Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle

On peut ainsi y retrouver : la chapelle de Versailles et son antichambre, la pendule astronomique de Louis XV ...

La table de toilette est complètement XIXe, je crois me souvenir avoir vu ce meuble, mais n'arrive pas à le retrouver ...

Remarquez tout de même la baignoire en porcelaine d'un seul tenant ! Beau tour de force !
Le jabot de dentelle qui écarte le rabat de l'abbé lui donne un faux air de pasteur anglican est assez ridicule.

Ce n'est pas grave : le ridicule ne tue pas ! Sinon la surpopulation ne serait pas une menace ... :

Leos a écrit:
Aussi je déteste ces phrases ..les nobles ne se lavaient jamais...
Leos

C'est un cliché parmi tant d'autres . boudoi32

Découverte de ce peintre Filippo Falciatore (1728- 1768 ) , pas du grand art mais de vraies scènes du XVIII

... charmant !

On sent bien l'Italie.

Le premier monsieur est bien débraillé !

Lucius a écrit:

Le premier monsieur est bien débraillé !

Vous avez raison !   Non mais ... regardez-moi cette chemise ouverte ! ... C'est un scandale !  :::!!!ùùù^^^^: :!,,,!!!:

Fait chaud en Italie ! Friande de ce genre de détails (pas uniquement les messieurs dénudés ) , le petit garçon qui pleure ♥♥

... adorable aussi, la dame qui donne le sein !  boudoi30

Il faut bien regarder chaque détail .     Les tableaux prennent vie .

Dans son dernier numéro, notre amie Plume d'Histoire fait des révélations quant au règne de Louis XIV qui indique combien les choses devaient être meilleures encore sous Louis XV et Louis XVI...

Plume d'Histoire a écrit: On se lave en revanche minutieusement les dents et la bouche : la bonne haleine est un signe de beauté ! Louis XIV par exemple se frotte régulièrement les dents avec un mélange astringent qui est en fait l’ancêtre du dentifrice : racines de bois de rose, de cyprès, du romarin ou du myrte, associés à des pâtes à base d’opium parfumées de plantes aromatiques telles que l’anis, la cannelle, le thym ou la menthe… Certains courtisans persistent cependant à se laver les dents avec du tabac (que l’on croit bourré de vertus désinfectantes !) ou avec de l’essence d’urine, ainsi que le conseille Mme de Sévigné à sa fille… On retiendra la méthode de Louis XIV !

Elle aborde bien sûr d'autres points d'hygiène :

Plume d'Histoire a écrit: Versailles est équipé de près de 350 chaises percées à l’époque du Roi-Soleil : un nombre certes encore insuffisant pour la multitude de courtisans qui arpente chaque jours les couloirs de Versailles, mais qui permet de relativiser la vision cauchemardesque de l’hygiène au château… En réalité, aujourd’hui, plus que l’hygiène des courtisans, ce sont les odeurs émanant du palais qui nous dérangeraient : celles des écuries mêlées aux effluves de nourriture, auxquelles nous ne sommes plus du tout habitués.

http://plume-dhistoire.fr/hygiene-a-versailles-bain-dentifrice-et-chaise-percee/


Bien à vous.

Euh ...   nous dirons plutôt en l'occurrence malpropreté ...    

Estampe:
A Beau Cacher de Louis-Marin Bonnet (1743-1793)

Oh ! L'un de mes lieux préférés de Paris !  

Une vue vers la si jolie Place des Victoires bien sûr ; mais aussi, plus précisément, de l'hôtel Portalis, qui forme un angle tout en "rondeur", rue Croix des Petits Champs...



J'aimerais bien vivre dans le nid d'aigle, tout là haut, avec la terrasse sur toit !

La nuit, la neige a écrit:
J'aimerais bien vivre dans le nid d'aigle, tout là haut, avec la terrasse sur toit !

... terrasse bien garnie de jardinières débordantes de fleurs, mangeoire et abreuvoir pour petits oiseaux .
Ah, tais-toi ! Il y en a qui sont vraiment vernis !!!

Ce doit être une marche vers le Paradis, là-haut ...

La nuit, la neige a écrit:J'aimerais bien vivre dans le nid d'aigle, tout là haut, avec la terrasse sur toit !

Mais oui, mesdames !!

Le restaurant au rez-de-chaussée est l'un des meilleurs du quartier.

Les premiers bains chauds publics ont été inaugurés sur la rive gauche de la Seine juste en face des Tuileries en avril 1761. Le sieur Poitevin, barbier étuviste en avait obtenu le privilège en 1760 avec l'appui de la faculté de médecine.



Image : Encyclopédie de Diderot et d'Alembert - Source : Chroniques d'antan et d'ailleurs.

Où sont-ils ?

C'était l'objet-mystère de notre Jeu ce soir !  

Gouverneur Morris a écrit:



Si tu veux bien le propulser dans le sujet en cours sur la propreté

Mission accomplie !  

Il s'agit de l'un des lots qui seront proposés aux enchères, lors de la vente que nous annoncions ici :

Christie's NY - Sale Dalva Brothers, Parisian Taste in New York (2 April 2020)

A Chinese Export French Royal Armorial Bidet
Yongzheng Period, circa 1733
Enameled with the Royal arms of Louis XV within collars of the Orders of Saint-Michel and Saint-Esprit, the interior and exterior painted with blossoming branches supporting bowls of fruit alternating with circular panels enclosing lotus or fans, the rim a band of gilt and iron-red scrolling lotus punctuated by cartouches of addorsed L's; together with a later Louis XV-style mahogany stand
20 ½ in. (52 cm.) long

Image : Christie's

Provenance :

Louis XV, King of France and Navarre.
Descended in the Orléans family.
Gifted to a French noble family by Charles X circa 1830 (drôle de cadeau... )


Image : Christie's

Lot Essay

In 1733 Louis XV ordered from the Compagnie des Indes "...douze bidets aux armes du Roy, conformément au dessein joint."
This actually preceded the order for his very famous and elaborate dinner service of similar decoration, which was executed in 1738. See S. Castellucio, L'Objet D'Art, April 2011.

* Source et infos complémentaires : Christie's NY - Sale Dalva Brothers



En effet, nous retrouvons cette céramique et son décor sur ce service, commandé quelques années plus tard à la Compagnie française des Indes orientales.

Ou comment passer de la toilette intime à la table...


Plat rond
Manufacture de Jingdezhen (Chine)
Vers 1738-1740
Porcelaine de Chine
Images : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin


Terrines du service de Louis XV aux armes de France
Manufacture de Jingdezhen (Chine)
Vers 1738-1740
Porcelaine de Chine
Image : Château de Versailles, Dist. RMN / Christophe Fouin

Description du château de Versailles

Commandé par Louis XV en 1738 par l'intermédiaire de la Compagnie française des Indes orientales, ce service aux armes de France était probablement destiné à la nouvelle salle à manger d’hiver aménagée en 1735 au second étage des cabinets du roi au château de Versailles.
Il fut utilisé jusqu’à la livraison du service à fond bleu céleste en porcelaine de Vincennes.

Aux amatrices et amateurs de fleur d’oranger je recommande l’eau de toilette éponyme de la maison Fragonard, un délice.

Je suis en train de lire une étude basée sur les inventaires après décès effectués dans 3000 foyers parisiens, entre le règne de Louis XIV et la fin de l’ancien régime. La prisé des biens des défunts effectuée par les notaires dans chaque pièce est une mine de renseignements sur les modes des vie, toutes catégories sociales confondues.

Il en ressort qu’en dépit de progrès notables sous Louis XVI, l’hygiène reste sous développé dans l’immense majorité des habitations. Le mot confort n’existait même pas dans le vocabulaire, c’est tout dire.

Dans les classes moyennes supérieures, on trouve bien quelques baignoires entreposées dans des endroits saugrenus, une serre au fond du jardin ou à la cave, qu’on utilisait  probablement très occasionnellement.

Quelques privilégiés disposaient néanmoins d’une salle de bain et de cabinets d’aisances richement agencés, comme ceux de Jacques de Vergès, avocat général du roi au grand conseil, décédé en son hôtel du faubourg Saint-Honoré en 1782.  

À la suite d’une chambre au rez-de-chaussée, le cabinet des bains était carrelé en noir et blanc, plafonnée d’une corniche et éclairée d’une baie de croisé à grand carreaux de verre de Bohème avec jalousie persienne ouvrant en deux feuilles. Les murs et la corniche, étaient peints de pilastres en treillages et agrémentés de six cartels ; quatre représentant des pots de fleurs et deux des bustes de femmes.  
Au fond d’une niche, une baignoire en cuivre peinte à fresque représentant des nymphes en pied supportant des vases de fleurs dans les angles.
L’eau était amenée par deux forts robinets de cuivre, un pour l’eau froide, l’autre pour l’eau chaude, provenant d’un des trois réservoirs dont l’hôtel était équipé.

Contigu à cette pièce, un cabinet d’aisances carrelé de même, lambrissé et peint en faux marbre blanc, comme le siège en menuiserie à cuvette de marbre, et à robinets en cuivre doré à rosettes.
Devant le siège, un lave mains constitué d'une cuvette sur son pied en forme de coquille, le tout en marbre blanc, surmonté de son robinet en col de cygne à rosette en cuivre doré.

Source : La naissance de l’intime, Annick Pardailhé-Galabrun, Puf, 1988.

L’ouvrage catégorise aussi tous les types de biens, éclairage, batterie de cuisine, chauffage, meubles, lits…et objets décoratifs.        
Paradoxalement près de 90% des habitants, même les plus démunis, décorent leurs intérieurs selon leurs moyens, avec des tableaux ou des estampes, alors qu'ils ne peuvent satisfaire proprement leurs besoins naturels !  

Louis-Sébastien Mercier nous en dresse le tableau répugnant.

« Les trois quarts des latrines sont sales, horribles, dégoûtantes : les Parisiens, à cet égard, ont l’œil et l’odorat accoutumés aux saletés. Les architectes, gênés par l’étroit emplacement des maisons, ont jeté leurs tuyaux au hasard, & rien ne doit plus étonner l’étranger, que de voir un amphithéâtre de latrines perchées les unes sur les autres, contiguës aux escaliers, à côté des portes, tout près des cuisines et exhalant de toutes parts l’odeur la plus fétide. »    

Bienvenue au XVIIIe siècle !

Marie-Jeanne a écrit:

Bienvenue au XVIIIe siècle !

...  

Ah, tais-toi !  
Et dire qu'à cette époque aussi, on faisait des enfants !  

Déjà chez les Romains les latrines étaient des lieux ou l on pouvait converser avec ses voisins. En chine une rigole commune sans parois et avec vis a vis fait frémir d'horreur pourtant ce genres d'espaces existent je les ai constaté à mon grand désarroi.

Merci Marie-Jeanne,

Marie-Jeanne a écrit:
Quelques privilégiés disposaient néanmoins d’une salle de bain et de cabinets d’aisances richement agencés, comme ceux de Jacques de Vergès, avocat général du roi au grand conseil, décédé en son hôtel du faubourg Saint-Honoré en 1782.  
(...)

Pas facile de retrouver sur le net quelques renseignements au sujet de ce Jacques de Vergès.
Un autre avocat, de même nom, mais bien plus célèbre, concentre la plupart des résultats de la recherche...

En tous cas, la salle de bains de notre homme du 18e siècle me semble parfaite !

Nous évoquions dans ce sujet celle du baron de Besenval dans son hôtel particulier parisien.
Spectaculaire mais apparemment peu fonctionnelle, voire pas du tout...

C'est ici, à partir de cette page, puis encore la suivante pour les plans :

Le baron Pierre-Victor de Besenval