Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
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Lucius
Mme de Sabran
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Quoi, vous étiez près du Louvre et ne nous en avez rien dit !
Dernière édition par Lucius le Jeu 09 Oct 2014, 18:15, édité 1 fois
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Avaient-ils un espion, un informateur, pour savoir que Calonne se rendait à Chatsworth ?
En somme, la Motte ( le mari ) voulait en quelque sorte coincer Calonne , ce qui donne à penser qu'ils n'étaient pas assez liés pour que la Motte rende visite à Calonne, chez lui à Londres, de façon simple, naturelle .
Qui sait ! Peut-être ses visites étaient-elle refoulées ?
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Oh, pour ça, une petite question indiscrète bien tournée à un domestique en sortant de l'antichambre, et on apprend facilement pour quelle destination sont toutes ces malles qu'on apprête .... mais ils pouvaient aussi faire suivre Calonne ... qui sait ?
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Je suis arrivée aujourd'hui. Je l'avais annoncée le mois dernier sur Facebook... Oups!Lucius a écrit:Quoi, vous étiez près du Louvre et ne nous en avez rien dit !
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
outremanche a écrit: Je suis à présent dans la cour du Louvre, près du pyramide,
Je t'imagine ! Quelle chance tu as !!!
Fait-il beau ?
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Lucius a écrit:Oh, pour ça, une petite question indiscrète bien tournée à un domestique en sortant de l'antichambre, et on apprend facilement pour quelle destination sont toutes ces malles qu'on apprête .... mais ils pouvaient aussi faire suivre Calonne ... qui sait ?
... une pièce glissée furtivement ! et hop !!!
Mme de Sabran- Messages : 55497
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Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
outremanche a écrit:Je suis arrivée aujourd'hui. Je l'avais annoncée le mois dernier sur Facebook... Oups!Lucius a écrit:Quoi, vous étiez près du Louvre et ne nous en avez rien dit !
Tout le monde n'a pas facebook !
Lucius- Messages : 11656
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Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Nous sommes donc trois sur Terre !!! :n,,;::::!!!:
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Ma chère Eve,
Vous avez bien choisi l'endroit c'est l'un des plus beaux de Paris avec ce mélange entre le moderne et l'ancien qui, à mon humble avis, se complètent à la perfection.
Je ne suis pas au fait des transports en commun dans votre beau pays en cette fin du XVIII° siècle mais connaissant le pragmatisme qui est l'une des grandes qualités de votre nation, je suppose qu'il existait un réseau de malle-postes tout à fait opérationnel à cette époque pour desservir vos comtés. Votre question sur le financement des La Motte est tout à fait pertinente. Lacour Gayet nous donne une partie de la réponse. Je ne l'avais pas signalé mais ils (Latour ainsi que La Motte) sollicitaient fréquemment Calonne qu'il savait riche pour des prêts. Ceci n'exclut pas bien évidemment qu'ils aient été financés par quelqu'un qui aurait pu avoir intérêt à la poursuite de leurs activités. Toutefois, on remarquera qu'ils ont tenté de faire financer par Calonne l'impression de leur libelle ce qui peut amener à penser que leurs disponibilités financières n'étaient pas extensibles.
Quand à la façon dont les La Motte ont pu être informés de ses déplacements, LG nous donne peut être là encore une réponse à cette question qui fnos ait pénétrer dans le monde mystérieux et glauque des agents doubles. Je cite:
" On se rapelle que, dès leur arrivée à Londres, les Lamotte étaient rentrés en rapports avec Théveneau de Morande, maitre es calomnies et chantages. Celui-ci en partie sur des ordres de Versailles, beaucoup en vertu d'un instinct qu'il avait du mal à surmonter, n'avait cesser d'espionner l'ex-contrôleur général. Le trio Latour-La Motte l'invita dans l'automne de 1788,à publier sur lui quelques articles venimeux. Morande s'en acquitta avec tant de zèle que le comte de Montmorin, ministre des AE, qui l'avaient utilisé pendant un temps comme informateur, en fut révolté et lui enjoignit de se taire. A lire la réponse que le pamphlétaire lui adressa, on avait l'impression, d'ailleurs fort justifiée, qu'on avait cherché à lui enlever le pain de la bouche. Et quel dommage quand tout est si bien organisé! " J'ai deux personne dans sa maison et j'ai des liaisons dans trois endroits ou il va. Je l'ai investi de manière qu'il ne peut commettre d'indiscrétions que je n'en sois instruit... J'ose, Monseigneur,vous supplier de ne pas m'interdire la réplique... IL est irascible et vain et je le désèspererai avec toute la décense possible".
De l'importance d' avoir un bon agent en place!
Sur Theveneau de Morande on peut consulter pour un survol rapide de sa carrière de journaliste et d'agent secret la fiche Wikipédia. On y retrouvera Serre de Latour et le Courrier de l'Europe cette gazette dont Vergennes, ce grand ministre des AE, se servait pour faire passer des messages et surveiller la situation en Angleterre. Munro Price a écrit quelques pages très instructives à ce sujet dans son magnifique Preserving the Monarchy, The comte de Vergennes:
" The most important, if discreet area of Vergennes extra-departemental activity in these years was the direction of information. He had been involved in this ever sicnce his entry into the ministry, and the significance of his role has been increasingly recognised by historians in récent years. Vergennes had always been aware of the effect on policy of public opinion: l'opinion est dit-on la reine du monde " he had written to the king in 1774. It was therefore essential to control domestic public opinion by means of censorship, to manipulate it through promoting and subsidising official publications and to prevent subersive foreign publications from entering in France..... Vergennes was happy to promote new publications, provided that these wer amenable to discreet control from Versailles. This is the case with the Mercure de France , taken over y Panckoucke in 1778. The best example, however,was the Courrier de l'Europe, a French Journal published in London. Vergennes was delighted to encourage a publication that could inform French readers about the political situation in England, while subtly putting in a good word for the government in France".
N'oublions pas que Vergennes avait été à bonne école, comme Breteuil, d'ailleurs car il avait tous les deux appartenus au secret du roi.
Mais je m'égare et pour revenir à nos moutons, c'est à dire à vote question, ma chère Eve, voilà, peut être, comment par l'intermédiaire de Théveneau de Morande, les La Motte ont pu apprendre le déplacement de Calonne à Chatsworth.
Serviteur. Roi-cavalerie.
Vous avez bien choisi l'endroit c'est l'un des plus beaux de Paris avec ce mélange entre le moderne et l'ancien qui, à mon humble avis, se complètent à la perfection.
Je ne suis pas au fait des transports en commun dans votre beau pays en cette fin du XVIII° siècle mais connaissant le pragmatisme qui est l'une des grandes qualités de votre nation, je suppose qu'il existait un réseau de malle-postes tout à fait opérationnel à cette époque pour desservir vos comtés. Votre question sur le financement des La Motte est tout à fait pertinente. Lacour Gayet nous donne une partie de la réponse. Je ne l'avais pas signalé mais ils (Latour ainsi que La Motte) sollicitaient fréquemment Calonne qu'il savait riche pour des prêts. Ceci n'exclut pas bien évidemment qu'ils aient été financés par quelqu'un qui aurait pu avoir intérêt à la poursuite de leurs activités. Toutefois, on remarquera qu'ils ont tenté de faire financer par Calonne l'impression de leur libelle ce qui peut amener à penser que leurs disponibilités financières n'étaient pas extensibles.
Quand à la façon dont les La Motte ont pu être informés de ses déplacements, LG nous donne peut être là encore une réponse à cette question qui fnos ait pénétrer dans le monde mystérieux et glauque des agents doubles. Je cite:
" On se rapelle que, dès leur arrivée à Londres, les Lamotte étaient rentrés en rapports avec Théveneau de Morande, maitre es calomnies et chantages. Celui-ci en partie sur des ordres de Versailles, beaucoup en vertu d'un instinct qu'il avait du mal à surmonter, n'avait cesser d'espionner l'ex-contrôleur général. Le trio Latour-La Motte l'invita dans l'automne de 1788,à publier sur lui quelques articles venimeux. Morande s'en acquitta avec tant de zèle que le comte de Montmorin, ministre des AE, qui l'avaient utilisé pendant un temps comme informateur, en fut révolté et lui enjoignit de se taire. A lire la réponse que le pamphlétaire lui adressa, on avait l'impression, d'ailleurs fort justifiée, qu'on avait cherché à lui enlever le pain de la bouche. Et quel dommage quand tout est si bien organisé! " J'ai deux personne dans sa maison et j'ai des liaisons dans trois endroits ou il va. Je l'ai investi de manière qu'il ne peut commettre d'indiscrétions que je n'en sois instruit... J'ose, Monseigneur,vous supplier de ne pas m'interdire la réplique... IL est irascible et vain et je le désèspererai avec toute la décense possible".
De l'importance d' avoir un bon agent en place!
Sur Theveneau de Morande on peut consulter pour un survol rapide de sa carrière de journaliste et d'agent secret la fiche Wikipédia. On y retrouvera Serre de Latour et le Courrier de l'Europe cette gazette dont Vergennes, ce grand ministre des AE, se servait pour faire passer des messages et surveiller la situation en Angleterre. Munro Price a écrit quelques pages très instructives à ce sujet dans son magnifique Preserving the Monarchy, The comte de Vergennes:
" The most important, if discreet area of Vergennes extra-departemental activity in these years was the direction of information. He had been involved in this ever sicnce his entry into the ministry, and the significance of his role has been increasingly recognised by historians in récent years. Vergennes had always been aware of the effect on policy of public opinion: l'opinion est dit-on la reine du monde " he had written to the king in 1774. It was therefore essential to control domestic public opinion by means of censorship, to manipulate it through promoting and subsidising official publications and to prevent subersive foreign publications from entering in France..... Vergennes was happy to promote new publications, provided that these wer amenable to discreet control from Versailles. This is the case with the Mercure de France , taken over y Panckoucke in 1778. The best example, however,was the Courrier de l'Europe, a French Journal published in London. Vergennes was delighted to encourage a publication that could inform French readers about the political situation in England, while subtly putting in a good word for the government in France".
N'oublions pas que Vergennes avait été à bonne école, comme Breteuil, d'ailleurs car il avait tous les deux appartenus au secret du roi.
Mais je m'égare et pour revenir à nos moutons, c'est à dire à vote question, ma chère Eve, voilà, peut être, comment par l'intermédiaire de Théveneau de Morande, les La Motte ont pu apprendre le déplacement de Calonne à Chatsworth.
Serviteur. Roi-cavalerie.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Comte d'Hézècques a écrit:
D'un séjour de la princesse en Angleterre en 1788 je n'ai pas de trace.
Merci Felix...
Comte d'Hézècques a écrit:Dès lors, je me demande s'il était déjà question d'une publication des mémoires de Mme de La Motte en 1787 ?
Lucius a écrit:A votre avis, quel est le mémoire dont parle Calonne ? L'un de ceux qui furent publiés, ou bien celui qu'eut Marie Antoinette ?
Roi-cavalerie a écrit:je me suis appuyé sur Lacour Gayet dont la biographie de Calonne fait référence et qui, lui, a étudié les archives anglaises de près.
(...) et l'on se sépara sans être convenu de grand chose sinon qu'à son retour à Londres Calonne prendrait livraison de l'exemplaire original que La Motte ne voulait décidemment pas garder chez lui.
Fin de citation
(...)
Calonne Papers conservés en 15 liasses au Public Record Office à Londres sous les rubriques:
Privy Council: série I, liasses 122-123.
Foreign Office: série 95, liasses 630-633
Le Libelle La Motte est conservé dans les archives du Public Record Office, Foreign Office, serie 95, liasse 631, doc n° 245, Ainsi qu'une copie qui serait de la main de Mme de la Motte. Les traits au crayon effacés chez La Motte avaient laissés leur marque. Pour des motifs restés ignorés, chaque marque a été repassée à l'encre. Détails curieux: les corrections de Calonne sont beaucoup plus nombreuses au début qu'à la fin comme s'il s'était lassé de ce travail.
L'exposé des Faits, rédigé par Calonne, est conservé dans les archives du Public Record Office, série 95, liasse 631, doc n° 247.
Je souhaiterais revenir sur les versions de ces Mémoires, parce que je ne parviens plus tout à fait à suivre.
Je suis perdu... boudoi32
Déjà, les versions au moins imprimées : laquelle est celle dont parle Calonne, et laquelle est celle évoquée par Campan ?
La même, je suppose?
Enfin, si j’ai bien compris ( ), Calonne a eu entre ses mains la version originale.
Est-ce ce document qu’il annote, ou est-ce la version que sa femme a passé des heures à copier ? Ce n’est pas clair (pour moi).
Si j’ai bien suivi, une copie est envoyée à Marie-Antoinette (avec ses corrections, et celles d’un secrétaire d’ambassade - toujours aussi hallucinant entre nous soit-dit). Mais celle conservée au Public Record Office de Londres ? C’est une troisième copie ?
Car enfin, je trouve toujours insensé qu’un homme dans sa position se prête à cet exercice de correction (et, à mon avis, ses explications ne tiennent d'ailleurs pas la route boudoi29 ), plutôt que de détruire l’original.
Au moins !
Non...il pense plutôt à corriger ici ou là, à reformuler ceci ou cela, et surtout, surtout : à insister sur sa bonne foi (tu m’étonnes, il n’a pas lésiné sur le nombre de lettres envoyées à la duchesse toujours sur le même thème ), et sur les moyens qu’il aurait donc de se justifier s’il était accusé.
C’est tout de même incompréhensible et/ou tellement tiré par les cheveux.
Je ne la sens pas du tout cette histoire à dormir debout !
Mais j’ai peut-être mal compris.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:
Sur Theveneau de Morande on peut consulter pour un survol rapide de sa carrière de journaliste et d'agent secret la fiche Wikipédia. On y retrouvera Serre de Latour et le Courrier de l'Europe cette gazette dont Vergennes, ce grand ministre des AE, se servait pour faire passer des messages et surveiller la situation en Angleterre..
Exactement !
Nous avons un sujet sur le Courrier de l'Europe, cher Roi-cavalerie .
Je saute vous le propulser au portail .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
La nuit, la neige a écrit:
Car enfin, je trouve toujours insensé qu’un homme dans sa position se prête à cet exercice de correction (et, à mon avis, ses explications ne tiennent d'ailleurs pas la route boudoi29 ), plutôt que de détruire l’original.
Au moins !
Non...il pense plutôt à corriger ici ou là, à reformuler ceci ou cela, et surtout, surtout : à insister sur sa bonne foi (tu m’étonnes, il n’a pas lésiné sur le nombre de lettres envoyées à la duchesse toujours sur le même thème ), et sur les moyens qu’il aurait donc de se justifier s’il était accusé.
C'est vrai, c'est insensé ...
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Mon cher La nuit, la neige, je vais essayer de répondre à vos interrogations en survolant encore une fois le texte de Lacour Gayet en lequel j'ai assez confiance car il a consulté les Calonne's Papers y compris l'Exposé des faits par lequel Calonne a relaté minutieusement cette affaire. Je ne suis pas du tout un spécialiste de cette question mais je m'y suis un peu penché grâce à cette biographie assez documentée et au livre d'Evelyne Lever car la duchesse de Polignac paraissait y avoir été mêlée.
Comme vous le verrez en lisant mon nouvel abstract de Lacour Gayet, il apparaît que Calonne, qui avait fait prendre une copie de l'original par sa femme, a bien, a bien souligné sur l'original au crayon les phrases qui devaient être modifiées puis a laissé le document en question entre les mains de son interlocuteur. Il apparaît vraisemblable également que l'ambassade ait pu se procurer une copie de ce document, sans doute fournie par les La Motte, eux mêmes, au secrétaire d'Ambassade d'Arragon. C'est sans doute la copie qui serait partie à Paris et que Mme Campan évoque dans ses Mémoires pour l'avoir vue dans les mains de la reine. Compte tenu de l'allégeance du marquis de la Luzerne à Necker, on peut imaginer que, ce faisant, il y ait eu un peu de malignité de sa part. Enfin Calonne récupérera l'original ce qui explique qu'il se trouve dans les Calonne Papers avec la copie faite par sa femme.
Quant à la copie qui est partie à Paris et a été vue par la reine et Mme Campan, Lacour Gayet , dans une de ses notes, précise que les Mémoires secrets de Lafont d'Aussone, t II, pp 136-137, prétendent que le 8 août 1792, Marie-Antoinette aurait, par l'entremise de l'abbé de Montesquiou Fezensac, confié ce document à la vicomtesse de Fontanges « pour le lui conserver jusqu'à des temps meilleurs » Lacour Gayet ajoute qu'il s'agit évidemment de la copie prise par d'Arragon, à laquelle, pour faire bonne mesure, il avait dû ajouter quelques corrections supplémentaires, en imitant l'écriture de Calonne ce qui expliquerait que Mme Campan ait précisé "qu'il était corrigé de la main même de M. de Calonne dans tous les endroits où les usages de la cour avait fait commettre de trop grossières erreurs". Pour ma part, je ne suis pas étonné que l'ambassade soit intervenue auprès des La Motte ou que ces derniers aient fait appel à elle car il était dans ses attributions de surveiller et Calonne et les La Motte.
Voici donc le résumé un peu long de ce que nous dit Lacour Gayet. J'espère que vous ne vous endormirez pas si vous le lisez ce soir!Je pense que les citations entre guillemets sont reprises de la version Calonne dans son "Exposé des faits" :
Le Mémoire des La Motte, rédigé avec l'aide de Serre de Latour, le journaliste intermédiaire, est déposé chez Calonne le 7 juillet 1787. « Le destinataire de l'envoi fit d'abord l'indigné : il se refusait à voir de « pareilles ordures ». Mais la curiosité l'emporta vite sur les scrupules : de son aveu, il dévora le document. Il en conclut qu'il était fort habilement fait et que cette étrange récapitulation de faits … était capable « de produire les effets les plus pernicieux dans le public et la sensation la plus désagréable pour le roi lui-même. La reine devait donc absolument en avoir connaissance... Mais il fallait adapter ce texte à la lecture de la reine et il se prêta au jeu de la correction. Dans un article qu'il publia quelques mois plus tard il précisa sa pensée. Il déclara que s'il a, comme on va le voir, indiqué au crayon « des corrections nécessaires » c'est parce qu'il se trouvait dans le Mémoire des La Motte «plusieurs passages si grossiers et si obscènes qu'il lui aurait été impossible même comme intermédiaire d'envoyer ce document à la reine ».
Une fois le document recopié, il convoque, vers le 10-13 juillet 1787, Latour sur un banc de Kengsington, puis ils s'installèrent dans un café où il souligna au crayon « les phrases qu'il fallait adoucir, les termes trop crus ou même choquants qu'il fallait retrancher ou changer et mêmes quelques incorrections de style de nulle valeur qui me paraissaient rendre la lecture moins facile et l'intelligence plus pénible. Voilà, je le jure tout ce que j'ai fait, ce que je pourrais nier puisque, le crayon ayant été effacé, il n'en reste aucune trace ni pas un seul mot de mon écriture, mais ce que je nierai pas.... ».
A partir de là, les La Motte intensifient leur chantage en demandant des subsides. Calonne refuse. Nouvelle relance, également refusée, Calonne enjoignit à Latour dès le 20 juillet de rendre aux La Motte tous leurs papiers et de cesser toute négociation avc eux.
Le 22 juillet 1787, Latour l'informe que les documents ont été rendus et que le mémoire corrigé par Calonne avait été brulé et il en profite pour le « taper » de 50 livres qui vinrent s'ajouter à deux prêts antérieurs de 120 et de 125 livres ce qui portait à plus de 400 livres les prêts de Calonne à cette intermédiaire.
Le 15 août 1787, il est relancé par courrier par son intermédiaire et par La Motte. Le 26 août il accepte de rencontrer La Motte chez son fondé de pouvoir qui lui extorque 100 guinées. Le 19 septembre, en présence de son fondé de pouvoir, nouvelle entrevue avec La Motte qui lui indique qu'il « a des propositions qui lui sont faites par le gouvernement français » et lui soustrait à nouveau 50 livres sterling ce que Calonne accepte, car il est sans doute intéressé par cette approche du gouvernement français qui cache peut être une tentative de son autre ennemi Breteuil. Il accepte à nouveau de revoir La Motte qui, en termes voilés, lui parle d'une audience que le marquis de la Luzerne lui aurait accordée ainsi qu'à sa femme. Il laissa entendre qu'il avait à faire des révélations sensationnelles mais qu'il ne s'y livrerait qu'en tête à tête. Un ou deux jours après, Calonne s'arrête à Chester Rowes où habitent les La Motte. Son hôte lui révéla alors une "noire manoeuvre" dont il était l'objet. L'ambassade de France, et, par elle, la cour étaient au courant de ses conversations avec Latour ; mieux elle savait qu'il avait annoté de sa main le projet de libelle ? Ses ennemis étaient décidés à se servir de l'incident pour le déshonorer en lui attribuant les motifs les plus vils. Un certain Sébille, secrétaire d'Ambassade, ( il s'agit selon Lacour Gayet du sieur d'Arragon qui était effectivement en poste à Londres à cette date) était venu le voir, lui La Motte, pour prendre connaissance du document. Il avait selon ses dires refusé de le lui laisser emporter, mais il n'avait pu l'empêcher d'en prendre copie. Celle-ci sans doute circulait à Versailles.
Calonne fut effondré... L'affreux libelle n'avait pas été brûlé mais on faisait courir le bruit en France qu'il avait collaboré à sa rédaction. La Motte offrit de lui remettre l'original. L'ancien ministre l'exhorta à le jeter au feu, comme il avait été entendu. Quelle imprudence lui rétorqua son interlocuteur ! Quel moyen vous restera-t-il de prouver que d'Arragon est un menteur. Finalement il fut décidé que La Motte garderait l'original que « s'il restait quelques traits de crayon qui ne pouvait être qu'en tout petit nombre, il n'y avait pas les effacer » ce qui fut « fait à l'instant ». Suite à cette entrevue qui a dû avoir lieu à la fin septembre, Calonne écrivit au duc de Dorset , alors en congé en Angleterre, pour le mettre au courant des menées dont il était l'objet et le prier d'en aviser la duchesse de Polignac. Puis ils se rendit à Chatsworth où il fut à nouveau relancé le 4 octobre comme je l'ai écrit dans mon dernier post afin de financer la publication du libelle.
Une fois de retour à Londres vers la mi octobre Calonne prit effectivement livraison de l'exemplaire original du libelle comme cela avait été convenu à Chatsworth avec La Motte. Calonne « enferma sur le champ » le libelle dans son coffre, « bien résolu à ne jamais lui laisser voir le jour qu'autant qu'on le forcerait à prouver que les corrections qu'on voulait lui imputer et mêmes toutes celles qu'il renfermait, n'ajoutaient pas la plus petite circonstance au texte et qu'elles adoucissaient le venin au lieu d'en augmenter la force » . Rester à tenter d'arrêter les rumeurs qui courraient à Versailles. Calonne s'y employa dans une lettre à la duchesse de Polignac. Il menaçait de tout révèler « s'il était vrai que, trompé par d'indignes rapports que l'ambassadeur aurait eu l'imprudence ou plutôt l'infamie de transmettre, la reine eut fait part au roi comme y ajoutant foi, et, s'il ne lui restait d'autres moyens pour se défendre que de publier la vérité, il la dirait avec un éclat dont il serait désespéré mais qui serait alors le premier de ses devoirs... »
Quelques temps après, c'est à dire courant octobre il fut relancé à nouveau par son intermédiaire et La Motte pour qu'il finance la publication du libelle. En novembre, il fut assigné en justice par Latour. C'est alors qu'il rédigea pour ses avocats une Exposé des faits où il relata minutieusement ses étranges mésaventures. Il y eut alors entre les adversaires unn échange de publications et Calonne fit paraître dans la presse un article pour répondre aux accusations des La Motte.
Au début de février 1789 parut le Mémoire justificatif de la comtesse de Valois écrit par elle même. La prétendue correspondance entre la reine et le cardinal y était jointe. Cette publication fit un flop !
Voilà c'est un peu long comme je disais en introduction mais il me semble que cela permet d'y voir clair dans les différents documents dont on a parlés. Quant à moi, comme je l'ai déjà dit, je ne trouve pas du tout étonnant que Calonne, traversant une période difficile car exilé et accusé par Loménie d'avoir abusé de la confiance du roi, soit tombé dans ce piège. Il espérait se remettre en selle ( je suis cavalier!) auprès de la reine. Et puis, n'oublions pas, Calonne avait mené jusque là une existence protégée de conseiller au Parlement, d' intendant, puis de ministre, bien loin du milieu de ces malfrats qu'il allait rencontrer dans l'underground londonien. Il n'était donc pas armé pour ce type de négociations avec des adversaires aussi coriaces.
Bien à vous et d'ailleurs aux autres.
Roi-cavalerie.
Comme vous le verrez en lisant mon nouvel abstract de Lacour Gayet, il apparaît que Calonne, qui avait fait prendre une copie de l'original par sa femme, a bien, a bien souligné sur l'original au crayon les phrases qui devaient être modifiées puis a laissé le document en question entre les mains de son interlocuteur. Il apparaît vraisemblable également que l'ambassade ait pu se procurer une copie de ce document, sans doute fournie par les La Motte, eux mêmes, au secrétaire d'Ambassade d'Arragon. C'est sans doute la copie qui serait partie à Paris et que Mme Campan évoque dans ses Mémoires pour l'avoir vue dans les mains de la reine. Compte tenu de l'allégeance du marquis de la Luzerne à Necker, on peut imaginer que, ce faisant, il y ait eu un peu de malignité de sa part. Enfin Calonne récupérera l'original ce qui explique qu'il se trouve dans les Calonne Papers avec la copie faite par sa femme.
Quant à la copie qui est partie à Paris et a été vue par la reine et Mme Campan, Lacour Gayet , dans une de ses notes, précise que les Mémoires secrets de Lafont d'Aussone, t II, pp 136-137, prétendent que le 8 août 1792, Marie-Antoinette aurait, par l'entremise de l'abbé de Montesquiou Fezensac, confié ce document à la vicomtesse de Fontanges « pour le lui conserver jusqu'à des temps meilleurs » Lacour Gayet ajoute qu'il s'agit évidemment de la copie prise par d'Arragon, à laquelle, pour faire bonne mesure, il avait dû ajouter quelques corrections supplémentaires, en imitant l'écriture de Calonne ce qui expliquerait que Mme Campan ait précisé "qu'il était corrigé de la main même de M. de Calonne dans tous les endroits où les usages de la cour avait fait commettre de trop grossières erreurs". Pour ma part, je ne suis pas étonné que l'ambassade soit intervenue auprès des La Motte ou que ces derniers aient fait appel à elle car il était dans ses attributions de surveiller et Calonne et les La Motte.
Voici donc le résumé un peu long de ce que nous dit Lacour Gayet. J'espère que vous ne vous endormirez pas si vous le lisez ce soir!Je pense que les citations entre guillemets sont reprises de la version Calonne dans son "Exposé des faits" :
Le Mémoire des La Motte, rédigé avec l'aide de Serre de Latour, le journaliste intermédiaire, est déposé chez Calonne le 7 juillet 1787. « Le destinataire de l'envoi fit d'abord l'indigné : il se refusait à voir de « pareilles ordures ». Mais la curiosité l'emporta vite sur les scrupules : de son aveu, il dévora le document. Il en conclut qu'il était fort habilement fait et que cette étrange récapitulation de faits … était capable « de produire les effets les plus pernicieux dans le public et la sensation la plus désagréable pour le roi lui-même. La reine devait donc absolument en avoir connaissance... Mais il fallait adapter ce texte à la lecture de la reine et il se prêta au jeu de la correction. Dans un article qu'il publia quelques mois plus tard il précisa sa pensée. Il déclara que s'il a, comme on va le voir, indiqué au crayon « des corrections nécessaires » c'est parce qu'il se trouvait dans le Mémoire des La Motte «plusieurs passages si grossiers et si obscènes qu'il lui aurait été impossible même comme intermédiaire d'envoyer ce document à la reine ».
Une fois le document recopié, il convoque, vers le 10-13 juillet 1787, Latour sur un banc de Kengsington, puis ils s'installèrent dans un café où il souligna au crayon « les phrases qu'il fallait adoucir, les termes trop crus ou même choquants qu'il fallait retrancher ou changer et mêmes quelques incorrections de style de nulle valeur qui me paraissaient rendre la lecture moins facile et l'intelligence plus pénible. Voilà, je le jure tout ce que j'ai fait, ce que je pourrais nier puisque, le crayon ayant été effacé, il n'en reste aucune trace ni pas un seul mot de mon écriture, mais ce que je nierai pas.... ».
A partir de là, les La Motte intensifient leur chantage en demandant des subsides. Calonne refuse. Nouvelle relance, également refusée, Calonne enjoignit à Latour dès le 20 juillet de rendre aux La Motte tous leurs papiers et de cesser toute négociation avc eux.
Le 22 juillet 1787, Latour l'informe que les documents ont été rendus et que le mémoire corrigé par Calonne avait été brulé et il en profite pour le « taper » de 50 livres qui vinrent s'ajouter à deux prêts antérieurs de 120 et de 125 livres ce qui portait à plus de 400 livres les prêts de Calonne à cette intermédiaire.
Le 15 août 1787, il est relancé par courrier par son intermédiaire et par La Motte. Le 26 août il accepte de rencontrer La Motte chez son fondé de pouvoir qui lui extorque 100 guinées. Le 19 septembre, en présence de son fondé de pouvoir, nouvelle entrevue avec La Motte qui lui indique qu'il « a des propositions qui lui sont faites par le gouvernement français » et lui soustrait à nouveau 50 livres sterling ce que Calonne accepte, car il est sans doute intéressé par cette approche du gouvernement français qui cache peut être une tentative de son autre ennemi Breteuil. Il accepte à nouveau de revoir La Motte qui, en termes voilés, lui parle d'une audience que le marquis de la Luzerne lui aurait accordée ainsi qu'à sa femme. Il laissa entendre qu'il avait à faire des révélations sensationnelles mais qu'il ne s'y livrerait qu'en tête à tête. Un ou deux jours après, Calonne s'arrête à Chester Rowes où habitent les La Motte. Son hôte lui révéla alors une "noire manoeuvre" dont il était l'objet. L'ambassade de France, et, par elle, la cour étaient au courant de ses conversations avec Latour ; mieux elle savait qu'il avait annoté de sa main le projet de libelle ? Ses ennemis étaient décidés à se servir de l'incident pour le déshonorer en lui attribuant les motifs les plus vils. Un certain Sébille, secrétaire d'Ambassade, ( il s'agit selon Lacour Gayet du sieur d'Arragon qui était effectivement en poste à Londres à cette date) était venu le voir, lui La Motte, pour prendre connaissance du document. Il avait selon ses dires refusé de le lui laisser emporter, mais il n'avait pu l'empêcher d'en prendre copie. Celle-ci sans doute circulait à Versailles.
Calonne fut effondré... L'affreux libelle n'avait pas été brûlé mais on faisait courir le bruit en France qu'il avait collaboré à sa rédaction. La Motte offrit de lui remettre l'original. L'ancien ministre l'exhorta à le jeter au feu, comme il avait été entendu. Quelle imprudence lui rétorqua son interlocuteur ! Quel moyen vous restera-t-il de prouver que d'Arragon est un menteur. Finalement il fut décidé que La Motte garderait l'original que « s'il restait quelques traits de crayon qui ne pouvait être qu'en tout petit nombre, il n'y avait pas les effacer » ce qui fut « fait à l'instant ». Suite à cette entrevue qui a dû avoir lieu à la fin septembre, Calonne écrivit au duc de Dorset , alors en congé en Angleterre, pour le mettre au courant des menées dont il était l'objet et le prier d'en aviser la duchesse de Polignac. Puis ils se rendit à Chatsworth où il fut à nouveau relancé le 4 octobre comme je l'ai écrit dans mon dernier post afin de financer la publication du libelle.
Une fois de retour à Londres vers la mi octobre Calonne prit effectivement livraison de l'exemplaire original du libelle comme cela avait été convenu à Chatsworth avec La Motte. Calonne « enferma sur le champ » le libelle dans son coffre, « bien résolu à ne jamais lui laisser voir le jour qu'autant qu'on le forcerait à prouver que les corrections qu'on voulait lui imputer et mêmes toutes celles qu'il renfermait, n'ajoutaient pas la plus petite circonstance au texte et qu'elles adoucissaient le venin au lieu d'en augmenter la force » . Rester à tenter d'arrêter les rumeurs qui courraient à Versailles. Calonne s'y employa dans une lettre à la duchesse de Polignac. Il menaçait de tout révèler « s'il était vrai que, trompé par d'indignes rapports que l'ambassadeur aurait eu l'imprudence ou plutôt l'infamie de transmettre, la reine eut fait part au roi comme y ajoutant foi, et, s'il ne lui restait d'autres moyens pour se défendre que de publier la vérité, il la dirait avec un éclat dont il serait désespéré mais qui serait alors le premier de ses devoirs... »
Quelques temps après, c'est à dire courant octobre il fut relancé à nouveau par son intermédiaire et La Motte pour qu'il finance la publication du libelle. En novembre, il fut assigné en justice par Latour. C'est alors qu'il rédigea pour ses avocats une Exposé des faits où il relata minutieusement ses étranges mésaventures. Il y eut alors entre les adversaires unn échange de publications et Calonne fit paraître dans la presse un article pour répondre aux accusations des La Motte.
Au début de février 1789 parut le Mémoire justificatif de la comtesse de Valois écrit par elle même. La prétendue correspondance entre la reine et le cardinal y était jointe. Cette publication fit un flop !
Voilà c'est un peu long comme je disais en introduction mais il me semble que cela permet d'y voir clair dans les différents documents dont on a parlés. Quant à moi, comme je l'ai déjà dit, je ne trouve pas du tout étonnant que Calonne, traversant une période difficile car exilé et accusé par Loménie d'avoir abusé de la confiance du roi, soit tombé dans ce piège. Il espérait se remettre en selle ( je suis cavalier!) auprès de la reine. Et puis, n'oublions pas, Calonne avait mené jusque là une existence protégée de conseiller au Parlement, d' intendant, puis de ministre, bien loin du milieu de ces malfrats qu'il allait rencontrer dans l'underground londonien. Il n'était donc pas armé pour ce type de négociations avec des adversaires aussi coriaces.
Bien à vous et d'ailleurs aux autres.
Roi-cavalerie.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Bouh ... demain à tête reposée ...
Là, je ne peux plus ! àè-è\':
Bonne nuit, les amis !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Merci pour cette clarifications, cher Roi Cavalerie, car comme LNLN je m'y perds dans tout ceci... C'est super d'avoir les explications des lettres qu'on a transcrites.
Pour revenir à vos suppositions sur les transports en commun en Angleterre au dix-huitieme siècle - il y avait les stage coaches (l'option moins cher et lent) et les voyages 'en poste' c'est à dire en utilisant les relais de poste et voyageant en privé et beaucoup plus vite. On payait pour cela, et en plus il y avait le logement sur la route. Les La Motte ont eu bien besoin d'argent. Ce qui me fait demander ce qu'ils ont fait de l'argent pour les diamants du collier???
Pour revenir à vos suppositions sur les transports en commun en Angleterre au dix-huitieme siècle - il y avait les stage coaches (l'option moins cher et lent) et les voyages 'en poste' c'est à dire en utilisant les relais de poste et voyageant en privé et beaucoup plus vite. On payait pour cela, et en plus il y avait le logement sur la route. Les La Motte ont eu bien besoin d'argent. Ce qui me fait demander ce qu'ils ont fait de l'argent pour les diamants du collier???
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Grazie mille !Roi-cavalerie a écrit:Mon cher La nuit, la neige, je vais essayer de répondre à vos interrogations en survolant encore une fois le texte de Lacour Gayet
V'oui, j’avais bon !Roi-cavalerie a écrit:Comme vous le verrez en lisant mon nouvel abstract de Lacour Gayet, il apparaît que Calonne, qui avait fait prendre une copie de l'original par sa femme
Toujours OK.Roi-cavalerie a écrit: a bien, a bien souligné sur l'original au crayon les phrases qui devaient être modifiées puis a laissé le document en question entre les mains de son interlocuteur.
Je note donc qu’il rend l’original. C’est dingue...
Enfin, après avoir passé des mois à crier au loup dans ses courriers à la duchesse de Polignac, qu’est-ce qu’il lui prend de vouloir « édulcorer » ce document, et de réadapter certains passages aux « usages » de la cour ?
Enfin, c’est totalement insensé !
S’il souhaitait que son alerte soit prise au sérieux, d’une part pourquoi ne pas abandonner son seul canal de communication qui, apparemment, ne « fonctionne pas » (en l’occurrence, ses courriers à la duchesse de Polignac) et pourquoi en adoucir les propos ou les rendre plus « crédibles » ?
Oui, c’est toujours ce que j’avais compris.Roi-cavalerie a écrit:Il apparaît vraisemblable également que l'ambassade ait pu se procurer une copie de ce document, sans doute fournie par les La Motte, eux mêmes, au secrétaire d'Ambassade d'Arragon. C'est sans doute la copie qui serait partie à Paris et que Mme Campan évoque dans ses Mémoires pour l'avoir vue dans les mains de la reine.
Roi-cavalerie a écrit:Enfin Calonne récupérera l'original ce qui explique qu'il se trouve dans les Calonne Papers avec la copie faite par sa femme.
Bien.
Euh...donc ce libelle-ci, est-ce l’un des deux finalement édités ?
Donc, ce d’Arragon, pour faire « bonne mesure » (Décidément ! boudoi32 ) aurait, qui plus est, imité l’écriture de Calonne ( ), et lui aussi pour corriger certaines erreurs, ou passages « contraires aux usages de la cour » ??Roi-cavalerie a écrit:Quant à la copie qui est partie à Paris et a été vue par la reine et Mme Campan, LG, dans une de ses notes, précise que les Mémoires secrets de Lafont d'Aussone, t II, pp 136-137, prétendent que le 8 aout 1792, Marie-Antoinette aurait par l'entremise de l'abbé de Montesquiou Fezensac, confié ce document à la vicomtesse de Fontanges « pour le lui conserver jusqu'à des temps meilleurs » LG ajoute qu'il s'agit évidemment de la copie prise par d'Arragon, à laquelle, pour faire bonne mesure, il avait dû ajouter quelques corrections supplémentaires, en imitant l'écriture de Calonne ce qui expliquerait que Mme Campan ait précisé "qu'il était corrigé de la main même de M de Calonne dans tous le endroits où les usages de la cour avait fait commettre de trop grossières erreurs".
Non, non. Je ne me suis pas endormi.Roi-cavalerie a écrit:Voici donc le résumé un peu long de ce que nous dit LG. J'epère que vous ne vous endormirez pas si vous le lisez ce soir!Je pense que les citations entre guillemets sont reprises de la version Calonne dans son "Exposé des faits"
C’est, à peu près, ce que j’avais compris.
Oui, oui. Cela aussi je l’avais compris.Roi-cavalerie a écrit:Le Mémoire des La Motte, rédigé avec l'aide de Serre de Latour, le journaliste intérmédiaire, est déposé chez Calonne le 7 juillet 1787. « Le destinataire de l'envoi fit d'abord l'indigné : il se refusait à voir de « pareilles ordures ». Mais la curiosité l'emporta vite sur les scrupules : de son aveu, il dévora le document.Il en conclut qu'il était fort habilement fait et que cette étrange récapitulation de faits … était capable « de produire les effets les plus pernicieux dan le public et la sensation la plus désagréable pour le roi lui même. La reine devait donc absolument en avoir connaissance...
Permettez que « il se refusait à voir pareilles ordures mais la curiosité l’emportant etc. », me laisse, toutefois, TRES dubitatif ! boudoi29
Sur ce point, j’ai déjà répondu, et émis un bon gros doute sur la réalité, ou disons la compréhension de ses intentions.Roi-cavalerie a écrit:Mais il fallait adapter ce texte à la lecture de la reine et il se prêta au jeu de la correction. Dans un article qu'il publia quelques mois plus tard il précisa sa pensée. Il déclara que s'il a, comme on va le voir, indiqué au crayon « des corrections nécessaires » c'est parce qu'il se trouvait dans le Mémoire des La Motte « plusieurs passages si grossiers et si obscène qu'il lui aurait été impossible même comme intermédiaire d'envoyer ce document à la reine »
Je ne sais pas. Cette « politesse » serait, ici, totalement irresponsable !
Car enfin, et puisqu’il n’est pas l’auteur de ces lignes, il faut bien qu’il communique le document tel qu’il est !
Cela fait des semaines qu’il ne serait pas écouté, ni pris au sérieux !
Euh...crayon effacé ?Roi-cavalerie a écrit:Une fois le document recopié, il convoque, vers le 10- 13 juillet, Latour sur un banc de Kengsington, puis ils s'installèrent dans un café où il souligna au crayon « les phrases qu'il fallait adoucir, les termes trop crus ou même choquants qu'il fallait retrancher ou changer et mêmes quelques incorrections de style de nulle valeur qui me paraissaient rendre la lecture moins facile et l'intelligence plus pénible. Voilà, je le jure tout ce que j'ai fait, ce que je pourrais nier puisque, le crayon ayant été effacé, il n'en reste aucune trace ni pas un seul mot de mon écriture, mais ce que je nierai pas.... ».
Evidemment qu’ils intensifient leur chantage : ce n’est plus un boulevard qu’ils ont devant eux, mais une autoroute ! Des Mémoires corrigés de la main d’un ancien ministre !Roi-cavalerie a écrit:A partir de là, les La Motte intensifient leur chantage en demandant des subsides. Calonne refuse. Nouvelle relance, également refusée, Calonne enjoignit à Latour dès le 20 de rendre aux La Motte tous leurs papiers et de cesser toute négociation avec eux.
Bingo !
Le Mémoire corrigé par Calonne est brûlé ? Aïe, je ne comprends plus. C’est après que d’Arragon en ait fait une copie (avec les notes de Calonne ?). Et qu’est-ce qui est donc conservé dans les Calonne Papers ?Roi-cavalerie a écrit:Le 22 juillet, Latour l'informe que les documents ont été rendus et que le mémoire corrigé par Calonne avait été brulé et il en profite pour le « taper » de 50 livres qui vinrent s'ajouter à 2 prêt antérieurs de 120 et de 125 livres ce qui portait à plus de 400 livres les prêts de Calonne à cette intermédiaire.
Là aussi, comment peut il raisonnablement « arroser » le comte de La Motte ? Quelle curieuse initiative !Roi-cavalerie a écrit:Le 15 aout, il est relancé par courrier par son intermédiaire et par La Motte. Le 26 aout il accepte de rencontrer La Motte chez son fondé de pouvoir qui lui extorque 100 guinées. Le 19 septembre, en présence de son fondé de pouvoir, nouvelle entrevue avec La Motte qui lui indique qu'il « a des propositions qui lui sont faites par le gouvernement français » et lui soustrait à nouveau 50 livres sterling ce que Calonne accepte, car il est sans doute intéressé par cette approche du gouvernement français qui cache peut être une tentative de son autre ennemi Breteuil. Il accepte à nouveau de revoir La Motte qui, en terme voilés, lui parle d'une audience que le marquis de la Luzerne lui aurait accordée ainsi qu'à sa femme. Il laissa entendre qu'il avait à faire des révélations sensationnelles mais qu'il ne s'y livrerait qu'en tête à tête.
Et sans en faire part à l’Ambassade française ?
Et enfin, que ne se met-il pas en relation avec le marquis de la Luzerne ?
Fût-il son « ennemi », si son intention est de protéger la reine et le roi, il en va aussi de sa responsabilité de faire passer ses sentiments en second plan, non ?
Evidemment !Roi-cavalerie a écrit:Un ou deux jours après, Calonne s'arrête à Chester Rowes où habitent les La Motte. Son hote lui révela alors une "noire manoeuvre " dont il était l'objet. L'ambassade de France, et, par elle, la cour étaient au courant de ses conversations avec Latour ; mieux elle savait qu'il avait annoté de sa main le projet de libelle ? Ses ennemis étaient décidés à se servir de l'incident pour le déshonorer en lui attribuant les motifs les plus vils.
A nouveau, comment pouvait-il ne pas avoir senti venir le piège ? C’est tellement gros !
Ah ! Il n’est donc pas brûlé...Roi-cavalerie a écrit:Un certain Sébille, secrétaire d'Ambassade, ( il s'agit selon LG du sieur d'Arragon qui était effectivement en poste à Londres à cette date) était venu le voir, lui La Motte, pour prendre connaissance du document. Il avait selon ses dires refusé de le lui laisser emporter, mais il n'avait pu l'empêcher d'en prendre copie. Celle-ci sans doute circulait à Versailles.
Calonne fut effondré... L'affreux libelle n'avait pas été brûlé mais on faisait courir le bruit en France qu'il avait collaboré à sa rédaction.
OK. boudoi32
Je note aussi que le secrétaire d’ambassade ne tente toujours rien avec l’original en mains : si ce n’est qu’il a le temps de « prendre copie ».
Ils sont tous très sympas et coopérants avec les La Motte !
Roi-cavalerie a écrit:La Motte offrit de lui remettre l'original. L'ancien ministre l'exhorta à le jeter au feu, comme il avait été entendu. Quelle imprudence lui rétorqua son interlocuteur ! Quel moyen vous restera- t-il de prouver que d'Arragon est un menteur. Finalement il fut décidé que LA Motte garderait l'original que « s'il restait quelques traits de crayon qui ne pouvait être qu'en tout petit nombre, il n'y avait pas les effacer » ce qui fut « fait à l'instant ».
Au secours ! Je ne comprends plus !Roi-cavalerie a écrit:Suite à cette entrevue qui a du avoir lieu à la fin septembre, Calonne écrivit au duc de Dorset , alors en congé en Angleterre, pour le mettre au courant des menées dont il était l'objet et le prier d'en aviser la duchesse de Polignac. Puis ils se rendit à Chatsworth où il fut à nouveau relancé le 4 octobre comme je l'ai écrit dans mon dernier post afin de financer la publication du libelle.
Pourquoi est-il relancé pour financer la publication du libelle, et non pas pour acheter sa non publication ?
Adoucissaient le venin ?Roi-cavalerie a écrit:Une fois de retour à Londres vers la mi octobre Calonne prit effectivement livraison de l'exemplaire original du libelle comme cela avait été convenu à Chatsworth avec La Motte. Calonne « enferma sur le champ » le libelle dans son coffre, « bien résolu à ne jamais lui laisser voir le jour qu'autant qu'on le forcerait à prouver que les corrections qu'on voulait lui imputer et mêmes toutes celles qu'il renfermait, n'ajoutaient pas la plus petite circonstance au texte et qu'elles adoucissaient le venin au lieu d'en augmenter la force ».
Bon. Drôle de « couverture », mais soit.
Ce que je retiens, c’est que le Mémoire est sous coffre.
Oui, j’avais bien compris cela aussi.Roi-cavalerie a écrit:Rester à tenter d'arrêter les rumeurs qui courraient à Versailles. Calonne s'y employa dans une lettre à la duchesse de Polignac. Il menaçait de tout révèler « s'il était vrai que, trompé par d'indignes rapports que l'ambassadeur aurait eu l'imprudence ou plutôt l'infamie de transmettre, la reine eut fait part au roi comme y ajoutant foi, et, s'il ne lui restait d'autres moyens pour se défendre que de publier la vérité, il la dirait avec un éclat dont il serait désespéré mais qui serait alors le premier de ses devoirs... »
Je n’aime pas trop cette sorte de menace d’ailleurs.
Quel éclat ? Celui de son irresponsabilité et de sa contribution à un libelle ?
Publierait-il aussi les lettres d’avertissements qu’il a envoyé à la duchesse de Polignac ?
Encore une fois, je ne comprends pas. Pourquoi est-il relancé pour la publication du libelle ?Roi-cavalerie a écrit:Quelques temps après, c'est à dire courant octobre il fut relancé à nouveau par son intermédiaire et La Motte pour qu'il finance la publication du libelle.
Et qu’est-ce qu’il en a à faire des relances de La Motte ?
Quels motifs ?Roi-cavalerie a écrit:En novembre, il fut assigné en justice par Latour.
Quelles accusations ?Roi-cavalerie a écrit:C'est alors qu'il rédigea pour ses avocats une Exposé des faits où il relata minutieusement ses étranges mésaventures. Il y eut alors entre les adversaires unn échange de publications et Calonne fit paraître dans la presse un article pour répondre aux accusations des La Motte.
Donc cette publication, c’est la deuxième, n’est-ce pas ?Roi-cavalerie a écrit:Au début de février 1789 parut le Mémoire justificatif de la comtesse de Valois écrit par elle même. La prétendue correspondance entre la reine et le cardinal y était jointe. Cette publication fit un flop !
Celle dont l’original (brûlé/ débrûlé et/ou annoté au crayon effacé ?) n’est pas dans le coffre de Calonne ?
Aïe, aïe...je cale.
Oups ! Ce n’est pas tout à fait acquis de mon côté...Roi-cavalerie a écrit:
Voilà c'est un peu long comme je disais en introduction mais il me semble que cela permet d'y voir clair dans les différents documents dont on a parlés.
Ce n’est pas encore très clair. boudoi26
Moi si, mais bon...A chacun son opinion.Roi-cavalerie a écrit:Quant à moi, comme je l'ai déjà dit, je ne trouve pas du tout étonnant que Calonne, traversant une période difficile car exilé et accusé par Loménie d'avoir abusé de la confiance du roi, soit tombé dans ce piège.
Et je n’ai peut-être pas tout saisi.
Si l’on considère qu’il a été à ce point berné, alors tel le cardinal de Rohan avant lui, c’est donc loupé ! Et bien loupé !Roi-cavalerie a écrit:Il espérait se remettre en selle ( je suis cavalier!) auprès de la reine.
Le désir de plaire et l'orgueil de ces courtisans les rendait, au mieux, vraiment aveugles et inconséquents.
Et c’est triste pour l’opinion qu’ils avaient du roi et de la reine.
Pour ma part, selon cette version, la sienne, je considère plutôt qu’il fallait là savoir prendre les bonnes initiatives, avoir un peu de bons sens et de jugeotte, ou encore savoir anticiper les écueils à venir (qui se voyaient gros comme une maison).Roi-cavalerie a écrit:Et puis, n'oublions pas, Calonne avait mené jusque là une existence protégée de conseiller au Parlement, d' intendant, puis de ministre, bien loin du milieu de ces malfrats qu'il allait rencontrer dans l'underground londonien. Il n'était donc pas armé pour ce type de négociations avec des adversaires aussi coriaces.
A priori, à la portée de tout bon ministre. Il avait vu bien pire avec l’Assemblée des notables ! :roll:
Mais bon, pourquoi pas...
Merci, en tous cas, d’avoir pris le temps de recopier ce petit topo.
J’espère que nos amis lecteurs s’en sortiront mieux que moi pour tout comprendre.
Raison pour laquelle j’ai laissé toutes mes réponses et questions dans l’ordre de lecture de vos commentaires.
La nuit, la neige- Messages : 18132
Date d'inscription : 21/12/2013
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Pour moi, plus ça va moins ça va !
Je ne comprends PLUS RIEN au comportement de Calonne .
Les premières explications de Lacour-Gayet me paraissaient d'autant plus recevables que je ne demande pourtant qu'à les croire, parce que je suis normalement plutôt bien disposée envers Calonne . Mais l'abondance de détails, cette fois, au lieu de m'éclairer la situation me la rend de plus en plus obscure, incohérente et inextricable .
Pourquoi corriger un écrit ordurier, que l'on voudrait n'avoir jamais vu exister, pour qu'il soit plus recevable ???
... lu ( non pas lu : dévoré ), recopié, corrigé, effacé, brûlé, imprimé, envoyé, gardé ... 54385210
A quoi riment toutes ces tergiversations ?!!
Je n'y comprends goutte .
.
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Et, dans tout cela, quid le libelle de Macmahon à faire dresser les cheveux sur la tête ?
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
J'y perds mon latin aussi.
Nous sommes confusionnés car d'un côté nous avons les lettres à la duchesse, qui paraissent d'une sincérité et d'une innocence (à défaut de beaucoup de clairvoyance) indubitables et de l'autre nous avons le dossier de Lacour-Gayet, semble-t-il constitué d'après la propre défense de Calonne, qui est abracadabrantesque !
Nous sommes confusionnés car d'un côté nous avons les lettres à la duchesse, qui paraissent d'une sincérité et d'une innocence (à défaut de beaucoup de clairvoyance) indubitables et de l'autre nous avons le dossier de Lacour-Gayet, semble-t-il constitué d'après la propre défense de Calonne, qui est abracadabrantesque !
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Vous souvenez-vous, les amis, que M. Olivier Blanc nous avait annoncé, dans le C.D.B., la sortie prochaine d'un livre sur l'affaire du Collier, avec de nouveaux questionnements et éléments de réponse ?!!
Il me tarde de le lire !
Il me tarde de le lire !
Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Ce serait très intéressant.
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
C'est à croire que le sincère désir de revenir dans les grâces de la Reine (et du Roi) de Calonne a fait place à une rancoeur morbide à cause du silence aux demandes qu'il faisait par le biais de Madame de Polignac.
Cela a-t-il changé lorsqu'il a rencontré la femme Lamotte?
Oui...Olivier Blanc avait parlé de grandes nouveautés quant à l'Affaire du Collier... on en doutait...on voit là combien il y avait encore à révéler...
Bien à vous.
Cela a-t-il changé lorsqu'il a rencontré la femme Lamotte?
Oui...Olivier Blanc avait parlé de grandes nouveautés quant à l'Affaire du Collier... on en doutait...on voit là combien il y avait encore à révéler...
Bien à vous.
Invité- Invité
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Et pourtant, si ses espoirs s'étaient tournés en dégoûts, cela aurait aussi se retourner contre la duchesse de Polignac, qui ne semble pas agir pour lui. Or en 1789, il est encore plus amical et attentionné à toute la famille Polignac (lettre à venir) !
Il ne peut pas en vouloir à mort à la reine et garder son amitié à la duchesse !
Et encore une fois, lisez ;
On m'a dit que la femme, qui depuis huit jours n'était pas sortie d'accès de rage, était tombée dangereusement malade. Si elle venait à mourir, ce serait un vrai bonheur. Mais puisqu'on a pris le parti de tout mépriser quand on pouvait tout étouffer, je n'ai plus rien à dire et je m'en lave les mains.
Sont-ce là les mots d'un maître-chanteur, libelliste enragé d'amertume contre la reine, amant de Mme de La Motte ?
Il ne peut pas en vouloir à mort à la reine et garder son amitié à la duchesse !
Et encore une fois, lisez ;
On m'a dit que la femme, qui depuis huit jours n'était pas sortie d'accès de rage, était tombée dangereusement malade. Si elle venait à mourir, ce serait un vrai bonheur. Mais puisqu'on a pris le parti de tout mépriser quand on pouvait tout étouffer, je n'ai plus rien à dire et je m'en lave les mains.
Sont-ce là les mots d'un maître-chanteur, libelliste enragé d'amertume contre la reine, amant de Mme de La Motte ?
Lucius- Messages : 11656
Date d'inscription : 21/12/2013
Age : 33
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Sans vouloir prolonger un débat sur une affaire vieille de 200 ans qui comporte des parts d'ombre qui ne seront sans doute jamais éclairées, je reviens, rassurez vous, l'espace d'un instant sur le sujet. Pour moi:
1/ Il est clair que, pour écrire ce chapitre, Lacour Gayet s'est appuyé sur la version de Calonne qui se trouve dans l'Exposé des faits rédigés pour ses avocats.
2/ Le Libelle qui a finalement été publié en 1789 est vraisemblablement une copie prise par les La Motte de leur original que Calonne récupérera en fin de parcours et qui désormais dort tranquillement sur les rayons du Public Office Record.
3/ Naturellement, Latour avait menti lorsqu'il avait affirmé à Calonne que l'original avait été détruit.
4/ Il y a bien évidemment , de la part des maître-chanteurs, dans toutes ces tractations une composante financière, et au vu de la naïveté de Calonne qui, jusque là, s'était jeté imprudemment dans tous leurs pièges, ils ont voulu sans doute pousser le bouchon un peu plus loin en lui proposant de financer l'impression du libelle. C'est d'ailleurs là en quelque sorte une prolongation du piège qu'ils lui avaient tendu en lui faisant corriger le libelle. Là, ils avaient joué sur le désir de faire parvenir le libelle à la Reine. Mais cela ne pouvait pas être sans lui apporter les corrections nécessaires afin de ménager sa pudeur. Maintenant, ils essayaient d'aller plus loin en lui tenant le discours suivant (donc selon la version de Calonne): " tant que la reine aura de l'influence et du crédit sur l'esprit du roi, vous n'obtiendrez aucune espèce de justice, et tous vos bons amis ( je veux dire ceux de Versailles) seront les premiers à s'unir à la reine pour vous persécuter. Que faire dans une pareille extrémité? Combler le voeu de la nation... C'est en votre pouvoir ... le moment est favorable, il faut en profiter..." Autrement dit, financez l'impression de notre libelle et tout ira bien. C'est d'ailleurs ce que Lamotte suggéra à Calonne lorsque celui-ci accepta de le revoir à Chatsworth. Devant le refus de Calonne, son interlocuteur se déclara "invinciblement déterminé" à publier le document. Ils avaient effectivement poussé le bouchon trop loin et Calonne, cette fois, s'est cabré!
5/ Quant au comportement effectivement incompréhensible de Calonne, nous savons bien tous que même un homme que l'on pense pourtant très intelligent peut, pour des raisons diverses, avoir un comportement aberrant. Je ne vous rappelerais pas l'histoire de cet ancien ministre, au demeurant l'un des plus brillants produits de nos cursus universitaires, président d'une prestigieuse organisation internationale, qui s'est fait misérablement piéger dans une chambre d'hôtel et a failli l'être pour d'autres raisons par les déclarations d'un proxénète belge.
Mais, ayant peur de vous lasser avec ces redites, je m'arrête en laiissant ceux qui veulent aller plus loin se procurer la biographie de Calonne par LG que l'on doit trouver encore sur Amazone ou peut être Ebay ou en se rendant à Londres consulter les Calonne Papers.
Amitiés à tous.
Roi-cavalerie
Amitiés. Roi-cavalerie.
1/ Il est clair que, pour écrire ce chapitre, Lacour Gayet s'est appuyé sur la version de Calonne qui se trouve dans l'Exposé des faits rédigés pour ses avocats.
2/ Le Libelle qui a finalement été publié en 1789 est vraisemblablement une copie prise par les La Motte de leur original que Calonne récupérera en fin de parcours et qui désormais dort tranquillement sur les rayons du Public Office Record.
3/ Naturellement, Latour avait menti lorsqu'il avait affirmé à Calonne que l'original avait été détruit.
4/ Il y a bien évidemment , de la part des maître-chanteurs, dans toutes ces tractations une composante financière, et au vu de la naïveté de Calonne qui, jusque là, s'était jeté imprudemment dans tous leurs pièges, ils ont voulu sans doute pousser le bouchon un peu plus loin en lui proposant de financer l'impression du libelle. C'est d'ailleurs là en quelque sorte une prolongation du piège qu'ils lui avaient tendu en lui faisant corriger le libelle. Là, ils avaient joué sur le désir de faire parvenir le libelle à la Reine. Mais cela ne pouvait pas être sans lui apporter les corrections nécessaires afin de ménager sa pudeur. Maintenant, ils essayaient d'aller plus loin en lui tenant le discours suivant (donc selon la version de Calonne): " tant que la reine aura de l'influence et du crédit sur l'esprit du roi, vous n'obtiendrez aucune espèce de justice, et tous vos bons amis ( je veux dire ceux de Versailles) seront les premiers à s'unir à la reine pour vous persécuter. Que faire dans une pareille extrémité? Combler le voeu de la nation... C'est en votre pouvoir ... le moment est favorable, il faut en profiter..." Autrement dit, financez l'impression de notre libelle et tout ira bien. C'est d'ailleurs ce que Lamotte suggéra à Calonne lorsque celui-ci accepta de le revoir à Chatsworth. Devant le refus de Calonne, son interlocuteur se déclara "invinciblement déterminé" à publier le document. Ils avaient effectivement poussé le bouchon trop loin et Calonne, cette fois, s'est cabré!
5/ Quant au comportement effectivement incompréhensible de Calonne, nous savons bien tous que même un homme que l'on pense pourtant très intelligent peut, pour des raisons diverses, avoir un comportement aberrant. Je ne vous rappelerais pas l'histoire de cet ancien ministre, au demeurant l'un des plus brillants produits de nos cursus universitaires, président d'une prestigieuse organisation internationale, qui s'est fait misérablement piéger dans une chambre d'hôtel et a failli l'être pour d'autres raisons par les déclarations d'un proxénète belge.
Mais, ayant peur de vous lasser avec ces redites, je m'arrête en laiissant ceux qui veulent aller plus loin se procurer la biographie de Calonne par LG que l'on doit trouver encore sur Amazone ou peut être Ebay ou en se rendant à Londres consulter les Calonne Papers.
Amitiés à tous.
Roi-cavalerie
Amitiés. Roi-cavalerie.
Roi-cavalerie- Messages : 551
Date d'inscription : 20/09/2014
Re: Lettres de Calonne à la duchesse de Polignac
Roi-cavalerie a écrit:Sans vouloir prolonger un débat sur une affaire vieille de 200 ans qui comporte des parts d'ombre qui ne seront sans doute jamais éclairées, je reviens, rassurez vous, l'espace d'un instant sur le sujet.
N'ayez aucune inquiétude : nous adorons les débats, c'est la vocation même de notre forum, et celui-là est particulièrement passionnant et passionné !!! Merci à vous, au contraire, de l'avoir suscité pour notre plus grand plaisir !
Roi-cavalerie a écrit:
5/ Quant au comportement effectivement incompréhensible de Calonne, nous savons bien tous que même un homme que l'on pense pourtant très intelligent peut, pour des raisons diverses, avoir un comportement abérrant. Je ne vous rappellerais pas l'histoire de cet ancien ministre, au demeurant l'un des plus brillants produits de nos cursus universitaires, président d'une prestigieuse organisation internationale, qui s'est fait misérablement piéger dans une chambre d'hôtel et a failli l'être pour d'autres raisons par les déclarations d'un proxénete belge. .
Fichtre, c'est pourtant vrai !
Cela nous a tous laissés sans voix !
Roi-cavalerie a écrit:
Mais, ayant peur de vous lasser avec ces redites, je m'arrête en laissant ceux qui veulent aller plus loin se procurer la biographie de Calonne par LG que l'on doit trouver encore sur Amazone ou peut être Ebay ou en se rendant à Londres consulter les Calonne Papers.
.
Voilà une très bonne idée !
Je vais la commander .
N'arrêtez cependant pas pour autant de nous faire partager vos connaissances, cher Roi-cavalerie !
Elles nous enrichissent, complètent nos sujets, et nous donnent du grain à moudre .
C'est exactement tout ce que nous aimons ! :n,,;::::!!! :n,,;::::!!!:
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Mme de Sabran- Messages : 55497
Date d'inscription : 21/12/2013
Localisation : l'Ouest sauvage
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