Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle

Quelle abomination !!!
Merci pour cet article très instructif.
Arthur Young aussi se plaint très amèrement de la vermine qui grouille dans les auberges du beau royaume de France. C'est une infection !
A chacun ses petits plaisirs : chez nous, pas de punaises de lit mais un magnifique nid de frelons asiatiques (peu rassurant) dans le tulipier de Virginie...

Chers amis,
Je vous informe de la prochaine parution aux Editions L'Harmattan d'un livre sur le château de Versailles intitulé :
"L'improbable résurrection du château de Versailles".
Dans ce livre un chapitre relate la vie à Versailles à partir  des procès verbaux des ventes révolutionnaire de 1793-1794.
La description des 17 082 lots mis aux enchères nous donne une idée sur la façon de vivre à Versailles dans de nombreux domaines, comme l'hygiène et la toilette, les jeux, le sport, la musique, l'éclairage et le chauffage, la mesure du temps ou les moyens de se déplacer.
Pour vous faire patienter ; aujourd'hui, l'hygiène et la toilette

Avec le règne de Louis XV, les concepts en matière d'hygiène évoluent. À la toilette sèche pratiquée par frictions avec des serviettes parfumées, succède la toilette à l'eau sous forme de bains ou simplement de lavage manuel en utilisant des tables de toilette, équipées de brocs et de cuvettes en porcelaine, couvertes de riches étoffes de soie, avec tapis de taffetas, miroir, boîtes de porcelaine, flacons, vergettes, couteau à lame d'argent, équille aussi d'argent, fer à papilloter... L'emploi de bidets est largement répandu.
Ce mobilier de toilette est situé dans la chambre où se trouve la chaise d'affaire ou chaise percée. Les toilettes à l'anglaise, situées en retrait dans un cabinet et équipées de chasse d'eau et d'évacuation vers une fosse septique, font leur apparition à la fin du XVIIIe siècle sous le règne de Louis XVI.

Lot 570. Quatre pots de chambre ronds et deux ovales, porcelaine de la Chaussée-d'Antin, de l'article 1192. Adjugé à la citoyenne Pinet pour 171 livres.

Lot 772. Un bidet à dos en maroquin et une table de nuit en bois d'acajou, de l'article 106. Adjugé au citoyen Senier pour 71 livres.

Lot 2351. Une chaise d'affaires mécanique en bois d'acajou, de l'article 1279. Adjugé pour 1 600 livres au citoyen Borou.

Lot 3185. Une toilette montée, garnie de quatorze pièces, couverte d'étoffe de soie, tissu d'or, un tapis de taffetas vert galonné en or et une table de noyer avec son pied et son coffre, des articles 1616, 1562. Adjugé pour 1 600 livres au citoyen Colombin de Versailles.

Lot 3832. Un pot à œil et une table de nuit et une chaise d'affaires couverte en velours cramoisi, de l'article 307, 320. Adjugé pour 8 livres au citoyen Corby.


Les pots à œil étaient offerts aux jeunes mariés. L'œil indiscret était source de grivoiseries.

Lot 9707. Une toilette en acajou de l'article 638. Adjugé pour 161 livres au citoyen Bardon.

Lot 9782. Une toilette montée avec son tapis de mousseline, perse et taffetas cramoisi, garnie de miroir, carré, boîtes porcelaine, flacons, vergettes, couteau à lame d'argent, équille aussi d'argent, fer à papilloter, de l'article 637. Adjugé pour 237 livres, 2 sols aux citoyens Mongis et Latour.

Lot 10188. Un lit de bain, composé de rideaux, toile de coton, impérial, pente, dossier et mains, garni de volants de mousseline de l'article 2570-2600. Adjugé pour 199 livres, 19 sols aux citoyens Mongis et Renault qui a remis à l'huissier une inscription sur le grand livre de la dette publique portant 50 livres de rentes remboursables au denier vingt, que ledit Renault, propriétaire, entend employer à l'achat des meubles de la présente vente, conformément à la loi, n° 3812, f° 289.

Lot 15177. Une baignoire en cuivre étamé, ornée de peinture, par Lagrenée*, de l'article 1639. Adjugé pour 400 livres au citoyen Berton cadet propriétaire d'une inscription sur le grand livre de la dette publique, remise à l'huissier, portant 50 livres de rente remboursable au denier vingt, n° 4696, f°529, que ledit Berton cadet entend employer à l'achat des meubles de la présente vente, conformément à la loi.

Lot 15186. Une baignoire de cuivre étamé, ornée de peinture, de l'article… Adjugé pour 500 livres au citoyen Berton cadet.

À partir du règne de Louis XV apparaissent, chez les membres de la famille royale et chez certains membres de la Cour, des cabinets de bains.
On se baigne dans des baignoires en cuivre étamé, garnies de linge pour éviter le contact direct avec le métal chaud. Ces cabinets comprennent en général deux baignoires, sans que l'on sache exactement leur rôle, et un lit de repos. Les plus représentatifs du château de Versailles sont ceux de Marie-Antoinette au rez-de-chaussée du corps central donnant sur la cour de marbre et de Louis XVI au premier étage de la cour des cerfs.
Les baignoires du cabinet du roi étaient équipées d'arrivées d'eau chaude et d'eau froide distinctes, commandées chacune par un robinet. Au premier palier du premier étage, dans la pièce dite des cuves, une chaudière produisait de l'eau chaude qui était stockée dans une première cuve. Une seconde cuve était remplie d'eau froide. Ces deux cuves étant situées à l'aplomb direct des baignoires, eau chaude et eau froide étaient envoyées par des tuyauteries indépendantes, dans la pièce des bains où les robinets des baignoires permettaient de régler leur débit pour obtenir une eau à la température désirée..
* Lagrenée, Jean Jacques, dit le jeune. Peintre, dessinateur et graveur français (1739-1821).
A suivre prochainement avec les jeux à Versailles

Merci, cher Berry, pour cette information très intéressante.
Le pot de chambre à oeil est vraiment cocasse. Bien sûr, il nous rappelle celui que Louis XVI offrit, paraît-il, à la comtesse Diane, avec au fond le portrait en médaillon de Franklin !