Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Autres contemporains : les hommes du XVIIIe siècle
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Adrienne de Noailles, Mademoiselle d'Ayen (1759-1807), épouse de Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette
La Fayette a écrit:Adrienne m'aime certes énormément mais ce n'est pas vraiment réciproque de mon côté. Je suis très attaché à elle car elle est la seule à m'avoir toujours été fidèle.. j'apprécie également sa compagnie et j'éprouve de l'affection envers elle mais je pense que l'on ne peut pas dire que cela est de l'amour.
Quelques messages en amont de ce sujet, nous citions un extrait d'une lettre que Lafayette écrira à l'un de ses amis, après la mort de son épouse :
Pendant les trente-quatre années d'une union où sa tendresse, sa bonté, l'élévation, la délicatesse, la générosité de son âme charmaient, embellissaient, honoraient ma vie, je me sentais si habitué à tout ce qu'elle était pour moi que je ne la distinguais pas de ma propre existence.
Elle avait quatorze ans et moi seize, lorsque son coeur s'amalgama à tout ce qui pouvait m'intéresser.
Je croyais bien l'aimer, avoir besoin d'elle, mais ce n'est qu'en la perdant que j'ai pu démêler ce qui reste de moi pour la suite d'une vie qui m'avait paru livrée à tant de distractions et pour laquelle, néanmoins, il n'y a plus ni bonheur, ni bien-être possible.
Portrait of Adrienne de Noailles, Mademoiselle d'Ayen (1759-1807), wife of Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette
Anonyme, 18th-century
Image : Commons Wikimedia
Dernière édition par La nuit, la neige le Mar 28 Déc 2021, 15:38, édité 1 fois
La nuit, la neige- Messages : 18133
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Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Il y a pourtant bien là beaucoup d'attachement . Mais, je suis d'accord avec vous, Marquis, l'estime, la tendresse et l'attachement sont encore autre chose que l'amour, même si l'amour les contient tous.
Il manque la fougue et le désir, un zeste de folie.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Dans cette lettre, c'est justement la tendresse exacerbée et l'attachement que j'éprouve envers elle qui ressortent.
Je sais que lorsqu'elle ne sera plus là, ma vie sera bien vide.
Je sais que lorsqu'elle ne sera plus là, ma vie sera bien vide.
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" Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom ! "
" Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu. "
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Manon Roland- Messages : 108
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Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Adrienne s'était toujours montrée une épouse aimante et exemplaire. Elle subit les affres de la Révolution dans sa chair en voyant périr sur l'échafaud ses soeur, mère et grand-mère, elle-même incarcérée pendant trois longues années au bout desquelles, relâchée par miracle, elle vous rejoint en Autriche avec vos deux filles pour partager votre sort en prison, dans la forteresse d'Olomouc, où sa santé se détériore gravement. Elle y reste jusqu'à votre libération .
Quand la maladie l'emporte vous réalisez la perte que vous faites et tout ce qu'elle était pour vous.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
C'est exactement cela.
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Manon Roland- Messages : 108
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Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Par ailleurs.. cela m'intéresse d'avoir votre avis à tous.. ;
Me pensez-vous républicain ou royaliste ?
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Manon Roland- Messages : 108
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Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Cela dépend sans doute des différentes époques de votre vie, non ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Mmh personnellement je me considère comme royaliste.. car j'ai toujours cherché à remettre un Roy sur le trône même au moment où j'aurais pu devenir président de la République..
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Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Vous n'avez jamais vraiment donné l'impression de savoir ce que vous vouliez, ni pendant la Révolution, ni après .
Pour moi, vous êtes une énigme ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
J'ai affirmé mon soutien au Roy mais très discrètement on va dire car je savais que c'était dangereux.
Je n'ai jamais voulu prendre trop de risques...
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Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Par ailleurs, êtes-vous sûrs que je ne suis jamais réellement allé sur le champ de bataille ? ^^
Je me souviens que j'ai une argumentation à développer ici sur ma relation avec Marie-Antoinette il me semble.. j'ai d'ors-et-déjà rassemblé des éléments intéressants.
Je me souviens que j'ai une argumentation à développer ici sur ma relation avec Marie-Antoinette il me semble.. j'ai d'ors-et-déjà rassemblé des éléments intéressants.
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Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Concernant la question de votre « républicanisme », Général, j’ai l’impression que vous êtes revenu républicain d’Amérique, comme d’ailleurs beaucoup de jeunes gens de votre génération.
Mais j’ai l’impression aussi que votre part « royaliste » s’est déplacée alors vers le personnage tutélaire qu’a pu être pour vous Washington, dont vous êtes devenu presque un fils spirituel
Ce qui n’a pas marché avec Louis XVI, vous l’avez réalisé avec Washington. Vous avez donc été un précurseur : les français, après vous , n’ont cessé de se chercher des rois républicains...
Mais j’ai l’impression aussi que votre part « royaliste » s’est déplacée alors vers le personnage tutélaire qu’a pu être pour vous Washington, dont vous êtes devenu presque un fils spirituel
Ce qui n’a pas marché avec Louis XVI, vous l’avez réalisé avec Washington. Vous avez donc été un précurseur : les français, après vous , n’ont cessé de se chercher des rois républicains...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Vous avez peut-être raison, mon cher. Néanmoins vous pouvez remarquer que j'ai toujours conservé un attachement profond envers la monarchie et que j'étais persuadé que Louis XVI pouvait être le roi dont avait besoin la France.
Je vous avoue par contre que la reine, à qui j'ai été profondément attaché quand j'étais jeune, commençait à me déranger un peu. Je pensais qu'elle était une sorte de poison pour la France car il était difficilement pensable d'organiser une campagne de réhabilitation à son égard étant donné qu'elle concentrait sur elle toute la haine des révolutionnaires. Je préférais la voir s'éloigner plutôt que d'avoir à porter la croix du genre humain si vous voulez ce que je veux dire...
Je savais que pour sauver la monarchie constitutionnelle il allait falloir faire des sacrifices.
Je vous avoue par contre que la reine, à qui j'ai été profondément attaché quand j'étais jeune, commençait à me déranger un peu. Je pensais qu'elle était une sorte de poison pour la France car il était difficilement pensable d'organiser une campagne de réhabilitation à son égard étant donné qu'elle concentrait sur elle toute la haine des révolutionnaires. Je préférais la voir s'éloigner plutôt que d'avoir à porter la croix du genre humain si vous voulez ce que je veux dire...
Je savais que pour sauver la monarchie constitutionnelle il allait falloir faire des sacrifices.
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Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Donc vous admettez que vous vouliez faire convaincre la reine d'adultère, pousser le couple royal au divorce, renvoyer Marie-Antoinette en Autriche ou, pire, la faire incarcérer à la Salpétrière ?!
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Cette idée m'a traversé la tête en effet (c'est d'ailleurs pour cela que je l'autorisais à voir Fersen si fréquemment) mais elle ne venait pas que de moi et elle aurait été utilisée en dernier recours si vraiment les choses tournaient mal pour le Roy et qu'il fallait donné satisfaction au peuple en se débarrassant de ce qu'ils imaginaient être la cause des maux de toute la France. Parler de "l'Autrichienne" en public c'était réellement compliqué et je crois que les convaincre qu'elle n'était pas la personne qu'ils pensaient qu'elle était aurait pu s'avérer bien plus complexe que cela ne peut y paraître.
J'aurais cependant renvoyé la reine en Autriche. Jamais je n'aurais pu songé à lui faire du mal ni à l'enfermer dans un cachot. Elle n'était pas coupable après tout.
J'aurais cependant renvoyé la reine en Autriche. Jamais je n'aurais pu songé à lui faire du mal ni à l'enfermer dans un cachot. Elle n'était pas coupable après tout.
Dernière édition par La Fayette le Dim 12 Mai 2019, 21:47, édité 1 fois
Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
La Fayette a écrit:
Parler de "'Autrichienne" en public c'était réellement compliqué et je crois que les convaincre qu'elle n'était pas la personne qu'ils pensaient qu'elle était aurait pu s'avérer bien plus complexe que cela ne peut y paraître.
Plaît-il ?
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Auriez-vous sacrifié, Général, le Roi et la Reine au profit de votre ambition personnelle ?
Si vous l’admettiez, nous ne vous en voudrions pas , parce qu’à vrai dire, nous nous en doutions un peu, et que c’est somme toute très humain...
Si vous l’admettiez, nous ne vous en voudrions pas , parce qu’à vrai dire, nous nous en doutions un peu, et que c’est somme toute très humain...
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Excusez-moi chère dame. Il était tard et j'étais très fatigué. Je vais reprendre cette phrase qui ne voulait rien dire. Je suis nerveux et j'écris vite.
Je voulais donc dire qu'il n'aurait pas été aisé de convaincre le peuple que Marie-Antoinette n'était pas la personne qu'il pensait qu'elle était. Après des années à être détestée cela aurait été très compliqué de la réhabiliter. C'est pourquoi l'écarter était une solution de facilité pour la survie du Roy et de la monarchie.
J'aurais sacrifié la Reine mais pas le Roy. Je n'avais aucune affection particulière pour Louis XVI mais il était tout de même mon Roy et le trahir aurait été trahir la patrie. Qui plus est, c'était un homme bon, avec un grand esprit, qui aurait pu selon moi être un monarque exemplaire. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai essayé jusqu'au bout de le sauver, et que j'ai toujours cherché à rétablir un Roy sur le trône. Je n'ai de plus jamais voulu exercer le pouvoir en tant que dictateur (pour preuve la révolution de 1830 où j'ai refusé d'être président de la République -poste qui ne m'enchantait pas du tout d'ailleurs car je n'y trouvais aucun prestige-).
Je voulais la gloire certes mais je me suis toujours placé en défenseur du peuple, et malgré mon ambition, jamais je n'aurais pu songer à évincer une personne qui régnait légitimement. Je n'ai d'ailleurs jamais contesté l'autorité de Louis XVI. J'ai simplement demandé des réformes et une monarchie constitutionnelle.
Je voulais donc dire qu'il n'aurait pas été aisé de convaincre le peuple que Marie-Antoinette n'était pas la personne qu'il pensait qu'elle était. Après des années à être détestée cela aurait été très compliqué de la réhabiliter. C'est pourquoi l'écarter était une solution de facilité pour la survie du Roy et de la monarchie.
J'aurais sacrifié la Reine mais pas le Roy. Je n'avais aucune affection particulière pour Louis XVI mais il était tout de même mon Roy et le trahir aurait été trahir la patrie. Qui plus est, c'était un homme bon, avec un grand esprit, qui aurait pu selon moi être un monarque exemplaire. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai essayé jusqu'au bout de le sauver, et que j'ai toujours cherché à rétablir un Roy sur le trône. Je n'ai de plus jamais voulu exercer le pouvoir en tant que dictateur (pour preuve la révolution de 1830 où j'ai refusé d'être président de la République -poste qui ne m'enchantait pas du tout d'ailleurs car je n'y trouvais aucun prestige-).
Je voulais la gloire certes mais je me suis toujours placé en défenseur du peuple, et malgré mon ambition, jamais je n'aurais pu songer à évincer une personne qui régnait légitimement. Je n'ai d'ailleurs jamais contesté l'autorité de Louis XVI. J'ai simplement demandé des réformes et une monarchie constitutionnelle.
Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Quelle adorable figurine.
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Manon Roland- Messages : 108
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Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Vous me pardonnerez je l'espère, cher marquis, d'être sévère avec vous.
Pour ma part, je vous vois avec peu d'indulgence… Un peu trop imbu de vous-même et de vos exploits outre-Atlantique, fringuant, aimant les applaudissements, je pense que toute votre gloriole américaine vous a un peu tourné la tête, ce qui reste compréhensible, il faut bien que jeunesse se passe. Emporté par les évènements et l'atmosphère générale, vous avez décidé vous aussi de "révolutionner" (mais sans trop casser quand-même), vous dressant ici et là contre toutes les injustices, pour les noirs, les juifs, les franc-maçons, les savants, les protestants, les pauvres curés face aux grands prélats riches à millions, les nobles que n'aimait pas la reine, ce pauvre roi dépassé et mal conseillé… Bref, contre tout et pour tout le monde, au point de finir par ne brasser que du vent. Bien sûr, au passage, il ne vous aurait pas déplu de vous tailler une jolie place, de devenir, pourquoi pas, le Washington français.
Malheureusement, comme beaucoup de révolutionnaires de salon, vous avez été vite dépassé par de vrais révolutionnaires et n'avez pas compris que le temps des plumages et ramages était terminé et qu'une révolution ne se fait pas dans la dentelle. Vous avez tenté de surnager un moment mais avez été vite dépassé, débordé de tous les côtés et avez finalement pris le meilleur parti, celui de faire vos malles.
Pour moi, vous êtes plus un inconséquent qu'autre chose, un révolutionnaire en dentelles qui a joué avec le feu sans prendre conscience des forces que vous alliez déchaîner. " Malheur à ceux qui remuent le fond d'une nation ! " prévenait Rivarol. Vous avez eu tort de l'oublier je pense.
Pour ma part, je vous vois avec peu d'indulgence… Un peu trop imbu de vous-même et de vos exploits outre-Atlantique, fringuant, aimant les applaudissements, je pense que toute votre gloriole américaine vous a un peu tourné la tête, ce qui reste compréhensible, il faut bien que jeunesse se passe. Emporté par les évènements et l'atmosphère générale, vous avez décidé vous aussi de "révolutionner" (mais sans trop casser quand-même), vous dressant ici et là contre toutes les injustices, pour les noirs, les juifs, les franc-maçons, les savants, les protestants, les pauvres curés face aux grands prélats riches à millions, les nobles que n'aimait pas la reine, ce pauvre roi dépassé et mal conseillé… Bref, contre tout et pour tout le monde, au point de finir par ne brasser que du vent. Bien sûr, au passage, il ne vous aurait pas déplu de vous tailler une jolie place, de devenir, pourquoi pas, le Washington français.
Malheureusement, comme beaucoup de révolutionnaires de salon, vous avez été vite dépassé par de vrais révolutionnaires et n'avez pas compris que le temps des plumages et ramages était terminé et qu'une révolution ne se fait pas dans la dentelle. Vous avez tenté de surnager un moment mais avez été vite dépassé, débordé de tous les côtés et avez finalement pris le meilleur parti, celui de faire vos malles.
Pour moi, vous êtes plus un inconséquent qu'autre chose, un révolutionnaire en dentelles qui a joué avec le feu sans prendre conscience des forces que vous alliez déchaîner. " Malheur à ceux qui remuent le fond d'une nation ! " prévenait Rivarol. Vous avez eu tort de l'oublier je pense.
Calonne- Messages : 1124
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Ne vous en faites pas Monsieur Calonne, je préfère les gens honnêtes à ceux qui vont me jeter des pétales de roses par devant et me planter un couteau dans le dos par la suite (je pense notamment à Danton).
Je ne peux vous contredire en ce qui concerne mon amour de la gloire. J'ai toujours été orgueilleux et j'ai toujours eu besoin que l'on se montre reconnaissant envers moi. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai choisi de partir pour l'Amérique, en plus de mon engagement sincère en faveur de la Liberté.
Je ne voulais effectivement pas casser le système car j'avais peur que cela mène au désordre (j'étais tout de même attaché à mes privilèges de nobles aussi on ne va pas se le cacher, d'où mon attachement profond à la propriété privée). Pour moi, une Révolution ne pouvait exister que par l'ordre et le maintien de la monarchie.
Qu'appelez-vous révolutionnaires de salon et révolutionnaire en dentelles très cher ? Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre propos.
J'ai été assez naïf en effet, je le reconnais.
Je ne peux vous contredire en ce qui concerne mon amour de la gloire. J'ai toujours été orgueilleux et j'ai toujours eu besoin que l'on se montre reconnaissant envers moi. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles j'ai choisi de partir pour l'Amérique, en plus de mon engagement sincère en faveur de la Liberté.
Je ne voulais effectivement pas casser le système car j'avais peur que cela mène au désordre (j'étais tout de même attaché à mes privilèges de nobles aussi on ne va pas se le cacher, d'où mon attachement profond à la propriété privée). Pour moi, une Révolution ne pouvait exister que par l'ordre et le maintien de la monarchie.
Qu'appelez-vous révolutionnaires de salon et révolutionnaire en dentelles très cher ? Je ne suis pas sûr de bien comprendre votre propos.
J'ai été assez naïf en effet, je le reconnais.
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Manon Roland- Messages : 108
Date d'inscription : 07/04/2019
Age : 25
Localisation : Royaume de France
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Voici deux citations tirées des mémoires du comte de Ségur qui résument la mentalité de la jeunesse nobiliaire prérévolutionnaire. Elle pourrait bien s'appliquer à vous cher La Fayette :
"Voltaire entrainait nos esprits, Rousseau touchait nos cœurs, nous sentions un plaisir secret à les voir attaquer un vieil échafaudage qui nous semblait gothique et ridicule. Ainsi quoique que fussent nos rangs, nos privilèges, les débris de notre ancienne puissance que l’on minait sous nos pas, cette petite guerre nous plaisait : nous n’en éprouvions pas les atteintes, nous n’en avions que le spectacle. Ce n’était que des combats de plumes et de paroles, qui ne nous paraissaient pouvoir faire aucun dommage à la supériorité d’existence dont nous jouissions, et qu’une possession de plusieurs siècles nous faisait croire inébranlables ».
« Nous goutions tout à la fois les avantages du patriciat et les douceurs d’une philosophie plébéienne »
Mais qu'importe vos erreurs, vos faux-pas et vos illusions, vos intentions n'étaient sans doute pas mauvaises et si en France votre réputation est aujourd'hui nuancée, Outre-Atlantique vous restez un héros !
"Voltaire entrainait nos esprits, Rousseau touchait nos cœurs, nous sentions un plaisir secret à les voir attaquer un vieil échafaudage qui nous semblait gothique et ridicule. Ainsi quoique que fussent nos rangs, nos privilèges, les débris de notre ancienne puissance que l’on minait sous nos pas, cette petite guerre nous plaisait : nous n’en éprouvions pas les atteintes, nous n’en avions que le spectacle. Ce n’était que des combats de plumes et de paroles, qui ne nous paraissaient pouvoir faire aucun dommage à la supériorité d’existence dont nous jouissions, et qu’une possession de plusieurs siècles nous faisait croire inébranlables ».
« Nous goutions tout à la fois les avantages du patriciat et les douceurs d’une philosophie plébéienne »
Mais qu'importe vos erreurs, vos faux-pas et vos illusions, vos intentions n'étaient sans doute pas mauvaises et si en France votre réputation est aujourd'hui nuancée, Outre-Atlantique vous restez un héros !
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Par "révolutionnaires de salon ou en dentelles", j'entendais certains personnages importants (nobles, grands bourgeois, magistrats, parlementaires…) qui ont été les premiers à vouloir tout chambouler, à vouloir tout "révolutionner" mais, comme je l'ai dit, sans casser toute la bergerie non plus. Ils se voulaient sans doute, naïvement ou par intérêt, les rénovateurs d'un système usé et figé mais sans vouloir pour autant le détruire. Les deux citations ci-dessus de Marie-Jeanne illustrent à merveille mon propos. Ces gens se voulaient révolutionnaires mais en douceur. Aucun d'eux ne descendait jusqu'à partager la soupe ou le pain des ouvriers ou des paysans. Et comme je l'ai dit, ils ont vite été balayés par de vrais révolutionnaires…
Après, je ne leur jette pas forcément la pierre : il y avait sans doute parmi eux des réformateurs sincères, des novateurs qui voulaient changer les choses. Mais ils ont quand-même, bien malgré eux, ouvert la boîte de Pandore je pense...
Après, je ne leur jette pas forcément la pierre : il y avait sans doute parmi eux des réformateurs sincères, des novateurs qui voulaient changer les choses. Mais ils ont quand-même, bien malgré eux, ouvert la boîte de Pandore je pense...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1124
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Gilbert du Motier, marquis de Lafayette
Merci. J'y vois plus clair maintenant. Et je pense que le Comte de Ségur a très bien résumé la situation.
En ce qui me concerne, j'étais l'un de ces réformateurs sincères, du moins je pense l'être. Je n'ai jamais vraiment rechigné à perdre mon titre de noblesse lorsque ceux-ci ont été abolis. Cependant, il est vrai que je gardais une certaine fierté et un certain attachement au fait de faire partie d'une caste. Par exemple, après les évènements de la Révolution, ma "modeste retraite" dans mon pays natal "à la Candide" était plus un coup de communication qu'autre chose. En effet, je jouissais à chaque fois que je pénétrais une ville et que je me voyais salué et applaudi tel un héros.
Je donne parfois l'impression d'être un révolutionnaire qui voulait certes changer les choses, tout en gardant une certaine forme de supériorité en place. Après tout, j'étais fermement opposé à toute forme de démocratie populaire et à l'anarchie.. qui sont certainement les systèmes où le peuple a le plus de pouvoir. Était-ce par simple volonté de préserver l'Ordre car j'avais peur que cela tourne au vinaigre, ou bien parce que je ne voulais pas que le peuple prenne trop de pouvoir non plus ? Cette question d'Ordre était-elle une volonté sincère d'éviter les bains de sang ou encore une fois un prétexte pour limiter l'étendue de la Révolution et la satisfaction des volontés du peuple, par peur que cela ne fasse littéralement écrouler tout le système et que nous nobles ne nous retrouvions à égalité avec le bas de l'échelle ? La répression contre les républicains au Champ-de-Mars peut laisser penser qu'il y avait plus que de la simple bienveillance derrière le fait de vouloir prendre en main la "sécurité". L'affaire de Nancy peut également être examinée.
J'ai dis moi-même à plusieurs reprises que je n'acceptais aucune solde ni pension car ma fortune suffisait à tout. Cela peut paraître un peu méprisant n'est-ce pas ?
Cependant, je laisse encore planer le doute quant à ma modestie. Fausse ou vraie modestie ? On peut légitimement se poser la question. Surtout que je ne me gênais parfois pas pour prendre les gens de haut.
En ce qui me concerne, j'étais l'un de ces réformateurs sincères, du moins je pense l'être. Je n'ai jamais vraiment rechigné à perdre mon titre de noblesse lorsque ceux-ci ont été abolis. Cependant, il est vrai que je gardais une certaine fierté et un certain attachement au fait de faire partie d'une caste. Par exemple, après les évènements de la Révolution, ma "modeste retraite" dans mon pays natal "à la Candide" était plus un coup de communication qu'autre chose. En effet, je jouissais à chaque fois que je pénétrais une ville et que je me voyais salué et applaudi tel un héros.
Je donne parfois l'impression d'être un révolutionnaire qui voulait certes changer les choses, tout en gardant une certaine forme de supériorité en place. Après tout, j'étais fermement opposé à toute forme de démocratie populaire et à l'anarchie.. qui sont certainement les systèmes où le peuple a le plus de pouvoir. Était-ce par simple volonté de préserver l'Ordre car j'avais peur que cela tourne au vinaigre, ou bien parce que je ne voulais pas que le peuple prenne trop de pouvoir non plus ? Cette question d'Ordre était-elle une volonté sincère d'éviter les bains de sang ou encore une fois un prétexte pour limiter l'étendue de la Révolution et la satisfaction des volontés du peuple, par peur que cela ne fasse littéralement écrouler tout le système et que nous nobles ne nous retrouvions à égalité avec le bas de l'échelle ? La répression contre les républicains au Champ-de-Mars peut laisser penser qu'il y avait plus que de la simple bienveillance derrière le fait de vouloir prendre en main la "sécurité". L'affaire de Nancy peut également être examinée.
J'ai dis moi-même à plusieurs reprises que je n'acceptais aucune solde ni pension car ma fortune suffisait à tout. Cela peut paraître un peu méprisant n'est-ce pas ?
Cependant, je laisse encore planer le doute quant à ma modestie. Fausse ou vraie modestie ? On peut légitimement se poser la question. Surtout que je ne me gênais parfois pas pour prendre les gens de haut.
Manon Roland- Messages : 108
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