Les 5 et 6 octobre 1789

Mme de Sabran a écrit:Ah zut, deux sujets sur octobre au portail !

flûte et reflûte ! j'avais pourtant regardé !

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voilà le fameux couloir secret qui passe sous l’œil de bœuf, et qui relie les petits cabinets du roi aux petits appartements de la Reine. L'extrémité de ce couloir débouche presque derrière le lit de la Reine. Ce passage à été  construit pour permettre au roi d'aller chez la reine sans passer par les antichambres. C'est par là que Louis XVI se précipite au secours de son épouse.



la porte de l’œil de bœuf, du côté des petits appartements de la Reine. C'est cette porte qui se trouva fermée, et contre laquelle la reine tambourina avant qu'un valet la lui ouvre.

attachboy a écrit:L'épisode relaté dans les Années Lumières :

Je ne supporte pas ce film.
Mais bon.

Quelles sources parlent d'une révérence de la reine à la foule ?
Mme de Tarente n'en parle pas (mais à sa façon d'en parler, elle n'est pas là) ...

Lucius a écrit:Quelles sources parlent d'une révérence de la reine à la foule ?
Mme de Tarente n'en parle pas (mais à sa façon d'en parler, elle n'est pas là) ...

Mme de Tourzel non plus dans ses mémoires, pourtant elle fut bel et bien là, près du balcon, ce fameux 6 octobre :

« Les poissardes étaient toujours en grand nombre dans les cours du château, chantant, dansant et faisant éclater des transports de la joie la plus bruyante et la plus indécente. La cour de marbre, sur laquelle donnaient les fenêtres de l'appartement du Roi, était remplie de ces femmes, qui, enivrées de leurs succès, demandèrent à voir la Reine.
Cette princesse parut sur le balcon, tenant par la main Mgr le Dauphin et Madame. Toute cette multitude, la regardant avec fureur, s'écria : « Faites retirer les enfants ! » La Reine les fit rentrer et se montra seule. Cet air de grandeur et de courage héroïque à la vue d'un danger qui fit tressaillir tout le monde, imposa tellement à cette multitude, qu'elle abandonna à l'instant ses sinistres projets, et pénétrée d'admiration, elle s'écria : « Vive la Reine ! »
On remarqua, comme chose singulière, que toutes les poissardes avaient le teint blanc, de belles dents et portaient un linge plus fin qu'elles n'ont coutume d'en porter : ce qui prouve évidemment qu'il y avait parmi elles beaucoup de personnes payées pour jouer un rôle dans cette horrible journée. »

Je pense que cette scène des révérences a été inventée par le cinéma pour renforcer le côté dramatique (vraiment superflu) de cette scène du balcon.

C'est en effet une version cinématographique qui remplace le discours (plus risible que glorieux) de La Fayette venu porté secours à la Reine en proie aux armes du peuple...
mais alors qui sauvera la Reine de Monsieur de La Fayette? :

Bien à vous.

Je demanderai demain à Paroy s'il a une idée sur la question ...

Mais demain ( quoique minuit étant passé, c'est tout à l'heure !!! ) , aussi, sort le livre orchestré par Evelyne Lever , Marie-Antoinette telle qu'ils L'ont vue ...je vais l'acheter le matin...je regarderai dedans aussi

Bien à vous.

Majesté a écrit:Mais demain ( quoique minuit étant passé, c'est tout à l'heure !!!    )

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Rivarol voit dans Louis XVI un homme « toujours irrésolu, toujours malheureux dans ses irrésolutions », et il lui souhaite le courage de la reine. Non qu'il loue Marie-Antoinette sans réserve : il reconnaît qu'elle a régné sur le roi « comme une maîtresse », qu'elle a fait des dons excessifs à ses amis, affaibli l'étiquette. Mais seule, la fille de Marie-Thérèse garde « une contenance noble et ferme parmi tant d'hommes éperdus et une présence d'esprit extraordinaire quand tout n'est que vertige autour d'elle ».

Bien à vous.

La Révolution Française - La Reine au balcon

Des cris le saluent :
« Vive le roi ! Le roi à Paris ! »

Sans un mot, Louis acquiesce de la tête.

Il est passionnément acclamé.

Mais la foule à présent demande la reine. Marie-Antoinette, prenant par la main Madame Royale et le dauphin, paraît au balcon doré.

On la hue :
« Pas d’enfants ! »

Des fusils la couchent en joue. Elle rentre dans la chambre.

La Fayette s’avance :

- Ne craignez rien, venez avec moi.

- Eh bien ! dussé-je aller au supplice, j’y vais.

Il lui offre la main et la conduit au balcon.

Le tumulte est si fort que La Fayette ne peut se faire entendre.

Par une inspiration chevaleresque, il s’incline et lui baise le bout des doigts.

Le geste, si délicat, si français, enchante.

On applaudit, on crie :
« Vive le général ! Vive la reine ! »

Ils se retirent, et Louis, rassuré, revient sur le balcon.
Nouveau tonnerre :
« Le roi à Paris ! »

Il fait un geste de la main pour obtenir le silence et dit d’une voix ferme :
« Mes amis, j’irai à Paris avec ma femme et mes enfants ; c’est à l’amour de mes bons et fidèles sujets que je confie ce que j’ai de plus précieux »

On l’applaudit mais, contre son espoir, le peuple ne se disperse pas.

Louis sent que quitter Versailles pour se livrer à Paris, c’est à peu près condamner la monarchie.

Il ne craint pas pour lui, mais pour les siens.


Bien à vous.

Après une présentation de Louis PAUWELS et du conservateur Gérald VAN DER KEMP, dans le château de Versailles, évocation de la dernière nuit de liberté de Louis XVI et Marie-Antoinette, celle du 5 au 6 octobre 1789, jouée par une trentaine de figurants et racontée par Alain CUNY. Mais Versailles est aussi peuplé de fantômes comme les danseuses de menuet du temps de Louis XIV, Madame de Maintenon priant dans la chapelle pour Louis XV et le petit Mozart jouant une gavotte.(1959)

Bien à vous.

Majesté a écrit:C'est en effet une version cinématographique qui remplace le discours (plus risible que glorieux) de La Fayette venu porté secours à la Reine en proie aux armes du peuple...
mais alors qui sauvera la Reine de Monsieur de La Fayette? :

Il y a aussi la version orchestrée par La Fayette qui baiserait la main de la Reine et apostropherait de la sorte la populace :
"La Reine a été trompée, et elle promet d'être fidèle au peuple comme Jésus-Christ à son Eglise!"
Si je ne l'avais lu que récemment ,j'aurais pu croire à une invention rocambolesque de PPDA, mais ce sont les propos que tenait Guy Tréjean qui incarne le général dans le film de Delannoy avec Michèle Morgan...Alors ?

Bien à vous.

Revoici Rivarol qui résume superbement le charme magique de Marie-Antoinette et notamment lors de cette scène du balcon :
"Son génie redressa tout à coup l'instinct de la multitude égarée, et s'il fallut à ses ennemis des crimes, des conjurations et de longues pratiques pour la faire assassiner, il ne lui fallut à elle qu'un moment pour se faire admirer...". boudoi30 



Bien à vous.

Mais donc, point de sources d'époque relatant la fameuse révérence ?  
Ben, zut alors !

Pour moi, la première révérence évoquée était celle que faisait Jane Seymour ... en 1989 !

Bien à vous.

Dans la scène du balcon racontée par Jean-Philippe Gui le Gentil de Paroy dans ses Mémoires, point de révérence non plus :

Le Roi, la Reine et le Dauphin se montrèrent alors sur le balcon de la cour de marbre. Ils furent accueillis par de vifs applaudissements et des cris réitérés de " Vive le Roi ! " Une oppression, causée par une vive émotion, empêcha le Roi de parler . M. de la Fayette dit, en son nom, qu'il allait s'occuper de tout ce qui pourrait contribuer au soulagement du peuple. Sa Majesté rentra avec la Reine et le Dauphin, puis un moment après, sur la demande de la multitude, la Reine reparut seule avec ses enfants, et bientôt le Roi vint la rejoindre avec Mme Elisabeth. Plusieurs voix s'étaient écriées: " Le Roi à Paris ! " Ce voeu en un instant devint universel.
" Mes amis, dit le Roi d'une voix très forte, j'irai à Paris avec ma femme et mes enfants . C'est à l'amour de mes bons et fidèles sujets que je confie ce que j'ai de plus précieux . "

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Dans le nouveau livre , Marie-Antoinette telle qu'ils L'ont vue, l'épisode étant conté par la plume de Mme de Tourzel (ses propos ont été rapportés par Lucius) , on n'en a pas davantage trace...

Bien à vous.

Majesté a écrit:Dans le nouveau livre , Marie-Antoinette telle qu'ils L'ont vue, l'épisode étant conté par la plume de Mme de Tourzel (ses propos ont été rapportés par Lucius) , on n'en a pas davantage trace...

Bien à vous.

Propos rapportés par le Cte d'Hèz...
Lucius évoque les propos de la princesse de Tarente, qui, selon lui, n'aurait pas été présente à Versailles lors de ces événements...

Pardon Félix... on s'y perd avec tous ces comtes merveilleux : 

Bien à vous.

Majesté a écrit:[Il y a aussi la version orchestrée par La Fayette qui baiserait la main de la Reine et apostropherait de la sorte la populace :
"La Reine a été trompée, et elle promet d'être fidèle au peuple comme Jésus-Christ à son Eglise!"

"La reine a été trompée, et elle promet d'être fidèle au peuple..." Ce début de phrase est historique, alors qu'on ne lui avait rien demandé, La Fayette a pris cette liberté de parler à la place de la Reine. Le pire est qu'il s'adresse au peuple en sous-entendant que ce que pense le peuple de la Reine est juste mais "qu'elle a été trompée", en gros ce n'est qu'à cause d'un mauvais entourage ! Marie-Antoinette se tiendra droite, n'ouvrira pas la bouche le laissant parler, elle ne lui pardonnera jamais !!!

Il est donc fort possible que cette révérence soit une pieuse légende ! àè-è\':

Marie-Antoinette est restée un moment très droite et digne, alors qu'intérieurement elle est morte de trouille. Elle reste maîtresse de ses émotions; elle ne fera pas de révérence, en revanche elle s'inclinera devant la foule, en signe de déférence, ce qui suscitera chez le peuple un réel enthousiasme.

L'Amour menaçant a écrit:en revanche elle s'inclinera devant la foule, en signe de déférence

Intéressant, ce pourrait être l'origine de l'histoire de la révérence.

Mais qui parle de cette inclination ?

Lucius a écrit:
Mais qui parle de cette inclination ?

Raaah ! Mais oui, qui ?

Quels sont les mémorialistes connus présents ce jour là ?
Campan, Tourzel mère et fille, Madame de Staël me semble-t-il, Felix ( boudoi32 ), La Tour du Pin, Saint-Priest, La Fayette...
Qui d’autre ?