Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
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Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Roi-cavalerie a écrit:Mea culpa mea maxima culpa ma chère Eléonore.
Ne bougez pas d'ici, je vais chercher goudron et plumes !
Roi-cavalerie a écrit:Ma plume a fourché. Je voulais bien évidemment écrire Loménie de Brienne ( qui était prêtre même s'il était athée comme le roi le disait si bien lorsqu'il a été question de lui donner l'archevêché de Paris) au lieu de Mercy. Pour ma part, je comprends assez bien le passage à vide que traverse notre duchesse. Remettons nous dans le contexte. La lettre est datée du 27 juillet 1787. Calonne, le protégé de la coterie, est parti en exil courant avril, Loménie et son âme damnée Vermond que la duchesse abhorre sont "aux manettes", Vaudreuil ruiné s'apprête à partir en Italie pour quelques mois après avoir confié ses intérêts au duc de Polignac. Et surtout, la duchesse se rend compte que la reine ne lui accorde plus la même confiance qu'auparavant même si elle l'a accueilli à bras ouverts à son retour d'Angleterre et lui a fait rafraichir son appartement de fonction.
Eh oui, absolument !
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Hein, franchement ! boudoi29
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Il semblerait que la date à laquelle la nouvelle de la mort de la reine ait été révélée à la duchesse.
Or la lecture de deux lettres de Vaudreuil à Calonne (dans le sujet adéquat) nous indiquent visiblement que cette annonce eut lieu entre ces deux lettres, la dernière mentionnant l'événement ; entre le 6 et le 8 novembre 1793, soit vingt deux-trois jours (dont une part de délai "physique" de voyage de l'information).
Peut être suis-je en train d'enfoncer des portes ouvertes ....
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Voici ce que nous savions déjà :
Artois à Vaudreuil, Hamm, ce 24 octobre 1793
Je commence par te prévenir, mon ami, que nous ferons partir Armand dans deux jours . Ce courrier-ci n'est que pour te notifier le cruel événement du meurtre de la Reine .
Armand ne quitte Hamm que le 27 ( nouvelle lettre d'Artois à Vaudreuil ).
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Hamm est il le nom de code de Vaudreuil ?
Ma petite remarque est d'une une humble pierre de plus ! :n,,;::::!!!:
Ma petite remarque est d'une une humble pierre de plus ! :n,,;::::!!!:
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Après la déroute de l'expédition de Brunswick en Champagne (septembre - octobre 1792), les princes se retirent à Hamm, en Westphalie.
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Je vois qu'on n'a pas encore publié céans ce que la mère de Marie-Antoinette a écrit à propos de Mme de Polignac, et le mariage de sa fille Aglaé de Polignac qui épousera le duc de Gramont et de Guiche en juillet 1780. Ce dernier se voit décerner un brevet de capitaine et un an plus tard, une propriété qui rapporte 70.000 ducats de rentes.
Le 20 septembre 1780, Jules de Polignac est élevé au rang de duc héréditaire de Polignac. La comtesse de Polignac devient ainsi duchesse.
Marie-Thérèse d'Autriche à sa fille Marie-Antoinette, le 1er février 1780 :
« On dit que la Polignac, sous le seul titre de la faveur auprès de vous, a demandé le comté de Bitche à ériger en duché. Le public était surpris d'une demande qui annonce plus d'avidité que d'attachement.
On dit qu'à cette heure que vous voulez lui faire donner encore des millions. Je ne fais point de cas de ces bruits, ne les croyant vraisemblables, mais je trouve nécessaire et utile que vous en soyez instruite, surtout dans les circonstances ou l’État a tant de charges à soutenir. »
La réponse de Marie-Antoinette, le 15 février 1780 :
« Je suis trop accoutumée aux inventions et exagérations de ce pays-ci pour être surprise de ce qu'on a débité sur Mme de Polignac. Il est assez ordinaire ici que le Roi contribue à la dot des personnes de la cour et de naissance qui ne sont pas riches. Le mariage de la petite Polignac est arrêté avec le comte de Gramont, qui est déjà capitaine des gardes en survivance. Sa mère a pensé au comté de Bitche, mais ce n'a été qu'un instant, et aussitôt qu'elle en a su la valeur, elle a été la première à me le dire et en a abandonné l'idée. Pour le titre de duc, c'est une pure invention. Quant à l'argent, le Roi dotera sûrement la petite fille, et on en dira peut-être plus de louis d'or qu'il n'y aura d'écus. C'est une grande joie pour moi de voir que la manière de penser du Roi m'épargne toute sollicitation pour mon amie. Il est bien persuadé de la parfaite honnêteté et de la noblesse de ses sentiments. Il sera charmé de lui faire du bien pour elle-même. Je n'en suis pas moins sensible à la marque d'amitié qu'il me donne dans cette occasion. »
Le 20 septembre 1780, Jules de Polignac est élevé au rang de duc héréditaire de Polignac. La comtesse de Polignac devient ainsi duchesse.
Marie-Thérèse d'Autriche à sa fille Marie-Antoinette, le 1er février 1780 :
« On dit que la Polignac, sous le seul titre de la faveur auprès de vous, a demandé le comté de Bitche à ériger en duché. Le public était surpris d'une demande qui annonce plus d'avidité que d'attachement.
On dit qu'à cette heure que vous voulez lui faire donner encore des millions. Je ne fais point de cas de ces bruits, ne les croyant vraisemblables, mais je trouve nécessaire et utile que vous en soyez instruite, surtout dans les circonstances ou l’État a tant de charges à soutenir. »
La réponse de Marie-Antoinette, le 15 février 1780 :
« Je suis trop accoutumée aux inventions et exagérations de ce pays-ci pour être surprise de ce qu'on a débité sur Mme de Polignac. Il est assez ordinaire ici que le Roi contribue à la dot des personnes de la cour et de naissance qui ne sont pas riches. Le mariage de la petite Polignac est arrêté avec le comte de Gramont, qui est déjà capitaine des gardes en survivance. Sa mère a pensé au comté de Bitche, mais ce n'a été qu'un instant, et aussitôt qu'elle en a su la valeur, elle a été la première à me le dire et en a abandonné l'idée. Pour le titre de duc, c'est une pure invention. Quant à l'argent, le Roi dotera sûrement la petite fille, et on en dira peut-être plus de louis d'or qu'il n'y aura d'écus. C'est une grande joie pour moi de voir que la manière de penser du Roi m'épargne toute sollicitation pour mon amie. Il est bien persuadé de la parfaite honnêteté et de la noblesse de ses sentiments. Il sera charmé de lui faire du bien pour elle-même. Je n'en suis pas moins sensible à la marque d'amitié qu'il me donne dans cette occasion. »
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« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Quel aplomb tout de même, n'est-ce pas ! :
... et toute la Cour de clabauder à qui mieux-mieux ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
J'aime cette réponse... Combien elle a raison !!! Habituée à ce Pays-ci, qui se chargera de colporter ces dires dans le royaume.
Invité- Invité
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Chers amis,
L'érection de la vicomté de Polignac en duché héréditaire n'avait rien d'une faveur extraordinaire car la famille de Polignac figurait parmi les plus anciennes familles nobles de la monarchie ( noblesse immémoriale). Son premier représentant connu, le vicecomes Armand Ier, l'était par des chartes datant de 860. La famille avait fidèlement servi le roi notamment pendant les guerres de religion mais aussi pendant la période de la Fronde ce qui avait sans doute valu au vicomte Gaspard Armand XVIII et à son fils un peu plus tard de recevoir les ordres du roi. Dans la génération suivante, le cardinal de Polignac, grand oncle du comte Jules, avait négocié pour la France en compagnie du maréchal d'Huxelles et de François Mesnager, le traité d'Utrecht qui, en 1713, avait mis fin à la guerre dit de la Succession d'Espagne. Bien que le deuxième protocolairement de cette équipe de diplomates, il était considéré par les anglais comme le "chief negociator" français disposant comme on disait à l'époque du secret du roi. Il avait par la suite brillament représenté Louis XV auprès du pape pendant huit années. Il avait d'ailleurs dès cette époque était question d'accorder un titre ducal à la famille mais cela ne s'était pas fait. Le comte de Mercy-Argenteau, pourtant grand pourfendeur de la comtesse Jules et de sa coterie devant la reine et dans ses courriers à l'impératrice Marie-Thérèse, était d'ailleurs obligé de reconnaitre cet état de fait dans sa lettre à cette dernière datée du 17 mai 1780: " Il est très probable que la comtesse de Polignac, après ses couches, aura le titre de duchesse. Je sais que la reine y pense et dans le fond d'est de toutes les grâces celle qui sera le moins à critiquer, attendu que la famillle de Polignac est faite à tous les égards pour obtenir une pareille décoration".
Polignaquement vôtre. Roi-cavalerie
L'érection de la vicomté de Polignac en duché héréditaire n'avait rien d'une faveur extraordinaire car la famille de Polignac figurait parmi les plus anciennes familles nobles de la monarchie ( noblesse immémoriale). Son premier représentant connu, le vicecomes Armand Ier, l'était par des chartes datant de 860. La famille avait fidèlement servi le roi notamment pendant les guerres de religion mais aussi pendant la période de la Fronde ce qui avait sans doute valu au vicomte Gaspard Armand XVIII et à son fils un peu plus tard de recevoir les ordres du roi. Dans la génération suivante, le cardinal de Polignac, grand oncle du comte Jules, avait négocié pour la France en compagnie du maréchal d'Huxelles et de François Mesnager, le traité d'Utrecht qui, en 1713, avait mis fin à la guerre dit de la Succession d'Espagne. Bien que le deuxième protocolairement de cette équipe de diplomates, il était considéré par les anglais comme le "chief negociator" français disposant comme on disait à l'époque du secret du roi. Il avait par la suite brillament représenté Louis XV auprès du pape pendant huit années. Il avait d'ailleurs dès cette époque était question d'accorder un titre ducal à la famille mais cela ne s'était pas fait. Le comte de Mercy-Argenteau, pourtant grand pourfendeur de la comtesse Jules et de sa coterie devant la reine et dans ses courriers à l'impératrice Marie-Thérèse, était d'ailleurs obligé de reconnaitre cet état de fait dans sa lettre à cette dernière datée du 17 mai 1780: " Il est très probable que la comtesse de Polignac, après ses couches, aura le titre de duchesse. Je sais que la reine y pense et dans le fond d'est de toutes les grâces celle qui sera le moins à critiquer, attendu que la famillle de Polignac est faite à tous les égards pour obtenir une pareille décoration".
Polignaquement vôtre. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Je tâcherai de vous retrouver, demain, Les Preuves de la Maison de Polignac .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Roi-cavalerie a écrit:Chers amis,
L'érection de la vicomté de Polignac en duché héréditaire n'avait rien d'une faveur extraordinaire car la famille de Polignac figurait parmi les plus anciennes familles nobles de la monarchie ( noblesse immémoriale). Son premier représentant connu, le vicecomes Armand Ier, l'était par des chartes datant de 860. La famille avait fidèlement servi le roi notamment pendant les guerres de religion mais aussi pendant la période de la Fronde ce qui avait sans doute valu au vicomte Gaspard Armand XVIII et à son fils un peu plus tard de recevoir les ordres du roi. Dans la génération suivante, le cardinal de Polignac, grand oncle du comte Jules, avait négocié pour la France en compagnie du maréchal d'Huxelles et de François Mesnager, le traité d'Utrecht qui, en 1713, avait mis fin à la guerre dit de la Succession d'Espagne. Bien que le deuxième protocolairement de cette équipe de diplomates, il était considéré par les anglais comme le "chief negociator" français disposant comme on disait à l'époque du secret du roi. Il avait par la suite brillament représenté Louis XV auprès du pape pendant huit années. Il avait d'ailleurs dès cette époque était question d'accorder un titre ducal à la famille mais cela ne s'était pas fait. Le comte de Mercy-Argenteau, pourtant grand pourfendeur de la comtesse Jules et de sa coterie devant la reine et dans ses courriers à l'impératrice Marie-Thérèse, était d'ailleurs obligé de reconnaitre cet état de fait dans sa lettre à cette dernière datée du 17 mai 1780: " Il est très probable que la comtesse de Polignac, après ses couches, aura le titre de duchesse. Je sais que la reine y pense et dans le fond d'est de toutes les grâces celle qui sera le moins à critiquer, attendu que la famillle de Polignac est faite à tous les égards pour obtenir une pareille décoration".
Polignaquement vôtre. Roi-cavalerie
Très juste, d'autant que la famille s'est toujours alliée à de très bonnes maisons ; La Rochefoucauld, Tournon, Mailly, Pompadour, Clermont Tonnerre, Mancini ...
Mais il manquait un personnage qui se soit suffisamment illustré au service du Roi. Le seul à avoir alors laissé une trace dans l'histoire fut le cardinal, mais qui reçu la barrette et non la pairie !
Dernière édition par Lucius le Lun 02 Fév 2015, 23:08, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
J'ai retrouvé ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
Je vous poste tout de suite cela dans le sujet adéquat : celui de Jules .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Chère Eléonore,
Vous avez raison, j'ai commis une erreur et j'aurai du écrire "chief negotiatior" ce qui désigne comme on le devine le responsable d'une équipe de négociateurs.
Quant aux propos de Pierre de Nolhac affirmant que "le duc accablé de titre et d'honneurs et reconnaissant qu'il ne les doit point à son mérite", il avait en partie raison car cela n'était pas la personne du comte Jules qui était ainsi gratifiée mais la famille toute entière dont il était le chef et qui, dans la logique de l'ancien régime, le méritait au moins au même titre que bien d'autres bien moins anciennes qui ne l'avait obtenu que par la faveur d'une amitié royale.
Amitiés. Roi-cavalerie
Vous avez raison, j'ai commis une erreur et j'aurai du écrire "chief negotiatior" ce qui désigne comme on le devine le responsable d'une équipe de négociateurs.
Quant aux propos de Pierre de Nolhac affirmant que "le duc accablé de titre et d'honneurs et reconnaissant qu'il ne les doit point à son mérite", il avait en partie raison car cela n'était pas la personne du comte Jules qui était ainsi gratifiée mais la famille toute entière dont il était le chef et qui, dans la logique de l'ancien régime, le méritait au moins au même titre que bien d'autres bien moins anciennes qui ne l'avait obtenu que par la faveur d'une amitié royale.
Amitiés. Roi-cavalerie
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
C'est surtout le moyen de donner à sa chère comtesse Jules le droit au tabouret, et à tous les honneurs dus à l'épouse d'un duc et pair.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Roi-cavalerie a écrit:
Polignaquement vôtre. Roi-cavalerie
... .......
;
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Lucius a écrit:C'est surtout le moyen de donner à sa chère comtesse Jules le droit au tabouret, et à tous les honneurs dûs à l'épouse d'un duc et pair.
... absolument ! :
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Sur ce, bonne nuit, Messieurs, et à demain ...
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Roi-cavalerie a écrit:Chers amis,
L'érection de la vicomté de Polignac en duché héréditaire n'avait rien d'une faveur extraordinaire car la famille de Polignac figurait parmi les plus anciennes familles nobles de la monarchie ( noblesse immémoriale). Son premier représentant connu, le vicecomes Armand Ier, l'était par des chartes datant de 860. La famille avait fidèlement servi le roi notamment pendant les guerres de religion mais aussi pendant la période de la Fronde ce qui avait sans doute valu au vicomte Gaspard Armand XVIII et à son fils un peu plus tard de recevoir les ordres du roi. Dans la génération suivante, le cardinal de Polignac, grand oncle du comte Jules, avait négocié pour la France en compagnie du maréchal d'Huxelles et de François Mesnager, le traité d'Utrecht qui, en 1713, avait mis fin à la guerre dit de la Succession d'Espagne. Bien que le deuxième protocolairement de cette équipe de diplomates, il était considéré par les anglais comme le "chief negociator" français disposant comme on disait à l'époque du secret du roi. Il avait par la suite brillament représenté Louis XV auprès du pape pendant huit années. Il avait d'ailleurs dès cette époque était question d'accorder un titre ducal à la famille mais cela ne s'était pas fait. Le comte de Mercy-Argenteau, pourtant grand pourfendeur de la comtesse Jules et de sa coterie devant la reine et dans ses courriers à l'impératrice Marie-Thérèse, était d'ailleurs obligé de reconnaitre cet état de fait dans sa lettre à cette dernière datée du 17 mai 1780: " Il est très probable que la comtesse de Polignac, après ses couches, aura le titre de duchesse. Je sais que la reine y pense et dans le fond d'est de toutes les grâces celle qui sera le moins à critiquer, attendu que la famillle de Polignac est faite à tous les égards pour obtenir une pareille décoration".
Polignaquement vôtre. Roi-cavalerie
Merci Roi-cavalerie Vous auriez été un bon défenseur de la famille Polignac auprès de Marie-Thérèse :
Retournons au sujet des 800.000 francs, et écoutons ce que le ronchon de service, l'abbé de Véri, nous en dit en 1780 :
« Ces prétendus grands seigneurs, qui ne sont que de grands valets, ne sont occupés maintenant qu'à disputer contre les plans économiques pour conserver les profits de leurs places.
Le zèle du bon ordre disputera longtemps avec eux : mais l'avidité sera plus opiniâtre que le zèle ; et le bon ordre aura peu de succès. Comment le zèle ne serait-il pas dégoûté ?
Au milieu des dépenses de la guerre, au milieu des plaintes populaires, au milieu des gémissements de tous ceux que les opérations économiques sur la finance font souffrir, le Roi, pressé par la Reine et par ses favorites de la maison de Polignac, fait un don de huit cent mille francs pour doter la fille de la comtesse de Polignac et la marier au jeune comte de Gramont.
Le don ne se bornera pas à la somme de huit cent mille francs pour la fille. Il faut bien donner la subsistance au père, à la mère et à tout le reste de la famille : en sorte que les alentours vont devenir pour le trésor public un fardeau pareil à celui des maîtresses des rois.
Louis XVI se livre à cette société maintenant, sans que l'amour y soit encore pour rien. Mais la déférence pour les désirs ardents de sa femme et de toutes les autres femmes de ce cercle peut produire les mêmes effets.
C'est dans ce cercle qu'on décide déjà presque toutes les grâces militaires du service de terre. Si son influence passe aux autres départements, et surtout si elle va jusqu'à décider après M. de Maurepas des places du ministère, ce sera à peu près le règne de Mme de Pompadour et de Mme du Barry. Ainsi Louis XVI prend à vingt-cinq ans la route que Louis XV ne prit qu'à trente-cinq et quarante. Ce dernier ne contraria jamais la direction du cardinal de Fleury par des impulsions étranges.
Je ne puis pas prévoir au juste quelle sera l'issue dans la suite des années ni fixer aucune époque à quelque révolution. Mais il me paraît impossible qu'il n'en arrive une tôt ou tard. Les peuples raisonnent autrement que sous Louis XV : la vénération sacrée pour la Couronne n'existe plus : les droits de l'égalité remplissent les esprits. »
Au moins on ne peut pas reprocher à l'abbé qu'il ne fût point clairvoyant...
Marie-Thérèse, de son côté, non-contente de la réponse de sa fille, reviendra à la charge dans une lettre qui date du 1er avril 1780 :
« Vous ne m'avez rien répondu sur les grandes générosités que je vous ai marqué que tous les papiers donnaient, que le Roi avait donné à la comtesse Jules de Polignac en dot pour sa fille 800 000 livres, outre cela une terre de deux millions et à part ses dettes payées. Il y a même une autre anecdote, à laquelle je ne saurais ajouter foi, qu'un certain comte de Vaudreuil, que l'on prétend trop intimement lié avec cette comtesse (bien informée la vieille ! : ), a obtenu par son moyen 30 000 livres de pension et un domaine du comte d'Artois, et cela par votre intervention. Je dois vous avertir que cela fait une très grande sensation, assez mauvaise dans le public et à l'étranger, surtout dans le moment où on réforme tant à la cour, ce qui est nécessaire et louable. Mais ces générosités si excessives d'un autre côté rendent par comparaison même les autres plus malheureux et plus pesants. Je n'ai pu me taire sur ces anecdotes qui intéressent trop votre gloire, et que, par bonté de cœur, vous vous laissez aller à l'avidité de ces prétendues amies, et surtout dans les circonstances présentes.
Si je ne vous en avertissais, qui est-ce qui l'oserait ? Il m'a coûté de vous en écrire mais votre silence entier sur ce point m'a décidée que la chose n'était pas controuvée, et qu'il fallait vous éclaircir sur ces faits. »
Marie-Antoinette, de guerre lasse, répond le 13 avril :
« M. de Vaudreuil est un homme de condition qui a bien servi, et dont les parents se distinguent dans la guerre actuelle. Il n'a jamais demandé de grâces, et sa fortune ne lui faisait pas désirer celles d'argent. Il a beaucoup de biens aux îles, mais il n'en reçoit rien à cause de la guerre. Le Roi lui avait donné 30 000 francs non de pension, mais seulement jusqu'à la paix. Il a remis cette grâce au Roi depuis que le comte d'Artois lui a donné un domaine. Je n'ai pas eu part à cette générosité ; tout le monde sait ici que M. de Vaudreuil est assez aimé de mon frère pour n'avoir pas besoin de protection auprès de lui. Je pourrais en dire autant de Mme de Polignac par rapport au Roi.
Il l'aime beaucoup, et quoique je sois fort sensible et reconnaissante du bien qu'il lui fait, je n'ai pas besoin de l'en solliciter. Les gazetiers et nouvellistes en savent plus que moi. Je n'ai entendu parler ni de la terre de deux millions ni d'aucune autre ; si j'en sais davantage, je le dirai à ma chère maman, à qui je n'éviterai jamais de répondre sur rien. »
_________________
« elle dominait de la tête toutes les dames de sa cour, comme un grand chêne, dans une forêt, s'élève au-dessus des arbres qui l'environnent. »
Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
D'autant que lorsqu'elle apparaît à la cour, son mari fait partie de ses nobles non titrés, qui bénéficient d'encore moins de latitude et d'honneurs que les nobles titrés (car c'est le père de Jules, Louis Heracle qui est Marquis de Chalençon, vicomte de Polignac .... il s'en défera pour permettre d'y ériger le duché en faveur de son fils)
On oublie d'ailleurs souvent qu'il avait un frère aîné, qui, un peu retardé, avait été envoyé dans les ordres (ce qui le recalait dans l'ordre de succession).
On oublie d'ailleurs souvent qu'il avait un frère aîné, qui, un peu retardé, avait été envoyé dans les ordres (ce qui le recalait dans l'ordre de succession).
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Lucius a écrit:
On oublie d'ailleurs souvent qu'il avait un frère aîné, qui, un peu retardé, avait été envoyé dans les ordres (ce qui le recalait dans l'ordre de succession).
Il a profité de la Révolution pour se défroquer !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
Lucius a écrit:
Très juste, d'autant que la famille s'est toujours alliée à de très bonnes maisons ; La Rochefoucauld, Tournon, Mailly, Pompadour, Clermont Tonnerre, Mancini ...
C'est tellement vrai que la mère du cardinal François de Tournon, ministre de François Ier, était une Polignac.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
La fameuse Hélène de Tournon?
Bien à vous.
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Yolande de Polastron, duchesse de Polignac (1749-1793)
... non, Jeanne de Polignac qui avait épousé Jacques II de Tournon, chambellan de Charles VIII .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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