Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Eléonore,
Vous avez confié avoir quelques éléments sous la plume de Vaudreuil sur notre peu brillant prince de Conti. Je serai curieux de les connaître.
Je n'ai pas encore réuni mes éléments de 1776 à 1814 pour ma part. Cela ne devrait pas être très long, mais je voudrais les présenter correctement.
Vous avez confié avoir quelques éléments sous la plume de Vaudreuil sur notre peu brillant prince de Conti. Je serai curieux de les connaître.
Je n'ai pas encore réuni mes éléments de 1776 à 1814 pour ma part. Cela ne devrait pas être très long, mais je voudrais les présenter correctement.
Dernière édition par Dominique Poulin le Lun 25 Déc 2017, 07:21, édité 2 fois
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Dominique Poulin a écrit:Eléonore,
Vous avez confié avoir quelques éléments sous la plume de Vaudreuil sur notre peu brillant prince de Conti. Je serai curieux de les connaître.
.
Oh, c'est très court vous allez voir ! Il s'agit de son retour en France dès le 2 avril 1790 : il se présente devant le roi et la reine avec une cocarde tricolore à son chapeau, tandis que les habitants de L'Isle-Adam le nomment commandant de la garde nationale.
M. de Vaudreuil au comte d'Artois
Rome, 23 avril 1790 -
Que dites-vous de la conduite de M. le prince de Conti ? A-t-il jamais existé un homme plus déshonoré ? Tous les partis s'en moquent également. Voilà ce qu'on gagne à être un lâche.
Sur son père tellement plus recommandable et même sympathique, la nuit, la neige nous disait chez les Elgin :
la nuit, la neige a écrit:
Oui, d’autant que l’homme était au premier rang des affaires diplomatiques sous le règne de Louis XV.
Il s’éloignera pourtant de la cour au moment de la faveur de la marquise de Pompadour qui ne l’aime pas.
Et on lui doit aussi le premier concert de Mozart en France !
Enfin, il est mort dans son jardin du Temple, en pêchant des poissons rouges dit-on...C’est mignon.
Alors que le curé (du Temple) tentait de lui donner les derniers recours de la religion (à laquelle il ne croyait pas), le prince aurait dit à son valet de chambre :
Congédiez-moi ce grand en homme noir qui m’ennuie.
Et quant aux Condé / Conti en général, vous-même Domi émettiez quelques réserves ( pour parler par euphémisme ) sur Passion Histoire :
Dominique Poulin a écrit:
Quant à moi je ne connais pas parfaitement les Condé, enfin je suis quand même capable d'en dire deux mots. C'est vrai Claire-Clémence de Maillé-Brézé, parente du cardinal de Richelieu est soupçonnée d'avoir contribué à la déchéance physique et mentale de la maison de Condé... Mais comme cela été dit plus haut, il ne faut pas oublier que dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, les Condé ont fait de nombreux mariages consanguins avec leurs cousins les Conti dont sans doute l'éclosion des nombreuses tares, bizarreries et particularités physiques des membres de la maison de Condé.
J'ai en mémoire un prince de Condé qui hurlait comme un loup sans crier gare, un autre que l'on avait surnommé "Le Singe Vert" et qui s'était révélé par sa férocité, un autre appelé le comte de Charolais, prince sadique, connu pour avoir maltraité une petite ouvrière et lui avoir planté un pétard dans le fondement. Concernant ce dernier prince, Louis XV lui aurait dit que sans son statut de prince du sang, il lui aurait fait décoller la tête... Voila, ce que je peux vous faire déguster à titre de hors-d'oeuvre.
Ha ! autre chose un historien du nom de Cabanes s'est penché au début du XXe siècle sur les tares des princes de Condé. Quelqu'un connait-il cet ouvrage ? le débat est ouvert... mais faites gaffe quand même les princes de Condé étaient des adeptes de la violence et plusieurs d'entre eux ont été de tristes personnages.
A la cour on se garait sur leur passage... prudence.
Ce à quoi l'on vous objectait :
Kiki a écrit:
Je ne sais s'il est véritablement vrai de parler de folie dans la maison de Condé...
Le Grand Condé n' jamais été fou, pas plus que sa soeur, la charmante duchesse de longueville...
Monsieur le Duc et ses soeurs, Mesdemoiselles de Charolais, de Clermont, de Sens, de Vermadois, n'ont jamais presenté le moindre signe de folie....
Sous Louis XVI, non plus les Bourbon Condé, n'ont jamais défrayé le chronique par leurs folies...
Donc j'aimerais faire taire cette rumeur absurde !!!
Oui Claire Clemence de Maille Breze a bien fini sa vie enfermée à Chateauroux, mais rappelez vous, que l'on ne sait toujours pas pourquoi ??? La folie n'est qu'une hypothese...
Quant à dire qu'à la Cour on s'écartait lors du passage d'un membre de la maison de Bourbon Condé, il faut simplement y voir une question d'étiquette, mon cher...
Dominique Poulin a écrit:
Tout de même, tout de même... Certains menbres des Maisons de Condé et de Conti ont présenté des caractères pour le moins bizarres. Outre des particularités physiques repoussantes -bosses dans le dos, visages simiesques, verrues sur la face et ailleurs...-, l'un deux était tellement laid et désiquilibré qu'on l'avait surnommé Le Singe Vert. Le petit-fils du Grand Condé était un prince dégénéré qui imitait le loup jusqu'au Coucher du Roi.
Un autre, plus tard, le comte de Charolais était un criminel sadique qui ne sauva sa tête qu'eu égard à son précieux statut de prince du sang. On a peut-être exagéré la dégénerescence de cette maison, mais bien des éléments subsistent sur l'existence de cette thèse.
J'ignorais qu'existait une thèse sur la dégénérescence de cette branche des princes du sang.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
D'aucuns supposent que Claire-Clémence a apporté la folie des Richelieu chez les Condé.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Grand merci ma chère Eléonore !
Mais oui, je me demande toujours pourquoi Mr de Conti est revenu en France moins d'un an après son emigration. Et pour le moins, les suffrages de son retour n'ont pas été couronnés de Lauriers. Louis XVI et Marie-Antoinette ne le connaissaient guère.
Sa maladresse dans la vie publique qui confinait à la sottise pour nombre de contemporains, a finalement mecontente le parti de l'émigration et celui de la Révolution
Et il a eu bien de la chance de sauver sa tête pendant la Terreur ! Dire que sa tête était mise a prix sur la liste des personnes à abattre le 14 juillet 1789...
Sur ce point, du fait de son inexpérience politique, pourquoi lui en voulait-on autant en 1789 ? Oui, comme je l'ai dit plus haut, il avait soutenu le vote par ordre et non par tête pour la réunion des États Généraux. Il n'était pas le seul des princes a avoir soutenu cette orientation. À l'exception du comte de Provence et du duc d'Orléans, tous avaient émis cet avis. Angoulême, Berry, Enghien, Chartres, Beaujolais étaient trop jeunes, je pense pour en faire partie.
Le prince de Conti vivait surtout sur son domaine de l'Isle-Adam, ou grand chasseur, il a fait construire des écuries qu'il voulait aussi belles que Chantilly. Ce château, vendu en 1792, a été démoli en 1810.
Il serait intéressant de savoir ce que pensaient ses administrés à l'Isle-Adam ? Pratiquer la charité, secourir les plus démunis en cas de disette ou d'épidémie, fonder un hospice et un dispensaire, faisaient partie des devoirs de tout grand seigneur, à fortiori un prince du sang.
Mais oui, je me demande toujours pourquoi Mr de Conti est revenu en France moins d'un an après son emigration. Et pour le moins, les suffrages de son retour n'ont pas été couronnés de Lauriers. Louis XVI et Marie-Antoinette ne le connaissaient guère.
Sa maladresse dans la vie publique qui confinait à la sottise pour nombre de contemporains, a finalement mecontente le parti de l'émigration et celui de la Révolution
Et il a eu bien de la chance de sauver sa tête pendant la Terreur ! Dire que sa tête était mise a prix sur la liste des personnes à abattre le 14 juillet 1789...
Sur ce point, du fait de son inexpérience politique, pourquoi lui en voulait-on autant en 1789 ? Oui, comme je l'ai dit plus haut, il avait soutenu le vote par ordre et non par tête pour la réunion des États Généraux. Il n'était pas le seul des princes a avoir soutenu cette orientation. À l'exception du comte de Provence et du duc d'Orléans, tous avaient émis cet avis. Angoulême, Berry, Enghien, Chartres, Beaujolais étaient trop jeunes, je pense pour en faire partie.
Le prince de Conti vivait surtout sur son domaine de l'Isle-Adam, ou grand chasseur, il a fait construire des écuries qu'il voulait aussi belles que Chantilly. Ce château, vendu en 1792, a été démoli en 1810.
Il serait intéressant de savoir ce que pensaient ses administrés à l'Isle-Adam ? Pratiquer la charité, secourir les plus démunis en cas de disette ou d'épidémie, fonder un hospice et un dispensaire, faisaient partie des devoirs de tout grand seigneur, à fortiori un prince du sang.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Dominique Poulin a écrit:Le prince de Conti vivait surtout sur son domaine de l'Isle-Adam, ou grand chasseur, il a fait construire des écuries qu'il voulait aussi belles que Chantilly. Ce château, vendu en 1792, a été démoli en 1810.
Il serait intéressant de savoir ce que pensaient ses administrés à l'Isle-Adam ? Pratiquer la charité, secourir les plus démunis en cas de disette ou d'épidémie, fonder un hospice et un dispensaire, faisaient partie des devoirs de tout grand seigneur, à fortiori un prince du sang.
L'Isle-Adam ! Cette demeure apparaîtrait presque comme la quintessence de la villégiature aristocratique à regarder le fameux tableau de Michel-Barthélémy Ollivier :
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux
Ou encore ce dessin moderne :
Entre 1777 et 1783, Louis François Joseph de Bourbon-Conti, qui a hérité un château en fort mauvais état, en raison de tassements des fondations sous l'effet de l'eau mais aussi du manque d'entretien, le fait entièrement reconstruire par l'architecte Jean-Baptiste André. Celui-ci remplace le troisième étage sous combles par un attique, renforce le soubassement en créant une terrasse à la place du balcon du rez-de-chaussée de manière à consolider le château tout en le rendant plus harmonieux, et accroît l'utilisation de la sculpture et d'ornements de façade tels que des frontons triangulaires ou en arc segmentaires pour les fenêtres de l'étage noble sur la cour d'honneur. D'autre part, il édifie de vastes et magnifiques écuries pour 225 chevaux disposant chacun d’un ample abreuvoir individuel taillé en 1777 dans la pierre de Jaumont — dont les carrières avoisinent Verdun —, sur la rive gauche de l'Oise. (Wiki)
Seule ne subsiste de ce fantastique domaine qu'une fabrique, le Pavillon Chinois :
Demain je vous emmène à Stors
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Merci, cher Momo, pour ce magnifique aperçu !
Je raffole de ce gentil petit pavillon chinois.
... et à travers !
Oui, oui, nous t'y suivrons avec grand plaisir !!!
Je raffole de ce gentil petit pavillon chinois.
Gouverneur Morris a écrit:
Demain je vous emmène à Stors
... et à travers !
Oui, oui, nous t'y suivrons avec grand plaisir !!!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Son prédécesseur a laissé l'image même du grand seigneur de l'époque, fastueux, amateur de culture et d'un grand art de vivre. Il fît de son château et du palais du Temple un foyer de culture éblouissant avec l'abbé Prévost, Jean-Jacques Rousseau ou un certain Mozart, encore enfant, venu y jouer... Prince éclairé, collectionneur, il était également Grand Prieur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il manqua de peu être roi de Pologne.
Grand amateur de femmes aussi...
Grand amateur de femmes aussi...
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Mais oui, c'est fou comme d'une génération à l'autre nous passons d'un homme remarquable à un pauvre type !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Tout à fait. Les fêtes qu'il donna pour la réception du prince de Lünebourg ont d'ailleurs été immortalisées à sa demande par Ollivier. On pourra ainsi évoquer cette autre œuvre s'y rapportant :
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Scène qui inspira, rappelons-le, Stanley Kubrick pour son sublime Barry Lyndon :
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin
Scène qui inspira, rappelons-le, Stanley Kubrick pour son sublime Barry Lyndon :
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
C'est drôle que tu parles de Barry Lindon, parce que justement commence sur ARTE un film avec Ryan O'Neal, en noir et blanc curieusement ( j'aime le noir et blanc ) .
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Ryan O'Neal jeune
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Le prince de Conti disait, dans sa dernière maladie, à Beaumarchais, qu’il ne pourrait s’en tirer, vu l’état de sa personne épuisée par les fatigues de la guerre, du vin et de la jouissance.
« A l’égard de la guerre, dit Beaumarchais, le prince Eugène a fait vingt et une campagnes, et il est mort à soixante dix-huit ans ; quant au vin, le marquis de Brancas buvait par jour six bouteilles de vin de Champagne, et il est mort à quatre-vingt-quatre ans. — Oui, mais le coït, reprit le prince ? — Madame votre mère…. répondit Beaumarchais ... ( la mère du prince était morte à soixante-dix neuf ans. )
— Tu as raison, dit le prince ; il n’est pas impossible que j’en revienne. »
( Chamfort, Caractères )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Le prince de Conti Père était très orienté sur la chose, c'est connu.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Lucius a écrit:Le singe vert est le petit fils du grand Condé.
Il était fort laid ; aussi sa femme le trompait-elle sans vergogne.
Un jour, en partant, il lui dit :
- « Madame, je vous recommande de ne pas me tromper pendant mon absence ! »
- « Monsieur, vous pouvez partir tranquille : je n'ai envie de vous tromper que lorsque je vous vois ! »
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Belle répartie...
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Mme de Sabran a écrit:Lucius a écrit:Le singe vert est le petit fils du grand Condé.
Il était fort laid ; aussi sa femme le trompait-elle sans vergogne.
Un jour, en partant, il lui dit :
- « Madame, je vous recommande de ne pas me tromper pendant mon absence ! »
- « Monsieur, vous pouvez partir tranquille : je n'ai envie de vous tromper que lorsque je vous vois ! »
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Magnifique !
A quoi servent-ils, simple déco ? ( )
A quoi servent-ils, simple déco ? ( )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Non je pense que ce sont soit des sucriers ou sel et poivre.
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Un verre d'eau pour la Reine.
Mr de Talaru- Messages : 3193
Date d'inscription : 02/01/2014
Age : 65
Localisation : près des Cordeliers...
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Ces deux sucriers ont la forme d'esclaves américains, un homme et une femme chargés de bottes de canne à sucre sur le dos. Ne portant aucun poinçon, il est difficile d'en identifier l'auteur ou le commanditaire. On peut néanmoins y reconnaître les sucriers de Louis-Henri duc de Bourbon (1692-1740). Ils dateraient donc des années 1730-1740 et témoignent de la grande inventivité des orfèvres du Rocaille.
Les sucriers à poudre
Sous l'Ancien Régime, le sucre fait partie des ingrédients présents en permanence sur la table. Le sucrier à poudre apparut dès le XVIIe siècle. Vers 1700, il prit la forme d'un balustre dont le dôme était percé de trous et fut intégré aux surtouts. La forme disparut avant le milieu du siècle. Les deux sucriers du Louvre se présentent comme des statuettes en ronde-bosse figurant des esclaves américains chargés de bottes de canne à sucre. Ces sucriers, dont l'iconographie est en accord avec la fonction, n'étaient pas uniques : Madame de Pompadour possédait deux sucriers à figures portant des cannes à sucre, deux semblables sont conservés au Jean-Paul Getty Museum de Malibu datant de 1738-1739 et deux autres apparaissent dans l'inventaire du duc de Penthièvre au château d'Anet.
Une très probable identification
L'absence de poinçon est rarissime sur les œuvres d'orfèvrerie. Cependant la base des deux objets porte les armoiries du duc de Bourbon effacées. La lecture de son inventaire après décès vient corroborer cette information puisqu'on y trouve la description de ces deux sucriers. On peut ainsi dater l'exécution de ces objets d'avant 1740, date de la mort du duc de Bourbon et, stylistiquement, d'après 1730. En considérant la qualité du travail, l'artiste est sans doute à rechercher parmi les orfèvres parisiens travaillant pour la Couronne et installés au Louvre. Parmi ceux-ci, Claude II Ballin produisit plusieurs œuvres présentant certaines similitudes avec les deux sucriers. Pour exemple, trois surtouts aujourd'hui conservés au musée de l'Ermitage de Saint Petersbourg sur lesquels on constate la même précision du détail et une grande importance accordée à la figure humaine.
Des objets révélateurs de la fantaisie Rocaille
Les deux américains se tiennent debout sur une petite terrasse à fins contours, figurant un sol traité de manière réaliste avec une souche et quelques pieds de canne à sucre déjà coupés. L'homme, en plus de son fagot de cannes à sucre, porte en bandoulière un arc et un carquois ; la femme quant à elle porte une petite besace. Tous les éléments sont très finement repris à la ciselure et révèlent cet attachement au détail propre à l'orfèvrerie Rocaille. Le thème lui-même, emprunt d'une vision colonisatrice du monde, révèle le goût de cette époque pour les personnages et les objets exotiques. Ces deux sucriers préfigurent d'autres ouvrages comme les douze salières de François-Thomas Germain (1760) pour le service de Joseph Ier du Portugal, conservées au palais d'Ajuda et au musée d'Art ancien de Lisbonne, représentant de petits américains ou encore les sucriers d'or de Louis XV, par Jacques Roettiers, datant de 1764 et ornés de bas-reliefs figurant la récolte de la canne à sucre.
source : https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/paire-de-sucriers-poudre
Les sucriers à poudre
Sous l'Ancien Régime, le sucre fait partie des ingrédients présents en permanence sur la table. Le sucrier à poudre apparut dès le XVIIe siècle. Vers 1700, il prit la forme d'un balustre dont le dôme était percé de trous et fut intégré aux surtouts. La forme disparut avant le milieu du siècle. Les deux sucriers du Louvre se présentent comme des statuettes en ronde-bosse figurant des esclaves américains chargés de bottes de canne à sucre. Ces sucriers, dont l'iconographie est en accord avec la fonction, n'étaient pas uniques : Madame de Pompadour possédait deux sucriers à figures portant des cannes à sucre, deux semblables sont conservés au Jean-Paul Getty Museum de Malibu datant de 1738-1739 et deux autres apparaissent dans l'inventaire du duc de Penthièvre au château d'Anet.
Une très probable identification
L'absence de poinçon est rarissime sur les œuvres d'orfèvrerie. Cependant la base des deux objets porte les armoiries du duc de Bourbon effacées. La lecture de son inventaire après décès vient corroborer cette information puisqu'on y trouve la description de ces deux sucriers. On peut ainsi dater l'exécution de ces objets d'avant 1740, date de la mort du duc de Bourbon et, stylistiquement, d'après 1730. En considérant la qualité du travail, l'artiste est sans doute à rechercher parmi les orfèvres parisiens travaillant pour la Couronne et installés au Louvre. Parmi ceux-ci, Claude II Ballin produisit plusieurs œuvres présentant certaines similitudes avec les deux sucriers. Pour exemple, trois surtouts aujourd'hui conservés au musée de l'Ermitage de Saint Petersbourg sur lesquels on constate la même précision du détail et une grande importance accordée à la figure humaine.
Des objets révélateurs de la fantaisie Rocaille
Les deux américains se tiennent debout sur une petite terrasse à fins contours, figurant un sol traité de manière réaliste avec une souche et quelques pieds de canne à sucre déjà coupés. L'homme, en plus de son fagot de cannes à sucre, porte en bandoulière un arc et un carquois ; la femme quant à elle porte une petite besace. Tous les éléments sont très finement repris à la ciselure et révèlent cet attachement au détail propre à l'orfèvrerie Rocaille. Le thème lui-même, emprunt d'une vision colonisatrice du monde, révèle le goût de cette époque pour les personnages et les objets exotiques. Ces deux sucriers préfigurent d'autres ouvrages comme les douze salières de François-Thomas Germain (1760) pour le service de Joseph Ier du Portugal, conservées au palais d'Ajuda et au musée d'Art ancien de Lisbonne, représentant de petits américains ou encore les sucriers d'or de Louis XV, par Jacques Roettiers, datant de 1764 et ornés de bas-reliefs figurant la récolte de la canne à sucre.
source : https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/paire-de-sucriers-poudre
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
C'est très intéressant, merci Momo !
Mais dis-moi, sont-ils grands ? ... lourds ?
Il devait être difficile d'agiter dans un geste souple du poignet ces sucriers au-dessus de son assiette !
Mais dis-moi, sont-ils grands ? ... lourds ?
Il devait être difficile d'agiter dans un geste souple du poignet ces sucriers au-dessus de son assiette !
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)
Ouah ! Ils sont superbes...
La nuit, la neige- Messages : 18132
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