Jacques Necker

Mme de Sabran a écrit :

Madame de Chimay a écrit: Chère Madame de Sabran,

   Quelles sont vos sources ?

Mes sources ? ... un ami initié !

pou a écrit:Et lui quelles sont ses sources?

Ben écoute, c'est tout simple :  :n,,;::::!!!: Encyclopédie de la Franc Maçonnerie (en vente à la FNAC).  :n,,;::::!!!: 

la nuit, la neige a écrit:Quant au salon de Mme Necker, il est à l'origine très littéraire.

A l'origine , sans doute, mais je crains que le salon de Mme Necker n'ait pas été uniquement littéraire ...... Ce n'est pas moi qui le dis ( je ne m'en souviens plus, j'étais trop petite Wink ), non, c'est le chevalier de Mayer qui cite, dit-il, un journal du temps:

Louis XV était mort à peine qu'on commença e 1774 à lancer des pamphlets contre la Reine , à l'occasion d'un séjour à Marly, où le Roi se fit inoculer, et où elle se promenait avec Mme la duchesse de Chartres; ce pamphlet criminel avait pour titre " Le lever de l'aurore " . La Reine dédaigna de punir . Elle eut tort . Ne pouvant la brouiller avec le Roi, on essaya de la rendre odieuse au peuple .
" La Reine, dit un journal du temps, est le bouc émissaire que l'on charge de tout . Dans les comités que la femme Necker préside, on fait des portraits hideux de la Reine; on rend le Roi ridicule, on le dit incapable de gouverner, et l'on propage ces calomnies parmi le peuple ....."

( Marie-Antoinette, Archiduchesse d'Autriche, Reine de France, ou Causes et tableau de la Révolution , par le chevalier de Mayer )

Reinette a écrit :

C'est sûr que les époux Necker faisaient un travail de sape contre la royauté, lui, aux finances , elle, à travers son salon, donnait dans les médisances et les pamphlets.
Quel couple odieux ! Au fond , ils se ressemblaient !
Sous des dehors sérieux d'austérité , le goût pour une vie de lucre ...


Mme de Sabran a écrit :

Je dois parfois être trop naïve mais j'ai vraiment du mal à imaginer le couple Necker dans ce rôle.
Je ne les porte pas pourtant dans mon cœur.
Mais pour moi, ils font plutôt dans le ridicule, à se croire plus importants qu'ils ne l'étaient vraiment. Enfin pour Jacques. Sa femme et sa fille lui vouaient un culte et le salon était plutôt, il me semble, destiné à lui assurer une grandiose promotion.

Peut-être y a-t-il eu des insultes envers le gouvernement, mais seulement parce que celui qui sauverait tout en était absent.
Je ne crois pas à un véritable travail de sape. Ou alors ils sont encore plus idiots que je l'imagine, puisque c'est scier la branche sur laquelle on est assis.
Les Parlements ont agi de même. Ils ont dû s'en mordre les doigts.
Gageons que Necker en 1790 a senti le vent tourner et est retourné bien piteusement dans ses montagnes. Il avait beau être un des héros de 1789, il, aurait sûrement eu très chaud en 1793.

Un orgueilleux imbécile qui a cru en se valorisant et en abaissant le pouvoir royal, devenir un héros et qui finalement a mis le feu aux poudres. Qu'il n'a en rien cherché à éteindre.
Il n'en vaut pas la peine.

C'est pour ça que je n'ai jamais lu madame de Staël. Gros a priori vis-à-vis de ses parents. Mais il me faudrait tout de même trouver sa défense de Marie-Antoinette.


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Calonne a écrit :

Je partage votre point de vue, chère Reinette : les NECKER me font penser à un couple de parvenus, avide de prestige et de reconnaissance, assez pédants et creux. Mais bon, à mettre à leur crédit : la création de l'hôpital NECKER pour les enfants malades.

Fleurdelys a écrit :

Voici ce que j`ai lu dans le livre Le règne des femmes de Jean Haechler

"Marie Antoinette est prise de frayeur. Elle a deux millions de dettes et ne voudrait pas mourir insolvable ; craignant que Louis XVI ne soit instruit de ses engagements, elle en parle à Necker qui lui répond ne pas pouvoir disposer de l`argent de l`Etat sans en faire l`aveu au Roi. " J`ai, Madame, une fortune de trois millions, j`enploierai deux, si vous me permettez, pour l`acquittement de vos dettes et ce sera entre votre Majesté et moi un secret"

C`est la première fois que je lis que Necker aurait offert de payer la dette de la Reine    et deux millions de dettes... C`est quand même incroyable.
Fleurdelys

La nuit , la neige a écrit :

Qu'est-ce que c'est que cette anecdote ?   
Marie-Antoinette était si peu insolvable que Marie-Thérèse à sa libération va disposer d'une très belle fortune de plusieurs millions que Marie-Antoinette avait envoyé dans une banque belge avant son départ pour Montmédy chez sa sœur Marie-Christine.
Mais il est tellement ancré que Marie-Antoinette était dépensière... Elle l'a été, certes, mais dans sa jeunesse. Plus tard, elle saura gérer sa fortune correctement.
Rien de plus normal!

Madame de Chimay a écrit :

Les Pamphlets contre Necker : Médias et imaginaire politique au XVIIIe siècle de
Léonard Burnand
Editions Classiques Garnier , 2009 : 56,05 euros



Sur le plan politique, le renvoi par le roi , le 11 juillet 1789 du très populaire ministre Necker met le feu aux poudres. Aveuglement ou ingratitude d’un roi qui semble oublier que, alors que personne ne voulait prêter à l’Etat, Necker avait engagé son crédit à hauteur de deux millions , la moitié de sa fortune , et emprunté à son nom !
L’honnête homme , renvoyé, non seulement ne retira pas sa caution , mais il mit un point d’honneur à écrire aux prêteurs qu’il la maintenait ! Geste noble qui ne fut égalé que par celui d’un gentilhomme , M. de Foucaut qui-alors qu’un jour Necker sollicitait un emprunt de trente millions en exposant le dénuement de la France –fit la première proposition d’engager en garantie de cet emprunt les six cent mille livres qui faisaient toute sa fortune !

Source :

Les francs-maçons de la Révolution de
Marcel Auche
Editions de la Hutte, 2009, 382 p


Mme de Sabran a écrit :

Madame de Chimay a écrit: Aveuglement ou ingratitude d’un roi qui semble oublier que, alors que personne ne voulait prêter à l’Etat, Necker avait engagé son crédit à hauteur de deux millions , la moitié de sa fortune , et emprunté à son nom !

Ou réalisme de renvoyer un minsitre des finances qui, au lieu de rétablir les finances comme on le lui demandait, creuse le déficit ! Son passage aux finances est catastrophique, mais puisqu'il ne touche pas à la situation, tous le monde l'aime ! Contrairement à un Turgot, un abbé Terray, très impopulaires, car trop réformateurs.


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Majesté a écrit:La fille de Necker, Germaine, fera parler d'elle sous le nom de madame de Staël... son mari était un ami de Fersen...qui a convoité la main de la future auteure des Réflexions sur le procès de la Reine...

La relation entre Staël et Fersen est un peu compliquée semble-t-il. Les Staël soutenaient le parti constitutionnel. Aussi, Gustave III, se méfiant de son ambassadeur, correspondait avec Louis XVI, par l’intermédiaire de Fersen. Staël était l'ambassadeur de Suède "officiel" et Fersen, l'ambassadeur de Suède "officieux"...

C'est le père de Fersen qui aurait désiré un mariage entre son fils et Germaine Necker . L'intéressé, nullement .

... Il faut dire que Germaine n'était pas une beauté.  

Germaine Necker est une beauté intellectuelle ... pour reprendre les propos de Madame de Polignac dans le film de Jean Delannoy , elle a de grandes clartés en économie politique... et Marie-Antoinette Morgan de conclure : cerveau viril  : 

Bien à vous.

Majesté a écrit:Germaine Necker est une beauté intellectuelle ... .

Ben ... c'est déjà ça !   

Cosmo a écrit:... Il faut dire que Germaine n'était pas une beauté.  

... si, si, vue de dot !   

   

Boni de Castellane avait épousé une jeune-fille pas très gâtée par la nature, mais fort riche .
Il la disait pleine d'agréments vue de dot !  : : : 

Les voici !   

... En effet, elle ressemble à Nicolas Sarkozy.   

En effet...vue de haut

Bien à vous.

Le lot suivant 1194 n'est pas un pastel mais une sanguine, un portrait de Jacques Necker (1732 - 1804), dans un bon cadre à dessin 35 x 26cm ( est. 800-1200 Fch).
Ce portrait est magnifique, en dit long sur une époque qui sait dessiner, il en dit long aussi sur Jacques Necker, devenu gras, tendu, rien à voir avec son portrait par Duplessis.
Espérons que les banquiers de Genève ne laisseront pas partir ce très beau portrait.

Bien à vous.

Merci.
Voilà le visage d’un homme qui semble tourmenté...

... avec un air en coin ...
C'est bizarre, ce regard fuyant et ce sourire retenu .
Je ne lui donnerais pas le Bon Dieu sans confession, moi, à ce gars-là !

Impressionnant !

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Le comte de Turpin avait pris en aversion à peu près tous les ministres du Roi Louis XVI, et surtout M. Necker ; tous ses gens partageaient la malveillance du maître, ainsi qu'il arrive souvent, et son cocher ne manquait jamais l'occasion de passer ou de couper la voiture de ce contrôleur. Un soir, et c'était sur la route de Versailles, le malin cocher reconnaît le carrosse de M. Necker, et prend si bien son temps qu'il l'accroche avec violence. Le ministre, furieux de ce choc inattendu, s'élance à sa portière, et demande avec vivacité quel est le maladroit qui se permet une telle insolence, et si l'on n'a pas vu ses lanternes. — On les a prises pour des vessies, lui répondit M. de Turpin en levant la glace de sa voiture. Le ministre, qui reconnut le vieux comte, s'enfonça dans sa berline et ne parla de rien.


Marquise de Créquy : Souvenirs

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Turpin est un des grands gentilshommes angevins !

Je me souviens avoir évoqué cette affaire lors d'une énigme, évoquée dans Louis XVI de Petitfils.

La Correspondance secrète du 1er octobre 1780 complète l'histoire :

Il me semble, mais il faudrait que je cherche, que Cromot du Bourg reste en place auprès de Monsieur jusqu'au bout.

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Dis-moi, il s'agit bien de Marie François Joseph Maxime Cromot du Bourg, né le 28 avril 1756 à Versailles et mort le 26 avril 1836 dans son château du Bourg-Saint-Léonard dans Orne ?
Jolie visite qui vaut le détour assurément ! :n,,;::::!!!:

Oui !!! Ce n'est pas trop loin de chez toi en plus.

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... non, tout près !

La guide anglaise que nous avions eue est tout à fait charmante. boudoi30

C'est un château "en état". Impressionnant. Malheureusement la commune (toute petite) a du mal à prendre en charge un tel monument regorgeant de trésors.

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Un portrait du Contrôleur Général par Mme de Créquy :


Les premières paroles que l'on ait ouï dire à Paris sur M. Necker ont été des incriminations et des récriminations qui ne s'importaient guère, attendu qu'il était question de son aptitude à certains profits illicites et de son ingratitude envers MM. Thélusson, dont il avait été le commis. Jusque-là personne ne se serait douté de son mérite et de ses vertus. Ensuite on entendit parler des travers de sa femme et de leur engouement pour le philosophisme ; et puis on parla de l'étrange éducation qu'ils donnaient à leur fille ; ensuite on a reparlé de M. Necker à propos de sa lettre au sieur Bouzard, qu'il avait fait insérer dans toutes les gazettes et qui parut un modèle achevé d'arrogance et de niaiserie boursouflée. Je me souviens que le début de cette ridicule épître était Brave homme. Je n'ai appris qu'hier, par l'acclamation publique, avec quelle honnêteté vous vous conduisez.

Cependant le commis était devenu banquier, le banquier financier, le financier millionnaire ; et le vieux Maurepas, qui détestait le bon Turgot, s'ingénia du savoir-faire de ce marchand d'écus pour en user au profit de sa rancune. Le roi Louis XVI avait résisté long-temps à lui faire ouvrir les portes de sa trésorerie, mais le vieux dictateur y mit une persistance inconcevable, une persécution sans exemple. Il obtint premièrement son entrée dans le conseil des finances, et finit par en faire un ministre au roi Très-Chrétien.

Devant Dieu soit son âme !

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