Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Comte d'Hézècques a écrit:C'est amusant de lire que pratiquement tout ce que le comte de Vaudreuil commandait auprès de Jacob, fut acquis par la Couronne par après.
Avait-il des soucis financiers ?
Il faut croire que le Grand Fauconnier ne sut pas domestiquer ses vautours de créanciers
Dernière édition par Gouverneur Morris le Lun 08 Jan 2018, 10:03, édité 1 fois
Gouverneur Morris- Messages : 11708
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Comte d'Hézècques a écrit:
C'est amusant de lire que pratiquement tout ce que le comte de Vaudreuil commandait auprès de Jacob, fut acquis par la Couronne par après.
Avait-il des soucis financiers ?
Que oui !
Une bonne partie de sa fortune venait des colonies, souviens-toi, donc ne venait plus .
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Gouverneur Morris a écrit:
Il faut croire que le Grand Fauconnier ne sut pas domestiquer ses vautours de créanciers
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
C'est la question que je me posais !
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Comtesse Diane- Messages : 7398
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Comte d'Hézècques a écrit:Duc d'Ostrogothie a écrit:Jacob réalisa également, vers 1784, cette paire de marquises pour le comte de Vaudreuil, que la Couronne acheta en 1788
C'est amusant de lire que pratiquement tout ce que le comte de Vaudreuil commandait auprès de Jacob, fut acquis par la Couronne par après.
Avait-il des soucis financiers ?
Vaudreuil était un collectionneur d'art boulimique. Il dépensait sans compter et fut contraint, au bout d'un certain temps, de faire des choix.
A partir des années 80, il réorienta sa collection sur les peintres français et se couvrit de dettes pour acheter des toiles de Poussin et Watteau, notamment (nombre de tableaux de sa collection sont aujourd'hui exposés au Louvre). Toujours est-il que pour financer ces acquisitions, il dut se défaire, en 1784, de sa collection de tableaux de maîtres hollandais et flamands du XVIIème siècle.
Je suppose que la seconde vente de mobilier, intervenue en 1787, devait également lui servir à financer de nouvelles acquisitions...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
C'était un peu déshabiller Pierre pour habiller Paul ...
Dernière édition par Mme de Sabran le Mer 10 Jan 2018, 13:03, édité 1 fois
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
C'est une pratique courante chez les grands collectionneurs, dont les choix d'acquisition évoluent.
Lucius- Messages : 11656
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Lucius a écrit:C'est une pratique courante chez les grands collectionneurs, dont les choix d'acquisition évoluent.
...ou qui viennent de recevoir la notification de leur redressement fiscal (Givenchy, Lagerfeld...)
Gouverneur Morris- Messages : 11708
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Je peux comprendre que la peinture flamande du XVIIème siècle ait lassé Vaudreuil.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Duc d'Ostrogothie a écrit:Je peux comprendre que la peinture flamande du XVIIème siècle ait lassé Vaudreuil.
Ah bon ?
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
C'est pas mal ça, c'est quoi ?
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Oui, c'est un peu choquant et surtout moche. La concordance des couleurs est étrange, personnages dans une nudité grotesque. Mais que se passe-t-il au juste dans ce tableau ?
Trianon- Messages : 3306
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
C'est le Massacre des Innocents de Rubens.
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Magnifique . L'expo au palais du Luxembourg était splendide. Il y a quelques Rubens dans le catalogue de la vente Vaudreuil de 1784 : http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/19630-catalogue-raisonne-d-une-tres-belle-collection-de-tableaux-des-ecoles-d-italie-de-flandre-et-de-hollande-vente-du-24-novembre-1784?offset=
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Pour en revenir à ce cher Georges Jacob, voici la paire de "têtes-à-têtes" qu'il réalisa pour le salon des quatre glaces du comte d'Artois au Palais du Temple (1777) :
Le salon des quatre glaces
Paire de têtes-à-têtes en bois sculpté et doré d'époque Louis XVI, livrée par Georges Jacob en 1777 pour le Comte d'Artois au palais du Temple
richement sculptés de frises de rais-de-coeur, perles et culots, et de feuilles d'acanthe, reposant sur des pieds à cannelures torses ; garnis à carreau, recouverts de soie verte ; marqués au fer PLS DES TUILES et PALAIS DES TUILERIES, à l'encre 10292/2, N°152 et au pochoir 29533 ; (reprises à la dorure)
Quantity: 2
Haut. 92 cm, larg. 111 cm, prof. 55 cm
PROVENANCE
- Comte d'Artois au Palais du Temple, salon des Quatre Glaces, 1777
- Dépôt des Menus-Plaisirs après 1792
- Palais du Luxembourg, 1796
- Château des Tuileries, appelé Palais des Tuileries à partir de 1804, jusqu'en 1808
- Château de Fontainebleau, appartement de Louis Bonaparte, roi de Hollande, puis du roi et de la reine d'Espagne, Charles IV et Marie-Louise, de 1808 à 1823
- Vente du Garde-Meuble royal sous la Restauration, 1825
CATALOGUE NOTE
L'histoire de cette paire de têtes-à-têtes a pu être retracée de leur création en 1777 jusqu'à leur vente par l'administration du Garde-Meuble sous la Restauration.
Le 6 août 1775 naissait à Versailles le premier enfant du comte d'Artois et de son épouse, née princesse de Savoie. L'enfant fut titré duc d'Angoulême par son oncle, le jeune roi Louis XVI. Un an plus tard, le prince de Conti, cousin du roi, décédait, laissant sans occupant le palais du Temple. Les biens de l'Ordre du Temple, après sa suppression en 1314, avaient été donnés à l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, dit aussi de Malte. L'enclos du Temple jouissait d'une quasi-extraterritorialité avec sa propre juridiction civile et criminelle. De nombreux artisans fuyant ainsi les poursuites de l'administration royale s'y étaient réfugiés. Au centre s'élevait la fameuse Tour du Temple. A l'angle de la rue de la Corderie s'élevait le palais du Grand Prieur, construit à partir de 1667 sur les dessins de Pierre Delisle Mansart. Remanié par Gilles Marie Oppenordt(1672-1742), le palais fut à nouveau modernisé par le comte d'Artois qui agissait comme tuteur de son fils titré Grand Prieur de l'Ordre de Malte en France en août 1776. Il y entreprit de lourds travaux de modernisation dans les petits appartements de l'aile droite, tandis que les grands appartements furent semble-t-il rafraîchis.
Le salon des Quatre Glaces, situé à droite du vestibule central, donnait sur le jardin. C'est dans ce salon que le jeune Mozart joua du clavecin en 1766, concert immortalisé par le peintre Ollivier. Il semble que les boiseries furent simplement repeintes. Georges Jacob fournit les bois d'un grand canapé, de huit fauteuils, de douze chaises, d'un écran, d'un paravent et des deux têtes-à-têtes de 40 pouces de large (110 cm) qu'il factura 80 livres. Rode sculpta tout l'ensemble, et notamment les deux causeuses, pour 184 livres : "détail d'une causeuse de trois pieds cinq pouces de largeur par devant, ayant quatre bas de pieds à huit cannelures torses chaque ayant six trèfles refendu sur l'assemblage dans des cases fermée de bande sur la pièce de côté et pièce ronde, cinq pieds huit pouces de culot, et cinq pieds huit pouces de feuille d'eau à cote creuse, une feuille refendue sur chaque console, une feuille également refendue sur chaque tête d'accotoir avec des enroulement de bandes de chaque coré de la tête d'accotoir, deux trèfles refendu au raccord de l'accotoir avec les pieds de derrière fait en tire point [sic], deux culots de feuilles refendues renversé sur les bouts des montants et trois pieds de culots sur cintre et sept pieds de feuilles d'eau à côte creuse, avoir fait tourner les bas de pieds et avoir poussé toutes les moulures à la main, pour prix d'une causeuse la somme de quatre-vingt-douze livres".
Les sièges furent alors dorés par Roumier pour 392 livres, puis couverts d'un damas blanc, vert et cerise, dessin à corbeilles, bouquets de fleurs et guirlandes.
C'est dans ce palais que la famille royale séjourna à compter du 12 août 1792, attendant que la Tour du Temple fusse aménagée en prison. Le mobilier du salon des Quatre Glaces fut réservé et envoyé au dépôt des Menus-Plaisirs, puis choisi par l'administration pour meubler l'appartement de l'un des Directeurs au palais du Luxembourg en 1796 sous le numéro 46. Les douze parties de rideaux de près de cinq mètres de haut y sont encore mentionnés. Du Luxembourg, ils furent certainement envoyés au château des Tuileries quand deux des trois consuls vinrent s'y installer après la disparition du Directoire.
La marque PALAIS DES TUILERIES les situent dans ce palais sous l'Empire, seule période où les Tuileries ne furent pas appelées château. En 1807, nous retrouvons les têtes-à-têtes dans le deuxième salon de l'appartement de Napoléon sous le numéro 116 : "Deux têtes-à-têtes, bois idem, doré à l'huile, pieds tournés et godronnés, le fond à plate forme et carreau de crin, couverts comme le canapé [étoffe de Lyon broché fond vert d'eau]". Ce tissu avait été livré par Pernon pour la chambre de Louis XVI au château de Compiègne.
Remisés au Garde-Meuble en mars 1808, les têtes-à-têtes furent envoyés au château de Fontainebleau le 11 mai de la même année et y demeurèrent jusqu'en 1823, date à laquelle ils apparaissent encore dans l'inventaire du Magasin des Meubles (AJ19 522). C'est seulement en 1825 qu'ils furent vendus sous le numéro 29533 : "Deux causeuses idem 13311". En effet, l'administration impériale ayant achevé de remeubler à la dernière mode tous les châteaux et palais de la Cour, le Garde-Meuble n'hésita pas, sous la Restauration, à céder au plus offrant le mobilier hérité de l'Ancien Régime et procéda à plusieurs ventes en 1821,1825, 1826,1827, etc. Dans ce bric-à-brac figuraient des chefs-d'œuvre de l'ancien mobilier royal : c'est ainsi que le célèbre secrétaire de David Roentgen fut aliéné, mais également le baromètre du Dauphin ou bien le grand canapé à confidents fait pour Mesdames au château de Bellevue (Fondation Calouxte Gulbenkian, Lisbonne).
Que devinrent les autres sièges du salon du Temple ? Le canapé à joues est conservé au château de Chantilly (Anne Forray Carlier, Le mobilier du château de Chantilly, éd. Faton, 2010, pp. 88 et 89). Ce canapé, avant d'être conservé à Chantilly, se trouvait dans le premier salon de l'hôtel du troisième consul et futur archichancelier de l'Empire, Cambacérès.
Un fauteuil était conservé en 1882 au Mobilier National. Recouvert de tapisserie de Beauvais d'après Casanova, il fut versé au Musée du Louvre par cette administration. Il est probable que des sièges de cette suite avec des compléments postérieurs fassent actuellement partie du mobilier du Palais de l'Elysée.
Le salon des quatre glaces
Paire de têtes-à-têtes en bois sculpté et doré d'époque Louis XVI, livrée par Georges Jacob en 1777 pour le Comte d'Artois au palais du Temple
richement sculptés de frises de rais-de-coeur, perles et culots, et de feuilles d'acanthe, reposant sur des pieds à cannelures torses ; garnis à carreau, recouverts de soie verte ; marqués au fer PLS DES TUILES et PALAIS DES TUILERIES, à l'encre 10292/2, N°152 et au pochoir 29533 ; (reprises à la dorure)
Quantity: 2
Haut. 92 cm, larg. 111 cm, prof. 55 cm
PROVENANCE
- Comte d'Artois au Palais du Temple, salon des Quatre Glaces, 1777
- Dépôt des Menus-Plaisirs après 1792
- Palais du Luxembourg, 1796
- Château des Tuileries, appelé Palais des Tuileries à partir de 1804, jusqu'en 1808
- Château de Fontainebleau, appartement de Louis Bonaparte, roi de Hollande, puis du roi et de la reine d'Espagne, Charles IV et Marie-Louise, de 1808 à 1823
- Vente du Garde-Meuble royal sous la Restauration, 1825
CATALOGUE NOTE
L'histoire de cette paire de têtes-à-têtes a pu être retracée de leur création en 1777 jusqu'à leur vente par l'administration du Garde-Meuble sous la Restauration.
Le 6 août 1775 naissait à Versailles le premier enfant du comte d'Artois et de son épouse, née princesse de Savoie. L'enfant fut titré duc d'Angoulême par son oncle, le jeune roi Louis XVI. Un an plus tard, le prince de Conti, cousin du roi, décédait, laissant sans occupant le palais du Temple. Les biens de l'Ordre du Temple, après sa suppression en 1314, avaient été donnés à l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, dit aussi de Malte. L'enclos du Temple jouissait d'une quasi-extraterritorialité avec sa propre juridiction civile et criminelle. De nombreux artisans fuyant ainsi les poursuites de l'administration royale s'y étaient réfugiés. Au centre s'élevait la fameuse Tour du Temple. A l'angle de la rue de la Corderie s'élevait le palais du Grand Prieur, construit à partir de 1667 sur les dessins de Pierre Delisle Mansart. Remanié par Gilles Marie Oppenordt(1672-1742), le palais fut à nouveau modernisé par le comte d'Artois qui agissait comme tuteur de son fils titré Grand Prieur de l'Ordre de Malte en France en août 1776. Il y entreprit de lourds travaux de modernisation dans les petits appartements de l'aile droite, tandis que les grands appartements furent semble-t-il rafraîchis.
Le salon des Quatre Glaces, situé à droite du vestibule central, donnait sur le jardin. C'est dans ce salon que le jeune Mozart joua du clavecin en 1766, concert immortalisé par le peintre Ollivier. Il semble que les boiseries furent simplement repeintes. Georges Jacob fournit les bois d'un grand canapé, de huit fauteuils, de douze chaises, d'un écran, d'un paravent et des deux têtes-à-têtes de 40 pouces de large (110 cm) qu'il factura 80 livres. Rode sculpta tout l'ensemble, et notamment les deux causeuses, pour 184 livres : "détail d'une causeuse de trois pieds cinq pouces de largeur par devant, ayant quatre bas de pieds à huit cannelures torses chaque ayant six trèfles refendu sur l'assemblage dans des cases fermée de bande sur la pièce de côté et pièce ronde, cinq pieds huit pouces de culot, et cinq pieds huit pouces de feuille d'eau à cote creuse, une feuille refendue sur chaque console, une feuille également refendue sur chaque tête d'accotoir avec des enroulement de bandes de chaque coré de la tête d'accotoir, deux trèfles refendu au raccord de l'accotoir avec les pieds de derrière fait en tire point [sic], deux culots de feuilles refendues renversé sur les bouts des montants et trois pieds de culots sur cintre et sept pieds de feuilles d'eau à côte creuse, avoir fait tourner les bas de pieds et avoir poussé toutes les moulures à la main, pour prix d'une causeuse la somme de quatre-vingt-douze livres".
Les sièges furent alors dorés par Roumier pour 392 livres, puis couverts d'un damas blanc, vert et cerise, dessin à corbeilles, bouquets de fleurs et guirlandes.
C'est dans ce palais que la famille royale séjourna à compter du 12 août 1792, attendant que la Tour du Temple fusse aménagée en prison. Le mobilier du salon des Quatre Glaces fut réservé et envoyé au dépôt des Menus-Plaisirs, puis choisi par l'administration pour meubler l'appartement de l'un des Directeurs au palais du Luxembourg en 1796 sous le numéro 46. Les douze parties de rideaux de près de cinq mètres de haut y sont encore mentionnés. Du Luxembourg, ils furent certainement envoyés au château des Tuileries quand deux des trois consuls vinrent s'y installer après la disparition du Directoire.
La marque PALAIS DES TUILERIES les situent dans ce palais sous l'Empire, seule période où les Tuileries ne furent pas appelées château. En 1807, nous retrouvons les têtes-à-têtes dans le deuxième salon de l'appartement de Napoléon sous le numéro 116 : "Deux têtes-à-têtes, bois idem, doré à l'huile, pieds tournés et godronnés, le fond à plate forme et carreau de crin, couverts comme le canapé [étoffe de Lyon broché fond vert d'eau]". Ce tissu avait été livré par Pernon pour la chambre de Louis XVI au château de Compiègne.
Remisés au Garde-Meuble en mars 1808, les têtes-à-têtes furent envoyés au château de Fontainebleau le 11 mai de la même année et y demeurèrent jusqu'en 1823, date à laquelle ils apparaissent encore dans l'inventaire du Magasin des Meubles (AJ19 522). C'est seulement en 1825 qu'ils furent vendus sous le numéro 29533 : "Deux causeuses idem 13311". En effet, l'administration impériale ayant achevé de remeubler à la dernière mode tous les châteaux et palais de la Cour, le Garde-Meuble n'hésita pas, sous la Restauration, à céder au plus offrant le mobilier hérité de l'Ancien Régime et procéda à plusieurs ventes en 1821,1825, 1826,1827, etc. Dans ce bric-à-brac figuraient des chefs-d'œuvre de l'ancien mobilier royal : c'est ainsi que le célèbre secrétaire de David Roentgen fut aliéné, mais également le baromètre du Dauphin ou bien le grand canapé à confidents fait pour Mesdames au château de Bellevue (Fondation Calouxte Gulbenkian, Lisbonne).
Que devinrent les autres sièges du salon du Temple ? Le canapé à joues est conservé au château de Chantilly (Anne Forray Carlier, Le mobilier du château de Chantilly, éd. Faton, 2010, pp. 88 et 89). Ce canapé, avant d'être conservé à Chantilly, se trouvait dans le premier salon de l'hôtel du troisième consul et futur archichancelier de l'Empire, Cambacérès.
Un fauteuil était conservé en 1882 au Mobilier National. Recouvert de tapisserie de Beauvais d'après Casanova, il fut versé au Musée du Louvre par cette administration. Il est probable que des sièges de cette suite avec des compléments postérieurs fassent actuellement partie du mobilier du Palais de l'Elysée.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Nous discutions de la possibilité d'une bergère à ressort mécanique, en voici une par Delanois :
http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-estimation_et_vente_d_une_bergere_louis_xv_signee_delanois-627-1.html
http://www.authenticite.fr/authenticite_fr_actu_view-estimation_et_vente_d_une_bergere_louis_xv_signee_delanois-627-1.html
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Duc d'Ostrogothie a écrit: l'administration impériale ayant achevé de remeubler à la dernière mode tous les châteaux et palais de la Cour, le Garde-Meuble n'hésita pas, sous la Restauration, à céder au plus offrant le mobilier hérité de l'Ancien Régime et procéda à plusieurs ventes en 1821,1825, 1826,1827, etc. Dans ce bric-à-brac figuraient des chefs-d'œuvre de l'ancien mobilier royal : c'est ainsi que le célèbre secrétaire de David Roentgen fut aliéné, mais également le baromètre du Dauphin ou bien le grand canapé à confidents fait pour Mesdames au château de Bellevue (Fondation Calouxte Gulbenkian, Lisbonne).
Cela ne devait pas coûter cher en 1825, ces meubles Ancien Régime considéré comme démodés
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Comte d'Hézècques- Messages : 4390
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 44
Localisation : Pays-Bas autrichiens
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Le salon des Quatre Glaces dans les collections du château de Versailles, c'est ici :
http://collections.chateauversailles.fr/#11fb22a0-041e-47ec-8fe0-882cb2a15807
http://collections.chateauversailles.fr/#11fb22a0-041e-47ec-8fe0-882cb2a15807
Gouverneur Morris- Messages : 11708
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Comte d'Hézècques a écrit: Cela ne devait pas coûter cher en 1825, ces meubles Ancien Régime considéré comme démodés
Oui d'autant qu'à cette époque-là, les acheteurs dans les ventes aux enchères étaient des marchands la plupart du temps.
Aujourd'hui, les acheteurs sont tout autant les particuliers que les marchands, cela fait beaucoup plus monter les prix.
Je n'ai toujours pas compris le système de la bergère "à ressort mécanique" (ou à "ceinture extensible" ?)...
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Elle est très lourde de forme .
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Voici un fauteuil de Georges Jacob, livré pour le service de Marie-Antoinette aux Tuileries :
Ce fauteuil fait partie d'un ensemble de trois, conservé par le Mobilier national et déposé au château de Versailles. Sa datation est postérieure à 1785, avec ses balustres faisant support d'accotoirs.
Ces fauteuils meublaient probablement l'appartement d'entresol de Marie-Antoinette au rez-de-chaussée des Tuileries.
Ils sont très proches de ceux livrés par Georges Jacob pour le comte de Provence à Versailles dont ils possèdent la même ceinture intérieure élégie. Dans le détail, ils témoignent cependant d'un raffinement supplémentaire. On remarque en effet que les dés à la ceinture d'où partent les montants des dossiers sont en réalité des demi-dés et que le jeu des moulures est lui aussi dissemblable, ainsi que le traitement des balustres (source : "Le château de Versailles raconte le Mobilier national, quatre siècles de création", sous la direction de Jean-Jacques Gautier et Bertrand Rondot).
Voici le fauteuil de Georges Jacob, livré pour le pavillon du comte de Provence à Versailles en 1786 :
Ce fauteuil appartient à tout un ensemble, déposé par le Mobilier national au château de Versailles.
Il fut livré pour le pavillon du domaine de Monsieur à Versailles, que l'on appelle aujourd'hui le "pavillon Balbi" (pavillon disparu mais sont jardin avec belvédère subsiste encore, jouxtant le potager du roi à Versailles).
Ce fauteuil fait partie d'un ensemble de trois, conservé par le Mobilier national et déposé au château de Versailles. Sa datation est postérieure à 1785, avec ses balustres faisant support d'accotoirs.
Ces fauteuils meublaient probablement l'appartement d'entresol de Marie-Antoinette au rez-de-chaussée des Tuileries.
Ils sont très proches de ceux livrés par Georges Jacob pour le comte de Provence à Versailles dont ils possèdent la même ceinture intérieure élégie. Dans le détail, ils témoignent cependant d'un raffinement supplémentaire. On remarque en effet que les dés à la ceinture d'où partent les montants des dossiers sont en réalité des demi-dés et que le jeu des moulures est lui aussi dissemblable, ainsi que le traitement des balustres (source : "Le château de Versailles raconte le Mobilier national, quatre siècles de création", sous la direction de Jean-Jacques Gautier et Bertrand Rondot).
Voici le fauteuil de Georges Jacob, livré pour le pavillon du comte de Provence à Versailles en 1786 :
Ce fauteuil appartient à tout un ensemble, déposé par le Mobilier national au château de Versailles.
Il fut livré pour le pavillon du domaine de Monsieur à Versailles, que l'on appelle aujourd'hui le "pavillon Balbi" (pavillon disparu mais sont jardin avec belvédère subsiste encore, jouxtant le potager du roi à Versailles).
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3205
Date d'inscription : 04/11/2017
Livraison privée de JACOB pour madame VICTOIRE
Bonjour,
Une paire de fauteuil similaire mais avec des demi-dès arrière striés est passée en vente chez Sotheby's le 14 septembre avec pour provenance le duc de Grammont. A noter qu'il existe aussi des chaises sur le même modèle que celles du Duc de Grammont.
Sinon auriez vous connaissance de livraisons de JACOB pour SEGAUX, valet de chambre tapissier de Madame VICTOIRE à Versailles (plutôt autour de 1785);. La livraison directe au valet de chambre tapissier sans passer par le garde meuble de la couronne signifie plus une commande privée comme c'est devenu le cas notamment pour Bellevue via SOMMERSON valet de chambre tapissier de Mesdames à Bellevue.
Une paire de fauteuil similaire mais avec des demi-dès arrière striés est passée en vente chez Sotheby's le 14 septembre avec pour provenance le duc de Grammont. A noter qu'il existe aussi des chaises sur le même modèle que celles du Duc de Grammont.
Sinon auriez vous connaissance de livraisons de JACOB pour SEGAUX, valet de chambre tapissier de Madame VICTOIRE à Versailles (plutôt autour de 1785);. La livraison directe au valet de chambre tapissier sans passer par le garde meuble de la couronne signifie plus une commande privée comme c'est devenu le cas notamment pour Bellevue via SOMMERSON valet de chambre tapissier de Mesdames à Bellevue.
capin- Messages : 64
Date d'inscription : 28/01/2018
Re: Georges Jacob (1739-1814), menuisier en sièges
Bonjour, Capin . Bienvenue parmi nous !
Vous trouverez quelques interlocuteurs émérites dans notre Forum, vous verrez . Les sièges, et notamment ceux de Jacob, sont leur spécialité. Mais c'est le week-end, tout le monde est en goguette , n'est-ce pas !
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Mme de Sabran- Messages : 55310
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