Paris au XVIIIe siècle
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Le pont des Arts, Paris
Gouverneur Morris a écrit:Un petit peu hors période, mais c'est si joli...
Merci à toi, et à la célèbre Galerie J. Kugel de publier sur les réseaux sociaux quelques belles photos de leur sélection d'oeuvres...
L'image est intéressante, car elle nous montre le Pont des Arts, à l'époque où il n'était que la Passerelle des Arts.
Image : Galerie J. Kugel
L'endroit quelques années plus tôt, sans la passerelle (image présentée page précédente).
Le Pont Royal et le Louvre, vus du terre-plein du Pont-Neuf
Alexandre-Jean Noël
Huile sur toile, vers 1780
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Je reprends l'histoire de ce pont (Extraits / d'après le site Wikipedia) :
La passerelle de 1804
Entre 1801 et 1804, une passerelle de neuf arches en fonte réservée aux piétons est construite à l'emplacement de l'actuel pont des Arts : c'est le premier pont métallique de Paris.
Cette innovation est due au Premier consul Napoléon Bonaparte, suivant une réalisation du directeur des Ponts de Paris : Jean-Baptiste Launay, fondeur.
Les ingénieurs Louis-Alexandre de Cessart et Jacques Vincent de Lacroix Dillon conçoivent cette passerelle pour qu'elle ressemble à un jardin suspendu, avec des arbustes, des bacs de fleurs et des bancs.
Promenade du Pont des Arts. / N°21
Dorgez ou Dorgès, graveur
Estampe, XIXe siècle
Image : Musée Carnavalet; Histoire de Paris
Promenade du Pont Ponpon (Pont des Arts)
Estampe anonyme
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le pont modifié de 1852
En 1852, à la suite de l'élargissement du quai de Conti, les deux arches de la rive gauche deviennent une seule arche.
Le pont était soumis à un droit de péage. Ainsi, dans le roman La Rabouilleuse d'Honoré de Balzac, Philippe Bridau « faisait cirer ses bottes sur le Pont-Neuf pour les deux sous qu'il eût donnés en prenant par le pont des Arts pour gagner le Palais-Royal ».
(...)
Vue du Pont des Arts
Louis-Désiré Blanquart-Evrard (éditeur)
Photographie, entre 1851 et 1855
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
En 1976, l'inspecteur général des Ponts et Chaussées rapporte la fragilité de l'ouvrage, principalement due aux bombardements des Première et Seconde Guerres mondiales et à plusieurs collisions de bateaux en 1961 et 1970.
Le pont sera fermé à la circulation en 1977 et s'effondrera effectivement sur 60 mètres en 1979 lors d'un dernier choc avec une barge.
Images : Paris à nu
Le pont est démonté en 1980 ; environ la moitié du pont — quatre arches — est récupérée par la ville de Nogent-sur-Marne.
Après dix ans de stockage, la passerelle est remontée en bord de Marne, près du port de plaisance, où l'on peut la parcourir aujourd'hui. Son inauguration en 1992 est présidée par Jacques Chirac.
Le pont de 1984
Le pont actuel a été reconstruit entre 1981 et 1984 « à l'identique » selon les plans de Louis Arretche, qui a diminué le nombre des arches (sept au lieu de huit), ce qui permet leur alignement sur celles du pont Neuf, tout en reprenant l'aspect de l'ancienne passerelle.
La passerelle a été inaugurée par Jacques Chirac — alors maire de Paris — le 27 juin 1984.
Panorama sur le pont des Arts et l'Institut de France, de nuit.
Image : Benh Lieu Song / Wikipedia
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
Merci pour tous ces détails passionnants !
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
Cette passerelle devait être jolie, du temps de l'Empire, décorée avec ses grandes jardinières et avec la présence de marchands de fleurs.
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
En Espagne à cette époque là on jetait l'eau sale par les fenêtres en même temps qu'on criait " Agua va ! ". Est-ce qu'en France on se débarrassait de l'eau de cette façon, avec quelle formule pour prévenir les gens qui passaient en dessous ?
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Paris au XVIIIe siècle
« Portrait de la statue équestre élevée à Paris, sur le Pont Neuf,
pour la glorieuse mémoire de Henri le Grand, roi de France et de Navarre,
restaurateur de la liberté française ».
Estampe de 1722
Ce fut en 1604, six ans avant la mort de Henri IV, lorsque le feu des guerres civiles était éteint, et que le royaume se trouvait dans l’état le plus prospère, que l’on pensa à élever une statue équestre au roi
Dans ses Essais historiques sur Paris en cinq volumes (1754-1757), l’écrivain et dramaturge Germain Poullain de Saint-Foix (1698-1776) explique que « sous la première, la deuxième et la troisième races des rois jusqu’au règne de Louis XIII, si l’on faisait la statue d’un roi, ce n’était que pour la placer sur son tombeau, ou bien au portail de quelque église, ou de quelque maison royale qu’il avait fait bâtir ou réparer. » Saint-Foix écrit encore que la statue du roi Henri « est la première, et le premier monument général et public de cette espèce, qu’on ait élevé dans Paris à la gloire de nos rois. Je n’aurais mis ni ces trophées d’armes, ni ces esclaves enchaînés aux quatre coins du piédestal, ni ces inscriptions qui sont aux quatre faces à la louange de ce prince : j’aurais mis simplement Henri IV. »
Nul prince, sans doute, n’en était plus digne que celui qui disait au président Jeannin. chargé d’écrire son histoire : « J’entends laisser la vérité en sa franchise ; et la liberté de la dire sans fard et sans artifice » et celui auquel de Thou, le plus véridique de nos historiens, adressait ces paroles : « Si je trahissais la vérité, je ferais tort au rare bonheur de votre règne, qui donne à chacun la liberté de penser ce qu’il veut, et de dire ce qu ’il pense. »
La statue de Henri IV fut commandée à Jean de Bologne, sculpteur du grand-duc Ferdinand Ier. Cet artiste s’occupait alors avec Pierre Tacca, un de ses élèves les plus distingués, de la statue équestre du grand-duc, élevée postérieurement sur la place de l’Annonciade à Florence. Jean de Bologne commença le cheval sur lequel devait être la statue de Henri IV ; mais, cet artiste étant mort en 1608, Pierre Tacca lui succéda dans la charge de sculpteur de la cour, et eut la mission d’achever les travaux de son maître. Il termina le cheval en 1611, et ajourna, pour s’en occuper, d’autres ouvrages qu’il exécutait pour le grand-duc, d’après les ordres mêmes du prince auquel Concini avait adressé des sollicitations à cet égard.
La statue ne fut entièrement achevée qu’en 1613. Le 30 avril, elle fut encaissée et embarquée à Livourne.
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article6334
Fin XVIIIème, Henri IV demeure par excellence la figure emblématique et populaire d'une royauté paternaliste idyllique, et le symbole fort d'une monarchie prospère .
Il connaît même une manière de " revival "
nous dit Sylvie Le Bras-Chauvot, dans son ouvrage Marie-Antoinette l'affranchie .
Mais la Révolution se déchaîne et l'on voudrait bien voir Henri le Grand descendre de son piédestal pour y mettre bon ordre !!!
Le malheureux n'en serait qu'abasourdi ...
Rien ne peut stopper la rage des Sans Culottes .
Le tombeau d'Henri IV lui-même est profané dans la basilique Saint-Denis. Sa statue de la Place Dauphine est basculée et détruite .
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Après que beaucoup d'eau ait coulé sous le Pont Neuf, la monarchie est restaurée .
Comte d'Hézècques a écrit:
Ce dernier tableau n'est toutefois pas peint en 1818, car cette mode des manches gigot n'apparaît qu'à partir de 1825 ...
Comme les autres statues de souverain (Louis XIV place Vendôme et place des Victoires, Louis XV place de la Concorde), le monument dédié à Henri IV sur le Pont-Neuf avait été abattu pendant la Révolution. Dès 1814, on l’a vu, une version en plâtre l'y avait remplacée. On demanda au sculpteur Lemot une nouvelle statue, inaugurée à l’emplacement primitif en 1818, le jour de la Saint-Louis, autre date significative. C’est la cérémonie d’inauguration de ce monument particulièrement symbolique qui est ici représentée : un arc de triomphe blanc, couleur de la monarchie, avec le chiffre d’Henri IV, a été temporairement édifié.Gouverneur Morris a écrit:Quel œil! La toile a été effectivement peinte entre 1840 et 1842. Il s'agit d'une commande de Louis-Philippe à Hippolyte Lecomte pour les musées de Versailles.
Je lui trouve un air étonnamment moderne à cet arc de triomphe !
Cette même année 1818, deux vases de deuxième grandeur, dits de forme étrusque, furent commandés par la Maison du roi à la Manufacture de Sèvres. Le peintre sur porcelaine Jean-Charles Develly (1783-1849) fut chargé d’en réaliser les cartouches centraux. Le sujet s’imposait et il représenta les deux épisodes majeurs de cet événement parisien et national : la foule remplaçant les bœufs épuisés (14 août 1818) et l’inauguration de la statue (25 août 1818).
Ces scènes sont remarquables d’éclat, de vie et de précision. Boquet, modeleur et monteur en bronze, réalisa le travail de ciselure et d’ornementation en bronze doré (anses en forme de dauphins, volutes, culots à feuilles d’acanthe), Boullemier jeune la dorure, Huard la peinture et les ornements, Weydinger le fond. Le premier vase fut d’abord présenté seul à l’exposition des Manufactures royales le 1er janvier 1819, puis avec le second vase en 1820.
Ces deux extraordinaires objets d’art furent envoyés à Pau en 1842, en raison de leur sujet henricien. Ils furent placés dans le salon de réception du premier étage où les visiteurs peuvent toujours les admirer. Avec ces vases, l’exceptionnel savoir-faire des artistes et artisans de la Manufacture de Sèvres magnifiait la légende d’Henri IV et les Bourbons restaurés.
https://chateau-pau.fr/objet/deux-vases-de-forme-etrusque
Dans la tribune placée face au terre-plein et à la place Dauphine, ont pris place les autorités, figurent le roi Louis XVIII, sa famille et notamment sa nièce, la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, ainsi que les membres éminents de la Cour.
Les troupes rendent les armes.
La foule, toutes classes et tous âges confondus, applaudit.
INTERPRÉTATION
La restitution de la statue d’Henri IV faisait partie d’un plan délibéré visant à rendre à Paris son caractère de capitale royale. En succédant au régime napoléonien qui avait édifié divers monuments à sa gloire ou à celle de la France nouvelle, les Bourbons restaurés ne devaient de ne pas être en reste. Outre la statue d’Henri IV, on fit ainsi exécuter une nouvelle statue de Louis XIV place des Victoires. Cet aspect très symbolique de la statuaire monumentale devait être une des caractéristiques de la sculpture publique tout au long du XIXe siècle, en particulier à Paris. On notera néanmoins que le tableau qui commémore cet événement important pour la propagande légitimiste a été exécuté par Lecomte en 1842, à la demande de Louis-Philippe, pour les salles historiques du château de Versailles. Aussi est-il essentiellement narratif et topographique (comme dans le rendu du Paris de l’époque, avec les maisons du quai de la Seine à l’arrière-plan). Si la scène est retracée avec exactitude, aucune anecdote ne vient renforcer la signification politique profonde de l’événement dans la composition du tableau lui-même.
https://www.histoire-image.org/fr/etudes/inauguration-statue-equestre-henri-iv-pont-neuf-25-aout-1818
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Parmi les ouvriers qui ont travaillé sur la statue se trouve un fondeur nommé Mesnel. Celui-ci ne se cache (presque) pas d’avoir des idées plus bonapartistes que royalistes. Des écrits de Voltaire ou Sully affirment alors qu’il aurait caché plusieurs pamphlets hostiles aux Bourbon et une statuette de Napoléon Ier dans le bras gauche d’Henri IV. Le temps passe sans que personne ne prenne au sérieux cette légende plutôt loufoque…
La découverte du trésor
Ce n’est que bien des années plus tard, en 2004, que cette histoire revient sur le devant de la scène. La statue est restaurée et donc fouillée. On y retrouve alors sept boîtes de plomb scellées sur lesquelles est gravé un nom : Mesnel ! À l’intérieur, des textes anti-royalistes, un récit sur le transport et la mise en place de la statue et des écrits biographiques de Voltaire et Sully… Côté matériel, les ouvriers retrouvent une dizaine de médailles illustrant des tranches de vie de la famille royale. Tous ces trésors retrouvés semblent avoir traversé le temps et ravissent les historiens passionnés et Parisiens lambdas que nous sommes !
https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/le-mystere-de-la-statue-dhenri-iv
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Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
la statue équestre de Henri IV de 1818 a été moulé a partir la statue du général Desaix installé place des victoire en 1810 et retire en 1814 , en 1822 fut fondu pour realise la statue d Henri IV du pont Neuf.
nico baku 60- Messages : 26
Date d'inscription : 01/03/2020
Re: Paris au XVIIIe siècle
On est peu de chose ...
Merci, Nico Baku, voilà une intéressante information ( que j'ignorais totalement ) .
Voulez-vous voir le général Desaix encore bien tranquille sur son socle avant éviction musclée ?
( image WIKI )
Statue du général Desaix de Claude Dejoux, érigée sur la place des Victoires à Paris en 1810. Bronze et éléments antiques égyptiens originaux. Refondue en 1814. Eau-forte anonyme conservée au Cabinet des estampes du musée Carnavalet G33302
Le socle est conçu par Lepère. Le petit obélisque de la collection Albani, rapporté de Rome, est aujourd'hui conservé au musée égyptien de Munich.
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Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
Le petit obélisque de la collection Albani, rapporté de Rome, est aujourd'hui conservé au musée égyptien de Munich.
Un obélisque de l'Iséum est signalé au palazzo Cavalieri-Maffei, piazza Branca (auj. piazza Cairoli), puis à la villa Albani, puis semble-t-il envoyé à Paris par Napoléon, puis restauré par Cavaceppi et envoyé à la glyptothèque de Munich, où il se trouve encore.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ob%C3%A9lisque_de_Munich
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Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
Merci Nico baku pour cette précision.
Je cite encore Wiki :
Ériger une nouvelle statue place des Victoires fut l'une des premières décisions du Consulat le 25 novembre 1799. Le premier projet, présenté en 1800 à la suite des morts concomitantes de Jean-Baptiste Kléber et Louis Charles Antoine Desaix consistait en un groupe glorifiant les deux héros militaires. Le 27 septembre 1800, le premier consul Bonaparte posa la première pierre d'un édicule en forme de temple égyptien répondant à la décision d'honorer les deux hommes, mais les travaux ne se firent pas.
Un décret de 1802 supprima Kléber de l'œuvre, officiellement pour une raison artistique, vraisemblablement sur décision politique.
La statue en bronze du général Desaix fut commandée à Claude Dejoux pour érection au centre de la place, sur un piédestal mentionnant les batailles remportées par le général, dû à l'architecte Jean-Arnaud Raymond. Un premier projet représentait Desaix mourant, soutenu par Mars, dieu de la Guerre, mais Bonaparte voulait un homme debout et vaillant.
Vue de la place des Victoires
Janinet Jean-François
Estampe, 1810
Le même, devenu empereur, inaugura le monument le 15 août 1810, jour de fête nationale et religieuse, après dix ans du travail d'un Dejoux vieillissant. La statue faisait cinq mètres et demi de haut, sur un socle de six mètres. Le bras de Desaix désignait le sud-est, c'est-à-dire à la fois l'Italie et l'Égypte, les deux campagnes au cours desquelles il s'était illustré. Un obélisque en granit rose fut adjoint à la composition.
Monument du général Desaix tel qu'il a été projeté, composé et exécuté en modèle pour la place des Victoires en 1806
D'après Dejoux
Estampe, 19e siècle
Image : Bbliopthèque Nationale de France
Sur préconisation de Dominique Vivant Denon, il fut représenté à l'antique, sous la forme du « nu idéalisé et héroïque ». La nudité créa une polémique et la statue fut cachée derrière une palissade de bois au bout d'un mois , puis définitivement retirée de la place en 1814.
Son bronze a été refondu par la suite pour fabriquer la statue équestre d'Henri IV située sur le Pont Neuf.
Statue de Desaix, place des Victoires, 15 août 1810
Andrieu, Bertrand ou Jean-Bertrand (1761-1822), graveur en médailles
Brenet, Nicolas (1770 - 1846), graveur en médailles
Médaille, 1810
Revers de la médaille avec figure héroïque de Desaix debout
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
* Source (extrait) : Wikipedia.fr - Place des Victoires
Je cite encore Wiki :
Ériger une nouvelle statue place des Victoires fut l'une des premières décisions du Consulat le 25 novembre 1799. Le premier projet, présenté en 1800 à la suite des morts concomitantes de Jean-Baptiste Kléber et Louis Charles Antoine Desaix consistait en un groupe glorifiant les deux héros militaires. Le 27 septembre 1800, le premier consul Bonaparte posa la première pierre d'un édicule en forme de temple égyptien répondant à la décision d'honorer les deux hommes, mais les travaux ne se firent pas.
Un décret de 1802 supprima Kléber de l'œuvre, officiellement pour une raison artistique, vraisemblablement sur décision politique.
La statue en bronze du général Desaix fut commandée à Claude Dejoux pour érection au centre de la place, sur un piédestal mentionnant les batailles remportées par le général, dû à l'architecte Jean-Arnaud Raymond. Un premier projet représentait Desaix mourant, soutenu par Mars, dieu de la Guerre, mais Bonaparte voulait un homme debout et vaillant.
Vue de la place des Victoires
Janinet Jean-François
Estampe, 1810
Le même, devenu empereur, inaugura le monument le 15 août 1810, jour de fête nationale et religieuse, après dix ans du travail d'un Dejoux vieillissant. La statue faisait cinq mètres et demi de haut, sur un socle de six mètres. Le bras de Desaix désignait le sud-est, c'est-à-dire à la fois l'Italie et l'Égypte, les deux campagnes au cours desquelles il s'était illustré. Un obélisque en granit rose fut adjoint à la composition.
Monument du général Desaix tel qu'il a été projeté, composé et exécuté en modèle pour la place des Victoires en 1806
D'après Dejoux
Estampe, 19e siècle
Image : Bbliopthèque Nationale de France
Sur préconisation de Dominique Vivant Denon, il fut représenté à l'antique, sous la forme du « nu idéalisé et héroïque ». La nudité créa une polémique et la statue fut cachée derrière une palissade de bois au bout d'un mois , puis définitivement retirée de la place en 1814.
Son bronze a été refondu par la suite pour fabriquer la statue équestre d'Henri IV située sur le Pont Neuf.
Statue de Desaix, place des Victoires, 15 août 1810
Andrieu, Bertrand ou Jean-Bertrand (1761-1822), graveur en médailles
Brenet, Nicolas (1770 - 1846), graveur en médailles
Médaille, 1810
Revers de la médaille avec figure héroïque de Desaix debout
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
* Source (extrait) : Wikipedia.fr - Place des Victoires
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
la statue équestre de louis XIV de la place des victoire a quand a elle été réalise a partir de la statue de Napoléon premier de la colonne vendome démonte en 1814 et remplacé par un drapeau blanc a fleur de lys ( drapeau de la France de 1814 a 1830) la statue a été fondue en 1822 pour la realision de la statue équestre de Louis XIV place des victoire.
nico baku 60- Messages : 26
Date d'inscription : 01/03/2020
Re: Paris au XVIIIe siècle
petite erreur de mon article sur la statue d Henri IV la statue du général Desaix n a pas été fondu en 1822 mais en 1818 .
nico baku 60- Messages : 26
Date d'inscription : 01/03/2020
Re: Paris au XVIIIe siècle
Odes et ballades (1826).Duc d'Ostrogothie a écrit:
Comme les autres statues de souverain (Louis XIV place Vendôme et place des Victoires, Louis XV place de la Concorde), le monument dédié à Henri IV sur le Pont-Neuf a été abattu pendant la Révolution. En 1814, une version en plâtre de la statue de Henri IV l'y remplaça. On demanda au sculpteur Lemot une nouvelle statue, qui fut inaugurée à l’emplacement primitif en 1818, le jour de la Saint-Louis. C'est la statue que l'on peut voir aujourd'hui.
https://marie-antoinette.forumactif.org/t769p25-paris-au-xviiie-siecle?highlight=paris
Victor Hugo (1802-1885)
Le rétablissement de la statue de Henri IV
( extrait )
Eh quoi ! sont-ils donc loin, ces jours de notre histoire
Où Paris sur son prince osa lever son bras ?
Où l'aspect de Henri, ses vertus, sa mémoire,
N'ont pu désarmer des ingrats ?
Que dis-je ? ils ont détruit sa statut adorée.
Hélas ! cette horde égarée
Mutilait l'airain renversé ;
Et cependant, des morts souillant le saint asile,
Leur sacrilège main demandait à l'argile
L'empreinte de son front glacé !
Voulaient-ils donc jouir d'un portrait plus fidèle
Du héros dont leur haine a payé les bienfaits ?
Voulaient-ils, réprouvant leur fureur criminelle,
Le rendre à nos yeux satisfaits ?
Non ; mais c'était trop peu de briser son image ;
Ils venaient encor, dans leur rage,
Briser son cercueil outragé ;
Tel, troublant le désert d'un rugissement sombre,
Le tigre, en se jouant, cherche à dévorer l'ombre
Du cadavre qu'il a rongé.
Assis près de la Seine, en mes douleurs amères,
Je me disais : « La Seine arrose encore Ivry,
Et les flots sont passés où, du temps de nos père,
Se peignaient les traits de Henri.
Nous ne verrons jamais l'image vénérée
D'un roi qu'à la France éplorée
Enleva sitôt le trépas ;
Sans saluer Henri nous irons aux batailles,
Et l'étranger viendra chercher dans nos murailles
Un héros qu'il n'y verra pas. »
Où courez-vous ? — Quel bruit naît, s'élève et s'avance ?
Qui porte ces drapeaux, signe heureux de nos rois ?
Dieu ! quelle masse au loin semble, en sa marche immense,
Broyer la terre sous son poids ?
Répondez... Ciel ! c'est lui ! je vois sa noble tête...
Le peuple, fier de sa conquête,
Répète en chœur son nom chéri.
Ô ma lyre ! tais-toi dans la publique ivresse ;
Que seraient tes concerts près des chants d'allégresse
De la France aux pieds de Henri ?
Par mille bras traîné, le lourd colosse roule.
Ah ! volons, joignons-nous à ces efforts pieux.
Qu'importe si mon bras est perdu dans la foule !
Henri me voit du haut des cieux.
Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire,
Ô chevalier, rival en gloire
Des Bayard et des Duguesclin !
De l'amour des français reçois la noble preuve,
Nous devons ta statue au denier de la veuve,
À l'obole de l'orphelin.
N'en doutez pas, l'aspect de cette image auguste
Rendra nos maux moins grands, notre bonheur plus doux ;
Ô français ! louez Dieu, vous voyez un roi juste,
Un français de plus parmi vous.
Désormais, dans ses yeux, en volant à la gloire,
Nous viendrons puiser la victoire ;
Henri recevra notre foi ;
Et quand on parlera de ses vertus si chères,
Nos enfants n'iront pas demander à nos pères
Comment souriait le bon roi !
( extrait )
Eh quoi ! sont-ils donc loin, ces jours de notre histoire
Où Paris sur son prince osa lever son bras ?
Où l'aspect de Henri, ses vertus, sa mémoire,
N'ont pu désarmer des ingrats ?
Que dis-je ? ils ont détruit sa statut adorée.
Hélas ! cette horde égarée
Mutilait l'airain renversé ;
Et cependant, des morts souillant le saint asile,
Leur sacrilège main demandait à l'argile
L'empreinte de son front glacé !
Voulaient-ils donc jouir d'un portrait plus fidèle
Du héros dont leur haine a payé les bienfaits ?
Voulaient-ils, réprouvant leur fureur criminelle,
Le rendre à nos yeux satisfaits ?
Non ; mais c'était trop peu de briser son image ;
Ils venaient encor, dans leur rage,
Briser son cercueil outragé ;
Tel, troublant le désert d'un rugissement sombre,
Le tigre, en se jouant, cherche à dévorer l'ombre
Du cadavre qu'il a rongé.
Assis près de la Seine, en mes douleurs amères,
Je me disais : « La Seine arrose encore Ivry,
Et les flots sont passés où, du temps de nos père,
Se peignaient les traits de Henri.
Nous ne verrons jamais l'image vénérée
D'un roi qu'à la France éplorée
Enleva sitôt le trépas ;
Sans saluer Henri nous irons aux batailles,
Et l'étranger viendra chercher dans nos murailles
Un héros qu'il n'y verra pas. »
Où courez-vous ? — Quel bruit naît, s'élève et s'avance ?
Qui porte ces drapeaux, signe heureux de nos rois ?
Dieu ! quelle masse au loin semble, en sa marche immense,
Broyer la terre sous son poids ?
Répondez... Ciel ! c'est lui ! je vois sa noble tête...
Le peuple, fier de sa conquête,
Répète en chœur son nom chéri.
Ô ma lyre ! tais-toi dans la publique ivresse ;
Que seraient tes concerts près des chants d'allégresse
De la France aux pieds de Henri ?
Par mille bras traîné, le lourd colosse roule.
Ah ! volons, joignons-nous à ces efforts pieux.
Qu'importe si mon bras est perdu dans la foule !
Henri me voit du haut des cieux.
Tout un peuple a voué ce bronze à ta mémoire,
Ô chevalier, rival en gloire
Des Bayard et des Duguesclin !
De l'amour des français reçois la noble preuve,
Nous devons ta statue au denier de la veuve,
À l'obole de l'orphelin.
N'en doutez pas, l'aspect de cette image auguste
Rendra nos maux moins grands, notre bonheur plus doux ;
Ô français ! louez Dieu, vous voyez un roi juste,
Un français de plus parmi vous.
Désormais, dans ses yeux, en volant à la gloire,
Nous viendrons puiser la victoire ;
Henri recevra notre foi ;
Et quand on parlera de ses vertus si chères,
Nos enfants n'iront pas demander à nos pères
Comment souriait le bon roi !
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Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
Nous avons déjà posté dans ce sujet quelque-unes des vues de Paris dessinées par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, ou encore ici...
L'habitat parisien au 18e siècle - Les maisons sur les ponts de Paris
...où nous précisions :
Sera prochainement présenté, en vente aux enchères :
NICOLAS JEAN BAPTISTE RAGUENET (1715-1793)
Paris, le pont de la Tournelle et le chevet de Notre-Dame
Toile marouflée sur carton
Signé à droite et daté 1757
Sans cadre Hauteur : 32 cm Largeur : 60 cm
Note au catalogue :
Formé par son père, Jean-Baptiste Raguenet, est membre de l’Académie de Saint-Luc, Jean-Baptiste-Nicolas Raguenet se spécialisa dans les vues de Paris. La majorité de ses œuvres se concentrent sur les berges de la Seine et les rues alentour.
Ses tableaux figent des perspectives exactes d’un Paris en transformation perpétuelle. Entre 1700 et 1800 Paris fit place à de nombreux projets transformant une ville médiévale en une ville moderne.
Le tableau est l’image d’un Paris aujourd’hui disparu. La perspective semble être prise à partir de l’Île Louviers, qui prit le nom du quai Henri IV à partir du 19e siècle.
La vue donne sur le pont de la Tournelle, qui connecte Paris avec l’Île Saint-Louis, et l’Île de la Cité en arrière-plan avec la cathédrale de Notre-Dame.
A gauche, on peut apercevoir l’arche de la porte Saint-Bernard, dit aussi porte de la Tournelle, et son château qui fut détruit en 1787. Le bâtiment sur l’Île Saint-Louis est l’Hôtel de Bretonvillers, majoritairement détruit en 1874.
* Source et infos complémentaires : Osenat Versailles - vente Les grands siècles (19 juin 2021)
A suivre, une brève histoire de quelques éléments de cette composition...
L'habitat parisien au 18e siècle - Les maisons sur les ponts de Paris
...où nous précisions :
Mme de Sabran a écrit:
(...) Il consacre alors l'essentiel de son œuvre à des vues de Paris (74 des 86 tableaux et dessins qui sont actuellement connus de lui), et notamment de la Seine. Cet artiste, qui a fait de l’espace entre le quai Saint-Bernard et le port Saint-Nicolas son atelier, a été appelé « Canaletti parisien ». D'une grande rigueur dans l'usage de la perspective, ses tableaux manifestent une précision quasi photographique, ce qui leur confère un certain intérêt documentaire.
(...)
À partir des années 1760, nombre de collectionneurs parisiens, et quelques collectionneurs étrangers, dont l’Anglais Horace Walpole, acquièrent ses toiles. En 1762, la marquise de Pompadour lui commande deux vues de son château de Menars.
Plusieurs de ses œuvres sont acquises par le musée Carnavalet en 1882, lorsque Jules Cousin en était le directeur, auprès de l'établissement des bains de la Samaritaine. Le musée en possède actuellement au moins vingt-six.
Sera prochainement présenté, en vente aux enchères :
NICOLAS JEAN BAPTISTE RAGUENET (1715-1793)
Paris, le pont de la Tournelle et le chevet de Notre-Dame
Toile marouflée sur carton
Signé à droite et daté 1757
Sans cadre Hauteur : 32 cm Largeur : 60 cm
Note au catalogue :
Formé par son père, Jean-Baptiste Raguenet, est membre de l’Académie de Saint-Luc, Jean-Baptiste-Nicolas Raguenet se spécialisa dans les vues de Paris. La majorité de ses œuvres se concentrent sur les berges de la Seine et les rues alentour.
Ses tableaux figent des perspectives exactes d’un Paris en transformation perpétuelle. Entre 1700 et 1800 Paris fit place à de nombreux projets transformant une ville médiévale en une ville moderne.
Le tableau est l’image d’un Paris aujourd’hui disparu. La perspective semble être prise à partir de l’Île Louviers, qui prit le nom du quai Henri IV à partir du 19e siècle.
La vue donne sur le pont de la Tournelle, qui connecte Paris avec l’Île Saint-Louis, et l’Île de la Cité en arrière-plan avec la cathédrale de Notre-Dame.
A gauche, on peut apercevoir l’arche de la porte Saint-Bernard, dit aussi porte de la Tournelle, et son château qui fut détruit en 1787. Le bâtiment sur l’Île Saint-Louis est l’Hôtel de Bretonvillers, majoritairement détruit en 1874.
* Source et infos complémentaires : Osenat Versailles - vente Les grands siècles (19 juin 2021)
A suivre, une brève histoire de quelques éléments de cette composition...
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
Comme convenu, voici donc une petite évocation historique du pont dessiné ci-dessus...
Le pont de la Tournelle
Le terme de « tournelle » provient de la présence en cet endroit au XIIe siècle d'une tourelle de l'enceinte de Philippe Auguste remplacée par la suite par un petit château.
Cela rappelle l'endroit où fut déposée la châsse de Sainte Geneviève avant son transfert à l'église Saint-Étienne-du-Mont.
Le site du pont de la Tournelle, qui relie l'île Saint-Louis à la rive gauche, a connu de nombreux ouvrages successifs.
Dès le Moyen Âge, il y existait un pont en bois, maintes fois reconstruit, jusqu'à être à moitié emporté par une inondation le 21 janvier 1651. C'est probablement celui visible sur cette vue du XVIIe siècle :
Le chevet de Notre-Dame, le pont de la Tournelle et l'île Saint-Louis, durant un incendie.
Anonyme
Huile sur toile, vers 1640
Image : Musée Carnavalet, ville de Paris
Note du musée :
Le pont de la Tournelle en bois est probablement celui bâti en 1638, après la disparition d'un pont précédent, également en bois, emporté par les flots. Ce nouveau pont disparut à son tour, à la suite d'une autre crue de la Seine, en 1651. Cela permet de dater le tableau des années 1640. On n’a pas trace d’un incendie sur l’île Saint-Louis durant cette période.
Un autre pont en maçonnerie de pierres fut reconstruit en 1656, il était composé de six arches en plein cintre de faible portée qui rendaient la navigation difficile.
C'est alors sur le pont de la Tournelle que l’administration y mesure le niveau des crues au centre de Paris, notamment la crue centennale du 27 février 1658 (cote de 8,81 m), et celle du 26 décembre 1740 (cote de 7,90 m).
Vue du pont de la Tournelle, de l'isle Louviers et d'une partie du quai Saint-Bernard, prise du côté de la Rapée en 1780
Attribué à Lacombe
Dessin, vers 1780
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Voici une autre vue du même Raguenet : au loin, toujours le pont de la Tournelle, mais vu cette fois-ci en aval, depuis la rive gauche du fleuve :
Le Palais de l'archevêché, vue de la rive gauche
Nicolas Jean-Baptiste Raguenet
Huile sur toile, signé et daté : Raguenet / 1756
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Commentaire historique
Le square Jean XXIII qui borde la Seine depuis la pointe de l'île de la Cité jusqu'au pont au Double se trouve à l'emplacement du palais de l'Archevêché. La première demeure de l'évêque de Paris était située vers cet endroit, au chevet de l'église Saint-Etienne qui précéda la cathédrale Notre-Dame, bâtie à partir de 1161 par Maurice de Sully. Le palais épiscopal comportait deux chapelles et des salles dont certaines pour l'Officialité.
Le palais fut modifié à plusieurs reprises avant la Révolution, et servit, pendant la Révolution à des usages divers. En 1802, le cardinal de Belloy reprit possession du palais et le fit restaurer. Il fut saccagé et incendié en 1831 et démoli pour être remplacé, en 1837, par un jardin. La sacristie et le presbytère actuels furent construits par Viollet-le-Duc et Lassus, de 1845 à 1850.
Le pont sera élargi et pourvu de trottoirs en 1845 seulement.
Panorama de Paris pris des tours de l'église Notre-Dame, Paris.
Vue sur la pointe orientale de l'Ile Saint-Louis et sur le 5ème arrondissement. On voit le pont le l'Archevêché et le pont de la Tournelle.
Anonyme
Photographie, entre 1852 et 1858
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Notre Dame et le pont de la Tournelle, 1907
Henri Chapelle
Dessin, 1907
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Enfin, après la crue de 1910, la préfecture de la Seine décide finalement la destruction de pont précedemment élargi et la reconstruction d'un nouveau pont.
La Seine au Pont des Tournelles Inondations 1910
Image : Cartorum
Ancien pont de la Tournelle en démolition, 5ème arrondissement, prise de vue du quai de Béthune.
Charles Joseph Antoine Lansiaux
Photographie, 1920
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le pont de la Tournelle actuel, d'une longueur de 120 mètres pour une largueur de 23 mètres, a été réalisé entre 1924 et 1928 sous la direction des ingénieurs Lang & Deval et des architectes Pierre et Louis Deval. Il se comporte trois arcs en béton armé, l'arc central surbaissé ou segmentaire de 74 m et deux latéraux en plein cintre revêtus de pierres.
Il relie le quai de la Tournelle sur la rive gauche au quai d'Orléans et le quai de Béthune sur l'île Saint Louis.
Pont de la Tournelle (2019)
Image : Danytwo / Tripadvisor
* Sources textes :
- Wikipedia - Pont de la Tournelle
- Paris 1900 - Le pont de la Tournelle
Le pont de la Tournelle
Le terme de « tournelle » provient de la présence en cet endroit au XIIe siècle d'une tourelle de l'enceinte de Philippe Auguste remplacée par la suite par un petit château.
Cela rappelle l'endroit où fut déposée la châsse de Sainte Geneviève avant son transfert à l'église Saint-Étienne-du-Mont.
Le site du pont de la Tournelle, qui relie l'île Saint-Louis à la rive gauche, a connu de nombreux ouvrages successifs.
Dès le Moyen Âge, il y existait un pont en bois, maintes fois reconstruit, jusqu'à être à moitié emporté par une inondation le 21 janvier 1651. C'est probablement celui visible sur cette vue du XVIIe siècle :
Le chevet de Notre-Dame, le pont de la Tournelle et l'île Saint-Louis, durant un incendie.
Anonyme
Huile sur toile, vers 1640
Image : Musée Carnavalet, ville de Paris
Note du musée :
Le pont de la Tournelle en bois est probablement celui bâti en 1638, après la disparition d'un pont précédent, également en bois, emporté par les flots. Ce nouveau pont disparut à son tour, à la suite d'une autre crue de la Seine, en 1651. Cela permet de dater le tableau des années 1640. On n’a pas trace d’un incendie sur l’île Saint-Louis durant cette période.
Un autre pont en maçonnerie de pierres fut reconstruit en 1656, il était composé de six arches en plein cintre de faible portée qui rendaient la navigation difficile.
C'est alors sur le pont de la Tournelle que l’administration y mesure le niveau des crues au centre de Paris, notamment la crue centennale du 27 février 1658 (cote de 8,81 m), et celle du 26 décembre 1740 (cote de 7,90 m).
Vue du pont de la Tournelle, de l'isle Louviers et d'une partie du quai Saint-Bernard, prise du côté de la Rapée en 1780
Attribué à Lacombe
Dessin, vers 1780
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Voici une autre vue du même Raguenet : au loin, toujours le pont de la Tournelle, mais vu cette fois-ci en aval, depuis la rive gauche du fleuve :
Le Palais de l'archevêché, vue de la rive gauche
Nicolas Jean-Baptiste Raguenet
Huile sur toile, signé et daté : Raguenet / 1756
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Commentaire historique
Le square Jean XXIII qui borde la Seine depuis la pointe de l'île de la Cité jusqu'au pont au Double se trouve à l'emplacement du palais de l'Archevêché. La première demeure de l'évêque de Paris était située vers cet endroit, au chevet de l'église Saint-Etienne qui précéda la cathédrale Notre-Dame, bâtie à partir de 1161 par Maurice de Sully. Le palais épiscopal comportait deux chapelles et des salles dont certaines pour l'Officialité.
Le palais fut modifié à plusieurs reprises avant la Révolution, et servit, pendant la Révolution à des usages divers. En 1802, le cardinal de Belloy reprit possession du palais et le fit restaurer. Il fut saccagé et incendié en 1831 et démoli pour être remplacé, en 1837, par un jardin. La sacristie et le presbytère actuels furent construits par Viollet-le-Duc et Lassus, de 1845 à 1850.
Le pont sera élargi et pourvu de trottoirs en 1845 seulement.
Panorama de Paris pris des tours de l'église Notre-Dame, Paris.
Vue sur la pointe orientale de l'Ile Saint-Louis et sur le 5ème arrondissement. On voit le pont le l'Archevêché et le pont de la Tournelle.
Anonyme
Photographie, entre 1852 et 1858
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Notre Dame et le pont de la Tournelle, 1907
Henri Chapelle
Dessin, 1907
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Enfin, après la crue de 1910, la préfecture de la Seine décide finalement la destruction de pont précedemment élargi et la reconstruction d'un nouveau pont.
La Seine au Pont des Tournelles Inondations 1910
Image : Cartorum
Ancien pont de la Tournelle en démolition, 5ème arrondissement, prise de vue du quai de Béthune.
Charles Joseph Antoine Lansiaux
Photographie, 1920
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le pont de la Tournelle actuel, d'une longueur de 120 mètres pour une largueur de 23 mètres, a été réalisé entre 1924 et 1928 sous la direction des ingénieurs Lang & Deval et des architectes Pierre et Louis Deval. Il se comporte trois arcs en béton armé, l'arc central surbaissé ou segmentaire de 74 m et deux latéraux en plein cintre revêtus de pierres.
Il relie le quai de la Tournelle sur la rive gauche au quai d'Orléans et le quai de Béthune sur l'île Saint Louis.
Pont de la Tournelle (2019)
Image : Danytwo / Tripadvisor
* Sources textes :
- Wikipedia - Pont de la Tournelle
- Paris 1900 - Le pont de la Tournelle
La nuit, la neige- Messages : 18133
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Paris au XVIIIe siècle
Je trouve merveilleux que les tableaux anciens nous restituent avec fidélité les détails architecturaux disparus d'un Paris séculaire, comme cette arche de la porte Saint-Bernard, ou ce bel Hôtel de Bretonvillers ! J'aime bien aussi que le nouveau pont de la Tournelle ( qui n'a plus rien à voir avec le premier, hormis l'emplacement ) ait gardé son nom.
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette petite ballade sur les quais de la Seine ....
Merci, cher la nuit, la neige, pour cette petite ballade sur les quais de la Seine ....
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
Merci LNLN, c'est très fascinant ! On se voit presque promener dans le vieux Paris à côté de notre cher Louis-Sébastien
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Les odeurs de Paris au 18 ème
Le sujet a t'il déjà été évoqué sur le forum ? Ici un article hélas avec abonnement. Paris était donc si sale ?
https://www.retronews.fr/echo-de-presse/2019/07/20/quand-paris-puait
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Paris au XVIIIe siècle
Oui, Paris était vraiment très sale, comme beaucoup d'autres villes de France et d'Europe... et Versailles, ce n'était également pas très fameux du tout !
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Paris au XVIIIe siècle
Nous avons un beau sujet sur Paris au XVIIIème !
Un petit voyage dans le temps, en vouliou ?!
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t769-paris-au-xviiie-siecle?highlight=PARIS
Un petit voyage dans le temps, en vouliou ?!
C'est ici :
https://marie-antoinette.forumactif.org/t769-paris-au-xviiie-siecle?highlight=PARIS
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55501
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Paris au XVIIIe siècle
Le quartier du châtelet et des halles était le pire endroit de Paris. Ce quartier puait tellement du fait notamment des boucheries, que l'on y avait installé la morgue.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Paris au XVIIIe siècle
Comme quoi on avait le sens pratique à l'époque
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Paris au XVIIIe siècle
L'on accédait au Caveau de la Terreur ( à ne pas confondre avec le café du Caveau, du Palais Royal ) dans la rue de la Huchette en face de Notre-Dame, par les rues de la Parcheminerie, de l'Hôtel-Dieu et du Petit pont. C'était au Moyen-Age un lieu de réunions secrètes des Rose-Croix et des Templiers.
Il devint en 1772 une loge franc-maçonnique . Elle se composait de deux salles basses voûtées et caves superposées, avec un puits .
De là partaient deux souterrains qui menaient l'un au Châtelet, l'autre sous le cloître de Saint-Severin.
La légende dit ( mais est-ce une légende ) que, pendant la Révolution Française, quelques têtes coupées et corps furent jetés dans le puits , car les lieux servent aussi de prison, tribunal et salle d'exécution ...
En 1789 et pendant toute la sombre période révolutionnaire, le Caveau de la Terreur est investi par les clubs des Cordeliers et des Montagnards . Toutes les grandes pointures des Conventionnels, les Danton, Marat, Saint-Just, Robespierre s'y retrouvent et discutent âprement de la liberté . Les différentes salles souterraines ont conservé leur glacial aspect historique. D'anciennes armes décorent encore les murs : épées, casse-têtes, mousquets et même ... une ceinture de chasteté !
La salle supérieure est convertie en taverne. On y discute politique, mais on y boit, on y chante aussi .
C'est le quartier qui veut ça :
« Célèbre dès la fin du Moyen Âge pour ses auberges, et au XVIIème siècle pour ses rôtisseurs et ses cabarets, cette rue était aussi malfamée, et ses coupeurs de bourses renommés. Les maisons anciennes y sont nombreuses. Au no 14, à l'angle de la rue du Chat-qui-Pêche, un médaillon plaqué sur la façade est orné d'un Y, rébus pour “lie-grègues”, lacets de fixation entre culottes et hauts-de-chausse. »
La musique adoucit les moeurs, dit-on ... hum ! Elle y peine vraiment, à cette époque. Un beuglant qui loge rue de la Huchette se distingue pourtant. Il s'est acquis une certaine notoriété.
Je ne doute pas qu'il lui arrive de se produire au Caveau de la Terreur .
Charles-François-Joachim Aubert ( 1768 – 1850)
parfois appelé Marcellin est un célèbre chanteur des rues de Paris. Avec l'âge, assure Wiki, sa voix avait pris une étendue et une force surprenantes ; c'était un baryton à désoler les premiers sujets du théâtre. Il excellait surtout dans la romance chevaleresque; personne ne chantait mieux que lui : Vous me quittez pour aller à la gloire, L'astre des nuits, dans son paisible éclat, Je vais partir, Agnès l'ordonne, Partant pour la Syrie, Un jeune troubadour qui chante et fait la guerre. À cette époque les chants populaires faisaient partie des fêtes officielles ; Marcellin chanta pour tous les régimes ; il chanta au Champ de Mars le Çà ira et la Carmagnole ; il chanta la Bourbonnais aux Halles, la Marseillaise aux fêtes de l'Être suprême ; il conduisit des chants de guerriers ; plus tard il chantait :
Il chanta toutes les victoires et toutes les défaites ; il chanta Vive Henri IV, Charmante Gabrielle et Français, au trône de ses pères. Vive le Roi ! vive la France !
La musique s’installe dans les murs historiques du « Caveau de la Terreur », qui devient « Théâtre de la chanson » et qui sera bientôt notre Caveau de la Huchette, l'un des lieux mythiques du jazz à Paris.
https://www.ticketac.com/salles/paris-caveau-de-la-huchette.htm
Il devint en 1772 une loge franc-maçonnique . Elle se composait de deux salles basses voûtées et caves superposées, avec un puits .
De là partaient deux souterrains qui menaient l'un au Châtelet, l'autre sous le cloître de Saint-Severin.
La légende dit ( mais est-ce une légende ) que, pendant la Révolution Française, quelques têtes coupées et corps furent jetés dans le puits , car les lieux servent aussi de prison, tribunal et salle d'exécution ...
En 1789 et pendant toute la sombre période révolutionnaire, le Caveau de la Terreur est investi par les clubs des Cordeliers et des Montagnards . Toutes les grandes pointures des Conventionnels, les Danton, Marat, Saint-Just, Robespierre s'y retrouvent et discutent âprement de la liberté . Les différentes salles souterraines ont conservé leur glacial aspect historique. D'anciennes armes décorent encore les murs : épées, casse-têtes, mousquets et même ... une ceinture de chasteté !
La salle supérieure est convertie en taverne. On y discute politique, mais on y boit, on y chante aussi .
C'est le quartier qui veut ça :
« Célèbre dès la fin du Moyen Âge pour ses auberges, et au XVIIème siècle pour ses rôtisseurs et ses cabarets, cette rue était aussi malfamée, et ses coupeurs de bourses renommés. Les maisons anciennes y sont nombreuses. Au no 14, à l'angle de la rue du Chat-qui-Pêche, un médaillon plaqué sur la façade est orné d'un Y, rébus pour “lie-grègues”, lacets de fixation entre culottes et hauts-de-chausse. »
La musique adoucit les moeurs, dit-on ... hum ! Elle y peine vraiment, à cette époque. Un beuglant qui loge rue de la Huchette se distingue pourtant. Il s'est acquis une certaine notoriété.
Je ne doute pas qu'il lui arrive de se produire au Caveau de la Terreur .
Charles-François-Joachim Aubert ( 1768 – 1850)
parfois appelé Marcellin est un célèbre chanteur des rues de Paris. Avec l'âge, assure Wiki, sa voix avait pris une étendue et une force surprenantes ; c'était un baryton à désoler les premiers sujets du théâtre. Il excellait surtout dans la romance chevaleresque; personne ne chantait mieux que lui : Vous me quittez pour aller à la gloire, L'astre des nuits, dans son paisible éclat, Je vais partir, Agnès l'ordonne, Partant pour la Syrie, Un jeune troubadour qui chante et fait la guerre. À cette époque les chants populaires faisaient partie des fêtes officielles ; Marcellin chanta pour tous les régimes ; il chanta au Champ de Mars le Çà ira et la Carmagnole ; il chanta la Bourbonnais aux Halles, la Marseillaise aux fêtes de l'Être suprême ; il conduisit des chants de guerriers ; plus tard il chantait :
On dit qu' l'empereur d'Autriche
N'est pas blanc, nous l' savons,
Il a l'air tout godiche
Depuis qu' nous l' savonnons,
Y a de l'oignon,
D' l'oignon, d' l'oignette,
Y a de l'oignon !
N'est pas blanc, nous l' savons,
Il a l'air tout godiche
Depuis qu' nous l' savonnons,
Y a de l'oignon,
D' l'oignon, d' l'oignette,
Y a de l'oignon !
Il chanta toutes les victoires et toutes les défaites ; il chanta Vive Henri IV, Charmante Gabrielle et Français, au trône de ses pères. Vive le Roi ! vive la France !
La musique s’installe dans les murs historiques du « Caveau de la Terreur », qui devient « Théâtre de la chanson » et qui sera bientôt notre Caveau de la Huchette, l'un des lieux mythiques du jazz à Paris.
https://www.ticketac.com/salles/paris-caveau-de-la-huchette.htm
_________________
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Date d'inscription : 21/12/2013
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