Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
+5
pilayrou
Vicq d Azir
Mme de Sabran
Trianon
fleurdelys
9 participants
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Les enfants de Marie-Antoinette
Page 4 sur 4
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
_________________
"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
[/img]" />
Portrait présumé de Louis XVII (1785-1795).
Peintre anonyme,
Huile sur toile, entre 1785 et 1795
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Note du musée :
Cette toile proviendrait de la famille de Cléry. Autrefois au dos : "Bélanger Boilly" ; et sur la traverse deux étiquettes: "Bélanger" et "Louis XVII ne serait pas sorti du Temple puisqu'un peintre Bélanger vint au Temple faire son portrait qui servit de modèle aux bustes du Dauphin et aux travaux de Sèvres (25/2 1874)".
Il s'agit dans cette note d'un dessin de profil, aujourd'hui perdu, que l'architecte Bélanger aurait exécuté au Temple le 31 mai 1795. (c.f. fiche d'inventaire)
Portrait présumé de Louis XVII (1785-1795).
Peintre anonyme,
Huile sur toile, entre 1785 et 1795
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Note du musée :
Cette toile proviendrait de la famille de Cléry. Autrefois au dos : "Bélanger Boilly" ; et sur la traverse deux étiquettes: "Bélanger" et "Louis XVII ne serait pas sorti du Temple puisqu'un peintre Bélanger vint au Temple faire son portrait qui servit de modèle aux bustes du Dauphin et aux travaux de Sèvres (25/2 1874)".
Il s'agit dans cette note d'un dessin de profil, aujourd'hui perdu, que l'architecte Bélanger aurait exécuté au Temple le 31 mai 1795. (c.f. fiche d'inventaire)
_________________
"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Pour celles et ceux qui ne possèderaient pas le catalogue de l'exposition du même nom, qui se tient actuellement au Musée de la Révolution de Vizille,
et que nous présentons ici : Heurs et malheurs de Louis XVII - Arrêt sur images
Je vous conseille le compte rendu de lecture particulièrement intéressant publié sur le site La tribune de l'Art, et dont voici quelques extraits :
Avant même d’être l’enfant martyr du Temple, Louis XVII incarne la permanence de la royauté ; à ce titre Hélène Becquet rappelle comment la figure du roi enfant est courante dans l’histoire de France et dans son iconographie, et singulièrement pour les Bourbons puisque seuls Henri IV et Louis XVI ont accédé au trône à l’âge adulte.
Qu’il fût prisonnier, non sacré à Reims et considéré comme simple citoyen aux yeux des révolutionnaires ne changeait rien au statut du fils de Louis XVI, reconnu roi dès la mort de son père par Marie-Antoinette, par le comte de Provence, futur Louis XVIII et par les monarchies européennes.
À défaut d’onction à Saint-Denis, l’enfant est sacré par l’image et l’auteur recense un certain nombre de gravures réalisées du vivant de Louis XVII, toutes produites à l’étranger pour des raisons évidentes.
Ces estampes représentant l’enfant en tenue de sacre, voire couronné, disparaissent après sa mort laissant la place à une vision davantage douloureuse et mémorielle que solennelle.
Voir notre sujet, ici : Louis XVII, roi de France
(...) il n’existe en revanche qu’une seule représentation réputée directe du modèle, le portrait dû à Joseph-Marie Vien ; l’artiste aurait en effet pu l’approcher durant une brève période de relâchement des conditions de surveillance des membres de la famille royale, entre février et juin 1793.
Diverses personnes sont alors attestées comme ayant accompagné officieusement des visiteurs autorisés.
(...)
Joseph-Marie Vien Le Jeune
Louis XVII au Temple, 1793
Paris, musée Carnavalet
Photo : Wikipedia
Loin de ce portrait intime, diverses images de la captivité de Louis XVII sont étudiées par Hélène Becquet et mises en rapport avec la littérature historique dévolue au sujet ; les sources vont d’une certaine rigueur documentaire au romanesque le plus complet (...)
(...) le discours de Chateaubriand à la Chambre des Pairs le 9 janvier 1816, qui se clôt par ces phrases impressionnantes :
« Où pourrais-je lui adresser cette interrogation terrible et trop connue ? « Capet, dors-tu ? Lève toi ! » ? Il se lève Messieurs, dans toute sa gloire céleste, et il vous demande un tombeau. »
Émile Mascré
« Capet, Lève-toi !, » 1833-1834
Photo : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
L’auteur des Mémoires d’outre-tombe fait ici allusion à l’anecdote selon laquelle les geôliers de Louis XVII le réveillaient pendant la nuit avec cette interjection afin de s’assurer de sa présence et de l’humilier.
(...)les peintres de l’époque de Louis-Philippe avaient opté pour une iconographie assez sage afin de ne pas heurter le pouvoir.
Après 1848, et surtout dans les années 1850 et 1860, les sujets liés à la Révolution sont de nouveau présents et le romantisme du destin de Louis XVII encourage sa représentation.
De nombreux artistes, mais aussi l’impératrice Eugénie, vouent un véritable culte au souvenir de Marie-Antoinette : entre 1857 et 1870, onze peintures et gravures exposées au salon traitent de la reine durant les événements de 1793, Delaroche ayant inauguré cette série dès 1851 avec son Marie-Antoinette devant le Tribunal.
Le regain d’intérêt pour la figure du prince martyr s’inscrit dans ce mouvement d’ensemble. Henri Decaisne, avec Le Dauphin dans la prison du Temple en 1793, exposé au salon de 1852,
Henri Decaisne (1799-1852)
Le Dauphin dans la prison du Temple en 1793
1851 - Huile sur toile
Photo : Christie’s
et Joseph Beaume avec son Louis XVII au Temple (1868) construisent l’image d’un Louis XVII seul et méditatif, entre prière et désespoir, vision qui satisfaisait à la fois les milieux royalistes et la sensibilité populaire.
Joseph Beaume (1796-1885)
Louis XVII au Temple, 1868
Château de Balleroy, collection Forbes
Photo : collection Forbes / La tribune de l'Art
(...)
Étudiant la diffusion des images de Louis XVII en Europe, en particulier par les gravures de la maison Goupil, François de Vergnette recense également les œuvres réalisées hors de France.
Ainsi le belge Gustave Wappers peint Le Dauphin au Temple en 1850 pour le roi Léopold Ier dans une veine à la fois dramatique et religieuse.
Le compositeur Piotr Tchaïkovski, qui vouait un culte à la mémoire de Louis XVII, possédait une gravure réalisée par Jean-Baptiste Meunier d’après cette œuvre et il la conserva toute sa vie.
Gustave Wappers (1803-1874)
Le Dauphin au Temple, 1850
Bruxelles, collections royales
Photo : KIK-IRPA, Bruxelles / La tribune de l'Art
(...)
L'article dans son intégralité est à lire, ici : https://www.latribunedelart.com/heurs-et-malheurs-de-louis-xvii-arret-sur-images-7343
et que nous présentons ici : Heurs et malheurs de Louis XVII - Arrêt sur images
Je vous conseille le compte rendu de lecture particulièrement intéressant publié sur le site La tribune de l'Art, et dont voici quelques extraits :
Avant même d’être l’enfant martyr du Temple, Louis XVII incarne la permanence de la royauté ; à ce titre Hélène Becquet rappelle comment la figure du roi enfant est courante dans l’histoire de France et dans son iconographie, et singulièrement pour les Bourbons puisque seuls Henri IV et Louis XVI ont accédé au trône à l’âge adulte.
Qu’il fût prisonnier, non sacré à Reims et considéré comme simple citoyen aux yeux des révolutionnaires ne changeait rien au statut du fils de Louis XVI, reconnu roi dès la mort de son père par Marie-Antoinette, par le comte de Provence, futur Louis XVIII et par les monarchies européennes.
À défaut d’onction à Saint-Denis, l’enfant est sacré par l’image et l’auteur recense un certain nombre de gravures réalisées du vivant de Louis XVII, toutes produites à l’étranger pour des raisons évidentes.
Ces estampes représentant l’enfant en tenue de sacre, voire couronné, disparaissent après sa mort laissant la place à une vision davantage douloureuse et mémorielle que solennelle.
Voir notre sujet, ici : Louis XVII, roi de France
(...) il n’existe en revanche qu’une seule représentation réputée directe du modèle, le portrait dû à Joseph-Marie Vien ; l’artiste aurait en effet pu l’approcher durant une brève période de relâchement des conditions de surveillance des membres de la famille royale, entre février et juin 1793.
Diverses personnes sont alors attestées comme ayant accompagné officieusement des visiteurs autorisés.
(...)
Joseph-Marie Vien Le Jeune
Louis XVII au Temple, 1793
Paris, musée Carnavalet
Photo : Wikipedia
Loin de ce portrait intime, diverses images de la captivité de Louis XVII sont étudiées par Hélène Becquet et mises en rapport avec la littérature historique dévolue au sujet ; les sources vont d’une certaine rigueur documentaire au romanesque le plus complet (...)
(...) le discours de Chateaubriand à la Chambre des Pairs le 9 janvier 1816, qui se clôt par ces phrases impressionnantes :
« Où pourrais-je lui adresser cette interrogation terrible et trop connue ? « Capet, dors-tu ? Lève toi ! » ? Il se lève Messieurs, dans toute sa gloire céleste, et il vous demande un tombeau. »
Émile Mascré
« Capet, Lève-toi !, » 1833-1834
Photo : Coll. Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
L’auteur des Mémoires d’outre-tombe fait ici allusion à l’anecdote selon laquelle les geôliers de Louis XVII le réveillaient pendant la nuit avec cette interjection afin de s’assurer de sa présence et de l’humilier.
(...)les peintres de l’époque de Louis-Philippe avaient opté pour une iconographie assez sage afin de ne pas heurter le pouvoir.
Après 1848, et surtout dans les années 1850 et 1860, les sujets liés à la Révolution sont de nouveau présents et le romantisme du destin de Louis XVII encourage sa représentation.
De nombreux artistes, mais aussi l’impératrice Eugénie, vouent un véritable culte au souvenir de Marie-Antoinette : entre 1857 et 1870, onze peintures et gravures exposées au salon traitent de la reine durant les événements de 1793, Delaroche ayant inauguré cette série dès 1851 avec son Marie-Antoinette devant le Tribunal.
Le regain d’intérêt pour la figure du prince martyr s’inscrit dans ce mouvement d’ensemble. Henri Decaisne, avec Le Dauphin dans la prison du Temple en 1793, exposé au salon de 1852,
Henri Decaisne (1799-1852)
Le Dauphin dans la prison du Temple en 1793
1851 - Huile sur toile
Photo : Christie’s
et Joseph Beaume avec son Louis XVII au Temple (1868) construisent l’image d’un Louis XVII seul et méditatif, entre prière et désespoir, vision qui satisfaisait à la fois les milieux royalistes et la sensibilité populaire.
Joseph Beaume (1796-1885)
Louis XVII au Temple, 1868
Château de Balleroy, collection Forbes
Photo : collection Forbes / La tribune de l'Art
(...)
Étudiant la diffusion des images de Louis XVII en Europe, en particulier par les gravures de la maison Goupil, François de Vergnette recense également les œuvres réalisées hors de France.
Ainsi le belge Gustave Wappers peint Le Dauphin au Temple en 1850 pour le roi Léopold Ier dans une veine à la fois dramatique et religieuse.
Le compositeur Piotr Tchaïkovski, qui vouait un culte à la mémoire de Louis XVII, possédait une gravure réalisée par Jean-Baptiste Meunier d’après cette œuvre et il la conserva toute sa vie.
Gustave Wappers (1803-1874)
Le Dauphin au Temple, 1850
Bruxelles, collections royales
Photo : KIK-IRPA, Bruxelles / La tribune de l'Art
(...)
L'article dans son intégralité est à lire, ici : https://www.latribunedelart.com/heurs-et-malheurs-de-louis-xvii-arret-sur-images-7343
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Cet isolement du Dauphin est, au premier regard, sans queue ni tête.
Barras et Harmand de la Meuse témoignent qu'en juillet 1794, l'enfant vit au milieu d'une crasse épouvantable. Le cuisiner Gagnié (qui le visite d'après ses dires de la Restauration) témoigne également de cette crasse sans nom.
Simon n'a pas été remplacé. Pourquoi ?
Ce n'est pas le coût financier d'un nouveau gardien qui peut en être la raison. C'est tout simplement ridicule comme idée.
Soit ON a isolé le prince pour le faire mourir à petit feu (assez incompatible avec les idées de 1789 - et pourquoi tuer un "trésor" ???); soit ON l'a isolé pour mieux s'en emparer aussitôt et laisser son remplaçant malade dans l'ombre.
Barras et Harmand de la Meuse témoignent qu'en juillet 1794, l'enfant vit au milieu d'une crasse épouvantable. Le cuisiner Gagnié (qui le visite d'après ses dires de la Restauration) témoigne également de cette crasse sans nom.
Simon n'a pas été remplacé. Pourquoi ?
Ce n'est pas le coût financier d'un nouveau gardien qui peut en être la raison. C'est tout simplement ridicule comme idée.
Soit ON a isolé le prince pour le faire mourir à petit feu (assez incompatible avec les idées de 1789 - et pourquoi tuer un "trésor" ???); soit ON l'a isolé pour mieux s'en emparer aussitôt et laisser son remplaçant malade dans l'ombre.
pilayrou- Messages : 672
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 63
Localisation : Guilers (Brest)
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
_________________
"Le 7 de septembre, le roi a été heureusement purgé d'humeurs fort âcres, et de beaucoup d'excréments fermentés, en dix selles."
Journal de santé de Louis XIV
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Pour ceux intéressés par ce sujet, et puisque ce portrait n'avait pas encore été présenté dans ce sujet, je propose l'article (tribune libre, publiée sur le site Agora Vox), titré :
Louis XVII, l’enfant du temple ; son portrait authentique mais oublié. Le crime de la République
Louis XVII au Temple
Attribué à Jean-Baptiste Greuze
Collection particulière
Extrait :
Retrouver les portraits authentiques du petit roi relèverait, si l’on en croit tout ce qui a été dit, écrit et publié, de l’enquête policière.
Et pourtant, c’est bien le peintre Greuze de Tournus qui est la piste la plus intéressante.
L'article complet est à lire, ici : Agora Vox - Louis XVII, l'enfant du Temple
Je passe, déjà, le titre .
Bref, je ne suis guère convaincu par les arguments de l'auteur concernant l'attribution à Greuze ainsi que la piste d'un portrait " authentique " (si je comprends bien, c'est à dire d'après nature).
Inutile de rappeler le nombre de portraits d'enfants peints par Greuze (ou qui lui sont attribués) dont on prétend qu'il s'agit du jeune Louis-Charles : voir les quelques-uns qui illustrent ce sujet.
Quand à ce portrait précisément, quoique je ne doute pas qu'il puisse être un portrait de Louis XVII (de qui ? Quand ?), je rappelle que nous précisions dans ce même sujet : qu'au mois avril 1793, un décret de la Convention interdit de représenter la famille royale et d'en détenir des reproductions.
Et que la seule représentation réputée directe du modèle, serait le portrait dû à Joseph-Marie Vien.
L’artiste aurait pu approcher le prisonnier durant une brève période de relâchement des conditions de surveillance des membres de la famille royale, entre février et juin 1793.
Louis XVII (1785-1795) à la prison du Temple
Joseph-Marie Vien
1793
Musée Carnavalet, Histoire de Paris
En sus de la consultation des pages précédentes de ce sujet, je vous renvoie également à la consultation de nos autres discussions, illustrées de nombreux portraits :
Louis-Charles de France, second dauphin, puis Louis XVII
Portraits des dauphins Louis-Joseph ou Louis-Charles
Le physique des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette
Portraits et illustrations de Louis XVII, dit roi de France (1793-1795)
Louis XVII, l’enfant du temple ; son portrait authentique mais oublié. Le crime de la République
Louis XVII au Temple
Attribué à Jean-Baptiste Greuze
Collection particulière
Extrait :
Retrouver les portraits authentiques du petit roi relèverait, si l’on en croit tout ce qui a été dit, écrit et publié, de l’enquête policière.
Et pourtant, c’est bien le peintre Greuze de Tournus qui est la piste la plus intéressante.
L'article complet est à lire, ici : Agora Vox - Louis XVII, l'enfant du Temple
_________________
Je passe, déjà, le titre .
Bref, je ne suis guère convaincu par les arguments de l'auteur concernant l'attribution à Greuze ainsi que la piste d'un portrait " authentique " (si je comprends bien, c'est à dire d'après nature).
Inutile de rappeler le nombre de portraits d'enfants peints par Greuze (ou qui lui sont attribués) dont on prétend qu'il s'agit du jeune Louis-Charles : voir les quelques-uns qui illustrent ce sujet.
Quand à ce portrait précisément, quoique je ne doute pas qu'il puisse être un portrait de Louis XVII (de qui ? Quand ?), je rappelle que nous précisions dans ce même sujet : qu'au mois avril 1793, un décret de la Convention interdit de représenter la famille royale et d'en détenir des reproductions.
Et que la seule représentation réputée directe du modèle, serait le portrait dû à Joseph-Marie Vien.
L’artiste aurait pu approcher le prisonnier durant une brève période de relâchement des conditions de surveillance des membres de la famille royale, entre février et juin 1793.
Louis XVII (1785-1795) à la prison du Temple
Joseph-Marie Vien
1793
Musée Carnavalet, Histoire de Paris
En sus de la consultation des pages précédentes de ce sujet, je vous renvoie également à la consultation de nos autres discussions, illustrées de nombreux portraits :
Louis-Charles de France, second dauphin, puis Louis XVII
Portraits des dauphins Louis-Joseph ou Louis-Charles
Le physique des enfants de Louis XVI et Marie-Antoinette
Portraits et illustrations de Louis XVII, dit roi de France (1793-1795)
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Si l'on fait abstraction de la couleur des cheveux, je trouve que ces deux portraits se ressemblent .
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Sur l'attribution à Greuze, je n'ai pas d'avis. Sur le personnage, ses traits évoquent ceux du dauphin en effet, même si les yeux ne sont pas bleus, mais l'argumentation des vêtements, déjà représentés du vivant de Louis XVI, me semble un peu tarabiscotée.
Les cheveux coupés courts seraient éventuellement plus convaincants puisqu'on sait que l'enfant avait été trouvé dans sa cellule le corps couvert de vermine. (déclaration d'Étienne Lasnes). Quoi qu'il en soit, d'après nature ou pas, ce portait est émouvant.
Concernant celui de 1793 attribué à Vien, là encore les vêtements m'interpellent ! Car après la mort du roi, la famille royale portait le deuil en noir. Néanmoins, on peut imaginer que le peintre ait esquissé le dauphin d'après nature, puis habillé à sa guise par la suite. C'est quand même curieux.
Autre hypothèse, le portrait a pu être exécuté avant la fin du mois de janvier, car dès le 27 les gardes-robes de deuil parvenaient au Temple.
Les cheveux coupés courts seraient éventuellement plus convaincants puisqu'on sait que l'enfant avait été trouvé dans sa cellule le corps couvert de vermine. (déclaration d'Étienne Lasnes). Quoi qu'il en soit, d'après nature ou pas, ce portait est émouvant.
Concernant celui de 1793 attribué à Vien, là encore les vêtements m'interpellent ! Car après la mort du roi, la famille royale portait le deuil en noir. Néanmoins, on peut imaginer que le peintre ait esquissé le dauphin d'après nature, puis habillé à sa guise par la suite. C'est quand même curieux.
Autre hypothèse, le portrait a pu être exécuté avant la fin du mois de janvier, car dès le 27 les gardes-robes de deuil parvenaient au Temple.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Même si l'image est très mauvaise, c'est aussi ce que je crois remarquer.Marie-Jeanne a écrit:ses traits évoquent ceux du dauphin en effet, même si les yeux ne sont pas bleus
Ce serait tout de même fort dommage...
Marie-Jeanne a écrit:
Les cheveux coupés courts seraient éventuellement plus convaincants puisqu'on sait que l'enfant avait été trouvé dans sa cellule le corps couvert de vermine. (déclaration d'Étienne Lasnes).
Page 1 de ce sujet, au sujet d'un dessin d'Hubert Robert pourtant intitulé Intérieur de Sainte-Pélagie ou Partie de cartes à Sainte-Pélagie (je vous passe le pourquoi du comment )...
Intérieur à Sainte-Pélagie
Hubert Robert
Dessin, 18e siècle
Orléans, Musée des Beaux-Arts
Image : RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
...l'autrice de l'article que nous citons écrit :
Un premier fait avéré par les historiens (dont Antoine et Laurentie), c'est que la citoyenne Simon coupa les cheveux de Louis Charles, l'été 1793, peu de temps après qu'on l'ait séparé de sa mère.
(...)
Eh oui, notre petit Capet avait des poux, sans doute pris au contact des Simon et de leurs acolytes.
Et par un affreux jeu de mots, qui dut enchanter la populace de la prison, le « Roi dépouillé » devint le « Roi épouillé » ... La citoyenne Simon avait donc dû lui couper les cheveux, les enduire de vinaigre et maintenir le tout avec un linge ou un bonnet de coton. C'est encore une méthode utilisée de nos jours ...
(...)
Marie-Jeanne a écrit:
Concernant celui de 1793 attribué à Vien, là encore les vêtements m'interpellent ! Car après la mort du roi, la famille royale portait le deuil en noir. Néanmoins, on peut imaginer que le peintre ait esquissé le dauphin d'après nature, puis habillé à sa guise par la suite. C'est quand même curieux.
Autre hypothèse, le portrait a pu être exécuté avant la fin du mois de janvier, car dès le 27 les gardes-robes de deuil parvenaient au Temple.
Au sujet de Louis XVII et de son habit de deuil, je vous renvoie à la lecture d'un article concernant un autre portrait !
Cette fois-ci attribué au peintre David (à mon avis, certainement pas !) ou " au cercle de David ", selon Wiki qui reproduit le portrait :
Portrait de Louis XVII en habit de deuil
peintre anonyme (cercle de Jacques-louis David)
huile sur toile,1793.
Collection particulière de Ulysse Moussali (1899-1987)
Image : Wikipedia
A nouveau je passe sur les hypothèses et tout le reste !
Tous les mystères et autres théories autour de ce pauvre enfant, depuis son ADN jusqu'à ses vrais / faux portraits, me collent mal au crâne ! D'autant que, la plupart du temps, les passionnés Louis XVII ne peuvent s'empêcher de bavarder jusqu'à ce que leurs dires deviennent parfaitement incompréhensibles !
Bref, si le coeur vous en dit, c'est ici :
Musée Louis XVII - Jacques-Louis David
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
J'écrivais notamment, dans le message juste ci-dessus :
Sera prochainement présenté en vente aux enchères, je cite...
- Portrait présumé du dauphin Louis XVII en buste
Ecole française de la fin du XVIIIe siècle
Huile sur toile.
(Usures, et restaurations anciennes, rentoilé).
46 x 38 cm
Provenance : Exposition à la Galerie Charpentier «L'enfance» en 1949 comme attribué à Jacques-Louis David.
* Source et infos complémentaires : SVV Farrando - Vente du 6 novembre 2020
Les images sont si mauvaises que je ne parviens pas tout à fait à savoir s'il s'agit bien du même portrait.
Il me semble. Et je vous renvoie donc aux commentaires détaillés de cette oeuvre sur le site :
Musée Louis XVII - Le peintre Jacques-Louis David. Un portrait de Louis XVII inconnu
Mais exit donc l'attribution à Jacques-Louis David !
A mon avis, elle ne tenait pas la route pour de nombreuses raisons dont celle de l'opportunité de la peinture du dauphin par cet artiste.
Soit parce qu'il s'agirait d'un portrait daté avant la Révolution, et en ce cas : l'enfant est trop vieux, il ne porte aucun attribut royal et cela se saurait si David avait reçu commande d'un portrait royal.
Soit, comme il est suggéré ici ou là, le portrait daterait du temps de l'enfermement de l'enfant à la prison du Temple, et en ce cas, on se demande bie pourquoi David aurait peint un portrait, si charmant, si complaisant, de l'enfant de l'Autrichienne ?
Parmi tous les prétendus portraits du dauphin attribués à David (ou à son atelier), j'en profite pour publier ici le portrait de cet enfant, conservé au Palais-Musée des Archevêques, à Narbonne :
Portrait du Dauphin
Atelier de Jacques-Louis David
Huile sur toile, 1789
H. 55 cm, l. 46 cm
Image : Les musées de Narbonne
La nuit, la neige a écrit:
(...)
Au sujet de Louis XVII et de son habit de deuil, je vous renvoie à la lecture d'un article concernant un autre portrait.
Cette fois-ci attribué au peintre David (à mon avis, certainement pas !) ou " au cercle de David ", selon Wiki qui reproduit le portrait :
Portrait de Louis XVII en habit de deuil
peintre anonyme (cercle de Jacques-louis David)
huile sur toile,1793.
Collection particulière de Ulysse Moussali (1899-1987)
Image : Wikipedia
A nouveau je passe sur les hypothèses et tout le reste !
Tous les mystères et autres théories autour de ce pauvre enfant, depuis son ADN jusqu'à ses vrais / faux portraits, me collent mal au crâne ! D'autant que, la plupart du temps, les passionnés Louis XVII ne peuvent s'empêcher de bavarder jusqu'à ce que leurs dires deviennent parfaitement incompréhensibles !
Bref, si le coeur vous en dit, c'est ici :
Musée Louis XVII - Jacques-Louis David
Sera prochainement présenté en vente aux enchères, je cite...
- Portrait présumé du dauphin Louis XVII en buste
Ecole française de la fin du XVIIIe siècle
Huile sur toile.
(Usures, et restaurations anciennes, rentoilé).
46 x 38 cm
Provenance : Exposition à la Galerie Charpentier «L'enfance» en 1949 comme attribué à Jacques-Louis David.
* Source et infos complémentaires : SVV Farrando - Vente du 6 novembre 2020
_______________
Les images sont si mauvaises que je ne parviens pas tout à fait à savoir s'il s'agit bien du même portrait.
Il me semble. Et je vous renvoie donc aux commentaires détaillés de cette oeuvre sur le site :
Musée Louis XVII - Le peintre Jacques-Louis David. Un portrait de Louis XVII inconnu
Mais exit donc l'attribution à Jacques-Louis David !
A mon avis, elle ne tenait pas la route pour de nombreuses raisons dont celle de l'opportunité de la peinture du dauphin par cet artiste.
Soit parce qu'il s'agirait d'un portrait daté avant la Révolution, et en ce cas : l'enfant est trop vieux, il ne porte aucun attribut royal et cela se saurait si David avait reçu commande d'un portrait royal.
Soit, comme il est suggéré ici ou là, le portrait daterait du temps de l'enfermement de l'enfant à la prison du Temple, et en ce cas, on se demande bie pourquoi David aurait peint un portrait, si charmant, si complaisant, de l'enfant de l'Autrichienne ?
Parmi tous les prétendus portraits du dauphin attribués à David (ou à son atelier), j'en profite pour publier ici le portrait de cet enfant, conservé au Palais-Musée des Archevêques, à Narbonne :
Portrait du Dauphin
Atelier de Jacques-Louis David
Huile sur toile, 1789
H. 55 cm, l. 46 cm
Image : Les musées de Narbonne
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Dans la série des multiples portraits de Louis XVII , voici proposé prochainement en vente aux enchères...
Portrait du prince Louis-Charles de Bourbon, Dauphin de France, futur Louis XVII (1785-1795), fils cadet du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antinette.
Attribué à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Huile sur toile conservée dans un encadrement ancien en bois sculpté et doré à décor de volutes fleuries et d'arabesques.
Porte au dos l'inscription à l'encre noire : «Museum Fine Arts Boston suivi du n° 147», une étiquette avec le n° d'acquisition 87409 et l'annotation : «Prop. of M.F.A. Boston - French School late XVIII century» et une autre étiquette imprimée portant l'inscription Museum of Fine Arts Boston, Mass portant le n° 504.
L'oeuvre a été rentoilée et a subi quelques restaurations comme le démontre le rapport d'état réalisé par le laboratoire Artanalysis qui sera remis à l'acquéreur. D'autre part le laboratoire en question confirme que cette «oeuvre a été réalisée avec beaucoup de savoir-faire, car elle a permis d'harmoniser les précédentes interventions en redonnant à ce joli portrait une lecture agréable (...) cette maîtrise du portrait et la technique d'exécution peuvent être rapprochées de celle des grandes portraitistes du XVIIIe siècle tels que Jean-Baptiste Greuze»
À vue : H. : 40 cm - L. : 30,5 cm ; Cadre : H. : 63 cm - L. : 53,5 cm
Historique :
Cette oeuvre attribuée au peintre Jean-Baptiste Greuze, très célèbre en son temps pour ses portraits d'enfants au XVIIIe siècle, est intéressante sous plusieurs aspects. D'une part par la ressemblance frappante qui existe entre ce portrait et les oeuvres connues représentant le jeune Dauphin, notamment avec le portrait attribué à Jeanne-Philiberte Ledoux (1767-1840), présenté lors de l'exposition : «L'enfant chéri au siècle des Lumières», sous le n° 53 pages 125 et 126 provenant du Château d'Aulteribe et les deux portraits du Dauphin de la collection Alain Bancel, vendus à Paris, le 21 mai 2003 lors de sa succession.
D'autre part la qualité picturale de cette oeuvre, mais surtout la finesse du trait, le style et l'élégance de ce portrait restent très proche du travail de Greuze. Ce tableau est aussi à comparer avec un portrait peint par Greuze, dont l'oeuvre fut gravée par F. Joubert, représentant sous les traits d'une jeune fille en deuil, Madame Royale, soeur du Dauphin et dont les traits du visage sont remarquablement proches de notre portrait.
Provenance :
Ce portrait fut à l'origine la propriété du Dr. Georges A. Béthune (1793-1886) qui avait hérité de ses ancêtres du côté de son père, mais aussi du côté de sa mère, née Faneuil, une importante collection d'oeuvres et d'objets d'art. Cette famille originaire de la noblesse française, remonte au milieu du XIe siècle, elle avait participé à la conquête normande et s'était liée au cours de l'histoire sur 40 générations aux plus importantes familles de l'aristocratie française, anglaise et écossaise. Elle avait aussi joué un rôle important dans la propagation de la colonisation anglaise en Amérique du Nord. Les parents de Georges Béthune installés en France étaient des contemporains du peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et c'est très certainement par eux que ce tableau est rentré dans les collections familiales.
Bien des années après, une partie de cette collection fut présentée à la vente, le 27 mai 1886 à Boston, par la maison de ventes aux enchères Leonard & Co. Notre tableau constituait alors le lot 51 du catalogue sous la désignation, «Jean-Baptiste Greuze, né à Tournus, mort à Mâcon (1725-1805), Portrait d'un jeune garçon».
L'oeuvre fut achetée par Georges Auguste Goddard (1844-1920), marchand à Boston, pour la somme de 800 dollars. Puis le 6 décembre 1887, ce dernier en fit don au Museum of Fine Arts de Boston, comme il est précisé dans le catalogue des collections du Musée établi en 1921 par Jean Guiffrey, directeur des collections et John Briggs Potter responsable du département des peintures, avec une préface de son directeur Arthur Fairbanks. Cette oeuvre fut enregistrée en 1887 sous le n° d'inventaire : 87.409, et décrite sous le n° 268, comme une oeuvre attribuée à Greuze, représentant la tête d'une jeune fille. L'étiquette à l'arrière du cadre atteste de ce passage. Il est intéressant de savoir que le numéro d'acquisition (inventaire) du Musée de Boston, fondé en 1870, porte le n° 87.409, les deux premiers chiffres correspondants à l'année d'entrée de l'oeuvre dans les collections du Musée.
Aujourd'hui le musée compte plus de 500 000 oeuvres d'art, mais à son ouverture au public en 1876, il ne possédait que 31oeuvres de peintres européens.
En 1992, le musée mit en vente ses collections dont ce portrait qui fut acquis par l'actuel propriétaire, en 2013 lors d'une vente aux enchères.
* Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés, Paris - Vente du 5 mai 2022
Pourquoi cet enfant serait-il Louis XVII ? Je reviens rapidement sur quelques extraits de cette présentation :
Sauf erreur de ma part, le portrait du jeune enfant, aux yeux marrons, peint par Jeanne-Philiberte Ledoux, et conservé au château d'Aulteribe est celui présenté ainsi par le CMN :
Portrait d’enfant, anciennement « portrait de Louis XVII ».
Jeanne-Philiberte Ledoux (1767-1840)
Huile sur toile, 44 x 36 cm
Image : Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux
Etude complète à lire ici : Un portrait d'enfant de Jeanne-Philiberte Ledoux
Quant aux portraits de la collection Bancel, présentés lors de leurs ventes aux enchères comme étant présumés être ceux du jeune prince, les voici :
Portraits présumés de Louis XVII
1) Entourage de Antoine Vestier ; 2) attribué à Henri-Pierre Danloux ; 3) Ecole française du XVIIIe siècle
Images : Vente Alain Bancel (2003) / Piasa
Voir notre sujet : Marie-Antoinette et la famille royale, la collection d'Alain Bancel
Portrait du prince Louis-Charles de Bourbon, Dauphin de France, futur Louis XVII (1785-1795), fils cadet du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antinette.
Attribué à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Huile sur toile conservée dans un encadrement ancien en bois sculpté et doré à décor de volutes fleuries et d'arabesques.
Porte au dos l'inscription à l'encre noire : «Museum Fine Arts Boston suivi du n° 147», une étiquette avec le n° d'acquisition 87409 et l'annotation : «Prop. of M.F.A. Boston - French School late XVIII century» et une autre étiquette imprimée portant l'inscription Museum of Fine Arts Boston, Mass portant le n° 504.
L'oeuvre a été rentoilée et a subi quelques restaurations comme le démontre le rapport d'état réalisé par le laboratoire Artanalysis qui sera remis à l'acquéreur. D'autre part le laboratoire en question confirme que cette «oeuvre a été réalisée avec beaucoup de savoir-faire, car elle a permis d'harmoniser les précédentes interventions en redonnant à ce joli portrait une lecture agréable (...) cette maîtrise du portrait et la technique d'exécution peuvent être rapprochées de celle des grandes portraitistes du XVIIIe siècle tels que Jean-Baptiste Greuze»
À vue : H. : 40 cm - L. : 30,5 cm ; Cadre : H. : 63 cm - L. : 53,5 cm
Historique :
Cette oeuvre attribuée au peintre Jean-Baptiste Greuze, très célèbre en son temps pour ses portraits d'enfants au XVIIIe siècle, est intéressante sous plusieurs aspects. D'une part par la ressemblance frappante qui existe entre ce portrait et les oeuvres connues représentant le jeune Dauphin, notamment avec le portrait attribué à Jeanne-Philiberte Ledoux (1767-1840), présenté lors de l'exposition : «L'enfant chéri au siècle des Lumières», sous le n° 53 pages 125 et 126 provenant du Château d'Aulteribe et les deux portraits du Dauphin de la collection Alain Bancel, vendus à Paris, le 21 mai 2003 lors de sa succession.
D'autre part la qualité picturale de cette oeuvre, mais surtout la finesse du trait, le style et l'élégance de ce portrait restent très proche du travail de Greuze. Ce tableau est aussi à comparer avec un portrait peint par Greuze, dont l'oeuvre fut gravée par F. Joubert, représentant sous les traits d'une jeune fille en deuil, Madame Royale, soeur du Dauphin et dont les traits du visage sont remarquablement proches de notre portrait.
Provenance :
Ce portrait fut à l'origine la propriété du Dr. Georges A. Béthune (1793-1886) qui avait hérité de ses ancêtres du côté de son père, mais aussi du côté de sa mère, née Faneuil, une importante collection d'oeuvres et d'objets d'art. Cette famille originaire de la noblesse française, remonte au milieu du XIe siècle, elle avait participé à la conquête normande et s'était liée au cours de l'histoire sur 40 générations aux plus importantes familles de l'aristocratie française, anglaise et écossaise. Elle avait aussi joué un rôle important dans la propagation de la colonisation anglaise en Amérique du Nord. Les parents de Georges Béthune installés en France étaient des contemporains du peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) et c'est très certainement par eux que ce tableau est rentré dans les collections familiales.
Bien des années après, une partie de cette collection fut présentée à la vente, le 27 mai 1886 à Boston, par la maison de ventes aux enchères Leonard & Co. Notre tableau constituait alors le lot 51 du catalogue sous la désignation, «Jean-Baptiste Greuze, né à Tournus, mort à Mâcon (1725-1805), Portrait d'un jeune garçon».
L'oeuvre fut achetée par Georges Auguste Goddard (1844-1920), marchand à Boston, pour la somme de 800 dollars. Puis le 6 décembre 1887, ce dernier en fit don au Museum of Fine Arts de Boston, comme il est précisé dans le catalogue des collections du Musée établi en 1921 par Jean Guiffrey, directeur des collections et John Briggs Potter responsable du département des peintures, avec une préface de son directeur Arthur Fairbanks. Cette oeuvre fut enregistrée en 1887 sous le n° d'inventaire : 87.409, et décrite sous le n° 268, comme une oeuvre attribuée à Greuze, représentant la tête d'une jeune fille. L'étiquette à l'arrière du cadre atteste de ce passage. Il est intéressant de savoir que le numéro d'acquisition (inventaire) du Musée de Boston, fondé en 1870, porte le n° 87.409, les deux premiers chiffres correspondants à l'année d'entrée de l'oeuvre dans les collections du Musée.
Aujourd'hui le musée compte plus de 500 000 oeuvres d'art, mais à son ouverture au public en 1876, il ne possédait que 31oeuvres de peintres européens.
En 1992, le musée mit en vente ses collections dont ce portrait qui fut acquis par l'actuel propriétaire, en 2013 lors d'une vente aux enchères.
* Source et infos complémentaires : Coutau Bégarie & Associés, Paris - Vente du 5 mai 2022
______________________
Pourquoi cet enfant serait-il Louis XVII ? Je reviens rapidement sur quelques extraits de cette présentation :
Présentation de la maison de vente a écrit:
(...) la ressemblance frappante qui existe entre ce portrait et les oeuvres connues représentant le jeune Dauphin, notamment avec le portrait attribué à Jeanne-Philiberte Ledoux (1767-1840), présenté lors de l'exposition : «L'enfant chéri au siècle des Lumières», sous le n° 53 pages 125 et 126 provenant du Château d'Aulteribe et les deux portraits du Dauphin de la collection Alain Bancel, vendus à Paris, le 21 mai 2003 lors de sa succession.
Sauf erreur de ma part, le portrait du jeune enfant, aux yeux marrons, peint par Jeanne-Philiberte Ledoux, et conservé au château d'Aulteribe est celui présenté ainsi par le CMN :
Portrait d’enfant, anciennement « portrait de Louis XVII ».
Jeanne-Philiberte Ledoux (1767-1840)
Huile sur toile, 44 x 36 cm
Image : Philippe Berthé / Centre des monuments nationaux
Etude complète à lire ici : Un portrait d'enfant de Jeanne-Philiberte Ledoux
Quant aux portraits de la collection Bancel, présentés lors de leurs ventes aux enchères comme étant présumés être ceux du jeune prince, les voici :
Portraits présumés de Louis XVII
1) Entourage de Antoine Vestier ; 2) attribué à Henri-Pierre Danloux ; 3) Ecole française du XVIIIe siècle
Images : Vente Alain Bancel (2003) / Piasa
Voir notre sujet : Marie-Antoinette et la famille royale, la collection d'Alain Bancel
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Je n'osais pas le dire ...La nuit, la neige a écrit::
Pourquoi cet enfant serait-il Louis XVII ?
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
A force de vrais / faux portraits, très généralement de mauvaise facture, cet enfant est devenu...méconnaissable. Enfin bon, pour les amateurs, sera prochainement présenté en vente aux enchères...
Portrait de Louis XVII
Ecole française de la fin du XVIIIe siècle
Pastel sur papier
53,5 x 45 cm
Note au catalogue :
Émouvant document iconographique inédit, vraisemblablement réalisé par une main amateure et dont on ne semble pas connaitre d'autres versions. Le roi ( ), alors prisonnier de la Tour du Temple, est représenté en quidam, en habit simple, col ouvert, nu des ordres de chevalerie et des attributs de sa dignité.
Il n'est pas aisé de dire si ce portrait a été réalisé ad vivum ou s'il est une interprétation d'après une iconographie pré-existante (par exemple le portrait de Vien fils, conservé à Carnavalet, inv.P1403).
* Source et infos complémentaires : Leducq Enchères - Paris, vente du 8 mars 2024
______________________
Dans nos précédents messages relatifs à l'analyse des portraits dits de Louis-Charles de France au Temple, nous avions donc présenté le portrait peint par Joseph-Marie Vien qui serait la seule représentation réputée directe du modèle...
Portrait de Louis-Charles de France (1785-1795), dit Louis XVII, à la prison du Temple
Vien, Joseph-Marie (le Jeune)
Huile sur toile, 1793
Signature et date - Au recto du tableau, à droite : "Vien fils 1793"
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
...duquel le portrait aujourd'hui à vendre ne s'inspire vraisemblablement pas !!
Je retrouve pour ma part, et s'il s'agit bien de cet enfant, une énième version des portraits déclinés, de façon plus ou moins heureuse, d'après quelques-unes des gravures du temps (inspirées du portrait de l'enfant par Kucharski).
Portrait de Louis XVII
Ecole française de la fin du XVIIIe siècle
Pastel sur papier
53,5 x 45 cm
Note au catalogue :
Émouvant document iconographique inédit, vraisemblablement réalisé par une main amateure et dont on ne semble pas connaitre d'autres versions. Le roi ( ), alors prisonnier de la Tour du Temple, est représenté en quidam, en habit simple, col ouvert, nu des ordres de chevalerie et des attributs de sa dignité.
Il n'est pas aisé de dire si ce portrait a été réalisé ad vivum ou s'il est une interprétation d'après une iconographie pré-existante (par exemple le portrait de Vien fils, conservé à Carnavalet, inv.P1403).
* Source et infos complémentaires : Leducq Enchères - Paris, vente du 8 mars 2024
______________________
Note au catalogue a écrit:
Il n'est pas aisé de dire si ce portrait a été réalisé ad vivum ou s'il est une interprétation d'après une iconographie pré-existante (par exemple le portrait de Vien fils, conservé à Carnavalet, inv.P1403).
Dans nos précédents messages relatifs à l'analyse des portraits dits de Louis-Charles de France au Temple, nous avions donc présenté le portrait peint par Joseph-Marie Vien qui serait la seule représentation réputée directe du modèle...
Portrait de Louis-Charles de France (1785-1795), dit Louis XVII, à la prison du Temple
Vien, Joseph-Marie (le Jeune)
Huile sur toile, 1793
Signature et date - Au recto du tableau, à droite : "Vien fils 1793"
Image : Musée Carnavalet, Histoire de Paris
...duquel le portrait aujourd'hui à vendre ne s'inspire vraisemblablement pas !!
Je retrouve pour ma part, et s'il s'agit bien de cet enfant, une énième version des portraits déclinés, de façon plus ou moins heureuse, d'après quelques-unes des gravures du temps (inspirées du portrait de l'enfant par Kucharski).
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
En fait, on ne sait rien de l'apparence de Louis XVII. Les portraits peints avant le Temple sont enjolivés.
_________________
"Comme les feuilles tombent tôt cette année !" Louis XVI - 10/8/1792
pilayrou- Messages : 672
Date d'inscription : 06/03/2014
Age : 63
Localisation : Guilers (Brest)
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Ne dîtes pas que l'on ne sait "rien", il ne faut pas exagérer. Vous retrouverez notamment dans le sujet biographique de ce prince une étude de ce buste-ci :
Louis-Charles de France, dit Louis XVII
Louis-Pierre Deseine
Marbre, 1790
H. 53,7 ; L. 31 ; Pr. 22,4 cm. Pds. 30 kgs
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Ce buste, réalisé en 1790 par Louis-Pierre Deseine (prix de Rome de sculpture en 1780), aurait été exécuté pour la reine. Il sera exposé au Salon de 1791 avec un buste de Louis XVI. Ce marbre aurait été aux Tuileries lors de l’attaque du 10 août ; les émeutiers l’aurait alors endommagé.
Acheté par le ministère de la Maison du Roi (Louis XVIII) le 29 décembre 1817, conservé à Fontainebleau puis au Louvre dès 1832 il est aujourd’hui conservé à Versailles.
Louis-Charles de France, dit Louis XVII
Louis-Pierre Deseine
Marbre, 1790
H. 53,7 ; L. 31 ; Pr. 22,4 cm. Pds. 30 kgs
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin
Ce buste, réalisé en 1790 par Louis-Pierre Deseine (prix de Rome de sculpture en 1780), aurait été exécuté pour la reine. Il sera exposé au Salon de 1791 avec un buste de Louis XVI. Ce marbre aurait été aux Tuileries lors de l’attaque du 10 août ; les émeutiers l’aurait alors endommagé.
Acheté par le ministère de la Maison du Roi (Louis XVIII) le 29 décembre 1817, conservé à Fontainebleau puis au Louvre dès 1832 il est aujourd’hui conservé à Versailles.
La nuit, la neige- Messages : 18055
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Les portraits de Louis XVII, prisonnier au Temple
Sans oublier cet autre portrait qui, je crois, ne figure pas en amont, et que nous présentait le duc d'Ostrogothie dans le sujet des ventes aux enchères :
Duc d'Ostrogothie a écrit:Ce joli portrait miniature du petit Fersen passera en vente le 7 avril 2023 chez Collin du Bocage à Drouot (lot n°182) :
École française de la fin du XVIIIe siècle.
Portrait de Louis Charles de France dit Louis XVII (1785-1795).
Rare miniature ronde, non signée, le représentant à mi-corps, de trois-quarts à gauche, un hochet dans la main droite, avec ses longs cheveux blonds sur fond gris. Petits manques de peinture en marge.
Dans un beau cadre rond en bronze doré signé au dos d’Alphonse GIROUX à Paris.
D. 6,5 cm.
https://collindubocage.com/lot/135761/21101733-ecole-francaise-de-la-fin-du-x
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55293
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Sujets similaires
» Portraits du dauphin Louis-Joseph ou de Louis-Charles, dit Louis XVII ?
» Louis XVII est-il mort au Temple ?
» Gilets et habits de Louis XVII à la prison du Temple
» Jean-Baptiste Gomin et Etienne Lasne, les gardiens de Louis XVII au Temple
» Portraits et illustrations de Louis XVII, roi de France (1793-1795)
» Louis XVII est-il mort au Temple ?
» Gilets et habits de Louis XVII à la prison du Temple
» Jean-Baptiste Gomin et Etienne Lasne, les gardiens de Louis XVII au Temple
» Portraits et illustrations de Louis XVII, roi de France (1793-1795)
LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Les enfants de Marie-Antoinette
Page 4 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|