Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
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Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
C'est un bain de siège, plus exactement, et très vaste ( pour ne pas dire énorme ! ), de la fin XVIIIème.CLIOXVIII a écrit:La chaise cannée est un bidet ?
Quoique le but soit identique, l'utilisation n'est pas la même : il faut s'asseoir sur un bidet; il faut se plonger dans le bain de siège .
Le bain de siège est une sorte de fauteuil dont l'assise est munie d'une cuve, généralement en zinc ( cuivre pour celui de Vendeuvre ) , et de deux poignées ou accoudoirs. L'utilisateur n'y plonge que la moitié de son corps contrairement à la baignoire .
Souvent un cache permet de recouvrir la cuvette .
Ce siège de toilette prend aussi les noms de demi-bain ou demi-baignoire.
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Et on comment s'en extrait-on ? les accoudoirs ne semblent guère utiles car pas assez longs pour une bonne prise (une vieille dame inquiète de devoir y rester longtemps...prévoir une sonnette proche et un valet musclé ) .
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Je suis venue en France pour la première fois en 1967 invitée par une famille amie. J'avais un lavabo dans ma chambre mais chaque matin je prenais une douche dans la salle de bain commune. Un jour le chef de famille m'a interpellée….
- Les espagnols vous êtes bien sales, vous avez donc besoin de prendre une douche tous les jours?
- Les espagnols vous êtes bien sales, vous avez donc besoin de prendre une douche tous les jours?
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
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Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Teresa-Cabarrus a écrit:Je suis venue en France pour la première fois en 1967 invitée par une famille amie. J'avais un lavabo dans ma chambre mais chaque matin je prenais une douche dans la salle de bain commune. Un jour le chef de famille m'a interpellée….
- Les espagnols vous êtes bien sales, vous avez donc besoin de prendre une douche tous les jours?
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Le massage
Hé oui ! Banni et voué aux Gémonies par l'Eglise, c'est bien vers le XVIIIème siècle que le massage commence à refaire surface en Occident.
Au départ, il y a une grande découverte médicale, celle de la circulation sanguine par le médecin anglais William Harvey (1578-1657). Découverte qui entraîne l'apparition de la "thérapie mécanique", c'est à dire le massage. Nicolas Andry de Boisregard (1658-1742), doyen de la Faculté de Paris, promeut le massage dont il vante les effets bénéfiques sur la circulation et la santé de la peau. C'est d'ailleurs à cette époque que cette dernière cesse d'être vue comme une simple enveloppe mais est considérée comme un organe à part entière. De son côté, Friedrich Hoffman (1660-1742), enseignant à l'Université de Halle, vante également les bienfaits du massage dans son traité de médecine de 1718 et le recommande au roi de Prusse et à son entourage. En 1770, c'est Joseph Clément Tissot, futur chirurgien des armées napoléoniennes, qui écrit à propos du pétrissage de la peau : "en triturant les humeurs arrêtées dans les ligaments des jointures, nous donnons à la circulation une activité qu'elle était en train de perdre. De là, nous pouvons dire que nous empêchons les ligaments de former une masse obstruante qui ferait perdre toute mobilité"...
Il faut enfin ajouter les récits des jésuites qui observent et étudient la pratique du massage en Asie et Extrême-Orient, là où elle est pratiquée depuis des siècles et considérée comme médecine à part entière. Même chose pour nos envoyés à Constantinople où, au hammam, le massage est pratique courante depuis longtemps.
Ceci étant, se faisait-on couramment masser au XVIIIème siècle en Europe ? Il semble bien que non, que ce soit dans les établissements de bains publics ou chez les grands. On prend certes l'habitude, au bain, de se faire frictionner mais on est encore loin du massage. A noter qu'en Russie, on s'en approche avec la Bania, la fameuse cabane emplie de vapeur où l'on se frictionne et fouette avec des branchages séchés avant de s'immerger dans l'eau glacée (les premiers établissements apparaissent au XVIème siècle).
Ce n'est en fait qu'au siècle suivant que le massage prend véritablement son essor et se répand, grâce à Pehr Henrik Ling (1776-1839) un suédois créateur du fameux "massage suédois".
Au cours de ses nombreux voyages, Ling fait, sur un bateau, la connaissance d'un chinois, nommé Ming, qui l'initie aux arts martiaux et à la pratique du massage chinois. Les deux hommes se lient d'amitié et pratiquent également ensemble l'escrime et la gymnastique.
Ling retourne ensuite en Suède où il devient professeur d'escrime et de "conditionnement physique". Très vite souffrant de violents rhumatismes, il applique sur lui-même les techniques de massage enseignées autrefois par son ami chinois, techniques qui le soulagent grandement. Finalement complètement rétabli, il décide alors d'enseigner cet art au plus grand nombre.
Il collabore ainsi avec l'Institut royal de Gymnastique afin de former des professeurs (1813). Sous son impulsion, la gymnastique devient obligatoire dans toutes les écoles suédoises (1820). Il crée donc enfin le massage suédois, à base d'effleurage, de pétrissage, de friction, de tapotement et de vibration. Notre suédois est élu en 1831 à l'Académie médicale suédoise et reconnu pour ses travaux.
Bien après les balbutiements du massage au siècle des Lumières...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1132
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Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
... effleurage, pétrissage, friction, tapotement, vibration, voués aux Gémonies par l'Eglise !
Voilà qui ne nous étonne pas plus que ça .
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Mme de Sabran- Messages : 55508
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
On remarquera qu'en Orient, où la nudité reste taboue, le massage est pratiqué depuis des siècles, héritage des thermes romains. D'ailleurs, le mot massage vient de l'arabe mass qui signifie "toucher, palper". A Constantinople et ailleurs, on se faisait masser aux bains, cela faisait partie des soins. A noter également qu'en Asie, certains massages comme le massage coréen peuvent se pratiquer habillés (il s'agit plus, il est vrai, de pressions et touchers en des endroits précis).
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Calonne- Messages : 1132
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
L'eau de Cologne
On la doit à Jean-Marie Farina :
Source : Farina Gegenueber
Sa carte de visite, en français s'il vous plaît (1747) :
Né en 1685, mort en 1766, ce parfumeur italien s'installe à Cologne au début du XVIIIème siècle. En 1708, il y produit une "eau admirable", issue d'un mélange d'huiles essentielles et d'alcool pur, par distillation. Le procédé n'est pas nouveau mais là où notre italien innove, c'est dans le choix de ses parfums : à l'encontre des parfums lourds, capiteux, de l'époque, Farina crée une senteur légère, fraîche, tonique.
Cette "eau admirable" connaît vite le succès à travers toute l'Europe et débarque à Paris en 1721. Mais ce sont les officiers français qui vont la répandre, pendant la guerre de succession de Pologne : ils apprécient sa fraîcheur et sa sobriété, s'en servent même pour tamponner écorchures et meurtrissures et en répandent ainsi l'usage partout. Ce sont ces mêmes officiers qui la nomment "eau de Cologne" et Farina, flatté, adopte alors ce terme lui aussi. Louis XV l'apprécie beaucoup, de même que Napoléon qui va jusqu'à en ingérer quelques gouttes sur un sucre de temps à autres...
Car l'eau de Cologne est alors également employé comme médicament. On lui prêtait des vertus purifiantes, désinfectantes. Probablement à cause de sa teneur élevée en alcool pur.
De nombreuses contrefaçons se font jour également, plus de 200 (!) soit-disant et fausses eaux de Cologne en circulation à l'époque. La maison Farina sort alors les grands moyens : en 1851, l'eau de Cologne authentique est vendue dans une fiole allongée spécifique, avec un bouchon de liège, entourée d'un parchemin et accompagnée d'un certificat d'authentification portant la signature de Farina, avec en plus un sceau frappé aux armes de Prusse, en cire verte... Le tout pour 1 franc et cinquante centimes.
Source : Farina Gegenueber
A noter qu'aujourd'hui encore, l'eau de Cologne est toujours produite par la famille Farina, huitième génération.
Calonne- Messages : 1132
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Merci, mon cher Calonne.
Je suis une grande fan de l'Eau de Cologne dont je m'asperge généreusement chaque matin après mon bain.
Toujours fabriquée par la même famille, sur huit générations !!! C'est remarquable !
L’Eau de Cologne originale de Giovanni Maria Farina (1685-1766) devint le parfum favori de divers personnages connus tels que les rois Louis XV et Louis XVI ainsi que de Napoléon, qui l’ingérait aussi sur du sucre, le fameux canard Farina.
Beurk ! Je lui laisse ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_de_Cologne
Je suis une grande fan de l'Eau de Cologne dont je m'asperge généreusement chaque matin après mon bain.
Toujours fabriquée par la même famille, sur huit générations !!! C'est remarquable !
L’Eau de Cologne originale de Giovanni Maria Farina (1685-1766) devint le parfum favori de divers personnages connus tels que les rois Louis XV et Louis XVI ainsi que de Napoléon, qui l’ingérait aussi sur du sucre, le fameux canard Farina.
Beurk ! Je lui laisse ...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_de_Cologne
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Cela se confirme !
Napoléon avait une passion démesurée pour l'eau de Cologne qui avait été inventée un siècle plus tôt.
En savoir plus : https://les-apn-belgique.webnode.fr/news/napoleon-et-leau-de-cologne/
Napoléon avait une passion démesurée pour l'eau de Cologne qui avait été inventée un siècle plus tôt.
Il la consommait à raison d'une à deux bouteilles par jour selon Mme de Rémusat. Il s’en frottait tout le corps après son bain quotidien, se parfumait ainsi que ses appartements, son cheval. Il allait jusqu'à se baigner dedans.
On prétend également qu'il la buvait pour soulager ses maux d'estomac sous la forme du célèbre canard Farina (morceau de sucré trempé dans le nectar) du nom de son inventeur.
Napoléon pensait également qu’elle stimulait sa matière grise.En savoir plus : https://les-apn-belgique.webnode.fr/news/napoleon-et-leau-de-cologne/
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Et, puisque nous parlons de Napoléon, l'article ci-dessous épingle son
" Ne vous lavez plus, j'arrive ! " à Joséphine
Je le trouve un peu en contradiction avec l'usage abusif de l'eau de Cologne de l'empereur observé par Mme de Rémusat .
Tu ne pueras point
Par Emmanuel Guillemain d'Echon
C’est la guerre. Les «destructeurs d’odeurs» alignent leurs batteries bien rangées dans les rayons des supermarchés. Les crèmes dépilatoires ont préparé le terrain pour les lingettes antibactériennes : tout doit être briqué, propre, stérile. Une armée de déodorants et de parfums de synthèse a envahi nos vies, débarquant impitoyablement les cohortes infâmes de nos remugles intimes. On est loin du temps où Napoléon lançait à sa Joséphine : «Ne te lave pas, j’accours et dans huit jours je suis là !» Mal préparé, un voyageur dans le temps serait immédiatement suffoqué par des pestilences révolues. ( ... )
C’était avant la sacro-sainte douche quotidienne et les déodorants actifs pendant soixante-douze heures - légère contradiction qui, au passage, ne semble inquiéter personne. Aujourd’hui, James Bond et son torse velu seraient bien en peine de dégoter un permis de puer. Car il y en a pour tous les orifices, pour tous les pores, des pieds à la tête : tout ce que notre corps s’obstine à laisser fuir doit être instantanément évacué, décapé, poncé, réduit à néant, visuellement comme olfactivement. La dernière tendance est d’ailleurs au déodorant intégral : «Torse, aisselles, ventre [sic], zones intimes, pieds». ( ... )
Mais pourquoi tant d’haleine ? C’est que ces vilaines bactéries, se nourrissant de nos sueurs et diverses sécrétions, libèrent des composés sulfurés volatils et des acides dont nous n’aimons plus du tout le contact olfactif.
Leur éradication obstinée - alors qu’elle affaiblit en réalité les défenses de nos muqueuses contre les allergies et les infections - est l’héritière directe du grand mouvement d’hygiénisme qui plonge ses racines dans le XVIIIe siècle. Les médecins occidentaux sont alors persuadés que les «miasmes» et les «pestilences» sont responsables des épidémies qui frappent les grandes villes. Lutter contre les mauvaises odeurs, c’est donc lutter contre la maladie et la mort.
C’est aussi, à l’époque des grands débats sur la nature humaine, le symbole du refoulement d’une animalité qui embarrasse de plus en plus l’être civilisé. L’odorat est un sens primaire et primitif, qui a été «transmis, presque inchangé, d’espèces en espèces pendant des centaines de millions d’années», rappelle le professeur en neurosciences André Holley. Il est directement relié à nos émotions et à nos activités les moins abstraites, les plus bestiales : manger et baiser. «Flairer, faire preuve d’acuité olfactive, affectionner les lourdes senteurs animales [comme le musc, ndlr], reconnaître le rôle érotique des odeurs sexuelles engendre le soupçon ; de telles conduites, apparentées à celles du sauvage, attestent la proximité bestiale, le manque de raffinement, l’ignorance du code des usages ; en bref, l’échec des apprentissages qui définissent l’état social», expliquait, il y a trente ans, Alain Corbin, l’un des premiers historiens de l’odorat. Les premiers explorateurs et anthropologues, à l’époque des Lumières, distinguent le sauvage du civilisé entre autres par son odorat plus développé. On se méfie ensuite de ce sens qui, ayant moins besoin d’une représentation consciente que la vue, possède une prise directe sur nos émotions et y associe notre mémoire. ( ... )
Si cet article vous intéresse :
https://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/07/20/tu-ne-pueras-point_1350910
" Ne vous lavez plus, j'arrive ! " à Joséphine
Je le trouve un peu en contradiction avec l'usage abusif de l'eau de Cologne de l'empereur observé par Mme de Rémusat .
Tu ne pueras point
Par Emmanuel Guillemain d'Echon
Sens primaire et primitif, l’odorat fascine. On réclame tout autant la suppression des odeurs désagréables que la production d’arômes plus plaisants, voire uniformes. Jusqu’à nous couper de la relation à l’autre ?
C’est la guerre. Les «destructeurs d’odeurs» alignent leurs batteries bien rangées dans les rayons des supermarchés. Les crèmes dépilatoires ont préparé le terrain pour les lingettes antibactériennes : tout doit être briqué, propre, stérile. Une armée de déodorants et de parfums de synthèse a envahi nos vies, débarquant impitoyablement les cohortes infâmes de nos remugles intimes. On est loin du temps où Napoléon lançait à sa Joséphine : «Ne te lave pas, j’accours et dans huit jours je suis là !» Mal préparé, un voyageur dans le temps serait immédiatement suffoqué par des pestilences révolues. ( ... )
C’était avant la sacro-sainte douche quotidienne et les déodorants actifs pendant soixante-douze heures - légère contradiction qui, au passage, ne semble inquiéter personne. Aujourd’hui, James Bond et son torse velu seraient bien en peine de dégoter un permis de puer. Car il y en a pour tous les orifices, pour tous les pores, des pieds à la tête : tout ce que notre corps s’obstine à laisser fuir doit être instantanément évacué, décapé, poncé, réduit à néant, visuellement comme olfactivement. La dernière tendance est d’ailleurs au déodorant intégral : «Torse, aisselles, ventre [sic], zones intimes, pieds». ( ... )
Mais pourquoi tant d’haleine ? C’est que ces vilaines bactéries, se nourrissant de nos sueurs et diverses sécrétions, libèrent des composés sulfurés volatils et des acides dont nous n’aimons plus du tout le contact olfactif.
Leur éradication obstinée - alors qu’elle affaiblit en réalité les défenses de nos muqueuses contre les allergies et les infections - est l’héritière directe du grand mouvement d’hygiénisme qui plonge ses racines dans le XVIIIe siècle. Les médecins occidentaux sont alors persuadés que les «miasmes» et les «pestilences» sont responsables des épidémies qui frappent les grandes villes. Lutter contre les mauvaises odeurs, c’est donc lutter contre la maladie et la mort.
C’est aussi, à l’époque des grands débats sur la nature humaine, le symbole du refoulement d’une animalité qui embarrasse de plus en plus l’être civilisé. L’odorat est un sens primaire et primitif, qui a été «transmis, presque inchangé, d’espèces en espèces pendant des centaines de millions d’années», rappelle le professeur en neurosciences André Holley. Il est directement relié à nos émotions et à nos activités les moins abstraites, les plus bestiales : manger et baiser. «Flairer, faire preuve d’acuité olfactive, affectionner les lourdes senteurs animales [comme le musc, ndlr], reconnaître le rôle érotique des odeurs sexuelles engendre le soupçon ; de telles conduites, apparentées à celles du sauvage, attestent la proximité bestiale, le manque de raffinement, l’ignorance du code des usages ; en bref, l’échec des apprentissages qui définissent l’état social», expliquait, il y a trente ans, Alain Corbin, l’un des premiers historiens de l’odorat. Les premiers explorateurs et anthropologues, à l’époque des Lumières, distinguent le sauvage du civilisé entre autres par son odorat plus développé. On se méfie ensuite de ce sens qui, ayant moins besoin d’une représentation consciente que la vue, possède une prise directe sur nos émotions et y associe notre mémoire. ( ... )
Si cet article vous intéresse :
https://www.liberation.fr/cahier-ete-2015/2015/07/20/tu-ne-pueras-point_1350910
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
En ce qui me concerne je préfère fonder ma relation à l'autre sur une odeur agréable même si elle dévoie notre belle nature primaire animale ! En se sens je suis plutôt Voltaire que Rousseau.
Sur Napoléon, peut être faut-il rapprocher son usage de l'eau de Cologne de sa composition alcoolique, dont on connaissait déjà la propriété désinfectante. C'est une supposition car à vrai dire je n'en sais rien.
Sur Napoléon, peut être faut-il rapprocher son usage de l'eau de Cologne de sa composition alcoolique, dont on connaissait déjà la propriété désinfectante. C'est une supposition car à vrai dire je n'en sais rien.
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« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Hou la la, moi aussi !Marie-Jeanne a écrit:En ce qui me concerne je préfère fonder ma relation à l'autre sur une odeur agréable même si elle dévoie notre belle nature primaire animale ! En se sens je suis plutôt Voltaire que Rousseau.
Je déteste les odeurs d'autrui. ( sauf de qui j'aime )
Quant à Napoléon, les vertus supposées ou réelles du canard Farina étaient sans nul doute plus curatives que gustatives .
«C'est un antidote merveilleux contre toutes sortes de venins, et un préservatif excellent contre le mauvais air et la peste. Elle ouvre avec un égal succès les obstructions du foie, de la rate, et guérit les maladies qui en sont la suite, comme jaunisse, puanteur d'haleine, et autres semblables...»
L'empereur ne se séparait jamais d'un long flacon d'Eau de Cologne posé verticalement dans ses bottes , créé par un membre de la famille Farina, rien que pour lui .
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Les odeurs sont très importants, la preuve, un des signes d'avoir le covit 19 est la perte de l'odorat. Je me demande si au XVIII on tenait compte de ceci lors des epidemies
Teresa-Cabarrus- Messages : 364
Date d'inscription : 18/02/2014
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Chère Teresa,
Suite à votre message désignant la perte d'odorat ,
j'ai recherché les autres causes de ce trouble.
La perte de l'odorat (ou anosmie) est un symtôme caractéristique du Covid-190
mais 5 à 10 % de la population ont un odorat défaillant pour d'autres causes:
- Cette perte augmente avec l'âge
- De nombreux autres virus altèrent aussi l'odorat (la grippe par exemple)
- Les rhinites allergiques
- Les polypes (congestion et inflammation des muqueuses)
- Certains traumatismes crâniens
- Produits chimiques
- Médicaments...
(Que Choisir-Santé novembre 2020)
Suite à votre message désignant la perte d'odorat ,
j'ai recherché les autres causes de ce trouble.
La perte de l'odorat (ou anosmie) est un symtôme caractéristique du Covid-190
mais 5 à 10 % de la population ont un odorat défaillant pour d'autres causes:
- Cette perte augmente avec l'âge
- De nombreux autres virus altèrent aussi l'odorat (la grippe par exemple)
- Les rhinites allergiques
- Les polypes (congestion et inflammation des muqueuses)
- Certains traumatismes crâniens
- Produits chimiques
- Médicaments...
(Que Choisir-Santé novembre 2020)
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Bonjour tout le monde.
Depuis mon dernier passage, je suis resté sur ma faim quant à savoir si l'on se faisait masser à Versailles. J'ai bien découvert ici et là des passages indiquant que Louis XV notamment, se faisait "masser et épiler tout le corps" lors du bain mais guère plus...
Mais cela a été l'occasion de découvrir le métier (la charge en ce qui concerne Versailles) de Baigneur-étuviste.
Depuis le Moyen-Age, ce dernier est celui qui s'occupe des "étuves" ou bains publics. Au XVIIIème siècle, il est celui qui s'occupe du bain. C'est lui notamment qui doit s'occuper d'obtenir de l'eau chaude et c'est assez complexe : il doit pour cela utiliser un appareil spécifique que nous avons déjà vu par ailleurs, le Cylindre, décrit dans L'Encyclopédie comme "un récipient relié, par la base, à deux cheminées verticales légèrement plus hautes". Une photo étant plus parlante, en voici donc un :
Image : arcoma.fr
Au fond de ce récipient, le baigneur étuviste mettait des braises ou du charbon enflammé avant d'immerger l'appareil dans la baignoire où l'eau se chauffait progressivement... L'opération était réservée à notre baigneur-étuviste car elle pouvait se révéler, si mal exécutée... mortelle !
"M. le Vayer, Maître des Requêtes, s'étant servi lui-même du cylindre mourut dans son bain aussi bien que son chien qui étoit dans la même chambre : la vapeur du charbon qu'on respire passant dans les poumons, s'y mêle avec le sang qu'il fixe et arrête petit à petit, et on meurt en dormant".
Afin d'éviter tout accident, L'Encyclopédie conseille, lors de l'utilisation du fameux cylindre, "de laisser entrer l'air du dehors par quelque ouverture, porte ou fenêtre" et une fois l'eau chauffée, d'enlever l'appareil de la pièce. Bien sûr, les dames étaient servies par des "baigneuses". Vous n'avez pas de baignoire ? Votre baigneur-étuviste peut en amener une, sur roues, chez vous, un usage qui perdurera jusqu'au XIXème siècle.
Du côté du rasage, c'était donc le barbier qui s'en occupait mais aussi pendant longtemps le chirurgien. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'à l'époque, le rasoir était considéré comme instrument chirurgical...
Avant tout, notre barbier affutait son instrument sur une pierre à huile, au grain très fin, enduite d'huile d'olive puis, plus tard, saupoudrée de poudre abrasive. Le rasoir était ensuite stérilisé, au moyen d'un aspersoir avec poire en caoutchouc (comme un vaporisateur de parfum) qui contenait de l'alcool à brûler ou de l'eau de Cologne. Celui qui se faisait raser tenait sous son visage, pendant l'opération, une petite assiette de faïence ou porcelaine, nommée Plat à barbe, pour recueillir mousse, poils, eau et autres :
Image : pinterest.com
On rasait une première fois en descendant, une seconde en montant.
Un creux, une fossette ? Le barbier mettait alors une noix dans la bouche de son client afin de tendre la peau...
Une friction à l'alcool ou à la pierre d'alun permettait de cicatriser d'éventuelles coupures et saignements. La pince à épiler permettait les ultimes retouches.
Vous vous obstinez à porter moustache ? Votre barbier dispose pour en prendre soin de fers à friser, identiques à ceux utilisés pour les cheveux mais plus petits.
N'oubliez pas le pourboire, laissé dans un Tronc de barbier, c'est le nom de ce récipient destiné à cet usage :
Image : absinthemuseum.auvers.over-blog.com
Ces fameux tronc étaient utilisés pour le même usage dans d'autres lieux, boutiques ou cafés par exemple, posés sur le comptoir.
Voilà, Messieurs, vous êtes touts beaux touts propres !
Rappelons également que ces métiers de barbier, étuvistes, perruquiers, étaient codifiés par des édits royaux de 1654, 1677 et 1701, pouvaient être des offices transmissibles et pouvant être vendus comme un bien propre.
Le chirurgien, lorsqu'il faisait office de barbier, devait avoir sa boutique peinte en rouge ou en noir (couleurs du sang et du deuil ) et comme enseigne un bassin en cuivre jaune. Le perruquier, lui, avait pour enseigne un bassin en étain blanc et pouvait choisir la couleur qu'il voulait.
C'est Louis XV qui, en 1743, sépare définitivement les deux activités de barbier et chirurgien.
Depuis mon dernier passage, je suis resté sur ma faim quant à savoir si l'on se faisait masser à Versailles. J'ai bien découvert ici et là des passages indiquant que Louis XV notamment, se faisait "masser et épiler tout le corps" lors du bain mais guère plus...
Mais cela a été l'occasion de découvrir le métier (la charge en ce qui concerne Versailles) de Baigneur-étuviste.
Depuis le Moyen-Age, ce dernier est celui qui s'occupe des "étuves" ou bains publics. Au XVIIIème siècle, il est celui qui s'occupe du bain. C'est lui notamment qui doit s'occuper d'obtenir de l'eau chaude et c'est assez complexe : il doit pour cela utiliser un appareil spécifique que nous avons déjà vu par ailleurs, le Cylindre, décrit dans L'Encyclopédie comme "un récipient relié, par la base, à deux cheminées verticales légèrement plus hautes". Une photo étant plus parlante, en voici donc un :
Image : arcoma.fr
Au fond de ce récipient, le baigneur étuviste mettait des braises ou du charbon enflammé avant d'immerger l'appareil dans la baignoire où l'eau se chauffait progressivement... L'opération était réservée à notre baigneur-étuviste car elle pouvait se révéler, si mal exécutée... mortelle !
"M. le Vayer, Maître des Requêtes, s'étant servi lui-même du cylindre mourut dans son bain aussi bien que son chien qui étoit dans la même chambre : la vapeur du charbon qu'on respire passant dans les poumons, s'y mêle avec le sang qu'il fixe et arrête petit à petit, et on meurt en dormant".
Afin d'éviter tout accident, L'Encyclopédie conseille, lors de l'utilisation du fameux cylindre, "de laisser entrer l'air du dehors par quelque ouverture, porte ou fenêtre" et une fois l'eau chauffée, d'enlever l'appareil de la pièce. Bien sûr, les dames étaient servies par des "baigneuses". Vous n'avez pas de baignoire ? Votre baigneur-étuviste peut en amener une, sur roues, chez vous, un usage qui perdurera jusqu'au XIXème siècle.
Du côté du rasage, c'était donc le barbier qui s'en occupait mais aussi pendant longtemps le chirurgien. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'à l'époque, le rasoir était considéré comme instrument chirurgical...
Avant tout, notre barbier affutait son instrument sur une pierre à huile, au grain très fin, enduite d'huile d'olive puis, plus tard, saupoudrée de poudre abrasive. Le rasoir était ensuite stérilisé, au moyen d'un aspersoir avec poire en caoutchouc (comme un vaporisateur de parfum) qui contenait de l'alcool à brûler ou de l'eau de Cologne. Celui qui se faisait raser tenait sous son visage, pendant l'opération, une petite assiette de faïence ou porcelaine, nommée Plat à barbe, pour recueillir mousse, poils, eau et autres :
Image : pinterest.com
On rasait une première fois en descendant, une seconde en montant.
Un creux, une fossette ? Le barbier mettait alors une noix dans la bouche de son client afin de tendre la peau...
Une friction à l'alcool ou à la pierre d'alun permettait de cicatriser d'éventuelles coupures et saignements. La pince à épiler permettait les ultimes retouches.
Vous vous obstinez à porter moustache ? Votre barbier dispose pour en prendre soin de fers à friser, identiques à ceux utilisés pour les cheveux mais plus petits.
N'oubliez pas le pourboire, laissé dans un Tronc de barbier, c'est le nom de ce récipient destiné à cet usage :
Image : absinthemuseum.auvers.over-blog.com
Ces fameux tronc étaient utilisés pour le même usage dans d'autres lieux, boutiques ou cafés par exemple, posés sur le comptoir.
Voilà, Messieurs, vous êtes touts beaux touts propres !
Rappelons également que ces métiers de barbier, étuvistes, perruquiers, étaient codifiés par des édits royaux de 1654, 1677 et 1701, pouvaient être des offices transmissibles et pouvant être vendus comme un bien propre.
Le chirurgien, lorsqu'il faisait office de barbier, devait avoir sa boutique peinte en rouge ou en noir (couleurs du sang et du deuil ) et comme enseigne un bassin en cuivre jaune. Le perruquier, lui, avait pour enseigne un bassin en étain blanc et pouvait choisir la couleur qu'il voulait.
C'est Louis XV qui, en 1743, sépare définitivement les deux activités de barbier et chirurgien.
Calonne- Messages : 1132
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Calonne a écrit:
Le chirurgien, lorsqu'il faisait office de barbier, devait avoir sa boutique peinte en rouge ou en noir (couleurs du sang et du deuil ) et comme enseigne un bassin en cuivre jaune.
Merci, mon cher Calonne, pour ces précisions inattendues, toujours étonnantes !
Dans l'Europe du Moyen Âge, nous dit ta tatie Wiki , les barbiers étaient parfois amenés à utiliser leurs instruments à d'autres fins que la coupe des cheveux ou la taille de la barbe. Ils pratiquaient également des saignées, de petites opérations de chirurgie ou des arrachages de dents .
Il est bien connu que dans nos campagnes, et sans doute en ville aussi, le maréchal-ferrant avait le coup de main pour arracher les dents, lui aussi, avec d'énormes pinces peu engageantes. C'est dire si ces métiers anciens étaient polyvalents.
Le poteau (généralement peint en bleu), signalant au public leur établissement, symbolisait le bâton que le patient devait serrer pour rendre ses veines saillantes. Les bandages ayant servi à recueillir le sang pouvaient y être exposés et enroulés, pour sécher ou attirer l'attention.
L'enseigne tricolore des barbiers reprend ainsi de nos jours les trois couleurs : bleu pour les veines, blanc pour les bandages et rouge pour le sang.
Comme c'est curieux ! Je n'avais jamais remarqué cela ( peut-être n'est-ce qu'outre-Manche ? ) , mais maintenant je saurai que cela vient de loin.
Et effectivement :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
MERCI CHER CALONNE!! tout cela est bien intéressant
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Et toujours le même sujet épineux de la propreté au Château...
Versailles, la première résidence du monde
Rien dans toutes les parties du monde n'offre le vaste et bel ensemble de l'intérieur du château de Versailles et de la magnificence de ses jardins. Les étrangers, forcés d'en convenir, s'attachent à critiquer la malpropreté des galeries de simple communication, mais, quoi qu'il fut impossible d'y remédier plus qu'on ne fait, ils sont obligés de convenir qu'un palais qui loge plus de douze mille personnes ne peut pas être soigné comme le boudoir d'une jolie femme .
Journal de Bombelles, le 12 novembre 1782
Versailles, la première résidence du monde
Rien dans toutes les parties du monde n'offre le vaste et bel ensemble de l'intérieur du château de Versailles et de la magnificence de ses jardins. Les étrangers, forcés d'en convenir, s'attachent à critiquer la malpropreté des galeries de simple communication, mais, quoi qu'il fut impossible d'y remédier plus qu'on ne fait, ils sont obligés de convenir qu'un palais qui loge plus de douze mille personnes ne peut pas être soigné comme le boudoir d'une jolie femme .
Journal de Bombelles, le 12 novembre 1782
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Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Nous ne nous sentons pas en beauté, ce matin ... teint terne, brouillé, mine défraichie ... notre miroir renfrogné ne nous a pas trouvée la plus belle du monde ?
Qu'à cela ne tienne, Mesdames ! ... un rien, une touche de la miraculeuse " Eau de Perle ", va nous rendre tout notre éclat et nous rajeunir de vingt ans dans l'instant !
Le Mercure de France s'en porte garant :
_________________
... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55508
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Epilation feminine au xviii s
Bonsoir
J'ai entendu par le passé l expression de barbier monjoie pour désigner la personne chargée de l épilation du pubis de la reine ou autre dignitaire. Suis je dans l erreur ?
Merci pour vos avis.
J'ai entendu par le passé l expression de barbier monjoie pour désigner la personne chargée de l épilation du pubis de la reine ou autre dignitaire. Suis je dans l erreur ?
Merci pour vos avis.
Amazouz- Messages : 2
Date d'inscription : 26/09/2023
Epilation feminine au xviii s
Bonsoir
J'ai entendu par le passé l expression de barbier monjoie pour désigner la personne chargée de l épilation du pubis de la reine ou autre dignitaire. Suis je dans l erreur ?
Merci pour vos avis.
J'ai entendu par le passé l expression de barbier monjoie pour désigner la personne chargée de l épilation du pubis de la reine ou autre dignitaire. Suis je dans l erreur ?
Merci pour vos avis.
Amazouz- Messages : 2
Date d'inscription : 26/09/2023
Re: Hygiène, toilette et propreté au XVIIIe siècle
Bonsoir,
Hum...Pour ma part, je n'ai jamais rien lu ou entendu de ce genre.
Nous évoquons les questions de l'épilation (rasage et usages de divers produits) dans ce même sujet, quelques pages en amont : ICI.
Peut-être que les reporters du Forum qui ont eu l'occasion de visiter l'exposition "Des cheveux et des poils" (Musée des arts décoratifs de Paris) qui vient de s'achever ont-ils quelques informations complémentaires ?
Hum...Pour ma part, je n'ai jamais rien lu ou entendu de ce genre.
Nous évoquons les questions de l'épilation (rasage et usages de divers produits) dans ce même sujet, quelques pages en amont : ICI.
Peut-être que les reporters du Forum qui ont eu l'occasion de visiter l'exposition "Des cheveux et des poils" (Musée des arts décoratifs de Paris) qui vient de s'achever ont-ils quelques informations complémentaires ?
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
Punaises de lit au XVIIIe siècle
La psychose gagne les foyers, on ne parle que de ça depuis quelques jours : les punaises de lit !! Au XVIIIe siècle cette vermine était bien connue depuis très longtemps, et nul n'y échappait.
Extrait de l'article Wikipedia - Punaise de lit
Histoire
On a d'abord cru que ces punaises ont eu les chauves-souris comme premières proies il y a environ 60 millions d'années, mais selon une étude de 2019 basée sur l'ADN de dizaines d'espèces de punaises actuelles, leurs ancêtres étaient déjà présents sur Terre au moins 50 millions d'années avant l'apparition des premières chauves-souris : il y a environ 100 millions d'années, et elles côtoyaient les dinosaures.
Elles vivaient déjà aux dépens de l'humain dans l'Antiquité (on en a retrouvé dans des tombes égyptiennes fermées il y a 3 550 ans, mais on sait maintenant que les deux espèces qui s'attaquent le plus à l'humain (punaise des lits commune Cimex lectularius et punaise des lits tropicale Cimex hemipterus) sont apparues bien avant notre espèce.
Hagadah for Passover (the 'Golden Hagadah')
Four plagues (clockwise from top left): painful boils afflict the Egyptians, swarms of frogs overrun the land, pestilence kills the domestic animals and wild animals invade the city.
Vellum and paper codex of 14th century.
circa 1320
101 folios
Image : The British Library
Comme le précisent de nombreux témoignages littéraires, les punaises des lits étaient une fatalité à laquelle le peuple devait s'accommoder comme il pouvait. Les auberges, hôtels, hébergements de charité étaient particulièrement touchés. Les recettes pour limiter l'infestation étaient nombreuses (badigeon de colle sur les pieds de lit, utilisation du froid l'hiver, fumigations diverses, utilisation de poivre en poudre, nettoyage à l'eau bouillante…), sans grand résultat. La généralisation du chauffage central à la fin du XIXe siècle ne fit qu'aggraver le phénomène.
Page from "A Treatise of Bugs", the first scientific study of bedbugs
John Southall
London: Printed for J. Roberts, 1730
Livre à consulter ici : The Public Domaine Revue
Jacques-Christophe Valmont de Bomare (1731-1807) décrit les méthodes d'éradication en vigueur au XVIIIe siècle :
« Il est étonnant de voir la quantité de recettes que les Anciens & les Modernes nous donnent pour empêcher que ces vilains insectes ne troublent notre repos : huiles, graisses, onguents, lotions, fumigations, talismans, amulettes, ex voto &c. tout a été mis en usage ; mais les plus spécifiques sont l'huile de vitriol (acide sulfurique) versée sur le sel marin, la fumée de tabac, de soufre, de mercure, de cuir brûlé, de poivre, & toutes autres drogues fortes : c'est la raison pourquoi l'on ne voit que peu ou point de cette vermine chez les Droguistes, les Apothicaires, & sur-tout chez les Corroyeurs.
La Blanchisseuse
Louis-Marin Bonnet
Estampe, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Aldrovande approuve fort l'usage des claies d'osier mises au chevet du lit, car les punaises s'y retirent volontiers quand elles voient le jour ; & il suffit de secouer ces nattes ou claies pour les écraser facilement. Plus ces nattes sont vieilles, & meilleures elles sont, parce que ces insectes ayant l'odorat très-fin, l'odeur de leurs semblables les y attire en foule ; les araignées les mangent quand elles en peuvent attraper. Un autre moyen pour ne pas avoir de punaises, est d'avoir soin de tenir ses appartemens & ses meubles dans une grande propreté. »
Vannier, ouvrages
La Grande Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers" de Denis Diderot et Jean d'Alembert
Image : Meisterdrucke
Sophie Trébuchet (1772-1821), la mère de Victor Hugo, qui accompagnait son mari le général Hugo alors en campagne en Espagne dans les années 1810, se bat quant à elle contre les punaises de lit :
« Quand elle arrivait, elle faisait enlever tous les meubles qui étaient dans la chambre où elle allait coucher ; elle la faisait nettoyer ; et elle faisait dresser le lit qu'elle avait apporté. Elle se réveillait couverte de punaises. À la couchée suivante, elle s'imagina de mettre les quatre pieds du lit dans des seaux d'eau. Elle se croyait entièrement à l'abri : comment les punaises auraient-elles pu arriver ? Elle se réveilla couverte de punaises. Les punaises grimpaient au plafond, et se laissaient tomber du plafond sur le lit.
Lit pliant et de camp par Desouches, fournisseur de l'Empereur Napoléon Ier, de ses maréchaux et officiers.
En fer forgé, à six pieds à roulettes en bronze.
XIX siècle
Image : Osenat
Elle finit par coucher dans les cours — les cours en Espagne sont presque toutes en marbre. Eh bien, dans ce marbre, elle en avait encore.
Les enfants couchaient comme tout le monde dans l’intérieur. Leur lit se composait, en général, d'une couchette de bois et d'une paillasse de maïs. Les punaises fourmillaient ; mais les enfants dorment malgré tout. »
Innocent Sport
Etching by T.L. Busby, ca. 1826
Image : Wellcome Collection
A lire également le Journal de voyage d'Anne Francesca Cradock où il est souvent question de ces maudites bestioles qui lui gâchent de nombreuses nuits de son voyage en France.
Extraits consacrés aux punaises de lit à lire ici: Journal de Mme Cradock - Voyage en France (1783-1786)
A Tit Bit for the Bugs
Thomas Rowlandson , after George Murgatroyd Woodward
1793
Hand-colored etching
Image : The Metropolitan Museum
Extrait de l'article Wikipedia - Punaise de lit
Histoire
On a d'abord cru que ces punaises ont eu les chauves-souris comme premières proies il y a environ 60 millions d'années, mais selon une étude de 2019 basée sur l'ADN de dizaines d'espèces de punaises actuelles, leurs ancêtres étaient déjà présents sur Terre au moins 50 millions d'années avant l'apparition des premières chauves-souris : il y a environ 100 millions d'années, et elles côtoyaient les dinosaures.
Elles vivaient déjà aux dépens de l'humain dans l'Antiquité (on en a retrouvé dans des tombes égyptiennes fermées il y a 3 550 ans, mais on sait maintenant que les deux espèces qui s'attaquent le plus à l'humain (punaise des lits commune Cimex lectularius et punaise des lits tropicale Cimex hemipterus) sont apparues bien avant notre espèce.
Hagadah for Passover (the 'Golden Hagadah')
Four plagues (clockwise from top left): painful boils afflict the Egyptians, swarms of frogs overrun the land, pestilence kills the domestic animals and wild animals invade the city.
Vellum and paper codex of 14th century.
circa 1320
101 folios
Image : The British Library
Comme le précisent de nombreux témoignages littéraires, les punaises des lits étaient une fatalité à laquelle le peuple devait s'accommoder comme il pouvait. Les auberges, hôtels, hébergements de charité étaient particulièrement touchés. Les recettes pour limiter l'infestation étaient nombreuses (badigeon de colle sur les pieds de lit, utilisation du froid l'hiver, fumigations diverses, utilisation de poivre en poudre, nettoyage à l'eau bouillante…), sans grand résultat. La généralisation du chauffage central à la fin du XIXe siècle ne fit qu'aggraver le phénomène.
Page from "A Treatise of Bugs", the first scientific study of bedbugs
John Southall
London: Printed for J. Roberts, 1730
Livre à consulter ici : The Public Domaine Revue
Jacques-Christophe Valmont de Bomare (1731-1807) décrit les méthodes d'éradication en vigueur au XVIIIe siècle :
« Il est étonnant de voir la quantité de recettes que les Anciens & les Modernes nous donnent pour empêcher que ces vilains insectes ne troublent notre repos : huiles, graisses, onguents, lotions, fumigations, talismans, amulettes, ex voto &c. tout a été mis en usage ; mais les plus spécifiques sont l'huile de vitriol (acide sulfurique) versée sur le sel marin, la fumée de tabac, de soufre, de mercure, de cuir brûlé, de poivre, & toutes autres drogues fortes : c'est la raison pourquoi l'on ne voit que peu ou point de cette vermine chez les Droguistes, les Apothicaires, & sur-tout chez les Corroyeurs.
La Blanchisseuse
Louis-Marin Bonnet
Estampe, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France
Aldrovande approuve fort l'usage des claies d'osier mises au chevet du lit, car les punaises s'y retirent volontiers quand elles voient le jour ; & il suffit de secouer ces nattes ou claies pour les écraser facilement. Plus ces nattes sont vieilles, & meilleures elles sont, parce que ces insectes ayant l'odorat très-fin, l'odeur de leurs semblables les y attire en foule ; les araignées les mangent quand elles en peuvent attraper. Un autre moyen pour ne pas avoir de punaises, est d'avoir soin de tenir ses appartemens & ses meubles dans une grande propreté. »
Vannier, ouvrages
La Grande Encyclopédie, ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers" de Denis Diderot et Jean d'Alembert
Image : Meisterdrucke
Sophie Trébuchet (1772-1821), la mère de Victor Hugo, qui accompagnait son mari le général Hugo alors en campagne en Espagne dans les années 1810, se bat quant à elle contre les punaises de lit :
« Quand elle arrivait, elle faisait enlever tous les meubles qui étaient dans la chambre où elle allait coucher ; elle la faisait nettoyer ; et elle faisait dresser le lit qu'elle avait apporté. Elle se réveillait couverte de punaises. À la couchée suivante, elle s'imagina de mettre les quatre pieds du lit dans des seaux d'eau. Elle se croyait entièrement à l'abri : comment les punaises auraient-elles pu arriver ? Elle se réveilla couverte de punaises. Les punaises grimpaient au plafond, et se laissaient tomber du plafond sur le lit.
Lit pliant et de camp par Desouches, fournisseur de l'Empereur Napoléon Ier, de ses maréchaux et officiers.
En fer forgé, à six pieds à roulettes en bronze.
XIX siècle
Image : Osenat
Elle finit par coucher dans les cours — les cours en Espagne sont presque toutes en marbre. Eh bien, dans ce marbre, elle en avait encore.
Les enfants couchaient comme tout le monde dans l’intérieur. Leur lit se composait, en général, d'une couchette de bois et d'une paillasse de maïs. Les punaises fourmillaient ; mais les enfants dorment malgré tout. »
Innocent Sport
Etching by T.L. Busby, ca. 1826
Image : Wellcome Collection
A lire également le Journal de voyage d'Anne Francesca Cradock où il est souvent question de ces maudites bestioles qui lui gâchent de nombreuses nuits de son voyage en France.
Extraits consacrés aux punaises de lit à lire ici: Journal de Mme Cradock - Voyage en France (1783-1786)
A Tit Bit for the Bugs
Thomas Rowlandson , after George Murgatroyd Woodward
1793
Hand-colored etching
Image : The Metropolitan Museum
La nuit, la neige- Messages : 18136
Date d'inscription : 21/12/2013
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