Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
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Mme de Sabran
La nuit, la neige
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les femmes du XVIIIe siècle
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Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
"La méchante...", qui Mme du Deffand ?
Je vous trouve bien dur "the night, the snow" avec une si charmante dame !
Je suis sûre que si vous l'aviez rencontrée pour de vrai, vous fondriez comme neige au soleil !
Je vous trouve bien dur "the night, the snow" avec une si charmante dame !
Je suis sûre que si vous l'aviez rencontrée pour de vrai, vous fondriez comme neige au soleil !
L'amour menaçant- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Mais je l’ai rencontrée !!!! :
C’est ma chouchoute, vous dis-je...
C’est ma chouchoute, vous dis-je...
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
...Et vous êtes bien la seule à l'ignorer, l'amour menaçant ! : :n,,;::::!!!: :La nuit, la neige a écrit:Mais je l’ai rencontrée !!!! :
C’est ma chouchoute, vous dis-je...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
D'Alembert, jouissant déjà de la plus grande réputation, se trouvait chez madame du Deffant, où étaient M. le président Hénault et M. de Pont-de-Veyle. Arrive un médecin, nommé Fournier, qui, en entrant, dit à madame du Deffant: «Madame, j'ai l'honneur de vous présenter mon très-humble respect»; à M. le président Hénault: «Monsieur, j'ai bien l'honneur de vous saluer»; à M. de Pont-de-Veyle: «Monsieur, je suis votre très-humble serviteur»; et à d'Alembert: «Bon jour, monsieur.»
( Chamfort )
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Madame du Deffand
... encore une autre ? :n,,;::::!!!:
Madame du Deffant ( sic ), étant petite fille, et au couvent, y prêchait l'irréligion à ses petites camarades. L'abbesse fit venir Massillon, à qui la petite exposa ses raisons. Massillon se retira, en disant: «Elle est charmante!» L'abbesse, qui mettait de l'importance à tout cela, demanda à l'évêque quel livre il fallait lire à cet enfant. Il réfléchit une minute, et il répondit: «Un catéchisme de cinq sous.» On ne put en tirer autre chose.
( Chamfort )
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
J’ai déplacé ici quelques messages sur Mme du Deffand afin de ne pas trop encombrer le sujet actuellement consacré à Mme Geoffrin...
C’est de ma faute, c’est de ma faute, ma très grande faute ! :
C’est de ma faute, c’est de ma faute, ma très grande faute ! :
La nuit, la neige- Messages : 18132
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Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Tu bats ta coulpe !
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Oui. Elle commence à perdre la vue à l’âge de 55 ans environ.
C’est une des nombreuses gravures qui reprennent son portrait.
Vaguement toujours les mêmes...
Yeux fermés, yeux ouverts, plus ou moins âgée : des déclinaisons de son premier « profil » par Carmontelle, son chat sur les genoux...
Et il y a eu bien d’autres interprétations :
Géniale ! boudoi32
Ou encore, pour les non-initiés, l’empereur de Star Wars, lui aussi dans son fauteuil « tonneau », à l’abri des courants-d’air... :
J’plaisante !
J’avais d’abord commencé par m’intéresser fort à Mme du Deffand que la perte de ses yeux faisait aux miens un objet de commisération ; mais sa manière de vivre si contraire à la mienne que l’heure du lever de l’un était presque celle du coucher de l’autre, sa passion sans bornes pour le petit bel-esprit, l’importance qu’elle donnait aux moindres torches-culs qui paraissaient (j’adore ), le despotisme et l’emportement de ses oracles ; (...) tout cela me rebuta bientôt des soins que je voulais lui rendre ; je la négligeai, elle s’en aperçut : c’en fut assez pour la mettre en fureur, et quoique je sentisse assez combien une femme de ce caractère pouvait être à craindre, j’aimai mieux encore m’exposer au fléau de sa haine qu’à celui de son amitié. (superbe :\\\\\\\\
Jean-Jacques Rousseau
C’est une des nombreuses gravures qui reprennent son portrait.
Vaguement toujours les mêmes...
Yeux fermés, yeux ouverts, plus ou moins âgée : des déclinaisons de son premier « profil » par Carmontelle, son chat sur les genoux...
Et il y a eu bien d’autres interprétations :
Géniale ! boudoi32
Ou encore, pour les non-initiés, l’empereur de Star Wars, lui aussi dans son fauteuil « tonneau », à l’abri des courants-d’air... :
J’plaisante !
J’avais d’abord commencé par m’intéresser fort à Mme du Deffand que la perte de ses yeux faisait aux miens un objet de commisération ; mais sa manière de vivre si contraire à la mienne que l’heure du lever de l’un était presque celle du coucher de l’autre, sa passion sans bornes pour le petit bel-esprit, l’importance qu’elle donnait aux moindres torches-culs qui paraissaient (j’adore ), le despotisme et l’emportement de ses oracles ; (...) tout cela me rebuta bientôt des soins que je voulais lui rendre ; je la négligeai, elle s’en aperçut : c’en fut assez pour la mettre en fureur, et quoique je sentisse assez combien une femme de ce caractère pouvait être à craindre, j’aimai mieux encore m’exposer au fléau de sa haine qu’à celui de son amitié. (superbe :\\\\\\\\
Jean-Jacques Rousseau
Dernière édition par La nuit, la neige le Mer 23 Avr 2014, 10:54, édité 2 fois
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
La nuit, la neige a écrit: quoique je sentisse assez combien une femme de ce caractère pouvait être à craindre, j’aimai mieux encore m’exposer au fléau de sa haine qu’à celui de son amitié[/i]. (superbe :\\\\\\\\
Jean-Jacques Rousseau
Oui ! Quel sens de la formule !!! :\\\\\\\\:
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
La citation que vous évoquiez plus haut Eléonore est intéressante, pourquoi ?
- Parcequ'elle permet de transcrire l'état d'esprit des salons du XVIIIème, mais aussi démontre l'extrême hiérarchisation.
Lilti ne s'y trompe pas en énonçant deux hypothèses de lecture :
- D'abord le médecin salue d'Alembert (pourtant déjà très connu à l'époque) avec peu de tact parce qu'il place d'Alembert en bas de l'échelle sociale. Dans les salons parisiens, si on fait la part belle aux talents, on ne bouleverse en rien l'ordre établi (ils se calquent en permanence sur la Cour), un noble même "con" passera toujours devant un simple bourgeois même s'il est un génie en son temps.
- La seconde lecture possible est que Chamfort marque par une petite ironie le fait que le médecin n'ait pas reconnu d'Alembert, hôte de prestige; il souligne ainsi un manquement du médecin à ne pas pouvoir identifier quelqu'un de renom et hyper reconnu comme d'Alembert.
Si les deux hypothèses sont crédibles, je reste selon moi, convaincue que la première lecture est la bonne.
- Parcequ'elle permet de transcrire l'état d'esprit des salons du XVIIIème, mais aussi démontre l'extrême hiérarchisation.
Lilti ne s'y trompe pas en énonçant deux hypothèses de lecture :
- D'abord le médecin salue d'Alembert (pourtant déjà très connu à l'époque) avec peu de tact parce qu'il place d'Alembert en bas de l'échelle sociale. Dans les salons parisiens, si on fait la part belle aux talents, on ne bouleverse en rien l'ordre établi (ils se calquent en permanence sur la Cour), un noble même "con" passera toujours devant un simple bourgeois même s'il est un génie en son temps.
- La seconde lecture possible est que Chamfort marque par une petite ironie le fait que le médecin n'ait pas reconnu d'Alembert, hôte de prestige; il souligne ainsi un manquement du médecin à ne pas pouvoir identifier quelqu'un de renom et hyper reconnu comme d'Alembert.
Si les deux hypothèses sont crédibles, je reste selon moi, convaincue que la première lecture est la bonne.
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
En 1759 intervient le célèbre incident de l'arrivée à l'improviste de D'Alembert au beau milieu de la lecture d'une lettre fort méchante que sa protectrice avait écrite sur son compte à Voltaire, quinze mois auparavant.
" Mme du Deffand s'était laissé aller, dans une lettre à Voltaire, à des plaisanteries très mordantes sur d'Alembert, leur ami à tous deux, et Voltaire, en lui répondant, avait fait allusion à ces coups de plume acérés. A quelques jours de là, pour divertir sa compagnie, la malicieuse aveugle mit l'entretien sur ces deux lettres et pria l'un des assistants d'en donner lecture à haute voix; elle ignorait que d'Alembert venait d'entrer dans le salon sans se faire annoncer, suivant son habitude. Il ne dit mot, écouta la lecture, ne se fit connaître qu'après, et affecta de rire de l'aventure. Mais il resta très profondément ulcéré."
La fureur de d'Alembert contre Mme du Deffand est attisée au même moment pour d'autres causes. Il lui reproche, en 1760, de favoriser la pièce de Palissot contre les philosophes, qui fait alors grand bruit.
Le ton des lettres pour Voltaire est d'une violence extrême :
"Les protecteurs femelles ( déclarés ) de cette pièce sont Mesdames De Villeroy, De Robecq et Du Deffand, votre amie et ci-devant la mienne. Ainsi la pièce a pour elle des catins en fonction et des putains honoraires."
" Mme du Deffand s'était laissé aller, dans une lettre à Voltaire, à des plaisanteries très mordantes sur d'Alembert, leur ami à tous deux, et Voltaire, en lui répondant, avait fait allusion à ces coups de plume acérés. A quelques jours de là, pour divertir sa compagnie, la malicieuse aveugle mit l'entretien sur ces deux lettres et pria l'un des assistants d'en donner lecture à haute voix; elle ignorait que d'Alembert venait d'entrer dans le salon sans se faire annoncer, suivant son habitude. Il ne dit mot, écouta la lecture, ne se fit connaître qu'après, et affecta de rire de l'aventure. Mais il resta très profondément ulcéré."
La fureur de d'Alembert contre Mme du Deffand est attisée au même moment pour d'autres causes. Il lui reproche, en 1760, de favoriser la pièce de Palissot contre les philosophes, qui fait alors grand bruit.
Le ton des lettres pour Voltaire est d'une violence extrême :
"Les protecteurs femelles ( déclarés ) de cette pièce sont Mesdames De Villeroy, De Robecq et Du Deffand, votre amie et ci-devant la mienne. Ainsi la pièce a pour elle des catins en fonction et des putains honoraires."
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
l'amour menaçant a écrit:"Les protecteurs femelles ( déclarés ) de cette pièce sont Mesdames de Villeroy, de Robecq et du Deffand, votre amie et ci-devant la mienne. Ainsi la pièce a pour elle des catins en fonction et des putains honoraires."
Mais que faisaient les Chiennes de Garde ? :
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Dans leur niche, probablement ! :
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Voici un extrait des Mémoires de Mme de Genlis (eh oui, voilà le comte d'Hézècques qui débarque encore une fois avec la Genlis : ) quand elle parle de sa rencontre avec la marquise du Deffand :
Madame Du Deffand était parente de M. de Genlis ; mais comme elle avait eu dans sa jeunesse, et dans son âge mûr, une conduite très philosophique, madame de Puisieulx m'avait défendu de la voir : c'était de sa part une vieille rancune de scandale, que les quatre-vingt-quatre ans de madame Du Deffand auraient dû lui ôter. Madame Du Deffand m'écrivit les plus aimables billets pour m'engager à l'aller voir, et j'en obtins la permission de madame de Puisieulx.
Je n'avais nulle envie de connaître madame Du Deffand. Je me la représentais apprêtée, pédante, précieuse.
J'étais surtout effrayée de l'idée que je me trouverais au milieu d'un cercle de philosophes. J'imaginais qu'étant ainsi en force, ils parleraient et disserteraient avec ce ton emphatique qu'ils prennent tour à tout dans leurs écrits, et je sentais que je ferais une triste figure dans cette étrange assemblée, présidée par une sibylle, enthousiaste de toutes ces déclamations, et qu'il était impossible de contredire ouvertement, puisque, aveugle et octogénaire, elle était doublement respectable par la vieillesse et par le malheur.
Enfin, je pris une courageuse résolution - je me rendis, le soir même, à Saint-Joseph, chez madame Du Deffand. Il y avait assez de monde chez elle, et j'aperçus, avec plaisir, deux ou trois hommes de ma connaissance. Madame Du Deffand me reçut à bras ouverts, et je fus agréablement surprise en lui trouvant beaucoup de naturel, et l'air de la bonhomie. C'était une petite femme maigre, pâle, blanche, qui n'a jamais dû être belle, parce qu'elle avait la tête trop grosse, et les traits trop grands pour sa taille. Cependant, elle ne paraissait pas aussi âgée qu'elle l'était en effet. Lorsqu'elle ne s'animait pas en causant, on voyait sur son visage l'expression d'une morne tristesse ; en même temps on remarquait sur sa physionomie, et dans toute sa personne une sorte d'immobilité qui avait quelque chose de très frappant. Quand on lui plaisait, elle était accueillante ; elle avait même des manières très affectueuses.
(...)
On ne parla chez madame Du Deffand, ni de philosophie, ni même de littérature : la compagnie était composée de gens de différents états ; les beaux esprits s'y trouvaient en petit nombre, et ceux qui vont dans le monde y sont communément aimables, quand ils n'y dominent pas. Madame Du Deffand causait avec agrément ; bien différente de l'idée que je m'étais faite d'elle, jamais elle ne montrait de prétentions à l'esprit ; il était impossible d'avoir un ton moins tranchant ; ayant très peu réfléchi, elle n'était dominée que par la seule habitude. Elle eut, dit-on, sans aucun système, une conduite très philosophique dans sa jeunesse. On était alors si peu éclairé, que madame Du Deffand fut longtemps, sinon bannie de la société, du moins traitée avec cette sécheresse qui doit engager à s'exiler soi-même. Trente ans après, la lumière commençant à se répandre, madame Du Deffand crut se rétablir dans le monde en adoptant des principes qui la justifiaient. La philosophie sauvait l'humiliation de rougir du passé (...)
Madame Du Deffand n'ayant de sa vie médité une opinion, au fond de l'âme n'en avait point ; elle n'était pas même sceptique. Pour douter, pour balancer, il faut du moins avoir superficiellement comparé, et fait quelque examen ; et c'est une peine qu'elle n'avait jamais voulu prendre. Elle se peignait très bien elle-même, en disant qu'elle laissait flotter son esprit dans le vague. Triste situation à tous les âges, surtout à quatre-vingts ans ! ... Cette paresse d'esprit et cette insouciance lui donnaient, dans la conversation, tout l'agrément de la douceur. Elle ne disputait point ; elle était si peu attachée au sentiment qu'elle énonçait, qu'elle ne le soutenait jamais qu'avec une sorte de distraction. Il était presque impossible de la contredire ; elle n'écoutait pas, ou elle paraissait céder, et elle se hâtait de parler d'autre chose.
Elle me fit promettre de revenir la voir à l'heure où, sortie de son lit, elle achevait de s'habiller, elle était alors toujours seule, c'est-à-dire entre trois et quatre heures après-midi, car elle avait depuis longtemps perdu sommeil. On lui faisait la lecture pendant la nuit, et elle ne s'endormait jamais avant le jour. J'y retournai le surlendemain. Je la trouvai dans son fauteuil, un valet de chambre assis à côté d'elle lui lisait tout haut un roman. Le roman l'ennuyait, et elle parut charmée de ma visite : je restai deux ou trois heures avec elle, et j'écoutais presque toujours. (...)
On m'avait dit que madame Du Deffand était méchante, c'est ce que je n'ai jamais remarqué ; elle n'était même pas médisante. Il y avait dans son caractère tant de faiblesse, d'insouciance et de légèreté, qu'un sentiment vif ne pouvait l'agiter longtemps : elle n'était pas plus capable de haïr que d'aimer. Brouillée avec d'Alembert, elle me parla de ses démêlés avec lui, mais sans aigreur, et sans ressentiment : c'était un simple récit et non des plaintes.
Son coeur avait bien vieilli, la philosophie l'avait tout à fait desséché, et son esprit n'avait point mûri : il était plus jeune qu'il n'aurait dû l'être quand elle n'aurait eu que vingt-cinq ans. Elle avait craint confusément toute sa vie de réfléchir ; cette crainte, devenue de la terreur, lui donnait une véritable aversion pour tout ce qui était solide ; elle était accablée de vapeurs et d'une tristesse invincible, et elle redoutait mortellement les conversations sérieuses ; elle les repoussait même avec sécheresse ; il fallait pour lui plaire ne l'entretenir que de bagatelles. Tout ce qui ressemblait à la raison lui faisait peur ; c'était une chose extraordinaire de voir une personne de cet âge, infirme, souffrante, mélancolique, exiger des autres une éternelle gaieté, qu'elle ne paraissait jamais partager, car elle ne jouait de rien. La perte de la vue ne l'affectait pas du tout ; elle me dit qu'elle aimait mieux être aveugle que d'avoir un rhumatisme douleureux. Quand elle perdit la vue, ce fut sans un violent chagrin, parce qu'elle conserva pendant plus de cinq ans l'espoir de la recouvrer ; et lorsqu'après avoir consulté tous les charlatans du monde, elle eut épuisé vainement tous les rémèdes, elle prit facilement son parti sur son état ; elle y était parfaitement accoutumée. Ce n'était pas là ce qui l'attristait ; elle écartait avec peine de funestes idées inspirées par l'âge et par les souffrances. Un jour je hasardai de lui parler de la mort religieuse du président Hénault. Elle m'interrompit, et avec un ton ironique et un sourire forcé : « Est-ce un sermon que vous me préparez là ? » dit-elle. Je me mis à rire en l'assurant que j'aimais mieux l'écouter que prêcher.
Madame Du Deffand était parente de M. de Genlis ; mais comme elle avait eu dans sa jeunesse, et dans son âge mûr, une conduite très philosophique, madame de Puisieulx m'avait défendu de la voir : c'était de sa part une vieille rancune de scandale, que les quatre-vingt-quatre ans de madame Du Deffand auraient dû lui ôter. Madame Du Deffand m'écrivit les plus aimables billets pour m'engager à l'aller voir, et j'en obtins la permission de madame de Puisieulx.
Je n'avais nulle envie de connaître madame Du Deffand. Je me la représentais apprêtée, pédante, précieuse.
J'étais surtout effrayée de l'idée que je me trouverais au milieu d'un cercle de philosophes. J'imaginais qu'étant ainsi en force, ils parleraient et disserteraient avec ce ton emphatique qu'ils prennent tour à tout dans leurs écrits, et je sentais que je ferais une triste figure dans cette étrange assemblée, présidée par une sibylle, enthousiaste de toutes ces déclamations, et qu'il était impossible de contredire ouvertement, puisque, aveugle et octogénaire, elle était doublement respectable par la vieillesse et par le malheur.
Enfin, je pris une courageuse résolution - je me rendis, le soir même, à Saint-Joseph, chez madame Du Deffand. Il y avait assez de monde chez elle, et j'aperçus, avec plaisir, deux ou trois hommes de ma connaissance. Madame Du Deffand me reçut à bras ouverts, et je fus agréablement surprise en lui trouvant beaucoup de naturel, et l'air de la bonhomie. C'était une petite femme maigre, pâle, blanche, qui n'a jamais dû être belle, parce qu'elle avait la tête trop grosse, et les traits trop grands pour sa taille. Cependant, elle ne paraissait pas aussi âgée qu'elle l'était en effet. Lorsqu'elle ne s'animait pas en causant, on voyait sur son visage l'expression d'une morne tristesse ; en même temps on remarquait sur sa physionomie, et dans toute sa personne une sorte d'immobilité qui avait quelque chose de très frappant. Quand on lui plaisait, elle était accueillante ; elle avait même des manières très affectueuses.
(...)
On ne parla chez madame Du Deffand, ni de philosophie, ni même de littérature : la compagnie était composée de gens de différents états ; les beaux esprits s'y trouvaient en petit nombre, et ceux qui vont dans le monde y sont communément aimables, quand ils n'y dominent pas. Madame Du Deffand causait avec agrément ; bien différente de l'idée que je m'étais faite d'elle, jamais elle ne montrait de prétentions à l'esprit ; il était impossible d'avoir un ton moins tranchant ; ayant très peu réfléchi, elle n'était dominée que par la seule habitude. Elle eut, dit-on, sans aucun système, une conduite très philosophique dans sa jeunesse. On était alors si peu éclairé, que madame Du Deffand fut longtemps, sinon bannie de la société, du moins traitée avec cette sécheresse qui doit engager à s'exiler soi-même. Trente ans après, la lumière commençant à se répandre, madame Du Deffand crut se rétablir dans le monde en adoptant des principes qui la justifiaient. La philosophie sauvait l'humiliation de rougir du passé (...)
Madame Du Deffand n'ayant de sa vie médité une opinion, au fond de l'âme n'en avait point ; elle n'était pas même sceptique. Pour douter, pour balancer, il faut du moins avoir superficiellement comparé, et fait quelque examen ; et c'est une peine qu'elle n'avait jamais voulu prendre. Elle se peignait très bien elle-même, en disant qu'elle laissait flotter son esprit dans le vague. Triste situation à tous les âges, surtout à quatre-vingts ans ! ... Cette paresse d'esprit et cette insouciance lui donnaient, dans la conversation, tout l'agrément de la douceur. Elle ne disputait point ; elle était si peu attachée au sentiment qu'elle énonçait, qu'elle ne le soutenait jamais qu'avec une sorte de distraction. Il était presque impossible de la contredire ; elle n'écoutait pas, ou elle paraissait céder, et elle se hâtait de parler d'autre chose.
Elle me fit promettre de revenir la voir à l'heure où, sortie de son lit, elle achevait de s'habiller, elle était alors toujours seule, c'est-à-dire entre trois et quatre heures après-midi, car elle avait depuis longtemps perdu sommeil. On lui faisait la lecture pendant la nuit, et elle ne s'endormait jamais avant le jour. J'y retournai le surlendemain. Je la trouvai dans son fauteuil, un valet de chambre assis à côté d'elle lui lisait tout haut un roman. Le roman l'ennuyait, et elle parut charmée de ma visite : je restai deux ou trois heures avec elle, et j'écoutais presque toujours. (...)
On m'avait dit que madame Du Deffand était méchante, c'est ce que je n'ai jamais remarqué ; elle n'était même pas médisante. Il y avait dans son caractère tant de faiblesse, d'insouciance et de légèreté, qu'un sentiment vif ne pouvait l'agiter longtemps : elle n'était pas plus capable de haïr que d'aimer. Brouillée avec d'Alembert, elle me parla de ses démêlés avec lui, mais sans aigreur, et sans ressentiment : c'était un simple récit et non des plaintes.
Son coeur avait bien vieilli, la philosophie l'avait tout à fait desséché, et son esprit n'avait point mûri : il était plus jeune qu'il n'aurait dû l'être quand elle n'aurait eu que vingt-cinq ans. Elle avait craint confusément toute sa vie de réfléchir ; cette crainte, devenue de la terreur, lui donnait une véritable aversion pour tout ce qui était solide ; elle était accablée de vapeurs et d'une tristesse invincible, et elle redoutait mortellement les conversations sérieuses ; elle les repoussait même avec sécheresse ; il fallait pour lui plaire ne l'entretenir que de bagatelles. Tout ce qui ressemblait à la raison lui faisait peur ; c'était une chose extraordinaire de voir une personne de cet âge, infirme, souffrante, mélancolique, exiger des autres une éternelle gaieté, qu'elle ne paraissait jamais partager, car elle ne jouait de rien. La perte de la vue ne l'affectait pas du tout ; elle me dit qu'elle aimait mieux être aveugle que d'avoir un rhumatisme douleureux. Quand elle perdit la vue, ce fut sans un violent chagrin, parce qu'elle conserva pendant plus de cinq ans l'espoir de la recouvrer ; et lorsqu'après avoir consulté tous les charlatans du monde, elle eut épuisé vainement tous les rémèdes, elle prit facilement son parti sur son état ; elle y était parfaitement accoutumée. Ce n'était pas là ce qui l'attristait ; elle écartait avec peine de funestes idées inspirées par l'âge et par les souffrances. Un jour je hasardai de lui parler de la mort religieuse du président Hénault. Elle m'interrompit, et avec un ton ironique et un sourire forcé : « Est-ce un sermon que vous me préparez là ? » dit-elle. Je me mis à rire en l'assurant que j'aimais mieux l'écouter que prêcher.
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
l'amour menaçant a écrit:
Le ton des lettres pour Voltaire est d'une violence extrême :
"Les protecteurs femelles ( déclarés ) de cette pièce sont Mesdames De Villeroy, De Robecq et Du Deffand, votre amie et ci-devant la mienne. Ainsi la pièce a pour elle des catins en fonction et des putains honoraires." [/i]
Quel grossier personnage !
Je vous propose la suite du dialogue entre les deux amis, par courriers interposés...
Voltaire donc, pour calmer le jeu, lui répond :
Le seul parti raisonnable dans un siècle ridicule, c’est de rire de tout.
D’Alembert :
Je sais que cette vieille putain de Du Deffand vous a écrit, et vous écrit peut-être encore contre moi et mes amis, mais il faut rire de tout et se foutre des vieilles putains puisqu’elles ne sont bonnes qu’à cela.
Voltaire :
Je ne dis pas qu’il faille foutre Mme du Deffand ( : ). Je vous jure que jamais Mme du Deffand ne m’a écrit un mot qui pût vous déplaire.
D’Alembert :
Il n’est pas surprenant que vous ne vous souveniez plus des impertinences que Mme du Deffand a écrites contre moi ; pareilles sottises sont faites pour être oubliées, ainsi que la satire qu’elle fit courir contre Mme du Châtelet après sa mort (Oh ! que c’est vache, et habile !! ) ; mais comme elle est aussi étourdie que méchante, elle m’a fait lire ce qu’elle vous écrivait sur mon compte ; depuis ce temps, j’ai cessé d’aller chez elle, et je la méprise comme elle le mérite.
Toutefois d’Alembert se montre moins affirmé dans la réalité, et sans doute amadoué par Julie de Lespinasse, il retournera fréquenter le salon de Mme du Deffand.
A Voltaire, quelques semaines plus tard :
J’oubliais de vous dire que je me suis raccommodé, vaille que vaille, avec Mme du Deffand. Elle prétend qu’elle n’a point protégé Palissot ni Fréron.(...)
Ainsi, qu’elle ne sache jamais que je vous ai écrit pour me plaindre d’elle. Cela me ferait de nouvelles tracasseries, que je veux éviter.
Ah ! C’est que l’on n’ose pas encore trop envoyer paître la femme à qui l’on doit un sérieux coup de pouce pour son élection à l’Académie... :
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
N'oublions pas "la notte, la neve", qu'il partira de toute façon, et en plus pour prendre le parti de Julie de Lespinasse. D'ailleurs elle même avait déjà mis de l'eau dans son vin avant de claquer la porte une bonne fois pour toute. Avant leur départ définitif, ils avaient tous deux tenté la réconciliation, alors faut-il y voir de leur part un geste intéressé,ou une manière courtoise de faire le dos rond, à mon humble avis : sûrement les deux !
Et puis un homme de la qualité de d'Alembert, s'embarrasser d'une vieille emm...euse !
Et puis un homme de la qualité de d'Alembert, s'embarrasser d'une vieille emm...euse !
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Comte d'Hézècques a écrit: (eh oui, voilà le comte d'Hézècques qui débarque encore une fois avec la Genlis : )
... pour ajouter encore à notre plaisir !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Je ne l'oublie pas. Raison pour laquelle j'ai écrit "pas encore".l'amour menaçant a écrit:N'oublions pas "la notte, la neve", qu'il partira de toute façon, et en plus pour prendre le parti de Julie de Lespinasse.
Il prend plus que parti : il l'aime.
Mais pour l'instant, le refroidissement s'installe donc sur un malentendu.
Mme du Deffand à Voltaire :
On vous a donc dit bien du mal de moi ?
Je passe donc dans votre esprit pour l'admiratrice des Fréron et des Palissot, et pour l'ennemi déclarée des Encyclopédistes ?
Je ne mérite ni cet excès d'honneur, ni cette cette indignité.
Apprenez que je ne me suis point jointe à madame de Robecq ; j'ai fort blâmé sa vengeance et le choix de ses vengeurs.
Et pour la suite, elle ne se fait guère d'illusion sur la nature des hommes, et envoie ses griffes...
S'il faut crier tollé contre les ennemis des philosophes, j'avoue que je n'ai point pris ce parti ; il n'y a que l'amitié qui puisse engager dans ces sortes de querelles.
Il y a quelques années, j'en conviens, l'amitié m'aurait, peut-être, fait faire beaucoup d'imprudences ; mais pour aujourd'hui, je verrais avec indifférence la guerre des dieux et des géants, à plus forte raison celle des rats et des grenouilles.
Et pan !! :
Avant de se prendre la porte dans l'dos !l'amour menaçant a écrit:D'ailleurs elle même avait déjà mis de l'eau dans son vin avant de claquer la porte une bonne fois pour toute.
Bah...fallait oser "sauter dans le vide", tout de même.
Le dernier mot de Mme du Deffand, réponse à celui que lui a envoyé Mlle de Lespinasse :
Je ne puis consentir à vous revoir sitôt, mademoiselle ; la conversation que j'ai eue avec vous, et qui a déterminé notre séparation, m'est dans le moment encore trop présente.
Je ne saurais croire que ce sont des sentiments d'amitié qui vous fassent désirer de me voir...
Que feriez-vous de moi aujourd'hui ? De quelle utilité pourrais-je vous être ?
Ma présence ne vous serait point agréable ; elle ne servirait qu'à vous rappeler les premiers temps de notre connaissance, les années qui l'ont suivie, et tout cela n'est bon qu'à oublier.
Cependant, si par la suite, vous veniez à vous en souvenir avec plaisir, et que ce souvenir produisit en vous quelques remords, quelque regret, je ne me pique point d'une fermété austère et insensible, je démêle assez bien la vérité.
Un retour sincère pourrait me toucher et réveiller en moi le goût et la tendresse que j'ai eus pour vous.
Mais en attendant, mademoiselle, restons comme nous sommes, et contentez-vous des souhaits que je fais pour votre bonheur.
Allez ciao !
Probablement oui.l'amour menaçant a écrit:Avant leur départ définitif, ils avaient tous deux tenté la réconciliation, alors faut-il y voir de leur part un geste intéressé,ou une manière courtoise de faire le dos rond, à mon humble avis : sûrement les deux !
l'amour menaçant a écrit:Et puis un homme de la qualité de d'Alembert, s'embarrasser d'une vieille emm...euse !
Ah...il la blessera au coeur. Elle a confondu son affection, avec celle qu'il vouait à Julie de Lespinasse. Doublement aveugle : elle a manqué de clairvoyance.
Mais elle ne sera pas la seule...
L'arroseur arrosé apprendra, à ses dépends, et bien plus tard, qu'on peut aisément prendre un sentiment pour un autre.
Julie le décevra.
C’est que les coucous s'installent tout aussi bien dans les foyers que dans les coeurs. boudoi32
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
La nuit, la neige a écrit:
Il y a quelques années, j'en conviens, l'amitié m'aurait, peut-être, fait faire beaucoup d'imprudences ; mais pour aujourd'hui, je verrais avec indifférence la guerre des dieux et des géants, à plus forte raison celle des rats et des grenouilles.
... ça, c'est envoyé !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
" Celle des rats et des grenouilles" elle a oublié de citer : "le crapaud" qu'elle incarne ! Elle oublie la place qu'elle occupe dans toute cette affaire, la fosse naïve.
"Un retour sincère pourrait me toucher et réveiller en moi le goût de la tendresse que j'ai eu pour vous"
Quelle tendresse ? Celle de lui donner des ordres et de lui être soumise ?
En 1756 Julie se laisse séduire par un étranger de passage, l'irlandais John Toafe, qui "goûte aux joies d'une saison parisienne en se répandant à la Cour et dans les salons, Mme du Deffand prendra le taureau par les cornes, et éloignera cet homme de sa nièce, cette dernière lui en voudra énormément.
Mieux encore quand D'Alembert tomba follement amoureux de Julie :
"Cette passion a suscité l'irritation de Mme du Deffand qui s'estime trahie et délaissée ( Oh la pauvre petite ) Quelle tendresse ! Vouloir que les gens autour d'elle n'aiment personne pour rester sous son entière emprise."
"Si vous verriez a vous souvenir avec plaisir et ce que ce souvenir me dit en vous quelques remords..."
Alors là bravo ! :\\\\\\\\: et mamie, des remords en aura-t-elle quand Julie décédera et qu'elle proclamera à qui veut l'entendre qu'elle aurait souhaité sa mort quinze ans plus tôt afin de garder d'Alembert auprès d'elle ?
Garder d'Alembert par sentimentalisme peut-être ? Moi j'en doute, dans ce jeu de dupe, elle vient de perdre la manche alors elle bluffe pour montrer qu'elle garde la main,
"Je ne saurais croire que ce sont des sentiments d'amitié... de quelle utilité pourrais-je vous être ?"
Aucune ! Geoffrin va la prendre sous son aile, pour enfin la sortir du placard que son infamante tante l'y avait enfermée. Elle va dévoiler les aptitudes de Julie dans "le grand monde"
Et enfin pour rester dans le domaine animalier, "La noche, la nieve"; Quand du Deffand tombera amoureuse elle, de Walpole (qui a trente cinq ans de moins qu'elle ! et qui interdit toute tentative chez les autres ) Ne doit-on pas voir chez elle quelqu'un d'avant-garde ! Mamie du Deffand était une "cougar" mieux vaut faire office alors d'un adorable coucou.
Alors si certaines font le grand saut dans le vide, pour d'autre ce sera le grand plongeon, dans... l'indifférence. boudoi32
"Un retour sincère pourrait me toucher et réveiller en moi le goût de la tendresse que j'ai eu pour vous"
Quelle tendresse ? Celle de lui donner des ordres et de lui être soumise ?
En 1756 Julie se laisse séduire par un étranger de passage, l'irlandais John Toafe, qui "goûte aux joies d'une saison parisienne en se répandant à la Cour et dans les salons, Mme du Deffand prendra le taureau par les cornes, et éloignera cet homme de sa nièce, cette dernière lui en voudra énormément.
Mieux encore quand D'Alembert tomba follement amoureux de Julie :
"Cette passion a suscité l'irritation de Mme du Deffand qui s'estime trahie et délaissée ( Oh la pauvre petite ) Quelle tendresse ! Vouloir que les gens autour d'elle n'aiment personne pour rester sous son entière emprise."
"Si vous verriez a vous souvenir avec plaisir et ce que ce souvenir me dit en vous quelques remords..."
Alors là bravo ! :\\\\\\\\: et mamie, des remords en aura-t-elle quand Julie décédera et qu'elle proclamera à qui veut l'entendre qu'elle aurait souhaité sa mort quinze ans plus tôt afin de garder d'Alembert auprès d'elle ?
Garder d'Alembert par sentimentalisme peut-être ? Moi j'en doute, dans ce jeu de dupe, elle vient de perdre la manche alors elle bluffe pour montrer qu'elle garde la main,
"Je ne saurais croire que ce sont des sentiments d'amitié... de quelle utilité pourrais-je vous être ?"
Aucune ! Geoffrin va la prendre sous son aile, pour enfin la sortir du placard que son infamante tante l'y avait enfermée. Elle va dévoiler les aptitudes de Julie dans "le grand monde"
Et enfin pour rester dans le domaine animalier, "La noche, la nieve"; Quand du Deffand tombera amoureuse elle, de Walpole (qui a trente cinq ans de moins qu'elle ! et qui interdit toute tentative chez les autres ) Ne doit-on pas voir chez elle quelqu'un d'avant-garde ! Mamie du Deffand était une "cougar" mieux vaut faire office alors d'un adorable coucou.
Alors si certaines font le grand saut dans le vide, pour d'autre ce sera le grand plongeon, dans... l'indifférence. boudoi32
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
l'amour menaçant a écrit:" Quand du Deffand tombera amoureuse elle, de Walpole (qui a trente cinq ans de moins qu'elle ! et qui interdit toute tentative chez les autres ) Ne doit-on pas voir chez elle quelqu'un d'avant-garde ! Mamie du Deffand était une "cougar" mieux vaut faire office alors d'un adorable coucou.
Alors si certaines font le grand saut dans le vide, pour d'autre ce sera le grand plongeon, dans... l'indifférence. boudoi32
Heureusement Walpole est homosexuel, cela simplifie tout de suite la situation .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
Je ne pense pas qu'il faille aller jusque là, c'était juste histoire de rigoler un peu, en revanche à l'époque tout le monde connaissait son penchant pour Walpole, et quelque soit son orientation sexuelle, elle fera tout pour lui plaire et attendra avec fébrilité ses lettres.
Invité- Invité
Re: Marie de Vichy-Chamrond (ou Champrond), marquise du Deffand
l'amour menaçant a écrit: c'était juste histoire de rigoler un peu
Ah bon .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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