Robes du XVIIIe siècle

Voici une mini-conférence sur ces robes; c'est détaillé ! On apprend plein de choses !

Merci, chère Comtesse !
Je regarderai cela .

Prochainement proposée en ventes aux enchères, le 9 mars 2019, chez De Baecque & Associés, à Lyon).
Je cite le descriptif de la maison de vente :



Robe à la française, vers 1760
Lampas fond cannetillé corail broché soie polychrome et fil ondé crème ; largeur de laize de 50 cm.
Décor à rivière aux guirlandes ondulantes de fleurettes, bouquets de roses et fleurs imaginaires.


Image : De Baecque & Associés

Manteau à traîne à deux compères agrafés agrémentés trois pattes bouillonnées, dos plissé à la Watteau, manches en sabot mi-longues ornées de plissé-bouillonné.


Image : De Baecque & Associés

Sur le devant, parements ou falbalas dans la même étoffe, bouillonnés et soulignés d'une fine crête de passementerie méchée dite sourcil de hanneton.
Doublure du corsage en toile, doublures du bas du manteau en taffetas vert et taffetas rayé.


Image : De Baecque & Associés

Jupon sur panier garni devant d'un plissé bouillonné, taillé dans la même étoffe et dans une soierie quadrillée bleue et crème pour les parties les moins visibles afin de permettre l'économie d'une à deux aunes de ce précieux lampas.
Hauteur du jupon devant : 48 cm. Largeur du manteau aux épaules : 39 cm environ, (bel état général, la soie bien crissante, très légère décoloration uniforme sur le dos, coutures défaites sur le jupon). RMH

Conservée dans la même famille depuis le XVIIIe siècle


Image : De Baecque & Associés

Iconographie en rapport :
Portrait de Madame Victoire, Princesse de France, (1765) par Alexandre Roslin (1718-1796) conservé au Musée d'Helsingborg en Suède.
Madame Victoire porte une robe à la mode de la même période, la typologie du décor est la même et les couleurs très proches.

 Source et infos complémentaires : De Baecque & Associés, vente du 9 mars 2019[/quote]


Le portrait évoqué dans le descriptif.
Personnellement, malgré la petite taille de l'image, je ne suis pas vraiment convaincu, mais bon...


Madame Victoire (1733-1799)
Alexandre Roslin
Oil on canvas, 1765
Collection : Helsingborgs Museer, Sweden
Notre sujet : Victoire de France, dite Madame Victoire

Cette robe à la française a vraisemblablement été modifiée pour s'adapter à un tour de taille moins imposant que celui de sa propriétaire d'origine.
En principe le manteau de robe ne flotte pas ainsi autour de la taille et on ne distingue pas très bien sur la photo ce qui se passe en dessous. Le jupon me paraît un peu court aussi.

En effet, il manque pas mal d'épingles ....sans lesquelles impossible de se vêtir au XVIII

Tout à fait, la quantité d'épingles utilisée dans l'habillement des dames de qualité est incroyablement impressionnant, difficilement imaginable de nos jours   .

Dommage que les photos soient de si mauvaise qualité...
Mais enfin, rien que pour tout ce vocabulaire si savant , réservé aux seuls initiés qui se reconnaitront ici. 

Présentées prochainement en vente aux enchères :

- Robe avec caraco dit «Juste à Pierrot»
Epoque Louis XVI vers 1770-1780.
Lampas Dauphine en taffetas bleu ciel et fleurs brochés par la chaîne en Mexicaine.



Le caraco parfois appelé «Juste à la Polonaise» à larges basques plissés, manche en sabot bouillonné souligné d'une frange d'effilé rose, blanc et bleu, lacets sur le devant (accident sur le coté droit)
H: 55 cm
Le jupon, monté à petits plis creux sur le devant, solidaire du dos et d'un empiècement formant «pièce d'estomac» (quelques faiblesses de la soie, remontage postérieur probable).




- Paire de barbes, Bruxelles, lin aux fuseaux, vers 1740- 1760, époque Louis XV.
Décor de cinq compartiments en mandorle renfermant des tiges à fleurs multiples (roses, oeillets, chardons, campanules, tournesol) sur très fin réseau drochel, bordures ornées de rinceaux et cartouches aux modes (grillé, maille à cinq trous).
Superbe exécution et bel état.
Dim: 11 x 70 cm




- Manteau de robe À la française, midi de la France, vers 1780.
Soie, taffetas changeant vert-bronze et vieux rose.
Dos à plis «Watteau», manches longues plaquées à falbala cranté (probables modifications de taille).




- Robe à l'Anglaise en Indienne imprimée, probablement à Jouy, vers 1780.
Toile de fin coton blanc imprimé à la planche en 4 couleurs de garance rouge et violacée, bleu-indigo pinceauté.
Décor de branches fleuries d'espèces exotiques et rinceaux graciles inspirés des planches d'ornemaniste de type Pillement.



Modèle : corsage à compères boutonnés et manches coudées, petits boutons de bois gaînés de fil de soie ivoire sur le poignet, jupe taille haute à plis froncée sur le devant et le dos.
Fermée par un système de lacet-tablier.
Ourlet souligné d'un volant coupé dans l'étoffe (quelques rousseurs et réparations peu visibles).





Bibliographie :
Étoffe attribuée à la manufacture Jouy en Josas répertoriée dans le catalogue de toiles imprimées XVIIIe-XIXe siècle de la Bibliothèque Forney, BF. 181 048 Gilles Pitoiset (1982).

Source et infos complémentaires : Thierry de Maigret - Vente Etoffes, broderies et costumes du XVIe au XXe siècle

Très joli !  Ca me donne envie de renoncer à mes caleçons troués.

Je vous recommande l'excellent site Villa Rosemaine qui propose à la vente des textiles et habits de toutes époques, en particuliers du 18ème siècle. Les photos et descriptifs des pièces et des étoffes sont extrêmement bien documentés avec de nombreux gros plans de très bonne qualité qui permettent de voir précisément la confection des vêtements. Les grands musées pourraient en prendre de la graine !
Villa Rosemaine sera présent au salon des Livres rares et Objets d'Art au Grand Palais de vendredi à dimanche prochain. Le vernissage a lieu demain.

Je viens d'aller sur ce site ; Ca n'est que somptueux !
Un très beau conseil de découverte.

Ma collection de gravures de mode de la fin des années 1780

Du Magasin des Modes nouvelles, françaises et anglaises (1787), Le Cabinet des Modes (1786) et du Journal des Luxus und der Moden (1788)



On peut trouver sur Gallica un volume entier avec les planches :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1025111d/f1.planchecontact

Quel joli ensemble, mon cher Félix, un monsieur perdu au milieu des dames !
Les as-tu achetées volantes ou bien ainsi encadrées ?

Les monsieurs sont denrée rare pour les gravures de mode du 18ème siècle

Je les ai achetées sur un site web français hprints, quand ils vendaient encore des gravures de mode authentiques. Je les ai encadrées moi-même

Comte d'Hézècques a écrit:
Je les ai encadrées moi-même

Alors bravo !  
Et comme Marie-Jeanne, je dirai :  "    "

Très joli Félix. Quel goût exquis que le tien !

Oui c'est bien ces gravures c'est très joli.

Chère Marie Jeanne et autres, ce post est plus approprié pour mes questions. 

Je me lance:

Lorsque des dames et des hommes de la noblesse se déplaçaient pour quelques jours dans un château aux alentours de Versailles, que portaient-ils alors ? 
Il semble que pour le château de Marly il y eut même des tenues spéciales dites de Marly. 
Source Mme Campan. 

Mais ce qui m'interroge au niveau de la mode, c'est plutôt la  sortie à plusieurs chez un ou une amie  en son château.. Hors de la cour. Cela était-il codé comme à Versailles. 

La 2ème question :  Pour les dames, les 3 nœuds noués sur le devant des robes généralement d'une autre couleur étaient ils encore à la mode en 1780 ? 

 3ème question :  Pour les gilets hommes, il semble que le noir ne se portait pas à la cour pour la noblesse ? 

Voilà mes tracas... Lol

Traditionnellement, les femmes portaient le grand habit d'étiquette, chaque jour lors des moments dit de représentations, à Versailles seulement, ou exceptionnellement lors de grandes cérémonies officielles à Paris. Il était réservé aux dames ayant été présentées au roi et à la reine. Après 1780, son usage devint moins fréquent.

La robe à la française était également portée en ville par les dames de condition, y compris par la bourgeoisie. Bien que profondément remaniée par Marie-Antoinette, elle resta d'étiquette à Fontainebleau et à Marly. Sur ce dernier dernier point l'information de Mme Campan est exacte. Mais attention, bien souvent ce qu'elle écrivit à propos de la garde-robe de la reine est erroné, d'où quantité d'idées reçues...

À la cour, hors les moments liés à l'étiquette, les codes vestimentaires conventionnels disparurent au profit des modes nouvelles sous l'impulsion de Marie-Antoinette, en particuliers à partir de 1780. Cependant toute la courtisanerie ne suivait pas, par conservatisme ou par manque de moyen. Idem en ville et ailleurs. Bien que franchement démodée, certaines portaient certainement encore l'échelle de rubans sur la pièce d'estomac. Pour être un peu plus dans le coup, un seul nœud de rubans au milieu du décolleté était préférable !

Le noir était réservé aux deux premières phases des deuils de cour, pour les hommes comme pour les femmes. En cas de deuil familial personnel, on pouvait néanmoins s'habiller de noir pour fréquenter Versailles.

Y'a pas à dire, chère Marie-Jeanne, tu touches ta bille !      ( en langage un peu familier   )

Question supplémentaire. Le gilet noir (le reste étant d'autres couleurs) je crois était réservé aux hommes de métier. Est ce une bonne information.
Donc j'ai une comédienne qui joue Sophie Arnould ayant une échelle de 3 rubans
J'en enlève les deux inférieurs et laisse celui du haut.
Quand à la 2 ème comédienne qui a une échelle de rubans,  elle joue la duchesse d'Aiguillon. Celle-ci est de l'ancien temps et moquée par Sophie Arnould. On est bon ?
Merci pour ces réponses .

Je ne suis pas spécialiste des habillements masculins, mais suppose que votre gilet noir fera l'affaire pour le rôle.

Va pour le nœud de ruban en « parfait contentement » pour Sophie Arnould !
Pour marquer d'avantage la différence, optez pour une plume dans ses cheveux, et pour une petite coiffe à l'ancienne sur la duchesse d'Aiguillon.

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Voilà le gilet homme qui est d'ailleurs plus bleu nuit.