Portrait biographique et moral de Louis XVI
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LE FORUM DE MARIE-ANTOINETTE :: La famille royale et les contemporains de Marie-Antoinette :: Sa famille française :: Louis XVI
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Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Je ne sais pas si le Roi était tellement grossier (voire vulgaire), disons que quelques fois, Il se laissait aller, comme n'importe quel être humain.
Je n'étais pas au courant pour ce : "Allez vous faire f....". Ah, sacré Louis XVI !
Bienvenue Madame l'Etiquette. Au plaisir de vous lire. C'est intéressant d'avoir l'opinion de jeunes gens et de voir ce qu'ils/elles pensent de la Reine et de ses contemporains. Et de nous raconter de savoureuses anecdotes que nous ne connaissons pas encore.
Je n'étais pas au courant pour ce : "Allez vous faire f....". Ah, sacré Louis XVI !
Bienvenue Madame l'Etiquette. Au plaisir de vous lire. C'est intéressant d'avoir l'opinion de jeunes gens et de voir ce qu'ils/elles pensent de la Reine et de ses contemporains. Et de nous raconter de savoureuses anecdotes que nous ne connaissons pas encore.
Trianon- Messages : 3305
Date d'inscription : 22/12/2013
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Merci à vous aussi Trianon !
Bien sûr, je ne critique absolument pas ce trait de caractère, au contraire j'adore ! Il me ressemble un peu sur ce point .
Bien à vous.
Bien sûr, je ne critique absolument pas ce trait de caractère, au contraire j'adore ! Il me ressemble un peu sur ce point .
Bien à vous.
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Il y a bien du monde aujourd'hui à Versailles !
Madame l'Etiquette- Messages : 38
Date d'inscription : 28/01/2019
Age : 24
Louis XVI était-il dépressif?
Je suis en train de relire l'intéressant "Marie-Antoinette et sa famille" de de Lescure et j'ai noté quelques passages montrant à mon avis l'état dépressif important de Louis XVI.
Cela l'a probablement empêché de réagir à des moments importants qui auraient pu changer le cours de l'histoire de cette époque.
- Pitt : "Ce roi plongé à la fois dans les ténèbres de l'âme et celle du corps, par la cécité et la démence, que les larmes d'une compassion impuissante" (p 571),
- Les émigrés et leurs chefs :"Il fallait sauver malgré lui un roi incapable de se sauver lui-même. (p 560)
- Marie-Antoinette à Mr de Mercy: "Vous connaissez la personne à qui j'ai affaire.. Au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu'elle s'en doute". "C'est pour cela que mille choses ne sont point à entreprendre" (p 558)
Cela l'a probablement empêché de réagir à des moments importants qui auraient pu changer le cours de l'histoire de cette époque.
- Pitt : "Ce roi plongé à la fois dans les ténèbres de l'âme et celle du corps, par la cécité et la démence, que les larmes d'une compassion impuissante" (p 571),
- Les émigrés et leurs chefs :"Il fallait sauver malgré lui un roi incapable de se sauver lui-même. (p 560)
- Marie-Antoinette à Mr de Mercy: "Vous connaissez la personne à qui j'ai affaire.. Au moment où on la croit persuadée, un mot, un raisonnement la fait changer sans qu'elle s'en doute". "C'est pour cela que mille choses ne sont point à entreprendre" (p 558)
Comte Valentin Esterhazy- Messages : 153
Date d'inscription : 29/07/2018
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Mercy à Joseph II
Paris, le 14 août 1787
On a si souvent répété au Roi que l'archevêque de Toulouse, une fois parvenu au ministère, chercherait à subjuguer son maître, que ce monarque, très jaloux de l'autorité dont il fait bien peu usage, hésite toujours à la confier au degré nécessaire pour rétablir l'ordre. Il résulte de cette répugnance qu'il n'y a réellement point de gouvernement. L'esprit de licence et d'indépendance gagne au point qu'il deviendra très difficile d'y remédier, particulièrement sous un règne qui a déjà perdu toute énergie et considération. La tournure morale du Roi offre contre un si grand mal peu de ressources et ses habitudes physiques les diminuent de plus en plus; le corps s'épaissit, et les retours de chasse sont suivis de repas si immodérés qu'ils occasionnent des absences de raison ( ) et une sorte d'insouciance brusque très fâcheuse pour ceux qui ont à la supporter. La Reine est presque la seule qui ne se ressente pas de cet inconvénient. Elle est crainte, respectée par son époux, et Elle serait même obéie si Elle le voulait avec suite et fermeté.
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... demain est un autre jour .
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Ah le vieux rêve de Mercy d'une reine dominante à la manière autrichienne.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
Un portrait croisé de Louis XVI et de la Fayette
Mon père pria M. le prince de Tingry, avec qui il était lié, de m' admettre comme surnuméraire dans la compagnie des Gardes du corps du Roi. dont il était capitaine, et de m'accorder aussitôt un congé de deux ans qui n'avait pas besoin de la sanction du ministre, ce qui n'éprouva aucune difficulté.
Je fus donc reçu eu cette nouvelle qualité et, après avoir prêté serment entre les mains du capitaine des gardes de quartier, je fus présenté au Roi, que je n'avais pas encore approché. La pompe de la cour, l'appareil brillant qui environnait le monarque, le cortège imposant qui raccompagnait, tout l'éclat de la grandeur et de la puissance, ne m' éblouirent ni même ne me frappèrent beaucoup ; à travers le prestige qui s'attachait encore à la royauté, je ne vis que l'homme : son maintien gauche, embarrassé, sa démarche pesante et mal assurée, cette teinte d'incertitude et d'insignifiance répandue sur sa personne dénuée de toute espèce de grâce et de noblesse, surtout cette vague tristesse empreinte sur ses traits ; cet ensemble, enfin, produisit sur moi une sensation dont mon cœur fut serré et attristé, sans que je pusse m'en rendre raison, mais qui m'est souvent revenue à l'esprit comme un pressentiment que m'avait envoyé la destinée, lorsque les fautes et les malheurs de ce prince sont venus me l'expliquer et que j'ai eu à subir si directement l'influence de sa fatalité.
( ... )
S'il est permis de parler de la vie privée d'un homme ( la Fayette ) malheureusement aussi public, je dirai qu'il était doux et facile dans son intérieur ; que ses manières étaient affables, et que son air n'avait rien de gênant ni de choquant pour personne dans l'habitude de la vie. Il s'étudiait et parvenait en général à se faire pardonner les préférences de la fortune ; de sorte qu'il n'eut guère d'ennemis que lorsqu'il fut devenu celui de la chose publique ; mais aussi on peut dire qu'il eut toujours plutôt des complices que des amis. Des mœurs aussi douces ne pouvaient produire un grand criminel, tel que la position de la France et surtout la sienne l'exigeaient peut-être, et il est possible que la plus grande partie de nos malheurs soit provenue de la ressemblance qui se trouva entre le Roi et son antagoniste : même passibilité de courage, même système de philanthropie, même dissimulation, même irrésolution, même méfiance en général, et particulièrement l'un vis-à-vis de l'autre ; enfin même rétrécissement dans les vues et dans les idées.
La faiblesse de Louis XVI n'eût probablement pas été un si grand fléau, s'il fût tombé entre les mains d'un homme qui, n'ayant, comme M. de la Fayette, aucun penchant pour la vraie gloire, eût eu du moins de l'énergie pour le crime. La France eût pu alors changer de face subitement ; elle eût conservé son équilibre par la rapidité même de la secousse, et elle ne fût pas ainsi tombée en ruines.
Dans tous les jugements sur les hommes publics, on doit faire la part du hasard : je serais donc injuste, si je la refusais à celui-ci, et je crois pouvoir atténuer la critique méritée par sa nullité politique et par sa présomption impuissante, en disant que, s'il fut malheureux pour Louis XVI d'avoir un adversaire qui l'endormit autant que fit M. de la Fayette, il ne le fut pas moins pour la réputation de ce dernier, comme factieux, de rencontrer un roi aussi insouciant ou aussi peu éclairé sur ses intérêts. La facilité qu'éprouvèrent ses tentatives lui inspira peut-être cette aveugle sécurité ; et il se peut que, si le sort lui eût permis de trouver plus de résistance, il eût développé des talents propres aux circonstances et surtout une grandeur de courage moins contestée.
Je fus donc reçu eu cette nouvelle qualité et, après avoir prêté serment entre les mains du capitaine des gardes de quartier, je fus présenté au Roi, que je n'avais pas encore approché. La pompe de la cour, l'appareil brillant qui environnait le monarque, le cortège imposant qui raccompagnait, tout l'éclat de la grandeur et de la puissance, ne m' éblouirent ni même ne me frappèrent beaucoup ; à travers le prestige qui s'attachait encore à la royauté, je ne vis que l'homme : son maintien gauche, embarrassé, sa démarche pesante et mal assurée, cette teinte d'incertitude et d'insignifiance répandue sur sa personne dénuée de toute espèce de grâce et de noblesse, surtout cette vague tristesse empreinte sur ses traits ; cet ensemble, enfin, produisit sur moi une sensation dont mon cœur fut serré et attristé, sans que je pusse m'en rendre raison, mais qui m'est souvent revenue à l'esprit comme un pressentiment que m'avait envoyé la destinée, lorsque les fautes et les malheurs de ce prince sont venus me l'expliquer et que j'ai eu à subir si directement l'influence de sa fatalité.
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S'il est permis de parler de la vie privée d'un homme ( la Fayette ) malheureusement aussi public, je dirai qu'il était doux et facile dans son intérieur ; que ses manières étaient affables, et que son air n'avait rien de gênant ni de choquant pour personne dans l'habitude de la vie. Il s'étudiait et parvenait en général à se faire pardonner les préférences de la fortune ; de sorte qu'il n'eut guère d'ennemis que lorsqu'il fut devenu celui de la chose publique ; mais aussi on peut dire qu'il eut toujours plutôt des complices que des amis. Des mœurs aussi douces ne pouvaient produire un grand criminel, tel que la position de la France et surtout la sienne l'exigeaient peut-être, et il est possible que la plus grande partie de nos malheurs soit provenue de la ressemblance qui se trouva entre le Roi et son antagoniste : même passibilité de courage, même système de philanthropie, même dissimulation, même irrésolution, même méfiance en général, et particulièrement l'un vis-à-vis de l'autre ; enfin même rétrécissement dans les vues et dans les idées.
La faiblesse de Louis XVI n'eût probablement pas été un si grand fléau, s'il fût tombé entre les mains d'un homme qui, n'ayant, comme M. de la Fayette, aucun penchant pour la vraie gloire, eût eu du moins de l'énergie pour le crime. La France eût pu alors changer de face subitement ; elle eût conservé son équilibre par la rapidité même de la secousse, et elle ne fût pas ainsi tombée en ruines.
Dans tous les jugements sur les hommes publics, on doit faire la part du hasard : je serais donc injuste, si je la refusais à celui-ci, et je crois pouvoir atténuer la critique méritée par sa nullité politique et par sa présomption impuissante, en disant que, s'il fut malheureux pour Louis XVI d'avoir un adversaire qui l'endormit autant que fit M. de la Fayette, il ne le fut pas moins pour la réputation de ce dernier, comme factieux, de rencontrer un roi aussi insouciant ou aussi peu éclairé sur ses intérêts. La facilité qu'éprouvèrent ses tentatives lui inspira peut-être cette aveugle sécurité ; et il se peut que, si le sort lui eût permis de trouver plus de résistance, il eût développé des talents propres aux circonstances et surtout une grandeur de courage moins contestée.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Joyeux anniversaire Loulou !!!! 266 ans aujourd’hui
Gouverneur Morris- Messages : 11795
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Mais oui, il était du signe de la vierge.
Au fait, connaît-on son ascendant ? et un astrologue contemporain ou pas a t-il dressé son thème astral ? Cela s'applique aussi à la reine et à beaucoup d'autres.
Au fait, connaît-on son ascendant ? et un astrologue contemporain ou pas a t-il dressé son thème astral ? Cela s'applique aussi à la reine et à beaucoup d'autres.
Dominique Poulin- Messages : 7009
Date d'inscription : 02/01/2014
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Gouverneur Morris a écrit:Joyeux anniversaire Loulou !!!! 266 ans aujourd’hui
Merci pour la 266ème fois.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Je prends le train en route.
Je suis sans doute déjà intervenu sur ce sujet mais cela doit remonter à loin, donc...
Je me méfie de cette image édifiante du "bon" Louis XVI. Pour moi, Louis XVI était secret, renfermé sur lui-même, méfiant et je dirais aussi sournois. Surtout avec Marie-Antoinette. Son précepteur l'a mis en garde contre "la femme" en général. S'il est au départ distant avec sa jeune épouse, il y a certes timidité et complexe d'infériorité, mais surtout méfiance. Il réalise très vite qu'elle est légère, bavarde, superficielle et malgré leur un an d'écart, il se juge certainement plus mûr qu'elle. Très vite pour moi, il se méfie d'elle et ce sentiment sera accentué par son entourage, dont Maurepas. Il est assez intelligent pour comprendre qu'elle est téléguidée depuis Vienne et qu'on se servira d'elle (à ses dépends). Il l'éloigne, il lui passe ses caprices, pour qu'elle lui foute la paix. Il lui cache soigneusement sa politique, il la fait tourner en rond et il s'en amuse même : un jour qu'elle l'accable de reproches, il lui répond : "Vous voyez bien que j'ai tant de torts que je ne trouve rien à vous répondre". Circulez, y a rien à voir. Au départ, il se méfie d'elle, clairement, il l'éloigne. Il est donc pour moi méfiant, sournois, voire dissimulé. Avec son entourage, je dirais que le seul en qui il a confiance, c'est Vergennes. C'est d'ailleurs le seul qu'il soutient jusqu'au bout, contre vents et marées alors qu'il laisse tomber tous les autres.
Outre son indécision chronique, il y a sa "lâcheté" (gros guillemets) morale : il fuit l'obstacle, il se défile, se dérobe. Mme Adélaïde l'a surnommé "le chat qui file" (sous-entendu : qui se barre). Il est courageux physiquement, pas moralement.
A cela s'ajoute (Simone Bertière l'a bien démontré) une éducation uniquement théorique, idéalisée, sans prises avec le réel, le concret. On lui a rabâché qu'il lui suffirait d'être vertueux, juste et bon et que Dieu, enchanté, veillerait au reste. Il n'a aucune idée de la réalité du pouvoir, des hommes. Il est incapable de compromis. Je le vois ligoté par un faisceau de certitudes, de convictions inébranlables (religieuses pour beaucoup) et qu'il n'est pas décidé une seconde à remettre en question, il est incapable de s'adapter, de mettre de l'eau dans son vin. De ce côté-là, il est semblable à Marie-Antoinette : devant l'obstacle, il se défile, il louvoie, il tente de contourner, de biaiser. Pour moi, il est extrême quelque part et manichéen : il est dans le vrai et ce sont les autres qui ont tort. Et quand vraiment il lui faut choisir, trancher, quand il a le choix entre deux options, il cumule les mauvais côtés des deux pour contenter tout le monde. Et donc déplaire à tous...
Enfin, et c'est là où je serais le plus dur avec lui, il est pour moi incroyablement égoïste. Il est pour moi responsable de la mort de sa femme, de son fils et de sa soeur. A défaut de sauver son trône, on comprendrait qu'il se soit démené pour sauver sa famille. Il savait très bien que sa femme était haïe, en danger de mort. Et au moment de fuir, de mettre sa famille en sécurité, il traîne des pieds, il n'y croit pas, il y va à reculons et, par la suite, il accepte son sort, en "bon chrétien". Très bien, tant mieux pour lui mais les autres ? Il est prêt à mourir, à accepter son destin, il est en accord avec lui-même et sa foi quelque part. Et sa femme, son fils, sa soeur ? Après moi le déluge ? Ben écoutez, moi je vais bien, j'ai accepté mon sort et je laisse tout tomber, vous démerdez-vous, on se retrouvera là-haut... Ce type, pour moi, a laissé froidement tomber les siens.
On s'en doutera, je n'ai jamais vraiment aimé Louis XVI.
Il avait des qualités que je ne nie pas, mais le Louis XVI angélique, bon et doux, agneau innocent victime des barbares, non.
Pour moi, il était méfiant, dissimulé, voire même sournois. Entêté, buté dans ses convictions, incapable de s'adapter. Comme le dit Simone Bertière, devant l'obstacle, il ne plie pas, il s'enferme dans sa carapace et il attend, sûr qu'au final, il vaincra. Même la sanction du réel n'arrive pas à lui dessiller les yeux, il ne change pas d'un iota.
Son amour pour son peuple ? Certes, mais je pense qu'il ne faut pas se fier aux belles images du roi faisant la charité à quelques miséreux. Cette charité, avec des pauvres "présentables", faisait partie de sa fonction, comme pour la reine d'ailleurs et on en faisait à l'occasion de jolis tableaux. Le vrai peuple, la vraie misère, elle lui a sauté à la figure en 1789. "Croquants et catins" disait-il avec mépris devant la foule endimanchée qui assistait à sa promenade aux Tuileries (Simone Bertière). S'apitoyer sur un cocher blessé ou discuter un instant avec un domestique familier ne veut pas forcément dire aimer les gens. Je ne dis pas que Louis XVI n'aimait pas les gens mais je pense que, comme tous les monarques, il voyait le peuple comme une masse indifférenciée, un corps dont il était très éloigné et qui lui devait obéissance, dont il devait faire le bonheur, avec ou sans son accord. Tous les grands penseurs de l'époque, les despotes éclairés, les idéologues, quand ils parlent des hommes, de leur liberté, de leur condition, ils parlent majoritairement pour leur caste, pour leurs semblables, pour ceux qui les lisent, qui les écoutent. Un peu comme les sénateurs romains qui gouvernaient "au nom du Sénat et du peuple romain", peuple qu'aucun ne fréquentait... N'oublions pas la mentalité de l'époque, qui n'était pas la nôtre.
Enfin, comme je l'ai dit, Louis XVI est pour moi responsable de la mort de sa femme, de son fils et de sa soeur. Suprêmement égoïste, il s'est mis en règle avec lui-même, avec sa foi et a accepté son sort, laissant sa famille derrière.
N'oublions pas ce qui s'est passé avec l'affaire du collier : alors qu'en tant que mari, il pouvait juger par lui-même pour défendre l'honneur de sa femme, mère de ses enfants, il la donne en pâture au Parlement où Marie-Antoinette compte autant d'ennemis qu'il y a de membres...
Après, j'ai bien conscience que c'est très facile de juger quand on n'est pas concerné et de dire comment les autres auraient dû faire... "Quand la roue du chariot sera cassée, beaucoup de gens vous diront par où il ne fallait pas passer" (proverbe turc).
J'accepte donc la contradiction sans problème. La parole est à la défense...
Je suis sans doute déjà intervenu sur ce sujet mais cela doit remonter à loin, donc...
Je me méfie de cette image édifiante du "bon" Louis XVI. Pour moi, Louis XVI était secret, renfermé sur lui-même, méfiant et je dirais aussi sournois. Surtout avec Marie-Antoinette. Son précepteur l'a mis en garde contre "la femme" en général. S'il est au départ distant avec sa jeune épouse, il y a certes timidité et complexe d'infériorité, mais surtout méfiance. Il réalise très vite qu'elle est légère, bavarde, superficielle et malgré leur un an d'écart, il se juge certainement plus mûr qu'elle. Très vite pour moi, il se méfie d'elle et ce sentiment sera accentué par son entourage, dont Maurepas. Il est assez intelligent pour comprendre qu'elle est téléguidée depuis Vienne et qu'on se servira d'elle (à ses dépends). Il l'éloigne, il lui passe ses caprices, pour qu'elle lui foute la paix. Il lui cache soigneusement sa politique, il la fait tourner en rond et il s'en amuse même : un jour qu'elle l'accable de reproches, il lui répond : "Vous voyez bien que j'ai tant de torts que je ne trouve rien à vous répondre". Circulez, y a rien à voir. Au départ, il se méfie d'elle, clairement, il l'éloigne. Il est donc pour moi méfiant, sournois, voire dissimulé. Avec son entourage, je dirais que le seul en qui il a confiance, c'est Vergennes. C'est d'ailleurs le seul qu'il soutient jusqu'au bout, contre vents et marées alors qu'il laisse tomber tous les autres.
Outre son indécision chronique, il y a sa "lâcheté" (gros guillemets) morale : il fuit l'obstacle, il se défile, se dérobe. Mme Adélaïde l'a surnommé "le chat qui file" (sous-entendu : qui se barre). Il est courageux physiquement, pas moralement.
A cela s'ajoute (Simone Bertière l'a bien démontré) une éducation uniquement théorique, idéalisée, sans prises avec le réel, le concret. On lui a rabâché qu'il lui suffirait d'être vertueux, juste et bon et que Dieu, enchanté, veillerait au reste. Il n'a aucune idée de la réalité du pouvoir, des hommes. Il est incapable de compromis. Je le vois ligoté par un faisceau de certitudes, de convictions inébranlables (religieuses pour beaucoup) et qu'il n'est pas décidé une seconde à remettre en question, il est incapable de s'adapter, de mettre de l'eau dans son vin. De ce côté-là, il est semblable à Marie-Antoinette : devant l'obstacle, il se défile, il louvoie, il tente de contourner, de biaiser. Pour moi, il est extrême quelque part et manichéen : il est dans le vrai et ce sont les autres qui ont tort. Et quand vraiment il lui faut choisir, trancher, quand il a le choix entre deux options, il cumule les mauvais côtés des deux pour contenter tout le monde. Et donc déplaire à tous...
Enfin, et c'est là où je serais le plus dur avec lui, il est pour moi incroyablement égoïste. Il est pour moi responsable de la mort de sa femme, de son fils et de sa soeur. A défaut de sauver son trône, on comprendrait qu'il se soit démené pour sauver sa famille. Il savait très bien que sa femme était haïe, en danger de mort. Et au moment de fuir, de mettre sa famille en sécurité, il traîne des pieds, il n'y croit pas, il y va à reculons et, par la suite, il accepte son sort, en "bon chrétien". Très bien, tant mieux pour lui mais les autres ? Il est prêt à mourir, à accepter son destin, il est en accord avec lui-même et sa foi quelque part. Et sa femme, son fils, sa soeur ? Après moi le déluge ? Ben écoutez, moi je vais bien, j'ai accepté mon sort et je laisse tout tomber, vous démerdez-vous, on se retrouvera là-haut... Ce type, pour moi, a laissé froidement tomber les siens.
On s'en doutera, je n'ai jamais vraiment aimé Louis XVI.
Il avait des qualités que je ne nie pas, mais le Louis XVI angélique, bon et doux, agneau innocent victime des barbares, non.
Pour moi, il était méfiant, dissimulé, voire même sournois. Entêté, buté dans ses convictions, incapable de s'adapter. Comme le dit Simone Bertière, devant l'obstacle, il ne plie pas, il s'enferme dans sa carapace et il attend, sûr qu'au final, il vaincra. Même la sanction du réel n'arrive pas à lui dessiller les yeux, il ne change pas d'un iota.
Son amour pour son peuple ? Certes, mais je pense qu'il ne faut pas se fier aux belles images du roi faisant la charité à quelques miséreux. Cette charité, avec des pauvres "présentables", faisait partie de sa fonction, comme pour la reine d'ailleurs et on en faisait à l'occasion de jolis tableaux. Le vrai peuple, la vraie misère, elle lui a sauté à la figure en 1789. "Croquants et catins" disait-il avec mépris devant la foule endimanchée qui assistait à sa promenade aux Tuileries (Simone Bertière). S'apitoyer sur un cocher blessé ou discuter un instant avec un domestique familier ne veut pas forcément dire aimer les gens. Je ne dis pas que Louis XVI n'aimait pas les gens mais je pense que, comme tous les monarques, il voyait le peuple comme une masse indifférenciée, un corps dont il était très éloigné et qui lui devait obéissance, dont il devait faire le bonheur, avec ou sans son accord. Tous les grands penseurs de l'époque, les despotes éclairés, les idéologues, quand ils parlent des hommes, de leur liberté, de leur condition, ils parlent majoritairement pour leur caste, pour leurs semblables, pour ceux qui les lisent, qui les écoutent. Un peu comme les sénateurs romains qui gouvernaient "au nom du Sénat et du peuple romain", peuple qu'aucun ne fréquentait... N'oublions pas la mentalité de l'époque, qui n'était pas la nôtre.
Enfin, comme je l'ai dit, Louis XVI est pour moi responsable de la mort de sa femme, de son fils et de sa soeur. Suprêmement égoïste, il s'est mis en règle avec lui-même, avec sa foi et a accepté son sort, laissant sa famille derrière.
N'oublions pas ce qui s'est passé avec l'affaire du collier : alors qu'en tant que mari, il pouvait juger par lui-même pour défendre l'honneur de sa femme, mère de ses enfants, il la donne en pâture au Parlement où Marie-Antoinette compte autant d'ennemis qu'il y a de membres...
Après, j'ai bien conscience que c'est très facile de juger quand on n'est pas concerné et de dire comment les autres auraient dû faire... "Quand la roue du chariot sera cassée, beaucoup de gens vous diront par où il ne fallait pas passer" (proverbe turc).
J'accepte donc la contradiction sans problème. La parole est à la défense...
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
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Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Calonne a écrit:
J'accepte donc la contradiction sans problème. La parole est à la défense...
Je ne te contredirai pas, mon cher Calonne, mais je ne taxerais pas Louis XVI de sournoiserie. Il y a du vice et de la méchanceté dans la sournoiserie. Louis XVI était plutôt amorphe que retord.
Louis XVI était un neutre. Ni bon ni méchant ; doux et froid, ayant tout l’aspect d’un impuissant, d’abord avec sa femme, puis avec la nation. Roi eunuque en présence d’une révolution à six mamelles.
( Victor Hugo )
Et je n'assimile pas non plus la charité chrétienne à de la bonté.
Comme toi, je lui en veux d'avoir sacrifié sa famille ... à Varennes surtout, quand il leur restait une chance encore .
Cela dit, tu as raison, nous en parlons bien à notre aise ...
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Pour Varennes, il n'y aurait eu que lui, je pourrais comprendre ses scrupules et qu'il ait rechigné, traîné les pieds : un roi fugitif, ne pas quitter son peuple, s'enfuir c'est abdiquer... D'accord, je peux comprendre.
Mais sa famille quand-même !
A l'époque de Varennes, on est déjà en train de s'égorger dans les rues, il y a déjà eu des massacres, des émeutes... Versailles a été envahi, on a mis la tête de sa femme, mère de ses enfants à prix, on la hait, on veut la tuer... S'il n'y avait qu'une raison pour fuir, ne serait-ce pas celle-là ? La façon dont il renâcle devant le projet, la façon dont il traîne les pieds, ses imprudences sur le trajet, alors que jour et nuit, une foule haineuse vient hurler à la mort sous ses fenêtres... C'est pour moi incompréhensible.
Ou au moins, les faire partir, les mettre en sécurité. Certes, Marie-Antoinette aurait peut-être refusé mais il était le roi, il était son mari et on sait que parfois, il lui arrivait de dire non fermement. Il aurait pu au moins la forcer à fuir avec les enfants, même sous la protection de Fersen.
Et puis, son abandon après. Il a clairement baissé les bras, il sait qu'il est condamné, il s'y est préparé, mentalement. Et sa famille ? Il se doutait bien de ce qui les attendait, au moins pour Marie-Antoinette. Mais non, encore une fois, c'est "moi je suis en paix, je suis prêt, vous, démerdez-vous".
Mais sa famille quand-même !
A l'époque de Varennes, on est déjà en train de s'égorger dans les rues, il y a déjà eu des massacres, des émeutes... Versailles a été envahi, on a mis la tête de sa femme, mère de ses enfants à prix, on la hait, on veut la tuer... S'il n'y avait qu'une raison pour fuir, ne serait-ce pas celle-là ? La façon dont il renâcle devant le projet, la façon dont il traîne les pieds, ses imprudences sur le trajet, alors que jour et nuit, une foule haineuse vient hurler à la mort sous ses fenêtres... C'est pour moi incompréhensible.
Ou au moins, les faire partir, les mettre en sécurité. Certes, Marie-Antoinette aurait peut-être refusé mais il était le roi, il était son mari et on sait que parfois, il lui arrivait de dire non fermement. Il aurait pu au moins la forcer à fuir avec les enfants, même sous la protection de Fersen.
Et puis, son abandon après. Il a clairement baissé les bras, il sait qu'il est condamné, il s'y est préparé, mentalement. Et sa famille ? Il se doutait bien de ce qui les attendait, au moins pour Marie-Antoinette. Mais non, encore une fois, c'est "moi je suis en paix, je suis prêt, vous, démerdez-vous".
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J'ai oublié hier, je ne sais pas ce que sera demain, mais aujourd'hui je t'aime
Calonne- Messages : 1123
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Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Je suis entièrement d'accord avec toi. ... et cela m'exaspère, me désespère et m'exaspère.
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Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Calonne a écrit: La façon dont il renâcle devant le projet, la façon dont il traîne les pieds, ses imprudences sur le trajet, alors que jour et nuit, une foule haineuse vient hurler à la mort sous ses fenêtres... C'est pour moi incompréhensible.
Louis XVI et Marie-Antoinette formaient un couple "disjoint" (pour reprendre l'expression de Simone Bertière) à tous égards ; non seulement sur le plan de l'intime, mais également sur le plan politique. Je rappelle que Evelyn Farr a découvert aux archives suédoises un billet de Marie-Antoinette enjoignant Fersen de faire attention à ce que le roi ne tombe pas sur sa correspondance à son attention, "surtout quand il y a des affaires" : en d'autres termes, il est aujourd'hui établi que Marie-Antoinette menait bien une politique parallèle, contraire à celle du roi. Fondamentalement, Louis XVI ne voulait pas fuir son pays, son propre peuple. C'était laisser le trône vacant. Il y a été entraîné par Marie-Antoinette et Fersen. Je pense qu' inconsciemment, il a voulu faire capoter la fuite de la famille royale.
Duc d'Ostrogothie- Messages : 3227
Date d'inscription : 04/11/2017
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
C'est certain, il n'y a jamais cru, il n'a jamais voulu.
Mais les conséquences pour sa femme, ses enfants, sa soeur ? Pour les gens qui se sont investis pour lui, qui ont pris tous les risques pour lui ? Plus j'y pense, plus je vois en lui un égoïste (conscient ou non) muré dans son univers intérieur, complètement hermétique aux autres.
Mais les conséquences pour sa femme, ses enfants, sa soeur ? Pour les gens qui se sont investis pour lui, qui ont pris tous les risques pour lui ? Plus j'y pense, plus je vois en lui un égoïste (conscient ou non) muré dans son univers intérieur, complètement hermétique aux autres.
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Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Duc d'Ostrogothie a écrit:Je pense qu' inconsciemment, il a voulu faire capoter la fuite de la famille royale.
Mais alors, pourquoi a-t-il laissé en partant la Déclaration de Louis XVI à tous les Français à sa sortie de Paris 20 juin 1791Calonne a écrit:C'est certain, il n'y a jamais cru, il n'a jamais voulu.
.
C'est à n'y rien comprendre ?!
Louis XVI reconnaît s'enfuir, il mise donc bien sur la réussite de cette évasion:
D'après tous ces motifs, et l'impossibilité où le Roi se trouve à présent d'opérer le bien et d'empêcher le mal qui se commet, est-il étonnant que le Roi ait cherché à recouvrer sa liberté et à se mettre en sûreté avec sa famille ?
https://marie-antoinette.forumactif.org/t4065-declaration-de-louis-xvi-a-tous-les-francais-a-sa-sortie-de-paris-20-juin-1791
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Je pense qu'il songeait à ne pas quitter la France. Il devait penser à se mettre en sécurité avec les siens mais sans passer à l'étranger.
Après vient la fameuse question : si la fuite avait réussi, et après ? On peut douter que sa parole et son appel aient réussi à retourner la situation ou à endiguer les évènements. Marie-Antoinette lui aurait alors certainement conseillé de finalement rejoindre des lieux moins agités où ils auraient terminé en exil, avec une modeste pension d'un quelconque souverain européen.
Après vient la fameuse question : si la fuite avait réussi, et après ? On peut douter que sa parole et son appel aient réussi à retourner la situation ou à endiguer les évènements. Marie-Antoinette lui aurait alors certainement conseillé de finalement rejoindre des lieux moins agités où ils auraient terminé en exil, avec une modeste pension d'un quelconque souverain européen.
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Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Il semble bien que l'idée en 1791 était de camper tout près de la frontière, à l'est de Montmédy mais sans la traverser car la traverser c'était très grave pour tout le monde. Pas question de "démerdez-vous!". MAIS s'il arrivait que la vie de la famille royale, même réfugiée là, fût en danger de mort, elle pouvait se réfugier sur les terres de l'empereur, encore fallait-il que la reine consentît à se séparer du roi, possibilité que du début à la fin elle écarta. D'autre part, la région (française, longeant la frontière) était très sûre, pas de factieux par là, mais si armée des factieux arrivait tout près de la frontièrtre, le pire était possible. Dans ce cas extrême, le roi pouvait rester du côté français où il y avait moyen de résister. Je crois que le roi était tout le contraire d'un égoïste : sa famille et le "peuple" avant tout MAIS je pense qu'il était pleinement conscient du danger (diplomatique) extrême (pour l'intérieur et pour l'extérieur) de "filer" à l'étranger : le contexte international était plus que défavorable pour la France. Il n'est que de voir comment un pays indépendant reconnu comme la Pologne, fut éliminé, dissous même, en quelques coups internationaux de cuiller à pot au XVIIIe siècle. Quand plus tard, en 1792, la situation s'était encore aggravée, voir comme dans certains états limitrophes (y compris l'"Autriche" - qui n'existait pas sous ce nom-là,- l'Espagne, le Piémont-Sardaigne, certains Etats allemands, même la Prusse, et peut-être même la Lorraine qui avait été annexée de - disons-le quand même - de force par la France, on s'agitait dans les chancelleries. Ne jamais oublier le proverbe fondamental : "l'occasion fait le larron" !
Lecréateur- Messages : 1712
Date d'inscription : 01/06/2021
Localisation : Comté d'Enghien et Livonie
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Pour participer au débat voilà un texte très favorable sur le roi. Les débats aussi se posent sur des groupes de Facebook.
VOILA QUI FUT L'HOMME QU'ON ASSASSINA INJUSTEMENT, LOUIS XVI, LE BIENFAISANT, , LE PRINCE LE MEILLEUR ET LE PLUS TOLERANT DE LA TERRE ET NON PAR FAIBLESSE, AIMANT TOUS SES SUJETS SANS DISTINCTION RELIGIEUSE.
L'EDIT DE VERSAILLES est un Edit de tolérance signé par Louis XVI, le Bienfaisant, le 7 novembre 1787, enregistré au parlement le 29 janvier de l'an 1788, alors que Sa Grâce, Monsieur de Brienne, était Ministre Principal.
Il permet aux personnes non-catholiques de bénéficier de l'état civil sans devoir, pour autant, se convertir au catholicisme. Il précise entre autres:« la religion catholique jouira, seule, dans notre Royaume, des Droits et Honneurs du Culte public ». L’Edit de Versailles donne aux non-catholiques de France un statut juridique, civil, incluant le droit de contracter une union religieuse(et, ainsi, civile d'office) sans avoir à se convertir à la religion catholique, qui demeure unique religion officielle du Royaume de France.
Les principaux concernés sont les protestants mais aussi les Juifs. La signature de l’Edit de Nantes, le 13 avril de l'an 1598, par Henry, le quatrième, dit le Grand, avait accordé aux Huguenots le droit de pratiquer leur foi dans certains lieux, Droits révoqués avec l’Edit de Fontainebleau de Louis le quatorzième, le Grand au 18 octobre de l'an 1685. Malgré l’assouplissement de l’application de cet Edit sous le règne de Louis XV, celui-ci est resté en vigueur pendant 102 ans.
VOILA QUI FUT L'HOMME QU'ON ASSASSINA INJUSTEMENT, LOUIS XVI, LE BIENFAISANT, , LE PRINCE LE MEILLEUR ET LE PLUS TOLERANT DE LA TERRE ET NON PAR FAIBLESSE, AIMANT TOUS SES SUJETS SANS DISTINCTION RELIGIEUSE.
L'EDIT DE VERSAILLES est un Edit de tolérance signé par Louis XVI, le Bienfaisant, le 7 novembre 1787, enregistré au parlement le 29 janvier de l'an 1788, alors que Sa Grâce, Monsieur de Brienne, était Ministre Principal.
Il permet aux personnes non-catholiques de bénéficier de l'état civil sans devoir, pour autant, se convertir au catholicisme. Il précise entre autres:« la religion catholique jouira, seule, dans notre Royaume, des Droits et Honneurs du Culte public ». L’Edit de Versailles donne aux non-catholiques de France un statut juridique, civil, incluant le droit de contracter une union religieuse(et, ainsi, civile d'office) sans avoir à se convertir à la religion catholique, qui demeure unique religion officielle du Royaume de France.
Les principaux concernés sont les protestants mais aussi les Juifs. La signature de l’Edit de Nantes, le 13 avril de l'an 1598, par Henry, le quatrième, dit le Grand, avait accordé aux Huguenots le droit de pratiquer leur foi dans certains lieux, Droits révoqués avec l’Edit de Fontainebleau de Louis le quatorzième, le Grand au 18 octobre de l'an 1685. Malgré l’assouplissement de l’application de cet Edit sous le règne de Louis XV, celui-ci est resté en vigueur pendant 102 ans.
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
C'est plus de l'encre, c'est de l'encens...
On peut louer une bonne action ou une juste décision sans pour autant sortir les grandes orgues, non ?
On peut louer une bonne action ou une juste décision sans pour autant sortir les grandes orgues, non ?
Calonne- Messages : 1123
Date d'inscription : 01/01/2014
Age : 52
Localisation : Un manoir à la campagne
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Cher Calonne votre écrit est d'une grande imagerie et m'amuse Bravo pour le style. Et l'encens n'est pas très loin des cierges de Saint Denis. ..
Mr ventier- Messages : 1133
Date d'inscription : 18/11/2020
Age : 58
Localisation : Rouen normandie
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
L’absence d’énergie du malheureux Louis XVI n’était pas le moindre. (obstacle) « Lorsque je lui parle de ses affaires et de sa position, écrivait Montmorin au comte de La Marck, il semble qu’on lui parle de choses relatives à l’empereur de Chine. » La médiocrité de son esprit ne s’atténuait pas, même dans ses rapports avec l’homme d’état le plus éminent. Et, en effet, Mirabeau, à travers les éclairs de son génie, comprenait que l’anéantissement du clergé, des parlements, des pays d’état, de la féodalité, des privilèges de tout genre, était une conquête commune à la nation et au monarque. C’était sur ces immenses ruines qu’il voulait bâtir.
( Agénor Bardoux, Pauline de Montmorin comtesse de Beaumont )
( Agénor Bardoux, Pauline de Montmorin comtesse de Beaumont )
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Il y eu, il y a plus de 20 ans, une très belle exposition à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris ( BHVP ), intitulée « les Édits de Tolérance » de 1787.
Cette exposition se tenait dans l’ hôtel Lamoignon de Malesherbes, dans le Marais. Ce fut l’occasion de rappeler le rôle éminent que pris à l’époque le ministre de la Maison du Roi, encouragé par Louis XVI. Il en résulta une avancée incontestable à propos des droits civils des non-catholiques dans ce pays. Elle fut pratiquement complète pour les Protestants, moins achevée pour les Juifs, qui durent attendre les travaux de l’Assemblée Nationale (mais des synagogues furent construites, dont Lunéville.)
Cette exposition me fit comprendre (et de manière définitive) que Louis XVI n’était pas l’abruti qu’on nous avait vendu… et qu’il faut toujours rendre à César…
La position du Roi après l’ouverture des États Généraux est claire et remarquable. Il faut lire le beau livre d’A Maral sur la fin de Versailles. Le discours du Roi de juin 89 est sans ambiguïté . Il y défend les travaux des États qui ont pour mission de refonder la constitution monarchique, et rappelle : l’intérêt d’expérimenter la séparation des pouvoirs (il est bien le seul), l’absolue nécessité de préserver un pouvoir exécutif indépendant: le Roi et ses ministres. Cette attitude était la sagesse même. La nouvelle Assemblée Constituante n’en tiendra pas compte et se mêlera de tout: faire de nouvelles lois, gouverner.. On sait où cela a mené… Mais les exigences d’autorité du Roi étaient alors considérées comme « despotiques »…
Ensuite, oui, les choses se gâtent : l’Assemblee peine à trouver son rythme de croisière, le pouvoir passe à la rue et aux factions… On connaît la suite, le démantèlement de tout un édifice millénaire qui pouvait être réformé…
Et pendant ce temps: qui soutient le Roi? Ni son entourage proche, ni les Princes, ni la noblesse…
Alors, oui: Louis se déprime, Louis renonce. Il ne sera pas le Roi de la Révolution…
Et nous, qu’aurions-nous fait à sa place ???
Cette exposition se tenait dans l’ hôtel Lamoignon de Malesherbes, dans le Marais. Ce fut l’occasion de rappeler le rôle éminent que pris à l’époque le ministre de la Maison du Roi, encouragé par Louis XVI. Il en résulta une avancée incontestable à propos des droits civils des non-catholiques dans ce pays. Elle fut pratiquement complète pour les Protestants, moins achevée pour les Juifs, qui durent attendre les travaux de l’Assemblée Nationale (mais des synagogues furent construites, dont Lunéville.)
Cette exposition me fit comprendre (et de manière définitive) que Louis XVI n’était pas l’abruti qu’on nous avait vendu… et qu’il faut toujours rendre à César…
La position du Roi après l’ouverture des États Généraux est claire et remarquable. Il faut lire le beau livre d’A Maral sur la fin de Versailles. Le discours du Roi de juin 89 est sans ambiguïté . Il y défend les travaux des États qui ont pour mission de refonder la constitution monarchique, et rappelle : l’intérêt d’expérimenter la séparation des pouvoirs (il est bien le seul), l’absolue nécessité de préserver un pouvoir exécutif indépendant: le Roi et ses ministres. Cette attitude était la sagesse même. La nouvelle Assemblée Constituante n’en tiendra pas compte et se mêlera de tout: faire de nouvelles lois, gouverner.. On sait où cela a mené… Mais les exigences d’autorité du Roi étaient alors considérées comme « despotiques »…
Ensuite, oui, les choses se gâtent : l’Assemblee peine à trouver son rythme de croisière, le pouvoir passe à la rue et aux factions… On connaît la suite, le démantèlement de tout un édifice millénaire qui pouvait être réformé…
Et pendant ce temps: qui soutient le Roi? Ni son entourage proche, ni les Princes, ni la noblesse…
Alors, oui: Louis se déprime, Louis renonce. Il ne sera pas le Roi de la Révolution…
Et nous, qu’aurions-nous fait à sa place ???
Vicq d Azir- Messages : 3676
Date d'inscription : 07/11/2014
Age : 76
Localisation : Paris x
Re: Portrait biographique et moral de Louis XVI
Quelles que furent ses actions et décisions, bonnes ou mauvaises, Louis XVI est emblématique du « roman national français » ( détestable expression), qui par facilité n'en a retenu que les faiblesses.
_________________
« La mode est à la France ce que les mines du Pérou sont à l'Espagne » Colbert.
Marie-Jeanne- Messages : 1497
Date d'inscription : 16/09/2018
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