La princesse Clotilde de France, dite Madame Clotilde, "Gros Madame"

la véritable identité est MARIE ADELAIDE XAVIERE DE FRANCE, dite MADAME CLOTHILDE - je pense que l'on peut comprendre l'attribution du buste à MADAME ADELAIDE, fille de LOUIS XV, mais à cette époque BOIZOT n'a pas fait de buste pour MESDAMES TANTES, elles étaient trop vieilles.

MARIE ANTOINETTE

C'est exact ce buste ne représente pas la comtesse de Provence, c'est bien Madame Clotilde, princesse de Piémont, puis reine de Sardaigne (1759-1802), et attribué à Boizot. 

Il a dû être réalisé en plusieurs exemplaires, car ce buste est référencé dans les collections du château de Versailles. J'ignore par contre, sa localisation exacte au niveau de la pièce, à moins qu'il ne soit dans une réserve du musée.

Un buste similaire se trouverait donc dans une propriété, au Canada ? Votre photo, Marie-Antoinette, représente le même, mais sans doute en plâtre et de bien plus grande dimension, et son entretien laisse franchement à désirer à l'air libre ainsi, les mousses et l'érosion ont fait leur chemin... 

Mais vous me parlez d'un autre buste encore, celui de la dernière vente dont nous parlions,  celui de Sèvres. Ce dernier, je le suppose est sans doute le jumeau qui se trouve à Versailles.
C'est curieux, nous avons donc celui de Versailles, celui qui a été présenté à Paris, cet autre, plus modeste, dans un jardin (est-ce au Canada ?). 

La confusion entre Marie-Josephine de Savoie et Clotilde de France vient je pense de la similitude entre les deux bustes de ces deux princesses. Leurs traits ont été siceles par Boizot dont on reconnait bien "la patte", mais les traits sont différents. Celui de Madame présente des traits plus abrubpts, alors que celui de Clotilde dévoile ceux d'une jeune fille, ses traits ont encore le charme de l'enfance, malgré son embonpoint. 

Après réflexion, plusieurs idées me sont venues en tête, mon tempérament curieux a lancé des pistes.... 
Le buste de Madame Clotilde apparaît dans l'ouvrage de Olivier Blanc dans "Portraits de Femmes" page 206, mais Mr Blanc l'attribue à la comtesse de Provence !! 
Je pense malgré tout qu'il y a une  erreur d'identification. 
Et de plus, dans l'ancien forum, nous avons débattu sur les bustes de Madame ; j'ai conservé sur papier cette discussion, mais je ne pense pas que la "polémique" d'identification entre les deux belles-soeurs a été traitée, je vérifierai, le temps me manque aujourd'hui.

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ce portrait italien de Madame CLOTHILDE est très intéressant car fort rare - elle avait adhéré à un ordre religieux et elle a été enterrée dans ce costume.

merci pour ce document à conserver dans le dossier qui la concerne.

MARIE ANTOINETTE

tombeau de Madame CLOTHILDE avec son mari ils observaient la règle de SAINT DOMINIQUE - elle a été nommé VENERABLE par JEAN PAUL II le 4 FEVRIER 1982
elle est plus célèbre en ITALIE qu'en FRANCE , la prochaine de la famille devrait être MADAME ELISABETH.

MARIE ANTOINETTE

Madame Clotilde est quasi inconnue en France. Même les historiens les plus chevronnés renoncent à parler de cette princesse dans les détails faute de connaissances approfondies, c'est regrettable.

Dominique Poulin a écrit:Madame Clotilde est quasi inconnue en France. Même les historiens les plus chevronnés renoncent à parler de cette princesse dans les détails faute de connaissances approfondies, c'est regrettable.

Oui d'ailleurs, il n'existe aucun livre qui lui soit consacré. Peut être on en parle sur les biographies de Louis XVI ou Madame Elisabeth...

Cette gravure me donne l'occasion de présenter une sculpture en buste de Madame Clotilde que nous n'avions pas encore présentée dans ce sujet...


Marie-Antoinette, Clotilde de France, Elisabeth de France
Estampe de Ange-Arthur-Sylvain Collier
Photo : Château de Versailles

Ces dessins illustrent les bustes commandés par le roi Louis-Philippe en 1843 pour les galeries historiques du château de Versailles.
Ils furent envoyés à Versailles le 12 décembre 1843, et placés alors dans le vestibule de l'escalier de Provence.

Les voici !  
Et nous reconnaissons, bien sûr...


Marie-Antoinette, reine de France
Henri-François Jacquet (d'après Félix Lecomte), 1843
Commandé par Louis-Philippe en 1843 pour les Galeries historiques de Versailles.
Plâtre moulé par Jacquet d'après le buste original en marbre exécuté en 1783 par Felix Lecomte.
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux



Elisabeth-Philippe-Marie-Hélène de France, dite Madame Elisabeth
Alexandre-Augustin Dumont, 1843
Buste en plâtre rétrospectif commandé à Augustin Dumont, le 24 juillet 1843, par Louis-Philippe
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot

Et enfin donc, tout le portrait de son frère et, dirais-je, aussi vilaine que lui...



Clotilde de France, reine de Piémont-Sardaigne
Jean-Jacques Feuchères, 1843
Plâtre
Photo : RMN-GP (Château de Versailles) / Gérard Blot / Franck Raux

c'est un buste arrangé de la Reine -j'avoue que j'aurais plaisir à le trouver et lui faire rejoindre la collection en compagnie de Madame ELISABETH

MARIE ANTOINETTE

je viens d'apprendre une nouvelle sensationnelle

dans la chapelle ou se trouve le corps de MADAME CLOTHILDE il y aurait aussi le coeur de la Comtesse d'ARTOIS déposé là à la demande du DUC D'ANGOULEME !!!!!

MARIE ANTOINETTE

Bonjour Marie Antoinette - Le dépôt du coeur de la princesse est un souhait non pas du fils mais de la princesse Marie-Thérèse de Savoie elle même. L'exécution fut retardée simplement. Bonne journée.

Nous en parlons (avec des illustrations), dans le sujet dédié à la comtesse d'Artois :

Ici : Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois

22 juin 1785, journal de Marie-Caroline de Naples sur Clotilde, journal d'Italie :

" Je fus beaucoup avec la princesse de Piémont qui est extrêmement aimable et douce"

Le journal d'une reine, Mélanie Tavernier.

C'est un portrait que nous avions présenté dans le sujet dédié aux expositions à Versailles (2020) et à Nice (2021) : Cent portraits pour un siècle, de la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI et désormais mis en vente aux enchères :


Joseph DUCREUX Nancy, 1735 - Paris, 1802
Portrait de Marie-Adélaïde Clotilde Xavière de France, dite Madame Clotilde (1759 -1802), jouant de la guitare
Huile sur toile, de forme ovale
Hauteur : 70,50 Largeur : 57 cm

Provenance : Collection de la princesse Christina de Hollande, Eikenhorst, Wassenaar ; Sa vente, Amsterdam, Sotheby's, 19 novembre 1995, n° 69 (comme suiveur d'Alexandre Roslin); Collection particulière, Paris
Expositions : 'Cent portraits pour un siècle. De la cour à la ville sous les règnes de Louis XV et Louis XVI', Versailles, musée Lambinet, 6 novembre 2019 - 1er mars 2020 et Nice, palais Lascaris, 19 mai - 22 novembre 2021, catalogue par X. Salmon, p. 48-49, n° 18
Bibliographie : Xavier Salmon, 'Pastels du musée du Louvre. XVIIe-XVIIIe siècles', Paris, 2018, p. 116-117, fig. 17



Commentaire de la maison de vente :

En 1775, alors que Madame Clotilde, sœur de Louis XVI, se préparait à quitter Versailles pour épouser le prince de Piémont Charles Emmanuel de Savoie, la commande de trois portraits originaux à l'huile de la princesse et de sept copies est passée à Joseph Ducreux, qui avait déjà exécuté son effigie au pastel en 1768.

Parmi les compositions de 1775, l'une figurait Madame Clotilde jouant de la guitare et fut reproduite en plusieurs exemplaires, dont celui que nous présentons qui appartint à la princesse Christina de Hollande.
Une miniature conservée dans une collection privée témoigne du succès et de la diffusion de cette effigie dont il existe également des versions au cadrage plus resserré, sans la guitare.



* Source et infos complémentaires : Artcurial Paris - Vente Cent portraits pour un siècle (15 février 2022)



J'ignore pourquoi l'expert n'évoque pas la version réalisée par François-Hubert Drouais, pourtant réalisée la même année, et aujourd'hui conservée à Versailles.    

Marie-Clotilde-Xavière de France, dite Madame Clotilde
François-Hubert Drouais
Huile sur toile, 1775 (Salon de 1775, n°44)
Image : RMN-GP (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet

Catalogue Artcurial a écrit:

Parmi les compositions de 1775, l'une figurait Madame Clotilde jouant de la guitare et fut reproduite en plusieurs exemplaires, dont celui que nous présentons qui appartint à la princesse Christina de Hollande.

Une miniature conservée dans une collection privée témoigne du succès et de la diffusion de cette effigie dont il existe également des versions au cadrage plus resserré, sans la guitare.

Je n'ai pas tant retrouvé sur le net de versions de Ducreux, d'après le "succès et la diffusion de cette effigie ", si ce n'est cette composition, vendue aux enchères en 2020 comme :

Portrait of Marie Clotilde of France, Queen Consort of Sardinia, with a Baroque Guitar
Circle of François-Hubert Drouais
Oil on canvas, c. 1775
20" x 30"
Marie Clotilde of France (1759-1802) Queen consort of Sardinia. Sister to Louis XVI of France
Image : Simpson Galleries, LLC, Huston TX


Images : Simpson Galleries, LLC, Huston TX

Et donc, déjà présentée dans ce sujet, cette miniature :


Madame Clotilde avec une guitare
Image : Wikipedia


Quant aux versions " au cadrage plus resserré, sans la guitare ", sans doute faut-il imaginer le ou les portraits, comme ce pastel, qui sont à l'origine de ces gravures plus connues de la princesse...

Portrait of Marie Clotilde of France (1759-1802)
Attributed to Joseph Ducreux
pastel, 18th cent-tury
Image : Commons Wikimedia / pastellists.com


Marie-Adélaïde-Clotilde-Xavière de France, Princesse du Piémont
Louis-Jacques Cathelin (graveur), d'après Joseph Ducreux (peintre du modèle)
Estampe, 18e siècle
Image : Bibliothèque nationale de France


Image : British Museum


Je vous passe cette vilaine version, d'après Ducreux donc...

Spoiler:

Le portrait de Madame Clotilde en buste (sans la guitare), par Ducreux, ou ses gravures, signalaient message précédent, semblent avoir inspiré les peintres italiens.
Pas les meilleurs...


Marie-Clotilde de France
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Castello reale di Racconigi - Catalogo generale dei beni culturali


Marie-Clotilde de France
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Castello reale di Racconigi - Catalogo generale dei beni culturali


Marie-Clotilde de France
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle
Image : Castello reale di Racconigi - Catalogo generale dei beni culturali

La première et la deuxième toile auraient besoin d'un décrassage et d'un rafraîchissement de printemps, surtout la première. 
J'aime bien la deuxieme toile, mais elle semble flattée dans les traits de la princesse de Piemont. 
La troisième est bien conservée, mais le peintre n'est pas de première main et la princesse n'est pas belle. 
Enfin, de toute façon, Madame Clotilde n'a jamais été louée pour sa beauté, mais pour ses qualités de cœur, sa bienfaisance et sa piété. 
En ce qui concerne la qualité picturale, j'avoue moi aussi que le résultat global est décevant, voire médiocre. Mais pourquoi choisissaient ils des peintres aussi mauvais, à moins que ces derniers se soient inspirés de Ducreux, sans que la princesse pose directement pour eux.

Quelle idée aussi que cet énorme noeu-noeud bleu sur la poitrine qui souligne encore son opulence !

C'est pour rappeler le ruban du chapeau  
mais effectivement ce n'est pas heureux

Il s'agit d'un nœud de ruban, une garniture traditionnelle de la robe à la française. Il est proportionné à sa silhouette. Plus petit elle en paraîtrait encore plus grosse.

Il est voyant, il tranche de façon presque agressive comme si Clotilde allait nous étouffer entre ses deux seins ( à la manière fellinienne... )
Peut-être que pas de noeud du tout, ou quelque chose de plus neutre, de plus discret ...

Je pense que la qualité du tableau y est pour beaucoup

Il ne faut pas regarder avec nos yeux d'aujourd'hui. À l'époque, plus encore que traditionnel, ce nœud de ruban était conventionnel. Il reflète des codes vestimentaires préétablis ne laissant guère de place à la fantaisie .

This is Versailles Madame    

Sauf mon respect pour Mme Clotilde, l'autre choix eut été une échelle de rubans, encore plus disgracieuse pour son vaste poitrail. Bien que possible, rien du tout n'aurait qu'empiré les choses en mettant le focus sur son estomac.


Échelle de ruban.

Marie-Jeanne a écrit:

Il ne faut pas regarder avec nos yeux d'aujourd'hui. À l'époque, plus encore que traditionnel, ce nœud de ruban était conventionnel. Il reflète des codes vestimentaires préétablis ne laissant guère de place à la fantaisie .
This is Versailles Madame    

J'ai trouvé encore pire que les portraits précédents : tout est dans le noeud, en effet !

Marie-Adélaïde-Clotilde de Bourbon
Anonyme
Huile sur toile, 18e siècle
Vicoforte (CN)
Image : Catalogo generale dei beni culturali

Jésus, Marie, Joseph !!!

un vrai bavoir !