Emigration et contre-Révolution
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La France et le Monde au XVIIIe siècle :: Histoire et événements en France
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Re: Emigration et contre-Révolution
Sur le site :https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_011692.pdf
Voici ce que l'on peu trouver :
Rechercher un émigré de la Révolution
(1789-1825)
-
Fiche d’orientation
dans les sources des Archives nationales
Pour faciliter les recherches dans l’ensemble des fonds conservés aux Archives nationales
concernant l’émigration durant la Révolution, cette fiche d’aide à la recherche veut
résoudre le problème de la dispersion des sources entre les diverses sous-séries du cadre de
classement des Archives nationales, ainsi que dans les fonds d’archives privées. Au-delà de
la simple approche nominative, elle orientera les lecteurs vers des recherches plus ciblées,
en particulier sur le fonctionnement des institutions liées à l’émigration ou sur les biens
nationaux.
Rappel du contexte historique
Entre 1789 et 1800, environ 150
000
personnes, d’une grande hétérogénéité sociale et
géographique, quittèrent clandestinement la France, pour les pays d’Europe et d’Amérique, en
raison des troubles révolutionnaires. Abandonnant leurs biens, ces émigrés voulurent combattre la
Révolution de l’extérieur ou échapper à la mort, selon le contexte historique et la législation en
vigueur.
La première vague de départ, antérieure à 1792, fut essentiellement aristocratique et contre-
révolutionnaire. Émigration volontaire, elle s’organisa autour du comte d’Artois, avec l’intention de
rétablir la monarchie par les armes. Le 17
juillet 1789, le comte d’Artois, puis les Polignac et de
grands seigneurs de la Cour furent les premiers à passer à l’étranger, rejoignant Turin et la cour du
roi de Sardaigne, beau-père du comte de Provence, du comte d'Artois et de leur s
œ
ur Clotilde de
France, puis l'électorat de Trêves. Le marquis de Bouillé, les membres du ministère de Broglie,
Calonne, le prince de Bourbon-Condé, nombre de courtisans les suivirent. S'ensuivit l'exil des
officiers de l'armée et de la marine et des prêtres opposés à la Constitution civile du clergé
(12
juillet 1790). L'arrestation de Louis
XVI, le 21
juin 1791 à Varennes, renforça cet exil. Le comte
de Provence gagna les Pays-Bas autrichiens. De l’étranger, pour hâter l’émigration, les royalistes
établirent des bureaux à Paris et dans les grandes villes de France et éditèrent des journaux. Le
10
août 1792, date de la prise des Tuileries, 30
000 personnes avaient quitté le pays, selon la liste
générale publiée en l’an
II. Les assimilant à des traîtres à la Patrie, l’Assemblée nationale vota la loi
du 8
avril 1792 sur la confiscation des biens de ceux qui étaient absents du territoire depuis le
1
er
juillet 1789, puis la vente de ces biens (2
septembre 1792). Une première liste officielle des
émigrés fut alors dressée.
La seconde vague d’émigration, plus importante, motivée par le massacre des Tuileries et le début
de la Terreur, s’élargit à toutes les classes sociales
: noblesse, clergé, bourgeoisie, commerçants,
ouvriers et artisans, paysans. Le contexte de guerre s’ajoutait au durcissement de la loi, qui
instaura la déportation des prêtres réfractaires (décret du 26
août 1792), l'exécution de tout émigré
pris les armes à la main (9
octobre 1792), le bannissement à perpétuité et la peine de mort en cas de
retour sur le territoire (décret du 25
octobre 1792), l’immédiateté des sanctions (décret du 28
mars
1793 «
contre les émigrés
»), bientôt étendues aux parents des prévenus («
loi des suspects
» du
17
septembre 1793).
La fin de la Terreur amorça une première phase de retours progressifs, la législation devenant de
moins en moins répressive
: la circulaire du 30
pluviôse an
IV [19
février 1796] obligeait ainsi le
Directoire exécutif à statuer définitivement sur les demandes de radiation des listes d’émigrés.
Le Consulat renforça cette politique d’apaisement, le Premier Consul Bonaparte et Joseph Fouché,
ministre de la Police, souhaitant clore les divisions nées de la Révolution. La signature du
concordat de 1801, qui réconcilia l’État et l’Église et permit le retour des prêtres en exil, fut suivie
du sénatus-consulte du 6
floréal an X [26
avril 1802], décrétant l’amnistie générale des émigrés,
alors que nombre d’entre eux étaient déjà rentrés en France. Cette décision sonna le retour en
1
masse, jusqu’en 1814, de ceux qui avaient pris la fuite, sans pour autant leur garantir la restitution
de leurs biens vendus, devenus biens nationaux. Le titre
III du sénatus-consulte («
Dispositions
relatives aux biens
») rappelait même l’irrévocabilité des ventes et autres «
arrangements entre la
République et les particuliers
». Ce n’est qu’avec la loi du 5
décembre 1814 que les émigrés se virent
rendre leurs biens confisqués par l'État et non vendus et il fallut attendre le règne de Charles
X
pour voir affectés 30
millions de rente au capital d'un milliard (loi dite «
du milliard aux émigrés
»
du 23
mars 1825) à l’indemnisation des personnes lésées.
L’éclatement des sources sur les émigrés aux Archives nationales
Si trois grands ensembles – les sous-séries F/7 (inv. sommaire de Charles S
CHMITT
dans l'
État des
versements
, tome
I), BB/1 et O/3 (inv. détaillés de Georges B
OURGIN
) – conservent l’essentiel des
sources sur les émigrés aux Archives nationales, un grand nombre de fonds d’archives issus
d’administrations successivement responsables de la surveillance, de la répression et de la
réhabilitation des émigrés renferment des dossiers variés. Cet ensemble constitue un
corpus
d’une
grande richesse pour la recherche généalogique et plus largement pour l’étude du phénomène de
l’émigration, au sein de la société française, sous la Révolution. La synthèse réalisée par Marc
Bouloiseau, en 1963 (voir
infra
en partie
IV), au sujet des sources archivistiques et
bibliographiques de l’histoire de l’émigration, illustrait déjà leur extrême diversité et leur
complémentarité.
Pour retracer l’histoire d’un émigré, en s’intéressant à la fois à son parcours et à son patrimoine, le
principal obstacle réside dans cet éclatement des sources entre différentes séries et sous-séries,
dispersion qui trouve son origine dans le contexte de production des documents et dans l’histoire
des fonds. L’instabilité politique (changements de tutelles, suppression du ministère de la Police,
réorganisation des bureaux...) et les évolutions administratives (abondance de la législation en
matière d’émigration, complexité des procédures, multiplicité des interlocuteurs...) sont à l’origine
de l’éclatement des processus administratifs et par conséquent de la dispersion des sources au sein
des sous-séries. C’est dire le vaste champ d’investigation qui attend l’historien qui désire se pencher
sur la question de l’émigration.
Plan de la fiche de recherche
I.
Les priorités pour les recherches généalogiques.
II.
Des processus administratifs et judiciaires documentés par les archives publiques.
III.
Les émigrés dans les écrits du for privé et les actes authentiques du droit privé.
IV.
Pour aller plus loin...
Nota bene
.
Les chiffres en gras entre crochets indiquent les numéros des microfiches et microfilms
disponibles en salle des microfilms, précédés de la localisation du site des Archives nationales
concerné [Paris ou Pierrefitte].
Les inventaires mentionnés dans cette fiche sont, dans leur quasi intégralité, consultables dans la Salle
des inventaires virtuelle (SIV) du site internet des Archives nationales
(
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/
). La SIV propose en ligne les instruments de
recherche dématérialisés, qui rendent tous possible la requête en texte intégral sur certains termes
(«
émigré
», «
émigration
»,
«
séquestre
»,
etc.
) ou sur le patronyme de tel émigré.
I.
Les priorités pour les recherches généalogiques.
Des fichiers réalisés par les Archives nationales par ordre alphabétique des patronymes d’émigrés
sont à la disposition des chercheurs pour retrouver la trace d’un émigré. Ils permettent notamment
de remédier à la difficulté de l’éclatement des fonds. Dans les trois outils suivants, établis souvent à
partir des dossiers de demande de radiation, un même patronyme peut faire l’objet de plusieurs
2
orthographes (remarque également valable pour les recherches en SIV)
: il convient donc
d’interroger toutes les formes possibles, en particulier pour les noms précédés d'une particule, qui
peut être soudée au patronyme. On doit aussi tenir compte de la géographie administrative des
départements créés après 1790, dont le nom ou le ressort ont été modifiés ou qui n’existent plus,
telles les annexions de l’Empire.
Voici ce que l'on peu trouver :
Rechercher un émigré de la Révolution
(1789-1825)
-
Fiche d’orientation
dans les sources des Archives nationales
Pour faciliter les recherches dans l’ensemble des fonds conservés aux Archives nationales
concernant l’émigration durant la Révolution, cette fiche d’aide à la recherche veut
résoudre le problème de la dispersion des sources entre les diverses sous-séries du cadre de
classement des Archives nationales, ainsi que dans les fonds d’archives privées. Au-delà de
la simple approche nominative, elle orientera les lecteurs vers des recherches plus ciblées,
en particulier sur le fonctionnement des institutions liées à l’émigration ou sur les biens
nationaux.
Rappel du contexte historique
Entre 1789 et 1800, environ 150
000
personnes, d’une grande hétérogénéité sociale et
géographique, quittèrent clandestinement la France, pour les pays d’Europe et d’Amérique, en
raison des troubles révolutionnaires. Abandonnant leurs biens, ces émigrés voulurent combattre la
Révolution de l’extérieur ou échapper à la mort, selon le contexte historique et la législation en
vigueur.
La première vague de départ, antérieure à 1792, fut essentiellement aristocratique et contre-
révolutionnaire. Émigration volontaire, elle s’organisa autour du comte d’Artois, avec l’intention de
rétablir la monarchie par les armes. Le 17
juillet 1789, le comte d’Artois, puis les Polignac et de
grands seigneurs de la Cour furent les premiers à passer à l’étranger, rejoignant Turin et la cour du
roi de Sardaigne, beau-père du comte de Provence, du comte d'Artois et de leur s
œ
ur Clotilde de
France, puis l'électorat de Trêves. Le marquis de Bouillé, les membres du ministère de Broglie,
Calonne, le prince de Bourbon-Condé, nombre de courtisans les suivirent. S'ensuivit l'exil des
officiers de l'armée et de la marine et des prêtres opposés à la Constitution civile du clergé
(12
juillet 1790). L'arrestation de Louis
XVI, le 21
juin 1791 à Varennes, renforça cet exil. Le comte
de Provence gagna les Pays-Bas autrichiens. De l’étranger, pour hâter l’émigration, les royalistes
établirent des bureaux à Paris et dans les grandes villes de France et éditèrent des journaux. Le
10
août 1792, date de la prise des Tuileries, 30
000 personnes avaient quitté le pays, selon la liste
générale publiée en l’an
II. Les assimilant à des traîtres à la Patrie, l’Assemblée nationale vota la loi
du 8
avril 1792 sur la confiscation des biens de ceux qui étaient absents du territoire depuis le
1
er
juillet 1789, puis la vente de ces biens (2
septembre 1792). Une première liste officielle des
émigrés fut alors dressée.
La seconde vague d’émigration, plus importante, motivée par le massacre des Tuileries et le début
de la Terreur, s’élargit à toutes les classes sociales
: noblesse, clergé, bourgeoisie, commerçants,
ouvriers et artisans, paysans. Le contexte de guerre s’ajoutait au durcissement de la loi, qui
instaura la déportation des prêtres réfractaires (décret du 26
août 1792), l'exécution de tout émigré
pris les armes à la main (9
octobre 1792), le bannissement à perpétuité et la peine de mort en cas de
retour sur le territoire (décret du 25
octobre 1792), l’immédiateté des sanctions (décret du 28
mars
1793 «
contre les émigrés
»), bientôt étendues aux parents des prévenus («
loi des suspects
» du
17
septembre 1793).
La fin de la Terreur amorça une première phase de retours progressifs, la législation devenant de
moins en moins répressive
: la circulaire du 30
pluviôse an
IV [19
février 1796] obligeait ainsi le
Directoire exécutif à statuer définitivement sur les demandes de radiation des listes d’émigrés.
Le Consulat renforça cette politique d’apaisement, le Premier Consul Bonaparte et Joseph Fouché,
ministre de la Police, souhaitant clore les divisions nées de la Révolution. La signature du
concordat de 1801, qui réconcilia l’État et l’Église et permit le retour des prêtres en exil, fut suivie
du sénatus-consulte du 6
floréal an X [26
avril 1802], décrétant l’amnistie générale des émigrés,
alors que nombre d’entre eux étaient déjà rentrés en France. Cette décision sonna le retour en
1
masse, jusqu’en 1814, de ceux qui avaient pris la fuite, sans pour autant leur garantir la restitution
de leurs biens vendus, devenus biens nationaux. Le titre
III du sénatus-consulte («
Dispositions
relatives aux biens
») rappelait même l’irrévocabilité des ventes et autres «
arrangements entre la
République et les particuliers
». Ce n’est qu’avec la loi du 5
décembre 1814 que les émigrés se virent
rendre leurs biens confisqués par l'État et non vendus et il fallut attendre le règne de Charles
X
pour voir affectés 30
millions de rente au capital d'un milliard (loi dite «
du milliard aux émigrés
»
du 23
mars 1825) à l’indemnisation des personnes lésées.
L’éclatement des sources sur les émigrés aux Archives nationales
Si trois grands ensembles – les sous-séries F/7 (inv. sommaire de Charles S
CHMITT
dans l'
État des
versements
, tome
I), BB/1 et O/3 (inv. détaillés de Georges B
OURGIN
) – conservent l’essentiel des
sources sur les émigrés aux Archives nationales, un grand nombre de fonds d’archives issus
d’administrations successivement responsables de la surveillance, de la répression et de la
réhabilitation des émigrés renferment des dossiers variés. Cet ensemble constitue un
corpus
d’une
grande richesse pour la recherche généalogique et plus largement pour l’étude du phénomène de
l’émigration, au sein de la société française, sous la Révolution. La synthèse réalisée par Marc
Bouloiseau, en 1963 (voir
infra
en partie
IV), au sujet des sources archivistiques et
bibliographiques de l’histoire de l’émigration, illustrait déjà leur extrême diversité et leur
complémentarité.
Pour retracer l’histoire d’un émigré, en s’intéressant à la fois à son parcours et à son patrimoine, le
principal obstacle réside dans cet éclatement des sources entre différentes séries et sous-séries,
dispersion qui trouve son origine dans le contexte de production des documents et dans l’histoire
des fonds. L’instabilité politique (changements de tutelles, suppression du ministère de la Police,
réorganisation des bureaux...) et les évolutions administratives (abondance de la législation en
matière d’émigration, complexité des procédures, multiplicité des interlocuteurs...) sont à l’origine
de l’éclatement des processus administratifs et par conséquent de la dispersion des sources au sein
des sous-séries. C’est dire le vaste champ d’investigation qui attend l’historien qui désire se pencher
sur la question de l’émigration.
Plan de la fiche de recherche
I.
Les priorités pour les recherches généalogiques.
II.
Des processus administratifs et judiciaires documentés par les archives publiques.
III.
Les émigrés dans les écrits du for privé et les actes authentiques du droit privé.
IV.
Pour aller plus loin...
Nota bene
.
Les chiffres en gras entre crochets indiquent les numéros des microfiches et microfilms
disponibles en salle des microfilms, précédés de la localisation du site des Archives nationales
concerné [Paris ou Pierrefitte].
Les inventaires mentionnés dans cette fiche sont, dans leur quasi intégralité, consultables dans la Salle
des inventaires virtuelle (SIV) du site internet des Archives nationales
(
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/
). La SIV propose en ligne les instruments de
recherche dématérialisés, qui rendent tous possible la requête en texte intégral sur certains termes
(«
émigré
», «
émigration
»,
«
séquestre
»,
etc.
) ou sur le patronyme de tel émigré.
I.
Les priorités pour les recherches généalogiques.
Des fichiers réalisés par les Archives nationales par ordre alphabétique des patronymes d’émigrés
sont à la disposition des chercheurs pour retrouver la trace d’un émigré. Ils permettent notamment
de remédier à la difficulté de l’éclatement des fonds. Dans les trois outils suivants, établis souvent à
partir des dossiers de demande de radiation, un même patronyme peut faire l’objet de plusieurs
2
orthographes (remarque également valable pour les recherches en SIV)
: il convient donc
d’interroger toutes les formes possibles, en particulier pour les noms précédés d'une particule, qui
peut être soudée au patronyme. On doit aussi tenir compte de la géographie administrative des
départements créés après 1790, dont le nom ou le ressort ont été modifiés ou qui n’existent plus,
telles les annexions de l’Empire.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Emigration et contre-Révolution
Le fichier en ligne
Numérisé en 2016, ce fichier fait l’objet d’une publication en SIV grâce au répertoire dressé par Cécile
Robin, qui offre le lien vers les images numériques. Les patronymes ont été intégralement saisis dans
l’instrument de recherche, afin de permettre la recherche en texte intégral sur un nom de famille.
Voir
:
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055675
Numérisé en 2016, ce fichier fait l’objet d’une publication en SIV grâce au répertoire dressé par Cécile
Robin, qui offre le lien vers les images numériques. Les patronymes ont été intégralement saisis dans
l’instrument de recherche, afin de permettre la recherche en texte intégral sur un nom de famille.
Voir
:
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_055675
Dernière édition par Mr de Talaru le Mer 20 Sep 2017, 09:26, édité 1 fois
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Emigration et contre-Révolution
Castafouine ! Si je clique sur le lien, Armand me répond :
Erreur de consultation
close
Cet IR n'est actuellement pas disponible en SIV.
Erreur de consultation
close
Cet IR n'est actuellement pas disponible en SIV.
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Effectivement ce lien ne marche pas !!!!!!
Essaie avec icelui :
Sur le site :https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_011692.pdf
Essaie avec icelui :
Sur le site :https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_011692.pdf
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Emigration et contre-Révolution
It works !!! Merci, cher François .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Lorsqu'on évoque l'émigration, on oublie souvent de parler des membres du clergé, moines et prêtres, qui partirent en plusieurs vagues.
On estime qu'en 1794, il y avait environ 50 000 ecclésiastiques française en fuite de par l'Europe.
Les nations les plus accueillantes furent l'Angleterre et la Suisse, qui en accueillirent plus de la moitié. Londres accueillait 31 évêques, soit plus que l'Eglise d'Angleterre n'en comptait avant Henri VIII !
L'Espagne s'est montrée assez accueillante, ainsi que certains pays d'Allemagne, surtout la Rhénanie et la Westphalie.
Le Saint-Siège bien sûr ouvrira ses portes.
Par contre, les états italiens refusèrent l'accès de leur territoire, ainsi que la Bavière, de peur des représailles françaises et par indifférence.
On estime qu'en 1794, il y avait environ 50 000 ecclésiastiques française en fuite de par l'Europe.
Les nations les plus accueillantes furent l'Angleterre et la Suisse, qui en accueillirent plus de la moitié. Londres accueillait 31 évêques, soit plus que l'Eglise d'Angleterre n'en comptait avant Henri VIII !
L'Espagne s'est montrée assez accueillante, ainsi que certains pays d'Allemagne, surtout la Rhénanie et la Westphalie.
Le Saint-Siège bien sûr ouvrira ses portes.
Par contre, les états italiens refusèrent l'accès de leur territoire, ainsi que la Bavière, de peur des représailles françaises et par indifférence.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Emigration et contre-Révolution
bien sûr les prêtres, les curés, les moines, les grands ecclésiastiques, mais quant on lit les listes des émigrés, l'on s’aperçoit que pas mal de notaires, d'huissiers, de clercs, de cuisiniers (qui suivirent leur maitre) des commerçants, sans oublier évidement leurs familles. en lisant les listes je me suis aperçue qu'il y avait pas mal d'alsaciens, et des gens du Sud qui émigrèrent.
_________________
Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Emigration et contre-Révolution
Terrible constat :
Le roi, le roi ! s’abandonnant lui-même, et semblant prêt à désavouer tout héroïsme qui se serait compromis en résistance, les royalistes l’abandonnaient, pensant tout bas ce qu’un des leurs lui écrivait : " Vous n’avez pas voulu être mon roi, je ne veux plus être votre sujet " ; et ils emportaient toute leur patrie dans leur cocarde blanche .
( Les Goncourt )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
l'émigration
A partir de 1791, l'émigration très nombreuse inquiète :
La municipalité arrête qu’on ne délivrera plus de passeports sans certificat de médecin. Les ci-devant de simuler des maladies, ou d’obtenir des certificats de complaisance. Nouveau règlement et visa du commissaire de la section qui confronte levisage de la personne avec le certificat, et décide parfois, comme pour l’archevêque de Reims, attaqué de consomption, que les médecins sont des alarmistes, et que le candidat à l’exil peut garder la France.
Comment ?!! Il fallait une autorisation sur certificat médical pour émigrer ?!!
( Jules et Edmond de Goncourt Histoire de la société française pendant la Révolution )
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Première vague de l'émigration : les princes et les Polignac
Dès la prise ( ou plutôt reddition ) de la Bastille, dans la soirée du 16 juillet 1789, le comte d'Artois, le duc d'AngouIême, le duc de Berri, le prince de Condé, le duc de Bourbon, le duc d'Enghien et le prince de Conti prennent congé du roi pour sortir du royaume.
Pourquoi Monsieur n'en a-t-il pas fait autant
Je me le demande bien.
Fomentait-il déjà de sombres projets? ( Je pense bien-sûr à l'affaire Favras.)
C'est toujours Le Gentil de Paroy ( fils ) qui raconte .
Il fallut prendre les plus grandes précautions pour que M. le comte d'Artois pût sortir sans être aperçu; il ne partit qu'à la pointe du jour. Les habitants de Versailles, qui voulaient s'en saisir, étaient encore endormis. Un régiment, dont on s'était assuré, attendait le prince et l'escorta avec deux pièces de canon jusqu'à une certaine distance. Ce départ fut si précipité qu'à peine put-on réaliser trois cents louis pour M. le comte d'Artois; encore fallut-il boursiller. Mon père, qui en sa qualité de député se trouvait alors à Versailles, prêta trente louis au comte de Vaudreuil; c'était tout ce qu'il avait chez lui. Le prince emmena avec lui le comte de Vaudreuil, le prince d'Hénin et deux autres personnes. Ils passèrent incognito à Gharleville, où le comte d'Esterhazy était en garnison avec son régiment. Celui-ci pressa le comte d'Artois de s'arrêter quelque temps et le pria à dîner; mais, comme on était à table, on vint dire au comte d'Esterhazy que sa troupe s'insurgeait, sur le bruit que le comte d'Artois avait fui de Paris et se trouvait à Charleville.
M. le comte d'Esterhazy fit aussitôt battre la générale, rassembla son régiment au quartier et le conduisit hors la ville comme pour un grand exercice, tandis qu'il faisait sortir le comte d'Artois par une porte opposée. Ensuite il alla joindre le prince avec quelques cavaliers dont il était sûr et l'escorta jusqu'à la frontière. M. le comte d'Artois alla s'établir en Suisse dans une campagne située près de celle de madame de Polignac. Je tiens ces détails de M. le comte de Vaudreuil, qui raccompagnait. Madame la comtesse d'Artois alla rejoindre son mari le 11 septembre suivant.
M. le prince de Gondé partit de Chantilly; il faillit être précipité dans l'Oise, à Pont-Sainte-Maxence, petite ville de Crépy en Valois, faisant partie de l'apanage de M. le duc d'Orléans. Des hommes, accourus à toutes brides de Paris, avaient fait soulever tous les environs. Heureusement M. le prince de Gondé avait de vigoureux chevaux attelés à ses voitures, et il dépassa Pont-Sainte-Maxence avant que ces bandes de furieux y fussent arrivées.
Le roi et la reine, informés des motions faites au Palais-Royal contre madame la duchesse de Polignac lui dirent qu'ils attendaient de son amitié de se soustraire à la fureur populaire et de les tranquilliser en partant la nuit même. Le roi déclara que le conseil de la reine était le seul à suivre; il ajouta ces mots : « Mon cruel destin me force à éloigner de moi ceux que j'estime le plus et que j aime; je viens d'ordonner au comte d'Artois de partir, je vous donne le même ordre; plaignez- moi, mais ne perdez pas un seul instant, emmenez votre famille, comptez sur moi dans tous les temps. Je vous conserve vos charges. » Le roi ne put retenir ses larmes en se séparant de M. et de madame de Polignac; quant à la reine, elle témoigna une douleur inexprimable de quitter son amie : elle se voyait obligée d'éloigner toutes les personnes qui avaient formé sa plus intime société. Elle pensait en ce moment à son époux, contraint de se présenter à une foule exaspérée et de tenter de calmer la rébellion par sa présence. Le résultat de cette démarche ne pouvait se prévoir.
Accablée de peines de toutes espèces, la reine recueillit ses forces et écrivit à madame de Polignac : « Adieu, la plus tendre des amies. Que ce mot est affreux pour mon cœur, mais il est nécessaire, je n'ai que la force de vous embrasser. »
Je tiens ces détails intéressants de madame la duchesse de Polignac elle-même, qui me les a racontés dans mon voyage à Gmlingen, près de Bâle.
Donc le duc et la duchesse de Polignac, la duchesse de Guiche, leur fille, la comtesse Diane de Polignac, sœur du duc, l'abbé de Balivière, prirent la route de Bâle. La duchesse était vêtue en femme de chambre sur le devant de la voiture. On arriva à Sens sans encombre, mais le peuple était soulevé dans cette ville, et on demanda aux voyageurs si les Polignac étaient encore auprès de la reine. L'abbé Balivière répondit d'un ton ferme et grivois qu'ils étaient déjà bien éloignés de Versailles, et qu'on était débarrassé de ces mauvais sujets ( * ) ; mais le postillon monta sur le marche-pied et dit à la duchesse : « Madame, il y a des honnêtes gens partout, je vous ai bien reconnue. » On lui donna quelques louis. Bref, les fugitifs arrivèrent trois jours après à Bâle, où se trouvait M. Necker .
Après le départ de madame la duchesse de Polignac, l'abbé de Vermond parut seul en fayeur. On le regardait comme un conseiller nuisible au bonheur du peuple, on cria haut contre lui. La reine, alarmée pour lui, l'engagea d'aller à Valenciennes, où commandait le comte d'Esterhazy; mais l'abbé ne s'y crut pas en sûreté et partit pour Vienne, où il est resté.
( * ) : la gravure intitulée " La noblesse tirée d'embarras par le Clergé " dépeint cette scène :
Pourquoi Monsieur n'en a-t-il pas fait autant
Je me le demande bien.
Fomentait-il déjà de sombres projets? ( Je pense bien-sûr à l'affaire Favras.)
C'est toujours Le Gentil de Paroy ( fils ) qui raconte .
Il fallut prendre les plus grandes précautions pour que M. le comte d'Artois pût sortir sans être aperçu; il ne partit qu'à la pointe du jour. Les habitants de Versailles, qui voulaient s'en saisir, étaient encore endormis. Un régiment, dont on s'était assuré, attendait le prince et l'escorta avec deux pièces de canon jusqu'à une certaine distance. Ce départ fut si précipité qu'à peine put-on réaliser trois cents louis pour M. le comte d'Artois; encore fallut-il boursiller. Mon père, qui en sa qualité de député se trouvait alors à Versailles, prêta trente louis au comte de Vaudreuil; c'était tout ce qu'il avait chez lui. Le prince emmena avec lui le comte de Vaudreuil, le prince d'Hénin et deux autres personnes. Ils passèrent incognito à Gharleville, où le comte d'Esterhazy était en garnison avec son régiment. Celui-ci pressa le comte d'Artois de s'arrêter quelque temps et le pria à dîner; mais, comme on était à table, on vint dire au comte d'Esterhazy que sa troupe s'insurgeait, sur le bruit que le comte d'Artois avait fui de Paris et se trouvait à Charleville.
M. le comte d'Esterhazy fit aussitôt battre la générale, rassembla son régiment au quartier et le conduisit hors la ville comme pour un grand exercice, tandis qu'il faisait sortir le comte d'Artois par une porte opposée. Ensuite il alla joindre le prince avec quelques cavaliers dont il était sûr et l'escorta jusqu'à la frontière. M. le comte d'Artois alla s'établir en Suisse dans une campagne située près de celle de madame de Polignac. Je tiens ces détails de M. le comte de Vaudreuil, qui raccompagnait. Madame la comtesse d'Artois alla rejoindre son mari le 11 septembre suivant.
M. le prince de Gondé partit de Chantilly; il faillit être précipité dans l'Oise, à Pont-Sainte-Maxence, petite ville de Crépy en Valois, faisant partie de l'apanage de M. le duc d'Orléans. Des hommes, accourus à toutes brides de Paris, avaient fait soulever tous les environs. Heureusement M. le prince de Gondé avait de vigoureux chevaux attelés à ses voitures, et il dépassa Pont-Sainte-Maxence avant que ces bandes de furieux y fussent arrivées.
Le roi et la reine, informés des motions faites au Palais-Royal contre madame la duchesse de Polignac lui dirent qu'ils attendaient de son amitié de se soustraire à la fureur populaire et de les tranquilliser en partant la nuit même. Le roi déclara que le conseil de la reine était le seul à suivre; il ajouta ces mots : « Mon cruel destin me force à éloigner de moi ceux que j'estime le plus et que j aime; je viens d'ordonner au comte d'Artois de partir, je vous donne le même ordre; plaignez- moi, mais ne perdez pas un seul instant, emmenez votre famille, comptez sur moi dans tous les temps. Je vous conserve vos charges. » Le roi ne put retenir ses larmes en se séparant de M. et de madame de Polignac; quant à la reine, elle témoigna une douleur inexprimable de quitter son amie : elle se voyait obligée d'éloigner toutes les personnes qui avaient formé sa plus intime société. Elle pensait en ce moment à son époux, contraint de se présenter à une foule exaspérée et de tenter de calmer la rébellion par sa présence. Le résultat de cette démarche ne pouvait se prévoir.
Accablée de peines de toutes espèces, la reine recueillit ses forces et écrivit à madame de Polignac : « Adieu, la plus tendre des amies. Que ce mot est affreux pour mon cœur, mais il est nécessaire, je n'ai que la force de vous embrasser. »
Je tiens ces détails intéressants de madame la duchesse de Polignac elle-même, qui me les a racontés dans mon voyage à Gmlingen, près de Bâle.
Donc le duc et la duchesse de Polignac, la duchesse de Guiche, leur fille, la comtesse Diane de Polignac, sœur du duc, l'abbé de Balivière, prirent la route de Bâle. La duchesse était vêtue en femme de chambre sur le devant de la voiture. On arriva à Sens sans encombre, mais le peuple était soulevé dans cette ville, et on demanda aux voyageurs si les Polignac étaient encore auprès de la reine. L'abbé Balivière répondit d'un ton ferme et grivois qu'ils étaient déjà bien éloignés de Versailles, et qu'on était débarrassé de ces mauvais sujets ( * ) ; mais le postillon monta sur le marche-pied et dit à la duchesse : « Madame, il y a des honnêtes gens partout, je vous ai bien reconnue. » On lui donna quelques louis. Bref, les fugitifs arrivèrent trois jours après à Bâle, où se trouvait M. Necker .
Après le départ de madame la duchesse de Polignac, l'abbé de Vermond parut seul en fayeur. On le regardait comme un conseiller nuisible au bonheur du peuple, on cria haut contre lui. La reine, alarmée pour lui, l'engagea d'aller à Valenciennes, où commandait le comte d'Esterhazy; mais l'abbé ne s'y crut pas en sûreté et partit pour Vienne, où il est resté.
( * ) : la gravure intitulée " La noblesse tirée d'embarras par le Clergé " dépeint cette scène :
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Concernant Monsieur, sa tête n'était pas mise à prix comme celle du comte d'Artois, des Polignac, des Condé et Conti.
Son double jeu tantôt réactionnaire, tantôt modéré a brouillé les pistes à ce moment je pense.
Si ma mémoire est bonne, ne s'était-il pas déclaré favorable au doublement du Tiers État lors de la convocation des États Généraux ? Il n'a pas non plus participé à l'Adresse des Princes au roi.
Son double jeu tantôt réactionnaire, tantôt modéré a brouillé les pistes à ce moment je pense.
Si ma mémoire est bonne, ne s'était-il pas déclaré favorable au doublement du Tiers État lors de la convocation des États Généraux ? Il n'a pas non plus participé à l'Adresse des Princes au roi.
Dominique Poulin- Messages : 7016
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Emigration et contre-Révolution
Oui, sa veulerie le sauvait.
Je ne crois pas qu'il ait été pour le doublement du Tiers, d'emblée, mais il a dû s'y rallier par démagogie .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Emigration et contre-Révolution
Les princes étaient placés dans la plus fausse des situations. Ils avaient beau se qualifier en toute occasion de " frères du roi " , ce lien familial ne conférait aucune base juridique à leurs démarches. Des questions de personnes aggravèrent encore le problème. On se rappelle les conditions dans lesquelles, avant la Révolution, Breteuil et Calonne, pendant un temps en bonne relations, avaient fini par s'opposer. Un destin malchanceux - pour l'émigration et sans doute pour la France - les remettait face à face. Ils dépassaient, l'un et l'autre, de cent coudées leurs compagnons d'infortune. Unis, peut-être seraient-ils parvenus à quelque résultat; hostiles, ils se condamnaient l'un et l'autre à l'impuissance. Leurs divergences portaient moins sur des questions de principe que de méthode; elle résultait plus encore de leurs caractères.
( Lacour-Gayet )
( Lacour-Gayet )
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Emigration et contre-Révolution
Et, toujours sur la brouille Breteuil / Calonne :
- le prince de Ligne :
La brouillerie causée par des amis trop adroits et des ennemis trop éveillés du baron de Breteuil et de M. de Calonne a fait le malheur de la France, et par conséquent de l'Europe. Je me suis mis vingt fois à leurs genoux pour raccommoder l'excelllente tête de l'un et l'esprit pénétrant, quoique trop léger, de l'autre ...
- la duchesse de Tourzel :
Breteuil était si cassant que, par moments, Marie-Antoinette se demandait si'l ne calculait pas ses intérêts autant que ceux du roi ...
- M. de Raigecourt :
Il faut tout dire, M. de Calonne, à cause de sa légèreté même, n'est pas haineux, et peut-être trouverait-on en lui plus de dispositions à un rapprochement que l'on en trouverait encore dans le baron ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Je continue.
Breteuil nous a vraiment porté la poisse .
Il fait de même la sourde oreille à ce cri du coeur de l'abbé de Maury :
On est prêt à se concerter avec vous pour déterminer des mesures qui doivent tendre au même but ... Nous sommes trop malheureux pour avoir le temps de nous haïr ... N'écoutez donc que votre raison, votre coeur et le voeu national, Monsieur le baron, et soyez sûr que le rapprochement de Coblence avec les Tuileries doit être la base de toutes ces opérations... Je n'avais jamais vu M. de Calonne. Je n'ai trouvé en lui ni fiel, ni rancune ou jalousie. On ne s'aperçoit nullement, quand on traite d'affaires avec lui, qu'il y mette la moindre légèreté. Il travaille beaucoup, il vit très retiré, il consulte, il écoute, il raisonne fort solidement, et, en l'observant avec attention, je n'ai pas trouvé que son esprit et son amabilité dont on a fort parlé fissent tort à son jugement .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Nous ? Les aristocrates ? La France ? Peut-être, mais l'Histoire était en route Eléonore, même si le baron de Breteuil avait écouté ses proches amis (Calonne et tant d'autres, comme cela est précisé), RIEN n'aurait changé le désastre français, même si pour beaucoup ce n'était pas un désastre.Mme de Sabran a écrit:
Je continue.
Breteuil nous a vraiment porté la poisse . . [/i]
- la duchesse de Tourzel :
Breteuil était si cassant que, par moments, Marie-Antoinette se demandait si'l ne calculait pas ses intérêts autant que ceux du roi ...
Qui sait ? Tout était possible dans ces moments de troubles. Chacun pouvait y croire à sa manière.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Emigration et contre-Révolution
Trianon a écrit:Nous ? Les aristocrates ? La France ? Peut-être, mais l'Histoire était en route Eléonore, même si le baron de Breteuil avait écouté ses proches amis (Calonne et tant d'autres, comme cela est précisé), RIEN n'aurait changé le désastre français, même si pour beaucoup ce n'était pas un désastre.Mme de Sabran a écrit:
Je continue.
Breteuil nous a vraiment porté la poisse . . [/i]
L'Histoire était en route, certes, mais pour arriver à la République et la démocratie il y avait peut-être des chemins moins dégoulinants et poisseux du sang des massacres de toute cette période plus hideuse que glorieuse.
L'Histoire est un engrenage de faits, sous les faits il y a des hommes, et ce sont les ressorts psychologiques que je trouve passionnants. La petite histoire fait la grande . Rien n'est plus vrai .
Pour en revenir à Breteuil, il s'était déjà montré très responsable dans le choix catastrophique du jugement de l'affaire du Collier devant le Parlement ( en opposition à Vergennes et Calonne ). En ce qui concerne l'émigration et la contre-révolution ( notre sujet ), il se prête au double-jeu funeste de Louis XVI et Marie-Antoinette. C'était pourtant la politique du pire. Il fallait ou lutter à visage découvert contre la Révolution ou accepter réellement, honnêtement, la Constitution et marcher dans le sens du voeu de la nation comme le préconisait Necker.
Que de sang épargné ç'eût été alors !
Breteuil marche dans le double-jeu donc alors que Catherine II lui garde un chien de sa chienne ( petite histoire personnelle : voir nos sujets https://marie-antoinette.forumactif.org/t3488p25-la-declaration-de-pillnitz-et-le-projet-de-congres-arme#106329 et aussi https://marie-antoinette.forumactif.org/t3486-les-princes-a-coblence?highlight=COBLENCE ) et que, sans Catherine, l'Angleterre et l'Autriche ne bougeront pas .
Il fait la sourde oreille à toutes les tentatives de rapprochement avec Coblence alors que c'est cette incohérence chaotique entre les princes et le roi qui torpille finalement le projet de congrès armé .
Catherine l'écrit au prince de Nassau, exaspérée, après avoir reçu les ambassades de Bombelles pour Breteuil et d'Estérhazy pour les princes :
« ... Qu'attendre de gens qui agissent sans discontinuer avec deux avis divers parfaitement contradictoires : l'un en public ( les princes ) et l'autre en secret ? ( Louis XVI )
C'est elle qui a tout perdu, cette contradiction continuelle ; c'est elle qui empêche d'aller en avant. Le seul parti qui le pourrait, celui des princes, on les veut en arrière : pourquoi ? parce qu'ils sont en avant. On est faux avec eux et avec tout le monde, en vérité, car ce Breteuil encore a toujours haï cordialement la Russie et votre très humble servante plus qu'âme qui vive . »
Et elle annote ainsi le mémoire de Bombelles :
« Dans tout ce mémoire , je ne vois que la haine de Breteuil contre Calonne. Quand la Reine, dans sa lettre, répète que les princes ne doivent se trouver qu'en arrière, je vois bien de quoi il s'agit; mais en même temps je vois aussi que l'arrière d'un très grand parti, composé des vrais catholiques romains, des princes, de la noblesse, des parlementaires, de quantité de militaires de tout grade, n'est pas le moyen de faire aller la bonne cause en avant. Il faudrait envoyer au diable les conseillers tels que le baron de B..., qui donne d'aussi mauvais conseils, et Cal... aussi, parce que, à la lettre, c'est un éventé. »
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Je comprends votre opinion chère Eléonore et un peu votre colère contre Breteuil et vous avez entièrement raison quand vous parlez du sang "inutile" malgré tout versé. Merci pour ces informations.
Je voulais juste signifié qu'avec des "si", on changerait le monde, malheureusement ce n'est pas souvent le cas. Je vous rejoins en tout dans votre explication et d'ailleurs, je comprends un peu mieux la description de Breteuil qui peut inciter à la juste colère.
Je voulais juste signifié qu'avec des "si", on changerait le monde, malheureusement ce n'est pas souvent le cas. Je vous rejoins en tout dans votre explication et d'ailleurs, je comprends un peu mieux la description de Breteuil qui peut inciter à la juste colère.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Emigration et contre-Révolution
L'évêque de Langres,
au sujet de l'émigration et la contre-révolution
Cologne, ce 3 décembre
Il y a, Monsieur, bien longtemps que j'ai grande envie de vous écrire. Moitié paresse, moitié autres occupations, j'ai toujours différé. Je vais enfin rompre un silence qui me pèse, et vous dire mes conjectures sur l'état actuel de mes affaires; je dis mes conjectures car, quoique très près d'un centre d'affaires, je n'en suis pas plus dans le secret; mais d'après ce qu'on entend dire dans le pays, d'un côté et d'un autre, on se fait une politique à soi je vais vous exposer la mienne qui n'est peut-être pas vraie.
Il me semble que, depuis que M. le comte d'Artois a été engagé par Calonne à quitter Turin, il s'est toujours de plus en plus écarté du Roi. Sûrement sans le vouloir, car personne n'est plus persuadé que moi de la pureté de ses vues mais je n'ai pas si bonne opinion de son conseil. L'ambition et l'amour-propre y jouent un grand rôle; on veut faire et avoir ensuite les récompenses de la besogne. On veut forcer le Roi à employer les agents qu'on désire. Pour cela on va en avant, on tâche d'engager dans son parti tous les Souverains. On dit beaucoup de mal du pauvre Monarque, pour le contraindre, par l'opinion de ses partisans, à prendre tel ministre. Cela est, à mon sens, bien injuste et bien impolitique.
Injuste, car comment peut-on accuser de faiblesse un Prince qui voit, sans cesse, sous le couteau tout ce qu'il aime le plus ? Henri IV et Charles Ier ne coururent que des dangers personnels. Impolitique, car enfin il faudra, dans quelque temps, ramener sur la tête du Roi tous les respects, et on commence par s'efforcer de le dégrader. Comme deux lignes divergentes vont toujours se séparant de plus en plus, depuis le départ de Turin, les Princes se sont continuellement écartés de la marche du Roi. Il est bien notoire que M. le comte d'Artois n'était point dans le secret de l'évasion ( * ) au mois de juin; depuis ce temps-là, il ne paraît pas qu'ils se soient rapprochés. On assure que le Roi est très fâché de cette si énorme, si cruelle et si dangereuse émigration: En tout, le Roi suit une mesure, les Princes en suivent une autre, cela paraît certain;'il est donc à craindre que les Princes ne contrarient les vues du Roi, ce qui serait sûrement contre l'intention de ses frères.
Mais il existe un autre secret, et celui-là est le véritable : il se traite à Bruxelles, entre le baron de Breteuil et M. de Fersen d'une part, M. de Mercy et M. de Thugue de l'autre. Il y a une correspondance entre le Roi et l'Empereur et je crois que celui-ci projette toujours de se mêler de nos affaires mais on ne peut rien faire avant le mois de mai. Il ne faut pas se montrer avant le temps qui sera nécessaire. Telle est, je crois, la politique impériale.
Voyez que l'Empereur, dans tous ses actes, se maintient en mesure d'agir:quand il voudra; qu'il ne prend aucun engagement relativement.à nous. Il parait certain que tous les Souverains suivront le parti que celui-là prendra. On assure que nos Princes, avaient fait des démarches auprès du Landgrave de Hesse-Cassel pour avoir des troupes avec lesquelles ils auraient tenté une entrée en France, et que l'Empereur y a mis obstacle. Je ne vous garantis pas ce fait, mais il me semble assez probable. On dit.aussi que les Princes ont fait une tentative pour se rapprocher du baron de Breteuil, qui ne s'y est pas prêté. On le blâme beaucoup et on est fort en colère contre lui. Mais de bonne foi, s'il a un secret du Roi, doit-il, sans son agrément, le confier aux Princes et à tout le conseil des Princes ? Je ne l'estime pas beaucoup plus que l'autre, et je crois bien qu'il entre autant d'ambition dans son fait; mais dans cette occasion-ci, il ne me paraît pas qu'il ait tort.
Nos compatriotes émigrés à Coblentz et à Worms y ont le plus mauvais ton du monde. C'est une vivacité, une violence, une démocratie, dont on n'a. pas d'idée, personne ne voudrait obéir. La seule chose qui les tempère est leur amour pour M. le comte d'Artois. qui, en vérité, le mérite-par son honnêteté, sa douceur et toutes ses bonnes qualités.
On dit qu'il s'applique beaucoup et qu'il a bien gagné du côté de l'instruction ( ). Je n'ai pas été à portée d'en juger, mais je le crois renfermé depuis le peu que j'ai su et tout ce que j'ai ouï dire.
Il est bien dommage qu'on fasse jouer un aussi pauvre rôle à un Prince si fait, par lui-même et par les circonstances, pour jouer le plus brillant, et à qui on ne peut reprocher que trop de confiance, dans un étourdi qui, l'a mal embarqué et qui le retient dans de fausses mesures.
Une chose extraordinaire dans cette situation des Princes vis-à-vis des Puissances, c'est qu'ils ne manquent. pas d'argent. Je crois qu'on exagère ce qu'ils en ont; mais il paraît qu'ils seront en état de fournir tout l'hiver des secours aux émigrants qui en auront besoin.
Lally, en personne, a écrit une lettre à Monsieur, dont j'aurais voulu qu'il se fût dispensé. Je désire plus que jamais, depuis que j'ai tâté le terrain, que vous n'y veniez pas. Il n'est pas disposé à recevoir ce que vous y sèmeriez, et vous compromettriez, en pure perte, votre nom et l'utilité dont vous pouvez être par la suite. Si vous voyez mon camarade L.dites-lui bien des choses de ma part.
Mille respects à son aimable belle-soeur.
Comptez toujours, je vous prie, sur mon bien tendre et éternel attachement.
-j- Évêque de Langres
( * ) : l'équipée de Varennes ...
au sujet de l'émigration et la contre-révolution
Cologne, ce 3 décembre
Il y a, Monsieur, bien longtemps que j'ai grande envie de vous écrire. Moitié paresse, moitié autres occupations, j'ai toujours différé. Je vais enfin rompre un silence qui me pèse, et vous dire mes conjectures sur l'état actuel de mes affaires; je dis mes conjectures car, quoique très près d'un centre d'affaires, je n'en suis pas plus dans le secret; mais d'après ce qu'on entend dire dans le pays, d'un côté et d'un autre, on se fait une politique à soi je vais vous exposer la mienne qui n'est peut-être pas vraie.
Il me semble que, depuis que M. le comte d'Artois a été engagé par Calonne à quitter Turin, il s'est toujours de plus en plus écarté du Roi. Sûrement sans le vouloir, car personne n'est plus persuadé que moi de la pureté de ses vues mais je n'ai pas si bonne opinion de son conseil. L'ambition et l'amour-propre y jouent un grand rôle; on veut faire et avoir ensuite les récompenses de la besogne. On veut forcer le Roi à employer les agents qu'on désire. Pour cela on va en avant, on tâche d'engager dans son parti tous les Souverains. On dit beaucoup de mal du pauvre Monarque, pour le contraindre, par l'opinion de ses partisans, à prendre tel ministre. Cela est, à mon sens, bien injuste et bien impolitique.
Injuste, car comment peut-on accuser de faiblesse un Prince qui voit, sans cesse, sous le couteau tout ce qu'il aime le plus ? Henri IV et Charles Ier ne coururent que des dangers personnels. Impolitique, car enfin il faudra, dans quelque temps, ramener sur la tête du Roi tous les respects, et on commence par s'efforcer de le dégrader. Comme deux lignes divergentes vont toujours se séparant de plus en plus, depuis le départ de Turin, les Princes se sont continuellement écartés de la marche du Roi. Il est bien notoire que M. le comte d'Artois n'était point dans le secret de l'évasion ( * ) au mois de juin; depuis ce temps-là, il ne paraît pas qu'ils se soient rapprochés. On assure que le Roi est très fâché de cette si énorme, si cruelle et si dangereuse émigration: En tout, le Roi suit une mesure, les Princes en suivent une autre, cela paraît certain;'il est donc à craindre que les Princes ne contrarient les vues du Roi, ce qui serait sûrement contre l'intention de ses frères.
Mais il existe un autre secret, et celui-là est le véritable : il se traite à Bruxelles, entre le baron de Breteuil et M. de Fersen d'une part, M. de Mercy et M. de Thugue de l'autre. Il y a une correspondance entre le Roi et l'Empereur et je crois que celui-ci projette toujours de se mêler de nos affaires mais on ne peut rien faire avant le mois de mai. Il ne faut pas se montrer avant le temps qui sera nécessaire. Telle est, je crois, la politique impériale.
Voyez que l'Empereur, dans tous ses actes, se maintient en mesure d'agir:quand il voudra; qu'il ne prend aucun engagement relativement.à nous. Il parait certain que tous les Souverains suivront le parti que celui-là prendra. On assure que nos Princes, avaient fait des démarches auprès du Landgrave de Hesse-Cassel pour avoir des troupes avec lesquelles ils auraient tenté une entrée en France, et que l'Empereur y a mis obstacle. Je ne vous garantis pas ce fait, mais il me semble assez probable. On dit.aussi que les Princes ont fait une tentative pour se rapprocher du baron de Breteuil, qui ne s'y est pas prêté. On le blâme beaucoup et on est fort en colère contre lui. Mais de bonne foi, s'il a un secret du Roi, doit-il, sans son agrément, le confier aux Princes et à tout le conseil des Princes ? Je ne l'estime pas beaucoup plus que l'autre, et je crois bien qu'il entre autant d'ambition dans son fait; mais dans cette occasion-ci, il ne me paraît pas qu'il ait tort.
Nos compatriotes émigrés à Coblentz et à Worms y ont le plus mauvais ton du monde. C'est une vivacité, une violence, une démocratie, dont on n'a. pas d'idée, personne ne voudrait obéir. La seule chose qui les tempère est leur amour pour M. le comte d'Artois. qui, en vérité, le mérite-par son honnêteté, sa douceur et toutes ses bonnes qualités.
On dit qu'il s'applique beaucoup et qu'il a bien gagné du côté de l'instruction ( ). Je n'ai pas été à portée d'en juger, mais je le crois renfermé depuis le peu que j'ai su et tout ce que j'ai ouï dire.
Il est bien dommage qu'on fasse jouer un aussi pauvre rôle à un Prince si fait, par lui-même et par les circonstances, pour jouer le plus brillant, et à qui on ne peut reprocher que trop de confiance, dans un étourdi qui, l'a mal embarqué et qui le retient dans de fausses mesures.
Une chose extraordinaire dans cette situation des Princes vis-à-vis des Puissances, c'est qu'ils ne manquent. pas d'argent. Je crois qu'on exagère ce qu'ils en ont; mais il paraît qu'ils seront en état de fournir tout l'hiver des secours aux émigrants qui en auront besoin.
Lally, en personne, a écrit une lettre à Monsieur, dont j'aurais voulu qu'il se fût dispensé. Je désire plus que jamais, depuis que j'ai tâté le terrain, que vous n'y veniez pas. Il n'est pas disposé à recevoir ce que vous y sèmeriez, et vous compromettriez, en pure perte, votre nom et l'utilité dont vous pouvez être par la suite. Si vous voyez mon camarade L.dites-lui bien des choses de ma part.
Mille respects à son aimable belle-soeur.
Comptez toujours, je vous prie, sur mon bien tendre et éternel attachement.
-j- Évêque de Langres
( * ) : l'équipée de Varennes ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Qui est ce M. de Thugue, le savez-vous, cher Févicq ?
Je ne crois pas le connaître ...
Je ne crois pas le connaître ...
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Emigration et contre-Révolution
Ce doit être une mauvaise orthographe et il doit s'agir du baron de Thugut .
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Emigration et contre-Révolution
Ce nom ne me dit rien, chère Eléonore...
Vicq d Azir- Messages : 3676
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Localisation : Paris x
Re: Emigration et contre-Révolution
Si si, il est nommé, en 1794, après la mort de Kaunitz, ministre des Affaires étrangères et Chancelier d'Autriche, farouchement hostile à la Révolution française et pour la guerre à outrance, selon WIKI.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
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Re: Emigration et contre-Révolution
Merci. Je ne connaissais pas...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Emigration et contre-Révolution
Thugut est donc ni plus ni moins le successeur de Kaunitz . Ce n'est pas rien .
Mercy, qui craint le pire pour Marie-Antoinette, lui écrit le 17 septembre 1793 :
Les circonstances relatives à la reine de France se sont aggravées au point de donner lieu aux inquiétudes les plus cruelles et les plus fondées...
Dans de telles circonstances, sur lesquelles toute l'Europe a les yeux, est-il de la dignité ou même de l'intérêt de S. M. l'Empereur de voir le sort dont son auguste tante est menacée à ce point, sans rien hasarder pour l'arracher ou la soustraire à ses bourreaux ?
Je sais l'impossibilité qu'il y aurait à cet égard de prendre des mesures politiques communes à toutes les puissances; mais le chef de l'auguste maison d'Autriche, le neveu de l'auguste fille de Marie-Thérèse, destinée à monter sur l'échafaud de son époux, n'a-t-il pas des soins particuliers à remplir que la politique ne saurait condamner, et qui ne contrarient même point la politique ? Ne convient-il pas qu'il soit prouvé à la postérité que, la Reine étant menacée au point où elle est, S.M. l'Empereur a fait quelque démarche d'éclat pour la sauver ?
Et, le 13 octobre, Mercy au prince d'Aremberg ( La Marck ) :
Je tremble pour la reine, j'en ai écrit hier à Vienne en traits de feu.
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Mme de Sabran- Messages : 55517
Date d'inscription : 21/12/2013
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