Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges

Je n'avais jamais rencontré cette expression auparavant.
Je reste dubitatif, mais pourquoi pas.

Il faut bien garder à l'esprit que tous ces noms de meubles sont surtout des inventions de marchands, variants au gré des modes, et surtout fixé par le marché de l'art du début du XXe siècle.

Les contemporains emploient des expressions beaucoup plus génériques.

Gouverneur Morris a écrit:Ne faudrait-il pas comprendre l'expression comme "à ressort [mécanique]", s’entendant ainsi d'un fauteuil au dossier inclinable par exemple ?

Hum ?
Connais-tu des exemplaires du XVIIIe siècle ainsi équipés ?

Lucius a écrit:
Les contemporains emploient des expressions beaucoup plus génériques.

Disons que pour cet exemple-ci, il s'agit d'un extrait des Mémoires de Mme Campan.

La nuit, la neige a écrit:

Gouverneur Morris a écrit:Ne faudrait-il pas comprendre l'expression comme "à ressort [mécanique]", s’entendant ainsi d'un fauteuil au dossier inclinable par exemple ?

Hum ?
Connais-tu des exemplaires du XVIIIe siècle ainsi équipés ?

Au-delà de la bergère de Voltaire à Carnavalet, pas particulièrement . Mais il me semble qu'au XVIIIème siècle, l'expression "à ressort" s'entend plus d'un mécanisme ingénieux que d'une tige métallique en spirale, non ?

Le dossier du fauteuil de Voltaire est-il inclinable ? Je ne crois pas...

Je ne peux pas répondre à ta question mais, en faisant quelques recherches sur le net, je suis tombé sur d'autres genres de fauteuils disons "ingénieux".
Mais ils n'ont pas leur place dans ce sujet...  Je les posterai plus tard, ailleurs.

Gouverneur Morris a écrit:Ne faudrait-il pas comprendre l'expression comme "à ressort [mécanique]", s’entendant ainsi d'un fauteuil au dossier inclinable par exemple ?

Oui, c'est une supposition si l'on se réfère à ce que dit plus haut Lucius.

Confort et beauté unis, Madame Victoire avait une bonne raison pour ne pas vouloir rejoindre sa soeur dans des lieux où là, les lits devaient endolorir le corps. J'imagine, je n'ai jamais essayé.......

La nuit, la neige a écrit:Je ne peux pas répondre à ta question mais, en faisant quelques recherches sur le net, je suis tombé sur d'autres genres de fauteuils disons "ingénieux".
Mais ils n'ont pas leur place dans ce sujet...  Je les posterai plus tard, ailleurs.

Oh que oui, faites cher ami. La curiosité est un vilain défaut, j'attends avec impatience.

La nuit, la neige a écrit:

Lucius a écrit:
Les contemporains emploient des expressions beaucoup plus génériques.

Disons que pour cet exemple-ci, il s'agit d'un extrait des Mémoires de Mme Campan.

Tout à fait, écrits en 1823.

Trianon a écrit:
Oh que oui, faites cher ami. La curiosité est un vilain défaut, j'attends avec impatience.

Ne vous réjouissez pas trop vite...  

C'est ici : https://marie-antoinette.forumactif.org/t2333p75-la-medecine-des-lumieres#114005

Voilà j’ai retrouvé la fameuse bergère à ressort de Madame Victoire. Vous noterez son harmonie blanche et or et sa couverture de soie verte, parfaitement assortis au décor de son appartement versaillais. Un pur exemple de style Louis XV :

Spoiler:

Nolhac rapporte qu’il s’agit du cadeau de papa-Roi a sa fille d’un meuble dont il n’avait plus l’usage, mais qu’une erreur des employés du garde-meuble n’est pas à exclure.

Euh....
J'ai honte, mais je ne comprends pas cette image.  

N'y a-t-il pas d'autres photos qui m'aideraient à comprendre son mécanisme ? Parce que là, pour l'instant, je ne vois pas du tout ce qu'il en est...

Rhoo, naughty gov' !!

Etant innocent et pur comme l'enfant qui vient de naître  , je n'avais pas compris...

Okaaaaaay !

Spoiler:

Quelques illustrations complémentaires du travail réalisé par Georges Jacob pour Marie-Antoinette :


Georges Jacob, canapé d'une paire, livré pour le nouveau salon de compagnie de la reine Marie-Antoinette à l'étage des cabinets, installé vers 1787 à l'emplacement de l'ancien cabinet de billard de la Reine à Versailles - vers 1787


Copie du fauteuil de Georges Jacob pour le boudoir d'argent de Marie-Antoinette à Fontainebleau, don de la fondation Gulbenkian en 1972


Georges Jacob, paravent à quatre feuilles livré pour le meuble d'été du grand cabinet intérieur (ou cabinet doré) de Marie-Antoinette à Versailles, 1783

Sièges de la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet (Georges Jacob d'après un dessin de Hubert Robert) :

Que tout cela est ravissant ...

Comte d'Hézècques a écrit:Que tout cela est ravissant ...

Oui .    Le mobilier aux épis de Trianon, les sièges des Tuileries, de la méridienne et du boudoir d'argent de Fontainebleau sont très différents les uns des autres, mais sont tous des chefs d'oeuvre  : élégance des formes, nervosité de la sculpture... les sièges de Jacob sont uniques.

Georges Jacob s'est également surpassé pour ce lit à la polonaise réalisé pour le comte de Vaudreuil, aujourd'hui exposé à Cognacq-Jay :





Vendu par le comte de Vaudreuil, son premier propriétaire, à la Couronne, ce lit fut placé à Versailles, aux Tuileries. Peut-être a-t-il servi à des hôtes de marque de la reine ?...  

Il fut ensuite vendu en Angleterre avant son acquisition par Ernest Cognacq. Le site du musée donne les explications suivantes : Dit « à la polonaise », ce lit se distingue du lit « à la française » ou « à colonnes » dont le baldaquin occupe toute la longueur et qui s’appuie au mur par le petit côté. À l'origine monté sur des roulettes aujourd'hui disparues, il pouvait être facilement tiré par les poignées fixées sur ses deux montants avant. Le dais, porté par quatre montants galbés en forme de colonnes cannelées surmontées d’urnes antiques en bronze, le riche décor, mélange d'éléments antiques et naturalistes, lui confèrent un aspect imposant et semblent justifier son attribution à Georges Jacob chez qui l’on trouve le même abondant répertoire ornemental.

Je n'ai jamais compris pourquoi le ciel de ce superbe lit n'était pas dans l'axe.

Il n'est pas dans l'axe ? Quel axe ?

Le lit avait été placé dans l’appartement de Mesdames aux Tuileries après les journées d’Octobre. Mais comme elles regagnaient Bellevue tous les soirs, il ne dut pas servir souvent...

Jacob réalisa également, vers 1784, cette paire de marquises pour le comte de Vaudreuil, que la Couronne acheta en 1788 et qui furent placées pour le service de Marie-Antoinette dans « le Grand Cabinet qui précède la chambre au rez-de-chaussée » du château des Tuileries en 1791  :



Cette paire de marquises a été vendue 417 000 euros chez Sotheby's au mois d'octobre 2015.

Voici la description du catalogue :

Importante paire de marquises à dossier plat ou causeuses en bergère en bois doré d’époque Louis XVI, vers 1784, attribuée à Georges Jacob, provenant du comte de Vaudreuil, richement sculptée d’une frise d’entrelacs, rosaces et de rais de cœur ; les pieds fuselés ornés au sommet d'un cordelette tressée et d'acanthe ; avec un numéro d’inventaire marqué au pochoir 22604 ; avec la marque au feu DE du Directoire Exécutif ; recouverte de velours coq de roche.
Haut. 97 cm ; larg. 92 cm
PROVENANCE
-Joseph-Hyacinthe de Paule de Rigaud, comte de Vaudreuil (1740-1817), vers 1784
-Achat du Garde-Meuble de la couronne en 1788
-Probablement utilisées par Thierry de Ville-d'Avray, pour l'ameublement de la chambre de son épouse, dans l'hôtel du Garde-Meuble, place Louis XV à Paris entre 1788 et 1791
-Placées pour le service de la reine Marie-Antoinette dans « le Grand Cabinet qui précède la chambre au rez-de-chaussée » du château des Tuileries en 1791  
-Placées au palais du Luxembourg pour l’ameublement du Directoire Exécutif, en 1795-1799

NOTE CATALOGUE
Du meuble « Vaudreuil » à celui de la reine Marie-Antoinette aux Tuileries
Ces sièges sont très proches du mobilier comprenant soixante-deux pièces réalisé par Georges Jacob en 1787 pour le Salon des Jeux du roi Louis XVI au château de Saint-Cloud. Le décor sculpté constitué d’une frise d’entrelacs enrichis au centre d’une fleur et d’une bordure de rais de cœur fut repris par Jacob sur plusieurs mobiliers destinés à d’autres commanditaires de l’entourage royal. Les principales variantes se trouvent dans l’ornementation des pieds, le motif de cordelette tressée sur le haut du pied permettant d'isoler un ensemble et de l'identifier au "mobilier Vaudreuil".

Le mobilier du salon de Marie-Antoinette aux Tuileries fut recouvert en 1791, du lampas aux cyclopes, que voici (tel que retissé par la maison Tassinari & Chatel) :

Duc d'Ostrogothie a écrit:Il n'est pas dans l'axe ? Quel axe ?

Le décor sculpté du ciel est décalé par rapport à l'axe des faces du lit.

Duc d'Ostrogothie a écrit:Jacob réalisa également, vers 1784, cette paire de marquises pour le comte de Vaudreuil, que la Couronne acheta en 1788

C'est amusant de lire que pratiquement tout ce que le comte de Vaudreuil commandait auprès de Jacob, fut acquis par la Couronne par après.
Avait-il des soucis financiers ?

L'assise de ces sièges convenait tout à fait à la largeur des encombrants paniers . Comment se disposaient-ils quand les dames s'asseyaient ? ... par dessus les accoudoirs ?