Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti (1734-1814)

Oui, cette gravure ne l'avantage pas.

Entre ce portrait et celui du prince, je n'ose imaginer la tête de leurs enfants !

Oui, quoique le père du précédent prince de Conti dont nous parlons était réputé très bel homme dans sa jeunesse. On disait tout bas que son propre père n'était pas de Conti...

Qui ça ? ... le Singe vert ?

Je crois bien que c'est lui.

Le singe vert est le petit fils du grand Condé.

Le père de Louis-François-Joseph était très beau jeune. Le grand père de L-F-J était affreux. D'où les gros doutes à l'époque.

Ce Singe Vert était un véritable psychopathe quand on lit les infamies dont il s'est rendu coupable.
Sans sa naissance il aurait fini sur la roue.

Conti, malgré sa propre inconduite, était fou de jalousie et battait sa femme.
  Elle lui dit un beau jour : « souvenez-vous que je peux faire des princes du sang sans vous mais que vous ne pouvez pas en faire sans moi ! ».  

Et toc !  

C'est ce genre d'individus, grands seigneurs sans foi, ni loi, totalement dépravés et inconscients qui ont attiré à juste titre la haine du commun à une époque où l'opinion publique commence à prendre forme au début du XVIIIe siècle.

Eleonore a écrit: « souvenez-vous que je peux faire des princes du sang sans vous mais que vous ne pouvez pas en faire sans moi ! ».

Je ne sais si la citation est exacte, mais dans le film "Si Versailles m'était conté" Mme de Montespan le dit à Louis XIV.

Mme de Montespan ne pouvait pas faire de princes du sang, des princes légitimes tant qu'elle voulait avec la reconnaissance du roi, mais de princes du sang point.

Dans l'ancienne France, cet adage était de mise : "on naît prince du sang, on ne le devient pas".

Bien sûr en fait dans le film Mme de Montespan entre dans un salon ou se trouve Louis XIV et la Duchesse de la Vallière et dit qu'elle a des histoires plein la tête, la Duchesse veut faire taire Mme de Montespan mais le Roi (déjà émoustillé) veut les entendre, c'est à ce moment la qu'elle dit que la Princesse de Conti à dit au prince son mari "souvenez vous etc etc".
Mme de Montespan n'a fait que des enfants "légitimés"

En l'occurrence, nos princes du sang n'étaient pas une référence ... rares étaient ceux qui méritaient l'estime publique .

Il faut croire que dans la famille Conti, les talents et la beauté sautaient une génération.

Qu'on en juge :

_le premier d'entre eux, Armand de Bourbon, prince de Conti n'a en aucun reçu les mêmes capacités hors-normes de son frère le Grand Condé et de sa soeur la duchesse de Longueville, ni de la beauté insurpassable de leur mère, Charlotte Montmorency qui fit tourner la tête d'Henri IV ; son seul titre de gloire est non pas d'avoir trempé dans la Fronde, dans un rôle plus que secondaire derrière ses aînés, mais d'avoir su découvrir et protéger Molière et sa troupe.
Si son frère était très laid aussi, il en imposait. Sa soeur était aussi belle que leur mère. Lui sera bossu.

_son fils aîné, Louis-Armand n'a pas fait grand chose si ce n'est épouser la fille de Louis XIV et de mademoiselle de La Vallière et quelques campagnes glorieuses. Il mourra prématurément, soignant sa femme atteinte de petite vérole. Il sera élevé par son oncle le Grand Condé.
Il est petit et bossu lui aussi.

_le frère du dernier, François-Louis, sera surnommé le Grand Conti ; il se couvrira de gloire dans les guerres de Louis XIV, lui aussi à bonne école avec son oncle le Grand Condé, et jusqu'à combattre les Turcs en Hongrie ; Louis XIV lui offrira le trône de Pologne, sûrement pour éloigner un prince capable de lui faire de l'ombre, puis malgré un échec qui l'arrange, finira en grand mécène. C'est un grand esprit, un séducteur, bref tout !

Il est lui d'une beauté à couper le souffle !

Je meurs d'envie d'en connaître plus sur lui !

_Louis-Armand, fils du précédent, dit le "Singe vert", ce qui suffit à expliquer le personnage, lui aussi bossu, affligé de tics, débauché, vérolé, spéculateur invétéré, détruisant le système de Law...

_Louis-François, digne de son grand-père, véritable héros, même si je ne suis pas forcément d'accord avec ses partis-pris, mais enfin, il se bouge, à lui aussi, Louis XV propose le trône de Pologne, il mène une véritable action politique et une grande carrière militaire.
Et là encore, la beauté resurgit :


_pour finir par notre "héros", franchement digne de certains de ses ancêtres, mais certainement pas de son arrière-grand-père.


Curieux, non, cette famille ? Des très grands personnages parmi des ratés complets.

Merci wikipédia pour toutes ces infos, mais j'aimerais en savoir plus pour le troisième prince !

Mais la il faudra faire une fiche spéciale pour le grand Conti pour ne pas les mélanger.

Oui bien-sûr ! D'autant qu'il concerne le règne de Louis XIV. Je pensais faire des recherches perso, pas pour le Forum qui s'attache au XVIIIe siècle.

Mme de Sabran a écrit:En l'occurrence, nos princes du sang n'étaient pas une référence ...   rares étaient ceux qui méritaient l'estime publique .

Je vous trouve très dure ! Avec Penthièvre et Condé, il y a quand même du niveau ! Certes les Conti et les Orléans ne brillent pas à la fin du XVIIIe, mais au début ils se portent bien !

Sans doute oui, mais d'immondes personnages comme ceux que nous avons évoqués plus haut concourent à pourrir complètement l'image des grands seigneurs dans le public et susciter une aversion insurmontable .

Certes, mais il serait exagéré de réduire les Princes du Sang à ceux-ci.

Les contre exemples positifs sont aussi voire plus nombreux.

Même si du point de vue de l'opinion publique, on ne se souvient que des trains en retard.

On ne peut certes pas présenter l'histoire et l'histoire des princes du sang sous un angle rétrograde, rétréci et sans nuances.
Les princes du sang au sens strict de l'Etiquette à la Cour de France à partir du XVIIe siècle et même avant sous Henri III, représentent les branches collaterales de la maison regnante : les Condé, les Conti, les Soissons, les Orléans.
Des princes de valeur figurent dans cette grande galerie, le Grand Condé, le Grand Conti, le duc de Penthièvre, lui prince légitimité seulement, le prince de Conti, père du dernier de la lignée...mais tout de même les mauvais exemples ne manquent pas, parmi toutes ces branches. Le Conti-Singe Vert était infect, plusieurs princes de Condé ont manifesté des actes répréhensibles, le comte de Charolais, autre Condé, a gardé sa tête seulement en vertu de son rang.

Je ne pense pas que le prince de Conti qui fait l'objet de cette rubrique fasse partie de cette catégorie des princes dépravés. L'exemple avec Choiseul, lorsqu'il le menace de sa canne, me fait plutôt penser à un acte de personnage immature, qui pense avoir l'impunité pour lui. En supposant qu'il l'aurait fait, Louis XV n'aurait pu tolérer un tel manquement. Cet exemple doit se situer dans la décade 1760.

L'extravagance ouverte, la folie pratiquement au sens propre, la consanguinité ayant fait des dégâts irréversibles, s'atténue au milieu du XVIIIe siècle. L'opinion publique a fait son chemin, les intellectuels murmurent, les princes savent qu'ils sont exposés à la critique.
Le dernier prince de Conti avait encore dans ses gènes, ce relent d'immunité, mais sauf rectification, je ne pense pas qu'il ait commis d'actes dénaturés. Il me paraît à vrai dire assez sot et inoffensif. J'avais lu dans la Correspondance Secrète de Lescure, qu'ayant été choisi comme l'un des présidents des bureaux qui constituaient l'Assemblee des Notables de 1787, il aurait supplié Louis XVI de ne pas en faire partie. Refus du roi. Son bureau remporta l'appellation de 'Les Nuls".
Ayant pris la fuite dès juillet 1789, et réfugié à la frontière du Nord, il ennuya les autres princes par ses propos sans réflexion qui ne tenaient pas compte de la complexité politique du moment.

Oui je vous rejoins, ce dernier prince de Conti est loin d'être aussi horrible que son grand-père, le "Singe vert" de triste notoriété sous la Régence. Nul, orgueilleux, certes, mais en rien néfaste.

Cette liste des princes de Conti permet en effet de voir que tout n'est pas à jeter chez ces collatéraux. Et le même travail peut se faire aussi pour les autres branches de princes du sang, les princesses, les cadets...
Le verdict est à mon avis 50/50...

D'autant, si nous prenons l'exemple du Régent : un débauché sans aucun doute, mais un grand homme aussi.
Un prince qui n'a que des défauts est quand même assez rare, fort heureusement.

Il y a je pense un décalage avec ce que ressent le public et ce qui en est véritablement de l'action politique, sociale ou militaire du prince. N'importe lequel, je parle en général.

Les gens ne vont voir et se souvenir que des débauches du Régent ou de Louis XV, sans cerner tout ce que nous leur devons encore dans notre quotidien, leur dévouement réel à leur tâche, leur intelligence politique, leur courage militaire, leurs passions intellectuelles, etc.

Il en va de même pour beaucoup d'autres princes moins exposés à la lumière.
Même si je crois que quelques-uns restent irrattrapables.

En bref, les gens préfèrent les histoires de c... à la réalité plus complexe des personnages publics, d'hier ou d'aujourd'hui.

Reinette a écrit:En bref, les gens préfèrent les histoires de c... à la réalité plus complexe des personnages publics, d'hier ou d'aujourd'hui.

En effet.