Marie-Thérèse Charlotte, dite Madame Royale, duchesse d'Angoulême

Je reconnais aussi des traits Bourbon.  

Le 19 FEVRIER 1796 - VIENNE - en compagnie du DUC DE POLIGNAC
FERSEN la voit passer
"Elle est grande,bien faite, mais elle rappelle plus MADAME ELISABETH que la REINER , son visage est plus formé mais pas changé, elle est blonde, a de jolis pieds, mais marche mal et en dedans, elle a de la grâce et de la noblesse.
En passant elle rougit, nous salua et entrant chez elle se retourna pour nous regarder encore, à ses manières je reconnus sa Mère.

Le 9 MARS 1796 -
Elle a de la noblesse, les grâces et le maintien de Sa Mère et tout ce qu'elle dit était poli et obligeant. Elle m'a aperçu dans la foule, en entrant dans sa chambre, et m'a salué et après lui avoir été présenté, elle m'a dit d'un ton charmant et sensibilité ; je suis bien aise de vous revoir et d'avoir su que vous étiez en sûreté.

Le 12 MARS 1796
Sa conversation est celle d'une personne instruite et qui aurait vécu dans le monde , elle sait parler à chacun des choses qui peuvent l'intéresser, ou qu'il est à portée de savoir et trouve toujours le moyen de dire une chose obligeante.

Le 23 MARS 1796
Elle dit à chacun ce qu'il fallait et y mit une nuance qui les étonna. On vit qu'elle a bien profité des leçons de sa trop malheureuse Mère (il s'agit d'un réception des ministres étrangers).

Le 27 MARS 1796
On nous fit entrer d'abord, il y avait un cercle de 16 à 17 personnes, tant d'hommes que de femmes, tous assis.
MADAME était sur un sofa. Les hommes se levèrent et restèrent debout, elle causait à merveille et sans embarras
avec chacun et souvent la conversation était plus générale.

Elle parla au DUC DE GUICHE de ses enfants, à moi de la SUEDE et jeune roi, de son mariage, sa majorité etc....
etc... le tout avec grâce et esprit. Son visage s'anime en parlant et elle s'embellit alors, son teint est superbe mais elle a moins de SA MERE que de la FAMILLE BOURBON et j'aurais voulu le contraire.


FERSEN n'obtient de rendez-vous privé pour obtenir le remboursement des dettes de VARENNES - l'empereur lui ayant dit
"qu'il était bien fâché de ne pouvoir m'être utile dans cette affaire puisque tout l'argent était à la Princesse de
France et qu'il ne pouvait pas en disposer ; que quand elle serait majeure , elle pourrait faire ce qu'elle voudrait mais qu'à présent , les lois s'opposaient à ce qu'on en dispose".

Il se postait dans les lieux publics où elle pouvait passer ... il l'apercevait " à la promenade où, dit-il,elle me reconnut et me salua avec affabilité."
Mais "MADAME continua toujours à voir du monde, mais je ne l'ai point vue en particulier et je ne sais si je l'obtiendrai".

la Princesse sans doute lassée de ses sollicitations avait fini par refuser de le recevoir en public
"Cela est choquant" écrivait-il le 19 MAI ;

il se console en jouant l'indifférence " il m'est égal que MADAME me distingue ou non. Tous les Français qui l'avaient vue et qui sont tous ceux qui sont ici en avaient été extrêmement mécontents. Elle n'a parlé à aucun et ils commencent à savoir qu'elle a un préjugé contre les émigrés qui ont causé la perte de ses parents et qui agissaient avec les Princes sans avoir égard à eux ; ils sont tous décidés à n'y plus retourner.

Le 31 MAI - le DUC DE POLIGNAC partait pour la RUSSIE, me parla avec amertume de la manière dont MADAME l'avait traité, il en était très affecté et avait les larmes aux yeux .
Il cherchait à en deviner la raison. Je ne pus lui dire que cela venait sûrement de MADAME ELISABETH qui ne les aimait pas.

Le 9 JUIN 1796 FERSEN quitte VIENNE - MADAME dont il avait tracé un si charmant portrait au début de son séjour devenait un modèle "d'insensibilité et de cœur sec" - Elle aurait discuté " le remboursement .... comme un avocat, pour tâcher de ne pas payer".

Elle ne manquait ni d'intelligence , ni de perspicacité -
Le 28 Mai -il écrit "le ferai suivre cette affaire près d'elle, je n'y ai rien négligé : patience, suite, activité, persécutions, j'y ai tout employé".


En un mot qu'elle princesse était à VIENNE ????????
FERSEN connaissait les deux jeunes filles et pouvait d'un mot, en privé, l'obliger à donner les ordres pour le remboursement financier de l'affaire de VARENNES !!!!!!
aucun problème pour le croiser en public, le saluer et lui adresser quelques mots , mais en privé, c'était une autre histoire si nous y rencontrons ERNESTINE LAMBRIQUET !!!!!!!

Patience !!!!!!!nous devrions connaitre la vérité dans quelques temps.

MARIE ANTOINETTE àè-è\': 

Pourquoi ? Avez-vous du nouveau de ce côté ?  

des bribes d'informations !!!!!! le professeur français qui s'occupe du sujet doit rencontrer son collègue autrichien courant MAI lors d'un congrès à BRUXELLES !!!!!

MARIE ANTOINETTE àè-è\': 

Qui est Ernestine Lambriquet???

Est-ce que l'on montrait une fausse princesse à tout le monde à Vienne? Donnez-moi plus de détails, chère Marie-Antoinette, je suis fascinée!

Fersen a bien reconnu Madame à première vue, quand elle passait à la messe, et elle l'aperçut avec le Duc de Guiche qui l'accompagnait; il dit qu'elle avait grandi mais qu'elle n'était pas changée. Elle ressemblait plus à Madame Elisabeth qu'à sa mère, et il voulait le contraire, mais quand elle s'arrêta à sa porte et tourna comme si elle voulait dire quelque chose d'agréable, il reconnut Marie-Antoinette dans les manières et gestes de sa fille.

C'est vrai que les autrichiens la tenait quasiment sous garde; elle n'était pas libre de voir des personnes attachées à ses parents qui cherchaient des audiences privées, et Fersen avait même reçu l'ordre de l'Empereur qui lui défendit d'écrire directement à Madame! A mon avis, on voulait à tout prix éviter des questions sur sa vie au Temple et le sort de Louis XVII.

evelynfarr a écrit:Qui est Ernestine Lambriquet???

Est-ce que l'on montrait une fausse princesse à tout le monde à Vienne? Donnez-moi plus de détails, chère Marie-Antoinette, je suis fascinée!

Voyez notre sujet Madame Royale et la Comtesse des Ténèbres, chère Evelyn !   
Vous y trouverez la thèse qui fait de la comtesse des Ténèbres et Madame Royale une seule et même personne .

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Diadème de la duchesse d'Angoulême (musée du Louvre). Comportant 40 émeraudes serties en or, 1031 brillants de taille ancienne montés sur argent doublé d'or.
Vendu en 1887 à M. Bachruch; collection des comtes de Durham en Angleterre ; acquis par le musée du Louvre en 2002.





Paire de bracelets de la duchesse d'Angoulême (musée du Louvre). Comportant 72 rubis sertis en or, 420 diamants de taille ancienne montés sur argent.
Vendue en 1887 à M. Tiffany; collection Mrs Bradley Martin, New York; comtesse de Craven; legs Claude Menier, 1973.

Je ne sais pas si vous en avez déjà parlé mais je viens de lire une révélation surprenante dans le livre d'Anne Bernet sur la princesse Elisabeth.
Il est dit qu'un jour la Reine tomba de cheval et lorsque Vermond  dit à Madame Royale que sa mère aurait pu être tuée, celle-ci répondit que cela lui était égal, lorsque Vermond lui demanda si elle savait exactement ce qu'était la mort, elle affirma que oui et que s'il en était ainsi elle pourrait faire ce qu'elle voulait !!!  
Je suis très surprise et bien qu'elle n'avait que 4 ans à l'époque cela ne coïncide pas avec ce qu'elle disait de ses parents dans ses mémoires ! Qu'en pensez-vous?

Cette terrible anecdote a déjà été évoquée, oui...
Cela contribue , pour moi, à faire de Marie-Thérèse un être que j'ai du mal à aimer...
Je comprends que cela a pu te choquer !   

Bien à vous.

Au regard de l'histoire, je ne puis rien répondre  mais si cette réaction est vraie de la part de cette enfant, elle est terrible car cette indifférence prononcée si tôt envers sa maman révèle une aversion inquiétante pouvant perturber son équilibre.

Oui Comtesse Diane, n'allons pas trop vite. Certains faits peuvent être totalement apocryphes, surtout concernant l'Histoire de cette famille.
Mais, j'ai lu aussi tant de vilaines choses concernant Mousseline (tendre surnom donné par sa maman à sa fille "adorée", que nous connaissons tous).  

Trianon a écrit:
Mais, j'ai lu aussi tant de vilaines choses concernant Mousseline (tendre surnom donné par sa maman à sa fille "adorée", que nous connaissons tous).  

Ce n'est pas Marie-Antoinette mais le comte d'Artois qui, le premier, a eu l'idée de donner à Madame Royale ce surnom Mousseline, et même, pour être précise: " Mousseline, la sérieuse " , si ma mémoire est bonne .   

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Elle l'est, Eléonore, elle l'est !

Bien à vous.

Emilie du Châtelet a écrit:Il est dit qu'un jour la Reine tomba de cheval et lorsque Vermond  dit à Madame Royale que sa mère aurait pu être tuée, celle-ci répondit que cela lui était égal, lorsque Vermond lui demanda si elle savait exactement ce qu'était la mort, elle affirma que oui et que s'il en était ainsi elle pourrait faire ce qu'elle voulait !!! 

Attention, car nous avons affaire à une enfant de 4 ans ! et la représentation de mort est différente pour un enfant qu'elle ne l'est pour un adulte, c'est pourquoi les enfants ont tant de facilité à en parler. Par ailleurs le statut d'enfant n'existe pas au XVIIIème. Entendre dire d'un enfant de 4 ans que ça ne lui ferait rien de voir sa mère morte, me choque moins qu'entendre un adulte s'adressait à un enfant comme à un adulte en miniature !
Et puis une hypothèse intéressante avait déjà été soulevée comme quoi la petite en répondant froidement se mettait d'une certaine façon dans une position de force, là où elle est censée éprouver de la tristesse et donc une certaine forme de faiblesse, elle répond par l'indifférence. Quand elle dit "elle pourrait faire ce qu'elle voudrait" : elle n'a pas conscience que l'absence par la mort est définitive, elle n'a pas à son âge la maturité de se projeter dans l'avenir. L'intérêt pour elle réside dans l'instant, car la notion de durée ou même les conséquences d'un décès lui sont encore complétement étrangers.

C'est très vrai, l'amour menaçant, ce n'est pas parce que l'enfant dit savoir ce qu'est la mort qu'elle la comprend effectivement... C'est heureux de relativiser l'anecdote ainsi. Il est délicat de prendre ces propos trop au premier degré alors qu'ils devraient être -et avoir été- aténués ...

Bien à vous.

Bon ... cette anecdote est vérifée ou pas finalement ?

Comtesse Diane a écrit:Bon ... cette anecdote est vérifée ou pas finalement ?

Mais bien sûr, hélas .   
Nous la tenons de Marc de Bombelles .
La voici :






Il semble bien que Mousseline la sérieuse ait été un euphémisme pour Mousseline la ronchonne ...  àè-è\': 
Bombelles, gendre de Mme de Mackau, sous-gouvernante des Enfants de France, Bombelles donc revient à maintes reprises sur le caractère très difficile de Madame Royale .

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Mme de Sabran a écrit:

Trianon a écrit:
Mais, j'ai lu aussi tant de vilaines choses concernant Mousseline (tendre surnom donné par sa maman à sa fille "adorée", que nous connaissons tous).  

Ce n'est pas Marie-Antoinette mais le comte d'Artois qui, le premier, a eu l'idée de donner à Madame Royale ce surnom Mousseline, et même, pour être précise: " Mousseline, la sérieuse " , si ma mémoire est bonne .   

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En effet, je me rappelle de "Mousseline, la sérieuse". Mais, j'ignorais que ce charmant nom venait du comte d'Artois.
Merci pour l'information, Eléonore.  
Concernant Madame Royale, j'essaie de la comprendre, de justifier de telles paroles vraiment très méchantes provenant d'une enfant aussi jeune (je n'ai pas tout lu Eléonore.). Aidez-moi, je ne trouve rien d'autre à dire.

Trianon a écrit: Aidez-moi, je ne trouve rien d'autre à dire.

... moi non plus . Il n'y a pas d'âge, pour une petite fille, pour souffrir de l'absence de sa maman.
Même sans comprendre ce qu'est la mort, l'absence définitive .

Il vous suffit de regarder les émissions de télévision SUPER NANNY et comprendre l'attitude de charmants bambins de 3/4 ans qui dirigent les parents et nous sommes au XXI° siècle.
MADAME ROYALE était trop gâtée par les gens de sa Maison et elle était mécontente des ordres stricts donnés par sa Mère pour qu'elle suive le droit chemin, sans caprices
Il en avait été de même pour MADAME ELISABETH qui n'était pas facile en sa prime enfance.

Lorsque je vois des petits enfants faisant des caprices en public  ...
je dis toujours  "il vaut mieux les avoir en photos qu'à la maison en chair et en os "
Certaines fois les fessées se perdent.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Mme de Sabran a écrit:

Comtesse Diane a écrit:Bon ... cette anecdote est vérifée ou pas finalement ?

Mais bien sûr, hélas .      
Nous la tenons de Marc de Bombelles .

 
Merci Eléonore !   
 
Je comprends très bien l'analyse de l'Amour menacant par rapport au raisonnement inconscient d'une toute petite fille
mais comme la "maman" est souvent citée comme étant la source de tous les maux je constate un malaise de cette enfant par son attitude rétive et agressive.
 
Ai-je tort ou raison d'imaginer les choses comme cela ?

Elle devait entendre toute la journée les cancans des membres de sa maison au sujet de la Reine - perfides conversations et grande méchanceté
Une enfant de 4 ans enregistre facilement les médisances et les grave dans son jeune esprit.

MARIE ANTOINETTE àè-è\':

Merci Eléonore, d'avoir posté l'extrait complet du Journal de Bombelles. On y découvre que Mme Royale reprochait à Marie-Antoinette de la délaisser...
Elles avaient des relations difficiles, c'est certain. Le comte d'Hézècques raconte comment la reine lui a supprimés une partie de sa suite, après un énième caprice de sa part. Mme Royale avait obtenu une suite composée d'un ou deux pages et de gardes du corps, pour pouvoir déambuler sans ses parents dans Versailles. Juste avant la Révolution, Marie-Antoinette lui supprime cette suite.  

Je crois que les pires caprices d'un enfant gâté peuvent exaspérer les parents et même leur donner des envies de meurtres, tenez, comme passer le lardon par la fenêtre, c'est humain .  ( Je blague, of course  :  ) Tous les parents craquent un jour ou l'autre, et sortent de leurs gonds . C'est normal.
Mais avec Madame Royale,  nous sommes dans un autre registre .  
Pour que la petite fasse pleurer Marie-Antoinette ( devant les dames de sa maison !!! ), il faut qu'elle la touche au coeur.
Il faut que Marie-Antoinette sente chez sa fille de l'insensibilité au mieux, de la méchanceté au pire, enfin il me semble.

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