Les 5 et 6 octobre 1789
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Re: Les 5 et 6 octobre 1789
La nuit, la neige a écrit:Lucius a écrit:
Mais qui parle de cette inclination ?
Raaah ! Mais oui, qui ?
... personne !
.
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
La nuit, la neige a écrit:
Quels sont les mémorialistes connus présents ce jour là ?
Campan, Tourzel mère et fille, Madame de Staël me semble-t-il, Felix ( boudoi32 ), La Tour du Pin, Saint-Priest, La Fayette...
Qui d’autre ?
Je fus là oui, mais je n'ai rien vu de la sorte !
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
... un témoignage en chair et en os ! Qui dit mieux ? !! : : :
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Et j’ai oublié Fersen ! Mais il n’est jamais guère bavard dans ses notes... boudoi32
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
La nuit, la neige a écrit:Raaah ! Mais oui, qui ?Lucius a écrit:
Mais qui parle de cette inclination ?
Quels sont les mémorialistes connus présents ce jour là ?
Campan, Tourzel mère et fille, Madame de Staël me semble-t-il, Felix ( boudoi32 ), La Tour du Pin, Saint-Priest, La Fayette...
Qui d’autre ?
La nuit, la neige a écrit:Et j’ai oublié Fersen ! Mais il n’est jamais guère bavard dans ses notes... boudoi32
Je n'avais pas osé le mentionner. :
Invité- Invité
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
FERSEN était parti se coucher fort tard le 5 lorsque le Roi avait sonné le coucher !!!!
Il est arrivé par le grand appartement directement dans le salon du conseil, puis dans la chambre du Roi.... il n'était pas présent dans la chambre de la Reine au moment de l'assaut.
Je rappelle que, contrairement à la tradition, les parisiens ne sont pas entrés dans la chambre ...........ce fait historique s'est passé le 20 JUIN 1792 aux TUILERIES.
Nous avons les interrogatoires des témoins dans le livre de 1790 contenant l'ensemble de ceux-ci donnés au GRAND CHATELET DE PARIS, édition sous le patronage de CHABROUD.
Je possède l'édition d'époque + deux éditions de rectifications
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
Il est arrivé par le grand appartement directement dans le salon du conseil, puis dans la chambre du Roi.... il n'était pas présent dans la chambre de la Reine au moment de l'assaut.
Je rappelle que, contrairement à la tradition, les parisiens ne sont pas entrés dans la chambre ...........ce fait historique s'est passé le 20 JUIN 1792 aux TUILERIES.
Nous avons les interrogatoires des témoins dans le livre de 1790 contenant l'ensemble de ceux-ci donnés au GRAND CHATELET DE PARIS, édition sous le patronage de CHABROUD.
Je possède l'édition d'époque + deux éditions de rectifications
MARIE ANTOINETTE àè-è\':
MARIE ANTOINETTE- Messages : 3729
Date d'inscription : 22/12/2013
Age : 78
Localisation : P A R I S
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Reinette a écrit:
Je n'avais pas osé le mentionner. :
MARIE ANTOINETTE a écrit:.... il n'était pas présent dans la chambre de la Reine au moment de l'assaut.
Nous sommes pour l’instant sur le balcon seulement... :
La nuit, la neige- Messages : 18138
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
La nuit, la neige a écrit:
Nous sommes pour l’instant sur le balcon seulement... :
...
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Je ne sais pas quels sont les mémoires qui le justifie, néanmoins j'ai assisté l'année dernière à une visite conférence sur le sujet des journées d'octobre avec un historien, spécialiste de la révolution qui a souligné ce fait.Lucius a écrit:L'Amour menaçant a écrit:en revanche elle s'inclinera devant la foule, en signe de déférence
Intéressant, ce pourrait être l'origine de l'histoire de la révérence.
Mais qui parle de cette inclination ?
Par ailleurs dans le livre d'Evelyne Lever : le crépuscule des Rois , l'historienne écrit ceci :
" La Fayette reparaît sur le balcon, essaie de disperser les émeutiers qui réclament la Reine. Livide, les cheveux en désordre, le regard rempli d'épouvantes, mais droite et digne, elle s'avance tenant ses enfants par la main. "Pas d'enfants !" crient les forcenés.
Restée seule, la reine les salue. Alors La Fayette s'approche d'elle et lui baise la main."
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
André Castelot n'a donc pas inventé ce passage !
Merci d'avoir retrouvé ce passage, l'AM !
Bien à vous.
Merci d'avoir retrouvé ce passage, l'AM !
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Voici une lettre bien intéressante des archives de Chatsworth, la demeure de Georgiana, duchesse de Devonshire, que je viens de transcrire. Je ne reconnais pas l'écriture et l'auteur n'est pas identifié. Il semble être un ami français des Devonshire et proche de Marie-Antoinette. J'adore sa description de la reine. Georgiana était une amie de Marie-Antoinette depuis leur jeunesse et elle prenait un vif intérêt à son sort.
CS5/1023 - lettre citée avec la permission du duc de Devonshire et Chatsworth House Trust.
Inconnu à Georgiana, duchesse de Devonshire, le 14 décembre 1789
"Paris ce 14 xbre 1789
J’ai voulu attendre, pour vous écrire, mon aimable duchesse, que je fusse un peu sorti de l’état d’abrutissement total où m’a réduit mon arrivée ici. J’ai (depuis que je suis dans cette ville), deux sentiments profonds de douleur : celui d’y être, et celui de vous avoir quittée. L’habitude de vous voir est si douce à prendre, qu’on ne peut y renoncer sans éprouver la plus sensible privation. Depuis un mois j’étais sans cesse avec vous, je vous voyais à tous les moments et, étant plus fait que personne pour sentir tout le prix d’une aussi délicieuse intimité, vous devez apprécier ma situation telle qu’elle est ; jugez-la, duchesse, car peut-être ne dois-je pas oser vous peindre mes regrets, tels qu’ils sont.
L’intérêt que vous prenez à notre position vous fera supporter tous les détails que je vais vous relater. Je vous parlerai d’abord de notre adorable souveraine, c’est satisfaire et votre empressement et le mien. Imaginez-vous, duchesse, un composé attendrissant de courage, de sensibilité, de bonté, de grâce et de douleur, et vous aurez une idée de cette femme vraiment étonnante ; courageuse, affable, aimable en public, elle a l’air d’oublier son malheur pour ne s’occuper que de l’intérêt des autres. Chez elle, déchirée et désolée, elle passe de l’une à l’autre situation avec la fermeté d’un héros. Elle saura tout votre aimable dévouement pour elle. Elle n’ignore pas déjà une des phrases de la lettre de Lady Elizabeth, dont j’ai été porteur. Son âme soutient sa force, et je l'ai trouvée moins changée que je ne l’aurais cru. Ce qui me désespère, c’est qu’elle est encore bien loin d’être appréciée ici, mais toujours l’esprit, la grâce et la fermeté (surtout, chez une Reine) finissent par commander l’amour et l’estime.
Tous les jours on nous donne de nouvelles lumières sur ce mystère, d’abord inextricable d’horreur, qui a déshonoré la France. Le duc d’Orléans, sur qui malheureusement on n’a plus aucun doute, est démasqué, exécré dans toutes les classes, même dans celles ou 10 millions répandus n’ont pu lui donner une estime même passagère. On sait tous ses projets ; d’Aiguillon, les Lameth ont été reconnus le 5 8bre déguisés en femmes et ayant à la main les poignards destinés à percer le sein de nos souverains. Tout est connu, tout est prouvé ; la commune de Paris doit tout dénoncer. Elle devait le faire il y a 4 jours, mais on a suspendu, pour un temps, ce coup trop terrible et trop important à frapper pour que son succès n’en soit pas assuré d’abord.
Quand l’assemblée de nos législateurs ne mériterait pas tout le mépris que doivent inspirer ses opérations, elle le commanderait par l'indécence de ses séances : 400 conjurés sifflant, huant, hurlant, menaçant leurs adversaires et à leur tour sifflés, hués et injuriés par eux, voilà son portrait. Jamais un orateur écouté, pas un beau mouvement, pas une délibération suivie, nul instant de calme. Paris commence à ouvrir les yeux, mais si les provinces continuent à les avoir fermés le grand ouvrage de notre perte est couronné.
Cependant, il est vrai qu’on se fait, loin de Paris, une idée bien différente de ce qu’il est en effet ; on y est fort tranquille, et une âme impassible y jouirait sans crainte de tous les plaisirs qui font, dans tous le temps, le charme de cette ville. Les sybarites ou les indifférents n'y doivent éprouver aucun sentiment de douleur, mais l'homme honnête et le vrai patriote trouvent à chaque pas un nouveau motif de douleur ; là, c’est un roi prisonnier, ici une assemblée d’assassins, plus loin une vile troupe de déserteurs, partout des signes de licence. Jugez de ma situation, et quoiqu’on m’assure que je dois rester ici pour mon intérêt, ne soyez point étonnée si, préférant mon bonheur à cet intérêt, je revole près de vous.
Je n’oublierai jamais, duchesse, l’aimable intérêt avec laquelle vous daignâtes, le jour de mon départ, m’exhorter à une modération nécessitée. Soyez tranquille sur moi, j’aurai le courage de souffrir. D’ailleurs, quelque personnalité qu’on se permette, on n’a rien à craindre ; ceux qui ont déifié l’ingratitude et l’assassinat ont aussi élevé des autels à la lâcheté.
Pour finir par des idées moins pénibles, je vous conterai l’histoire du peuple de Rouen, qui ayant pris un voleur, l’a déchu du droit de bourgeoisie et condamné a 8 ans de noblesse et le menaçant, s’il récidive, de le faire évêque ou duc.
Adieu, duchesse, pardonnez-moi tout ce bavardage ; pensez a moi, écrivez-moi un mot, parlez-moi de vous, et je n’aurai plus rien a désirer. Hommages à Sa Grâce. Vous dirai-je quelque chose pour Lady Elizabeth ? Non ; vous écrire, vous adorer, c’est lui écrire, c’est l’adorer. Si c’est un crime, je suis bien coupable."
CS5/1023 - lettre citée avec la permission du duc de Devonshire et Chatsworth House Trust.
Inconnu à Georgiana, duchesse de Devonshire, le 14 décembre 1789
"Paris ce 14 xbre 1789
J’ai voulu attendre, pour vous écrire, mon aimable duchesse, que je fusse un peu sorti de l’état d’abrutissement total où m’a réduit mon arrivée ici. J’ai (depuis que je suis dans cette ville), deux sentiments profonds de douleur : celui d’y être, et celui de vous avoir quittée. L’habitude de vous voir est si douce à prendre, qu’on ne peut y renoncer sans éprouver la plus sensible privation. Depuis un mois j’étais sans cesse avec vous, je vous voyais à tous les moments et, étant plus fait que personne pour sentir tout le prix d’une aussi délicieuse intimité, vous devez apprécier ma situation telle qu’elle est ; jugez-la, duchesse, car peut-être ne dois-je pas oser vous peindre mes regrets, tels qu’ils sont.
L’intérêt que vous prenez à notre position vous fera supporter tous les détails que je vais vous relater. Je vous parlerai d’abord de notre adorable souveraine, c’est satisfaire et votre empressement et le mien. Imaginez-vous, duchesse, un composé attendrissant de courage, de sensibilité, de bonté, de grâce et de douleur, et vous aurez une idée de cette femme vraiment étonnante ; courageuse, affable, aimable en public, elle a l’air d’oublier son malheur pour ne s’occuper que de l’intérêt des autres. Chez elle, déchirée et désolée, elle passe de l’une à l’autre situation avec la fermeté d’un héros. Elle saura tout votre aimable dévouement pour elle. Elle n’ignore pas déjà une des phrases de la lettre de Lady Elizabeth, dont j’ai été porteur. Son âme soutient sa force, et je l'ai trouvée moins changée que je ne l’aurais cru. Ce qui me désespère, c’est qu’elle est encore bien loin d’être appréciée ici, mais toujours l’esprit, la grâce et la fermeté (surtout, chez une Reine) finissent par commander l’amour et l’estime.
Tous les jours on nous donne de nouvelles lumières sur ce mystère, d’abord inextricable d’horreur, qui a déshonoré la France. Le duc d’Orléans, sur qui malheureusement on n’a plus aucun doute, est démasqué, exécré dans toutes les classes, même dans celles ou 10 millions répandus n’ont pu lui donner une estime même passagère. On sait tous ses projets ; d’Aiguillon, les Lameth ont été reconnus le 5 8bre déguisés en femmes et ayant à la main les poignards destinés à percer le sein de nos souverains. Tout est connu, tout est prouvé ; la commune de Paris doit tout dénoncer. Elle devait le faire il y a 4 jours, mais on a suspendu, pour un temps, ce coup trop terrible et trop important à frapper pour que son succès n’en soit pas assuré d’abord.
Quand l’assemblée de nos législateurs ne mériterait pas tout le mépris que doivent inspirer ses opérations, elle le commanderait par l'indécence de ses séances : 400 conjurés sifflant, huant, hurlant, menaçant leurs adversaires et à leur tour sifflés, hués et injuriés par eux, voilà son portrait. Jamais un orateur écouté, pas un beau mouvement, pas une délibération suivie, nul instant de calme. Paris commence à ouvrir les yeux, mais si les provinces continuent à les avoir fermés le grand ouvrage de notre perte est couronné.
Cependant, il est vrai qu’on se fait, loin de Paris, une idée bien différente de ce qu’il est en effet ; on y est fort tranquille, et une âme impassible y jouirait sans crainte de tous les plaisirs qui font, dans tous le temps, le charme de cette ville. Les sybarites ou les indifférents n'y doivent éprouver aucun sentiment de douleur, mais l'homme honnête et le vrai patriote trouvent à chaque pas un nouveau motif de douleur ; là, c’est un roi prisonnier, ici une assemblée d’assassins, plus loin une vile troupe de déserteurs, partout des signes de licence. Jugez de ma situation, et quoiqu’on m’assure que je dois rester ici pour mon intérêt, ne soyez point étonnée si, préférant mon bonheur à cet intérêt, je revole près de vous.
Je n’oublierai jamais, duchesse, l’aimable intérêt avec laquelle vous daignâtes, le jour de mon départ, m’exhorter à une modération nécessitée. Soyez tranquille sur moi, j’aurai le courage de souffrir. D’ailleurs, quelque personnalité qu’on se permette, on n’a rien à craindre ; ceux qui ont déifié l’ingratitude et l’assassinat ont aussi élevé des autels à la lâcheté.
Pour finir par des idées moins pénibles, je vous conterai l’histoire du peuple de Rouen, qui ayant pris un voleur, l’a déchu du droit de bourgeoisie et condamné a 8 ans de noblesse et le menaçant, s’il récidive, de le faire évêque ou duc.
Adieu, duchesse, pardonnez-moi tout ce bavardage ; pensez a moi, écrivez-moi un mot, parlez-moi de vous, et je n’aurai plus rien a désirer. Hommages à Sa Grâce. Vous dirai-je quelque chose pour Lady Elizabeth ? Non ; vous écrire, vous adorer, c’est lui écrire, c’est l’adorer. Si c’est un crime, je suis bien coupable."
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Très intéressant.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
;
Merci, merci, ma chère Eve, cette lettre est un pur régal !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Le style est magnifique . Qui est cet autre correspondant ( et admirateur ) de Georgiana ?
C'est un vibrant éloge de Marie-Antoinette !
Pour ce qui est d'Aiguillon et des frères Lameth, il n'a jamais été réellement prouvé qu'ils aient été présents et qu'ils aient dirigé l'opération sous des cotillons . On a parlé du duc d'Orléans lui-même aussi . Rumeurs que tout cela !
Mais ce qui compte finalement pour nous, c'est que ces individus soient bien connus de leurs contemporains pour être les pires ennemis de Marie-Antoinette et, Orléans le possible instigateur de la marche d'octobre sur Versailles en soudoyant des meneurs, ces hommes accoutrés en femmes .
En ce qui concerne les Lameth, ils furent soupçonnés aussi d'être les responsables de la mort par empoisonnement de Mirabeau ( source : duc de Castries ). Mais le silence ( commandé par Vicq d'Azyr à l'issue de l'ouverture du corps ) sur la cause de cette mort a coupé court à toutes velléités d'enquête .
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Merci, merci, ma chère Eve, cette lettre est un pur régal !!! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Le style est magnifique . Qui est cet autre correspondant ( et admirateur ) de Georgiana ?
C'est un vibrant éloge de Marie-Antoinette !
Pour ce qui est d'Aiguillon et des frères Lameth, il n'a jamais été réellement prouvé qu'ils aient été présents et qu'ils aient dirigé l'opération sous des cotillons . On a parlé du duc d'Orléans lui-même aussi . Rumeurs que tout cela !
Mais ce qui compte finalement pour nous, c'est que ces individus soient bien connus de leurs contemporains pour être les pires ennemis de Marie-Antoinette et, Orléans le possible instigateur de la marche d'octobre sur Versailles en soudoyant des meneurs, ces hommes accoutrés en femmes .
En ce qui concerne les Lameth, ils furent soupçonnés aussi d'être les responsables de la mort par empoisonnement de Mirabeau ( source : duc de Castries ). Mais le silence ( commandé par Vicq d'Azyr à l'issue de l'ouverture du corps ) sur la cause de cette mort a coupé court à toutes velléités d'enquête .
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_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Extrêmement intéressant.
Un grand merci ! :n,,;::::!!!:
Je rajouterai qu'on y voit bien l'entière fusion entre Georgiana et Elizabeth Foster.
Un grand merci ! :n,,;::::!!!:
Je rajouterai qu'on y voit bien l'entière fusion entre Georgiana et Elizabeth Foster.
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Reinette a écrit:
Je rajouterai qu'on y voit bien l'entière fusion entre Georgiana et Elizabeth Foster.
Absolument!!
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Pour finir par des idées moins pénibles, je vous conterai l’histoire du peuple de Rouen, qui ayant pris un voleur, l’a déchu du droit de bourgeoisie et condamné à 8 ans de noblesse et le menaçant, s’il récidive, de le faire évêque ou duc.
Ceci pourrait ressembler à du chevalier de l'Isle ! :
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
.
Nous rentrâmes dans Paris à la suite de la famille royale. Que vous dirai-je de cette majestueuse princesse et de ce bon roi, qu'on amène à Paris, comme deux esclaves, au milieu de leurs assassins et précédés pour trophée par les têtes sanglantes de ces deux défenseurs de la reine ? Ces ingrats et perfides sujets, ces stupides citoyens, ces femmes cannibales et ces monstres déguisés ; ces cris de " Tous les Évêques à la lanterne ! " au moment où ce bon M. de La Fayette ramène le roi dans sa capitale avec deux évêques de son conseil dans sa voiture ; trois coups de fusil, et je ne sais combien de coups de pique que j'ai vu tirer et donner dans les carrosses de la reine ; et M. Bailly qui vient appeler tout cela un beau jour, en félicitant le roi d'avoir été conquis par son peuple ! C'était grand'pitié, mon cher ami, que de voir tous ces jeunes gens, si fidèles et si courageux, ces pauvres gardes-du-corps, entourant jusqu'à la fin la famille royale, et marchant à pied au milieu de cette outrageuse cohorte, les uns sans chapeau, les autres sans habit, le visage pâle et mourant. J'en ai vu deux qu'on venait de blesser cruellement dans la grande rue de Sèvres : l'un d'eux était un vieux brigadier de l'Écossaise, et l'autre un gentilhomme du Midi, qui s'appelait M. de Lentilhac ; celui-ci n'avait pas dix-sept ans, et je les fis monter tous deux dans notre carrosse de Madame. — Nous verrons, Monsieur, criai-je à M. de La Fayette, si vous laisserez égorger sous mes yeux un parent de votre femme ? ... On a traîné durant plus d'une heure un corps dépouillé tout à côté de cette voiture où nous étions, et l'on disait que c'était celui de M. de Varicourt ?
J'ai vu tout cela, mon enfant, et je ne sais comment j'ai pu survivre à ces terribles visions. Mais ce qui m'a le plus révoltée, c'était l'horrible figure de ce d'Orléans, ivre de vengeance et de joie hideuse, qui venait se montrer avec ses louveteaux sur la terrasse du château de Passy, pour y voir défiler cette cohue sanguinaire et sacrilège.
( Souvenirs de Mme de Créquy )
;
Nous rentrâmes dans Paris à la suite de la famille royale. Que vous dirai-je de cette majestueuse princesse et de ce bon roi, qu'on amène à Paris, comme deux esclaves, au milieu de leurs assassins et précédés pour trophée par les têtes sanglantes de ces deux défenseurs de la reine ? Ces ingrats et perfides sujets, ces stupides citoyens, ces femmes cannibales et ces monstres déguisés ; ces cris de " Tous les Évêques à la lanterne ! " au moment où ce bon M. de La Fayette ramène le roi dans sa capitale avec deux évêques de son conseil dans sa voiture ; trois coups de fusil, et je ne sais combien de coups de pique que j'ai vu tirer et donner dans les carrosses de la reine ; et M. Bailly qui vient appeler tout cela un beau jour, en félicitant le roi d'avoir été conquis par son peuple ! C'était grand'pitié, mon cher ami, que de voir tous ces jeunes gens, si fidèles et si courageux, ces pauvres gardes-du-corps, entourant jusqu'à la fin la famille royale, et marchant à pied au milieu de cette outrageuse cohorte, les uns sans chapeau, les autres sans habit, le visage pâle et mourant. J'en ai vu deux qu'on venait de blesser cruellement dans la grande rue de Sèvres : l'un d'eux était un vieux brigadier de l'Écossaise, et l'autre un gentilhomme du Midi, qui s'appelait M. de Lentilhac ; celui-ci n'avait pas dix-sept ans, et je les fis monter tous deux dans notre carrosse de Madame. — Nous verrons, Monsieur, criai-je à M. de La Fayette, si vous laisserez égorger sous mes yeux un parent de votre femme ? ... On a traîné durant plus d'une heure un corps dépouillé tout à côté de cette voiture où nous étions, et l'on disait que c'était celui de M. de Varicourt ?
J'ai vu tout cela, mon enfant, et je ne sais comment j'ai pu survivre à ces terribles visions. Mais ce qui m'a le plus révoltée, c'était l'horrible figure de ce d'Orléans, ivre de vengeance et de joie hideuse, qui venait se montrer avec ses louveteaux sur la terrasse du château de Passy, pour y voir défiler cette cohue sanguinaire et sacrilège.
( Souvenirs de Mme de Créquy )
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Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Si je ne m'abuse, le duc d'Orléans et ses fils (tiré des mémoires de Louis-Philippe) étaient sur le balcon de l'hôtel de madame de Boulainvilliers, protectrice de la jeunesse de la La Motte lorsqu'ils virent passer le cortège royal à son entrée dans Paris au soir du six octobre.
Il y a des coïncidences fâcheuses...
Il y a des coïncidences fâcheuses...
Invité- Invité
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
;
Il n'y a rien de plus véridique .
Louis-Philippe relate cet épisode dans ses Mémoires .
Il n'y a rien de plus véridique .
Louis-Philippe relate cet épisode dans ses Mémoires .
Mme de Sabran- Messages : 55511
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
Reinette a écrit:Si je ne m'abuse, le duc d'Orléans et ses fils (tiré des mémoires de Louis-Philippe) étaient sur le balcon de l'hôtel de madame de Boulainvilliers, protectrice de la jeunesse de la La Motte lorsqu'ils virent passer le cortège royal à son entrée dans Paris au soir du six octobre.
Il y a des coïncidences fâcheuses...
L'hôtel de Boulainvilliers !
Tiens, tiens !
N'était-ce pas là, justement, le "foyer où bouillonna la révolution", si l'on en croit Nesta Webster ?
_________________
"Je sais que l'on vient de Paris pour demander ma tête ! Mais j'ai appris de ma mère à ne pas craindre la mort, et je l'attendrai avec fermeté !"
Marie Antoinette
attachboy- Messages : 1492
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les 5 et 6 octobre 1789
La reine avait rendu ses loges en arrivant à Paris, et ce mouvement de dépit bien naturel, mais fort maladroit, avait encore plus indisposé les Parisiens contre elle. Cette malheureuse princesse ne connaissait pas les ménagements, ou ne voulait pas les employer. Elle témoignait ouvertement de l'humeur à ceux dont la présence lui déplaisait. En se laissant aller ainsi à des mouvements dont elle ne calculait pas les conséquences, elle nuisait aux intérêts du roi. Douée d'un grand courage, elle avait fort peu d'esprit, aucune adresse, et surtout une défiance, toujours mal placée, envers ceux qui étaient le plus disposés à la servir. Après le 6 octobre, ne voulant pas reconnaître que l'affreux danger qui l'avait menacée était l'ouvrage d'un complot ourdi par le duc d'Orléans, elle faisait peser son ressentiment sur tous les habitants de Paris indistinctement et évitait toutes les occasions de paraître en public.
Marquise de la Tour du Pin, mémoires
Marquise de la Tour du Pin, mémoires
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
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