Emma Hart, Lady Hamilton, née Amy Lyons

Je vous conseille la ré-écoute de cette émission de Franck Ferrand, l’incontournable ( : ), au sujet de la sulfureuse Lady Hamilton, et de sa vie romanesque.
Au micro pour l’accompagner : Evelyne Lever.

Pour quelques jours encore, c’est ici : http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/L-INTEGRALE-Lady-Hamilton-1810751/




Allez faire un petit tour par Naples et la cour de Marie-Caroline...  

Alors Evelyne Lever, je veux bien, mais à part elle ? Le rapport ?

Triste fin de vie.... Les anglais sont parfois     

CLIOXVIII a écrit:Triste fin de vie.... Les anglais sont parfois     

Oui.
Du moins a-t-elle connu aussi de belles années : c’est déjà ça de pris !   

Comme pour toutes les courtisanes... Pas de retraite et l'âge est un couperet...

Comtesse Diane a écrit:

Gouverneur Morris a écrit:Alors Evelyne Lever, je veux bien, mais à part elle ? Le rapport ?

Ô solé mio ... ? par rapport à Naples, ...(nan ?  : )
C'est vrai que Dalida, ...   mais sans plus !

Drôle de destin que celui d'Emma ...

Mais non mais avec tout le respect que j'ai pour elle, la bonne connaissance de la vie de la Reine en fait elle l'interlocutrice privilégiée quand il s'agit de parler de sa soeur ?

Nous manquons d'Historiens étrangers.

Merci pour le lien Europe 1, je vais l'écouter au plus vite.
J'avais été bouleversé par le film Lady Hamilton avec Vivien Leigh que j'ai longtemps gardé en VHS.

En voici la bande annonce :


et pour les plus motivés, le film est disponible sur youtube en VO :

Lady Hamilton
(That Hamilton Woman)
1941
d'Alexander Korda
avec Vivien Leigh, Laurence Olivier

Olivier, sponsorisé par kleenex

Olivier a écrit:
Olivier, sponsorisé par kleenex

                   

Olivier !  àè-è\':  J'ai des crampes dans les zygomatiques à cause de vous !!!

Elle est la fille d'un forgeron, Henry Lyons, qui meurt alors qu'elle est âgée de deux mois. Sa mère, Mary Kidd, l'élève à Hawarden, mais sans éducation formelle.

À quinze ans, elle se rend à Londres où, d'abord grisette, elle finit par travailler dans une maison de prostitution.



Sa beauté la fait remarquer par un baronnet qui la prend sous sa protection. Elle participe alors à des soirées polissonnes de l'aristocratie anglaise, au cours desquelles on la fait par exemple monter sur une table habillée de fourrure, prenant des poses lascives.
Une rumeur prétend qu'elle aurait eu une fille avec sir Harry Featherstonehaugh, Emma Carew, envoyée vivre avec sa grand-mère au pays de Galles, où elle demeurera toute sa vie.

Elle fait alors la conquête de Charles Francis Greville, frère du deuxième comte de Warwick.





Celui-ci, après lui avoir fait changer son nom en Emma Hart, la présente au portraitiste George Romney, dont elle devient la muse pendant plus de 10 ans, lui servant de modèle pour une cinquantaine de portraits, dans les costumes les plus divers : Cassandre, Circé, etc. C'est à son contact qu'elle apprendra l'art de prendre des poses, lui donnant un air de beauté grecque.



Charles Greville, comprenant rapidement tout le potentiel que cette jeune femme peut lui apporter en société, va organiser sa bonne éducation. Emma est intelligente et apprend vite.
Emma est à cette époque passionnément amoureuse de Greville. Cet homme l'a sortie de la misère, lui a donné une éducation et lui a fait une place dans la société.
Toutefois, Greville ne partage pas ses sentiments.

L'oncle de Greville, le diplomate sir William Hamilton, ambassadeur d'Angleterre à la cour du roi de Naples, avait déjà fait la connaissance de Emma du temps où il était marié à sa première femme. Mais cet homme bronzé, mince, élancé, d'une grande culture, passionné par l'archéologie était resté auprès de sa première épouse.



À la mort sans descendance de Lady Hamilton, première du nom, Greville a l'idée d'envoyer Emma à Naples, sous prétexte de parfaire son éducation culturelle, mais pour la pousser en réalité dans les bras de son oncle.
Elle est alors reçue avec tous les honneurs par sir William, qui a pris soin de lui aménager une aile somptueuse dans sa villa de Naples.





Ce dernier lui fait une cour assidue, mais sans succès. Emma, dans ses lettres adressées à Charles, jure de ne jamais céder aux avances de l'ambassadeur, et s'offusque des réponses de Greville qui lui conseille le mariage. Elle l'épouse le 6 septembre 1791 à St George's Hanover Square (Londres), devenant lady Emma Hamilton.

Sir William, ambassadeur, doit demander l'agrément de la Reine pour ce mariage, et c'est l'occasion d'un voyage en Angleterre. Emma est accueillie en vraie Lady, ce qui est pour elle un triomphe.
Sur le chemin du retour vers Naples, le couple fait halte à Vincennes où il rencontre le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette, qui sont alors en résidence surveillée. La reine lui confie une lettre destinée à la reine de Naples, sa sœur.
C'est ainsi qu'elle devient une amie proche de la reine Marie-Caroline d'Autriche, épouse de Ferdinand Ier de Naples.



Elle mène alors la vie mondaine et luxueuse de l'épouse d'un l'ambassadeur, et fréquente assidûment la Cour de Naples.

Elle y fait la connaissance de sir Horatio Nelson en 1793, qui vient chercher des renforts pour contrer les Français qui ont commencé à envahir l'Italie du Nord. Il revient à Naples cinq ans plus tard en tant que légende vivante.



Leur relation semble avoir été tolérée et peut-être même encouragée par le vieux sir William, qui avait une grande admiration et un grand respect pour Nelson. Cette relation fait toutefois scandale dans la bonne société anglaise.

Son époux quitte sa fonction à Naples en 1800. Lui et Emma reviennent à Londres.





Emma, enceinte, s'installe au domaine de la ferme Merton, dans le Norfolk, offerte par son amant, Lord Nelson. Elle y donne naissance à Horatia Nelson le 3 janvier 1801.

Sir William, fera son possible pour ignorer l'accouchement et l'enfant, si bien qu'à son décès en 1803, son testament désigne son neveu Charles Greville comme son unique héritier.

Emma ne s'en inquiète guère, tout à son amour pour Horatio Nelson.
Ce dernier, pressé par Fanny, sa femme, à choisir entre ces deux femmes, décide de vivre avec Emma dans la petite maison de Merton.





Après la mort de Nelson en 1805 à la bataille de Trafalgar, Emma ne touche aucun héritage, le frère de Nelson s'étant arrangé pour détruire le codicille la favorisant.
Si Fanny, la femme de Nelson, touchera une partie de l'héritage et Horatia, qui passe alors pour une filleule d'Horatio, touchera une somme modeste, c'est le frère d'Horatio qui est le légataire principal.
Emma se fait passer à cette époque pour la gouvernante de sa fille et ne lui dira jamais qui est sa mère.



Sans héritage ni fortune, continuant pourtant de mener grand train, contrainte de vendre au fur et à mesure ses tableaux, son argenterie, ses meubles précieux, Emma s'endette lourdement en dix ans.
Alcoolique, bouffie, souffrant d'une cirrhose du foie, elle est harcelée par ses créanciers.
Sa correspondance entretenue avec Nelson, dont on ne sait si elle fut volée ou vendue par ses soins, est finalement publiée et fait scandale.

Elle s'enfuit alors à Calais et y meurt d'insuffisance hépato-cellulaire en 1815.
Son corps ne sera jamais rapatrié en Angleterre, comme elle en avait fait la demande.


* Source : Article Lady Hamilton de Wikipédia en français (http://fr.wikipedia.org/wiki/Lady_Hamilton).

La fabuleuse Emma semble n'avoir été incarné que deux fois au cinéma, la première en 1941 où elle avait les traits de Scarlett O'Hara (Vivien Leigh), la seconde en 1968 en 1968 où elle a ceux d'Angélique, Marquise des Anges (Michèle Mercier) ... que font les réalisateurs? Sa vie est un scénario en or ... tant épique que dramatique ou amoureux ...


Bien à vous.

Un scénario en or, c'est sûr.
Il y avait quelques projets récents, mais je ne sais pas s'ils aboutiront ou pas ?
Trop cher à produire aujourd'hui, très probablement.
Ou bien, pourquoi pas une série ?
Anglaise...pitié ! Pardonnez-moi chère comtesse Diane  :




That Hamilton Woman (voir la vidéo proposée par Olivier la page précédente) était alors, dit-on, le film préféré de Winston Churchill !  

Mais était-ce pour la bataille de Trafalgar (franchement pas si mal filmée pour un film de cette époque), ou pour la divinissime Vivien Leigh ?

.....:!,,,!!!:

La nuit, la neige a écrit:
Mais était-ce pour la bataille de Trafalgar (franchement pas si mal filmée pour un film de cette époque), ou pour la divinissime Vivien Leigh ?

.....:!,,,!!!:

Tu l'as dit ! :;\':;\':; boudoi30

Est-ce à cause de ses ailes d'ange empanachées sur son chapeau qu'on a ensuite pensé à Michèle Mercier pour incarner le rôle ? :


Bien à vous.

Notre chère amie et membre disparue, la princesse de Chimay, avait posté dans l'ex forum, toute une biographie sur Lady Hamilton.

Nous nous souvenons qu'elle cherchait à savoir si Emma Hamilton était un agent anglais au service de Pitt.
La perfide Albion à la source de tous les maux ! Son cheval de bataille.... :


Voici quelques titres sélectionnés dans cette bibliographie :

Lady Hamilton : Des bas-fonds de Londres aux palais de Naples
de Monique de Huertas
Pygmalion, 2001




Quatrième de couverture
Née en 1765, fille d'un forgeron anglais et d'une couturière, Emma Lyon ne tarde pas, très jeune, à faire tourner les coeurs par son incomparable beauté qui inspira les plus grands artistes de son temps. « Je confesse que ma misère a eu raison de ma vertu », avoua-t-elle un jour.
Coquette, enjôleuse et d'une générosité sans limite, elle est très vite remarquée par un jeune aristocrate cynique qui s'empresse de la « vendre » à son vieil oncle, ambassadeur de Grande Bretagne au royaume des Deux Siciles.
Celui-ci, pour la garder auprès de lui, s'enhardit à l'épouser. Il la présente à la cour. Elle y subjugue aussitôt la reine Marie-Caroline de Naples qui tient les rênes du pouvoir face à un mari incapable. Voilà Emma propulsée au sommet de la hiérarchie sociale, adulée par tous les grands et informée des plus importantes décisions politiques.

La guerre fait alors rage en Europe contre Napoléon. Et l'un de ses ennemis les plus acharnés est l'amiral anglais Nelson. Entre ce dernier, manchot et borgne, et Emma, resplendissante et courtisée, naît bientôt une passion folle et romantique qui s'épanouit au grand jour.
Mais la mort brutale du marin, à Trafalgar, en 1805, brise le rêve.


Lady Hamilton. L'amour sous le volcan
de Anne Pons et Alain Pons
Nil Editions , 2002



Présentation
Emma, qui a fasciné tant d'écrivains et de cinéastes, incarne le mythe de la pauvre petite fille du XVIIIe siècle qui n'aurait pas quitté le ruisseau où elle était née sans sa beauté, ses talents et son habileté. La "plus belle femme de son temps" connut la gloire dans la Naples de Ferdinand IV, riche d'une vie politique, intellectuelle et artistique exceptionnelle.
Sur tous ces plans, Lord Hamilton, ambassadeur d'Angleterre, son mari, jouait un rôle essentiel. Après la victoire d'Aboukir, l'amiral Nelson entra dans la baie et dans la vie d'Emma pour une longue, fougueuse et scandaleuse passion.
Ils formèrent un ménage à trois qui défraya les chroniques et les cours. Quelques années plus tard, l'Europe et le destin d'Emma allaient basculer.


Et bien évidemment, en toute logique, des romans :

L'Ambassadrice
de Georges Sinoué
(Roman) Calmann-Lévy , 2002



Elle était plus que belle, elle était magnifique. Lady Hamilton, née Emily Lyon, avait l'eau du ciel dans le regard et le feu sur les lèvres. Née le 26 avril 1765, dans un petit hameau naufragé entre le pays de Galles et la mer d'Irlande, elle grandit dans le plus parfait dénuement.
Son père, forgeron de métier, meurt deux mois après la naissance de sa fille. Sa mère, Mary, ne sait ni lire ni écrire.
La petite Emily, surnommée aussi Emma, va pourtant connaître un destin éblouissant. Femme de ménage, vendeuse, serveuse, courtisée par de jeunes nobles oisifs, fille-mère à l'âge de 16 ans, elle gravira, presque à son insu, tous les échelons de la société londonnienne, jusqu'au jour où elle épousera lord William Hamilton, ambassadeur de sa Très Gracieuse Majesté au royaume de Naples.

Il a trente-cinq ans de plus qu'Emily. Il est éperdument amoureux d'elle.
Grâce à lui, la jeune paysanne devenue ambassadrice (elle n'a alors que 23 ans) apprivoise le monde des lettres, de l'art, de la musique et les méandres de la politique. Elle devient la confidente de la reine de Naples, Marie-Caroline, fille de Marie-Thérèse d'Autriche.
Un matin d'automne 1793, une rencontre bouleverse sa vie. Un navire, L'Agamemnon, vient d'arriver en rade de Naples. A son bord, un jeune capitaine. Il s'appelle Horatio Nelson, 35 ans, marié depuis six ans et demi.
Entre la jeune ambassadrice et le futur amiral, c'est le coup de foudre.


Les confessions d'une favorite. Vie de Lady Hamilton
De Alexandre Dumas
Aux éditions du Marais, 1999



Il serait temps de rééditer ce Dumas !!! :::!!!ùùù^^^^:

Majesté a écrit:
Est-ce à cause de ses ailes d'ange empanachées sur son chapeau qu'on a ensuite pensé à Michèle Mercier pour incarner le rôle ? :

Je n'ai jamais vu ce film, mais l'ambiance me semble plus...coquine ! :







La peau de bête, évidemment... boudoi32





Est-ce Marie Caroline, en tenue très décontractée ?

En espanol, le film s'appelle "Les nuits chaudes de Lady Hamilton" (Las noches calidas de Lady Hamilton). Ca m'a coupé toute envie de le chercher... trop peur du nanar. :3895:

Olivier, refroidi

Idem pour la version italienne... :

Mme de Sabran a écrit:
Justement, au sujet de Emma Hamilton, as-tu reçu la biographie de Nelson que tu attendais ?

Pas encore ; j'ai reçu un email, la semaine dernière seulement, m'annonçant enfin sa parution (avec un peu de retard donc).

Et puis je suis actuellement plongé dans cette autre passionnante lecture : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2151-l-imperatrice-cixi-biographie-de-jung-chang

Mme de Sabran a écrit:  Tu nous diras s'il te semble qu'Emma ait sincèrement aimé Nelson ou bien n'ait été que l'instrument mécanisé par Marie-Caroline pour s'assurer, via l'amiral, le soutien sonnant et trébuchant de la perfide Albion ...   contre nous !
C'est la version de Dumas dans la San Felice .

Ces deux là se sont aimés, c'est sûr, même si Horatio n'est peut-être pas le grand amour de sa vie.
Elle a un réel coup de foudre pour le "vainqueur d'Aboukir".
Ils ne se quittent plus, même lors de leur retour en Angleterre (formant une sorte de ménage à trois avec sir Hamilton, décidemment très ouvert d'esprit  :).
Elle aurait pu alors se passer de lui. Tous deux étaient du reste mariés.
Mais non...et au contraire même : elle aura une fille avec lui, qu'elle prénommera Horatia.

Bon ceci dit, depuis toute jeune, Emma a compris que ses charmes étaient son atout principal pour arriver à ses fins avec les hommes.
Ce n'est ni un scoop, ni une nouveauté dans l'histoire des relations humaines, ou celle des amoureux...

La nuit, la neige a écrit:
Ces deux là se sont aimés, c'est sûr, même si Horatio n'est peut-être pas le grand amour de sa vie.
Elle a un réel coup de foudre pour le "vainqueur d'Aboukir".

Ah, je préfère ça !
Quoique, avec un œil en moins, un bras en moins ( and what else ? ), elle ne pouvait l'aimer qu'à demi ...  



boudoi26 boudoi26 boudoi26

A tout prendre, si Marie Caroline souhaitait manipuler un Anglais proche d'Emma...alors autant choisir son mari ! :
Il était l'ambassadeur d'Angleterre à Naples.

Mais la cause napolitaine était acquise : Naples était un port d'une trop grande importance en Méditerranée pour que les Anglais l'abandonnent si facilement aux Français.
Business avant tout, pour nos meilleurs ennemis historiques. boudoi32

Ceci dit, entre un mari ambassadeur, et un amant à la tête de la flotte anglaise en Méditerranée, il est sûr que la petite Emma avait de quoi (si nécessaire) appuyer la cause de Marie-Caroline...

La nuit, la neige a écrit:

Horatio n'est peut-être pas le grand amour de sa vie.

Qui d'autre y avait-il encore ?

Son amour de jeunesse, Greville.

Mais lui l'aimait...à sa manière. Il l'a collée dans les bras de son oncle : Sir Hamilton.  
Cadeau, tonton !

Ah oui, cela me rappelle vaguement quelque chose ... sympa, le neveu !
Et elle ? N'avait-elle pas son mot à dire ?

Disons que lui ne voulait pas d'elle...comme épouse.
Mais, ma foi, le lot de consolation s'avère finalement bien plus avantageux que l'ex. !! :
Devenir femme d'ambassadeur, une lady, pour une femme comme elle (partie d'aussi bas de l'échelle sociale), c'est un exploit comme il y en avait bien peu à cette époque.