Paris au XVIIIe siècle

Mme de Sabran a écrit:
Je crois que Touchard-Lafosse a un peu en retard sur les dates   ,   car Yolande de Polignac, visita les Catacombes en 1788,   en compagnie de  sa fille Guichette .

https://ossuaire.wordpress.com/category/histoire/

Elles ont du voir des os "bien frais", étant donné qu'une grande partie des cimetières de la capitale a été vidée au XVIIIème siècle pour remplir les Catacombes, par exemple le cimetière des Innocents fermé en 1780 et vidé en 1786 (actuelle place Joachim du Bellay à Châtelet-Les Halles).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimetière_des_Innocents

Le 12 août 1792,
la populace de Paris renversa les statues des rois élevées sur les places publiques . La statue équestre de Louis XIV érigée sur la place Vendôme s'étant brisée dans sa chute, on lut sous le sabot de l'un des pieds de derrière du cheval, l'inscription suivante : 12 août 1692.
Cette figure avait été debout pendant cent ans, jour pour jour et peut-être heure pour heure .

Merci Eléonore !



La réduction conservée au Louvre

Merci, Momo !

Son intendant Leplat lui ayant vanté les exceptionnelles qualités de cette statue depuis Paris, Auguste II voulut en obtenir une réplique mais à son effigie bien sûr.



https://skd-online-collection.skd.museum/Details/Index/117344

Statue d’Henri IV qui vient d’être installée sur le Pont-Neuf. Détail d’une aquarelle de Lemot, 1818.
Euh ... si je puis me permettre ... Lemot n'avait pas les maisons de la Place Dauphine dans l'oeil !

Ce dernier tableau n'est toutefois pas peint en 1818, car cette mode des manches gigot n'apparaît qu'à partir de 1825 ...

Quel œil! La toile a été effectivement peinte entre 1840 et 1842. Il s'agit d'une commande de Louis-Philippe à Hippolyte Lecomte pour les musées de Versailles.

Il est fortiche, notre petit Félix, faut pas croire !

Gouverneur Morris a écrit:Quel œil! La toile a été effectivement peinte entre 1840 et 1842.

J'ai effectivement remarqué des coiffures plutôt du style 1836-40
C'est pour ça que j'étais étonné de voir Louis XVIII assis parmi ces dames affublées d'une mode qu'il n'a lui-même jamais connue...

J'ai une question pour nos amis parisiens : le Café de Flore existait-il au moment de la Révolution ?!!!

En effet, je le trouve mentionné par les frères Goncourt dans l'Histoire de la société française pendant la Révolution.
Or toutes les sources marquent pour date de sa création 1885 !

... quel est ce café qui cause et ne rugit pas, qui parle et ne motionne pas, qui rit et ne s’indigne pas? Quel est ce coin heureux, garé des bruits de l’assemblée, de la rue, de Paris, du monde, où pas un ne songe à être martyr de la liberté ou bien à sauver la France! Petit troupeau d’Épicure essayant de garder sa vie sauve, son esprit libre, sa gaieté franche en dépit de la Révolution! C’est le café de Flore, ce coin heureux; et ces sages, détachés d’ambition et de dévouement, ce sont les habitués du café de Flore, liés entre eux par le vœu de ne plus parler politique, sous le titre de Société des Amis des Lois.

Aucune idée...
Tout comme pour cette Société des amis des Lois.

... mais merci quand même pour ta réponse .

Petit extrait des Mémoires du bon ami de Mme de Boigne, le chancelier Pasquier.
... sur la ville de Paris de 1783 à 1789

J’ai vu les magnificences impériales, je vois chaque jour, depuis la Restauration, de nouvelles fortunes s’établir et s’élever, rien n’a encore égalé à mes yeux la splendeur de Paris dans les années qui se sont écoulées depuis la paix de 1783 jusqu’à 1789. D’admirables demeures s’élevaient dans le quartier du Marais et l’Ile Saint-Louis. Qu’est-ce que le faubourg Saint-Germain d’aujourd’hui comparé au faubourg Saint-Germain d’alors ? Et, quant au luxe extérieur, pour ceux qui se rappellent un jour de revue, de course à Longchamps, ou seulement l’aspect du boulevard, combien la foule des voitures à deux, à quatre ou six chevaux, toutes plus magnifiques les unes que les autres encombrant ces lieux de réunion, ne laisse-t-elle pas loin derrière elle cette file de carrosses, de remises, entremêlés de quelques voitures élégantes et dont les mêmes espaces sont aujourd’hui couverts ?

Embellir la capitale fut un des objectifs favoris de Calonne . Il fit adopter le 25 août 1784 un arrêt pour réglementer la hauteur des immeubles en proportion de la largeur des rues : soit un peu moins de deux fois ladite largeur dans les grandes rues et un tiers en plus dans les autres .

( )

Les mêmes considérations esthétiques l'avaient guidé dans la construction du mur de la Ferme , un an après son arrivée au pouvoir. Le mur murmurant rend Paris murmurant.
Des boulevards extérieurs longeant le mur devaient fournir aux Parisiens des lieux de promenade, et permettre aux " objets de gros encombrement " de tourner autour de la capitale au lieu de la traverser. Et Calonne qui avait un peu la folie des grandeurs aurait voulu " donner aux portes de la capitale de France un caractère spécial, comme les Propylées d'Athènes " !

Mme de Sabran a écrit:
Petit extrait des Mémoires du bon ami de Mme de Boigne, le chancelier Pasquier.
... sur la ville de Paris de 1783 à 1789

J’ai vu les magnificences impériales, je vois chaque jour, depuis la Restauration, de nouvelles fortunes s’établir et s’élever, rien n’a encore égalé à mes yeux la splendeur de Paris dans les années qui se sont écoulées depuis la paix de 1783 jusqu’à 1789. D’admirables demeures s’élevaient dans le quartier du Marais et l’Ile Saint-Louis. Qu’est-ce que le faubourg Saint-Germain d’aujourd’hui comparé au faubourg Saint-Germain d’alors ? Et, quant au luxe extérieur, pour ceux qui se rappellent un jour de revue, de course à Longchamps, ou seulement l’aspect du boulevard, combien la foule des voitures à deux, à quatre ou six chevaux, toutes plus magnifiques les unes que les autres encombrant ces lieux de réunion, ne laisse-t-elle pas loin derrière elle cette file de carrosses, de remises, entremêlés de quelques voitures élégantes et dont les mêmes espaces sont aujourd’hui couverts ?

C'est l'âge d'or de Paris.

Les hôtels particuliers prolifèrent également sur les grands boulevards, et dans l'actuel Sentier... Je pense notamment à l'hôtel de Montholon, construit en 1785 par Soufflot à l'emplacement du 23 boulevard Poissonnière pour le président du Parlement de Normandie (non loin de l'hôtel de Mercy-Argenteau) :



Voici l'hôtel de Mercy-Argenteau, construit en 1778 par Firmin Perlin pour le financier Laborde, qui le revendît aussitôt à Mercy-Argenteau :



Ces deux hôtels ont été dénaturés par la suite malheureusement...

Mme de Sabran a écrit:
Statue d’Henri IV qui vient d’être installée sur le Pont-Neuf. Détail d’une aquarelle de Lemot, 1818.
Euh  ...   si je puis me permettre ...  Lemot n'avait pas les maisons de la Place Dauphine dans l'oeil !  

Pourquoi ? Au contraire, c'est très réaliste.

C'est vrai ! mea culpa .
Je ne les avais pas dans l'oeil lorsque j'ai écrit trop hâtivement cela .

L'idée de Lavoisier d'enceindre la capitale d'un mur continu pour compliquer la tâche des fraudeurs sur les octrois de Paris souleva des problèmes, et suscita les reproches, par exemple :
- de maintenir dans Paris " les exhalaisons meurtrières dont son atmosphère se charge continuellement "
- de priver Paris " de 45 000 toises d'air pur à la seconde, soit 1 620 000 à l'heure " ( !!! )

Pour comprendre ce passage de Lavoisier relatif aux "exhalaisons meurtrières" dont l'atmosphère de Paris était chargée, il faut se rappeler qu'il y avait un vrai problème d'hygiène dans cette ville au XVIIIème siècle :

1/ Toujours pas d'égouts. On jetait le contenu des pots de chambre par la fenêtre en criant "Attention à l'eau" (il fallait vite se plaquer contre le mur pour éviter de tout prendre sur la tête ... ). Les rues étaient chargées d'immondices en tout genre.

2/ Il se dégageait du quartier du Châtelet, où se trouvaient les abattoirs et la poissonnerie, une puanteur insoutenable. On en avait profité pour y installer la morgue, où l'on exposait notamment les cadavres repêchés dans la Seine (les parisiens avaient la possibilité d'aller y reconnaître les personnes décédées, d'où le terme de "morgue" venant de "morguer" : regarder).

Non loin de là, se situait le quartier des Halles, avec le cimetière des Innocents.

3/ Les cimetières débordaient, et bien souvent, on n'enterrait pas les gens à une profondeur suffisante, de sorte qu'une odeur désagréable s'en dégageait. En 1787, on décide par mesure de salubrité, de vider le cimetière des innocents et de mettre tout le monde dans les catacombes.



Happy Halloween !

Duc d'Ostrogothie a écrit:Pour comprendre ce passage de Lavoisier relatif aux "exhalaisons meurtrières" dont l'atmosphère de Paris était chargée, il faut se rappeler qu'il y avait un vrai problème d'hygiène dans cette ville au XVIIIème siècle :

Ce passage n'est pas du tout de Lavoisier qui militait au contraire pour la construction du mur .  
Ce sont deux pamphlets cités par Marion.

Un rapport de Lavoisier, qui dormait dans les armoires du ministère depuis deux ans, fut la base des recommandations faites par Mollien à ses chefs.  Lavoisier, alors, on le sait, fermier général, soutenait preuves à l'appui, qu'une fraude sur les octrois de Paris privait chaque année le Trésor d'au moins six millions.  Elle avait une double origine.  D'abord un système de surveillance des plus primitifs : " une grossière cloture en planches " , fort insiffisante pour empêcher le passage des marchandises à travers les nombreux jardins, les enclos mal fermés, ou même les habitations à double issue qui bordaient les faubourgs de la capitale ...

( Lacour-Gayet )

Duc d'Ostrogothie a écrit:
Happy Halloween !    

A toi aussi !
 

A quelques détails près, nous reconnaitrons facilement ces quatre célèbres places parisiennes...

Par Jean-Nicolas-Louis Durand (1760-1834)
Les places royales de Paris
Dessins à l'aquarelle, plume et encore noir

La place Louis XV (aujourd'hui place de la Concorde)


Photo : Ferri & Associés

La place Royale (aujourd'hui place des Vosges)


Photo : Ferri & Associés


La place des Victoires


Photo : Ferri & Associés


La place Louis-le-Grand, ou place Vendôme

Je pense que ces images ont été créées au moment de la révolution ou peu avant la révolution.
même par les gens, et leurs vêtements qui sont là, si je peux bien voir..
Leos