combattre . Il faut pourtant que les grands , les prêtres ou le directeur général soient abattus ». En réalité , il y eut place encore pour un certain nombre d’années d’altermoiements. A un moment , on verra le directeur général des finances prendre contre les curés le parti des évêques.
Pressé par le besoin , Necker eut recours à des expédients. Le moins curieux n’est pas celui qui consista à dénaturer la portée de l’obligation faite aux préposés et receveurs des fermes et des régies de fournir des cautionnements. Est légitime « une garantie soit contre des divertissements de deniers, soit contre des abus de fonction « pour « Sa Majesté…ce serait un moyen de se procurer un secours à un intérêt modéré, et qui, étant extrêmement divisé, ne prendrait rien sur les fonds de la circulation ordinaire. »
Quant à la dette flottante et à la négociation des anticipations, Necker préféra s’adresser exclusivement aux banquiers.En faisant appel au public qui achetait directement aux caisses du contrôle général, Turgot, au contraire, avait réussi à placer ses billets de crédit à un taux avantageux. Mais, outre que Necker entendait plaire aux banquiers, il se refusait à imiter Turgot. Force lui fut, pourtant d’emprunter à son adversaire. »
Source : Necker de Pierre Jolly
Les œuvres françaises, 1947, 365 p
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
« Malgré ses attaques contre Turgot, il fera assez souvent figure de quasi-libéral. Il ne se prononcera pas en faveur d’une intervention systématique de l’état. On n’a peut-être pas assez remarqué que Necker prit comme conseil Montaran , intendant du commerce , un colbertiste modéré et qu’il ne dédaigna pas de faire appel à Dupont de Nemours.
S’assigant des manufactures, le dessein de Necker –dès qu’il eût succédé à Taboueau –fut d’arrêter un « régime intermédiaire » entre la réglementation tâtillonne et le « système d’une liberté indéfinie ».
En faisant conférer « aux villes disposées à en faire usage « , l’autorisation de remplacer , par des fonctionnaires, les collecteurs, c'est-à-dire les contribuables préposés, par roulement, à la rentrée de la taille, Necker reprit une initiative de Turgot, intendant du Limousin. Devenu ministre, Turgot n’avait pu, faute de temps, transformer la taille où l’arbitraire régnait en maître et qui était regardé comme le plus dur de tous les impôts. Necker s’apitoya sur le sort des « pauvres contribuables » mais se contenta , après avoir simplifié le contentieux de l’impôt, de soumettre à la formalité de l’enregistrement l’augmentation des accessoires de la taille. Ce n’était de sa part qu’un coup de chapeau donné aux parlements en remerciement de l’accueil bienveillant que ceux-ci réservaient aux édits d’emprunt.
Necker fit abolir la mainmorte mais seulement dans les domaines royaux. Il ne put se résoudre –et cette demi mesure lui fut reprochée –à réaliser la suppression générale de ce droit.
Non seulement , il ne désavoua pas la caisse d’Escompte , une des dernières créations de Turgot-si critiquée dans son principe même-mais il l’officialisa après en avoir, il est vrai , modifié quelque peu la structure.
Necker ne manquera pas , d’autre part , de s’inspirer de Turgot en déclarant au roi : « Je me suis convaincu qu’il est à désirer que les moyens de supprimer la corvée soient favorisés. »
Source : déjà citée
Quel culot ce Necker ! Il ne fait que reprendre les instruments de Turgot en les agrémentant à sa sauce ! On peut y voir un manque total d’originalité et de créativité !
Pour le coup, ce serait intéressant d'étudier l'oeuvre de Turgot !
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« Malgré ses attaques contre Turgot, il fera assez souvent figure de quasi-libéral. Il ne se prononcera pas en faveur d’une intervention systématique de l’état. On n’a peut-être pas assez remarqué que Necker prit comme conseil Montaran , intendant du commerce , un colbertiste modéré et qu’il ne dédaigna pas de faire appel à Dupont de Nemours.
S’assigant des manufactures, le dessein de Necker –dès qu’il eût succédé à Taboueau –fut d’arrêter un « régime intermédiaire » entre la réglementation tâtillonne et le « système d’une liberté indéfinie ».
En faisant conférer « aux villes disposées à en faire usage « , l’autorisation de remplacer , par des fonctionnaires, les collecteurs, c'est-à-dire les contribuables préposés, par roulement, à la rentrée de la taille, Necker reprit une initiative de Turgot, intendant du Limousin. Devenu ministre, Turgot n’avait pu, faute de temps, transformer la taille où l’arbitraire régnait en maître et qui était regardé comme le plus dur de tous les impôts. Necker s’apitoya sur le sort des « pauvres contribuables » mais se contenta , après avoir simplifié le contentieux de l’impôt, de soumettre à la formalité de l’enregistrement l’augmentation des accessoires de la taille. Ce n’était de sa part qu’un coup de chapeau donné aux parlements en remerciement de l’accueil bienveillant que ceux-ci réservaient aux édits d’emprunt.
Necker fit abolir la mainmorte mais seulement dans les domaines royaux. Il ne put se résoudre –et cette demi mesure lui fut reprochée –à réaliser la suppression générale de ce droit.
Non seulement , il ne désavoua pas la caisse d’Escompte , une des dernières créations de Turgot-si critiquée dans son principe même-mais il l’officialisa après en avoir, il est vrai , modifié quelque peu la structure.
Necker ne manquera pas , d’autre part , de s’inspirer de Turgot en déclarant au roi : « Je me suis convaincu qu’il est à désirer que les moyens de supprimer la corvée soient favorisés. »
Source : déjà citée
Quel culot ce Necker ! Il ne fait que reprendre les instruments de Turgot en les agrémentant à sa sauce ! On peut y voir un manque total d’originalité et de créativité !
Pour le coup, ce serait intéressant d'étudier l'oeuvre de Turgot !
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Voici une référence sur Necker :
Necker, fourrier de la révolution de E. Lavaquery
Plon, 1933, 385 p
Calonne a écrit :
NECKER n'a jamais été un génie. Sa seule bonne idée fût de rendre publique les comptes du royaume, ce qui lui assura une formidable publicité, et la sympathie populaire. Mais autrement, il ne fait que reprendre les idées de ses prédécesseurs, il ne fait que du neuf avec du vieux. Son discours aux Etats-Généraux (chef d'oeuvre d'ennui et de pompeux verbiage pendant deux heures) a déçu tout le monde. Esprit féodal, à demi conservateur, il respecte tous les privilèges, à commencer par ceux qu'il n'a pas. Enfin, il est complétement influencé par sa femme, qui assure sa communication via son salon... MIRABEAU ne s'y est pas trompé : "NECKER ? Une horloge qui retarde" ! GOUVERNEUR MORRIS non plus : "Les promesses de monsieur NECKER sont si impudentes qu'elles finiront par persuader même ceux qui n'y croient pas"...
Enfin, le Roi lui-même, qui a bien discerné le vrai NECKER : un homme figé, creux, pompeux, incapable de s'adapter et d'innover. NECKER n'a fait qu'avancer des solutions qui étaient inévitables de toutes façons. D'ailleurs, la Révolution l'a vite oublié...
Reinette a écrit:
Tout à fait!
Incroyable qu'on provoque la prise de la Bastille pour le remettre en place et moins d'un an après, il part du gouvernement sans qu'il n'y est un seul remous dans l'opinion. Et plus rien durant la Révolution. Lui qui en est en grande partie responsable!!! Même indirectement.
Bref un homme creux. Du vent.
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Voici une référence sur Necker :
Necker, fourrier de la révolution de E. Lavaquery
Plon, 1933, 385 p
Calonne a écrit :
NECKER n'a jamais été un génie. Sa seule bonne idée fût de rendre publique les comptes du royaume, ce qui lui assura une formidable publicité, et la sympathie populaire. Mais autrement, il ne fait que reprendre les idées de ses prédécesseurs, il ne fait que du neuf avec du vieux. Son discours aux Etats-Généraux (chef d'oeuvre d'ennui et de pompeux verbiage pendant deux heures) a déçu tout le monde. Esprit féodal, à demi conservateur, il respecte tous les privilèges, à commencer par ceux qu'il n'a pas. Enfin, il est complétement influencé par sa femme, qui assure sa communication via son salon... MIRABEAU ne s'y est pas trompé : "NECKER ? Une horloge qui retarde" ! GOUVERNEUR MORRIS non plus : "Les promesses de monsieur NECKER sont si impudentes qu'elles finiront par persuader même ceux qui n'y croient pas"...
Enfin, le Roi lui-même, qui a bien discerné le vrai NECKER : un homme figé, creux, pompeux, incapable de s'adapter et d'innover. NECKER n'a fait qu'avancer des solutions qui étaient inévitables de toutes façons. D'ailleurs, la Révolution l'a vite oublié...
Reinette a écrit:
Tout à fait!
Incroyable qu'on provoque la prise de la Bastille pour le remettre en place et moins d'un an après, il part du gouvernement sans qu'il n'y est un seul remous dans l'opinion. Et plus rien durant la Révolution. Lui qui en est en grande partie responsable!!! Même indirectement.
Bref un homme creux. Du vent.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Croyez-vous , chère Reinette, je lis à la vitesse d'un petit escargot ...
"Les Assemblées provinciales de Necker ont une parenté certaine avec le système des municipalités qu’avait élaboré son adversaire. Aux Assemblées provinciales incomberaient la répartition de la levée des impôts , l’entretien et la construction des chemins, le choix des encouragements favorables du Commerce, au travail en général, et aux débouchés de la province en particulier. Le désir de Necker était de voir chaque province dotée d’un système fiscal simplifié qui lui soit particulier car, « La France , composée de 24 millions d’habitants répandus sur des sols différents et soumis à diverses coutumes, ne peut être assujettie aux mêmes genres d’impositions ». Madame de Staël le rappelle : les Assemblées Provinciales semblaient être à son père « le meilleur moyen pour obtenir le consentement volontaire des nobles et du clergé le sacrifice de cette inégalité d’impôts, qui révoltait encore plus la masse de la nation que toute autre distinction ».
Et puisque « les grands seigneurs français n’étaient pas assez instruits , parce qu’ils ne gagnaient rien à l’être …Les Assemblées Provinciales auraient , par degrés , amené les grands seigneurs à primer par leur savoir en administration , comme jadis ils l’emportaient par l’épée, et l’esprit public en France aurait précédé l’établissement des institutions libres.
Les Assemblées Provinciales n’auraient point empêché qu’un jour on ne demandât la convocation des Etats Généraux ; mais du moins, quand l’époque inévitable d’un gouvernement représentatif serait arrivée , la première classe et la seconde s’étant occupées ensemble depuis longtemps de l’administration de leur pays , ne se seraient point présentées aux Etats Généraux, l’une avec l’horreur et l’autre avec la passion de l’égalité.
Parce « qu’il n’est rien qui ne soit soumis à quelque inconvénient…rien où l’expérience n’ajoute encore à l’instruction et à la confiance… », Necker ne proposait l’essai de l’Administration Provinciale ou Municipale que dans une seule généralité . Le Berry devait servir de champ d’expérience. L’arrêt du Conseil du 12 juillet 1778 précisait à sa manière que l’Assemblée y durerait autant qu’il plairait à Sa Majesté. La noblesse et le clergé auraient une représentation égale à celle du tiers-état. Mais la délibération serait commune aux trois ordres et les suffrages se compteraient par tête. C’était, par anticipation , le doublement du tiers….
Après Le Berry , Necker fit instituer des Assemblées Provinciales dans les généralités de Grenoble, Moulins et Montauban. Mais l’Assemblée du Dauphiné ne put être constituée. Fort de l’appui du parlement de Paris, l’intendant de Moulins s’opposa à la convocation de l’Assemblée du Boirbonnais. "
Si je comprends bien, ces Assemblées Provinciales étaient autant de répétition des Etats Généraux…
Il ny a pas à dire , Necker avait en main toutes les cartes pour tout orchestrer.
Et il ne s’en est pas gêné , loin de là pour s’en servir !
Reinette a écrit :
Oh mais attention, ces assemblées provinciales ne sont pas plus à Necker, qu'à Turgot, Calonne ou Loménie. Tous ces minsitres vont placer une pierre à cet édifice mais si l'on voit qu'elles sont toujours projetées durant ces différents ministères, c'est qu'on peut raisonnablement penser que Louis XVI y est pour quelque chose !
Au contraire, elles ne sont pas la répétition générale des Etats-Généraux! Elle devaient définitivement les remplacer par une Assemblée nationale (consultative, attention!) crée sur le même modèle que les provinciales. Déjà celles-ci avait le doublement du tiers, comme le fera Louis XVI pour les Etats-Généraux.
Et surtout retirer à jamais les droits législatifs illégitimes que s'étaient octroyés les parlement revenus à leur unique mission judiciaire.
On comprend mieux que les Parlements n'aient pas du tout apprécier cette réforme du pouvoir royal. De plus Louis XVI aurait donné la présidence des assemblées au doyen, même issu du Tiers. Devant la levée de boucliers des privilégiés, il a accepté de l'accorder aux évêques locaux.
Madame de Chimay a écrit :
Merci de votre avis éclairant chère Reinette. Ce n'est pas toujours simple de lire une vie comme celle-là. C'est comme Louis-Philippe , il y a certaines pages qui me " prennent la tête " !
Heureusement que je lis d'autres livres à la fois , parce que sinon....
.
Croyez-vous , chère Reinette, je lis à la vitesse d'un petit escargot ...
"Les Assemblées provinciales de Necker ont une parenté certaine avec le système des municipalités qu’avait élaboré son adversaire. Aux Assemblées provinciales incomberaient la répartition de la levée des impôts , l’entretien et la construction des chemins, le choix des encouragements favorables du Commerce, au travail en général, et aux débouchés de la province en particulier. Le désir de Necker était de voir chaque province dotée d’un système fiscal simplifié qui lui soit particulier car, « La France , composée de 24 millions d’habitants répandus sur des sols différents et soumis à diverses coutumes, ne peut être assujettie aux mêmes genres d’impositions ». Madame de Staël le rappelle : les Assemblées Provinciales semblaient être à son père « le meilleur moyen pour obtenir le consentement volontaire des nobles et du clergé le sacrifice de cette inégalité d’impôts, qui révoltait encore plus la masse de la nation que toute autre distinction ».
Et puisque « les grands seigneurs français n’étaient pas assez instruits , parce qu’ils ne gagnaient rien à l’être …Les Assemblées Provinciales auraient , par degrés , amené les grands seigneurs à primer par leur savoir en administration , comme jadis ils l’emportaient par l’épée, et l’esprit public en France aurait précédé l’établissement des institutions libres.
Les Assemblées Provinciales n’auraient point empêché qu’un jour on ne demandât la convocation des Etats Généraux ; mais du moins, quand l’époque inévitable d’un gouvernement représentatif serait arrivée , la première classe et la seconde s’étant occupées ensemble depuis longtemps de l’administration de leur pays , ne se seraient point présentées aux Etats Généraux, l’une avec l’horreur et l’autre avec la passion de l’égalité.
Parce « qu’il n’est rien qui ne soit soumis à quelque inconvénient…rien où l’expérience n’ajoute encore à l’instruction et à la confiance… », Necker ne proposait l’essai de l’Administration Provinciale ou Municipale que dans une seule généralité . Le Berry devait servir de champ d’expérience. L’arrêt du Conseil du 12 juillet 1778 précisait à sa manière que l’Assemblée y durerait autant qu’il plairait à Sa Majesté. La noblesse et le clergé auraient une représentation égale à celle du tiers-état. Mais la délibération serait commune aux trois ordres et les suffrages se compteraient par tête. C’était, par anticipation , le doublement du tiers….
Après Le Berry , Necker fit instituer des Assemblées Provinciales dans les généralités de Grenoble, Moulins et Montauban. Mais l’Assemblée du Dauphiné ne put être constituée. Fort de l’appui du parlement de Paris, l’intendant de Moulins s’opposa à la convocation de l’Assemblée du Boirbonnais. "
Si je comprends bien, ces Assemblées Provinciales étaient autant de répétition des Etats Généraux…
Il ny a pas à dire , Necker avait en main toutes les cartes pour tout orchestrer.
Et il ne s’en est pas gêné , loin de là pour s’en servir !
Reinette a écrit :
Oh mais attention, ces assemblées provinciales ne sont pas plus à Necker, qu'à Turgot, Calonne ou Loménie. Tous ces minsitres vont placer une pierre à cet édifice mais si l'on voit qu'elles sont toujours projetées durant ces différents ministères, c'est qu'on peut raisonnablement penser que Louis XVI y est pour quelque chose !
Au contraire, elles ne sont pas la répétition générale des Etats-Généraux! Elle devaient définitivement les remplacer par une Assemblée nationale (consultative, attention!) crée sur le même modèle que les provinciales. Déjà celles-ci avait le doublement du tiers, comme le fera Louis XVI pour les Etats-Généraux.
Et surtout retirer à jamais les droits législatifs illégitimes que s'étaient octroyés les parlement revenus à leur unique mission judiciaire.
On comprend mieux que les Parlements n'aient pas du tout apprécier cette réforme du pouvoir royal. De plus Louis XVI aurait donné la présidence des assemblées au doyen, même issu du Tiers. Devant la levée de boucliers des privilégiés, il a accepté de l'accorder aux évêques locaux.
Madame de Chimay a écrit :
Merci de votre avis éclairant chère Reinette. Ce n'est pas toujours simple de lire une vie comme celle-là. C'est comme Louis-Philippe , il y a certaines pages qui me " prennent la tête " !
Heureusement que je lis d'autres livres à la fois , parce que sinon....
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Une fois parvenu à son poste, Necker continue sur la lancée esquissée par Turgot.
Tout d’abord, il fait des coupes sombres dans les budgets : « On le verra aux Finances continuer la réforme administrative entreprise par Turgot en s’attachant à réduire le nombre des agents. . La suppression commencée par Turgot des offices alternatifs des receveurs des tailles est étendue aux teritoires qui constituaient les apanages des princes du sang. Cela ne manquait pas de hardiesse.
Dès juin 1777, il s’attaque aux charges des Intendants des finances . La même année disparaissent de nombreux offices de gardes généraux et collecteurs des amendes des maîtrises d’eaux et forêts. Les receveurs généraux des domaines et bois subissent le même sort . En 1778, Necker réalise la diminution du nombre des Trésoriers . « Comme il est hors du pouvoir de l’administration de porter ses regards sur la vie privée d’un trop grand nombre de personnes, il est essentiel pour les intérêts du roi , qu’un ministre des finances n’ait à fixer son attention que sur un petit nombre de comptables. »
L’année suivante, les receveurs généraux sont réduits de 48 à 12 : '‘Ainsi, nous achevions un ouvrage si conforme à nos vues d’ordre et d’économie , si salutaire aux mœurs , par les obstacles qu’il apporte aux progrès du luxe , et qui , en détruisant ces grands et nombreux moyens de fortune auxquels l’espoir de la faveur suffisait pour prétendre , encouragera davantage à suivre ces carrières pénibles, où les talents et l’étude ne conduisent que lentement à des récompenses modérées : entreprise si souvent indiquée par l’opinion publique et jamais exécutée. »
L’affaire des Receveurs Généraux aiguillonna l’opposition. Les critiques prirent un ton plus vif. Sous le titre, Monsieur Turgot à Monsieur Necker , un libelle insinua que la suppression des receveurs généraux n’avait d’autre but que d’asservir le roi aux banquiers et de rendre Necker « irrenvoyable » : n’avait-il en effet, dans son trousseau , « la clef du soutien des banques ? »
Les receveurs inspirèrent une réplique : Sur l’administration de M. Necker , par un citoyen français. Ils firent mieux en provoquant l’hostilité de Monsieur, comte de Provence. La réduction du nombre des receveurs généraux violait « le droit honorifique » qui appartenait aux princes du sang de nommer aux places de receveurs généraux dans les provinces de leurs apanages . –« Monsieur, je sais que vous avez beaucoup d’ennemis , qu’on cherche à vous dégoûter et à vous contrarier ; mais continuez vos opérations, et soyez sûr que je vous soutiendrai ; comptez sur ma fermeté » lui disait alors Louis XVI. Encouragement donné de bonne foi , mais à se reporter aux précédents , c’était un mauvais présage….
« Les fermiers généraux et leur bureaucratie prolifique n’avaient pas bonne presse . Si la malignité de la légende a noirci non sans abus , la réputation de tous les fermiers , il reste que la para-administration des fermes était , dans son ensemble, frappée d’une imopularité compréhensible . Ses agents étaient arrogants et d’autant plus odieux qu’ils percevaient des droits sur les produits de grande consommation. Pour assurer la défense de ses positions, la para-administration des fermes se retranchait derrière des règlements d’une complication redoutable.
Qu’il s’agisse des vins, des fers, les tarifs , d’une variété et d’une inégalité indéfinies , restaient incompréhensibles au plus grand nombre des assujettis. »La Ferme veille sans cesse à la conservation, à la bonification des droits, à leur extension…L’intelligence des règlements est restée pour ainsi dire dans les bureaux de contrôle, et a acquis aux employés un ascendant qui leur assure toujours l’avantage sur les redevables ». Cette appréciation de Dupin, avocat au parlement de Languedoc , donne le même son que les remontrances de la Cour des Aides , publiées en 1778 : « Chaque homme du peuple est obligé de souffrir journellement les caprices , les hauteurs, les insultes des suppôts de la Ferme…Le code de la Ferme est immense et n’est recueilli nulle part. C’est une science occulte que personne , excepté les financiers, n’a étudiée ni pu étudier. En sorte que le particulier à qui on fait un procès ne peut ni connaître par lui-même la loi à laquelle il est assujetti , ni consulter qui que ce soit : il faut qu’il s’en rapporte au commis même, son adversaire et son persécuteur…Les lois de la Ferme ne sont pas seulement inconnues, elles sont aussi quelquefois incertaines. »
Les procès-verbaux, les amendes , les saisies pleuvaient. C’était à qui ne paierait pas. Au point que la contrebande était à l’honneur. Au point aussi, que les traditions survivant aux réformes et aux révolutions, des psychiâtres d’une compétence spéciale, détecteraient, peut-être , dans certains penchants des modernes à la fraude , une hérédité jadis procréée par les méfaits de la Ferme…
La voie à de profondes réformes avait été traée par Turgot qui s’était fait de la Ferme une ennemie redoutable. La suppression des croupes , c'est-à-dire des pensions, des parts d’intérêts consenties par les fermiers généraux au profit des protégés de la Cour fut confirmée par Necker qui éprouva quelque embarras le jour où il s’aperçut qu’une des croupières n’était autre que Madame Cassini, sœur du marquis de Pezay…
Le directeur des Finances n’irait-il pas plus loin ? Ne substiturait-il pas des régies à toutes les Fermes ? Necker cherchait sa voie. Il la trouva dans la direction habituelle . « On ne savait, lt-on dans la Correspondance Métra, s’il penchait du côté des Fermes ou des Régies : il s’était mis des deux côtés ».
Les droits d’aides sur les boissons, les droits d’octroi, les droits sur les cuirs, le fer, …, firent l’objet d’une régie . Par contre , les gabelles , les traites intérieures, les douanes et le tabac restèrent à une Ferme générale qui , par certains côtés, affectait la forme d’une régie intéressée. »
C’était complexe comme système et finalement , on se dit que Necker a sans doute bien fait de s’y attaquer pour mieux rationaliser …
Calonne a écrit :
Il fallait être super-expert pour s'y retrouver dans le fouillis du système financier de l'époque ! Les impôts étaient affreusement mal répartis, avec certaines provinces exonérées, et d'autres qui payaient "plein pot". Le meilleur exemple reste la fameuse GABELLE, impôt sur le sel : certaines provinces ne la payaient pas, d'autres, oui. Il y avaient les impôts officiels, aux mains de la FERME, les impôts de l'Église (la fameuse dîme) et enfin les impôts seigneuriaux, comme le "champart" (partie des récoltes). Sans oublier les "corvées"... Bref, un incroyable fouillis, sans aucun contrôle, où chacun se servait allégrement... On disait que si le Roi demandait 20 millions, les fermiers en récolteraient 50... Ces fermiers, au nombre de quarante, formaient une classe nouvelle, passant souvent pour des parvenus, des magouilleurs aux mains pleines.
Pas pour rien que les parisiens surnommaient l'hôtel des finances "l'hôtel du déménagement", tant les ministres s'y succédaient rapidement !
Le problème, c'est que personne ne demandait à ces messieurs de réformer le système. Tout ce qu'on attendait d'eux, c'était de faire en sorte que l'État puisse boucler ses fins de mois...
Madame de Chimay a écrit :
"Necker n'aime pas la Cour non seulement en raison des abus qui s'y commettent ou dont elle est le prétexte mais encore parce qu'il porte , dans son ciel de naissance, la constellation de la république genevoise. Encore qu'il méprise la Cour, où on le prend pour un Cagliostro guindé aux formes roides et désagréables", sa fierté d'y avoir accès est celle d'un parvenu. Mais il s'y sent dépaysé . Son immense fortune ne parvient pas à couvrir son origine " plébéienne". Il a la démarche lourde, " un maintien gêné... sans grâce, et jamais il n'en manquait plus que quand il voulait s'en donner ...Sa femme-"l'institutrice" comme on l'appelle -et sa fille , y font figure d'étrangères. Il est de notoriété mondaine que ni la mère ni la fille-laquelle porte des robes dont la " magnificence " n'est pas " exempte de vulgarité"-ne savent s'habiller. Un jour, une certaine toilette de Melle Germaine fera bien rire Marie-Antoinette...Mais un jour aussi , Mme de Staël adressera à la Convention ses courageuses réflexions sur le procès de la reine...."
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Une fois parvenu à son poste, Necker continue sur la lancée esquissée par Turgot.
Tout d’abord, il fait des coupes sombres dans les budgets : « On le verra aux Finances continuer la réforme administrative entreprise par Turgot en s’attachant à réduire le nombre des agents. . La suppression commencée par Turgot des offices alternatifs des receveurs des tailles est étendue aux teritoires qui constituaient les apanages des princes du sang. Cela ne manquait pas de hardiesse.
Dès juin 1777, il s’attaque aux charges des Intendants des finances . La même année disparaissent de nombreux offices de gardes généraux et collecteurs des amendes des maîtrises d’eaux et forêts. Les receveurs généraux des domaines et bois subissent le même sort . En 1778, Necker réalise la diminution du nombre des Trésoriers . « Comme il est hors du pouvoir de l’administration de porter ses regards sur la vie privée d’un trop grand nombre de personnes, il est essentiel pour les intérêts du roi , qu’un ministre des finances n’ait à fixer son attention que sur un petit nombre de comptables. »
L’année suivante, les receveurs généraux sont réduits de 48 à 12 : '‘Ainsi, nous achevions un ouvrage si conforme à nos vues d’ordre et d’économie , si salutaire aux mœurs , par les obstacles qu’il apporte aux progrès du luxe , et qui , en détruisant ces grands et nombreux moyens de fortune auxquels l’espoir de la faveur suffisait pour prétendre , encouragera davantage à suivre ces carrières pénibles, où les talents et l’étude ne conduisent que lentement à des récompenses modérées : entreprise si souvent indiquée par l’opinion publique et jamais exécutée. »
L’affaire des Receveurs Généraux aiguillonna l’opposition. Les critiques prirent un ton plus vif. Sous le titre, Monsieur Turgot à Monsieur Necker , un libelle insinua que la suppression des receveurs généraux n’avait d’autre but que d’asservir le roi aux banquiers et de rendre Necker « irrenvoyable » : n’avait-il en effet, dans son trousseau , « la clef du soutien des banques ? »
Les receveurs inspirèrent une réplique : Sur l’administration de M. Necker , par un citoyen français. Ils firent mieux en provoquant l’hostilité de Monsieur, comte de Provence. La réduction du nombre des receveurs généraux violait « le droit honorifique » qui appartenait aux princes du sang de nommer aux places de receveurs généraux dans les provinces de leurs apanages . –« Monsieur, je sais que vous avez beaucoup d’ennemis , qu’on cherche à vous dégoûter et à vous contrarier ; mais continuez vos opérations, et soyez sûr que je vous soutiendrai ; comptez sur ma fermeté » lui disait alors Louis XVI. Encouragement donné de bonne foi , mais à se reporter aux précédents , c’était un mauvais présage….
« Les fermiers généraux et leur bureaucratie prolifique n’avaient pas bonne presse . Si la malignité de la légende a noirci non sans abus , la réputation de tous les fermiers , il reste que la para-administration des fermes était , dans son ensemble, frappée d’une imopularité compréhensible . Ses agents étaient arrogants et d’autant plus odieux qu’ils percevaient des droits sur les produits de grande consommation. Pour assurer la défense de ses positions, la para-administration des fermes se retranchait derrière des règlements d’une complication redoutable.
Qu’il s’agisse des vins, des fers, les tarifs , d’une variété et d’une inégalité indéfinies , restaient incompréhensibles au plus grand nombre des assujettis. »La Ferme veille sans cesse à la conservation, à la bonification des droits, à leur extension…L’intelligence des règlements est restée pour ainsi dire dans les bureaux de contrôle, et a acquis aux employés un ascendant qui leur assure toujours l’avantage sur les redevables ». Cette appréciation de Dupin, avocat au parlement de Languedoc , donne le même son que les remontrances de la Cour des Aides , publiées en 1778 : « Chaque homme du peuple est obligé de souffrir journellement les caprices , les hauteurs, les insultes des suppôts de la Ferme…Le code de la Ferme est immense et n’est recueilli nulle part. C’est une science occulte que personne , excepté les financiers, n’a étudiée ni pu étudier. En sorte que le particulier à qui on fait un procès ne peut ni connaître par lui-même la loi à laquelle il est assujetti , ni consulter qui que ce soit : il faut qu’il s’en rapporte au commis même, son adversaire et son persécuteur…Les lois de la Ferme ne sont pas seulement inconnues, elles sont aussi quelquefois incertaines. »
Les procès-verbaux, les amendes , les saisies pleuvaient. C’était à qui ne paierait pas. Au point que la contrebande était à l’honneur. Au point aussi, que les traditions survivant aux réformes et aux révolutions, des psychiâtres d’une compétence spéciale, détecteraient, peut-être , dans certains penchants des modernes à la fraude , une hérédité jadis procréée par les méfaits de la Ferme…
La voie à de profondes réformes avait été traée par Turgot qui s’était fait de la Ferme une ennemie redoutable. La suppression des croupes , c'est-à-dire des pensions, des parts d’intérêts consenties par les fermiers généraux au profit des protégés de la Cour fut confirmée par Necker qui éprouva quelque embarras le jour où il s’aperçut qu’une des croupières n’était autre que Madame Cassini, sœur du marquis de Pezay…
Le directeur des Finances n’irait-il pas plus loin ? Ne substiturait-il pas des régies à toutes les Fermes ? Necker cherchait sa voie. Il la trouva dans la direction habituelle . « On ne savait, lt-on dans la Correspondance Métra, s’il penchait du côté des Fermes ou des Régies : il s’était mis des deux côtés ».
Les droits d’aides sur les boissons, les droits d’octroi, les droits sur les cuirs, le fer, …, firent l’objet d’une régie . Par contre , les gabelles , les traites intérieures, les douanes et le tabac restèrent à une Ferme générale qui , par certains côtés, affectait la forme d’une régie intéressée. »
C’était complexe comme système et finalement , on se dit que Necker a sans doute bien fait de s’y attaquer pour mieux rationaliser …
Calonne a écrit :
Il fallait être super-expert pour s'y retrouver dans le fouillis du système financier de l'époque ! Les impôts étaient affreusement mal répartis, avec certaines provinces exonérées, et d'autres qui payaient "plein pot". Le meilleur exemple reste la fameuse GABELLE, impôt sur le sel : certaines provinces ne la payaient pas, d'autres, oui. Il y avaient les impôts officiels, aux mains de la FERME, les impôts de l'Église (la fameuse dîme) et enfin les impôts seigneuriaux, comme le "champart" (partie des récoltes). Sans oublier les "corvées"... Bref, un incroyable fouillis, sans aucun contrôle, où chacun se servait allégrement... On disait que si le Roi demandait 20 millions, les fermiers en récolteraient 50... Ces fermiers, au nombre de quarante, formaient une classe nouvelle, passant souvent pour des parvenus, des magouilleurs aux mains pleines.
Pas pour rien que les parisiens surnommaient l'hôtel des finances "l'hôtel du déménagement", tant les ministres s'y succédaient rapidement !
Le problème, c'est que personne ne demandait à ces messieurs de réformer le système. Tout ce qu'on attendait d'eux, c'était de faire en sorte que l'État puisse boucler ses fins de mois...
Madame de Chimay a écrit :
"Necker n'aime pas la Cour non seulement en raison des abus qui s'y commettent ou dont elle est le prétexte mais encore parce qu'il porte , dans son ciel de naissance, la constellation de la république genevoise. Encore qu'il méprise la Cour, où on le prend pour un Cagliostro guindé aux formes roides et désagréables", sa fierté d'y avoir accès est celle d'un parvenu. Mais il s'y sent dépaysé . Son immense fortune ne parvient pas à couvrir son origine " plébéienne". Il a la démarche lourde, " un maintien gêné... sans grâce, et jamais il n'en manquait plus que quand il voulait s'en donner ...Sa femme-"l'institutrice" comme on l'appelle -et sa fille , y font figure d'étrangères. Il est de notoriété mondaine que ni la mère ni la fille-laquelle porte des robes dont la " magnificence " n'est pas " exempte de vulgarité"-ne savent s'habiller. Un jour, une certaine toilette de Melle Germaine fera bien rire Marie-Antoinette...Mais un jour aussi , Mme de Staël adressera à la Convention ses courageuses réflexions sur le procès de la reine...."
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
" Comme Turgot, Necker entend s'opposer aux faveurs, aux largesses , aux fêtes dispendieuses parce qu'il entend que l'ordre financier le plus strict doit régner dans la " Maison du Roi". Necker veut faire de " l'économie réformatrice le principal instrument de sa direction. En cela, il s'inscrit en droite ligne dans la lignée des fils de Calvin. Ainsi le luxe des tableaux est préférable à celui de la musique et celui de la vaisselle vaut mieux que les feux d'artifice ..."
" Aussitôt que Votre Majesté m'en a donné la permission , je me suis livré à l'examen de toutes les économies raisonnables qu'on pouvait proposer à Votre Majesté , dans les dépenses de sa maison ..." Encore convenait-il que la maison du roi s'acquittât ponctuellement de ses dettes , ce qui à s'en rapporter au marquis d'Argenson , n'était guère dans ses habitudes. En décembre 1776 , Necker fit décider que les dépenses de la maison du roi seraient réglées au comptant. Par cette habileté , il se conciliait les bonnes grâces d'une multitude d'officiers de la maison ( qui ) étaient à la fois fournisseurs , apprêteurs et convives "...et dont il se proposait précisément de supprimer les emplois.
Une centralisation de la comptabilité lui permit de découvrir des dépenses inutiles et compliquées. Un seul trésorier payeur général remplacera les 19 trésoriers de la maison du roi et de celle de la reine. Ce qui n'était pas rien : il diminua l'"article de la bougie" de 400 000 livres par an. On en sera réduit , écrit un nouvelliste , à brûler" les petits bouts ".
Dans la kyrielle des emplois de la paneterie-bouche , il pratiquera en 1780 , des coupes sombres parmi les écuyers de quartier , galopins, garçons-rôtisseurs , gardes-vaisselle , hâteurs de rot , lavandiers, maîtres -queux , marmitons , pâtissiers , potagers , porte-tables ...non sans prévoir que les titulaires des offices supprimés recevraient des indemnités compensatrices. Si la place de galopin ne valait que 8000 livres, celle de lavandier atteignait 60 000 livres...."
Calonne a écrit :
Pour GERMAINE NECKER, future Mme de STAËL, elle avait le malheur d'être "lourde", au propre comme au figuré. Dans une cour raffinée à l'excès, où la moindre faute de goût déclassait son auteur, cela lui a été fatal. Elle faisait vulgaire, fille de parvenu... Les contemporains sont sévères avec elle. Ce sera la même chose sous l'empire, malgré ses succès littéraires et sa célébrité. Elle prendra sa revanche en devenant un grand écrivain.
N'oublions pas également son amitié presque fraternelle pour JULIETTE RECAMIER. A ce propos, un fort beau mot d'esprit de GERMAINE : un ami s'assied entre elle et la très belle Juliette, avant de dire :"on ne saurait être mieux assis, entre l'intelligence et la beauté".
Germaine se penche vers Juliette pour lui dire :"c'est la première fois qu'on me dit que je suis belle"...
Eléonore a écrit :
Necker était aussi un homme extrêmement dur en affaires. Necker s'est beaucoup opposé aux femmes qui quémandaient des places qui pour leurs frères ou leurs maris en se servant de leur nom illustre. "Quest-ce que mille écus pour le roi ? disaient-elles. Mille écus, répondait M. Necker , c'est la taille d'un village.
Malgré la souplesse dont il fit preuve, les inimitiés étaient fatales. Il se les attira surtout lorsqu'il entreprit en 1780 , de réformer les finances de la maison du roi . Dans ses mémoires , le baron de Besenval est catégorique : " Je n'approuve point l'édit qu'il vient de donner pour la Maison du roi. Je pense que le coup est trop tort et qu'il fallait le réserver pour le dernier de tous ceux qu'on dit qu'il médite."
Car, maintenant, le bruit se répandait que Necker projetait le pire. quoi au juste ! Nul ne le savait. Mais les "anti-Necker " prenaient de l'importance . cependant , Necker mettait déjà au net son compte-rendu au roi : " J'ai cru que la seule manière dont Votre Majesté devait être servie, et la seule aussi dont il me convenait de la servir, c'était d'étudier mes devoirs et de les suivre : qu'il n'y avait point d'autre marche digne d'une grande place et d'une âme élevée ; et comme de pareils motifs ont toujours dirigé ma conduite, j'ai espéré qu'un jour ou l'autre , on y rendrait justice, et qu'on saurait distinguer cette fermeté simple, qui conduit les pas d'un administrateur, partout où il y a du bien à faire, de ce fol esprit de prétention qui recherche l'autorité pour le vain plaisir de la déployer."
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Au fond , cette simplification ne pouvait pas faire de mal aux finances du roi...
" Comme Turgot, Necker entend s'opposer aux faveurs, aux largesses , aux fêtes dispendieuses parce qu'il entend que l'ordre financier le plus strict doit régner dans la " Maison du Roi". Necker veut faire de " l'économie réformatrice le principal instrument de sa direction. En cela, il s'inscrit en droite ligne dans la lignée des fils de Calvin. Ainsi le luxe des tableaux est préférable à celui de la musique et celui de la vaisselle vaut mieux que les feux d'artifice ..."
" Aussitôt que Votre Majesté m'en a donné la permission , je me suis livré à l'examen de toutes les économies raisonnables qu'on pouvait proposer à Votre Majesté , dans les dépenses de sa maison ..." Encore convenait-il que la maison du roi s'acquittât ponctuellement de ses dettes , ce qui à s'en rapporter au marquis d'Argenson , n'était guère dans ses habitudes. En décembre 1776 , Necker fit décider que les dépenses de la maison du roi seraient réglées au comptant. Par cette habileté , il se conciliait les bonnes grâces d'une multitude d'officiers de la maison ( qui ) étaient à la fois fournisseurs , apprêteurs et convives "...et dont il se proposait précisément de supprimer les emplois.
Une centralisation de la comptabilité lui permit de découvrir des dépenses inutiles et compliquées. Un seul trésorier payeur général remplacera les 19 trésoriers de la maison du roi et de celle de la reine. Ce qui n'était pas rien : il diminua l'"article de la bougie" de 400 000 livres par an. On en sera réduit , écrit un nouvelliste , à brûler" les petits bouts ".
Dans la kyrielle des emplois de la paneterie-bouche , il pratiquera en 1780 , des coupes sombres parmi les écuyers de quartier , galopins, garçons-rôtisseurs , gardes-vaisselle , hâteurs de rot , lavandiers, maîtres -queux , marmitons , pâtissiers , potagers , porte-tables ...non sans prévoir que les titulaires des offices supprimés recevraient des indemnités compensatrices. Si la place de galopin ne valait que 8000 livres, celle de lavandier atteignait 60 000 livres...."
Calonne a écrit :
Pour GERMAINE NECKER, future Mme de STAËL, elle avait le malheur d'être "lourde", au propre comme au figuré. Dans une cour raffinée à l'excès, où la moindre faute de goût déclassait son auteur, cela lui a été fatal. Elle faisait vulgaire, fille de parvenu... Les contemporains sont sévères avec elle. Ce sera la même chose sous l'empire, malgré ses succès littéraires et sa célébrité. Elle prendra sa revanche en devenant un grand écrivain.
N'oublions pas également son amitié presque fraternelle pour JULIETTE RECAMIER. A ce propos, un fort beau mot d'esprit de GERMAINE : un ami s'assied entre elle et la très belle Juliette, avant de dire :"on ne saurait être mieux assis, entre l'intelligence et la beauté".
Germaine se penche vers Juliette pour lui dire :"c'est la première fois qu'on me dit que je suis belle"...
Eléonore a écrit :
Necker était aussi un homme extrêmement dur en affaires. Necker s'est beaucoup opposé aux femmes qui quémandaient des places qui pour leurs frères ou leurs maris en se servant de leur nom illustre. "Quest-ce que mille écus pour le roi ? disaient-elles. Mille écus, répondait M. Necker , c'est la taille d'un village.
Malgré la souplesse dont il fit preuve, les inimitiés étaient fatales. Il se les attira surtout lorsqu'il entreprit en 1780 , de réformer les finances de la maison du roi . Dans ses mémoires , le baron de Besenval est catégorique : " Je n'approuve point l'édit qu'il vient de donner pour la Maison du roi. Je pense que le coup est trop tort et qu'il fallait le réserver pour le dernier de tous ceux qu'on dit qu'il médite."
Car, maintenant, le bruit se répandait que Necker projetait le pire. quoi au juste ! Nul ne le savait. Mais les "anti-Necker " prenaient de l'importance . cependant , Necker mettait déjà au net son compte-rendu au roi : " J'ai cru que la seule manière dont Votre Majesté devait être servie, et la seule aussi dont il me convenait de la servir, c'était d'étudier mes devoirs et de les suivre : qu'il n'y avait point d'autre marche digne d'une grande place et d'une âme élevée ; et comme de pareils motifs ont toujours dirigé ma conduite, j'ai espéré qu'un jour ou l'autre , on y rendrait justice, et qu'on saurait distinguer cette fermeté simple, qui conduit les pas d'un administrateur, partout où il y a du bien à faire, de ce fol esprit de prétention qui recherche l'autorité pour le vain plaisir de la déployer."
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Au fond , cette simplification ne pouvait pas faire de mal aux finances du roi...
Invité- Invité
Re: Jacques Necker
La nuit, la neige a écrit:
Notre Bombelles fait partie des anti-Necker :
Necker ne revint pas le lendemain du 23 juin 1789 à Versailles . Il n'en était pas parti et ce fut ce même jour que, suivi de la plus vile populace, il alla insulter le Roi jusque dans son appartement. C'est ce même jour que l'indigne traître à son maître, que le bouffi Génevois ( ), osa laisser subsister devant la porte du Contrôle Général le transparent sur lequel on lisait ces paroles : " Vive M. Necker, le dernier soutien de la France opprimée " .
M. Mayer a tort de dire : " Alors parut cette déclaration du 23 juin que vous ( M. Necker ) n'approuvâtes point, parce qu'elle était dans les formes monarchiques ."
Cette déclaration était entièrement convenue avec M. Necker . Il n'en fut que plus coupable de la déjouer en insinuant, par un billet de sa femme à Rabaud de Saint-Etienne " qu'on eût à résister et qu'on ferait céder le Roi " .
( Journal de Bombelles )
La nuit, la neige a écrit:
Bien sûr, il se met en avant.
Mais il ne le fait pas avec du vent : ses travaux et écrits sont reconnus, sa position de banquier de l'Etat n'est pas rien non plus. On l'écoute.
Il apparaît comme LE spécialiste, même s'il en joue certainement.
Quant au salon de Mme Necker, il est à l'origine très littéraire.
Reinette a écrit:
Il avait presque tout le Conseil à dos ; ses collègues ne le considèrent pas comme l'un des leurs !
Du reste, protestant, il ne participe pas au Conseil du roi.
On lui demande de faire de l'or, puisque c'est ce qu'il est supposé savoir faire.
A plusieurs reprises, il signale les dangers d'une telle entreprise !
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Notre Bombelles fait partie des anti-Necker :
Necker ne revint pas le lendemain du 23 juin 1789 à Versailles . Il n'en était pas parti et ce fut ce même jour que, suivi de la plus vile populace, il alla insulter le Roi jusque dans son appartement. C'est ce même jour que l'indigne traître à son maître, que le bouffi Génevois ( ), osa laisser subsister devant la porte du Contrôle Général le transparent sur lequel on lisait ces paroles : " Vive M. Necker, le dernier soutien de la France opprimée " .
M. Mayer a tort de dire : " Alors parut cette déclaration du 23 juin que vous ( M. Necker ) n'approuvâtes point, parce qu'elle était dans les formes monarchiques ."
Cette déclaration était entièrement convenue avec M. Necker . Il n'en fut que plus coupable de la déjouer en insinuant, par un billet de sa femme à Rabaud de Saint-Etienne " qu'on eût à résister et qu'on ferait céder le Roi " .
( Journal de Bombelles )
La nuit, la neige a écrit:
Madame de Chimay a écrit:Mouais ! L'opinion publique, cela se travaille et c'est à ce but là que servait le salon de Madame Necker !!
Bien sûr, il se met en avant.
Mais il ne le fait pas avec du vent : ses travaux et écrits sont reconnus, sa position de banquier de l'Etat n'est pas rien non plus. On l'écoute.
Il apparaît comme LE spécialiste, même s'il en joue certainement.
Quant au salon de Mme Necker, il est à l'origine très littéraire.
Reinette a écrit:
Mais comment ?Mme de Sabran a écrit: N'aurait-il pas pu s'insurger fermement, puisque c'est lui qui tenait les cordons de la bourse ? ou du moins lâcher les fonds de manière plus parcimonieuse ?
Il avait presque tout le Conseil à dos ; ses collègues ne le considèrent pas comme l'un des leurs !
Du reste, protestant, il ne participe pas au Conseil du roi.
On lui demande de faire de l'or, puisque c'est ce qu'il est supposé savoir faire.
A plusieurs reprises, il signale les dangers d'une telle entreprise !
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Mme de Sabran a écrit :
Necker devait tout à Philippe Egalité. Ne peut-on penser que sous couvert de sauver les finances de la royauté , il ait au contraire paralysé celle-ci ( sous couvert de quelques réformes ) et donné à Philippe Egalité les moyens financiers qu'il refusait au roi ( justement sous prétextes de réformes et de faire des économies ). Telle est la grande question que je me pose.
Sur ceci : " " Necker conserve une dette énorme envers le chef de la conspiration , le duc d'Orléans : l'action en faveur de son rappel en 1788.
"Le duc avait mis Necker dans ses intérêts ; il le soutint de tout son crédit contre les artifices de la reine , à qui ce financier refusait de l'argent . Il l'appuya contre les complots des princes confédérés ( allusion au Mémoire des Princes , avril 1789 ) qui avaient juré sa perte. Il l'avait fait nommer directeur -général des finances. Necker ne fut point ingrat, il recommença ses comptes, il en fut quitte pour effacer des zéros, et se trouva dans la possibilité de faire passer au duc d'Orléans , son protecteur, des sommes immenses."
S'il est établi que, sous Louis XVI , le duc d'Orléans reçoit les concours du Trésor royal que Louis XV lui avait retirés, en revanche , exception faite de l'avance de 4 millions par Calonne, aucun autre chiffre n'existe. Le secret de ces transferts reste bien gardé. Enfin cet auteur anonyme témoigne avec insistance : "Il est donc vrai que le duc d'Orléans est l'ami constant de Necker , qui lui fournit constamment tout l'or même celui qu'il ne demande pas". Or, la consigne accordée par Philippe au ministre n'est plus qu'apparente en 1789. A l'inverse , comment ne pas s'interroger sur ces flux financiers?
Pour ses vastes projets, le duc d'Orléans a sans cesse besoin d'argent ; et il ne cache pas cet appétit. Ne voyons rien d'étonnant à ce que Necker , son obligé ait eu quelque complaisance à son égard en couvrant les avances du banquier de la Cour, Laborde de Méréville , en signant ou laissant signer de faux bons d'escompte. Un commis du contrôle général, David , ne s'est-il pas, en outre , livré à la mascarade de la motion du Palais Royal le 26 juin ?
Depuis janvier, le club d'Artaud , au même endroit , ne sert-il pas à Necker de moyen d'information ? Le ministre ne figure t-il pas comme " un ange tutélaire dans les discours et l'esprit de la faction d’agioteurs qui ( fait ) marcher le Palais Royal et les faubourgs de la capitale « ?
Le Trésor royal peut indubitablement se prêter à ces opérations : Sénac de Meilhan , grand ami du maçonnique Prince de Ligne , expose dans ses Considérations sur la richesse et le luxe , publiées en 1789 , que la dette publique est inférieure d’un tiers à celle de 1715, ce qui détruit la colossale erreur de la crise financière aiguë, alimentée par Necker , et grossie par les ennemis du roi. Le même Sénac éclaire bien dans ses écrits la responsabilité de Necker dans les démissions successives du roi . Et , sans les nommer , il désigne quelques personnages postés opportunément dans le vide du pouvoir comme les auteurs des mouvements nécessaires au déclenchement des mécanismes de la Révolution.
Dans le financement des actions du duc d’Orléans , Mirabeau tient les cordons de la bourse. Le comte de Saint Priest , un habitué du Palais Royal et des fêtes champêtres des Mousseaux en témoigne : « C’est avec l’argent de ce prince qu’il fomentait des émeutes à volonté, et même avec jactance et sarcasme. »
Source : Philippe Egalité « Grand maitre « de la Révolution de Hubert La Marle
Nouvelles éditions latines, 1989 , 831 p : 39,50 euros
Extrait de la page 221-222
Extrait de la page 3 du docteur Saiffert où j'avais déjà posté cette réponse
Et aussi sur ceci :
"Seiffert avait acheté , au nom du duc d'Orléans , une maison que celui-ci possédait rue des Bons Enfants à Paris , pour être cédée à un nommé Dufresne, premier commis et confident de Necker. Et " c'est par là que les deux partis ( modéré et avancé ) , divisés en apparence , associés en secret , communiquaient et conspiraient ensemble."
Extrait du livre du docteur Cabanès et extrait de la page 3 du fil sur le docteur Seiffert.
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Necker devait tout à Philippe Egalité. Ne peut-on penser que sous couvert de sauver les finances de la royauté , il ait au contraire paralysé celle-ci ( sous couvert de quelques réformes ) et donné à Philippe Egalité les moyens financiers qu'il refusait au roi ( justement sous prétextes de réformes et de faire des économies ). Telle est la grande question que je me pose.
Sur ceci : " " Necker conserve une dette énorme envers le chef de la conspiration , le duc d'Orléans : l'action en faveur de son rappel en 1788.
"Le duc avait mis Necker dans ses intérêts ; il le soutint de tout son crédit contre les artifices de la reine , à qui ce financier refusait de l'argent . Il l'appuya contre les complots des princes confédérés ( allusion au Mémoire des Princes , avril 1789 ) qui avaient juré sa perte. Il l'avait fait nommer directeur -général des finances. Necker ne fut point ingrat, il recommença ses comptes, il en fut quitte pour effacer des zéros, et se trouva dans la possibilité de faire passer au duc d'Orléans , son protecteur, des sommes immenses."
S'il est établi que, sous Louis XVI , le duc d'Orléans reçoit les concours du Trésor royal que Louis XV lui avait retirés, en revanche , exception faite de l'avance de 4 millions par Calonne, aucun autre chiffre n'existe. Le secret de ces transferts reste bien gardé. Enfin cet auteur anonyme témoigne avec insistance : "Il est donc vrai que le duc d'Orléans est l'ami constant de Necker , qui lui fournit constamment tout l'or même celui qu'il ne demande pas". Or, la consigne accordée par Philippe au ministre n'est plus qu'apparente en 1789. A l'inverse , comment ne pas s'interroger sur ces flux financiers?
Pour ses vastes projets, le duc d'Orléans a sans cesse besoin d'argent ; et il ne cache pas cet appétit. Ne voyons rien d'étonnant à ce que Necker , son obligé ait eu quelque complaisance à son égard en couvrant les avances du banquier de la Cour, Laborde de Méréville , en signant ou laissant signer de faux bons d'escompte. Un commis du contrôle général, David , ne s'est-il pas, en outre , livré à la mascarade de la motion du Palais Royal le 26 juin ?
Depuis janvier, le club d'Artaud , au même endroit , ne sert-il pas à Necker de moyen d'information ? Le ministre ne figure t-il pas comme " un ange tutélaire dans les discours et l'esprit de la faction d’agioteurs qui ( fait ) marcher le Palais Royal et les faubourgs de la capitale « ?
Le Trésor royal peut indubitablement se prêter à ces opérations : Sénac de Meilhan , grand ami du maçonnique Prince de Ligne , expose dans ses Considérations sur la richesse et le luxe , publiées en 1789 , que la dette publique est inférieure d’un tiers à celle de 1715, ce qui détruit la colossale erreur de la crise financière aiguë, alimentée par Necker , et grossie par les ennemis du roi. Le même Sénac éclaire bien dans ses écrits la responsabilité de Necker dans les démissions successives du roi . Et , sans les nommer , il désigne quelques personnages postés opportunément dans le vide du pouvoir comme les auteurs des mouvements nécessaires au déclenchement des mécanismes de la Révolution.
Dans le financement des actions du duc d’Orléans , Mirabeau tient les cordons de la bourse. Le comte de Saint Priest , un habitué du Palais Royal et des fêtes champêtres des Mousseaux en témoigne : « C’est avec l’argent de ce prince qu’il fomentait des émeutes à volonté, et même avec jactance et sarcasme. »
Source : Philippe Egalité « Grand maitre « de la Révolution de Hubert La Marle
Nouvelles éditions latines, 1989 , 831 p : 39,50 euros
Extrait de la page 221-222
Extrait de la page 3 du docteur Saiffert où j'avais déjà posté cette réponse
Et aussi sur ceci :
"Seiffert avait acheté , au nom du duc d'Orléans , une maison que celui-ci possédait rue des Bons Enfants à Paris , pour être cédée à un nommé Dufresne, premier commis et confident de Necker. Et " c'est par là que les deux partis ( modéré et avancé ) , divisés en apparence , associés en secret , communiquaient et conspiraient ensemble."
Extrait du livre du docteur Cabanès et extrait de la page 3 du fil sur le docteur Seiffert.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit :
Mais je m'aperçois que j'ai la réponse à la question que je me posais...
Eléonore a écrit :
Gaaasp ! Si vos sources sont justes, chère Princesse, Necker et Orléans semblaient bien copains comme cochons !!!
Madame de Chimay a écrit :
Chère Madame de Sabran, je m'appuie sur deux auteurs , à savoir Hubert Le Marle et le docteur Cabanès pour le dire.
Eléonore a écrit :
Je n'ai lu ( pour l'instant ) que le second, quoique le premier soit vraiment très tentant aussi !!!
Madame de Chimay a écrit :
Laissez-vous tenter chère Madame de Sabran car il en vaut la peine....Attention, c'est un pavé !
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Mais je m'aperçois que j'ai la réponse à la question que je me posais...
Eléonore a écrit :
Gaaasp ! Si vos sources sont justes, chère Princesse, Necker et Orléans semblaient bien copains comme cochons !!!
Madame de Chimay a écrit :
Chère Madame de Sabran, je m'appuie sur deux auteurs , à savoir Hubert Le Marle et le docteur Cabanès pour le dire.
Eléonore a écrit :
Je n'ai lu ( pour l'instant ) que le second, quoique le premier soit vraiment très tentant aussi !!!
Madame de Chimay a écrit :
Laissez-vous tenter chère Madame de Sabran car il en vaut la peine....Attention, c'est un pavé !
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Madame de Chimay a écrit:Sur ceci : " Necker conserve une dette énorme envers le chef de la conspiration , le duc d'Orléans : l'action en faveur de son rappel en 1788.
Première fois que je lis ça.
Par quel hasard Louis XVI se serait laissé convaincre par...Orléans ?
Nous avons eu cette sorte de débat à d'autres occasions ici : je ne nie pas la possibilité de pointer du doigt et de désigner des complots ou conspirations.
Mais, à mon avis, il faut prendre un peu de hauteur avec les évènements politiques et économiques d'alors qui concourent bien davantage au déroulement des évènements.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, c'est trop long : mais la crise est alors à son top (politique, économique, financière, institutionnelle). C'est une pagaille noire, et beaucoup d'hommes se sont succédés aux Finances depuis le premier départ de Necker.
Sans succès ! La situation empire même !
A tel point que c'est Brienne, lui même, paniqué, qui suggère à Marie-Antoinette le retour de Necker (pressenti comme le seul homme capable du moment) pour rattraper la situation.
L'ambassadeur de Suède lui souffle aussi ce conseil.
Elle y consent, et en accord avec Louis XVI, c'est Mercy Argenteau qui négocie avec Necker les termes de son retour !
Marie-Antoinette et Mercy sont-ils de mèches avec Orléans ? boudoi29
Comment ce dernier peut-il être de ceux qui favorisent son retour ? !
Eléonore a écrit:
C'est vrai ! Nous avons déjà maintes fois discuté cette question . Je savais que vous tiqueriez ! Very Happyla nuit, la neige a écrit:Nous avons eu cette sorte de débat à d'autres occasions ici : je ne nie pas la possibilité de pointer du doigt et de désigner des complots ou conspirations.
Mais, à mon avis, il faut prendre un peu de hauteur avec les événements politiques et économiques d'alors qui concourent bien davantage au déroulement des événements.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, c'est trop long : mais la crise est alors à son top (politique, économique, financière, institutionnelle). C'est une pagaille noire
Cependant les complots et conspirations ne sont plus un secret . Leurs acteurs eux-mêmes les racontent ( toujours dans le sujet Philippe Égalité ).
Et il est indéniable qu'ils ont leur importance dans le déroulement des événements politiques ET économiques ( je pense à la rétention du bled par Orléans, début Octobre, dénoncée par tout le monde )
Mais oui oui, il faut prendre de la hauteur et considérez tout le reste, et la fermentation générale des esprits : la France ne se borne pas à Paris et Versailles .......
......ainsi qu'Artois et la faction Polignac, ce qui les fait tomber d'accord avec Mercy ( pour une fois ! ) comme le rapporte Bombelles ( Est-ce Bombelles ou Besenval ? Il faudrait que je vérifie .... )la nuit, la neige a écrit:
A tel point que c'est Brienne, lui même, paniqué, qui suggère à Marie-Antoinette le retour de Necker (pressenti comme le seul homme capable du moment) pour rattraper la situation.
L'ambassadeur de Suède lui souffle aussi ce conseil.
La nuit, la neige a écrit:
Je ne nie pas une quelconque importance, je la mesure.
Car je le répète, d'autres se succèdent et se cassent les dents (Calonne, Brienne etc.) : le macro (économique, financier et politique) prend, à mon avis, le pas sur les considérations individuelles.
Enfin, c'est une manière de voir les choses après tout.
N'en parlons plus.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Eléonore a écrit :
Bingo, Necker était maçon !!!!!! :n,,;::::!!!:
J'en étais sûre . J'attends les précisions ( que je n'aurai peut-être pas avant vendredi ) !!!!!!
[...]
Voici ce qu'écrit Jolly en début de son livre : " Il est indéniable que Louis Necker à Genève et à Paris -où il était voisin de loge de Mirabeau -fut un " maçon " militant. Sans doute est-il affirmé par E. Lavaquery que Jacques Necker jugea de son intérêt d'accomplir de bonne heure le " rite familial". Mais aucune preuve formelle de son affiliation à une loge parisienne ne semble avoir été produite. par esprit de famille comme aussi pour honorer ses amitiés, il fut probablement , avant 1789 , un " sympathisant " sans plus. C'était jusqu'alors une médiane conforme à sa géométrie . Mais , après 1789 , lors de ses dernières vacances au château de Copper, il dénoncera ce qu'il appelait le " secret des Francs-Maçons"..."
Necker aurait-il pu faire la carrière qu'on lui connaît s'il n'avait pas été franc-maçon ?
J'ai dans ma bibliothèque le livre de M. Bredin. Il faut que je le retrouve ....
Madame de Chimay a écrit:
"D'un autre côté , selon les sources les plus autorisées , Jacques Necker , ministre d'état de Louis XVI , renvoyé le 11 juillet 1789 et rappelé au pouvoir 4 jours plus tard n'a jamais appartenu à la franc-maçonnerie ( voir Alain Le Bihan, Frans-Maçon parisiens du Grand Orient de France au XVIIIe siècle ( 1760-1798 ), Paris , Bibliothèque Nationale, 1973 , P. 225 )"
extrait de :
http://books.google.be/books?isbn=2867814081...
Franc-maçonnerie et politique au siècle des Lumières : Europe-Amériques de
Marie-Cécile Révauger
Presses universitaires de Bordeaux , 2006
Cet auteur a aussi écrit un autre livre :
Le fait maçonnique au XVIIIe siècle en Grande Bretagne et aux Etats-Unis de Marie-Cécile Révauger
Editions maçonniques , 1996, 220 p.
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Bingo, Necker était maçon !!!!!! :n,,;::::!!!:
J'en étais sûre . J'attends les précisions ( que je n'aurai peut-être pas avant vendredi ) !!!!!!
[...]
Voici ce qu'écrit Jolly en début de son livre : " Il est indéniable que Louis Necker à Genève et à Paris -où il était voisin de loge de Mirabeau -fut un " maçon " militant. Sans doute est-il affirmé par E. Lavaquery que Jacques Necker jugea de son intérêt d'accomplir de bonne heure le " rite familial". Mais aucune preuve formelle de son affiliation à une loge parisienne ne semble avoir été produite. par esprit de famille comme aussi pour honorer ses amitiés, il fut probablement , avant 1789 , un " sympathisant " sans plus. C'était jusqu'alors une médiane conforme à sa géométrie . Mais , après 1789 , lors de ses dernières vacances au château de Copper, il dénoncera ce qu'il appelait le " secret des Francs-Maçons"..."
Necker aurait-il pu faire la carrière qu'on lui connaît s'il n'avait pas été franc-maçon ?
J'ai dans ma bibliothèque le livre de M. Bredin. Il faut que je le retrouve ....
Madame de Chimay a écrit:
"D'un autre côté , selon les sources les plus autorisées , Jacques Necker , ministre d'état de Louis XVI , renvoyé le 11 juillet 1789 et rappelé au pouvoir 4 jours plus tard n'a jamais appartenu à la franc-maçonnerie ( voir Alain Le Bihan, Frans-Maçon parisiens du Grand Orient de France au XVIIIe siècle ( 1760-1798 ), Paris , Bibliothèque Nationale, 1973 , P. 225 )"
extrait de :
http://books.google.be/books?isbn=2867814081...
Franc-maçonnerie et politique au siècle des Lumières : Europe-Amériques de
Marie-Cécile Révauger
Presses universitaires de Bordeaux , 2006
Cet auteur a aussi écrit un autre livre :
Le fait maçonnique au XVIIIe siècle en Grande Bretagne et aux Etats-Unis de Marie-Cécile Révauger
Editions maçonniques , 1996, 220 p.
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Invité- Invité
Re: Jacques Necker
Eléonore a écrit:
"Or Necker qui avait l'intuition d'un danger assez imminent , décida de redresser tout à la fois son crédit et celui du trésor. Ce n'était pas inutile. des pamphlets qui faisaient davantage qu'écorcher sa susceptibilité jaillissaient , en nombre, d'un anonymat de plus en plus irrespectueux. Le roi lui-même , ne dédaignait pas de " s'occuper de leur lecture."
En se prolongeant , la guerre de l'Indépendance américaine lassait la confiance . Les emprunts rendant mal ou même ne rendant plus, il avait fallu tabler sur les anticipations, c'est à dire sur les revenus du futur. Necker était le premier à convenir que c'était là une manière d'emprunter dont il était "facile et dangereux d'abuser ". Il importait donc qu'un choc psychologique, redressant le crédit du Trésor et le sien , lui procurât le moyen de réaffirmer la persistance de son génie. A défaut d'une paix extérieure lente à venir, un coup de théâtre servirait ce but à la condition de le bien calculer et d'en diriger savamment les échos.
En janvier 1781 était publié le Compte-rendu au roi par M. Necker...."
Madame de Chimay a écrit:
Alors chère Madame de Sabran, avez-vous reçu ces précisions sur Necker ?
Ah, je brûle d'impatience de vous lire...
Calonne a écrit :
NECKER était suisse, protestant .....et franc-maçon.
Il fut initié à la loge "La Société Symbolique". Tous ses amis Receveurs Généraux ou Grands Financiers étaient à la loge "Les amis réunis". Il est clair que cet aréopage a conduit de nombreuses opérations de grande spéculation et a contribué au financement d'actions publiques et privées (guerre d'indépendance des Etats Unis, mais aucune certitude). Sous Louis XVI, 50 hauts dignitaires de l'administration des finances étaient maçons, ce cercle ayant été préservé puisqu'à l'issue de la révolution, on trouve de nombreux maçons au niveau de la "Trésorerie Nationale".
Sous Bonaparte, Joseph Bonaparte et Cambacérès étaient franc-maçons. C'est ainsi que sous l'empire, les finances étaient là encore la prérogative des initiés.......tradition largement respectée à la Banque de France par la suite.
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Non, je suis formelle : il le fut !!! mais je n'ai pas encore les détails .Madame de Chimay a écrit:Mais aucune preuve formelle de son affiliation à une loge parisienne ne semble avoir été produite. par esprit de famille comme aussi pour honorer ses amitiés, il fut probablement , avant 1789 , un " sympathisant " sans plus.....
"Or Necker qui avait l'intuition d'un danger assez imminent , décida de redresser tout à la fois son crédit et celui du trésor. Ce n'était pas inutile. des pamphlets qui faisaient davantage qu'écorcher sa susceptibilité jaillissaient , en nombre, d'un anonymat de plus en plus irrespectueux. Le roi lui-même , ne dédaignait pas de " s'occuper de leur lecture."
En se prolongeant , la guerre de l'Indépendance américaine lassait la confiance . Les emprunts rendant mal ou même ne rendant plus, il avait fallu tabler sur les anticipations, c'est à dire sur les revenus du futur. Necker était le premier à convenir que c'était là une manière d'emprunter dont il était "facile et dangereux d'abuser ". Il importait donc qu'un choc psychologique, redressant le crédit du Trésor et le sien , lui procurât le moyen de réaffirmer la persistance de son génie. A défaut d'une paix extérieure lente à venir, un coup de théâtre servirait ce but à la condition de le bien calculer et d'en diriger savamment les échos.
En janvier 1781 était publié le Compte-rendu au roi par M. Necker...."
Madame de Chimay a écrit:
Alors chère Madame de Sabran, avez-vous reçu ces précisions sur Necker ?
Ah, je brûle d'impatience de vous lire...
Calonne a écrit :
NECKER était suisse, protestant .....et franc-maçon.
Il fut initié à la loge "La Société Symbolique". Tous ses amis Receveurs Généraux ou Grands Financiers étaient à la loge "Les amis réunis". Il est clair que cet aréopage a conduit de nombreuses opérations de grande spéculation et a contribué au financement d'actions publiques et privées (guerre d'indépendance des Etats Unis, mais aucune certitude). Sous Louis XVI, 50 hauts dignitaires de l'administration des finances étaient maçons, ce cercle ayant été préservé puisqu'à l'issue de la révolution, on trouve de nombreux maçons au niveau de la "Trésorerie Nationale".
Sous Bonaparte, Joseph Bonaparte et Cambacérès étaient franc-maçons. C'est ainsi que sous l'empire, les finances étaient là encore la prérogative des initiés.......tradition largement respectée à la Banque de France par la suite.
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Invité- Invité
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